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Monsieur le Président, je propose que le 11
e rapport du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, présenté à la Chambre le mercredi 15 juin, 2016, soit adopté.
À titre de nouveau député et de membre du Comité, c'est pour moi un plaisir d'intervenir au sujet du 11e rapport du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. Au départ, le Comité s'est entre autres demandé comment rendre cette institution plus compatible avec la vie familiale et comment en modifier le mode de fonctionnement. Néanmoins, voici l'une des choses les plus importantes que nous devons nous rappeler: nous siégeons dans cette enceinte pour représenter les Canadiens. Par conséquent, il est très important de faire en sorte que le Parlement serve mieux les Canadiens et pas nécessairement les députés.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, je signale que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Dans un premier temps, je me pencherai sur le contenu du rapport, puis je ferai des observations sur ce qui n'y figure pas.
Le Comité a entendu de nombreux témoins et a tenu de nombreuses séances. Dans l'ensemble, les membres se sont entendus sur bon nombre des changements proposés, mais dans certains cas, les opinions différaient. Je reviendrai là-dessus dans un moment.
La prévisibilité est l'un des changements pour lequel nous étions d'accord. L'un des principaux problèmes que nous avons examinés est la prévisibilité des votes. En ce qui a trait à la manière de rendre les travaux plus propices à la vie de famille, nous avons convenu que les leaders parlementaires devraient travailler ensemble et, peut-être, planifier la tenue de votes après la période des questions ou immédiatement après certaines activités qui rassembleraient tous les députés à la Chambre. Si les députés ont des enfants, il leur serait plus facile de conjuguer leur vie familiale avec leur horaire. Si nous sommes ici de toute façon, aussi bien tenir des votes après la période des questions. Cette idée semble bonne, et tous les membres du comité de la procédure et des affaires l'ont appuyée. Les leaders parlementaires de tous les partis ont fait un excellent travail pour tenter d'y arriver afin d'améliorer le fonctionnement pour les députés qui ont une famille. Il s'agit d'un changement pour lequel nous étions d'accord, et je l'ai appuyé.
Pour ce qui est de l'efficacité, nous avons parlé du calendrier des travaux, du nombre de semaines de séance, du nombre de semaines passées dans la circonscription et du fait qu'il faille veiller à ne pas siéger plus de trois semaines d'affilée. Nous permettons la semaine de relâche ou la semaine de travail dans les circonscriptions, lorsque nous sommes de retour dans notre circonscription. Nous pourrions peut-être voir notre famille, travailler au nom de nos concitoyens et y tenir des assemblés locales. Il s'agissait d'un changement très important que nous avons tous appuyé, une fois de plus, parce qu'il était logique et qu'il veillait à accroître l'efficacité de tous les députés dans l'exercice de leurs fonctions. Il aide aussi les Canadiens, alors nous étions d'accord.
Pour ce qui est de la modernisation, nous avons étudié l'accessibilité des services de garderie et la modification de leurs heures d'ouverture en vue de mieux servir les députés qui ont des enfants. Le Comité a découvert que l'horaire des services de garderie correspondait aux heures normales de bureau et ne permettait pas aux députés ayant des enfants d'assister à une activité en soirée, qu'il s'agisse de la tenue d'un vote, d'une réunion ou d'une réception.
J'ai été heureux d'apprendre que le Parlement du Canada a créé un poste à la Chambre afin de fournir des services de garderie en dehors des heures normales de bureau. C'est une bonne chose, car dans le cadre de notre travail à titre de parlementaires, nous souhaitons encourager le plus de Canadiens possible à poser leur candidature à ce poste pour une élection. Pour bien représenter les Canadiens, il est très important que la Chambre soit composée d'un groupe des plus diversifié.
Nous avons aussi parlé de faire examiner le service de navette de la Chambre par le Bureau de régie interne. Nous avons noté que les personnes blessées ou handicapées ne pouvaient pas toujours se rendre à l'édifice du Centre sans l'aide du service de navette. Nous avons convenu d'examiner ce service ainsi que la façon dont il est offert et aussi d'en assurer la ponctualité pendant les événements limitant l'accès à l'édifice du Centre. Par exemple, lorsque le président Obama était de passage à Ottawa et s'est adressé au Parlement, le service de navette a été réduit, ce qui a parfois empêché certains députés de se rendre à la Chambre. Il est très important de s'en rappeler, particulièrement pour les personnes ne pouvant pas se rendre à la Colline du Parlement par leurs propres moyens. Nous devons toujours prévoir des façons de faire en sorte que la Chambre demeure accessible à tous les députés. Ces mesures ont été approuvées à l'unanimité.
Nous avons aussi parlé de la conciliation travail-vie personnelle, et c'est ici que j'aborderai l'aspect le plus important. Il ne s’agit pas seulement de réunir les familles en permettant aux députés d'être avec leur famille et en étudiant la façon de gérer ce que l'on appelle les « points de déplacement ». Cela ne dira pas grand-chose aux gens qui nous écoutent, mais il s'agit d'un système utilisé pour le déplacement des députés et de leur famille entre Ottawa et les circonscriptions afin de nous permettre de mieux nous acquitter de nos fonctions. Bien sûr, l'objectif premier est de permettre aux députés de voir leur famille plus souvent. En tant que père d'un jeune enfant, j'essaie de voir mon enfant le plus souvent possible, que je sois à Ottawa ou dans ma circonscription.
L'une des choses qui n'ont pas été incluses dans le rapport est l'élimination des séances du vendredi. Lorsque nous avons examiné le rapport du comité de la procédure et des affaires de la Chambre, nous avons interrogé des témoins, et consulté des spécialistes et d'autres députés. Il a été convenu que l'annulation des séances du vendredi et la prolongation des journées de travail du lundi au jeudi avaient également des effets négatifs. En raison de ce problème, le comité a déterminé que nous maintiendrions le calendrier tel qu'il est, c'est-à-dire cinq jours par semaine à Ottawa les semaines où la Chambre siège. Ce que nous avons remarqué en étudiant les conditions propices à la vie de famille, c'est que commencer la journée plus tôt et la terminer plus tard cause en fait de nombreux problèmes et a des conséquences indésirables. Les députés, même ceux de la Colombie-Britannique aux horaires de déplacement exigeants, ont convenu de conserver les séances du vendredi.
Je vais suivre l'exemple de mon collègue de qui, lorsqu'il a parlé du Règlement, a abordé le sujet des familles militaires. Ces personnes ne plaident pas la conciliation travail-famille. Elles travaillent dur pour défendre nos droits et nos libertés partout dans le monde. Elles ne réclament pas un congé le vendredi. Nos circonscriptions comptent des camionneurs et des gens d'affaire qui se déplacent. Ces personnes ne réclament pas un congé le vendredi. Elles ne demandent pas une semaine de travail réduite. Elles ne demandent pas qu'il y ait moins de comptes à rendre. C'est là que c'est frustrant.
Le précédent historique veut que, lorsque des modifications sont apportées au Règlement, elles le soient par consentement unanime. Or, le gouvernement s'apprête à faire le contraire. La façon dont les libéraux imposent ceci, utilisant leur majorité pour rendre leur vie meilleure au détriment de l'opposition, est totalement ridicule.
Au moment des élections, nous savions tous dans quoi nous nous embarquions. Nous comprenions tous ce que notre travail en tant que député entraînerait. Il y a des façons de rendre le Parlement propice à la vie familiale. Le rapport fait d'ailleurs état de bon nombre d'initiatives que peut adopter le Parlement pour aider ceux et celles qui ont de jeunes enfants. Toutefois, comme l'indique le rapport, à la lumière des témoignages des experts, nous nous sommes tous entendus pour dire que l'élimination des séances du vendredi n'était pas la meilleure solution. Comme je l'ai dit, les libéraux ont décidé que cela n'avait guère d'importance, même si le contraire avait été convenu au comité, et qu'ils adopteront cette proposition simplement parce qu'ils ont la majorité. Ils vont nous imposer cette mesure de force et nous devrons l'accepter.
Ce n'est pas le genre de démocratie à laquelle s'attendent les Canadiens. Le précédent historique veut que les modifications soient apportées par consentement unanime. Le comité est ajourné jusqu'à mercredi 16 heures et nous verrons alors ce qui arrivera. J'espère sincèrement que les libéraux prendront du recul, qu'ils réaliseront ce qu'ils font et qu'ils choisiront d'entamer un débat avec l'opposition. Nous sommes prêts à discuter d'un certain nombre d'initiatives qu'ils ont proposées. Nous ne souscrirons peut-être pas à toutes ces propositions, mais nous sommes disposés à en discuter. Qu'on nous permette d'avoir cette conversation qui, selon la leader du gouvernement à la Chambre des communes, est essentielle. Nous sommes disposés et prêts à établir ce dialogue. On ne peut toutefois pas ignorer le rôle que joue l'opposition au Parlement.
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Monsieur le Président, j’interviens aujourd’hui pour parler du 11
e rapport du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, auquel je siège depuis plus de 10 ans. Je suis d’ailleurs le vétéran de ce comité. Si je prends la parole au sujet ce rapport, ce n'est pas parce que son contenu revêt une importance particulière. Il s'agit du 11
e rapport du comité. Nous avons eu d’autres rapports et celui-ci n’a pas plus d’importance que ceux qui l'ont précédé et ceux qui l'ont suivi. J’en parle parce que c’est notre façon à nous, qui sommes sur les bancs de l’opposition, d’attirer l’attention sur l’épée de Damoclès qui pend au-dessus de la tête non seulement des membres du comité, mais aussi de l'ensemble des députés.
Les libéraux ont proposé en comité une motion, dont ma collègue de vient de parler et qui, loin d’ouvrir le débat, aura assurément pour effet de le clore en imposant un délai précis et très bref pour l'examen de tous les articles du Règlement. De fait, le comité devra soumettre à la Chambre son rapport concernant toutes les questions relatives au Règlement d’ici le 2 juin.
En pratique, aucun comité n'en arrive à une entente sans tenir de séance sur la procédure, ce qui prend un certain temps, le jour de la présentation du rapport. Autrement dit, ces séances devraient se conclure, en ce qui concerne les nouvelles questions, beaucoup plus tôt, probablement une semaine ou deux plus tôt dans le meilleur des cas.
Le rapport aura été imposé au moyen de la clôture des travaux du Comité, pratique qui n'est généralement ni utilisée ni tolérée aux comités. Le délai de présentation du rapport, fixé au 2 juin, n'est rien d'autre que l'imposition de la clôture ou l'interruption du débat. En fait, ce très court délai constitue le coeur du problème.
Les députés libéraux affirment qu'un document de travail a été présenté. Il y a effectivement un document de travail. Jetons un coup d'oeil sur le contenu de ce document. Si je ne m'abuse, ce document compte 12 pages et a été présenté par la leader du gouvernement à la Chambre le 10 mars, juste une semaine avant l'avant-dernière relâche parlementaire. Le même jour, la députée de Bonavista l'a présenté au Comité.
J'ai en fait vérifié quand le document de travail a été présenté par la leader du gouvernement à la Chambre et quand la motion a été présentée par le député de Bonavista au greffier du comité. Une heure et 11 minutes plus tard, ou peut-être deux heures et 11 minutes plus tard, si vous voyez ce que je veux dire, monsieur le Président, le député de Bonavista a présenté une motion visant à imposer la clôture. Cette motion fait environ une page complète. Elle contient cinq points secondaires, dont un point contient une liste subordonnée. Nous devrions croire que le député de Bonavista a préparé cette motion par lui-même, après avoir présenté le document du gouvernement, l'avoir fait traduire, parce qu'il n'est pas bilingue, et l'avoir remis au greffier en l'espace de quelques heures seulement.
