Nous vous offrons l'expérience de notre vécu comme point de départ de notre participation et de notre collaboration, afin de multiplier les chances que soient adoptées des attitudes et des pratiques d'intégration pour la sécurité économique des femmes handicapées du Canada.
Pour commencer, j'aimerais souligner que les femmes handicapées représentent un bon investissement, un investissement dont on s'est très souvent désintéressé.
Ces femmes sont un moteur économique important de l'économie de notre pays, dans laquelle la quasi-totalité de leurs revenus est réinjectée dans l'achat de biens et services nécessaires étant donné leur état. Les services de santé, les mesures de soutien aux personnes handicapées, la garde des enfants et le transport adapté dont elles ont besoin sont d'importantes sources d'emploi et profitent à l'industrie ainsi qu'au commerce de détail. Ne pas investir pour les femmes handicapées est une erreur sur le plan économique et fait obstacle à notre pleine participation dans un Canada avantagé.
Les personnes handicapées sont des soutiens économiques majeurs pour leur famille. Pour que ces personnes soient pleinement intégrées à la société canadienne et assurent la viabilité économique de leur famille, il est essentiel qu'elles participent au marché du travail.
Prenez en compte les statistiques suivantes : Étonnamment, très souvent, les personnes handicapées en âge de travailler sont les seuls adultes à subvenir aux besoins du ménage, qu'il s'agisse d'une personne vivant seule, d'un chef de famille monoparentale ou de plusieurs adultes. Près d'une personne handicapée sur trois est responsable de la totalité du revenu familial; moins d'une personne sur cinq vivant sans handicap se trouve dans la même situation.
La majorité des femmes chefs de famille monoparentale, handicapées ou non, assument presque toute la responsabilité financière de leurs enfants. Environ deux tiers des femmes handicapées de plus de 25 ans qui sont chefs de famille monoparentale sont le seul soutien de leur famille, ce qui signifie qu'elles prennent la plupart des décisions à propos des achats. Pour une femme sans handicap dans la même situation, le pourcentage est semblable, soit 65 p. 100. Près de neuf mères seules sur dix, de plus de 25 ans et handicapées ou non, sont responsables de plus des trois quarts du revenu familial.
Vous pouvez donc imaginer l'ampleur des effets causés sur les jeunes personnes qui vivent dans cette pauvreté. Ces effets sont bien documentés dans les études que l'on trouve sur le site Web du CCDS.
Toutefois, en dépit des obstacles économiques importants, les femmes handicapées possèdent la plus grande part du pouvoir d'achat de leur famille et contribuent énormément à l'économie canadienne. Il semble très logique qu'un investissement destiné à accroître le pouvoir économique de ces femmes serait grandement avantageux pour l'économie canadienne, puisqu'il leur permettrait d'augmenter leur pouvoir d'achat et leur contribution fiscale. Il serait logique qu'elles en aient pour leur argent.
Investir dans les personnes handicapées est l'une des solutions possibles à la pénurie de main-d'oeuvre au Canada. Il est temps de tenir vraiment compte du potentiel de participation de tous les Canadiens à Avantage Canada.
Je vous demande de garder cette idée en mémoire pendant que je vous parlerai de ce qu'est vraiment notre réalité en vous décrivant une suite d'événements que j'ai vécus cette semaine. Pour terminer, je formulerai quelques brèves recommandations quant à la façon dont nous pouvons collaborer pour changer les choses.
Nous connaissons tous l'écart qui existe entre la vision que nous avons pour les Canadiens et les dures réalités auxquelles les femmes handicapées doivent faire face. Je suis ici pour vous dire que je suis directement touchée par certaines de ces réalités, même si je suis entourée de mes soeurs et frères, parce que nous, les femmes, nous préoccupons aussi des personnes autour de nous et essayons d'aider nos semblables, sans avoir toujours les ressources nécessaires.
Je n'ai pas seulement des craintes liées à mes propres problèmes; j'ai peur aussi de la façon dont la situation pourrait dégénérer, et chaque jour nous essayons de garder la tête hors de l'eau. Il y a des réussites et de l'espoir qui me permettent de continuer à faire face aux nouveaux défis.
