La Chambre reprend l'étude, interrompue le 15 novembre, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
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Monsieur le Président, je suis ravi aujourd'hui de commencer le débat sur le présent projet de loi, qui est crucial. Il transformera notre pays, et je suis fier de le dire de la part du gouvernement. Le projet de loi améliorera la vie des générations futures. Grâce au gouvernement actuel, les gens pourront prendre leur retraite dans la dignité.
L'essence même de ce qu'on fait est simple. On fait passer les gains admissibles d'un quart à un tiers pour les prochaines générations. Je suis persuadé que, un jour, quand les députés de la Chambre prendront leur retraite, ils se remémoreront avec fierté le grand jour où la bonification du Régime de pensions du Canada aura été adoptée parce que les générations futures sauront que nous aurons pris la bonne décision.
C'est un privilège que de prendre la parole aujourd'hui pour montrer que le gouvernement tient les promesses qu'il fait aux Canadiens et qu'il contribue à renforcer la classe moyenne tout en aidant toutes les personnes qui travaillent fort, jour après jour, pour en faire partie. Grâce à la collaboration, aux partenariats ainsi qu'à notre ferme détermination à faire ce qu'il faut, nous nous apprêtons à réaliser une avancée dans un programme capital au pays. La promesse d'une retraite dans la dignité est au coeur du rêve canadien. Le Canada est depuis longtemps un havre pour les familles de la classe moyenne, qui ont contribué à bâtir le pays moderne, ouvert et uni que nous chérissons tous.
Pendant des décennies, les Canadiens étaient convaincus de pouvoir s'assurer une retraite confortable s'ils étaient prêts à travailler fort. C'est l'une des raisons qui ont fait la réussite de notre pays. Or, dernièrement, une menace plane sur la sécurité de la retraite. Le monde a changé, et bon nombre de citoyens n'ont pas bénéficié de l'énorme croissance économique que nous avons connue au cours des dernières décennies. Nous avons découvert les failles de l'économie mondiale de diverses façons plus ou moins inattendues. Le travail acharné n'est plus un moyen sûr d'améliorer son sort. Une promesse fondamentale a été brisée pour bien des gens.
Soulignons quelques faits. Nous savons que, de nos jours, une famille sur quatre approchant de la retraite, soit 1,1 million de familles au pays, risque de ne pas avoir suffisamment d'épargnes pour la retraite. Plus particulièrement, les familles de la classe moyenne sans régime de retraite offert par l'employeur risquent davantage de ne pas épargner suffisamment pour la retraite. Le tiers de ces familles sont vulnérables. Nous savons aussi qu'il est particulièrement difficile pour les jeunes Canadiens d'épargner suffisamment en vue de la retraite, puisqu'ils ont moins de chances de travailler pour un employeur qui offre un régime de retraite.
Nous savions qu'il fallait agir, mais nous ne pouvions pas agir seuls. C'est pourquoi, dès que l'occasion s'est présentée, le gouvernement a invité les provinces à une première discussion sur la bonification du Régime de pensions du Canada. Cela remonte à décembre 2015, quelques semaines à peine après notre arrivée au pouvoir. Cette première rencontre s'est révélée très fructueuse, à tel point que le gouvernement fédéral et les provinces sont arrivés à un consensus en juin.
Le gouvernement fédéral et les provinces participantes ont conclu une entente d'importance historique selon laquelle le RPC sera modifié de façon significative pour permettre aux Canadiens de prendre leur retraite avec plus d'argent dans leurs poches et avec dignité. Ces travaux mettent en lumière le rôle clé des partenariats et notre détermination à renouveler les relations avec les autres administrations, afin que nous puissions relever ensemble nos défis communs.
Nous avons besoin d'une fédération solide. C'est la clé du succès. Voyons un peu ce que nous avons accompli jusqu'à maintenant. Les travailleurs du début de la vingtaine, à l'aube de leur carrière, profiteront grandement de ces prestations au moment de leur retraite. En effet, ce sont les prestations de retraite des jeunes travailleurs qui augmenteront le plus.
Il ne fait aucun doute pour moi que les députés de la Chambre ne se préoccupent pas seulement de l'immédiat, mais aussi du long terme, que soit pour leurs enfants ou petits-enfants. Au fil de mes déplacements partout au pays, dans le cadre des consultations sur le budget de 2016, ce que je fais encore pour celui de 2017, j'ai constaté que les gens voulaient que nous prenions des mesures applicables immédiatement, mais aussi que nous nous occupions du long terme.
Voilà pourquoi le est surnommé l'homme du long terme. Il a une vision à long terme afin de veiller à ce que notre pays soit prospère pour les générations à venir.
Grâce à un Régime de pensions du Canada amélioré, les travailleurs recevront des prestations plus généreuses, qui passeront du quart au tiers des revenus admissibles. Voilà une réalisation importante. C'est une entente historique et transformatrice pour le pays et les générations futures.
J'aimerais donner un exemple. Les personnes qui gagnent 50 000 $ par année pendant leur vie professionnelle recevront environ 16 000 $ par année à la retraite plutôt qu'environ 12 000 $ aujourd'hui. Elles disposeront donc de 4 000 $ de plus chaque année pouvant servir à économiser et à investir. Les familles canadiennes et les travailleurs s'attendent à avoir cet argent à la retraite pour contribuer à la société.
Qu'en est-il des Canadiens qui sont inquiets que ce ne soit qu'une nouvelle somme retenue sur leurs salaires? C'est la question qu'ont posée certains députés. Je me permets de leur donner une réponse claire. D'abord, nous avons veillé à ce que l'augmentation des cotisations se fasse graduellement pour que les gens puissent en être au courant. Nous devons avertir les gens quand des changements aux politiques sont prévus. C'est exactement ce que nous avons fait.
En 2019, un salarié qui gagne 50 000 $ par année devra cotiser 70 $ de plus par année ou 6 $ de plus par mois. Pour en revenir à l'exemple, cette personne recevra 4 000 $ de plus en prestations et cotisera 6 $ de plus par mois en 2019.
