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CHPC Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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Emblème de la Chambre des communes

Comité permanent du patrimoine canadien


NUMÉRO 055 
l
1re SESSION 
l
41e LÉGISLATURE 

TÉMOIGNAGES

Le lundi 4 mars 2013

[Enregistrement électronique]

  (1535)  

[Traduction]

    Bienvenue au Comité permanent du patrimoine canadien. Nous poursuivons notre étude sur l’état de l’entraînement amateur au Canada.
    Nous sommes ravis d’accueillir Marc Gélinas, président-directeur général de l’Institut national du sport du Québec; John Bales, chef de la direction de l’Association canadienne des entraîneurs; et Wayne Hussey, chef de la direction du Oakville Gymnastics Club.
    Bienvenue au comité, messieurs. Ce groupe témoignera jusqu’à 16 h 25, heure à laquelle nous entendrons le deuxième groupe de témoins.
    Comme la greffière vous l’a expliqué, vous aurez l’occasion de faire un exposé, puis nous vous poserons des questions.
    Nous débuterons par M. Bales de l’Association canadienne des entraîneurs. Il a une présentation PowerPoint.
    Monsieur Bales, allez-y.
    Merci beaucoup. Nous vous sommes très reconnaissants de nous donner l’occasion de témoigner aujourd’hui devant votre comité.
    Je vais rapidement passer les premières diapositives de ma présentation PowerPoint en vue d’aborder certaines recommandations à la fin. J’ai essayé de me concentrer sur les principaux aspects que vous aviez mentionnés dans votre document au sujet de la formation, de la certification, de la participation et de ce que le gouvernement fédéral peut faire pour promouvoir l’entraînement avec encore plus d’efficacité au Canada.
    Voici des renseignements sur l’Association canadienne des entraîneurs. L’organisme a été créé en 1970. Il s’agit d’un organisme national sans but lucratif dont le mandat est défini par les provinces, les territoires et le gouvernement fédéral. Les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux responsables du sport ont donné le mandat à l’ACE de veiller à la formation des entraîneurs, tous sports et tous niveaux confondus.
    L’organisme est vraiment axé sur les partenariats et compte sur les organismes nationaux de sport et les regroupements provinciaux et territoriaux d’entraîneurs qui s’occupent de l’entraînement.
    En ce qui a trait à l’importance de la formation des entraîneurs, le Conference Board of Canada a réalisé une analyse en octobre 2011 en préparation de la nouvelle politique canadienne du sport. Voici trois aspects qui ont été abordés dans le cadre de cette vaste étude. Il a été déterminé que la priorité no 1 pour le système de développement du sport au Canada était les entraîneurs et les instructeurs; que la priorité no 1 pour le système de prestation du sport de haut niveau au Canada était les entraîneurs et leadership technique; et que le principal changement au sein du programme en lien avec le développement à long terme des athlètes était la formation des entraîneurs et des bénévoles.
    Encore une fois, je vous rappelle que votre étude porte sur l’entraînement, et cet aspect est sans conteste appuyé par l’analyse faite par le Conference Board of Canada qui a mené à la nouvelle politique canadienne du sport, politique entrée en vigueur il y a un peu plus d’an.
    En ce qui concerne la formation et la certification des entraîneurs, c’est le principal rôle de l’Association canadienne des entraîneurs et de ses partenaires. Notre slogan est « Tout athlète mérite un entraîneur certifié ». Nous formons aussi bien des entraîneurs de niveau communautaire que des entraîneurs de niveau olympique et paralympique.
    J’ai une petite vidéo qui ne fonctionnera pas. Ce n’est pas important. La vidéo portait sur le travail réalisé en vue d’enseigner aux jeunes enfants, comme point de départ, les fondements du mouvement — l’équilibre, la coordination, la course, le saut, le lancer. De plus, c’est une partie essentielle du système de mise en oeuvre du sport de ce niveau jusqu’au niveau des Instituts nationaux de formation des entraîneurs, qui offrent un diplôme avancé pour les entraîneurs de haut niveau qui se préparent à devenir des entraîneurs pour des athlètes olympiques et paralympiques.
    Ensuite, nous avons des programmes précis pour les femmes qui souhaitent devenir entraîneuses. Elles sont vraiment sous-représentées dans le milieu au Canada. Dans les équipes nationales, environ 15 % des entraîneurs sont des femmes, et les femmes ont tendance à être vraiment sous-représentées dans l’ensemble du système. Parmi nos programmes, nous avons aussi un programme de formation d’entraîneurs autochtones et des programmes de formation d’entraîneurs pour les athlètes ayant une incapacité.
    J’attire votre attention sur une étude menée par l’Université de Toronto qui a évalué le module « Prise de décisions éthiques » du Programme national de certification des entraîneurs. L’étude a été réalisée par deux professeurs de l’Université de Toronto en 2011, et c’est une partie très importante de notre programme: l’ensemble du cadre éthique concernant les entraîneurs en tant que fondement important. Selon l’étude, 73 % des participants à l’atelier ont rapporté un changement d’opinion par rapport à la prise de décisions éthiques. Plus de 50 % des participants souhaitaient en apprendre davantage au sujet de l’esprit sportif, des mauvais traitements à l'égard des athlètes, de la santé et de la sécurité, de l’équité, du dopage, de l’honneur du sport et de l’éthique sociale.
    Je répète que c’est vraiment un module fondamental de notre programme, et les commentaires à cet égard sont très positifs.
    Pour ce qui est de la réglementation des entraîneurs, soit un autre aspect qui avait été mentionné dans votre document, je crois qu’il importe de mentionner que l’entraînement est très différent des autres domaines — le droit, la médecine ou la comptabilité —, parce que c’est défini comme un « domaine professionnel mixte », et des publications le confirment. C’est véritablement un amalgame d’entraîneurs bénévoles et professionnels ou d’entraîneurs rémunérés, alors que ces autres domaines n’acceptent personne qui ne fait pas partie de leur groupe professionnel. Dans le cas des entraîneurs, nous avons un véritable mélange d’entraîneurs bénévoles et professionnels. C’est important de respecter les deux types d’entraîneurs et de reconnaître leur importance. Nous avons besoin de plus d’entraîneurs professionnels rémunérés pour assurer l’essor du sport, mais le système a vraiment besoin d’entraîneurs bénévoles en vue de multiplier les occasions de faire du sport au pays.
    Cependant, les deux types d’entraîneurs doivent respecter la gestion des risques et adhérer au code d’éthique qui s’applique aux entraîneurs bénévoles et rémunérés. C’est un aspect important de notre travail, et nous croyons qu’il nécessite qu’on s’y attarde davantage. Il y a des codes d’éthique, mais nous devons aborder de manière plus approfondie le respect de ces codes et le processus disciplinaire en vue de nous assurer de pouvoir retirer du système les gens qui l’enfreignent.
    En ce qui a trait à la participation des entraîneurs, plus de 90 000 personnes participent chaque année aux ateliers du PNCE; c’est l’un des plus imposants programmes de formation pour les adultes au pays. Plus d’un million d’entraîneurs ont suivi un atelier du PNCE depuis sa création dans les années 1970.
    Le rapport du Conference Board of Canada dit:
« Ce sont les entraîneurs qui sont à la base d’une expérience de qualité... C’est la qualité des entraîneurs qui fait la qualité du sport. »
    Encore une fois, je crois qu’il y a un véritable consensus au sujet de l’importance du rôle que jouent les entraîneurs.
    En ce qui concerne les domaines dont le gouvernement fédéral peut faire davantage la promotion, nous avons des obstacles et des défis. Nous tenons actuellement des discussions en vue de recueillir les commentaires du milieu, des entraîneurs et des formateurs des entraîneurs. Parmi les enjeux très souvent mentionnés, nous avons le coût et la durée du processus de certification. Dans la majorité des cas, il s’agit d’entraîneurs bénévoles qui offrent déjà de leur temps, et on leur demande en plus de suivre un programme de formation et d’en assumer les frais. Voilà d’importants enjeux au pays qui touchent divers sports.
    L’accessibilité et la visibilité de la formation du PNCE... Dans les grands centres urbains, le programme est facilement accessible, mais dans les régions rurales... Nous avons 67 sports, dont certains sont moins populaires, et le programme n’est donc pas offert très souvent. Bref, l’accessibilité est un enjeu important. Une partie du problème tourne autour de la capacité des organismes de sport d’offrir le programme en raison de leurs ressources humaines et financières.

  (1540)  

    J’aimerais vous mentionner deux études: le Rapport sur la situation des entraîneurs et des entraîneures au Canada, qui a été réalisé en 2009, et l’étude sur l’amélioration de l’entraînement de haut niveau faite par À nous le podium et l’Association canadienne des entraîneurs. Ces travaux ont vraiment permis de souligner que nous avons besoin de plus de postes d’entraîneurs à plein temps en vue de soutenir les athlètes canadiens.
    J’ai noté quatre aspects que j’aimerais que vous examiniez. Le premier concerne l’apprentissage en ligne en vue d’essayer de réduire les coûts et d’accroître l’accessibilité pour soutenir les organismes de sport. La prestation de certains éléments du PNCE en ligne aborderait la question de l’accessibilité et réduirait certains coûts. Je crois comprendre que certains programmes du gouvernement fédéral portent sur la technologie. Ce serait un aspect qui influerait grandement sur la formation d’entraîneurs pour divers sports.
    Une autre idée qui revient très souvent est la possibilité de créer un crédit d’impôt pour les frais d’inscription aux ateliers du PNCE. Il y a déjà un crédit d’impôt pour la condition physique des enfants, mais les entraîneurs bénévoles qui suivent des ateliers du PNCE doivent en assumer les coûts. Les gens demandent fréquemment la création d’un tel crédit d’impôt.
    Il y a aussi l’établissement de liens avec les universités, en ce qui a trait particulièrement aux entraîneurs de haut niveau et aux entraîneurs rémunérés, en vue de créer des programmes de diplôme en entraînement et de faire de la recherche en la matière. Le gouvernement fédéral investit beaucoup d’argent dans la recherche par l’entremise des diverses subventions des conseils, mais très peu de ces fonds sont investis dans le sport. C’est un commentaire que nous entendons souvent de la part des professeurs universitaires qui jouent un rôle important dans la conception, l’élaboration et la prestation du programme de formation des entraîneurs, mais ces gens vont là où il y a des subventions en santé, par exemple. Il y a donc un véritable besoin sur le plan de la recherche en sport et en entraînement. C’est vraiment le moteur des universités, et nous reconnaissons la valeur de la contribution que les départements d’éducation physique et de kinésiologie peuvent faire à nos programmes.
    Enfin, pour ce qui est des programmes à coûts partagés entre les gouvernements fédéral et provinciaux concernant la rémunération des entraîneurs, même s’il y a récemment eu beaucoup de progrès en ce qui a trait à l’accroissement du nombre de postes d’entraîneurs sur la scène nationale, il est encore difficile de vraiment faire carrière en tant qu’entraîneur aux niveaux inférieurs à celui des équipes nationales. Nous avons eu beaucoup de discussions avec les provinces à ce chapitre, et il semble y avoir une certaine ouverture au sujet notamment des programmes à coûts partagés.
    Je vais m’arrêter là; je dois avoir parlé environ 10 minutes. Voilà certaines des idées clés dont je tenais à vous faire part. Merci.

  (1545)  

    Merci, monsieur Bales.
    La parole est maintenant à M. Gélinas de l’Institut national du sport du Québec. Allez-y, monsieur.

[Français]

    L'Institut national du sport du Québec administre divers programmes et services pour les athlètes qui se préparent à des jeux de haut niveau, par exemple les Jeux olympiques ou paralympiques. Nous offrons une gamme de programmes et services, en particulier de la formation et du développement professionnels à ceux qui veulent devenir des entraîneurs de haut niveau ou à ceux qui occupent déjà un poste d'entraîneur dans une équipe nationale et qui ont besoin de développement professionnel.
    J'ai écouté avec beaucoup d'intérêt la présentation de M. Bales. Plusieurs des recommandations énoncées recoupent en partie des observations que nous faisons. Nous ne formons pas les entraîneurs en matière d'initiation au sport, mais nous formons ceux qui se préparent au sport de haut niveau et qui travaillent déjà dans ce domaine. À mon avis, plusieurs éléments de la formation sont applicables également à la situation des entraîneurs de haut niveau.
     Je vais m'arrêter ici. Je pourrai participer au débat par la suite.
    Merci.