Ce qui s'est réellement produit, c'est qu'ils se sont empressés de présenter la motion après deux dodos, comme on dit souvent, ou après deux jours consacrés aux affaires émanant du gouvernement, avant que le comité ne reprenne ses activités, de sorte que la motion puisse être présentée dans le cadre d'une audience à huis clos et que le gouvernement puisse ensuite faire adopter cette motion antidémocratique lors de l'audience du comité.
En soulevant la question à la Chambre, j'ai déclaré que les libéraux étaient sur le point de faire adopter cette motion lors d'une séance à huis clos. Le a dit qu'il souhaiterait que la réunion soit publique, ce qui est tout à son honneur. Par conséquent, nous avons pu soulever nos préoccupations en public et prévenir ainsi cette façon de faire les choses.
Toutefois, nous pourrions entreprendre le dialogue si le gouvernement décidait de retirer la motion en question. En fait, nous pourrions entreprendre le dialogue si le gouvernement demandait aux députés libéraux membres du comité de voter en faveur de l'amendement que j'ai proposé et qui dit simplement ceci: « Le comité ne fera aucune recommandation au gouvernement sans le consentement unanime de ses membres. » En pratique, cela signifie qu'il faudra obtenir le consentement des députés du NPD, du Parti conservateur et du Parti libéral qui sont membres du comité.
Si le gouvernement souhaite vraiment avoir une discussion, si ses paroles sont sincères, un certain nombre d'options s'offrent à lui.
D'abord, le gouvernement pourrait appuyer la motion, en l'occurrence l'amendement que j'ai proposé lors de l'étude en comité, voulant que rien ne soit adopté sans consentement unanime. Cela nous permettrait d'accomplir quelque chose d'ici le 2 juin. Sur le plan pratique, je pense qu'il nous faudrait beaucoup plus de temps pour passer en revue tous les articles du Règlement. Nous pourrions commencer ce travail sans attendre, si c'est ce que le gouvernement choisit de faire. Voilà la première possibilité.
Ensuite, les libéraux pourraient retirer la motion présentée par la députée de Bonavista. Après d'innombrables heures de débat en comité, ils devraient avoir compris que la motion ne bénéficie pas de l'appui de tous les partis, et c'est le moins qu'on puisse dire. Cette dernière pourrait donc être retirée.
Enfin, les libéraux pourraient accepter une autre motion. En fait, j'ai présenté une autre motion déjà toute prête au cas où le gouvernement déciderait de retirer sa motion. Il s'agit d'une motion dans laquelle on demande que les divers éléments du programme du gouvernement soient étudiés séparément ou sujet par sujet. Il n'y a rien de mal à discuter des séances du vendredi. Il faut souligner que le gouvernement a le mérite de ne pas seulement dire qu'il pense que nous devrions envisager de laisser tomber les séances du vendredi; il indique aussi qu'on pourrait étudier la possibilité que la Chambre siège toute la journée le vendredi. Ce serait peut-être une possibilité. Toutefois, il va sans dire qu'on ne peut pas faire les deux. On peut supposer qu'il faudrait étudier les deux possibilités.
De plus, si on examine la question de la présence du à la période des questions, celle du changement de l'heure des votes et tous les autres points mentionnés dans les propositions de la , on constate qu'ils comprennent des sujets très différents comme les séances de la Chambre; le vote électronique; le calendrier de la Chambre, afin de siéger plus tard en juin et de recommencer plus tôt en septembre et en janvier; le déroulement des affaires courantes et les changements aux initiatives parlementaires, un élément qui, à lui seul, en 2003, a été étudié assez longtemps par un comité semblable de la Chambre pour que celui-ci produise plusieurs rapports sur une période d'un an. La motion comprend la prorogation. Il s'agit d'une question épineuse à traiter parce qu'elle porte sur les prérogatives de la Couronne. Son traitement prendrait donc beaucoup de temps, de nuances et de témoignages d'experts. La motion traite aussi de l'attribution de temps, du déroulement de la période des questions, des projets de loi omnibus et de la gestion des comités. Ce sont tous des sujets dans la motion. Il serait impossible de tous les aborder avant le 2 juin.
Ce serait vrai même si la n'avait pas déjà demandé au Comité de terminer les audiences sur la Loi électorale du Canada d'ici la mi-mai. La est venue nous abreuver de belles paroles le 9 mars, soit la veille du jour où elle a rendu son document de travail public, pour nous expliquer pourquoi cette étude était si importante. Selon elle, Élections Canada a besoin de temps pour donner suite à nos recommandations et à celle qu'elle ajoutera au texte législatif. Comme Élections Canada a besoin d'un certain laps de temps avant les élections de 2019 pour mettre toutes ces choses en oeuvre, la ministre doit présenter son projet de loi en septembre, ce qui veut dire que nous devons lui remettre notre rapport d'ici la fin mai ou le début juin au plus tard. Or, cette échéance, c'est exactement la même que celle qui a été imposée au Comité dans la motion présentée par le député de Bonavista.
La chose la plus sensée à faire serait donc de retirer la motion. Comme c'est irréaliste, je propose de l'amender.
Je propose:
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit:
le onzième rapport du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, présenté le 16 décembre 2016, ne soit pas maintenant agréé, mais qu'il soit renvoyé au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre avec l'instruction de le modifier de manière à préciser qu'à l'issue de tout examen de la procédure et des usages de la Chambre, le Comité ne soumet à la Chambre que les recommandations ayant reçu l'appui de tous les membres du Comité.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de prononcer cette allocution. Je remercie ma collègue de de ce qu'elle a dit sur le nom des circonscriptions et sur leur évolution. Je ne représente plus la belle région de Bonavista.
Puisqu'il est question d'évolution, bien des choses ont été modernisées au Parlement, mais il reste encore beaucoup à faire. La modernisation du Parlement fait depuis longtemps l'objet de discussions. Certaines initiatives font avancer les choses petit à petit. Le député qui vient de faire son allocution a parlé du processus d'élection de la présidence. Un député néo-démocrate a proposé la création de pétitions électroniques. Il s'agissait selon moi d'une des meilleures motions visant à améliorer le Règlement à avoir été présentées depuis un certain temps.
Par exemple, en tant que président de l'Association parlementaire Canada-Europe, j'ai reçu plusieurs députés du Parlement européen. Ils sont venus assister aux débats des Communes de 14 heures à 15 h 30 et ils ont pu voir les déclarations de députés et la période des questions. Ils ont pu également assister au vote qui a eu lieu après la période des questions. J'ai demandé à la députée des Pays-Bas ses impressions sur ces 90 minutes de travaux. Elle m'a répondu qu'elle y avait vu un grand contraste: « Vous débattez comme des gens qui vivent au XXIe siècle, mais pourquoi votez-vous comme si vous étiez encore au XIXe siècle? »
Dans la plupart des assemblées législatives du monde, on vote par voie électronique ou d'une façon moderne. Le vote de chaque député est enregistré. À certains endroits, les députés ont une carte d'identité et appuient sur le bouton « oui » ou le bouton « non ». Dans le système britannique de Westminster, les députés font la file dans le couloir correspondant à leur choix. Au Congrès des États-Unis, les votes se font électroniquement. Peu d'assemblées votent comme nous le faisons. S'il n'y avait qu'une vingtaine de députés, il n'y aurait pas de problème, mais comme il y en a 338, les votes prennent beaucoup de temps. Je sais que les Canadiens veulent savoir quels choix fait leur député lors des votes, mais on pourrait dire qu'il existe probablement de meilleurs moyens d'y arriver. Néanmoins, lorsque nous avons présenté une motion à ce sujet, nous avons entendu les points de vue de plusieurs personnes, et même des députés d'un même parti n'étaient pas d'accord entre eux. Il n'y a rien de mal à cela; c'est normal.
Je prends l'exemple du vote électronique seulement parce que j'apprécie cette discussion et que je veux la poursuivre. Je vais parler de mes frustrations actuelles à cet égard et j'espère que nous surmonterons cette impasse, l'obstruction parlementaire, et que nous pourrons passer à l'étude proprement dite.
J'aimerais clarifier un point en disant, d'abord et avant tout que, si je prenais la parole à la Chambre pour accuser mes collègues néo-démocrates de faire de l'obstruction, je serais très hypocrite. Après 10 ans dans l'opposition, après avoir étudié la loi sur l'intégrité, ou le manque d'intégrité, des élections, je sais que tous les députés ont le droit de faire de l'obstruction. En toute franchise, j'irais même jusqu'à dire que, très souvent, j'y ai pris plaisir. Je souhaiterais seulement qu'une partie du débat que nous avons durant cette obstruction se déroule dans le cadre de l'étude, car je veux entendre des témoins de l'extérieur.
Il y a plusieurs points litigieux. Je vais parler de l'unanimité. Les députés de l'opposition citent le rapport McGrath. Je retiens ce rapport parce que c'est un exemple éloquent, comme ils ont dit, de ce qui devrait être. Je conviens qu'il devrait en être de même dans le présent rapport. Nous devrions être capables de présenter un rapport unanime mentionnant plusieurs façons d'apporter des changements importants. Toutefois, dans ma motion, je demande d'entreprendre l'étude qui nous permettra, je l'espère, d'en arriver à un rapport unanime. Dans le cas du rapport McGrath, qui date de 1984, le libellé de la motion est très complexe. La motion ne demande jamais de consentement unanime, mais seulement un rapport pour moderniser la Chambre.
Dieu merci, la motion a abouti à un rapport unanime. S'il fallait exiger qu'il y ait unanimité, je ne suis pas certain qu'un débat exhaustif aurait lieu.
Je pourrais aussi débattre de la date butoir du 2 juin proposée dans ma motion. Je suis prêt à en parler. Je n'en suis pas là, mais j'aimerais que ce soit le cas.
Je veux mettre les choses au clair dès maintenant concernant un point que la députée a soulevé tout à l'heure. Elle a affirmé que ma motion avait été rédigée dans les deux heures qui ont suivi le dépôt du document de travail. C'est faux. La ministre m'a montré le document trois jours avant sa divulgation. Je l'ai lu, j'y ai réfléchi et j'ai ressorti les notes que j'avais écrites à l'occasion du débat exploratoire tenu en octobre, et c'est après cela que j'ai rédigé la motion. Je ne l'ai pas fait en deux heures. Oui, j'ai vu le document avant d'autres députés. C'est vrai. Je le reconnais.
Je veux que le comité étudie cette question et j'aimerais que cela se fasse rapidement pour que nous puissions partager avec la Chambre les conclusions tirées de notre propre témoignage, un témoignage qui s'avère bien plus profond grâce à la contribution du parti conservateur, du NPD et de mon propre parti. J'ai trouvé l'expérience fort intéressante. Pour l'amour du ciel, nous avons discuté de la Magna Carta pendant deux heures. De dire que j'en étais complètement captivé ne serait pas tout à fait vrai, mais ce serait assez proche. J'oublie le nom de la circonscription du député qui a soulevé le sujet; je ne connais que son nom. Je dois admettre qu'il s'agissait d'une bonne discussion que j'ai beaucoup appréciée.
Il y a eu plusieurs discussions sur la façon dont d'autres pays, notamment le modèle de Westminster en Australie, en Nouvelle-Zélande et, bien sûr, au Canada, sont parvenus à moderniser leur Parlement.
J'ai parlé de voter électroniquement. J'aimerais aborder un autre aspect dont on n'a pas parlé pendant la campagne, mais qui était dans le document de travail pour une très bonne raison. C'est une question qui a été portée à mon attention il y a un certain temps. C'est au sujet de l'organisation des débats.