Je peux garantir aux députés que s'ils parcourent notre pays, ils verront que les Canadiens comprennent que nous agissons dans leur intérêt.
En ce qui concerne la portion cotisation de l'employé du RPC bonifié, nous allons également offrir une déduction d'impôt au lieu d'un crédit d'impôt afin d'éviter que les nouvelles cotisations au RPC nuisent aux épargnes.
Comment les employeurs seront-ils touchés? Nous avons entendu les députés d'en face parler de l'incidence de cette mesure sur les employeurs. La réponse que je leur donnerai est très simple : les employeurs bénéficieront également d'une mise en oeuvre graduelle à long terme commençant en 2019. Il s'agit là de la façon responsable de donner aux entreprises et aux travailleurs le temps de s’adapter à la hausse des cotisations qui accompagne la bonification de ce programme.
Qu'adviendra-t-il des travailleurs à faible revenu qui s'inquiètent de l'effet qu'aura l'augmentation des cotisations au RPC sur leur chèque de paye? En quoi la bonification du RPC les aidera-t-elle? Je le dirai à la Chambre sans détour. Je garantis à mes collègues et aux travailleurs à faible revenu que le RPC bonifié sera avantageux pour tous les travailleurs, y compris ceux à faible revenu.
Pour éviter que la hausse des cotisations ne soit un fardeau pour les travailleurs à faible revenu admissibles, le gouvernement augmentera parallèlement la prestation fiscale pour le revenu de travail. La hausse proposée de cette prestation fiscale vise à compenser, pour à peu près le même montant, l'augmentation des cotisations au RPC pour les travailleurs à faible revenu admissibles.
Grâce à cette amélioration, il n'y aura pas de répercussions sur le revenu disponible de ces personnes et, au moment de la retraite, elles toucheront des prestations de retraite plus généreuses. En somme, les gens qui travaillent au Canada, qui cotisent au RPC et qui prévoient prendre leur retraite après 2019 obtiendront plus d'argent du RPC.
Le temps est venu de rétablir la confiance des Canadiens dans leur gouvernement et de récompenser ceux qui ont travaillé fort toute leur vie et qui osent espérer pouvoir compter sur une retraite garantie, comme leurs parents et leurs grands-parents ont pu le faire avant eux. Après tout, c’est l’entente qu’ils avaient contractée au départ. Avec les modifications que nous proposons, les Canadiens auront moins à s’inquiéter d’avoir assez d’argent pour leurs vieux jours et pourront jouir un peu plus du temps présent, s’occuper de l’éducation de leurs enfants et contribuer à leur milieu.
Tout le monde y gagne. J’invite mes collègues à appuyer ce nouveau RPC bonifié, car c’est la chose à faire, non seulement pour la génération actuelle mais aussi pour les générations futures. Lorsque les députés prendront leur retraite, ils pourront être fiers d’avoir été présents à la Chambre lorsqu’il fallait décider de faire ce qui s'imposait pour nos enfants et nos petits-enfants.
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Monsieur le Président, je suis bien heureux de prendre la parole dans ce débat, même si malheureusement nous constatons, avec les votes qui ont eu lieu précédemment, que le droit de parole des parlementaires risque d'être étouffé par ce gouvernement.
En effet, ce gouvernement n'accepte pas que plus du tiers des députés de l'opposition officielle puisse s'exprimer sur ce projet de loi qui, à court terme et à long terme, aura des répercussions directes sur les contribuables, et dont les mesures dites positives prendront 40 ans avant d'entrer en vigueur. D'ici ce temps-là, je ne veux vieillir personne, mais il y a beaucoup de gens ici qui ne pourront pas bénéficier de ces avancées que l'on prétend être dans ce projet de loi.
En fait, deux visions s'affrontent. D'un côté, on a la vision du Parti conservateur qui préfère donner aux citoyens des outils pour l'épargne. N'oublions pas que nous avons inventé le fameux programme du CELI qui est très populaire et qui mérite d'être maintenu, mais surtout d'être encore plus accessible aux gens. Nous, nous donnons des outils aux gens pour qu'ils puissent faire le meilleur choix concernant l'épargne.
De l'autre côté, le gouvernement libéral dit savoir ce qui est bon pour les gens, qu'il va aller chercher plus d'argent dans la poche des travailleurs, et qu'il va obliger les employeurs à verser encore plus de cotisations au Régime de pensions du Canada.
Ce sont deux visions qui s'affrontent. Chacun peut trouver un avantage à l'un et à l'autre, mais pour nous c'est clair: c'est le travailleur, le citoyen ou l'entrepreneur qui doit faire les choix qui lui semblent pertinents, plutôt que de laisser cela dans les mains du gouvernement.
Qu'est-ce que l'application de ce projet de loi va-t-elle faire? Cela va faire que les travailleurs devront dorénavant verser 1 000 $ de plus en moyenne au Régime de pensions du Canada. Du côté des entrepreneurs, c'est 1 000 $ de plus en moyenne par employé, dans chacune des entreprises. C'est extrêmement lourd à porter.
Regardons d'abord la question du 1 000 $ par travailleur. Nous, nous croyons que c'est toujours mieux de laisser de l'argent dans les poches des gens que de le voir dans les mains du gouvernement. Une ponction qui va atteindre 1 000 $ par travailleur n'est pas la bonne marche à suivre.
En ce qui concerne l'entreprise et l'employeur, nous croyons que les emplois ne sont pas créés par le gouvernement, mais par l'entreprise privée. Le gouvernement doit tout faire pour épauler, accompagner et ouvrir le chemin aux entreprises. Ce n'est pas au gouvernement de faire le travail des entrepreneurs. Les entrepreneurs sont les vrais créateurs d'emplois et de richesse. Ils sont l'épine dorsale de l'économie canadienne. Nous devons tout faire pour les aider à créer de l'emploi et de la richesse et surtout ne pas leur imposer de nouveaux frais. Or ce que le gouvernement fait, c'est justement leur imposer de nouveaux frais, soit 1 000 $ de plus par travailleur.