[Traduction]

    Je cède la parole à M. Hussey du Oakville Gymnastics Club.
    Monsieur Hussey.
    Je n'ai préparé ni de déclaration ni de notes, mais j'ai 46 années d'expérience comme entraîneur. Vous vous demandez sans doute comment un homme qui paraît aussi jeune peut avoir autant d'expérience. Je pense que j'ai commencé à entraîner quand j'étais encore dans la ventre de ma mère.
    Je veux simplement vous faire part de certaines de mes réflexions aujourd'hui. J'ai de nombreuses solutions à proposer à quelques-uns des problèmes, mais comme nous n'avons pas assez de temps pour que je vous les énumère, si vous voulez me réinviter, je me ferai un plaisir de revenir. J'aimerais aborder quelques-unes des préoccupations que j'ai eues pendant mes 46 années de carrière. Je vais vous décrire brièvement mon parcours.
    J'ai commencé à entraîner à un très jeune âge dans un sport différent de celui dans lequel j'oeuvre en ce moment, soit au basketball. J'ai entraîné à tous les niveaux. J'ai été entraîneur bénévole quand j'étudiais à l'université. J'ai entraîné au collège, à l'échelle locale, à l'université, au niveau junior et, enfin, j'ai été un entraîneur national pendant neuf ans. J'ai donc entraîné à tous les niveaux, et je le fais encore aujourd'hui parce que...
    Il y a 65 personnes qui travaillent pour notre organisation. Nous sommes probablement la plus importante organisation de gymnastique en Amérique du Nord — ou l'une des plus importantes. Il y en a peut-être une ou deux dont nous n'avons pas encore entendu parler. Nous comptons 1 600 jeunes âgés de 18 mois à 18 ans, et nous avons un grand nombre de jeunes entraîneurs qui prennent la relève.
    Nous avons du mal à trouver de bons entraîneurs, en fait, nous avons du mal à trouver des entraîneurs en général, car ce n'est pas vraiment un très bon emploi. Les heures, la paie et la longévité de la carrière dans l'entraînement sont mauvaises. Et selon le type de groupes que l'on entraîne, ce peut être encore plus problématique. Dans notre cas, par exemple — je sais que la situation n'est pas la même dans tous les sports —, lorsque les parents s'engagent... Bien entendu, les parents en savent plus que les entraîneurs parce qu'ils sont des parents formés et non pas des entraîneurs formés, et ils pavent désormais la voie. Les difficultés dans tous les sports sont différents — j'en suis conscient —, mais je peux vous faire part de certaines auxquelles on se heurte dans mon sport.
    Lorsque j'étais un entraîneur professionnel, des gens m'arrêtaient dans la rue, des amis à moi, et me demandaient ce que je faisais dans la vie. Je répondais que j'étais entraîneur et ils disaient, « Non, mais que fais-tu vraiment »? Le sport au Canada est perçu comme une activité; on n'y accorde pas forcément autant d'attention qu'on le devrait.
    J'ai aussi appris il y a très longtemps que ceux qui sont très engagés sont parfois ceux qui sont très attachés au sport, à leurs enfants ou à un entraîneur dans le sport. Comme il y a les Jeux olympiques et paralympiques et des compétitions de cette nature, nous avons tendance, comme tout le monde le sait, à agiter le drapeau et à en faire un peu plus, notamment avec l'entraînement.
    Mais tout commence bien plus tôt. Si vous venez à notre club, vous verrez tous les jours des tout-petits de 18 mois se familiariser avec les installations, et ils doivent être accompagnés. Comme John l'a dit, la certification est très importante. Toutefois, si vous avez de jeunes entraîneurs qui travaillent avec ces jeunes enfants... Pour être certifié comme entraîneur de gymnastique, il faut suivre trois ou quatre week-ends de formation et débourser quelques centaines de dollars. Nous payons la moitié des frais et les futurs entraîneurs en paient l'autre moitié, puis ils regagnent cet argent par après. Comme je l'ai dit, ils doivent faire face à bien des problèmes, ce qui n'est pas facile pour eux.
    Je suis content que John ait mentionné le document électronique. Je lui en ai glissé un mot seulement aujourd'hui. Je ne sais pas comment il a fait pour tout préparer en format électronique aussi rapidement.
    M. John Bales: C'était assez rapide, n'est-ce pas?
    M. Wayne Hussey: Oui, c'est fantastique. Vous avez réagi rapidement. J'en suis ravi.
    La seule chose qu'il n'a pas indiquée dans le document... J'aimerais que cette formation soit offerte gratuitement. C'est l'une des mesures que nous pouvons offrir. Nous dépensons beaucoup d'argent sur ces formations, mais nous pourrions offrir des cours d'initiation à l'entraînement en ligne pour que les gens puissent suivre la formation sans frais et à leur convenance. Ces entraîneurs en herbe seront probablement plus tard les parents qui s'engagent dans les différents sports que pratiqueront leurs fils et leurs filles. S'ils veulent aller plus loin, comme je l'ai fait, et devenir des entraîneurs professionnels, il y a des niveaux supérieurs de certification en entraînement, qui prennent plus de temps car il y a plus à apprendre.
    Au niveau communautaire cependant, dans mon jeune temps — certains d'entre vous qui sont de ma génération sauront de quoi je parle à tout le moins —, c'était nos mères et nos pères qui entraînaient les équipes de sport, et je sais pertinemment qu'ils n'avaient aucune certification. Ils aimaient le sport et les enfants et ils avaient le temps, l'intérêt et le désir sincère d'être là pour entraîner les jeunes.
    Nous entendons bien souvent dans le sport maintenant — et je le sais grâce à des études réalisées dans le hockey, le football, le baseball et le basketball — que nous jouons à trop de jeux, mais ne pratiquons pas assez. Ce n'est pas forcément parce que nous n'avons pas d'excellents entraîneurs, car bien souvent, c'est le coup du hasard: Qui avons-nous dans notre région?
    Je dirais que nous essayons maintenant de recruter des entraîneurs tous les trimestres, chaque année, et nous avons du mal a trouver des entraîneurs du Canada. Nous devons aller à l'étranger. Nous recrutons des entraîneurs de la Roumanie, de la Russie, de l'Angleterre et de l'Irlande. Comme c'est une profession difficile, nous devons trouver des moyens de la rendre plus attrayante, surtout si nous voulons la prendre au sérieux et voulons que les enfants qui travaillent très fort pour participer à des activités... parce que nous leur disons de le faire; nous leur disons de délaisser l'ordinateur et d'être plus actifs. Ce qui fait défaut cependant, ce sont des gens qui sont prêts à les entraîner.

  (1550)  

    Il y a sept ans, nous avons construit une installation consacrée à la gymnastique à Oakville. Comme dans bien des sports, nous étions situés dans un immeuble commercial. Nous sommes passés de 800 à 1 600 enfants par session — vous pouvez multiplier ce chiffre par trois —, et un millier de jeunes participent aux camps d'été.
    Les installations jouent un grand rôle également. Si vous construisez d'excellentes installations et avez des entraîneurs qui offrent de bons programmes, les enfants s'inscriront.
    Nous avons 240 enfants qui font de la compétition. Nous sommes passés d'une trentaine d'entraîneurs à environ 65 ou 70. Nous avons environ 500 enfants sur la liste d'attente.
    Nous avons construit le nouvel immeuble grâce à l'aide financière des gouvernements fédéral et provincial dans le cadre d'un projet à Oakville. Il nous a coûté 1,7 million de dollars — le coût total était de 3 millions de dollars — et nous avons remboursé l'argent en 10 ans au lieu de 20 ans.
    Conformément à notre entente, nous n'aurons pas à payer de loyer pendant 30 ans, mais parce que nous n'avons plus de place disponible et que nous pensons avoir la bonne formule, nous demandons maintenant à la municipalité de construire une autre installation avec nous. Nous n'aimons pas que des enfants soient sur une liste d'attente; nous voulons qu'ils soient actifs.
    Je pense que bien des choses peuvent arriver dans le sport au Canada. J'espère que votre comité pourra cibler bon nombre des mesures pouvant être prises et faire des percées avec les différents sports. Je pense que certaines sont plus faciles que d'autres, et je sais qu'il y a des défis de taille à relever.
    Je répète que j'ai 46 années d'expérience. Nous procédions à des planifications quadriennales quand j'étais un entraîneur national, où nous réunissions des gens de partout au pays. Nous avions tous de beaux projets, pour apprendre par la suite que nous n'avions pas les fonds nécessaires pour les concrétiser. Nous devions ensuite planifier à nouveau en fonction de l'argent que nous disposions.
    Voici tout ce que je suggère. Je sais que les ressources sont limitées. Je n'aime pas trop demander de l'argent ou de l'aide. J'aimerais générer de l'argent par l'entremise de sociétés, en gérant le sport comme une entreprise. Je pense que c'est possible, mais il y a probablement certaines mesures que les gouvernements peuvent prendre aux niveaux fédéral et provincial pour venir en aide à la majorité des sports. Vous devez vous montrer créatifs, sortir des sentiers battus et mettre au défi les amateurs de sports à trouver des idées.
    Merci.

  (1555)  

    Merci, monsieur Hussey.
    Nous allons maintenant passer à la période des questions. Les intervenants disposeront de sept minutes chacun. Nous commencerons avec M. Young.
    Merci, monsieur le président.
    Merci, messieurs, d'être ici aujourd'hui. Nous vous en sommes reconnaissants.
    Monsieur Hussey, vous avez failli ne pas témoigner du tout, mais vous avez réussi à vous joindre à nous aujourd'hui. J'imagine que vous avez été retenu à cause de la neige.
    Le vol a été annulé, en effet.
    Je vous félicite de vos succès et de l'expansion du Oakville Gymnastics Club. Il est grand temps que je me rende à vos installations pour voir comment vous fonctionnez.
    Je voulais vous poser la question suivante. Si l'on regarde la situation d'ensemble, fort de vos nombreuses années d'expérience, pourriez-vous expliquer au comité pourquoi le sport est important pour les jeunes?
    Pour moi, le sport est une pierre angulaire pour bien des choses. Par exemple, je ne suis pas un grand gymnaste. Je jouais au basketball et je n'ai jamais été doué en gymnastique quand j'ai débuté dans ce sport. Je me suis alors aperçu que ces enfants de 8, 9 et 10 ans faisaient des acrobaties et des figures sur des poutres que nous aurions peur de faire. J'aime que mes pieds soient fermement cloués au sol, mais pas eux. J'ai donc pris soudainement conscience à quel point il était important pour eux de se tenir en forme.
    Nous avons également appris que le sport requiert un niveau de concentration si élevé que les bienfaits s'en ressentent ailleurs, dont à l'école. On a découvert que les résultats scolaires des élèves — qu'ils soient bons, mauvais ou indifférents — s'amélioraient une fois qu'ils commençaient un sport et qu'ils continuaient de le pratiquer plus longtemps, en raison du niveau de concentration.
    Je l'ai remarqué même après mes études universitaires. Je n'étais pas certain que bon nombre de mes coéquipiers réussiraient en affaires — c'étaient des sportifs et ils avaient eu des études universitaires ou des habitudes d'étude, disons, discutables —, mais parce qu'ils faisaient du sport et qu'ils ont acquis quelques variables qui n'étaient pas enseignées à l'université, ils sont devenus d'assez bons entrepreneurs. Ils savaient comment traiter avec les gens, comment régler les problèmes; ils avaient des buts communs.
    J'ai pratiqué un sport d'équipe. J'ai toujours cru que l'on est aussi intelligent que les gens que l'on côtoie. On est aussi compétent que les gens dont on s'entoure et avec qui l'on travaille. C'est pourquoi j'aime former des équipes. Je connais rien à la gymnastique, mais nous avons l'un des meilleurs clubs de gymnastique en Amérique du Nord. Je connais les affaires et l'entraînement, si bien que je recrute de bons entraîneurs et, parce que je peux gérer une entreprise, j'ai les moyens de les payer. Il existe donc des moyens de contourner les obstacles.
    Le sport est une pierre angulaire. Il y a quatre sports clés; la gymnastique en est un, l'athlétisme aussi. Prenons un sport comme la natation. Apprendre à nager est une aptitude qu'on acquiert pour la vie.
    Il y a toujours quelque chose que l'on apprend dans le sport et qu'on peut ensuite appliquer à son quotidien, et je pense que c'est la raison pour laquelle le Canada et d'autres pays sont si passionnés de sport. Ce n'est pas forcément à cause des aptitudes incroyables que des gens possèdent. Je pense que ce sont les autres avantages que le sport peut apporter aux gens.
    Nous n'allons même pas commencer à parler des jeux vidéos et des enfants qui restent enfermés à la maison à y jouer des heures durant.
    Wayne, quelle est la plus grande difficulté à laquelle vous vous heurtez au Oakville Gymnastics Club?
    C'est l'espace et le fait qu'il nous manque une installation. Je sais que vous ne vous penchez pas sur les installations pour l'instant, mais elles jouent un rôle important. Mais les entraîneurs... Comme je l'ai dit, nous n'avons pas suffisamment d'entraîneurs.
    L'un des membres de mon conseil a indiqué que nous avons maintenant l'argent nécessaire pour construire une nouvelle installation, mais j'ai fait savoir que nous n'avons pas suffisamment d'entraîneurs pour le moment. C'est la raison pour laquelle je voulais m'adresser à vous aujourd'hui. Nous devons rendre les possibilités pour les entraîneurs plus accessibles. Nous perdons bien des candidats à cause de ce manque de possibilités.