Certaines personnes examinant la situation diraient simplement que je suis en train de définir en quoi consistera le débat. À la fin des années 1990, les débats donnaient lieu à énormément de frustration. Ils duraient longtemps, puis on avait recours à l'attribution de temps. Les députés du Royaume-Uni appellent cela la guillotine, ce qui est probablement une description plus juste. Un débat avait lieu, puis la guillotine y coupait court. C'est frustrant pour les députés de l'opposition, parce qu'ils ne savent pas quand cela se produira.
Le Royaume-Uni a décidé que, après la deuxième lecture, le débat serait organisé de sorte que les députés sachent combien de temps ils ont pour l'étape du rapport, qui est la troisième étape avant le vote. De cette façon, chaque parti serait en mesure de présenter ses arguments comme il le souhaite. Autrement, il y avait quelque chose de frustrant. Disons qu'il y avait trois éléments à un débat et que le troisième élément était le plus important. Les députés veulent présenter leur argument de façon progressive en disant « cet élément est mauvais, celui-ci, encore plus, mais celui-là est vraiment très mauvais ». Une fois qu'ils arrivaient au deuxième point, la guillotine coupait court au débat, et c'était terminé.
Le Royaume-Uni a instauré un programme de déroulement des débats et, étonnamment, les députés de l'opposition ont convenu en grande majorité que c'était une façon pratique de traiter les projets de loi. L'application de ce programme n'était pas automatique. Les leaders parlementaires devaient d'abord en discuter et, s'ils étaient d'accord, le débat était programmé après la deuxième lecture.
Le document de travail aborde aussi la question des projets de loi omnibus. La présidence pourrait-elle jouer un rôle plus actif lorsqu'il est question de diviser une mesure omnibus afin qu'on puisse la traiter plus facilement et mieux cerner certains ou plusieurs de ses éléments? À titre d'exemple, un sujet pourrait être séparé de la mesure, alors qu'un autre suivrait un autre chemin.
Mon collègue conservateur a soulevé un point qui m'apparaît sous-tendre l'étude envisagée. Il a demandé si ce changement demandé était possible, si la présidence avait l'autorité nécessaire. Elle a peut-être l'autorité requise, mais peut-être pas; je l'ignore. C'est un enjeu qui mérite discussion car, comme le savent les députés, les projets de loi omnibus ont causé beaucoup de maux de tête aux parlementaires pendant la dernière législature. Nous en avons beaucoup discuté.
Voilà quelques-uns des sujets abordés dans le document de travail dont nous avons parlé.
Notre parti a fait plusieurs promesses durant la campagne électorale, et nous aimerions évidemment y donner suite. Nous voulons respecter nos promesses électorales.
L'une des questions soulevées est celle des séances du vendredi. Il semble plutôt fort de dire à la Chambre que nous ne voulons pas travailler le vendredi. Or, nous n'avons jamais dit que nous ne travaillerions pas cette journée-là.
Voici le problème que me posent les séances du vendredi, et j'espère que l'opposition pourra entendre ce que j'ai à dire. Ces séances durent seulement une demi-journée. Elles ne sont pas très efficaces. Au cours de la présente législature, nous devrions transférer ces heures à d'autres jours de la semaine ou faire du vendredi une journée complète de séance. Voilà les options que nous voulions présenter au comité. Les députés de l'opposition ont affirmé que les Canadiens travaillaient le vendredi. C'est vrai. Cependant, en appliquant cette logique, on pourrait dire que les Canadiens se présentent au travail à 8 h 30, alors que nous commençons notre travail à 10 heures. De plus, contrairement à nous, les Canadiens travaillent en septembre et en janvier. Pourquoi ne pas suivre leur exemple? Pourquoi ne pouvons-nous pas transférer une partie de ces heures à ces mois?
Mon père a été électricien dans une usine pendant 43 ans. Il y a de nombreuses années, la direction de l'entreprise lui a offert de travailler des quarts de 12 heures, au lieu de 8 heures. Il pourrait ainsi passer plus de temps avec sa famille les quatre jours de repos. Il obtenait deux jours de congé au lieu de quatre. Quelle idée géniale. La différence, c'est que mon père avait un peu de temps libre pendant ces quatre journées.
Soyons honnêtes. Une partie de la situation n'est pas prise en compte. Je ne peux pas parler pour les autres députés, mais les jours où je ne suis pas à Ottawa — je ne présume de rien, mais je sais que nous le faisons tous —, je continue à travailler. Je participe à des rencontres et à des activités dans ma circonscription; c'est notre façon d'obtenir des commentaires. Très souvent, le trajet d'ici à Terre-Neuve me semble aussi complexe que de me rendre en Islande. La durée du déplacement est à peu près la même. Il faut en tenir compte. Au lieu de les appeler les semaines de relâche, on devrait parler des semaines de travail dans les circonscriptions.
La semaine dernière, j'ai lu le fil Twitter du député d'. Ma foi, je pense qu'il n'a pas dormi pendant quatre jours. C'était un flot incessant d'activités. Il mesure sept pieds, mais il doit maintenant faire cinq pieds deux après tous ces déplacements dans sa circonscription. C'est incroyable. Il travaille sans relâche.
Je souhaitais simplement attirer l'attention sur ces éléments, et je terminerai par ce point. L'objectif de cette motion est de réaliser une étude. Tout ce que les députés ont dit concernant l'unanimité est souhaitable, mais qu'adviendra-t-il si nous publions ce rapport qui demande un appui unanime et que nous nous entendons sur un seul élément? Le rapport contient une seule mesure. Tant de discussions pourraient avoir lieu à ce sujet. Il y a tant de choses dont nous pourrions débattre qui ne seraient pas incluses dans ce rapport. Voilà ce qui est regrettable. Ils ne seront peut-être pas d'accord avec la logique, mais par le passé, comme je l'ai déjà dit, depuis le début, si nous utilisons un rapport qui a reçu le consentement unanime de la Chambre, je me demande pourquoi la motion n'a pas demandé le consentement unanime. Le député qui a modifié le Règlement et qui vient tout juste de parler de consentement unanime n'a pas une seule fois demandé le consentement unanime lorsqu'il a modifié le Règlement.
Un député du NPD a aussi modifié le Règlement concernant les pétitions électroniques. Il a fait du bon travail et je l'ai appuyé, mais il n'a pas demandé le consentement unanime.
Nous aspirons à obtenir le consentement unanime. Je comprends la nature politique de la chose. Je comprends ceux qui s'expriment sur Facebook. Je comprends les raisons de la manoeuvre dilatoire. C'est l'un des privilèges que l'on acquiert en servant des deux côtés de la Chambre, pas parce que l'on pense jouer sur tous les tableaux, mais parce que l'on a une différente façon de voir les choses des deux côtés. On sait ce que c'est que de gouverner, tout comme on sait ce que c'est que de faire partie de l'opposition. Je vois les deux côtés de la médaille. J'ai déjà pleinement participé à une manoeuvre dilatoire, et voilà qu'une manoeuvre dilatoire a maintenant lieu contre moi. J'ai même pris la parole. C'est ma motion qu'ils contestent. J'en ai parlé. Je ne sais pas comment on peut qualifier cela — contre-manoeuvre dilatoire, peut-être? La raison pour laquelle j'ai pris la parole est que nous avons pu transmettre de l'information exceptionnelle pendant plusieurs heures, et ce, même dans le contexte d'une manoeuvre dilatoire. Allez comprendre cela.
Voici la raison pour laquelle je veux que cette étude ait lieu: il y a tellement de personnes qui ne siègent pas à la Chambre qui pourraient nous donner de judicieux conseils sur la façon dont nous pourrions moderniser nos façons de faire. Ce document de travail n'est pas une motion présentée à la Chambre qui exige que la majorité l'emporte, point final.
Cela s'est produit auparavant. Les auteurs de la loi sur le manque d'intégrité des élections sont montés sur leurs grands chevaux et ont affirmé que cela ne se faisait pas. Pourtant, nous ne présentons pas cette mesure à la Chambre pour qu'elle soit mise aux voix tout de suite; nous ne faisons que proposer une motion qui vise à étudier la possibilité de modifier le Règlement de la Chambre des communes.
Voici ce que je demande aux députés: qu'est-ce qui laisse entendre que nous voulons imposer quoi que ce soit? Ce n'est pas du tout le cas. Nous ne faisons que discuter. Si les députés de l'opposition n'aiment pas la programmation que je viens de présenter, ils ont juste à ne pas l'appuyer et à expliquer pourquoi ils s'y opposent. Moi, je l'aime. J'ai déjà accueilli favorablement, à maintes occasions, les arguments qui ont été soulevés, comme au sujet des projets de loi omnibus et d'autres choses du genre.
Je le redis, voici ce qui me plaît à la lumière de ce qu’on a fait. J’ai aimé le rapport McGrath, qui a fait l’unanimité, même si cela n’était pas nécessaire. Nous avons eu un débat exploratoire amorcé par les libéraux. Nous n’avons rien précipité. Nous avions souhaité un débat d’idées. Nous avons maintenant cette motion et ce document de travail dont nous n’appuierons peut-être même pas tous les éléments, mais il vaut certainement la peine d’en parler. Nous sommes bien loin de ce qui s’était passé.
Si nous voulons parler de précédents, les députés de l’opposition disent qu’ils ont toujours agi ainsi. C’est faux. Au début des années 1990, Brian Mulroney a imposé à la Chambre une motion selon laquelle il fallait changer le Règlement. A-t-il proposé une motion? Non. A-t-il tenu un débat exploratoire? Non. A-t-il produit un document de travail? Non. Il a simplement déclaré: « Voici les changements que je mets aux voix. Comme nous avons la majorité, je vous souhaite bonne chance. »
M. David Christopherson: Cela donne une impression de déjà-vu.
M. Scott Simms: Ce n’est pas ce que nous faisons, monsieur le Président. Il n’est absolument pas sincère en disant cela.
M. David Christopherson: Je suis sincère.
M. Scott Simms: Cela manque totalement de sincérité, monsieur le Président. Tout ce qu’ils ont à faire, c’est d’amorcer l’étude et d’y donner suite. C’est tout ce que nous demandons.
Chaque fois que nous faisons cela, l'opposition parle de précédents, lesquels sont nombreux. Je ne souhaite pas faire dérailler le processus; je ne veux pas qu'on pense que nous nous opposons à l'idée d'un rapport unanime. Nous souhaitons tous de tout coeur atteindre un tel objectif. C'est un objectif ambitieux auquel nous croyons.
M. David Christopherson: Les choses avancent bien. Nous nous approchons du but. Il ne s'agit pas d'un objectif ambitieux.
M. Scott Simms: C'est exact, monsieur le Président.
Comme je l'ai dit, cependant, je souhaite parler de toutes ces choses pendant les discussions. Avant même que n'aient lieu les discussions, les opposants ont cherché à faire de l'obstruction et à s'exprimer sur Facebook. C'est leur droit. Ils peuvent agir ainsi. C'est bien. Toutefois, j'espère que nous pourrons nous entendre, car, selon moi, il est malheureusement plus que temps de moderniser le Parlement. Nous devrions moderniser tous les aspects du processus, dont la façon de voter, maintenant qu'il y a 338 députés à la Chambre.
Cela dit, je tiens à remercier les députés d'avoir écouté mon discours sur cette question. L'unanimité serait une chose merveilleuse. Même si, parfois, je me mets passablement en colère à ce sujet, je souhaite certainement que nous obtenions l'unanimité. C'est ce que mérite cette enceinte et, par-dessus tout, c'est ce que méritent les Canadiens.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir pour moi de parler de l'agrément du rapport du comité ainsi que de l'amendement demandant qu'il soit renvoyé au comité et, surtout, pour affirmer et clarifier que, dans tous les examens de la procédure et des usages de la Chambre qu'il fera, le comité n'adressera à la Chambre que les recommandations qui auront l'appui de tous les membres du comité. Comme tous les députés le savent, j'en suis sûr, ce point a suscité un débat concernant certaines autres questions dont le comité est saisi.