La douleur physique, émotionnelle et spirituelle fait partie de notre quotidien. Je vous demande d'alléger ce fardeau qui pèse sur nous, les femmes. Je vous demande d'utiliser les principes de la méthode du coût complet, qui tient compte du bilan financier, ou de la réalité financière et environnementale, ainsi que du coût humain total.
Tout d'abord, je suis une femme qui a été privée de tous ses droits. J'ai survécu à des mauvais traitements, et je souffre maintenant de troubles mentaux pour lesquels je n'ai pas accès à des traitements subventionnés par l'État. Ces troubles doivent être traités par des spécialistes ayant des compétences particulières, détenues par seulement quelques thérapeutes en pratique privée. Cette maladie n'est pas traitée avec des médicaments. J'ai remis à mon thérapeute les 1 000 $ que j'avais épargné pour mon premier REER.
Si je n'avais pas reçu de traitement, j'aurais sombré dans la folie et je serais aujourd'hui divorcée et sans abri. J'ai au moins réussi à atteindre un certain degré de stabilité et à avoir une vie raisonnable, mais ma situation est de plus en plus difficile, à cause des nombreux obstacles auxquels je dois faire face et du manque d'accès aux services d'aide, si minime soit-elle.
Je ne peux participer à un programme de réadaptation des victimes de lésions cérébrales, car je souffre de troubles mentaux. Mon médecin et moi nous sommes entretenus et avons décidé de demander une évaluation de mes capacités fonctionnelles au service d'ergothérapie de l'hôpital. On m'a indiqué que j'étais trop malade pour avoir ce service, et qu'à cause de mes problèmes physiques et mentaux, j'aurais en fait besoin de tous les services. J'ai envoyé des documents à mon gouvernement, dans lesquels je démontre que le traitement des personnes atteintes de ma maladie permettrait d'économiser 250 000 $ par patient.
Je ne reçois toujours aucun traitement ni service. On me refuse des soins à domicile sous prétexte que j'ai un mari pour m'aider. En désespoir de cause, j'ai sollicité l'aide de quelques organisations dont je suis finalement devenue la dirigeante.
Je suis honorée de la confiance qu'on me témoigne, mais quand va-t-on s'occuper de mon cas? Quand mon état aura empiré, que m'arrivera-t-il? Y aura-t-il de l'argent pour financer ces services? Dans ma situation, je n'ai accès à aucun service de réadaptation.
J'ai vu ce qui est arrivé à une femme aussi malade que moi, mais qui n'a aucun diplôme, aucune assurance-invalidité et deux enfants. Sa mère, son frère, son père ainsi que les pères de ses deux enfants ont mis fin à leurs jours. Lorsque sa santé s'est détériorée, elle a dû habiter avec des hommes parce qu'elle n'arrivait pas à payer un loyer seule. Ceux-ci ont abusé d'elle et de ses filles; elle a donc perdu la garde de ses deux enfants et s'est retrouvée sans abri pendant deux ans.
Elle a vécu chez moi l'an dernier. Incapable d'avoir accès à un médecin, elle a dû partir dans une autre ville et a été hospitalisée pendant deux mois. Elle vit actuellement dans une nouvelle résidence avec un autre homme. Sa fille a eu un enfant d'un homme qui était censé s'occuper d'elle avec sa femme. L'enfant a été confié à des services d'adoption et sa soeur a été adoptée par une autre famille.
Tout cela a commencé lorsqu'elle a dû quitter, en raison de ses déficiences physiques, l'HLM comportant trois volées d'escalier — qui est un logement destiné aux personnes à faible revenu — dans lequel elle vivait. Lorsque que les responsables des services de santé lui ont rendu visite — et j'étais là —, ils lui ont dit que ses filles, âgées de 8 et 10 ans à l'époque, pouvaient vider sa chaise d'aisance dans le salon. J'ai passé tout l'été dernier à la consoler.
Une autre femme qui travaillait comme cuisinière dans un restaurant a développé soudainement une MPOC et une insuffisance cardiaque droite après avoir travaillé pendant 29 jours consécutifs. Elle reçoit présentement des prestations d'assistance sociale en attendant d'être admissible au AISH. Elle n'a ni emploi ni protection. Elle m'a appelée en larmes il y a quelques mois, me suppliant de l'accueillir chez moi. J'ai dû refuser car je n'ai pas de place pour elle.