Quand on sait que ce gouvernement va imposer encore d'autres frais à nos entreprises, ce n'est vraiment de bon augure pour la suite des choses. Rappelons-nous que ce gouvernement veut imposer la taxe libérale sur le carbone, qui aura des répercussions directes sur chacune de nos entreprises. Rappelons-nous que ce gouvernement s'était engagé à réduire le taux d'imposition des entreprises de 10,5 % à 9 %, alors qu'il n'y a pas l'ombre d'une information concernant la réalisation de cet engagement. Rappelons-nous aussi que ce gouvernement s'est fait élire avec une promesse d'un déficit modeste de 10 milliards de dollars, mais que la réalité est trois fois pire et qu'on ne sait même pas aujourd'hui quand aura lieu le retour à l'équilibre budgétaire. N'oublions pas qu'un déficit, c'est une taxe que l'on envoie à nos enfants et à nos petits-enfants qui vont payer pour la mauvaise gestion d'aujourd'hui.
Notre point de vue, c'est que le chemin emprunté par le gouvernement par l'entremise de ce projet de loi n'est pas le bon.
Regardons quand même la réalité des faits: bien entendu, nous souhaitons tous avoir une retraite qui soit la plus agréable et la plus douce. Tout le monde le pense, le souhaite et veut travailler en conséquence. Reconnaissons la réalité des faits: la situation s'est grandement améliorée au cours des dernières décennies, grâce entre autres à la bonne mesure qui avait été prise par d'anciens gouvernements, notamment par celui du très honorable Brian Mulroney.
Rappelons qu'au cours des dernières années, on a mis en place des mesures pour aider les gens à faire de l'épargne, ce qui fait en sorte que, selon Statistique Canada, la proportion des personnes âgées vivant avec un faible revenu est passée de 29 % en 1970 à 3,7 % aujourd'hui, ce qui est un des plus bas taux des pays du monde. C'est intéressant. Oui, bien entendu, il faut toujours être soucieux des plus humbles d'entre nous, mais on constate que des plus humbles d'entre nous, il y en a moins qu'avant, et particulièrement chez les personnes âgées.
Ce chemin est bien fait, parce qu'on a justement donné les outils nécessaires aux citoyens pour faire les choix qu'ils estiment être légitimes. Le taux d'épargne du Canada a augmenté de 7,7 % du salaire, en 1990, à 14,1 %, aujourd'hui. On réussit à faire cela parce qu'on a sensibilisé les gens à épargner et à faire des placements judicieux.
Que va concrètement apporter ce projet de loi si, par malheur, il est adopté et mis en oeuvre? Selon une analyse faite par le ministère des Finances du Canada, cela amènera une réduction de l'emploi, une réduction du produit intérieur brut, une réduction des investissements des entreprises, une réduction du revenu disponible et une réduction de l'épargne privée. Cela donne une, deux, trois, quatre et cinq réductions. Au baseball, nous serions retirés depuis au moins deux coups déjà. Ce sont cinq échecs, cinq réductions et cinq facteurs de diminution de la croissance de l'économie. Or on sait qu'on a besoin de cette croissance, particulièrement quand ces gens, en face, dépensent sans compter, n'ont pas de contrôle sur les dépenses publiques et ne savent même pas quand reviendra l'équilibre budgétaire. Cette approche est donc inquiétante.
Par ailleurs, un document de l'Institut C.D. Howe indique que le plan du Parti libéral ne bénéficiera pas aux travailleurs à faible revenu, car leurs cotisations vont augmenter, mais l'augmentation nette de leurs prestations de retraite sera faible, car les paiements plus élevés au titre du régime de retraite seront compensés par une récupération des prestations du Supplément de revenu garanti.
C'est bien beau, se gargariser de grands principes et dire qu'on va permettre aux plus humbles d'entre nous d'en avoir davantage. C'est bien, mais ce que le gouvernement donne d'un côté, il le reprend de l'autre. Ce n'est pas nous, les conservateurs, qui disons cela, c'est l'Institut C.D. Howe.
Soit dit en passant, C. D. Howe a été un des grands ministres de l'histoire du Canada, celui-là même qui, de mon point de vue, a été l'un de ceux qui ont bâti le Canada du XXe siècle, et particulièrement l'épine dorsale industrielle de notre pays, au moment où nous faisions face à la guerre. J'aime bien faire une petite parenthèse sur l'histoire de temps en temps. Tant qu'à parler, autant se faire plaisir quelquefois.
Le Supplément de revenu garanti était justement une mesure qui se voulait attentive aux plus humbles d'entre nous au cas où, par malheur, des gens n'arriveraient pas à joindre les deux bouts en raison de leur fonds de pension personnel. Parce qu'on est plus attentif à cela aujourd'hui, alors qu'en d'autres temps on ne l'était pas — comme les salaires étaient plus bas, les gens avaient peut-être moins la tête à l'épargne — nous avions créé le Supplément de revenu garanti pour permettre d'éponger la différence et de remettre cela à niveau.
Cependant, compte tenu de cette approche libérale, l'objectif ne sera malheureusement plus atteint, comme il devrait l'être, et ce qui n'est pas de bon augure.
[Traduction]
Le projet de loi fait apparaître clairement ce qui distingue le gouvernement de notre parti. Ce que nous voulons, nous, c’est donner aux gens les outils dont ils ont besoin pour choisir un bon régime de retraite, en phase avec leurs priorités personnelles. Nous ne voulons abolir aucune prestation fédérale. Bien sûr que non. Cependant, quand il s’agit de mettre en place quelque chose de nouveau, nous voulons que ce soit les gens qui décident pour eux et non pas le gouvernement. Si nous adoptons ce projet de loi, il est évident que les gens vont se retrouver avec moins d’argent dans leurs poches. En effet, il va permettre au gouvernement de prélever 1 000 $ par an sur le salaire de chaque travailleur. Pis encore, il va augmenter les coûts des entrepreneurs, qui sont ceux qui créent la richesse et les emplois et qui sont le véritable moteur de notre économie. Ce sont 1 000 $ supplémentaires qui vont être prélevés pour chaque employé de leur entreprise. Ce n’est pas bon du tout pour l’économie canadienne, et ce n’est pas bon du tout pour ceux qui travaillent, car il va falloir attendre pas moins de 40 ans avant de ressentir les effets positifs des modifications proposées.