Auparavant, il est sûrement arrivé à diverses occasions que des députés présentent des arguments pour montrer qu'il n'est pas toujours judicieux de procéder systématiquement par consensus entre tous les partis. Je ne suis pas sûr d'accepter ces arguments. Cependant, je tiens à y répondre, car il est important d'en tenir compte dans les délibérations sur cette motion et sur d'autres questions à l'étude au comité de la procédure et des affaires de la Chambre. Dans le contexte particulier du Parlement du Canada, et à la lumière de ce qui s'est passé depuis octobre 2015 jusqu'à aujourd'hui, je dirais que, si les partis veulent discuter de la façon de modifier le Règlement de la Chambre en vue notamment de faciliter la conciliation famille-travail, il faut, avant même d'amorcer cette discussion, que le gouvernement donne aux députés de l'opposition l'assurance que la décision qui suivra cette discussion sera prise selon un processus adéquat. Que l'on veuille modifier le Règlement pour faciliter la conciliation famille-travail ou pour une autre raison, ce qu'il faut éviter, c'est que le gouvernement y voie un prétexte pour imposer tous les changements qu'il désire.
Voilà pourquoi, malgré tous les arguments que l'on pourrait avancer pour montrer qu'il n'est pas toujours nécessaire d'obtenir l'appui de tous les partis à l'égard d'une question donnée, je crois qu'il est important d'offrir ce genre de garantie au Parlement. Peu importe sa bonne foi ou la confiance qu'il a voulu obtenir au début de son mandat, le gouvernement a désormais épuisé son capital de confiance, qui avait été durement éprouvé lorsqu'il a décidé de présenter l'horrible motion M-6, qui visait essentiellement à menotter le Parlement et à le soumettre à la volonté du gouvernement. Dès que quelque chose ne fait pas son affaire, le gouvernement aurait pu tout simplement clore le débat ou ajourner la Chambre à sa guise. Voilà pourquoi les arguments du gouvernement portent notamment sur la difficulté de planifier l'étude des projets de loi: il veut rendre les travaux de la Chambre plus prévisibles.
La motion no 6 ne visait pas du tout à établir un horaire prévisible. Elle ne visait pas à établir des heures prévisibles de début et de fin des travaux pour aider les députés ou les membres du personnel ayant de jeunes familles. Par conséquent, il y a de bonnes raisons de croire que, lorsque le gouvernement parle d'établir des heures plus prévisibles pour aider les familles, il se sert en fait de cet argument et des familles comme prétexte pour pouvoir faire ce qui l'arrange.
Étant donné que je vais partager le temps qui m'est accordé avec le député d' et qu'il en dira davantage à ce sujet, je vais passer à autre chose.
Je ne crois pas que le gouvernement souhaite vraiment favoriser la prévisibilité. Il invoque cette idée quand bon lui semble. Il se soucie des députés ayant une jeune famille seulement lorsque cela l'arrange, comme ce fut le cas lorsqu'il a présenté la motion no 6. Ce n'est qu'un exemple parmi beaucoup d'autres. Les gens qui entendent parler des travaux des Communes dans les médias et qui ne sont pas présents tous les jours dans cette enceinte ne voient pas comment le gouvernement manoeuvre, alors l'argument de la prévisibilité leur paraît raisonnable. Lorsque les gens ont une famille, il est bon qu'ils sachent s'ils pourront partir du travail à 18 heures ou à 20 heures. Toutefois, lorsque le gouvernement a décidé de présenter la motion no 6, ce n'est pas du tout ce qu'il avait en tête.
La réforme électorale est une autre question qui se rapporte à cela, parce qu'elle a trait à la démocratie et à la façon dont on établit les règles de fonctionnement de la démocratie. Une fois de plus, le gouvernement a affirmé que les députés de l'opposition devaient s'engager dans le débat de bonne foi. Il est même allé jusqu'à dire aux députés ce qu'ils doivent faire ou pas. Voilà quelque chose que le gouvernement ne devrait jamais faire. On leur a dit d'aller dans leur circonscription, de tenir des assemblées publiques, puis de présenter les résultats au gouvernement. De nombreux députés de ce côté-ci de la Chambre ont fait ce qu'on leur a demandé de bonne foi. Ce qui est ressorti du processus et des nombreux déplacements effectués par les membres du comité, qui a entendu les témoignages de divers experts et de Canadiens ordinaires, c'est que ceux-ci souhaitent que le système électoral soit modifié.
Le gouvernement est allé plus loin. Dans le Budget supplémentaire des dépenses, il a demandé plus de 3 millions de dollars supplémentaires pour mener un sondage. Comme on l'a appris plus tard, c'est ce que cela a coûté aux libéraux pour rompre une promesse qu'ils n'avaient jamais compté respecter. Ils se sont sentis à l'aise de rompre leur promesse seulement après que les Canadiens ont payé une somme d'argent considérable, et ce n'est pas en raison de ce qu'ils ont entendu de la part des Canadiens, mais simplement parce qu'ils se sont rendu compte qu'ils ne seraient pas en mesure de rejeter le blâme sur quelqu'un d'autre.
Ce genre de mesure, qu'il s'agisse de la motion no 6 ou qu'il s'agisse de la réforme électorale, mine le sentiment de confiance qui est nécessaire pour aller de l'avant avec des réformes démocratiques dans un pays. Qu'il s'agisse de changer la façon de voter ou de changer les règles à la Chambre, les députés veulent avoir l'assurance qu'ils traitent avec un gouvernement qui négocie de bonne foi. Je voudrais dire à la Chambre que les deux exemples présentés expliquent dans une large mesure pourquoi tous les partis de l'opposition ne sont pas disposés à donner au gouvernement le bénéfice du doute, comme nous l'avons fait dans le dossier de la réforme électorale. Le gouvernement n'a pas beaucoup d'occasions de s'engager de bonne foi dans ces processus.
Les demandes des partis de l'opposition par rapport à la réforme du Règlement sont très raisonnables, particulièrement compte tenu du manque de confiance et de bonne foi. Nous voulons seulement que le gouvernement s'engage à suivre ce qui s'est fait de nombreuses fois dans le passé. Pour modifier le Règlement de la Chambre, nous devons discuter avec tous les partis et convenir que les changements seront acceptés par tous avant d'être mis en oeuvre, et c'est tout. C'est très peu demander.
Il y a eu plusieurs exemples de ce processus dans le passé, dont le comité McGrath. À quiconque se demande si la recherche d'un consensus de tous les partis mènerait à une impasse et bloquerait tout avancement, je répondrai que c'est grâce au comité McGrath qu'un premier Président a été élu par scrutin secret, fait fort intéressant. C'était un changement important au Règlement de la Chambre. Ce n'était pas le cas avant le comité McGrath. C'est aussi grâce à ce comité que nous avons obtenu la mise aux voix de projets de loi d'initiative parlementaire, même si c'était dans une forme légèrement différente de celle d'aujourd'hui, où chaque projet de loi d'initiative parlementaire qui est présenté à la Chambre fait l'objet d'un vote. C'est le comité McGrath, qui nécessitait le consensus de tous les partis, qui a permis certaines des premières réformes.
D'un côté, il y a des gens qui croient que nous ne pouvons pas réformer considérablement et véritablement les règles de la Chambre sans le consensus de tous les partis. De l'autre, il y en a qui croient que seul un gouvernement porté au pouvoir avec moins de 40 % des voix peut procéder à une telle réforme et améliorer le fonctionnement de cet endroit en faisant fi des partis de l'opposition et en imposant tous les changements qu'il désire, que ce soit — comme il en est question aujourd'hui — pour rendre le Règlement de la Chambre plus propice à la vie de famille ou y apporter d'autres modifications.
Les personnes qui affirment que seule une intervention musclée du gouvernement visant à remettre la Chambre sur la bonne voie permettra de la moderniser, d'accroître son efficience et de modifier considérablement son mode de fonctionnement se trompent. Les députés de tous les partis ont toujours été disposés à travailler ensemble pour trouver des nouvelles façons de fonctionner qui tiennent compte de l'évolution de la société, de la conciliation travail-vie personnelle et de tout le reste. Cela s'est déjà fait.
Cela n'a aucun sens de penser qu'on aurait besoin qu'un gouvernement joue les sauveurs et vienne régler les problèmes de notre milieu de travail, un milieu qui comporte certes des défis mais qui fonctionne bien dans l'ensemble. Je trouve particulièrement amusant que cette idée vienne d'un gouvernement dont le programme législatif pèche vraiment par excès de prudence. Les libéraux sont au pouvoir depuis un an et demi, et ils n'ont présenté qu'une quarantaine de projets de loi. La plupart de ceux-ci n'étaient que des projets de loi de procédure en lien avec le processus budgétaire. D'autres faisaient suite à une décision de la Cour suprême qui obligeait le gouvernement à agir. Une troisième catégorie de mesures visait simplement à abolir des mesures législatives de l'époque Harper. Toutes ces mesures n'exigeaient vraiment pas beaucoup de préparation et la plupart bénéficiaient d'un bon appui à la Chambre, certains députés conservateurs mis à part. Outre ces trois catégories de mesures, le gouvernement n'a proposé qu'un programme législatif très mince.
Il est tout simplement risible de penser qu'il faudrait revoir le Règlement de la Chambre afin que le gouvernement puisse faire adopter des mesures législatives plus facilement — ce qui est probablement l'un des grands objectifs de la démarche —, alors qu'il ne présente presque pas de projets de loi de son cru. Si on souhaite vraiment apporter des changements qui rendront le Parlement plus « efficace », il nous faudrait un gouvernement qui présente beaucoup de projets de loi.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de participer au débat. Pour commencer, j'aimerais ramener l'attention sur le rapport du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre dont nous sommes saisis. Ce rapport porte sur les mesures visant à rendre le Parlement propice à la vie de famille. Mon collègue d' a insisté sur le fait que le problème que nous avons actuellement n'est pas de savoir si nous appuyons le vote électronique, les séances du mercredi avec le et les vendredis de congé; le problème actuel concerne plutôt le processus.
Le Canada est fier d'être une nation sportive. La plupart des Canadiens participent à un sport sous une forme ou une autre, et nous savons tous que dans les sports, la première chose à faire est d'établir les règles du jeu. Quand le comité a produit le rapport dont nous sommes saisis, je ne peux pas dire — et lorsque cette motion a été présentée, elle ne figurait pas à l'ordre du jour et je n'ai pas eu le temps de consulter le hansard pour voir si une déclaration expresse a été effectuée — que les seuls éléments inclus dans ce rapport — j'étais présent et j'ai participé — seraient ceux sur lesquels nous étions tous d'accord.
Je peux certainement dire, si nous examinons le hansard, que telle était l'hypothèse de travail. La preuve, c'est que le gouvernement exerçait alors beaucoup de pression pour faire adopter l'idée du congé le vendredi. Ce sont les conservateurs et les néo-démocrates qui ont précisé clairement au début, au milieu et à la fin de notre discussion sur le sujet qu'il n'y aurait sûrement pas unanimité. Les libéraux peuvent prononcer tous les discours qu'ils veulent. Ils peuvent prendre la parole; jamais nous n'oserions les en priver. Toutefois, ils doivent comprendre que pour l'instant, ni l'un ni l'autre des partis de l'opposition n'est prêt à accepter cela.