  (1600)  

    Vous disposez d'un budget pour payer les entraîneurs, mais vous n'arrivez pas à en trouver.
    C'est une partie du problème.
    Combien en avez-vous fait venir d'autres pays?
    Cinq ou six, et deux autres sont en route.
    Le processus est il très long, ou peuvent-ils immigrer au Canada assez facilement?
    Non, c'est assez long, selon leur pays d'origine.
    Il y a aussi qu'il est difficile de vérifier toutes leurs qualifications. Nous le faisons parce que nous recueillons l'avis d'autres entraîneurs dans la région. Mais cette vérification est difficile à effectuer.
    Pouvez-vous nous parler des succès de Christine Peng-Peng Lee, l'olympienne d'Oakville, et d'autres olympiens potentiels que vous avez à votre club? Il y a de quoi s'emballer.
    Oui. La gymnastique est un sport olympique difficile. John et moi-même en parlions justement tout à l'heure. C'est un sport difficile car seul un certain nombre d'athlètes, hommes et femmes, peuvent représenter le Canada.
    Notre but n'est pas d'entraîner des athlètes olympiques; nous essayons de bâtir une base solide. Dans la majorité des sports, c'est ce qu'on tente de faire. Si on a une très bonne base, à mesure que votre club progresse, vous connaîtrez vos succès — avec Christine Peng-Peng Lee et des athlètes comme elle. Trois de nos gymnastes faisaient partie des 10 meilleurs athlètes du programme national. Nous avions deux garçons dans ce groupe. Il s'agit simplement de constituer une base solide dans un programme. Là encore, nous y sommes parvenus parce que nous avions recruté deux excellents entraîneurs.
    Les entraîneurs sont essentiels. Ils sont indispensables.
    Oui.
    Comptez-vous plus de filles ou plus de garçons dans les programmes?
    Nous avons plus de filles. Il n'y avait pratiquement que des filles au début. Notre club portait autrefois le nom d'Antoinettes Gymnastics Club. Des garçons ont commencé à s'inscrire et la gymnastique est devenue davantage un sport masculin, alors nous avons dû changer le nom pour Oakville Gymnastics Club afin d'éviter que les garçons pensent que nous les ignorions.
    Je dirais que 30 % de nos gymnastes sont des garçons et 70 %, des filles.
    Comment le gouvernement fédéral s'en est-il tiré pour appuyer la gymnastique et l'entraînement par l'entremise du programme À nous le podium et des comités olympique et paralympique? Comment a-t-il contribué à la formation ou au perfectionnement des entraîneurs amateurs et des entraîneurs de haut calibre?
    John pourrait peut-être vous en dire un peu plus long à ce sujet.
    Nous avons tiré parti de quelques subventions destinées à nos entraîneurs de haut niveau qui font partie du programme olympique. Au niveau amateur, nous avons également eu un entraîneur qui recevait du financement du gouvernement il y a de cela environ sept ans. Je pense que vous m'avez dit que ce programme n'existe plus.
    Je devrais peut-être laisser le soin à John de répondre.
    Ce serait utile. Merci.
    John?
    Le programme dont parle Wayne était un programme de stages parrainé par Service Canada, et pendant quelques années, nous avons reçu des fonds qui ont été offerts à différents clubs, y compris celui de Wayne, pour embaucher un jeune entraîneur. Il y avait un âge limite. C'était un programme à frais partagés en grande partie. La subvention encourageait les clubs à embaucher un jeune entraîneur.
    Nous avons reçu ces fonds pendant trois ou quatre ans, puis le programme a été aboli, et c'est malheureux. C'était un excellent tremplin vers une carrière d'entraîneur.
    Avez-vous des bourses pour les élèves prometteurs en gymnastique, ou pour tout élève dont les parents sont temporairement sans emploi, etc.? Pouvez-vous leur offrir du soutien financier à court terme? Le club offre-t-il une telle aide?
    Oui. Encore une fois, comme le club est relativement populaire, nous avons un fonds d'environ 12 000 $ pour financer une partie des frais de déplacement des athlètes, au besoin. Je suis également très fier de notre programme récréatif: si quelqu'un n'a pas les moyens de suivre un cours, nous trouvons toujours une façon de l'aider.
    C'est merveilleux.
    Merci, monsieur Young.
    Monsieur Dubé est le prochain. Vous avez sept minutes.

[Français]

     Merci, monsieur le président.
    Monsieur Gélinas, je veux vous poser une question qui touche votre réalité, au Québec, mais aussi celle de l'Ontario et des provinces de l'Est, je pense.
     On entend souvent parler de jeunes athlètes d'élite qui doivent aller s'établir à l'autre bout du pays, selon l'endroit d'où ils viennent. D'autres témoins nous ont parlé de cette situation. Des athlètes, que je ne nommerai pas, par respect, parlent aussi de cette situation qui est la leur.
    Trouvez-vous que c'est le cas actuellement? Pensez-vous que le gouvernement fédéral pourrait faire quelque chose à ce sujet? Je pense, par exemple, à la situation de Mathieu Giroux, avant les Fêtes.
     Je pense que la situation au Québec a changé de façon très importante au cours des dernières années. Plusieurs programmes et mesures incitatives ont été mis en oeuvre au Québec. Ainsi, plutôt que de voir des athlètes québécois quitter leur province pour aller s'établir ailleurs au pays, nous voyons que le Québec attire des athlètes d'autres provinces qui veulent venir y travailler et s'y entraîner.
    Par contre, il serait faux de prétendre que des athlètes québécois ne sont pas parfois appelés à s'expatrier, si on peut le dire ainsi, pour se joindre à des programmes nationaux offerts ailleurs. Le cas de Mathieu Giroux en est un exemple. Je ne connais pas assez les détails de ce dossier pour le commenter à fond. Par contre, je sais qu'en tant qu'athlète en patinage de vitesse longue piste, il lui était un peu difficile de s'entraîner à Montréal en conciliant ses études et son sport.
     Pour l'instant, les initiatives mises sur pied par le gouvernement du Québec, notamment les crédits d'impôt remboursables et les bourses pour les athlètes qui s'entraînent et demeurent au Québec, sont des facteurs qui incitent les athlètes québécois à rester au Québec et ceux d'ailleurs à venir s'y établir. Il y a également les

  (1605)  

[Traduction]

    bourses pour entraîneurs au Québec, dans le cadre du programme Équipe Québec, qui sont offertes aux entraîneurs d'athlètes brevetés. C'est un solide programme qui aide la profession.

[Français]

    Ces mesures ont comme effet de retenir les athlètes et les entraîneurs au Québec plus qu'auparavant.
    M. Young a parlé des entraîneurs qui venaient d'ailleurs.
     Est-ce qu'il arrive, à l'intérieur du Canada, que des entraîneurs de la Colombie-Britannique, par exemple, viennent au Québec, et vice-versa?
    Oui, je crois que ça peut arriver, en fonction des postes qui sont disponibles. Je pense que des entraîneurs du Québec se sont établis ailleurs au Canada pour occuper des postes qui étaient ouverts à ces endroits. Il arrive aussi à l'occasion qu'on perde des entraîneurs québécois qui vont entraîner des athlètes ailleurs dans le monde. C'est d'ailleurs une préoccupation qui touche le système sportif canadien en général.

[Traduction]

    Certains de nos meilleurs entraîneurs sont tentés de s'expatrier.

[Français]

    Ça arrive au Québec aussi bien qu'ailleurs au pays.
    Ma prochaine question s'adresse à tous.
    Monsieur Hussey, vous avez parlé des programmes qui permettent de retenir les athlètes. Je pense que M. Bales a abordé ce point également. D'autres témoins en ont parlé.
     On a dit qu'un succès aux Jeux olympiques, par exemple, pouvait inciter un jeune à pratiquer un sport, mais qu'il pouvait arriver que le programme de loisirs de sa communauté n'ait pas suffisamment de ressources pour retenir ce jeune dans le programme.
    Trouvez-vous que c'est un problème? Le cas échéant, de quelle façon pourrait-on le régler? On entend parler de plus en plus de cette situation.

[Traduction]

    Il y a quelques points à préciser ici. Ce ne sont pas tous les clubs qui peuvent offrir des programmes à ces athlètes. Ceux qui ont décidé de le faire, de les entraîner jusqu'au niveau olympique si nécessaire, ont un budget établi en conséquence. Comme je l'ai dit aux membres du conseil d'administration de notre club il y a sept ans, lorsqu'ils ont décidé d'emprunter cette voie... Nous avions un solide club provincial. Lorsque nous avons emménagé dans les nouvelles installations, je les ai avertis que je pouvais les amener au niveau voulu, mais qu'ils n'aimeraient peut-être pas ça. Il y a des à-côtés. Les entraîneurs et les athlètes vont et viennent, et il y a des coûts supplémentaires imprévus... Cependant, les clubs empruntent cette voie ou non.
    À l'heure actuelle, nous prenons un peu de recul. Nous avons eu des difficultés et nous sommes en reconstruction. Nous sommes conscients de pouvoir perdre des athlètes et des entraîneurs pendant le processus, mais le conseil d'administration veut revenir là où nous étions.
    Le phénomène peut être régional. Vous avez dit que certains de vos entraîneurs pourraient être tentés d'aller dans une autre province où le niveau de compétition est plus élevé. Nous avons le même problème. Mais vous avez de nombreux programmes qui sont excellents dans la province, alors il n'y a pas de raisons de partir.
    Je suis originaire du Québec. J'ai quitté la province pour entraîner l'équipe nationale. Il n'y avait qu'à un endroit où je pouvais le faire et j'ai donc dû partir.
    Participer au niveau olympique et aux autres niveaux de compétition élevés, cela coûte cher. Il y a beaucoup plus de spécialisation maintenant, au sein des instituts de sport ou parfois même dans les clubs élites qui se concentrent sur ce haut niveau de compétition et qui offrent les services nécessaires.