[Français]
J'invite tous les députés de la Chambre à voter contre ce projet de loi.
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Monsieur le Président, mon collègue de sait que j'ai énormément de respect pour lui. Toutefois, je reprendrai sa phrase.
Rappelons ce que nous avions dit aux Canadiens et ce contre quoi ils ont voté.
Rappelons que nous avions promis d'aider la classe moyenne. La première mesure que ce gouvernement a introduite était la réduction d'impôt pour la classe moyenne, dont 9 millions de Canadiens et de Canadiennes profitent aujourd'hui.
Rappelons que nous avions promis d'aider les familles canadiennes. Nous l'avons fait, grâce à l'Allocation canadienne pour enfants, qui aidera 9 familles sur 10 et qui sortira 300 000 enfants de la pauvreté. Notre collègue conservateur a voté contre cette mesure.
Rappelons que nous avions proposé la bonification du régime de prêts et bourses pour les étudiants du Canada. Le Parti conservateur a voté contre cette mesure.
Rappelons que nous avons fait des investissements historiques de 8,4 milliards de dollars pour les Premières Nations, et ce, afin d'offrir des services dans les communautés autochtones comme il se doit. Le Parti conservateur a voté contre cette mesure.
Rappelons ce que nous avons fait pour nos aînés. Nous proposons aujourd'hui de bonifier le Régime de pensions du Canada. Nous avons aussi proposé de bonifier le Supplément de revenu garanti, ce qui aiderait 900 000 aînés au pays, surtout des femmes, puisque la plupart des aînés vivant seuls sont des femmes.
Rappelons également que nous avons ramené l'âge de la retraite de 67 à 65 ans.
La question que j'aimerais poser à mon collègue de est simple: pourquoi s'apprête-t-il à voter contre des mesures qui profitent à nos aînés, à nos jeunes, à la classe moyenne et à l'ensemble des citoyens de son comté?
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Monsieur le Président, cela va chercher encore plus d'argent dans les poches des gens et dans celles des entrepreneurs qui, eux, en ont besoin pour créer des emplois et de la richesse, afin que les gens puissent faire les choix nécessaires.
Puisqu'on parle à nouveau du programme électoral et du projet de loi d'exécution du budget, c'est avec plaisir que je rappellerai que 65 % des Canadiens ne sont pas touchés par les soi-disant mesures de baisse d'impôt. Les plus grands bénéficiaires des nouvelles mesures de réduction d'impôt du gouvernement sont ceux qui gagnent entre 140 000 $ et 200 000 $ par année.
À ce sujet, je confesse mon conflit d'intérêts: je fais partie de cette tranche d'imposition. Toutefois, j'ai voté contre cette mesure, parce que l'on faisait croire aux gens que tout le monde aurait plus d'argent, alors que ce n'est pas vrai. En effet, 65 % des Canadiens ne sont pas touchés par cette mesure.
Rappelons que l'Allocation canadienne pour enfants, qui devait se faire à coût nul, coûtera finalement 3,4 milliards de dollars de plus que les programmes que nous avions. D'ailleurs, dois-je rappeler à mes collègues que les libéraux ont oublié d'indexer cette mesure? Ce petit oubli ajoutera des milliards de dollars à notre dette.
Mon collègue a parlé des Premières Nations. Dois-je lui rappeler que le 11 juin 2008, ici, le très honorable Stephen Harper a présenté des excuses formelles aux Premières Nations? C'est la seule fois dans l'histoire canadienne qu'un premier ministre l'a fait. La seule fois que le grand chef s'est adressé aux parlementaires dans l'histoire canadienne, c'est sous l'égide de notre gouvernement, et nous en sommes très fiers.
Dois-je aussi rappeler que ce gouvernement s'est fait élire sur la base d'un programme dans lequel on peut lire, à la page 85, qu'il y aurait des modestes déficits de 10 milliards de dollars et que le retour à l'équilibre budgétaire se ferait dans trois ans? C'est trois fois pire, et on ne sait pas quand on sera de retour à l'équilibre budgétaire. Honte à eux!
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Monsieur le Président, je vais répondre très brièvement à mon collègue et ami d’en face qui s’est demandé si le gouvernement conservateur précédent aurait pu en faire plus. Je dirai que le Parti conservateur n’a pratiquement rien fait pour aider les personnes âgées, et qu’il aurait pu en faire beaucoup plus. En fait, pendant toutes les années où j’ai siégé dans l’opposition, les provinces n’ont cessé de réclamer un solide leadership national à l'égard du Régime de pension du Canada. Le gouvernement conservateur de Stephen Harper a fait la sourde oreille aux demandes des provinces, qui voulaient que le gouvernement fédéral intervienne. Il me paraît évident que le dossier des revenus admissibles était très secondaire pour le gouvernement de Stephen Harper.
C’est peu dire que les conservateurs n’ont jamais apprécié à sa juste mesure l’importance du Régime de pension du Canada pour la population canadienne et pour les nombreux gouvernements canadiens qui voulaient que le fédéral fasse preuve de leadership dans ce dossier. Il a fallu attendre que notre soit élu et qu’il prenne la décision, avec son gouvernement, de donner aux Canadiens ce à quoi ils aspiraient.
Avant de commencer mon intervention, je voudrais remettre certaines pendules à l’heure. Il m’arrive d’être blessé quand j’entends les députés poser certaines questions ou citer certains propos, notamment ce que j’ai dit au sujet de l’attribution du temps. Voici ce que j’ai à dire. Les conservateurs ont peut-être embobiné les néo-démocrates sur toute la ligne, mais ils n’ont pas réussi à embobiner les députés ministériels. Ce que les conservateurs veulent, personne ne s'en surprendra, c’est torpiller le projet de loi C-26. Ils sont peut-être les seuls à s’opposer au projet de loi C-26 au Canada, mais il me paraît évident qu’ils veulent le torpiller. Ils seraient ravis que ce projet de loi ne voie jamais le jour. C’est la raison pour laquelle je n’ai pas été surpris de les voir se livrer à leurs petits jeux, hier, pour essayer d’empêcher un dernier vote sur le projet de loi . S’il n’en tenait qu’au Parti conservateur, le projet de loi C-26 ne serait jamais mis aux voix. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils ont proposé des amendements.