Si l'on consulte le rapport, on se demande où il est question du vendredi. Je sais que tous les députés l'ont lu intégralement, car nous allons le mettre aux voix. Or, je rappelle à ceux qui l'auraient oublié depuis qu'ils l'ont lu que le rapport ne mentionne pas le vendredi parce qu'il n'inclut que les points pour lesquels le comité entier était d'accord.
Mon collègue, le , se demandait comment nous pourrions être certains d'en arriver à des résultats tangibles s'il faut obtenir l'accord de tous. Ce rapport-ci montre que nous le pouvons. Cela reflète le fonctionnement du Parlement. C'est la raison pour laquelle nous avons tous travaillé en reconnaissant implicitement qu'une chose devait faire l'unanimité pour figurer au rapport. C'est exactement ce qui est arrivé. Ce rapport est le résultat de l'accord de tous les partis. Les points sur lesquels les membres n'étaient pas tous d'accord ne figurent pas dans le rapport. Un point devait faire l'unanimité pour être dans le rapport.
Pendant que nous parlons de processus, que je fais quelques observations au sujet de l'ancien leader du gouvernement à la Chambre, je repense aux propos de mon collègue sur le sujet. C'est assez intéressant. Je ne parle pas à tous de documents obscurs, mais bien du document qui nous occupe. Un document qui repose sur un consensus.
Non seulement cela, mais sur le processus utilisé pour aborder le dossier, je le répète, j'étais ici. Les députés savent-ils comment tout cela a commencé? Tout a commencé lorsque le leader précédent du gouvernement à la Chambre, je veux dire l'ancien leader du gouvernement à la Chambre de l'actuel gouvernement, a voulu qu'on entreprenne cette étude. On s'en souvient, n'est-ce pas? C'est exactement ce que l'actuelle nous a demandé de faire, sauf que l'ancien leader du gouvernement n'a pas simplement déposé un document dans le domaine public, en plein milieu d'une semaine de relâche, sans offrir vraiment d'observations ni demander de consultations. C'était seulement: « Voici le document ».
Lorsque le gouvernement a voulu qu'on entreprenne une étude, l'ancien leader du gouvernement a accordé aux comités le respect que le gouvernement avait dit qu'il montrerait. Il a fait preuve de respect en venant devant le comité, en présentant ses idées et en faisant allusion à son mandat, que je tiens à souligner et qui se trouve sur la page frontispice du rapport. La lettre de mandat de l'ancien leader du gouvernement du gouvernement libéral énonçait:
Collaborer avec les leaders parlementaires de l’opposition afin de faire de la Chambre des communes un milieu plus favorable à la conciliation travail-famille.
L'expérimenté leader du gouvernement à la Chambre a d'abord tenu à se présenter devant le comité, où, en tout respect, il a expliqué ce que le gouvernement souhaitait que nous fassions. C'est ce que nous avons fait, en supposant que le contenu du rapport ferait l'unanimité au sein du comité, ce qui a été le cas. Nous avons proposé un grand nombre de changements importants, qui vont faciliter la conciliation travail-famille pour les députés.
Quel est le problème? Pourquoi ne procédons-nous pas de la même manière? En l'occurrence, c'est l'opposition officielle qui a posé des questions au gouvernement, puisque celui-ci a présenté des documents. Nous ne savions pas vraiment ce qui se passait, car nous n'avons pas eu droit à une visite de courtoisie comme l'avait fait l'ancien leader du gouvernement à la Chambre, à qui nous avions pu poser des questions. Le gouvernement a en quelque sorte jeté le document au comité. Eh bien, quelle a été la première réaction des membres? Nous avons proposé un amendement pour demander au gouvernement de reconnaître qu'il ne ferait pas de changements sans l'accord de tous les partis.
En temps normal, si nous avions suivi le processus établi, le gouvernement aurait déclaré: « Bien sûr. Quel est le problème? » Nous aurions tenu un vote rapide.
Au lieu de perdre notre temps, nous aurions pu parler des questions sur lesquelles le gouvernement nous a demandé de nous pencher. Nous voilà maintenant en plein gâchis.
Si seulement j'avais plus de temps. Ne me reste-t-il vraiment que deux minutes? Voilà ce qui arrive quand nous avons du plaisir. Je vais essayer d'être le plus bref possible.
C'est le gouvernement qui n'a pas voulu ajourner la réunion du comité, ce qui a fait en sorte que nous avons siégé jour et nuit. Techniquement, dans l'une des salles de comité au bout du couloir, comme dans une étrange dimension parallèle, c'est encore mardi de la semaine dernière. C'est l'étrange situation dans laquelle nous nous retrouvons. C'est ce que le gouvernement a voulu, pas l'opposition. Le gouvernement a décidé qu'il transformerait cette obstruction en comité en une obstruction qui envahit le comité.
Tout ce que nous demandons, c'est de reconnaître que nous ne pouvons pas avoir de négociations honnêtes, d'échanges intéressants et de bonnes discussions qui sont justes et équitables et qui feront avancer les choses tant que le gouvernement s'entête à dire qu'il a le droit de faire adopter ses changements à toute vapeur après ces entretiens. Nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir ce genre de discussion. C'est comme si, pendant des négociations, un syndicat disait aux patrons: « Peu importe ce que vous offrez, nous allons faire la grève. » Le gouvernement dit essentiellement: « Nous sommes prêts à négocier avec vous, nous vous écouterons et nous serons impartiaux, jusqu'à ce que vous nous proposiez quelque chose qui ne fait pas notre affaire, après quoi nous utiliserons notre majorité pour imposer notre volonté. »
Voilà la raison pour laquelle nous sommes dans cet embrouillamini. C'est la faute du gouvernement. Le même gouvernement a d'ailleurs procédé de la bonne façon l'an dernier et nous n'avons pas eu de problème. Il n'y a eu aucune obstruction en comité. Personne n'a été accusé d'un abus de pouvoir.
Le rapport que nous examinons actuellement est le fruit du processus que nous devrions suivre. Pourtant, le gouvernement refuse toujours, pour le moment, d'accepter le fait qu'il ne détient pas le droit moral de modifier le Règlement de la Chambre de façon unilatérale, sans l'accord des autres participants. C'est inadmissible.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec Ia députée de .
Certaines questions m'intéressent plus que d'autres. Aujourd'hui, j'ai eu la chance de prendre la parole au sujet du budget, qui revêt une grande importance pour l'ensemble des Canadiens, mais personnellement, j'adore débattre du Règlement et de la façon dont la Chambre et ses comités permanents fonctionnent.
Je ne dis pas cela à la légère. J'ai été élu pour la première fois en 1988, et j'ai eu le privilège de servir les résidants d'Inkster à l'époque. Sharon Carstairs était la chef du Parti libéral du Manitoba et elle m'a nommé whip du parti. Depuis, j'ai toujours fait partie de ce qu'on appelle l'équipe des leaders parlementaires. J'ai participé à des discussions et à des négociations sur un large éventail de questions, en particulier les questions relatives au Règlement.
J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec Gary Filmon, un premier ministre progressiste-conservateur, et les personnes qu'il avait désignées responsables de modifier le Règlement. J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec Gary Doer, un premier ministre néo-démocrate, et ses responsables désignés. J'ai même eu l'occasion de parler à des personnes en cet endroit concernant le gouvernement de Stephen Harper, l'ancien leader du gouvernement à la Chambre et les responsables désignés.
J'aime à penser que j'apporte à la discussion une expérience considérable, particulièrement en matière d'opposition, puisque j'ai passé la plupart de mes années en fonction, plus de 20 ans, pour être exact, sur les banquettes de l'opposition.
Je suis très à l'aise avec le présent document, et je crois sincèrement que de nombreux députés d'en face le seraient aussi si nous en discutions.
Je tiens également à souligner qu'au bout du compte, je crois, comme le l'a clairement indiqué, qu'il faut moderniser le Parlement canadien. C'est ce que je pense depuis nombre d'années, et je suis extrêmement reconnaissant que nous ayons enfin un premier ministre qui veut que cette modernisation se réalise. Nous avons une qui a pris très au sérieux cette initiative et a déployé beaucoup d'efforts pour préparer un document de travail visant à permettre au comité de la procédure et des affaires de la Chambre de discuter des propositions et de convoquer des témoins pour entendre l'avis d'autres associations parlementaires et d'autres niveaux du gouvernement.
Les provinces accomplissent bon nombre de choses merveilleuses. Je crois que nous avons effectué des changements positifs à l'Assemblée législative du Manitoba. Lorsque nous avons entrepris de changer les règles, nous avons examiné ce qui se faisait à Ottawa afin de voir s'il y avait lieu d'incorporer certaines pratiques du Parlement canadien au fonctionnement de l'Assemblée législative de ma province. Le Parlement et les rôles des députés de l'opposition et du gouvernement pour le faire fonctionner suscitent beaucoup d'intérêt, surtout de la part de certains particuliers ou intervenants.
Je sais très bien ce qu’est l’obstruction. J’y ai déjà participé et il est toujours possible que j’y participe encore. Je comprends la nécessité pour le gouvernement de faire adopter ses lois, et pas seulement lorsque je fais partie de la majorité. Si les députés d’en face lisent le hansard, ils verront bien que lorsque le leader du gouvernement conservateur à la Chambre proposait l’attribution de temps à un rythme sans précédent, je suis intervenu pour défendre la position du gouvernement à la période de questions et réponses.
M. Luc Berthold: Pas souvent.
M. Kevin Lamoureux: Mais le fait est que je l'ai fait, monsieur le Président, car je reconnais l’obligation qu’a le gouvernement de trouver des moyens de faire adopter son programme législatif.
Que ce soit pour des projets de loi d’initiative parlementaire, pendant les journées de l’opposition, pour le budget du gouvernement ou pour le discours du Trône, on a déjà imposé des limites. J’aimerais qu’une discussion ait lieu au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. J’aimerais entendre ce que d’autres ont à dire. Dans d’autres instances parlementaires, on a vu que cela pouvait marcher.
Des députés ont parlé des avantages du vote électronique. Il y a d’autres solutions que le vote par appel nominal. J’ai assisté à des centaines de votes au cours des années. Le vote par appel nominal prend de huit à 10 minutes selon le parti qui le propose. Ces centaines d’heures de vote sont-elles une utilisation opportune du temps, alors qu'il suffirait d'appuyer sur un bouton? Je crois savoir qu’on pourrait même utiliser pour ce faire un câblage existant. Si nous voulons débattre davantage des lois aux termes des règles proposées dans ce document de travail, nous pourrions le faire. Au lieu d’être obnubilés par les points négatifs, les députés devraient chercher à mieux comprendre ce que contient ce document travail.
Comme je le disais tout à l'heure, que ce soit au fédéral ou au provincial, j'ai souvent négocié des changements aux règles parlementaires. Or, pas une seule fois je n'ai refusé de participer aux négociations tant qu'on ne me donnerait pas l'assurance que les nouvelles règles seraient adoptées à l'unanimité. Personne n'aurait jamais consenti à une pareille chose. En tout cas, pas selon moi. Je n'ai jamais eu recours à une telle stratégie, en tout cas. J'étais ouvert aux idées du gouvernement et de la personne qui proposait les changements. Selon moi, nous en sommes là parce que, contrairement au gouvernement libéral, le gouvernement précédent n'a accordé aucune priorité à ce dossier. Des deux côtés de la salle on trouve des députés qui adorent débattre, qui veulent discuter des règles et qui espèrent trouver des façons de les améliorer.