[Français]

     Est-ce que ça occasionne une perte à l'échelle locale? Si on se concentre trop sur l'élite ou la spécialisation, ne pénalise-t-on pas de facto, sans nécessairement le vouloir, ceux qui sont en quelque sorte en bas de la pyramide?

  (1610)  

[Traduction]

    Il y a toujours des compromis à faire entre le niveau participation et le niveau élite, car le niveau élite draine beaucoup de ressources.
    Je présume, Wayne, que vous en avez fait l'expérience. C'est la masse des jeunes athlètes qui aide à payer la facture pour l'élite.
    Lorsque j'entraînais l'équipe nationale, nous étions à Ottawa à l'époque. J'ai transféré l'équipe à Toronto. Je suis allé rendre visite aux gens d'affaires. Dans le temps de le dire, nous avons obtenu une commandite en argent de 50 000 $ par année de l'Impériale, Compagnie d'assurance-vie. Elle nous offrait en plus des locaux, du soutien administratif, des ordinateurs, tout. À la fin, nous avions l'appui d'un groupe de gens d'affaires. Il y avait parmi eux un homme qui vendait des condos, et nos athlètes logeaient dans des condos gratuitement. Il y a des façons d'y arriver, mais il faut sortir des sentiers battus. Nous nous sommes retrouvés soudainement avec un budget de près de 400 000  à 500 000 $ par année de plus pour aider nos athlètes élites, alors nous n'avons pas eu à puiser dans les ressources du niveau amateur.
    On peut y arriver. Je pense que ce qui est difficile, c'est de sortir des sentiers battus. Que peut-on faire d'un peu différent?
    Souvent, les gens ne font pas ce qu'il faut et se tournent vers vous, le gouvernement, pour demander des fonds. C'est ce que je déteste le plus. Je déteste avoir à demander des fonds, c'est vrai. Je veux que les gens soient des partenaires et qu'ils s'impliquent, et je veux proposer des idées pour que cela fonctionne.
    Lorsque j'ai fait le tour des gens d'affaires à Toronto, je ne leur ai jamais demandé d'argent. Je leur ai expliqué mon plan, mes raisons, et les moyens que j'allais prendre pour le concrétiser, et ils ont décidé d'y participer.
    Il y a donc des façons d'y arriver.
    Monsieur Simms, vous avez sept minutes.
    Je vous remercie de votre présence, messieurs.
    Je veux me concentrer sur ce que j'ai devant moi, soit votre mémoire. Je le trouve très intéressant et constructif.
    J'aime ce qu'il apporte à la table, c'est-à-dire un incitatif, le fait que l'entraînement fait partie intégrante de nombreux sports. Nous avons des programmes comme À nous le podium et d'autres programmes qui incitent les Canadiens à se dépasser et qui ont toutes sortes de retombées lorsque quelqu'un remporte une médaille d'or. Il y a toutefois un lien manquant avec la population: pour y arriver, il faut de bons entraîneurs. Je sais que je prêche ici à des convertis, mais il faut que la population sache que vous avez besoin de soutien et qu'il existe des incitatifs comme le crédit d'impôt pour aider les athlètes. Lorsque les parents jouent le rôle d'entraîneur, c'est merveilleux et super, mais le problème, c'est qu'ils doivent aussi s'occuper des collectes de fonds — vendre du pain, etc. —, et que l'expertise en entraînement passe en dernier.
    La première partie est très intéressante. J'habite dans une circonscription entièrement rurale. Il y a une liste de mesures — les déductions fiscales, etc. Il me semble que vous suggérez que cela devrait se trouver en haut de la liste, mais nous n'avons jamais vraiment envisagé d'offrir des déductions fiscales, en particulier dans ce domaine.
    Mais c'est la dernière partie qui m'intéresse: les programmes fédéral-provinciaux à frais partagés. Pouvez-vous me donner un exemple? Pour nous, les programmes fédéral-provinciaux à frais partagés... C'est beaucoup plus compliqué dans un pays comme l'Australie, je présume. Au Royaume-Uni, il n'y en a tout simplement pas, un programme fédéral, etc. Vous avez parlé d'un programme fédéral à frais partagés offert par Service Canada.
    J'aimerais tout d'abord vous entendre sur les programmes fédéral-provinciaux à frais partagés et les moyens à prendre pour encourager la formation des entraîneurs.
    Ce que nous proposons, c'est d'avoir plus de postes d'entraîneurs payés au niveau intermédiaire, en dessous de l'équipe nationale. Pour se rendre aux Olympiques, les athlètes doivent s'entraîner pendant 10, 12, voire 15 ans, et ceux qui les entraînent pendant toutes ces années jouent un rôle très important. C'est là où il y a une énorme lacune, et c'est là où nous devons avoir des entraîneurs bien formés et payés pour bien préparer nos athlètes.
    Certaines provinces ont commencé à emprunter cette voie, c'est-à-dire qu'elles paient des entraîneurs au niveau provincial, et le réseau des Centres canadiens multisports offre une belle occasion de mettre en place des programmes à frais partagés avec les provinces dans le cadre desquels les gouvernements fédéral et provinciaux font chacun leur part.

  (1615)  

    Mais cela ne relève pas de Sport Canada. Il s'agit de programmes généraux, et un musicien pourrait aussi faire une demande, n'est-ce pas?
    Non, le programme de Service Canada était ouvert à toutes les disciplines.
    Mais c'est celui qui a été aboli.
    Oui, mais ce à quoi je fais allusion ici, ce sont les programmes offerts par les centres canadiens multisports qui tentent vraiment de coordonner les efforts des deux échelons de gouvernement.
    Marc, je ne sais pas si vous aimeriez ajouter quelque chose.
    Nous en avons certainement un exemple au Québec, où près de 5 millions de dollars par année sont offerts en bourses pour les entraîneurs. Comme je l'ai mentionné un peu plus tôt, les entraîneurs d'athlètes brevetés reçoivent une bourse de 10 000 $ par année, et une contribution salariale qui provient du financement que reçoivent les organisations de sport provinciales. Le système peut certainement être amélioré. Il y a eu une rencontre entre les responsables du programme À nous le podium et les autorités provinciales le 22 janvier dernier pour examiner diverses options possibles pour améliorer la situation au Canada.
    J'ai discuté avec quelques collègues dans le milieu du sport de l'idée de mettre en place une sorte de système de primes pour l'entraîneur qui forme un athlète breveté qui est ensuite choisi pour faire partie de l'équipe nationale. Il s'agirait bien sûr d'un incitatif financier pour que l'entraîneur forme l'athlète et qu'il ne continue pas de le suivre, ce qui arrive parfois. Ou un système de primes... pour les médaillés des Jeux olympiques ou paralympiques. Il n'y a rien de tel actuellement à l'échelle nationale.
     Le système au Québec est une bonne idée. Il n'est pas parfait, mais c'est un pas dans la bonne direction.
    J'aimerais simplement ajouter quelque chose aux propos de John Bales. Dans le réseau canadien du sport, on s'entend pour dire que nous avons, à l'heure actuelle, des athlètes de niveau olympique et paralympique, mais qu'il y a un énorme manque, pas seulement du côté des entraîneurs, mais aussi pour ce qui est de développer le talent des athlètes de la prochaine génération. C'est sans doute une autre bonne raison d'investir dans les entraîneurs pour former les athlètes de la prochaine génération. C'est là où le manque est criant. Nous n'avons pas un bassin de population de 300 millions de personnes, alors nous n'avons pas autant d'athlètes que les autres pays. Lorsqu'on en trouve un, qu'on l'entraîne, il faut s'assurer qu'il se rende sur le podium.
    Puis-je vous arrêter ici un instant?
    Dans les sports d'équipe, les entraîneurs ne suivent pas une équipe dans sa progression. Dans les sports individuels, toutefois, comme la gymnastique ou la natation, est-il préférable que l'athlète ait toujours le même entraîneur jusqu'au niveau olympique? Ou y a-t-il des étapes dans le cadre desquelles un entraîneur forme des athlètes qu'il amène à un certain niveau, puis c'est un autre entraîneur qui prend le relais?
    Je ne sais pas s'il existe une réponse générale à votre question. Cela dépend du sport et de la situation.
    Merci, monsieur Simms.
    Pour les cinq dernières minutes, nous avons monsieur Brown.
    Merci beaucoup, monsieur le président.
    Je tiens à remercier nos témoins de leur présence aujourd'hui.
    Personnellement, je suis ravi que nous entreprenions cette étude. Nous avons de vrais connaisseurs au bout de la table. J'ai rencontré M. Bales dans le monde du canoë-kayak il y a plus de 30 ans. Je me rappelais ces moments.
    C'est vraiment un processus par étapes, si on pense au niveau récréatif, au niveau compétitif, puis au niveau de haut calibre. Dans le cadre de notre étude, nous voulons examiner les trois niveaux et savoir comment faire pour mener nos athlètes vers le programme À nous le podium.
    J'aimerais que vous nous disiez comment nous pouvons faire pour avoir des entraîneurs certifiés au niveau supérieur.

  (1620)  

    Je crois que les bases sont en place. Ce qui manque au niveau supérieur, c'est un incitatif pour les entraîneurs à faire carrière. Il est très difficile d'entreprendre la formation complexe et intensive nécessaire pour devenir entraîneur professionnel lorsqu'on sait que les possibilités de carrière sont limitées. Il faut vraiment que les entraîneurs sachent que s'ils entreprennent un tel niveau de formation, il y a une carrière qui les attend.
     C'est là où il y a un manque énorme. C'est pourquoi on revient toujours à la question de savoir comment avoir un nombre stable — tant en quantité qu'en qualité — de postes d'entraîneur. Sans cela, il est difficile d'attirer les gens dans la profession.
    Le réseau des Centres canadiens multisports offre le programme de diplôme en entraînement de l'Institut national de formation des entraîneurs, un programme de formation de haut niveau pour les entraîneurs de haut calibre qui se compare à celui des Allemands, des Hollandais et des Français. La qualité de la formation est comparable, mais le défi consiste à motiver les gens à le suivre et à faire ensuite carrière comme entraîneur.
    Monsieur Hussey, aimeriez-vous ajouter quelque chose?
    Je suis d'accord que le défi est de taille. J'aimerais simplement dire à John — et c'est pourquoi j'ai aimé le premier commentaire — que j'aime l'idée d'en faire tôt des entraîneurs, afin que ce ne soit pas trop difficile pour eux en termes de temps et d'argent. Je sais qu'ils doivent faire leurs classes, mais ils peuvent les faire en continuant de se perfectionner et en gravissant les échelons. Je crois que c'est important.
    Ce n'est pas une carrière facile. Il faut adorer son sport. Je gagne plus maintenant comme directeur que ce que je gagnais autrefois comme entraîneur. Ce n'est pas nécessairement juste, car j'entraînais des athlètes de très haut calibre. Il faut que ce soit une priorité et pas seulement aux niveaux supérieurs.
    Lorsque j'étais entraîneur de l'équipe nationale, l'association des entraîneurs m'avait demandé de faire une étude. À l'époque, un entraîneur national demeurait en poste environ trois ans et demi, soit moins longtemps qu'une période quadriennale. Il y avait tellement de pressions, tant du côté de la famille et du salaire que des efforts et du temps qu'il faut y consacrer. Comme bon nombre d'entre vous, le calendrier n'existe pas: on joue, on entraîne, et c'est tout.
    Il y a beaucoup de défis, et comme John l'a mentionné, c'est à tous les niveaux. Il faut régler le problème à tous les niveaux, pas seulement au niveau supérieur. Ce faisant, on règle aussi le problème au niveau supérieur.
    Merci.
    Monsieur Gélinas.
    Je suis tout à fait d'accord avec ce que John Bales a dit au sujet des incitatifs. Je proposerais également d'explorer d'autres façons de répondre aux besoins de formation et de développement professionnel des entraîneurs. L'apprentissage en ligne en est un exemple, mais je crois qu'on doit examiner sérieusement la possibilité de faire progresser rapidement les entraîneurs et de les encadrer.
    On a également examiné la possibilité d'aider les athlètes à faire la transition au poste d'entraîneur. Il n'y a pas de meilleurs bassins où puiser des entraîneurs pour les former que parmi les athlètes qui ont travaillé toute leur vie pour devenir des experts dans leur sport.
    Il est possible d'innover. On se rend compte que de former des entraîneurs de la manière traditionnelle, c'est bien, mais ils sont très occupés, comme mes collègues l'ont mentionné; il est très difficile de les faire asseoir dans une salle de classe. La formation doit donc, de plus en plus, répondre parfaitement à leurs besoins. C'est là où il faut s'adapter, je crois.
    Je vais sans doute manquer de temps, mais monsieur Bales, vous avez fait des recommandations précises et j'aurais aimé que nous ayons plus de temps pour les examiner en détail. Avez-vous quelque chose à ajouter en plus des quatre recommandations que vous aviez à l'écran?
    J'aimerais simplement ajouter que les bases sont là, et elles sont très solides. Nous avons 67 sports différents dans lesquels il y a eu des efforts considérables pour former et développer des entraîneurs. Ce qu'il faut faire essentiellement, c'est miser sur ce qui est en place et veiller à ce que les ressources soient là pour permettre aux responsables d'offrir les programmes.