Elle paie actuellement 600 $ par mois, sans compter l'épicerie, pour habiter dans un sous-sol dont les murs sont en carton. De plus, sa colocataire lui demande tout le temps de s'occuper de ses deux enfants pour compenser le fait qu'elle ne peut pas payer seule son loyer.
Une musulmane du Moyen-Orient qui travaillait dans une banque doit maintenant avoir recours à l'aide sociale après avoir été exploitée par le Canadien qu'elle a épousé, qui l'a battue, violée et qui a pris tout son argent. Elle est incapable de demander de l'aide aux gens de sa communauté. Elle est traumatisée et a beaucoup trop honte pour travailler, et elle croit encore qu'elle doit pardonner à son ex-mari, qui continue de lui voler son argent.
De toute évidence, cette femme est confrontée à une barrière linguistique. Elle craint toujours de manquer d'argent et n'a souvent pas les moyens de se nourrir. Elle doit faire face à une barrière linguistique et culturelle, et tout cela l'effraie. Je lui offre tout mon soutien.
Hier soir, j'ai reçu l'appel d'une femme qui souffre, autant physiquement que mentalement, de longues années d'abus et de conflits. Toutefois, cette femme a des ressources. Elle vit de ses REER, mais elle craint d'être pénalisée si elle reçoit des prestations d'invalidité du RPC — ou devrais-je plutôt dire, une pension du RPC. Elle doit vendre sa maison car elle commence à manquer de moyens.
Elle aimerait deux choses: mettre sur pied une entreprise à domicile et poursuivre son traitement nutritionnel qui contribue à améliorer son état de santé, et se rendre utile au sein de sa communauté afin de s'occuper et de ne pas se morfondre en pensant à ses problèmes. Sa famille ne peut lui venir en aide, et elle n'a plus de contacts avec sa fille, comme quoi ses problèmes lui ont fait perdre sa propre enfant.
Grâce à mon rôle au sein de nombreuses organisations, je suis également devenue une employeure de femmes handicapées qui souhaitent faire un retour sur le marché du travail. L'une de ces femmes a des compétences qui lui permettraient normalement, en Alberta, de gagner un salaire annuel de 100 000 $, mais notre organisation ne peut que lui offrir 32 000 $. Les avantages sont également très limités. Cette femme, qui a travaillé d'arrache-pied pour obtenir son diplôme et qui possède une expérience pertinente, s'est vu refuser du travail en raison de l'expérience qu'elle n'a pas pu acquérir durant sa maladie.
Certaines femmes ayant des déficiences occuperont un emploi au sein d'une ONG qui leur assurera un revenu minimal, mais c'est sans parler de toutes les heures qu'elles devront travailler. Une de mes amies s'est fait congédier dans le secteur de la santé. En tant que secrétaire...
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Bonjour à tous les membres du comité. Merci de nous recevoir.
La corporation SPHERE-Québec, Soutien à la personne handicapée en route vers l'emploi au Québec, est un organisme provincial à but non lucratif né d’une volonté de partenaires concernés par l'intégration en emploi et la formation des personnes handicapées.
SPHERE-Québec s'est donné comme objectif de favoriser la participation à la vie économique et sociale d’un plus grand nombre de personnes handicapées éloignées du marché du travail. Pour atteindre cet objectif, l'équipe de SPHERE-Québec s’est vu octroyer, depuis 1997, un financement du ministère des Ressources humaines et du Développement social pour assurer la mise en oeuvre d’activités dans le cadre du Fonds d’intégration pour les personnes handicapées.
Ainsi, pour aider à l'intégration, la réintégration et le maintien en emploi de toute personne vivant avec une ou des limitations fonctionnelles, SPHERE-Québec encourage et appuie la mise en place d’emplois adaptés de qualité. Il participe et contribue aussi aux réseaux d’experts pour le transfert des connaissances et des pratiques.
SPHERE-Québec offre ses services à partir de quatre bureaux établis au coeur des principales régions du Québec. Le conseil d’administration de SPHERE-Québec rassemble des représentants d’employeurs, de syndicats et des principaux organismes travaillant pour les personnes handicapées de la province. Sur le plan national, SPHERE-Québec participe aux travaux du Conseil canadien de la réadaptation et du travail.