L'opposition a beaucoup insisté sur l'heure réservée au premier ministre. Personne, du côté libéral, n'a dit que le premier ministre viendrait ici seulement une fois par jour. Ce n'est pas du tout l'intention recherchée. J'aime bien l'idée qu'on réserve une heure au premier ministre. Ce ne sont pas tous les députés qui sont chef de leur parti ou qui ont le privilège de participer à la première série de questions — disons aux neuf premières. Or, traditionnellement, le premier ministre n'a toujours répondu qu'aux 9, 10 ou 15 premières questions, un point c'est tout. Qu'en est-il du député qui pose la 25e question? J'aime l'idée que, pendant un jour donné, tous les députés qui prendront part à la période des questions — qu'ils soient le 20e ou le 25e à prendre la parole — pourront s'adresser au premier ministre. C'est positif, à mon avis, et pas le contraire. Personne, de ce côté-ci, n'est en train de dire que le premier ministre devrait se présenter à la Chambre des communes seulement une fois par semaine. Ce n'est pas du tout de cela qu'il est question ici.
J'aimerais parler des vendredis, parce que je veux mettre l'accent sur le fait qu'en tant que député de Winnipeg-Nord, je crois sincèrement que je travaille sept jours par semaine. Nous faisons de plus longues heures certains jours, mais j'assiste à des activités les dimanches, et je participe à toutes sortes de choses chaque jour de la semaine. J'invite les députés à réfléchir à la façon dont nous pourrions mieux servir les habitants de notre circonscription en examinant comment nous faisons notre travail ici, à Ottawa.
Il y a des occasions qui nous permettraient d'offrir un meilleur service aux habitants de notre circonscription. Le vendredi est un excellent exemple. Aujourd'hui, nous faisons une demi-journée. Si nous pouvions rajouter ces heures de travail à notre horaire du mardi et du jeudi, nous pourrions alors nous rendre dans notre circonscription le vendredi. J'ai raté de nombreuses activités dans ma circonscription les vendredis parce que je dois être ici. C'est un privilège d'être ici. Cependant, si je pouvais avoir des journées plus productives les mardis et les jeudis et ne pas avoir à faire cette demi-journée de travail ici à Ottawa, si je pouvais être dans mon bureau de circonscription pour rencontrer des gens ou assister à des activités, je crois que c'est ce que les habitants de ma circonscription préféreraient, de sorte que je puisse leur offrir mes services. Cela ne signifie pas que les heures de séance à la Chambre diminueraient. Quiconque essaie de donner cette impression a tort.
Lorsque nous parlons de changements, nous devons parler de ce que la leader du gouvernement à la Chambre a permis au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre de faire. Voilà le plus important.
La a préparé un document de travail formidable. Elle l'a soumis au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre et demande à celui-ci d'inviter quelques témoins. Écoutons ce que ces témoins ont à dire. Ce serait l'occasion d'avoir un débat constructif. Si l'opposition reconnaît la valeur de cette démarche, ce que j'espère de tout coeur, nous devrions profiter de l'occasion et faire notre part afin de moderniser le Parlement.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui pour parler de la motion d'adoption du 11
e rapport du comité de la procédure et des affaires de la Chambre dont est saisie la Chambre et du souhait du gouvernement de moderniser la Chambre des communes. Nous avons proposé des idées pour améliorer le fonctionnement de la Chambre afin qu'elle soit plus responsable, plus efficace et plus transparente. J'aimerais qu'une chose soit claire. Nous voulons prendre connaissance du point de vue de tous les partis et de tous les députés. Nous serons heureux d'en discuter. Ce serait bien pour la Chambre et cela donnerait suite au travail effectué sur le 11
e rapport.
Lors de la dernière campagne électorale, en réponse directe au gouvernement de M. Harper, nous avons dit aux Canadiens que nous leur donnerions une plus grande possibilité de s'exprimer à Ottawa. Notre objectif est d'améliorer le fonctionnement de la Chambre pour que les députés puissent faire leur travail et représenter leurs électeurs.
Le document de travail porte sur trois thèmes, soit la meilleure façon de gérer le temps à la Chambre des communes, de débattre des projets de loi et des motions et de gérer le travail des comités?
Je vais parler de certaines des idées contenues dans le document de travail.
La première est la période des questions. Lors de la dernière campagne électorale, nous avons promis de réformer la période des questions afin que tous les députés, y compris le , soient davantage tenus de rendre des comptes. Nous avons dit que nous instaurerions une période des questions du premier ministre afin d'assurer une reddition de comptes plus directe.
D'après le document de travail, nous pourrions nous inspirer du modèle britannique pour l'instauration de cette pratique qui viendrait s'ajouter à nos pratiques actuelles. Cependant, nous aimerions adopter une approche canadienne. On réclame depuis des années des améliorations à la période des questions. Or, je tiens de nouveau à préciser très clairement que les députés libéraux ne recommanderont pas que le n'assiste qu'à une seule période des questions par semaine. En plus de cette période des questions spéciale, le premier ministre continuerait d'assister à la période des questions lors d'autres jours de la semaine. Notre objectif est d'accroître la reddition de comptes durant la période des questions, et non de la réduire.
Il y a une deuxième idée qui a retenu notre attention. Elle se rapporte aux séances du vendredi. Cette journée-là, la Chambre des communes siège uniquement quatre heures et demie, ce qui est moins longtemps que les autres journées. Il n'y a pas de votes à la Chambre sur le contenu d'un projet de loi, et aucun comité ne siège.
La possibilité de répartir les heures et les questions du vendredi sur les autres jours de séance mérite notamment d'être examinée. Cela permettrait aux députés de passer ce jour-là dans leur circonscription à rencontrer leurs concitoyens et à répondre directement à leurs besoins. Par ailleurs, nous pourrions faire du vendredi une journée complète afin de permettre aux comités de se réunir ou d'autres choses du genre. Quoi qu'il en soit, le vendredi demeurerait une journée de travail pour les députés. La différence, c'est qu'ils pourraient s'en servir pour travailler dans leur circonscription et rendre des comptes aux électeurs qu'ils représentent. Le vendredi pourrait devenir un jour réservé aux circonscriptions.
La répartition des heures du vendredi ne diminuerait pas le temps que les députés passent au Parlement. Les quatre heures et demie du vendredi pourraient être réparties sur les autres jours de la semaine. Il serait ainsi possible d'accorder plus de temps aux débats durant ces autres jours, et les périodes des questions du lundi au jeudi pourraient également être prolongées. Cela pourrait facilement être accompli, par exemple, en ayant des séances débutant à 9 heures plutôt qu'à 10 heures les mardis et les jeudis. La plupart des Canadiens commencent leur journée de travail à 9 heures, et même plus tôt; pourquoi ne peut-on pas faire la même chose à la Chambre?
Une autre idée serait d’envisager le vote électronique. Les députés passent beaucoup de temps à voter à la Chambre, en se levant à l’appel de leur nom. Le document de travail propose d’examiner une méthode plus efficace, à savoir le vote électronique. Avec cette méthode, les députés auraient plus de temps pour travailler en dehors de la Chambre. Le résultat du vote serait instantané et les gens sauraient immédiatement comment leur député a voté.
Cette proposition n’est pas nouvelle. En 1985, un rapport parlementaire sur la réforme de la Chambre des communes recommandait déjà le vote électronique. C’était il y a 32 ans, avant Internet qui a changé nos vies.
Nous vivons dans l’ère de l’information. Adaptons-nous et faisons entrer cette institution dans le XXIe siècle. Pensons vraiment à moderniser notre façon de travailler et envisageons l’option du vote électronique. Ne devrions-nous pas profiter du déménagement de la Chambre à l’édifice de l’Ouest pour mettre cette option à l’essai dans le cadre d’un projet-pilote?
Selon le document de travail, les députés pourraient envisager de modifier le calendrier des séances de façon à ce que la Chambre siège plus tôt en janvier ou plus tard en juin, ou encore plus tôt en septembre. On propose également plus de souplesse dans la fréquence des séances pour faire en sorte que si la Chambre est saisie d’une affaire urgente, les députés puissent en débattre plus longtemps une journée donnée ou au-delà de la date d’ajournement prévue.
Il est important que les députés de part et d'autre de la Chambre aient un rôle concret à jouer dans le processus législatif. Il y a différentes façons d'accomplir cet objectif. L'une des suggestions dans le document de travail est de consacrer plus de temps aux initiatives parlementaires chaque semaine. Ainsi, la Chambre des communes aurait davantage l'occasion de débattre des projets de loi d'initiative parlementaire et des motions proposées par les députés.
Ce sont là deux idées que, selon nous, les députés des deux côtés de la Chambre auraient avantage à considérer. Je nous invite à le faire.
Le gouvernement a promis de ne pas proroger indûment le Parlement afin de parer aux situations politiques difficiles, comme cela s'est vu par le passé, notamment lorsque le gouvernement précédent a prorogé le Parlement pour éviter un vote de confiance. Afin de protéger contre le recours indu à la prorogation, une idée serait d'obliger le gouvernement à présenter, au début de la session parlementaire suivante, un document expliquant pourquoi le Parlement a été prorogé. Le rapport serait automatiquement renvoyé à un comité de la Chambre des communes. Il s'agit là d'une suggestion logique qui mérite d'être étudiée.
J'estime que nous avons l'occasion de tenir un débat de fond, en reconnaissant que chaque député, que chaque parti a un rôle à jouer.
Ce sont là simplement quelques-unes des idées qui se trouvent dans le document de travail. Nous espérons sincèrement que nos collègues parlementaires les étudieront. J'invite tous les députés à amorcer ce dialogue.
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Monsieur le Président, j'aimerais bien dire que c'est un plaisir de prendre la parole pour participer au débat d'aujourd'hui. Cependant, compte tenu des tentatives musclées du gouvernement d'imposer des changements qui lui donneraient moins de comptes à rendre, je ne peux pas dire que c'est un plaisir. Il s'agit de quelque chose que je dois faire et que nous devons tous faire, c'est-à-dire essayer de défendre le droit des Canadiens d'obliger le gouvernement à rendre des comptes. Je suis fier de le faire, mais j'aurais certainement aimé que ce ne soit pas nécessaire, parce que le gouvernement ne devrait pas adopter cette approche musclée pour tenter d'imposer les types de changements qu'il veut.
De toute évidence, le gouvernement réduirait la reddition de comptes prévue dans les mesures appliquées à la Chambre en veillant, essentiellement, à ce que le premier ministre ait seulement à rendre des comptes aux Canadiens pendant 25 heures sur une période d'un an; en s'assurant qu'il y a moins de jours où les députés doivent être présents à la Chambre des communes pour y rendre des comptes; et en éliminant partiellement la capacité des partis de l'opposition d'attirer l'attention des Canadiens sur les dossiers importants afin que le gouvernement soit obligé de rendre des comptes aux Canadiens.
C'est vraiment pour cette raison que je prends la parole aujourd'hui. Je fais tout ce que je peux et je sais qu'il en va de même pour mes collègues sur les banquettes de l'opposition. C'est l'un des rares moments où nous voyons tous les partis de l'opposition faire front commun. Cela signifie quelque chose, car nous défendons la démocratie. Nous défendons les Canadiens et leur droit de demander des comptes au gouvernement par l'intermédiaire du député qu'ils ont élu. C'est un principe trop fondamental à nos yeux pour que nous renoncions à le défendre.
J'ai écouté la leader du gouvernement à la Chambre livrer un discours qui tentait de détourner l'attention de bon nombre de ces choses.
Avant d'en parler, monsieur le Président, je mentionne que je vais partager mon temps de parole avec le député de . Je ne peux oublier de vous en faire part.
La leader du gouvernement à la Chambre a beaucoup parlé, tentant de détourner l'attention des vraies questions ici. Elle a tenté de soutenir que, d'une manière ou d'une autre, cela allait accroître la reddition de comptes, que le gouvernement voulait vraiment en discuter, ce dont personne ne semble avoir eu connaissance. Les libéraux ont eu maintes fois l'occasion de discuter, mais il ne semble pas y avoir de discussion. Ils veulent discuter seulement lorsqu'ils sont certains qu'ils vont parvenir à leurs fins, à défaut de quoi ils ne veulent même pas lancer une discussion.