  (1625)  

    Merci, monsieur Brown.
    Je tiens à remercier nos très distingués et fort érudis témoins d'avoir comparu. Nous ne disposions que d'une heure, mais je crois que nous avons tous pu tirer quelque chose de vos témoignages.
    Nous suspendrons maintenant la séance pour cinq minutes afin de nous préparer pour la comparution du prochain groupe, qui témoignagera par vidéoconférence.
    Merci.

  (1625)  


  (1630)  

    Nous reprenons la séance.
    Nous poursuivons notre étude de l'entraînement amateur au Canada. Nous accueillons parmi nous aujourd'hui Matt Showers, entraîneur en chef pour les jeunes de 10 ans et moins, de l'Association de Natation Lac St-Louis.
    Bienvenue, monsieur.
    Quant à Tim Comerford, entraîneur de natation compétitif, du Club de natation Beaconsfield Bluefins, il comparaît de Vancouver, en Comlombie-Britannique, par vidéoconférence.
    Je vous souhaite la bienvenue également, monsieur Comerford.
    Allez-vous tous les deux faire un exposé?
    D'accord. Nous commencerons alors par vous, monsieur Showers. Vous disposez de 10 minutes pour faire votre exposé.
    Vous n'êtes pas obligé de parler 10 minutes, par contre.
    Ah non?
    Le président: Non.
    M. Matt Showers: Peut-on commencer par Tim?
    Certainement.
    M. Matt Showers: C'est parfait, alors.
    Le président: D'accord. Nous entendrons le témoin de la Colombie-Britannique.
    Je m'appelle Tim Comerford et suis entraîneur du Club Beaconsfield Bluefins depuis maintenant neuf ans. Je suis originaire de l'ouest de l'Île de Montréal, où une association de natation extérieure commence à vraiment former des entraîneurs à un jeune âge. J'ai commencé à agir comme entraîneur à l'âge de 15 ans dans le cadre du programme de natation extérieure et, quelques années plus tard, j'ai commencé au niveau compétitif d'hiver.
    Le Club Bluefins est géré par des familles et des parents bénévoles. Matt saurait peut-être mieux que moi ce qu'il en est, mais je crois que le club compte environ 100 à 150 nageurs, des jeunes âgés de huit ans et moins jusqu'aux cours ouverts de natation. Nous faisons de la compétition au sein de la ligue régionale du Lac St-Louis, et un grand nombre de nos entraîneurs sont là depuis longtemps, ce qui est assez rare dans notre région. Habituellement, les entraîneurs vont et viennent, mais le Club Bluefins comprend un bon groupe d'entraîneurs, de familles et de jeunes. Je crois que cette situation nous aide beaucoup à garder nos entraîneurs.
    Je n'ai vraiment pas besoin de parler 10 minutes. J'ignore si vous avez des questions, mais c'est tout ce que j'avais à dire.
    C'est parfait. Nous accordons habituellement un peu de temps aux exposés, puis nous procédons à un tour de questions.
    Monsieur Showers, souhaitez-vous faire un exposé?
    Je voulais attendre de voir ce que Tim allait dire. Il a couvert une bonne partie du sujet. Comme il l'a souligné, ce sont les familles qui gèrent le club.
    Je n'ai pas été entraîneur qu'au Club Bluefins. Certains clubs sont gérés un peu différemment. Ce sont des clubs municipaux influencés par la ville.
    Le club compte un peu plus de 160 nageurs.
    J'ai suivi un peu le même parcours que Tim. J'ai commencé vers l'âge de 15 ans, à l'intérieur et à l'extérieur, et j'ai toujours continué à temps partiel. Je n'ai pas toujours été entraîneur professionnel, mais il y a quelques années, j'en ai fait une carrière.
    C'est à peu près tout.

  (1635)  

    Je vous remercie tous les deux de vos exposés.
    Nous entamerons maintenant nos tours de questions, qui dureront sept minutes.
    Nous commencerons par M. Calandra, qui dispose de sept minutes.
    Je remercie nos témoins.
    Matt, pourriez-vous m'expliquer comment vous avez commencé et comment vous êtes devenu entraîneur?
    En regardant votre parcours, pourriez-vous nous indiquer quelles occasions nous avons manquées d'inciter les gens à envisager une carrière d'entraîneur et ce que nous pouvons faire pour former des entraîneurs? Certains témoins nous ont indiqué qu'on pourrait peut-être intervenir dans les universités. Je réalise tout à coup que nous avons effectué une étude sur les logiciels de divertissement, une autre industrie où le nombre de diplômés universitaires n'est pas suffisant et où il faut recourir à la main-d'oeuvre étrangère. Or, des témoins nous ont indiqué précédemment qu'on doit également faire venir des entraîneurs d'autres pays.
    Je vous pose donc une question en deux volets: parlez-moi de votre vécu et de ce qui a motivé votre décision, et dites-moi ce qui manque pour inciter les gens à devenir entraîneurs?
    D'accord.
    Soit dit en passant, vous pouvez tous les deux répondre à la question, si le temps le permet.
    Dans notre région, ce sont souvent des jeunes qui fréquentent déjà la piscine qui vont devenir entraîneurs. La natation est fort populaire au Québec. Un grand nombre de jeunes s'inscrivent dans le cadre du programme de natation, que ce soit à l'été ou à l'hiver. Habituellement, ces jeunes finissent par devenir sauveteurs, et ce sont toujours les sauveteurs qui doivent faire office d'entraîneurs pendant l'été. Ce ne sont pas deux emplois distincts: on est entraîneur le matin et sauveteur l'après-midi.
    Ce sont donc toujours des sauveteurs qui deviennent des entraîneurs. Ce sont pour la plupart d'anciens nageurs, qu'ils aient fait de la nage synchronisée, du water-polo ou une autre activité. Au Québec, nous sommes très chanceux d'avoir le programme de piscine extérieure, car il nous permet de former non seulement les athlètes, mais aussi les entraîneurs.
    Pour ce qui est d'intervenir dans les universités, je ne saurais dire si je suis favorable ou non à l'idée. Je crois que ce qui manque au chapitre de la formation des entraîneurs, c'est un programme comme tel. Aux niveaux un ou deux du PNCE, avant d'arriver au niveau trois, on n'apprend pas grand-chose, qu'on soit d'accord avec moi ou pas. À ces niveaux, ce n'est que de la paperasse. On étudie en classe pendant environ un week-end, puis on aura peut-être un week-end de formation pratique.
    À mon avis, on n'apprend pas beaucoup dans les cliniques officielles de certification des entraîneurs du PNCE. C'est quand j'ai été jumelé à des entraîneurs plus expérimentés pendant toute une session que j'ai le plus appris. C'est là que l'essentiel de l'apprentissage s'effectue.
    Il est très difficile de conserver les entraîneurs, surtout pour des raisons financières, selon moi. C'est vraiment difficile; les clubs n'ont pas beaucoup accès aux piscines. Chaque club a un nombre déterminé de programmes, et ils se font concurrence pour pouvoir utiliser les piscines. On finit donc par être entraîneur 10, 11 ou 12 heures par semaine, et même si le salaire horaire est intéressant, on ne gagne pas suffisamment de revenus pour pouvoir continuer ainsi longtemps.
    Pour ma part, je suis entraîneur professionnel, mais je dois donner quatre ou cinq séances d'entraînement par jour pour vivre de mon métier.
    Ce serait une bonne idée d'offrir un programme à l'université, mais j'ignore combien de gens le suivraient jusqu'à la fin, en sachant que même s'ils le terminent, ils se retrouveront dans la même situation par la suite. Le problème financier sera encore là.
    Tim, voudriez-vous ajouter quelque chose?
    Je voulais dire, quand Matt a parlé du PNCE, que je considère que les entraîneurs de natation se trouvent dans une situation un peu particulière, car ils doivent préparer les pratiques à l'avance. Ils doivent s'occuper de 12 ou 15 jeunes dans l'eau. Au niveau un du PNCE, il est beaucoup question de la préparation de pratique et de plan de préparation aux urgences, une tâche déjà inhérente au travail des entraîneurs de natation et des sauveteurs. C'est ce que j'ai observé.
    Mais comme Matt l'a souligné, l'apprentissage se fait vraiment grâce au mentorat ou quand on apprend activement auprès d'un entraîneur de carrière ou de haut niveau.
    En ce qui concerne la conservation, j'ajouterais que chaque année, le Club Bluefins participe à une rencontre de clubs de natation à Toronto, à laquelle assistent Matt, moi et nos collègues entraîneurs du programme pour jeunes de 10 ans et moins. Le Québec est la province qui a, et de loin, les entraîneurs les plus jeunes, car l'entraînement d'un groupe de jeunes de 10 ans semble être un choix de carrière en Ontario, alors qu'au Québec, comme Matt l'a fait valoir, nous entraînons un groupe de jeunes trois ou quatre fois semaine et le salaire ne nous incite guère à faire de cette activité une carrière. Ainsi, même si Matt en fait une carrière en entraînant plusieurs groupes en même temps, ce n'est pas mon choix de carrière, essentiellement pour la situation qu'il a évoquée. J'aimerais pouvoir être un entraîneur professionnel permanent, mais ce n'est tout simplement pas possible, à moins que je ne veuille déménager, et je ne le souhaite pas vraiment.

  (1640)  

    Perdez-vous souvent vos athlètes d'élite au profit des États-Unis et de leurs programmes collégiaux? Il me semble que même dans la grande région de Toronto, il n'y a pas beaucoup de piscines. Il s'en construit quelques-unes en vue des Jeux panaméricains, mais si on examine attentivement la situation dans les centres communautaires, il se construit bien des patinoires de hockey, mais pas beaucoup de piscines.
    Dites-moi si nous perdons nos athlètes d'élite. Et vous n'avez pas à être d'accord ou en désaccord, mais que diriez-vous si les universités offraient des bourses d'études pour conserver les athlètes d'élite?
    À titre d'entraîneur, je peux vous dire qu'on incite les jeunes à épouser la carrière d'entraîneur, sachant que la natation n'est pas un sport où ils gageront des milliers ou des millions de dollars et où ils pourront faire une carrière à long terme. Un nageur dans l'histoire y est parvenu: Michael Phelps. C'est un nageur sur peut-être 10 millions. Il n'y en aura pas d'autre avant très longtemps. Il est vraiment le seul dans son cas. Il a remis la natation sous les projecteurs et a très bien gagné sa vie de son sport, mais c'est le seul à y être parvenu, à une exception près peut-être.
    Voilà ce que les entraîneurs s'efforcent de faire. Si nous pouvons permettre à un nageur d'obtenir une bourse d'une université américaine ou une éducation gratuite dans la Ivy League, alors le jeu en vaut la chandelle. Si les universités canadiennes offraient la même chose, ce serait bien plus intéressant. Peut-être pourrions-nous garder beaucoup plus de nageurs. Un grand nombre de nageurs iront à l'Université McGill, mais ils paient les frais des résidants du Québec, qui sont bien plus bas que ceux qu'ils paieraient s'ils venaient d'une autre province. En ce sens, ils sont chanceux.
    Autrement, c'est vraiment difficile pour les jeunes d'aller étudier à l'université ailleurs. Le fardeau financier est lourd. Mais s'ils recevaient des bourses d'étude, comme vous le proposez, ce serait vraiment intéressant.
    Merci, monsieur Calandra.
    Madame Boutin-Sweet.