Ils ont réussi à embobiner le NPD, le troisième parti, et c’est tout à leur honneur, car ce n’est pas toujours le parti le plus facile à embobiner. Il faut reconnaître que l’attribution du temps est un outil qui permet de débattre des affaires émanant du gouvernement. C’est ce que veulent les Canadiens. Une vaste majorité d’entre eux appuient le projet de loi . Je le sais. Si nous ne sommes pas prêts à utiliser les outils qui sont à notre disposition, alors nous ne réussirons pas à faire adopter les projets de loi importants que les Canadiens attendent.
Je reconnais que les conservateurs ont mis le doigt sur les lacunes du projet de loi, mais depuis ils se sont braqués et ils ne veulent pas que le projet de loi entre en vigueur. Ils ont pris la parole à 30 occasions, sans compter toutes les autres occasions qu’ils ont eues pendant les questions et réponses. Cela signifie que plus de la moitié des députés conservateurs auraient pu très facilement prendre la parole, s’ils l’avaient voulu, pendant le débat sur ce projet de loi.
Je vais plus loin en disant qu'il n'en faut pas beaucoup. Il suffit de 10 ou 12 députés pour qu'un parti soit reconnu officiellement. N'importe quel parti peut nuire passablement au déroulement des travaux de la Chambre car celle-ci ne dispose que d'un temps limité pour étudier les projets de loi. Si un parti de l'opposition décide de se livrer à des manoeuvres dilatoires parce qu'il ne reconnaît pas ce que le gouvernement cherche à accomplir, il y a fort à parier que le gouvernement sera forcé d'imposer l'attribution de temps. Lorsque je siégeais dans l'opposition, le gouvernement a imposé l'attribution de temps au moins 100 fois. Un député de l'opposition n'a pas à poser un geste d'éclat pour susciter de la frustration dans les banquettes ministérielles et pour inciter le gouvernement à recourir à ce mécanisme. Voyons plutôt combien de temps a été alloué à l'étude du projet de loi .
L'idéal serait toujours que le gouvernement et l'opposition en arrivent à un consensus. Dans le présent cas, la leader du gouvernement à la Chambre a tendu la main à l'opposition de façon sincère et tangible. Tant mieux si l'opposition souhaite être conciliante, à l'instar du gouvernement, mais ne tournons pas autour du pot. Il arrive parfois que les députés de l'opposition refusent de collaborer parce qu'ils souhaitent faire avorter une mesure législative. Cependant, ce n'est pas cela qui empêchera l'adoption du projet de loi parce que le gouvernement entend d'abord et avant tout continuer de prendre des mesures qui, selon lui, servent l'intérêt des Canadiens.
Si on jette un coup d'oeil au projet de loi , force est de constater que son contenu et ses objectifs sont passablement clairs. Le gouvernement fédéral fait preuve de leadership — du Cabinet du premier ministre en passant par les ministères et jusqu'aux membres du caucus — en présentant une mesure législative qui fait suite à une entente historique. Tous les membres du caucus libéral ont eu la possibilité de participer au grand débat concernant les pensions pour les aînés, et le RPC est l'un des piliers du système de retraite dans lequel les Canadiens ont vraiment confiance et à l'égard duquel ils souhaitent des améliorations.
Nous sommes allés un peu plus loin en disant que nous allions faire preuve du leadership nécessaire. Pendant la première année suivant notre arrivée au pouvoir, nous avons conclu une entente avec les provinces dans toutes les régions du pays et avec les différents partis politiques qui les dirigent. Même des gouvernements dirigés par le Parti progressiste-conservateur ont adhéré à l'accord dont il est question aujourd'hui. En outre, de nombreux groupes de revendication ont indiqué qu'ils étaient satisfaits du contenu du projet de loi.
Le projet de loi ne porte pas sur les aînés d'aujourd'hui, mais le gouvernement ne les a pas oubliés. Le meilleur exemple de cela, c'est la bonification considérable du Supplément de revenu garanti prévue dans le budget. Cette initiative va extraire de la pauvreté des dizaines de milliers d'aînés qui sont parmi les plus vulnérables et les plus pauvres du pays, et je parle des aînés d'aujourd'hui.
Il ne faut toutefois pas penser que le projet de loi à l'étude est inutile parce qu'il n'aidera pas concrètement les aînés d'aujourd'hui. Les aînés nous disent qu'ils se soucient du sort de leurs enfants et de leurs petits-enfants. Ils souhaitent que leurs enfants et leurs petits-enfants aient une retraite digne. Ce projet de loi est tourné entièrement vers l'avenir; il traduit donc une vision. Le gouvernement fait preuve de leadership et il comprend la situation.
Parmi tous les projets présentés jusqu'à maintenant, celui à l'étude est celui que je choisirais pour démontrer pourquoi les conservateurs ne sont plus au pouvoir, c'est-à-dire parce qu'ils ont perdu contact avec les Canadiens. Voilà la vérité. Ils n'ont pas compris ce que les Canadiens souhaitent véritablement, car ils sont coupés de leur réalité.
Comparons cela avec l'attitude du et de son gouvernement. Le a fermement exigé que les membres de son caucus aillent à la rencontre des Canadiens afin de mieux comprendre leurs volontés et d'en faire rapport à Ottawa, en vue d'instaurer des mesures qui y répondent véritablement. C'est ce dont il est question dans le projet de loi .
Je ne comprends pas pourquoi le Parti conservateur persiste à s'opposer au projet de loi. Manifestement, ils n'ont pas tiré de leçon des dernières élections. Ils ignorent ce que la vaste majorité des Canadiens veulent véritablement, ce qu'illustre leur opposition au projet de loi.