Voilà où nous en sommes. Les partis de l'opposition disent que ce genre de changements a toujours été apporté avec le consentement unanime des partis. Ce système fait en sorte que les changements ne sont pas apportés simplement pour avantager le parti au pouvoir, ce que le gouvernement tente très clairement de faire. Je crois que les libéraux s'attendent à ce que les Canadiens ne prêtent peut-être pas attention à leur manoeuvre. Peut-être croient-ils que les Canadiens ne sont pas assez intelligents pour se rendre compte de ce qu'ils tentent de faire. Or, les Canadiens ne sont pas stupides et ils ne toléreront pas le genre sottises que le gouvernement commet actuellement. Ils n'accepteront pas ce genre d'approche musclée. Ils ne supporteront pas un gouvernement qui tente par tous les moyens d'avoir moins de comptes à rendre. Ils ne toléreront pas qu'un premier ministre refuse de répondre aux questions des Canadiens à la Chambre des communes.
Pour prouver mes dires, je tiens à prendre un peu de temps pour lire quelques courriels. En tant que membre du comité qui examine ces changements, j'ai reçu des centaines, voire des milliers, de courriels dans les 10 derniers jours environ. Je sais que les membres libéraux du comité les ont aussi reçus parce que je peux voir que leur nom est inscrit en copie conforme sur un bon nombre d'entre eux. En fait, c'est habituellement mon nom qui est inscrit en copie conforme sur certains des courriels qui leur sont envoyés.
J'espère que les députés ministériels tiendront compte de ces commentaires. Je vois des ministériels qui discutent là-bas. Ils pourraient peut-être en discuter entre eux. Il serait temps qu'ils discutent avec les partis de l'opposition afin de s'assurer véritablement que les changements qui seront apportés ne viendront pas seulement d'eux et ne profiteront pas qu'à eux. Il est temps que les Canadiens en profitent. Les ministériels doivent s'en rendre compte. Ils doivent être à l'écoute, car ce sont des Canadiens qui parlent, et je vais dès maintenant faire part de leurs commentaires aux libéraux dans l'espoir qu'ils finiront par écouter.
Je vais commencer par quelques-uns des commentaires que j'ai reçus.
Le premier commentaire vient de Marilyn Raible. Je la cite: « En tant que citoyenne canadienne et contribuable, j'ai été complètement dégoûtée d'apprendre que le Parti libéral essaie encore d'adopter à l'insu des Canadiens des mesures qui ne profiteraient qu'aux libéraux. Tous les élus qui siègent actuellement au Parlement doivent rendre des comptes à la population canadienne dans le respect des principes démocratiques. Vous avez été élus afin de travailler dans l'intérêt de l'ensemble du Canada et de ses citoyens et pour les représenter. »
Elle ajoute ensuite: « Nous sommes dans une démocratie et nous avons des droits, parmi lesquels celui d'avoir des représentants élus qui siègent au Parlement du lundi au vendredi pour examiner les projets de loi et en débattre dans l'intérêt de la population. Le Parti libéral n'a pas le droit de fermer le Parlement le vendredi et de limiter de façon permanente les débats et l'examen de ses projets de loi. Des militaires ont combattu pour protéger les libertés qui sont les nôtres dans ce merveilleux pays. C'est le coeur même de la démocratie qui est en jeu, le pouvoir d'exprimer une opinion, de participer à des débats et d'oeuvrer dans l'intérêt de la population canadienne. Je ne suis pas d'accord pour qu'on ferme le Parlement le vendredi, ni qu'on limite les débats à propos des projets de loi. »
Hugh Freeman a aussi communiqué avec moi. Je le cite: « Je vous écris au sujet du comité dont vous faites partie, qui débat du Règlement de la Chambre des communes. Je tiens à vous signaler que je n'approuve pas la formation de ce comité, son mandat ni le moment choisi; la séance a eu lieu en même temps que l'audience sur le budget, ce qui donne l'impression qu'on souhaitait cacher les travaux du comité à la population canadienne. Je n'approuve pas non plus le fait que le premier ministre tente de ne plus participer aux séances du vendredi à la Chambre, une façon de se dérober à ses responsabilités. J'ai communiqué directement avec lui à ce sujet. » C'est donc dire que le recevra lui aussi ce message. M. Freeman poursuit: « Il semble clair que le gouvernement espérait profiter du dossier du budget pour cacher les travaux du comité, mais sachez que la population a remarqué cette conduite abjecte et verra à ce que vous en payiez le prix lors des prochaines élections ».
J'ai lu ces quelques courriels afin de donner aux députés une idée du sentiment général qui anime la population, et d'autres suivront, mais je crois qu'on commence à comprendre ce que disent les Canadiens: « Nous ne sommes pas dupes. Nous ne sommes pas stupides. Nous voyons clair dans le jeu du gouvernement. Nous avons compris qu'il cherche à s'avantager lui, et personne d'autre, qu'il ne veut plus avoir de comptes à rendre et qu'il veut éviter la période des questions afin que l'opposition ne puisse plus lui demander des comptes au nom des Canadiens. »
Les gens sont rendus qu'ils parlent de « conduite abjecte ». J'ai en main plusieurs envois où le est qualifié de dictateur. Voilà ce que disent les Canadiens, parce qu'ils sont révoltés par ce qu'ils voient. Ils font des parallèles. Quand les Canadiens utilisent des mots aussi forts, il faut tirer les conclusions qui s'imposent, et force est de conclure que les Canadiens comprennent ce qui se passe ici. Ils ont compris les intentions du gouvernement, ils en sont choqués et ils refusent de le laisser faire à sa guise. Ils en sont même au point de menacer les libéraux de leur faire payer le prix de leurs manigances aux prochaines élections.
Les députés d'arrière-ban libéraux ne tireront aucun avantage des nouvelles règles. Seul le en profitera, puisqu'il n'aura plus de comptes à rendre. J'espère que certains d'entre eux auront l'audace de dire au premier ministre que les électeurs de leur circonscription refusent d'embarquer dans son jeu et que ce sont eux, les députés d'arrière-ban, qui risquent de faire les frais du mécontentement des électeurs aux prochaines élections. J'espère qu'ils lui diront que c'est inacceptable, que c'est même répréhensible. J'espère qu'ils se feront entendre, peut-être lorsqu'ils se réuniront en caucus mercredi, et qu'ils feront savoir au que son attitude est absolument et fondamentalement inacceptable et que les Canadiens ne toléreront pas une telle chose. Peut-être quelques-uns d'entre eux auront-ils le cran de dire ses quatre vérités au .
Je vais lire d'autres courriels. Il y en a tellement que j'ai du mal à choisir. Ce courriel-ci est de Corey Smith et s'adresse aux députés libéraux siégeant au comité. Il dit: « Veuillez mettre un frein aux changements proposés au Parlement. Je vous encourage à conserver la capacité de débat et l'obligation de rendre des comptes pour les députés de votre parti et ceux des partis de l'opposition. Je vous invite à encourager le premier ministre à se présenter au travail et à rendre des comptes plus souvent qu'un jour par semaine. Je comprends que vous deviez retourner dans votre circonscription, mais ce n'est pas trop demander que vous travailliez une demi-journée les vendredis. Pour ma part, je travaille cinq ou six jours par semaine. Je comprends que vous faites de longues heures de travail. J'ai travaillé dans la construction de routes. Il est arrivé souvent que nous travaillions jusqu'au soir du lundi au jeudi et que nous terminions plus tôt le vendredi pour retourner chez nous, mais nous ne terminions pas avant midi. Est-ce que c'est parce que le premier ministre n'est pas en mesure de répondre aux questions en raison de son manque d'expérience et qu'il s'agit d'une bonne façon pour lui d'éviter de le faire? Auriez-vous accepté cela de M. Harper? Si la situation est trop difficile pour le premier ministre Trudeau, le Parlement peut être prorogé. Cela s'est déjà produit. Cependant, le débat et l'obligation de rendre des comptes ne doivent pas être supprimés de façon permanente au moyen de restrictions de ce genre. Montrez à quel point vous aimez le Canada et mettez un frein à tout cela. C'est peut-être vous qui formerez l'opposition à l'avenir, et vous serez heureux de pouvoir tenir un débat et d'obliger les gens à rendre des comptes. Ce serait dommage si on perdait cela. »
Il y a des centaines d'autres courriels de ce genre dans lesquels des gens disent au gouvernement libéral qu'ils n'accepteront pas cette situation et que le temps est venu pour le de comprendre qu'il ne peut pas faire simplement ce qu'il veut. Il doit rendre des comptes à la Chambre des communes et à la population canadienne. Je peux affirmer qu'en tant qu'opposition, nous veillerons à ce qu'il fasse exactement cela.
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Monsieur le Président, je suis ravi de pouvoir participer au débat à la Chambre. J'ai commencé à formuler quelques observations sur ce sujet au comité, mais je n'ai tout simplement pas eu assez de temps pour y dire tout ce que je voulais dire. Par conséquent, je suis heureux d'avoir la possibilité de poursuivre le dialogue à la Chambre.
Il est intéressant de constater à quel point cette question a galvanisé l'intérêt des Canadiens. Même avant que je commence à participer aux travaux du comité, je recevais des lettres par différents moyens de la part de Canadiens intéressés par cette question. Qui aurait cru que les Canadiens s'intéressaient autant aux activités du comité de la procédure et des affaires de la Chambre ici à Ottawa? Les Canadiens prennent la force et l'intégrité de nos institutions très au sérieux. Ils prennent le processus avec lequel ces institutions se développent et changent très au sérieux parce que le gouvernement envisage quelque chose de très insidieux.
Les libéraux utilisent des termes enjôleurs mais ambigus tels que « modernisation » et « avoir une conversation » mais, dans tous les cas, on sait très bien ce que cela veut dire. De ce côté-ci de la Chambre, nous sommes tout à fait disposés à prendre part à une conversation sur les changements que nous pourrions apporter ensemble au Règlement. Aucun règlement n’est parfait et nous pouvons toujours tirer des leçons de l’expérience et trouver des possibilités d’amélioration. Il y a toutefois une différence entre le processus d’évolution que nous pouvons amorcer ensemble en vue d’éventuelles améliorations et ce que propose le gouvernement, qui n’est rien de moins qu’une révolution par laquelle les libéraux, qui forment le gouvernement, décident de façon indépendante ce qu’ils aimeraient lire dans le Règlement. Voilà le concept de modernisation qu’ils vont imposer à la Chambre.
Les députés du parti au pouvoir font valoir que ce n’est pas là leur intention, qu’ils ne vont pas nécessairement agir unilatéralement, mais qu’ils veulent avoir cette possibilité. Tant qu’ils se laissent cette possibilité, les députés de l’opposition ne pourront sûrement pas croire en leur bonne foi. Pourquoi les libéraux ne retirent-ils tout simplement pas cette option, à savoir la possibilité d'agir unilatéralement et d'apporter des changements révolutionnaires au Règlement, et n'affirment-ils pas plutôt qu’ils vont laisser les choses évoluer d'elles-mêmes en permettant aux députés de proposer différentes idées sur lesquelles ils devront se mettre d’accord? Ce serait une façon productive d’améliorer progressivement l’institution.