[Français]

     Merci, monsieur le président.
    Merci, messieurs.
    Vous avez dit que votre club était fréquenté par des familles et qu'il comptait 160 étudiants. Pouvez-vous me dire quel est le pourcentage de garçons et de filles?
    D'habitude, il y a beaucoup plus de filles que de garçons. Je ne sais pas pourquoi. Je dirais qu'il y a environ 80 ou 90 filles et 60 ou 70 garçons.
    Quel âge ont-ils?
    Ça varie entre 6 ans et 18 ou 19 ans.
    Des hommes et des femmes sont entraîneurs?
    Oui.
    Est-ce dans la même proportion que pour les jeunes?
    Non, c'est l'inverse.
    Avez-vous une idée de la raison pour laquelle il y a moins de femmes chez les entraîneurs alors que les filles sont plus nombreuses que les garçons?
    Honnêtement, je crois que c'est particulier à notre club. Dans les autres clubs, même dans le secteur, c'est plutôt à parts égales. Je ne sais pas pourquoi, mais dans notre club, il n'y a pratiquement que des hommes.
     Les jeunes, dans votre club, ont jusqu'à 18 ans. Ce sont des niveaux tout de même assez avancés, n'est-ce pas?
    Oui.

  (1645)  

    D'autres personnes nous ont dit qu'au niveau débutant, il y avait plus de femmes parmi les entraîneurs, mais qu'à des niveaux plus élevés, les femmes devenaient beaucoup moins nombreuses, parce qu'elles s'occupaient de leur famille, etc.
    Savez-vous ce qu'on pourrait faire pour encourager les femmes à continuer de travailler comme entraîneuses? Ma question s'adresse à l'un ou à l'autre.
    C'est toujours une question de finances. Il n'y a pas assez d'argent pour retenir les femmes. Si une femme cesse d'être entraîneuse principalement parce qu'elle veut fonder une famille, par exemple, il va falloir plus d'argent pour la retenir. En effet, il est probable, dans ces circonstances, que l'homme gagne un salaire beaucoup plus élevé que la femme.
    Dans l'exemple que vous donnez, vous semblez dire que la femme travaille comme entraîneuse le jour. Or, ce n'est pas pendant la journée, puisque les enfants sont à l'école. On parle de l'été ou quoi? Pourquoi les femmes devraient-elles faire appel à des gardiennes d'enfants le jour? N'est-ce pas le soir ou la fin de semaine qu'elles enseignent?
    Je ne sais pas si c'est exact, mais je dirais que l'horaire est aussi un facteur. L'horaire d'un entraîneur en chef, surtout pour les enfants plus âgés, est vraiment difficile. D'habitude, il y a un entraînement chaque matin de 5 heures à 7 heures ou de 5 h 30 à 7 h 30, et un autre le soir de 16 heures à 18 heures. C'est l'horaire habituel. Pour une femme qui aide ses enfants à se préparer pour l'école et qui les accueille à leur retour, il est vraiment difficile d'être entraîneuse, parce que c'est principalement à ces heures qu'ont lieu les entraînements.
    Il faudrait donc qu'il y ait un changement de mentalité à plusieurs égards. Premièrement, les salaires des entraîneurs devraient être considérés comme des salaires de professionnels. Deuxièmement, les salaires des femmes devraient être égaux à ceux des hommes, pour une raison d'équité salariale. Enfin, les hommes devraient peut-être s'occuper un peu plus des enfants. Je ne vous demande pas de répondre à cette question. Ce sont plutôt des commentaires.
    Je vais céder le reste de mon temps de parole à M. Nantel.
    Je vous remercie tous les deux d'être présents.
    Monsieur Comerford, j'aimerais d'abord vous demander si le fait que vous soyez actuellement en Colombie-Britannique a un rapport avec les activités du club.

[Traduction]

    Vous êtes donc en Colombie-Britannique pour des motifs personnels, n'est-ce pas? Ce n'est pas pour un programme d'élite ou autre chose?
    Pardonnez-moi, je crois que je reçois l'interprétation et c'est vraiment dérangeant. Pourriez-vous simplement l'arrêter?
    Volontiers. Je vous parlerai en anglais et je m'adresserai en français à Matt, qui est ici.
    Je voulais vous demander...

[Français]

    Vous pouvez parler en français.
    C'est parfait.
    Quel est votre rapport avec le sport d'élite? Selon ce que vous nous dites, vous êtes des entraîneurs qui font partie d'un club qui est ancré dans une communauté très particulière. On connaît tous Lakeshore et Lachine. Il y a une communauté de gens très impliqués, qui font profondément partie de la vie du quartier.
    Visez-vous à former une équipe d'élite ou est-ce que, au contraire, votre équipe cherche à faire de la natation un loisir et un moment d'accomplissement pour les enfants?
    Selon moi, le but est toujours de former des athlètes d'élite, mais notre piscine est très petite. Elle a 8 couloirs de 25 m. D'autres clubs dans les villes avoisinantes, par exemple à Pointe-Claire et à Dollard-des-Ormeaux, ont des piscines qui servent plus à l'entraînement.
    J'entraîne des enfants de 10 ans ou moins. Nous suivons le plan de développement de l'athlète pendant toute sa vie. Nous voulons que les enfants aiment la natation et qu'ils continuent de nager à l'âge de 20 ou 25 ans, même si ce n'est pas pour participer aux Jeux olympiques, mais plutôt au niveau universitaire. C'est notre philosophie.
    Cependant, nous avons encore un programme d'élite, bien sûr. Un ou deux nageurs ont atteint les standards nationaux. C'est toujours le but, mais il est très difficile pour nous de retenir les athlètes d'élite.

  (1650)  

    Quelques personnes ont parlé de l'importance de faire en sorte que le sport soit une mesure des plus générales, d'augmenter le nombre d'heures d'éducation physique dans les écoles, de s'assurer qu'il y a une grande participation et que les gens y prennent plaisir.
    Croyez-vous que, dans un monde idéal, plus de gens font du sport et plus de gens s'impliquent dans les cours, comme vous le faites avec les parents qui s'impliquent bénévolement? Ultimement, une escouade de recruteurs va chercher les gens qui ont un talent particulier et les amène vers le sport d'élite directement. Je pense que vous êtes l'exemple parfait de quelqu'un qui est orienté sur la collectivité et qui enseigne d'abord aux gens à avoir du plaisir durant toute une vie.
    Je pense qu'il y a un mérite à augmenter la pratique du sport dans les écoles, en particulier la natation. C'est très important pour la sécurité aquatique. C'est une bonne chose à connaître.
    Le seul problème dans le recrutement des athlètes très talentueux à un très jeune âge est que la moitié de notre groupe élite a commencé au niveau B. Il y a deux niveaux de natation: le A et le B. Nos nageurs dans la catégorie B ne sont pas si forts quand ils commencent, mais nous les développons. Maintenant, notre groupe d'élite se compose à moitié de nageurs du niveau A et à moitié de nageurs du niveau B, où les enfants ont commencé.
    Le mérite d'avoir un club qui a une culture et des entraîneurs qui sont là depuis longtemps est grand. Augmenter le nombre de nageurs n'est jamais un problème.

[Traduction]

    Merci, monsieur Nantel.
    Nous laissons maintenant la parole à M. Simms pour sept minutes.
    Merci, monsieur le président. Je tiens à remercier nos deux témoins de comparaître.
    J'ai fréquenté l'université dans le Canada atlantique et je me souviens des équipes de natation. Il en venait plusieurs de l'ouest de l'île de Montréal, et je présume que la plupart faisaient partie de votre association. Vous remportez donc certainement un brillant succès, en plus des athlètes qui ont participé aux Jeux olympiques.
    J'ai quelques questions à vous poser.
    Je m'intéresse, monsieur Showers, à la carrière d'entraîneur que vous poursuivez. Le témoin précédent a parlé de quelques initiatives, qui reviennent à ce qui s'appelle le PNCE. Il a parlé de l'apprentissage électronique; vous avez toutefois souligné l'importance du jumelage dans la formation des entraîneurs.
    Regardons les choses en face: la vaste majorité des bons entraîneurs de hockey, s'ils ne sont pas d'anciens joueurs de hockey professionnels, ont certainement presque atteint ce niveau. Voilà qui constitue en soi un élément de jumelage, dans le cas d'une personne comme Alex Baumann, qui a connu une excellente carrière d'entraîneur. C'était malheureusement en Australie, mais il n'en demeure pas moins que c'est un bon entraîneur.
    Comment les gens des petites communautés, comme un bon entraîneur potentiel à Rimouski, peuvent réussir à faire du jumelage dans un club comme le vôtre? On peut probablement apprendre davantage de ces initiatives.
    Quand on atteint un certain niveau dans le PNCE, seulement quelques entraîneurs réussissent à se qualifier. Ils sont toujours en quelque sorte évalués et notés par un autre entraîneur. Pour obtenir le niveau trois ou quatre, il faut être évalué par un entraîneur de niveau quatre, disons. Malheureusement, on ne compte au Canada que cinq ou dix entraîneurs de ce niveau. Il y a quantité d'entraîneurs de niveau trois, mais qu'une poignée d'entraîneurs de niveau quatre. Il y en a un près de chez nous, à la piscine de Dollard. Il travaille là depuis une trentaine d'années maintenant.
    À un moment donné, ils n'ont d'autre choix que d'être encadrés par un entraîneur reconnu et expérimenté. J'ignore si on peut le faire avant. J'ai toujours trouvé intéressant d'échanger des entraîneurs entre les clubs pour une semaine ou deux. On peut voir ce qui se fait dans l'autre club et observer les initiatives qui portent fruit, les méthodes différentes et des idées qu'on n'a jamais vues ou essayées. C'est très utile.
    Que ces idées soient pertinentes ou non, elles ont au moins le mérite d'attiser l'intérêt et de faire penser qu'elles pourraient fonctionner. C'est une possibilité à laquelle nous nous intéressons, particulièrement en ce qui concerne les clubs de l'Ontario, avec lesquels nous sommes perpétuellement en guerre. D'accord, nous avons été en Ontario et nous nous sommes faits battre à plate couture, alors que s'est-t-il passé? Les entraîneurs ontariens forment-ils vraiment des nageurs de loin supérieurs aux nôtres ou ont-ils un plus grand bassin de jeunes à leur disposition...
    Oui, et avant que je ne m'adresse à M. Comerford, je voudrais connaître votre avis sur la question suivante. À mes yeux, c'est important. Vous avez indiqué plus tôt que quand vous vous êtes rendus à Toronto, vos entraîneurs étaient visiblement plus jeunes que les autres. J'ignore s'il existe un lien quelconque, mais ne devrions-nous pas renforcer la capacité pour permettre aux entraîneurs de... Ce n'est pas le seul facteur, car quand on assiste à une rencontre de clubs de natation, c'est, de toute évidence, pour faire de la compétition. Ce n'est pas pour interroger les autres entraîneurs sur leurs méthodes de travail. C'est certainement extrêmement délicat.
     Il faut que vous alliez là-bas dans un contexte plus informel, par vous-même, pour découvrir comment les autres procèdent. Cela nous permet de compter sur de meilleurs entraîneurs à l'échelle du pays et des programmes comme À nous le podium. Essentiellement, nous formons ainsi de meilleurs athlètes d'élite.
    Monsieur Comerford, voudriez-vous formuler un commentaire à ce sujet?
    Oui. Je crois que ce que nous remarquons, particulièrement quand nous participons à des rencontres de clubs de natation en Ontario, c'est la culture de l'entraînement. J'ignore si c'est une bonne chose qu'un entraîneur soit en poste depuis une trentaine d'années. Je travaille dans le domaine de l'éducation, où on trouve parfois des professeurs qui enseignent depuis 30 ans. Ce ne sont pas d'excellents professeurs pour autant; ils font simplement la même chose depuis 30 ans.
    La question est épineuse. Je considère qu'il est fort utile d'aller dans les autres clubs, comme Matt l'a indiqué, dans le cadre d'un échange d'entraîneurs ou d'une simple visite pour observer ce qu'ils font. Pour être honnête, sans connaître le système de l'Ontario, je crois que ces entraîneurs sont là parce leur salaire leur permet de faire vivre leur famille, alors que nous travaillons tous à temps partiel. Les entraîneurs qui s'occupent des jeunes de 10 ans et moins travaillent à temps partiel. Ce sont, pour la plupart, des étudiants qui travaillent comme entraîneurs par amour du métier.
    En Ontario, je crois que les entraîneurs plus âgés travaillent pour des clubs de grande envergure, comme le Toronto Swim Club et l'Etobicoke Swim Club. Comme ce sont des clubs importants, ils sont en mesure de garder leurs entraîneurs plus longtemps. C'est peut-être aussi parce que le fait d'avoir un grand bassin d'athlètes et les meilleurs nageurs de 10 ans et moins du pays incite les entraîneurs à rester.