Peu m'importe que les conservateurs souhaitent demeurer déconnectés des Canadiens, car, pour notre part, nous allons de l'avant. Nous verrons ce que l'avenir nous réserve. Nous comprenons ce que comporte le projet de loi . Pensons-y: des premiers ministres provinciaux de différentes allégeances politiques et le gouvernement fédéral sont arrivés à se concerter et à conclure un accord.
C'est un accord qui, à notre avis, est dans l'intérêt des travailleurs, non seulement à court terme, mais aussi à long terme. Les principaux intéressés, même les entreprises, conviennent pour la plupart que c'est une mesure législative que tous les députés devraient appuyer.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet de ce projet de loi que je crois absolument crucial pour l’avenir de tous les Canadiens.
La réalité est que les Canadiens n’ont pas épargné suffisamment pour leur retraite. Cette situation est le résultat d’un changement dans le mode de travail des contribuables, où les pensions sont moins courantes et où les fonds de retraite des employeurs sont de plus en plus maigres. Beaucoup de Canadiens occupent des postes contractuels ou gagnent leur vie comme travailleurs autonomes, ce qui ne leur donne pas accès aux fonds nécessaires pour les aider à réaliser leurs rêves de retraite.
Je peux affirmer, pour avoir traversé ma vingtaine — peut-être depuis un peu plus longtemps que je ne souhaiterais l’admettre — et pour en avoir discuté avec des amis dans cette période de leur vie, qu’on ne pense pas à la retraite à cet âge et qu’on ne met pas assez d’argent de côté pour s’y préparer. Malheureusement, à mesure qu’on fonde une famille et qu'on est de plus en plus occupé, cette tendance se maintient et, bien souvent, on ne commence à épargner adéquatement que lorsqu’il est trop tard. Les économies accumulées pour la retraite ne suffisent donc pas à répondre aux besoins.
La réalité, c'est que les aînés se retrouvent maintenant avec un faible revenu et dans des situations où ils ont peu de possibilités d’augmenter leur revenu ou de combler leurs besoins de base. Nous ne souhaitons ce genre de retraite à personne, et il nous incombe, en tant que législateurs, d’examiner quels mécanismes nous pouvons instaurer pour que cela ne soit pas l’avenir réservé aux Canadiens qui ont travaillé fort toute leur vie et qui décident qu’il est temps de prendre leur retraite ou qui se retrouvent dans une situation où ils ne peuvent plus travailler.
Pour être honnête, rester inactif dans ce dossier est irresponsable et démontre un mépris flagrant pour l’avenir des Canadiens. Il est totalement inacceptable de dire que nous ne devrions pas proposer de politiques pour essayer d’améliorer la situation.
Ce qui me préoccupe particulièrement, dans la position des conservateurs, c’est qu’ils ne proposent aucune solution de rechange. Leur attitude revient à dire: « Débrouillez-vous seuls. Bonne chance. Nous espérons que vous trouverez une solution. » Ce n’est pas suffisant. Pendant notre campagne électorale, nous avons promis d’améliorer le Régime des pensions du Canada et de veiller à ce que les Canadiens disposent d’un solide filet de sécurité.
En vertu de ce régime, entre un quart et un tiers des revenus de retraite des Canadiens proviendront de leur pension. C’est un changement très important qui vient s’ajouter à toutes les autres mesures que nous prenons; ce n’est pas la seule chose que nous faisons, mais c’est un élément clé de la solution que nous proposons. Si nous ne le faisons pas, nous serons dans un sérieux pétrin.
Les conservateurs essaient de faire croire que c’est une question d’impôt, mais comme je l’ai constaté quand je dirigeais des équipes dans diverses organisations, la réalité est qu’un employeur a une certaine responsabilité en ce qui a trait à la retraite de ses employés, et qu’il incombe à chaque personne de planifier et de payer sa propre retraite. Cette mesure permet à ces deux choses de se produire. Les économies ne sont pas un impôt, mais un plan prudent et intelligent pour notre avenir, et le fait de les définir comme étant autre chose est malhonnête et est une preuve de mauvaise foi.
Le projet de loi est très clair et jouit de l’appui de plusieurs provinces et de beaucoup de gens de diverses allégeances politiques, mais après six jours de débats et plus de 36 interventions de députés conservateurs, nous avons amplement fait le tour de la question, et le temps est venu pour nous d’aller de l’avant.
Pour placer un peu les choses en contexte, il y a 55 jours de séance dans le calendrier parlementaire entre septembre et décembre. Seulement 55 jours. Sept d’entre eux sont des jours désignés, que l’opposition peut utiliser à sa guise. Nous avons eu trois jours de débats sur l’Accord de Paris, une journée était réservée au débat sur le Règlement, et une autre journée a été perdue en raison des tactiques procédurales du Parti conservateur. Cela ne laisse que 43 jours pour les autres initiatives ministérielles. Nous avons consacré six jours à ce projet de loi, y compris la journée d’aujourd’hui, et le Parti conservateur, au lieu d’utiliser la journée entière pour en débattre puisque, selon lui, d’autres députés conservateurs voulaient prendre la parole, nous a entraînés dans toutes sortes de tactiques procédurales et a même voulu paralyser la Chambre hier.
C’est un manque de respect pour la Chambre.
Se plaindre que ses droits ont été enfreints d’une quelconque manière est révoltant de la part du Parti conservateur, qui a imposé l’attribution de temps plus de 100 fois, ce qui a complètement entravé le débat et privé la Chambre de l’occasion de discuter des questions du jour, alors que ce temps lui a été alloué pour se pencher sur une question qui est claire, précise et simple.
La réalité est que le gouvernement a de nombreuses mesures importantes à adopter et à mettre en oeuvre au nom des Canadiens. Le Parlement a l’obligation d’assurer la bonne marche des affaires de l'État.
Ces tactiques et manoeuvres procédurales ne contribuent pas à l’atteinte de cet objectif, en particulier lorsque la question dont nous sommes saisis est aussi importante que celle-ci.