Je vais maintenant vous présenter quelques caractéristiques du profil d'employabilité des femmes du Québec. Selon l'Enquête sur la participation et les limitations d'activités, l'EPLA, de 2001, 63 p. 100 des femmes handicapées du Québec vivent avec un revenu annuel de moins de 15 000 $, 39 p. 100 des femmes handicapées du Québec n'ont pas de diplôme et 36 p. 100 ont comme plus haut niveau de scolarité un diplôme d'études secondaires. Cela signifie que 75 p. 100 des femmes handicapées du Québec n'ont pas ou ont peu de formation académique. En outre, 31 p. 100 des femmes handicapées du Québec étaient en emploi et 64 p. 100 étaient inactives, ce qui signifie qu'elles avaient abandonné leur démarche de recherche d'emploi.
Je veux vous donner maintenant quelques caractéristiques de la clientèle de SPHERE-Québec. Nous desservons les personnes handicapées avec toute déficience qui ont besoin d'aide pour cheminer dans leur parcours vers l'emploi. Elles sont éloignées du marché du travail, car elles ont peu ou pas de formation et peu ou pas d'expérience de travail. On peut faire des recoupements pour notre clientèle féminine à l'aide des statistiques de l'EPLA, citées précédemment. Notamment, les femmes représentent 45 p. 100 de notre clientèle, et 79 p. 100 d'entre elles ont peu ou pas de formation. Également, 36 p. 100 de la clientèle féminine n'avait jamais travaillé avant de bénéficier de notre aide.
Suite à cette analyse globale, nous constatons que les femmes handicapées doivent surmonter de nombreux obstacles pour intégrer le marché du travail. Même avec une mesure d'aide, elles ont de la difficulté à rester en emploi. Certaines font même le choix de se retirer de la vie active. Depuis 1997, l'équipe de SPHERE-Québec a développé une solide expertise en gestion de programmes et en employabilité pour les personnes handicapées du Québec. En concertation avec les partenaires du milieu, SPHERE-Québec participe à la mise en oeuvre de projets ayant pour but de développer de nouveaux modèles d'intervention qui répondent bien aux besoins de la clientèle.
Je vais maintenant laisser la parole à Mme Vincent, qui va vous donner quelques exemples concrets.
Je vais vous présenter trois exemples de projets novateurs qui ont permis à plusieurs personnes handicapées d'intégrer un emploi.
Le premier projet est une formation en horticulture. Cinq groupes en Montérégie ont déjà participé à cette formation d'aide horticole, qui permet à des personnes handicapées d'occuper des postes dans ce secteur d'activité. La portion formation a été assumée par les commissions scolaires des régions concernées, et SPHERE-Québec a parrainé le volet adaptation.
Le deuxième projet est une formation pour devenir étalagiste d'entrepôt. Trois groupes en Estrie ont déjà participé à ce projet qui permet à des personnes handicapées d'occuper des postes dans des entreprises à grande surface. La portion formation a été assumée par la commission scolaire de la région concernée, et SPHERE-Québec a parrainé le volet adaptation.
Le troisième projet est une formation en entreprise dans les restaurants Les rôtisseries St-Hubert. Cette formation permet à des personnes handicapées d'occuper différents postes dans les restaurants St-Hubert. La formation est assumée par le personnel de la rôtisserie, et SPHERE-Québec a parrainé le volet adaptation.
Ces projets ont en commun quatre éléments importants, c'est-à-dire qu'ils répondent aux besoins des personnes handicapées à la recherche d'un emploi et aux besoins de main-d'oeuvre des entreprises de ces trois secteurs d'activité. Ils sont soutenus par des acteurs régionaux et ils assurent l'encadrement nécessaire pour favoriser la réussite des participants en leur fournissant un accompagnement adéquat. Cet encadrement se traduit souvent par la présence d'un accompagnateur. Dans les trois projets dont je vous ai parlé, SPHERE-Québec a assumé la partie accompagnement.