Les ministériels disent qu'ils veulent simplement passer à la discussion sur le fond et tenir une discussion sur ces sujets. Il est intéressant, en fait, que cela reflète la conversation qui a eu lieu au cours du débat sur la réforme électorale. Les ministériels nous ont dit de ne pas nous préoccuper de la question d'un référendum, mais de simplement parler des systèmes électoraux parce qu'ils voulaient faire adopter le système qu'ils privilégiaient. Dans le cadre du processus, je pense que les libéraux ont réalisé que les Canadiens prêtaient attention à ce qu'ils essayaient de faire, que les Canadiens tenaient au processus décisionnel et que les Canadiens voulaient confirmer qu'un processus équitable serait établi avant de procéder à la discussion. Il est formidable d'avoir la discussion, mais un processus équitable doit être défini dès le départ.
Lors de la discussion sur la réforme électorale, nous avons constaté que le gouvernement a fini par réaliser qu'il ne serait pas en mesure d'agir de façon unilatérale en raison des pressions du public et qu'il a donc décidé d'abandonner le projet et de ne rien faire. C'est probablement ce qui arrivera éventuellement au Règlement, mais il est regrettable que les ministériels n'aient pas encore appris cette leçon. Ils veulent toujours apporter une modification unilatérale qui illustre leur concept de ce que le Règlement devrait être au lieu de collaborer avec la Chambre de façon constructive pour le faire évoluer à l'avenir.
Pour être franc, j'aimerais beaucoup que nous ayons une discussion sur des changements possibles au Règlement. Nous avons eu un débat exploratoire à la Chambre des communes à ce sujet. J'ai présenté quelques idées précises concernant des changements qui pourraient être apportés au Règlement. Certains plaisent peut-être à quelques députés ministériels et d'autres ne font peut-être pas l'affaire de certains députés de mon propre parti. C'était une occasion de présenter des idées, de discuter et de progresser de manière constructive.
Le cadre dans lequel nous pensions pouvoir travailler en était un dans lequel le comité de la procédure et des affaires de la Chambre se pencherait sur ces changements potentiels, y travaillerait et chercherait des moyens de les faire accepter. Ce serait une façon plus graduelle et authentique de procéder qu'un processus unilatéral dans lequel la , le ou un membre du personnel du Cabinet du premier ministre impose sa volonté.
Les libéraux nous prient de croire en leur bonne foi. Or, lorsqu'on examine le document de travail, on se rend compte que tout ce qui est proposé serait à l'avantage du gouvernement.
Il est intéressant de consulter le document de travail. Je l'ai lu et, en comité, j'ai parlé en détail de ce que la leader du gouvernement à la Chambre a proposé. Le gouvernement se sert toujours des jeunes familles et des conditions propices à la vie de famille comme bouclier humain. C'est le prétexte que les libéraux utilisent constamment pour tenter d'apporter à la Chambre des communes des changements qui leur confèrent un avantage politique.
Je n'approuve pas ce genre d'approche en tant que député avec une jeune famille qui doit constamment se demander comment concilier les besoins de la famille avec les exigences de notre travail. N'oublions pas que, comme d'autres députés l'ont souligné, ce problème n'est pas propre aux députés. Tous les Canadiens doivent y faire face d'une manière ou d'une autre. Nombre de résidants de ma circonscription doivent aussi voyager dans le cadre de leur travail, que ce soit dans le secteur de l'énergie ou dans l'armée. Cette question ne concerne pas que les députés.
J'ai proposé quelques changements qui, au lieu de servir les intérêts politiques du gouvernement, aideraient vraiment les jeunes familles. Les libéraux proposent d'éliminer une journée de séance mais de prolonger les quatre autres jours. Rappelons toutefois que les horaires prolongés posent de réels problèmes aux députés qui ont une jeune famille. Si nous siégeons pendant de très longues heures quatre jours par semaine, les députés trouveront plus difficilement le temps de parler au téléphone avec leurs proches ou de passer du temps avec eux. Cet horaire compliquerait la vie des familles.
En réalité, l'élimination des séances du vendredi vise à réduire le nombre de jours où le gouvernement doit rendre des comptes. Même si nous ajoutons le même nombre de minutes aux différentes périodes des questions, nous savons, et les libéraux savent, que si les séances du vendredi sont annulées, ce sera une journée de moins où le gouvernement doit répondre aux questions portant sur les nouvelles du jour. Nous n'aurions que quatre jours par semaine, plutôt que cinq, pour poser des questions au gouvernement, alors que ces questions et réponses contribuent à l'ensemble de la discussion.
Les libéraux essaient de justifier ce changement, qui serait à leur avantage, en prétextant vouloir répondre aux besoins des jeunes familles. Nous pourrions pourtant avoir une discussion constructive sur les façons d'améliorer les choses. J'ai proposé notamment de réduire le nombre de jours au cours desquels la Chambre peut tenir des votes. Nous pourrions conserver le même nombre de jours pour débattre et pour poser des questions, tout en éliminant un jour pour la tenue des votes. Cette mesure permettrait d'accroître la souplesse de la Chambre, sans ralentir le processus législatif en place.
Si nous collaborons de façon constructive en vertu de règles établies dès le départ, nous pourrions examiner de très près certaines de ces idées. Il s'agit de questions que j'ai mentionnées lorsque nous avons débattu plus tôt du Règlement.
Examinons certaines des présumées réformes de la période des questions proposées par les libéraux. Je pense que les Canadiens s'intéressent aux discussions ayant trait à des changements éventuels à la période des questions. L'une des propositions mises de l'avant consiste à faire un meilleur usage des débats d'ajournement dans le but d'avoir des échanges plus approfondis. Nous pourrions exiger que les ministres participent eux-mêmes aux débats d'ajournement, plutôt que les secrétaires parlementaires. Ainsi, le ministre responsable d'un dossier donné pourrait répondre de façon détaillée à des questions précises de la part de députés. On pourrait ainsi accroître la reddition de comptes.
Les modifications que le gouvernement propose dans ses réformes diffèrent toutefois de celles que mon collègue de avait présentées dans son projet de loi d'initiative parlementaire sur la réforme de la période des questions; celles-ci demandaient notamment à ce que les ministres soient tenus de vraiment répondre aux questions qui leur sont posées. Cela n'a pas été inclus dans le document de travail. Le gouvernement ne présente que les modifications qui l'avantagent. On voit bien ce que font les libéraux.
Un autre exemple est ce que font les libéraux relativement à la question de l'attribution de temps. La proposition des libéraux ferait en sorte que l'attribution de temps serait automatique et qu'ils décideraient du temps attribué pour tous les projets de loi. Ceci est différent. Non seulement les libéraux pourraient attribuer le temps de débat à la Chambre, mais ils pourraient aussi l'attribuer aux comités. Ainsi, les comités ne seraient plus maîtres de leurs affaires et n'auraient plus aucune flexibilité. C'est très inquiétant.
Qu'adviendrait-il si, lors de son étude d'un projet de loi, un comité se rendait soudainement compte d'un problème important et avait besoin de plus de temps afin d'effectuer un examen plus approfondi pour s'assurer de bien tout comprendre? Le gouvernement souhaite les priver de cette souplesse. Ce serait très profitable au gouvernement, mais ce serait préjudiciable à cette institution, à l'important rôle de l'opposition et aux Canadiens. Nous devons avoir suffisamment de temps pour débattre des mesures législatives.
Convenons d'un processus décisionnel unanime qui nous permettra d'apporter des modifications de façon collaborative dans l'intérêt des Canadiens et de la Chambre. Faisons les choses ainsi plutôt que de la façon unilatérale préconisée par le gouvernement. Entendons-nous pour procéder de cette façon afin de commencer à faire avancer les choses.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Je suis venue ici pour servir la population. J'ai déjà occupé deux autres postes. J'ai été avocate pendant six ans. J'ai eu le privilège par la suite d'être aumônier d'une communauté pendant vingt ans. J'aime l'idée de servir. Je sentais qu'il y avait de plus grands défis qui m'attendaient et je souhaitais utiliser au mieux mes talents. C'est vraiment cela qui m'a amenée ici.
Je sais que cela peut paraître idéaliste, mais c'est exactement pour cela que je suis ici aujourd'hui. C'est vraiment pour servir. Ce n'est pas pour me vanter que je dis cela. Je sais que de nombreux députés à la Chambre sont également ici pour cette raison. Ils croient comme moi que nous n'avons pas besoin que l'on nous attribue quoi que ce soit comme mérite, car il nous suffit de voir que nous pouvons apporter un changement positif dans la vie des Canadiens.
Je dois admettre que certaines parties de notre travail m'obligent à sortir de ma zone de confort. La première fois que je me suis adressée à la Chambre, je ne peux pas dire que j'étais très à l'aise, mais comme mon but premier est de servir les électeurs qui m'ont dépêchée ici, je m'y suis habituée. Maintenant, je n'ai plus aucun mal à prendre la parole quand je sais que c'est pour défendre ce qui mérite d'être défendu.
Aujourd'hui, c'est à titre de membre du comité de la procédure et des affaires de la Chambre que je prends la parole. Je suis contente de pouvoir le faire. Je dirais même honorée parce que je tiens à ce que les Canadiens sachent ce que le gouvernement propose au juste.
Tout le monde ici présent travaille fort, personne ne dira le contraire. Même si je me suis toujours occupée de politique, quoique dans les coulisses, je ne m'étais jamais rendu compte à quel point les députés travaillent fort. Or, il n'est pas question ici d'obliger les députés à travailler plus fort. Pas du tout. Nous travaillons tous très fort. L'idée, c'est d'améliorer nos façons de faire. L'image qui me vient en tête est celle du hamster dans sa roue, qui n'arrête jamais de courir et de courir encore, toute la journée. Il ne va nulle part, mais il continue quand même de courir. Ce n'est pas le but que nous recherchons.
Nous voulons pouvoir servir les Canadiens au mieux de nos capacités. C'est là l'objectif de notre motion. Nous tentons d'entamer une discussion sur la façon de mieux servir les Canadiens. Nous devons accroître notre efficience et améliorer notre travail. Je pense que nous nous entendons tous sur ce point. Or, nous devons discuter de ces objectifs avant de pouvoir proposer des moyens de les atteindre.
Parlons du travail des comités. C'était une nouvelle expérience pour moi. Voici comment les choses se passent actuellement à la Chambre. Les députés sont invités à faire partie de comités. Ils y font du travail très important. Il s'agit probablement du travail le plus important. Des témoins comparaissent devant ces comités. Ils viennent de partout au pays pour le faire. En tout respect, je précise que ce sont les contribuables qui payent les frais de déplacement des témoins, mais c'est de l'argent bien dépensé parce qu'il permet aux témoins de comparaître devant les comités.
Je vais dire à la Chambre ce qui ne va pas. La sonnerie retentit, et nous devons tout à coup quitter les travaux d'un comité. Nous sautons dans les navettes pour nous rendre dans cette enceinte. La sonnerie dure 30 minutes, puis nous nous levons et nous votons. Dans le meilleur des cas, nous retournons aux travaux du comité, mais habituellement, ce n'est pas le cas. Que se passe-t-il alors? Les personnes qui étaient venues témoigner doivent rentrer chez elles. Elles reprennent l'avion. Le temps perdu ne peut pas être repris plus tard.
Nous devons trouver le moyen de faire mieux. Les personnes qui viennent témoigner souhaitent être entendues. Nous voulons entendre leur témoignage. Comment y arriver? Nous trouverons une solution en participant à la discussion, comme tous les députés peuvent le faire.
Je voudrais lire un extrait du document de discussion parce qu'il est très important de rectifier beaucoup de fausses conceptions.
Commençons par la question du vendredi. Selon un député, le document de discussion ne parle pas du tout du vendredi. Alors, voici un extrait du document de discussion de la qui parle justement du vendredi:
Si les séances du vendredi étaient réparties sur d’autres