Le débat que nous devrions avoir, et que je voudrais que nous ayons, consiste à se demander comment nous pouvons faire plus. Comment pouvons-nous nous assurer de pouvoir travailler collectivement avec tous le partis pour régler cette question en suspens, ce grave problème des Canadiens qui ne mettent pas assez d’argent de côté et qui n’ont pas les fonds dont ils ont besoin pour prendre une retraite sûre et sécuritaire?
Je trouve encourageant que, dans tout le pays, la question du RPC a, dans une large mesure, transcendé les lignes de parti. Nous avons entendu les conservateurs, les néo-démocrates, les verts et des personnes de toutes les allégeances dire que nous pouvons trouver un terrain d'entente.
J’aurais voulu que le débat aille plus loin et porte sur ce que nous pouvons faire d’autre. Quel autre mécanisme stratégique pouvons-nous utiliser? Nous ne pouvons nous permettre de laisser notre population atteindre un point où la retraite ne pourra plus répondre à ses besoins.
Le projet de loi que nous examinons aujourd’hui est une étape importante de notre cheminement, mais ce n’est pas le bout du chemin. Par conséquent, nous étudions d’autres mesures dont il a été question il y a quelques instants et qui consistent, par exemple, à abaisser l’âge de la retraite de 67 à 65 ans et à déterminer dans quelle mesure le supplément de la Sécurité de la vieillesse peut répondre aux besoins des personnes qui sont dans une situation où leur revenu n’est pas assuré. Nous devons examiner d'autres éléments du réseau de la sécurité sociale.
Comme tous ceux qui s’intéressent à la prudence financière, nous sommes conscients que, si nous ne faisons pas les investissements nécessaires du côté des pensions pour faire en sorte que les gens aient un revenu adéquat, les forces qui agiront sur les coûts de ces programmes sociaux parce que les Canadiens n’ont pas un revenu adéquat seront absolument écrasantes.
Si les Canadiens n’ont pas les fonds nécessaires à leur retraite, nous n’allons pas dire aux personnes âgées: « Allez mendier sur le coin de la rue. » Nous n’allons pas leur dire: « Désolé, vous ne mangerez pas ce soir » ou « Désolé, vous n'aurez pas de chauffage aujourd'hui. » Ce problème va retomber sur le gouvernement. Il va nous retomber dessus d’une manière ou d’une autre.
Nous pouvons soit nous couvrir les yeux, faire fi du problème et ne rien y faire aujourd’hui, soit transmettre une dette à la prochaine génération, soit devoir faire le choix terrible de payer ou de voir des personnes se trouver dans des situations affreuses.
Ce que nous disons est qu’il est essentiel d’agir maintenant.
Dans le but d’essayer de faire avancer les choses, j'aimerais que nous prenions le temps qu’il nous reste pour parler de ce que nous pouvons faire de plus, que nous mettions de côté les faux arguments et la fausse indignation concernant l’attribution de temps et que nous reconnaissions que nous avons eu amplement de temps pour débattre de cette question. Ce que nous devons faire, c’est voir ce que nous pouvons faire de plus, c’est passer au reste des questions importantes dont la Chambre doit s’occuper et reconnaître que nous n’avons pas tellement de temps pour le faire.
J’ai hâte de passer au vote. J’ai hâte de voir ces mesures mises en oeuvre pour faire en sorte que les Canadiens soient en mesure de prendre la retraite qu’ils méritent après une vie entière passée à travailler.
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Monsieur le Président, c'est un honneur de me joindre au débat sur la présente mesure législative. J'aimerais non seulement passer en revue quelques-uns des problèmes passés et actuels, mais aussi présenter certaines possibilités. J'espère que mes arguments seront entendus et qu'il en découlera un bon débat sur tout ce qui concerne le Régime de pensions du Canada.
Parlons d'abord du gouvernement précédent. Je sais qu'il y a des admirateurs du gouvernement précédent dans la Chambre et je sais qu'il y a des personnes qui n'ont pas aimé son approche. Or, quand un gouvernement choisit une approche, c'est pour une raison précise. Parfois, l'approche découle de l'idéologie du parti. Parfois, elle dépend de la conjoncture. Parfois, elle vise l'intérêt à long terme du pays.
Le Canada est merveilleux, non seulement en raison de son système politique, mais parce que souvent, en tant que Canadiens, on arrive à mettre de côté certains différends pour faire ce qui s'impose. J'espère qu'au cours de la présente législature — peut-être pas dans ce dossier-ci, mais dans d'autres — il sera possible de trouver des terrains d'entente.
Le gouvernement précédent a axé ses efforts sur le régime de pension agréé collectif, un mécanisme qui aurait permis aux gens d'économiser et qui aurait été entièrement transférable partout au pays. Par surcroît, compte tenu de la mise en commun des économies des Canadiens, les coûts du régime auraient été faibles. Les avantages de cette approche sont simples. Les gens ayant de l'argent supplémentaire à placer auraient pu le mettre de côté pour la retraite au lieu de s'en servir pour rembourser une partie de leur hypothèque ou de leurs dettes ou pour l'achat d'une nouvelle maison. En raison de la nature collective du régime, les coûts d'administration auraient été bas. De plus, sa gestion aurait relevé du secteur privé. En cas de décès, le régime aurait également comporté l'avantage évident d'un transfert instantané des prestations d'une personne à son conjoint ou à un membre de sa famille.
L'impossibilité de transférer entièrement le Régime de pensions du Canada représente l'une de ses plus grandes lacunes. Je dirai quelques mots à ce sujet un peu plus avant. Le gouvernement affirme que le régime constitue un investissement et non une taxe, mais je ne partage pas son opinion. Si je place de l'argent dans un compte d'épargne libre d'impôt et que je suis frappé par un autobus demain, mon épouse aura pleinement accès à ces fonds. Contrairement à un régime enregistré d'épargne, le Régime de pensions du Canada n'offre pas cette possibilité.