Pour plusieurs personnes handicapées, adaptation est souvent synonyme d'accompagnement. Mais qu'est-ce qu'un accompagnateur? Le rôle de l'accompagnateur consiste à soutenir la personne handicapée dans la résolution de différents problèmes pouvant compromettre son intégration au marché du travail, ou d'agir sur les comportements qui peuvent mettre son intégration en péril.
Concrètement, selon le handicap d'une personne, un accompagnateur peut l'aider dans sa recherche d'hébergement, par exemple, régler ses problèmes de transport, de gardiennage ou de frais de subsistance lorsqu'elle est en formation. Il peut aussi aider l'enseignant dans la résolution de problème ou le superviseur au travail. Il peut également intervenir au besoin auprès des familles, des familles d'accueil, des centres de réadaptation, à l'égard de toutes sortes de problèmes qui peuvent émerger et nuire à l'intégration au marché du travail.
Comme le disait Nancy, 43 p. 100 des femmes qui utilisent le Fonds d'intégration pour les personnes handicapées ne conservent pas leur emploi à la fin de notre intervention. Nous ne pouvons en identifier les causes. Par contre, nous pouvons dire qu'une démarche qui est assurée par un accompagnement adéquat est garante de réussite. Le taux de succès des femmes et des hommes qui ont participé à ces trois projets est excellent. Nous pensons que la réussite est directement reliée à la qualité du suivi des participants et des participantes.
Essentiellement, il faut faire en sorte que les femmes handicapées puissent se protéger contre toute forme d'abus et de discrimination. Les politiques gouvernementales doivent refléter les principes énoncés et s'appuyer sur des lois musclées qui sont assorties de pouvoirs de réglementation.
Les recommandations formulées dans mon exposé sont tirées d'un rapport intitulé « Vaincre les obstacles: Les femmes handicapées et le marché du travail en Ontario ». Ce sont d'excellentes suggestions qui s'appliquent partout au Canada.
Il faut séparer les programmes de soutien du revenu des mesures de soutien et des services destinés aux personnes handicapées. Souvent, et c'est là un des plus gros obstacles au travail, si nous n'avons pas accès à nos médicaments ou aux soins à domicile, nous ne pouvons bénéficier des mesures de soutien au revenu. Lorsque le revenu devient trop élevé, les soutiens disparaissent et la personne ne peut plus participer au marché du travail. voilà une belle façon de se tirer dans le pied.
Il faut créer un environnement stable où les personnes peuvent facilement passer d'un emploi rémunéré aux programmes de soutien du revenu et inversement. On fait allusion ici au rétablissement rapide des prestations d'invalidité du RPC. L'âge est aussi un facteur qui entre en ligne de compte.
Il faut améliorer les possibilités de trouver des emplois mieux rémunérés. Cela s'applique à la fois aux femmes handicapées et non handicapées.
Il faut élargir jusqu'au domicile la définition des aides à l'emploi et des aménagements. Il faut offrir non seulement des soins personnels, mais également des soins à domicile. En l'absence de mesures de soutien adéquates à domicile, une personne n'aura pas l'énergie voulue pour participer au marché du travail.
Les tribunes d'échange d'information et les groupes de soutien offrent une ressource précieuse aux femmes handicapées qui essaient d'entrer sur le marché du travail, comme l'ont indiqué vos collègues d'en face.
Les attitudes sociales sont également très importantes. Nous ne pouvons pas les encadrer dans une loi, mais nous pouvons sûrement sensibiliser la population à cette question et analyser nos propres attitudes.
Il faut mettre l'accent sur l'intersectionalité et faire en sorte que les femmes handicapées bénéficient de soutiens adéquats. J'ai parlé des obstacles qui existent sur le plan culturel, entre autres. Même si je me suis engagée à fréquenter assidûment les services d'ergothérapie, ils ont refusé de m'accepter.
Pour revenir aux attitudes sociales, Anita n'avait pas l'impression d'apporter une contribution, sauf qu'elle en apportait une par sa présence. Vous avez donné de l'espoir à ces femmes en leur rendant visite, en passant du temps avec elles. Même si vous ne faisiez rien d'autre, le fait d'être là à les écouter leur donnait à tout le moins de l'espoir. J'espère que cela va mener à une intervention législative. J'encourage tous mes collègues autour de la table à saisir les occasions qui s'offrent à eux.
Merci.