  (1655)  

    Monsieur Showers.
    C'est peut-être un sujet délicat pour certaines personnes présentes, mais si nous parlons du développement d'athlètes d'élite, les parents représentent aussi un gros problème, en particulier là où nous sommes.
    M. Scott Simms: Oui, et nous avons déjà vécu ça.
    M. Matt Showers: Ils veulent des résultats immédiats, alors ils vont au club qui produit les enfants de 12 ans les plus rapides. Mais en fait, qui se préoccupe de la vitesse de votre jeune de 12 ans?
    Regardez les 10 nageurs de 25 ans qui sont les plus rapides, et ceux qui étaient parmi les 10 premiers à 15 ans, 10 ans auparavant, et vous verrez que ce ne sont jamais les mêmes. Vous pouvez bien être une vedette à 10, 11 ou 12 ans, cela ne veut pas dire que vous allez continuer. Vous risquez plus vraisemblablement d'atteindre un plateau en quelques années, et personne ne saura qui vous êtes quand vous aurez atteint 20 ou 25 ans, et ce, si vous nagez encore. La plupart des enfants sont épuisés et arrêtent de nager.
    C'est là que s'en va une bonne partie de nos talents. Ça fait peine à voir, mais beaucoup de nos jeunes talents de 13, 14 ou 15 ans ne donnent plus de résultats. Ça finit par vous peser. C'est un sport très dur, mentalement. C'est vraiment dur, mentalement, pour le jeune de cet âge qui n'arrive pas, en compétition, à faire mieux que quelques années auparavant, alors il abandonne. Nous avons eu tant de jeunes talentueux qui ne se rendent pas jusqu'au bout. Ils ne continuent pas, passé 16 ans.
    Merci, monsieur Simms.
    Monsieur Boughen.
    Merci, monsieur le président.
    Je souhaite la bienvenue à nos invités et je me joins à mes collègues pour vous remercier d'être venus passer une partie de la journée avec nous.
    Plusieurs témoins nous ont parlé du travail d'entraîneur professionnel et nous ont dit qu'il n'y en a pas beaucoup au Canada.
    Dans un monde idéal, comment établiriez-vous les variables selon lesquelles vous auriez la certitude de former des entraîneurs professionnels qui resteraient au Canada et produiraient ici des athlètes professionnels?
    Je pense qu'il faudra beaucoup d'aide financière de la part des municipalités, ou même des arrondissements où se trouvent les clubs. Nous sommes coincés.
    En ce qui nous concerne, en plus de nous battre pour obtenir du plein temps, nous devons payer des sommes ridicules pour simplement louer la piscine que nous sommes bien chanceux d'avoir. Une fois que la location de la piscine est payée... et nous ne pouvons exiger un montant ridiculement élevé aux jeunes pour qu'ils viennent nager, sans quoi ils ne viendront tout simplement pas. Ils vont choisir un autre sport. Si c'est le cas, il n'y aura pas de revenus et nous ne pourrons pas payer des entraîneurs.
    Je pense qu'à un moment donné, il faudra que la municipalité ou le gouvernement offre un soutien financier énorme. Pour avoir des entraîneurs, c'est la seule façon, je pense.
    D'accord.
    Tim, qu'est-ce que vous en dites?
    Je suis d'accord. Je pense que l'aspect financier est un très, très gros facteur, quand il est question de garder les entraîneurs.
    Dans notre club, comme quelqu'un l'a dit précédemment, les entraînements pour les jeunes de 10 ans et moins sont l'après-midi. En théorie, quelqu'un pourrait travailler de neuf à cinq et être entraîneur à vie. C'est faisable pour les très jeunes, car nous n'avons que trois ou quatre entraînements par semaine.
    Je pense qu'il faut, pour être entraîneur professionnel... c'est peut-être comme vous le disiez: si l'entraînement fait partie d'un programme universitaire, un entraîneur professionnel qui est aussi enseignant à l'université pourra remplir sa journée. Nous avons le programme au cégep. S'il est possible de faire une mineure en entraînement, avec spécialisation en natation, vous aurez alors un entraîneur-chef en natation qui est aussi enseignant à McGill. Ce serait très intéressant pour ceux qui veulent être des entraîneurs professionnels, je pense.
    Cela répond à la question: « Comment puis-je avoir la certitude de faire de l'argent, d'avoir un salaire? »

  (1700)  

    D'accord. C'est bon.
    En ce qui concerne les spectateurs, la natation en attire beaucoup, nous le savons, quand il s'agit d'environnements très compétitifs comme les Jeux olympiques. Les gens vendaient des billets à des prix de fou, parce que c'était possible sur le marché noir.
    Qu'est-ce qui arrive aux jeunes qui arrivent à 15 ou 16 ans? Les jeunes qui sont bons au hockey vont suivre un cheminement de carrière. Même chose pour les jeunes qui font de la boxe.
    Qu'est-ce qui arrive aux nageurs qui, après les Jeux olympiques, s'en vont au collège? S'ils sont assez fortunés, ou assez bons pour obtenir une bourse d'études, qu'est-ce qui arrive quand ils sortent du collège? Qu'est-ce qu'ils font?
    Nous espérons qu'ils deviendront des entraîneurs.
    Des voix: Oh, oh!
    M. Matt Showers: Ils n'ont pas beaucoup d'options. La plupart des jeunes, s'ils ont la chance d'avoir une bourse et de s'instruire, vont mettre leur instruction à profit quand ils cesseront de nager. La natation ne représente malheureusement pas un choix de carrière, nulle part dans le monde. Personne ne va vous payer pour nager.
    Je faisais du water-polo à l'échelle nationale. Même en tant qu'athlètes brevetés au Canada, nous n'obtenions pas 800 $ par mois environ. Je devais travailler à temps partiel et m'entraîner trois fois par jour pour pouvoir participer. On ne peut s'attendre à ce que quelqu'un veuille faire cela pendant longtemps.
    Pourquoi pensez-vous qu'il n'y a pas de natation de compétition de la même façon qu'il y a du football ou du soccer de compétition? C'est un sport facile à regarder, et c'est excitant, et il a tous les éléments des autres sports. Pourquoi ce sport ne peut-il pas produire de revenus et devenir une activité professionnelle?
    Je pense qu'il n'y a tout simplement pas assez d'amateurs.
    Comment arrive-t-on à en avoir assez?
    C'est une bonne question. Au Canada, il n'est vraiment pas raisonnable de même rêver que nous pourrions nous approcher du hockey sur ce plan. En ce moment, c'est ce que tous les jeunes veulent faire, et c'est ce qu'ils veulent regarder.
    La plupart des nageurs sont en réalité des athlètes, tout simplement. Nous faisons de notre mieux pour en faire des athlètes, et non pas simplement des nageurs, car nous savons que cela va les mener bien plus loin dans la vie. Vous constaterez que ceux qui sont purement des nageurs ont très peu de coordination et qu'ils sont maladroits. Ils ne peuvent pas lancer un ballon. Ils ne peuvent pas donner un coup de pied sur un ballon. Ils ne peuvent pas attraper un ballon. Nous cherchons à créer des athlètes.
    En ce qui concerne la façon d'attirer les amateurs, je peux vous dire que les jeunes se précipitent pour suivre des cours de natation après les Olympiques, c'est sûr. Est-ce que ce sont des amateurs de natation, ou des amateurs de sports olympiques? Ce qui les motive, ce sont les Jeux olympiques. Vont-ils regarder une compétition de natation télévisée? Je ne le pense pas. Vont-ils regarder les Jeux olympiques? C'est sûr.
    Alors, je ne le sais pas, pas du tout.
    Qu'en pensez-vous, Tim?
    C'est compliqué, surtout, comme Matt l'a dit, parce que les Jeux olympiques intéressent énormément de monde. Les gens retiennent quelques noms et choisissent un pays. Si les Canadiens participent à une course à relais, les relais sont très excitants.
    Les compétitions de natation se terminent généralement par le 50 mètres, style libre, ce qui est très excitant, mais en réalité, les principales courses sont le quatre nages individuel, sur 200 ou 400 mètres. Le 1 500 mètres, style libre, n'est pas vraiment très excitant à regarder.
    Je ne suis pas pessimiste en ce qui concerne le sport en soi, mais pour répondre à votre question de savoir où commencer, je dirais que c'est dans les écoles primaires. Il s'agirait d'inclure la natation et tous les sports dans un programme d'éducation physique.
    Aux États-Unis, quand il y a compétition de natation universitaire, les gradins sont bondés de gens qui viennent encourager l'équipe. Nous commençons à voir cela un peu au cégep. Si c'était possible dans les écoles secondaires — cette culture —, ça aiderait. Si chaque école secondaire, ou au moins une école du secteur avait une piscine, ce serait un pas énorme dans la bonne direction, celle de faire en sorte que des jeunes veuillent regarder de la natation à la télé.
    Merci, messieurs.
    Merci, monsieur le président.
    Nous passons maintenant à M. Dubé.

[Français]

    Merci beaucoup.
    J'aimerais aborder un sujet dont vous avez tous les deux parlé. D'un côté, on a dit que plusieurs entraîneurs travaillent à temps partiel et étudient en même temps. D'un autre côté, souvent, il s'agit de sauveteurs. Cela m'amène à vous poser une question.
    Les gens sont plus intéressés à devenir sauveteur, comme vous le mentionniez. Est-ce parce que c'est plus facile d'être sauveteur pendant l'été et de retourner à l'école le reste de l'année? Y a-t-il une raison en particulier pour expliquer la situation?

  (1705)  

    Chez nous, être sauveteur pendant l'été est une chose vraiment amusante. Les enfants qui nagent dans une piscine intérieure ou extérieure veulent tous devenir sauveteurs, mais cela demeure un emploi d'été. C'est comme l'entraîneur qui forme les enfants d'au plus 8 ou 9 ans. Cet emploi aide à avoir un peu d'argent de poche pendant qu'on est aux études. À part eux, peu de gens sont intéressés.
    C'est une situation difficile. On pourrait probablement engager d'autres entraîneurs qui n'ont pas toutes les connaissances en natation, mais qui pourraient rester plus longtemps qu'eux. Toutefois, on préférerait avoir des entraîneurs qui connaissent bien la natation. Il est préférable de les voir s'entraîner et montrer leur savoir-faire aux enfants que d'engager des gens qui ne connaissent rien à la natation.
    Il y a donc un important roulement. Tous les deux ou trois ans, nous perdons nos entraîneurs et nous devons les remplacer par des gens moins âgés qui fréquentent l'école. Cela dit, nous aimons mieux avoir eux que d'autres personnes qui n'ont pas les mêmes connaissances.
    C'est exact.
    Je crois que je vois un peu plus la différence entre les deux. Donc, il faut un peu plus d'engagement personnel pour devenir entraîneur. Cela n'explique probablement pas le manque d'intérêt, mais le fait que plus de gens veulent devenir sauveteurs. C'est plus facile de faire cette espèce de roulement rapide.
    Mon autre question porte sur l'observation qui vient d'être faite par M. Comerford, je crois, sur les piscines dans les écoles.
    La semaine passée, M. Pierre Lafontaine, l'ancien directeur de Natation Canada, disait justement que les Jeux olympiques permettaient peut-être d'intéresser les gens à la natation, mais que c'était difficile pour les jeunes de nager quand il y avait environ 15 nageurs dans chaque couloir de natation.
    Manque-t-on vraiment de piscines? Vouloir une piscine dans chaque école, c'est quand même en demander beaucoup.
    Dans notre coin, environ 30 piscines sont ouvertes durant l'été, dans environ 12 villes, ce qui est un assez grand nombre. Cependant, durant l'hiver, trois grandes piscines sont utilisées pour la compétition. Elles sont situées à Beaconsfield, à Dollard-des-Ormeaux et à Pointe-Claire.
    Je pense qu'il y a un grand besoin de piscines. Le seul problème est que nos trois piscines se font concurrence. Dans la piscine de notre quartier, nous cherchons à développer des nageurs; c'est notre culture. Nous voulons former des athlètes pour la vie. Par contre, dans les autres piscines, il se peut qu'on veuille qu'un athlète soit le plus rapide cette année. Compte tenu de ces différentes cultures, il se peut que la famille de certains nageurs choisisse d'aller à une piscine où cela coûte moins cher, ou à celle où la culture répond à leurs besoins.
    En effet, on a besoin de plus de piscines si on veut développer des nageurs. Chez nous, il y a environ 15 nageurs dans chaque couloir; c'est trop difficile.
    Merci.
    Ma dernière question s'adresse à vous deux. On parle de talents de base. Souvent, ce qui est intéressant en natation, c'est de voir qu'il y a beaucoup d'inscriptions pour l'apprentissage de base, pour apprendre à nager, mais pas nécessairement en ce qui a trait à la compétition.
    En fait, je me souviens que lors du cours de natation, la piscine est pleine, mais le soir, pour l'entraînement, il y a peut-être cinq personnes. J'exagère peut-être un petit peu, mais c'est pour illustrer ce que je veux dire.
    Cela représente-t-il des défis pour les entraîneurs? Dans votre sport, il y a davantage d'inscriptions pour ce qu'on pourrait qualifier de compétences de vie. En revanche, beaucoup de gens s'inscrivent au hockey, par exemple, pour être très compétitifs et se rendre à un plus haut niveau. Cela fait-il en sorte que la natation ait des défis uniques?

  (1710)  

    Je pense que oui. Il y a deux façons différentes d'enseigner la natation: soit en suivant le programme de la Croix-Rouge, soit en cherchant à atteindre les Jeux olympiques. J'aimerais que ce soit plus lié aux clubs de natation. Présentement, ces deux enseignements sont vraiment séparés. La ville engage des sauveteurs pour enseigner la natation. Si votre enfant veut apprendre à faire de la nage de compétition, il doit devenir membre du club de natation. J'aimerais bien que ce soit le même club. Je n'ai rien contre les sauveteurs et leur façon d'enseigner la natation, mais ils ne montrent aux enfants qu'à se tirer d'affaire s'ils sont mal pris dans l'eau.
    Les enfants sont dans l'eau pendant une demi-heure ou une heure, trois ou quatre fois par semaine. Pourquoi ne pas en faire plus? On pourrait avoir plus d'enfants. S'il y a un entraînement en même temps qu'une leçon est donnée, je regarde ce qu'ils font. Que fait-on faire aux enfants? Ils font la même chose pendant 30 minutes, des mouvements de va-et-vient. J'aimerais qu'un groupe se penche là-dessus, tout le monde ensemble. Le club de natation fait tout: les leçons et la nage de compétition. Je pense qu'il pourrait y avoir plus d'enfants qui font de la nage de compétition si c'était le cas.

[Traduction]

    Merci, monsieur Dubé.
    C'est maintenant le tour de M. Richards, qui a cinq minutes.
    Monsieur le président, je vais partager mon temps avec M. Leung. Je vais le laisser poser ses questions d'abord.
    Le président: Monsieur Leung.
    Merci, monsieur le président.
    Merci, monsieur Richards.
    Ma question porte sur la façon d'établir la priorité en ce qui concerne la natation en tant que sport. Des témoins nous ont dit qu'il est difficile d'obtenir des ressources financières, la location de la piscine et des entraîneurs. J'aimerais seulement que vous me disiez les aspects auxquels il faudrait affecter en priorité les ressources pour obtenir les meilleurs résultats.
    Je sais que la natation est en soi une formidable compétence de vie. La discipline de l'athlète est très importante. Moi-même, je suis un nageur de fond. Compte tenu de la rareté des ressources, vous pourriez nous faire part des aspects sur lesquels vous pensez que nous devrions nous concentrer pour obtenir les meilleurs résultats.
    Merci.
    Pour obtenir les meilleurs résultats, je pense qu'il faudrait consacrer les fonds aux entraîneurs. Partout au Canada, je pense, et non seulement au Québec, les parents vont retirer leurs enfants d'un club pour en essayer un nouveau chaque année. C'est fréquent où nous vivons, mais je pense que cela se produit partout. Les parents vont inscrire leur enfant au club qui semble donner les meilleurs résultats. Ce club n'a pas nécessairement les meilleurs entraîneurs. C'est peut-être qu'il a eu de la chance et qu'il compte, parmi ses membres, des enfants talentueux.
    J'aimerais voir la même chose qu'au hockey: les enfants jouent au hockey en fonction de leur lieu de résidence. Si vous vivez dans tel ou tel district, vous jouez au hockey à tel endroit.
    Une voix: [Note de la rédaction: inaudible]
    M. Matt Showers: Je ne le sais pas, mais... Que ce soit vrai ou pas pour le hockey, je pense vraiment qu'il devrait en être ainsi pour la natation, au moins jusqu'à un certain âge. Quand vous avez 16, 17 ou 18 ans et que vous voulez choisir où nager, pas de problème.
    Mais je pense que les entraîneurs et les clubs font fausse route. Il y a trop de lutte entre les clubs concernant certains jeunes, certains entraîneurs et le talent, alors qu'il serait possible de dire que tout jeune du Québec ou du secteur qui a du succès représente une victoire pour tous les entraîneurs. Si un jeune Canadien réussit, c'est une victoire pour tout le monde: tout le monde peut s'entraider.
    Je pense qu'en fin de compte, ce sont les entraîneurs. La location de la piscine, ça ne changera pas.

  (1715)  

    Monsieur Comerford, pourriez-vous me dire ce que vous en pensez? Je me demande où il faudrait affecter les ressources et même s'il y a des installations ou des groupes d'âge à tenir en compte.
    Je suis d'accord avec Matt. Je pense qu'il est important de consacrer les ressources aux entraîneurs, surtout si l'entraînement aide les gens à comprendre la natation. Je pense que, dans la situation actuelle... J'entraîne des jeunes de huit ans et moins. Nous avons des entraînements quatre fois par semaine, et nous avons une compétition toutes les trois semaines si nous avons de la chance, alors qu'au hockey, ils ont deux entraînements par semaine, puis une partie. C'est constant, alors ils en tirent beaucoup de bienfaits directs.
    En natation, comme Matt l'a dit, nous subissons la concurrence des autres clubs. Il se peut qu'ils entraînent davantage leurs jeunes et qu'ils obtiennent des résultats dès maintenant, mais à long terme, ce n'est pas le cas. Je pense que si le financement était consacré aux entraîneurs et servait à les aider à développer le club... Peut-être que l'idéal, c'est que tu vis ici, alors tu nages ici. S'il est possible de mettre un club sur pied et d'entraîner à long terme un groupe de jeunes nageurs, ce serait vraiment bon pour le sport. Faire cela en permettant que les fonds aillent au club de natation et aux entraîneurs serait la façon intelligente d'amorcer les choses.
    M. Chungsen Leung: Merci.
    Monsieur Richards.
    Merci.
    Je vais commencer par vous, monsieur Showers.
    Je ne cherche pas à vous exclure, monsieur Comerford. Si vous avez quelque chose à ajouter, n'hésitez pas à le faire.
    Monsieur Showers, vous avez mentionné le programme de certification des entraîneurs et en avez parlé un peu. Vous avez mentionné les niveaux 1 et 2. Vous disiez qu'à ces deux premiers niveaux, il n'y avait pas vraiment grand-chose sur le plan des techniques d'entraînement.
    Je ne connais pas ce dont vous parliez... Je connais le programme national de certification des entraîneurs. La natation fait-elle partie de ce programme de certification, où est-ce à un programme parallèle de certification de Natation Canada que vous faisiez allusion?
    Non, cela relève du PNCE. La natation fait l'objet d'un élément du programme. Par exemple, la première partie du programme de niveau 1 couvrirait les entraîneurs de tout sport.
    La deuxième partie du cours se précise et porte dans une certaine mesure sur la natation, mais comme je l'ai dit, c'est environ une fin de semaine — le vendredi soir, le samedi et peut-être la demie du dimanche —, alors on n'apprend pas grand-chose dans ces classes. Ce que vous obtenez, ces des entraîneurs qui, pour les premières années de leur carrière, ne s'appuient que sur ce qu'ils ont fait. Tous les entraîneurs doivent miser sur leurs années passées de natation pour faire leur travail.
    Trouvez-vous qu'il faudrait envisager, dans le programme national de certification des entraîneurs, quelque chose qui serait plus axé sur la natation dès le début? J'ai une autre question, si vous voulez bien répondre à celle-ci, puis à la deuxième partie. Je connais mieux le hockey, car j'ai joué un peu et j'ai aussi été entraîneur un petit peu.
    Je sais que, dans certains sports, il y a des programmes où l'on se penche maintenant sur... Vous avez beaucoup parlé des entraîneurs professionnels et avez dit à quel point il est difficile financièrement d'en faire une carrière. Et si nous envisagions un modèle de club où il y aurait un ou deux entraîneurs-chefs, puis un bénévole, comme un parent, ou un ancien membre du club qui ne veut pas en faire une carrière, mais qui est prêt à donner de son temps? Ces gens relèveraient de l'entraîneur-chef, qui superviserait toute l'affaire.
    De plus, s'il y avait dans le programme national de certification des entraîneurs un élément plus axé sur le sport particulier dès le début de la formation, est-ce que ça pourrait servir de modèle qui permettrait aux clubs d'utiliser plus efficacement leurs ressources?
    Le président: Il reste du temps pour une réponse vraiment brève.
    Je pense que c'est une excellente idée. Nous avons déjà cela au club. Nous avons un tout nouvel entraîneur-chef qui possède une expérience phénoménale, mais il n'a jamais été entraîneur-chef avant. Alors cette année, nous travaillons avec cet homme, qui s'appelle Clifford Barry. Il est l'ancien entraîneur de Victor Davis, alors il connaît son affaire. Je pense que le club connaît sa meilleure année grâce à ses conseils. Je pense que c'est excellent d'avoir des personnes comme lui. Il n'est pas là tout le temps, peut-être une ou deux fois par semaine, pendant quelques heures. C'est très court, le temps qu'il passe au club, mais l'effet que cela produit sur tous les entraîneurs est énorme. Je pense que c'est une excellente idée.
    Merci, monsieur Richards.
    Monsieur Comerford, monsieur Showers, merci d'avoir accepté de venir contribuer à notre étude.
    Nous allons nous arrêter pour 30 secondes, chers collègues, et nous poursuivrons à huis clos pour discuter des affaires du comité.
    [La séance se poursuit à huis clos.]
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