Revenons au régime de pension agréé collectif. Les provinces de notre magnifique pays ne l'ont pas toutes adopté, même si elles ont toutes reconnu que nous allions donner plus de choix et permettre aux personnes qui le voulaient d'épargner davantage, que les frais seraient moindres et que le régime serait entièrement transférable. Je suis heureux de signaler que la Colombie-Britannique l'a adopté, et je l'en félicite. De nombreuses provinces, notamment l'Ontario, ont cependant choisi une autre voie.
Même si, à la réunion des ministres des Finances, le gouvernement de l'Ontario a souscrit au régime de pension agréé collectif, il a décidé de faire cavalier seul et de créer, uniquement pour la province, un régime de pension entièrement distinct.
Nous avons entendu parler de toutes les difficultés liées aux frais d'administration de ce régime. Nous avons appris que la province avait dépensé des millions de dollars pour essayer de définir le régime, en faire la publicité et quoi encore. Tout cela a été fait en pure perte, parce que nous savons tous ce qui s'est passé. Un régime de pension agréé collectif aurait obtenu une adhésion immédiate, parce que le concept jouissait d'un appui solide de la part du milieu des affaires et de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, qui y était très favorable du fait qu'il permettait à un employeur de contribuer au fonds d'un employé sur une base facultative, contrairement au Régime de pensions du Canada. Or, au lieu de mettre en place un tel régime, l'Ontario a convaincu le nouveau gouvernement libéral, qui l'a écouté, de venir à sa rescousse en préconisant plutôt la bonification du Régime de pensions du Canada.
Je ne m’oppose pas aux pensions, et quiconque prétend le contraire est de mauvaise foi. Il est à l'avantage de tous de faire preuve de la même justesse dans les faits. Selon moi, dire qu’un conservateur s’oppose aux pensions, parce qu’il soulève des préoccupations légitimes quant au processus suivi par le gouvernement, n'apporte rien à la Chambre.
Revenons à l’Ontario. Une entente a été conclue. Le gouvernement en a fait la promotion et les provinces y ont adhéré, pour une foule de raisons. Je n’adresserai aucun reproche à qui que ce soit à ce sujet. Cependant, je crois que lorsqu'un député, quel que soit son parti, rapporte les inquiétudes de ses concitoyens, il est important que nous reconnaissions qu'il a peut-être raison. Nous avons entendu des députés dire que nous voulions torpiller le projet de loi. Nous tenons simplement à être entendus.
En fait, j’aimerais souligner que plusieurs députés libéraux ont pris la parole aujourd’hui pour demander que ce projet de loi soit renvoyé au comité. Il a déjà été renvoyé au comité des finances depuis quelques jours. Nous en avons commencé l’étude préalable. Elle est en cours depuis quelques jours.
Pourquoi retirer le droit de parole aux députés qui ne siègent pas à ce comité? Plus tôt, le député d’en face a mentionné que nous ne disposons que d’un temps limité. Je suis d’accord, mais il s’agit d’un projet de loi imposant et j’espère être en mesure de souligner quelques améliorations que nous pourrions y apporter.
Voilà pourquoi nous sommes ici aujourd’hui. Je répète que nous sommes saisis d’un projet de loi qui présente plusieurs lacunes. Commençons par les prestations du survivant. Malheureusement, le gouvernement a choisi de ne rien changer aux prestations de survivant. Dans ma circonscription, de nombreux époux — les membres d'une équipe, en somme — ont eu la chance d’épargner, chacun, une bonne somme d’argent et de toujours cotiser au maximum alloué.
Malheureusement, la vie leur réservait autre chose. Au lieu d’écouler leurs vieux jours sous le soleil de l’Okanagan, l’un des deux est mort d’une maladie ou d’une autre cause. Le conjoint survivant — étrangement, dans ma circonscription, j’ai surtout discuté avec des hommes — ne recevra aucune prestation de survivant, car il recevait déjà la prestation maximale du Régime des pensions du Canada, puisqu’il avait versé le maximum de ses contributions.
Qu’est-ce que cela signifie? Tout l’argent qui est mis de côté, en vue d’être versé à leur famille, ne leur reviendra pas si le conjoint a aussi atteint le maximum de prestations. Tous les gens ne se retrouvent pas dans la même situation. Je connais quelqu’un qui a dû vendre la maison où le couple avait prévu de vivre ensemble. Ils avaient les moyens de garder leur maison et de payer l'impôt foncier parce qu'ils avaient, chacun, un bon revenu, en plus des prestations du Régime des pensions du Canada.
Le nouveau projet de loi du gouvernement ne propose pas de solution à ce problème. J’espère vraiment que nous serons en mesure de trouver une manière de l’évaluer à la Chambre. Je crois que cela conviendrait. L’étude en comité serait peut-être la solution optimale. Il faut le faire, selon moi.
Deuxièmement, la professeure Tammy Schirle, de l’Université Wilfrid Laurier, nous a aussi dit que la prestation fiscale pour le revenu de travail présentait un problème de transparence et de reddition de compte.
Cette mesure législative sur le RPC renferme une disposition qui permet à une personne à faible revenu d'utiliser la prestation fiscale pour revenu de travail afin de contrebalancer ses cotisations. Elle a dit que cette formule pourrait peut-être se faire autrement. En fait, cela crée une certaine inégalité entre les sexes dans la façon dont on peut faire la demande, car un seul conjoint d'un ménage à deux revenus peut en bénéficier.
Il y aura donc des négociations. Au lieu de traiter les gens sur une base individuelle, comme tous ceux qui cotisent au RPC — je verse mes propres cotisations et, quand elle travaillait, ma femme versait les siennes — il les traite ensemble, et on doit négocier, ce qui crée une inégalité entre les sexes.
Il n’y a pas non plus de reddition de comptes, comme lorsque la personne peut voir clairement combien elle cotise et combien elle reçoit. Comme le remboursement de la TPS pour les travailleurs à faible revenu, qui est versé régulièrement, il serait préférable de pouvoir redonner aux gens leurs cotisations plus régulièrement, plutôt qu'une fois l'an comme maintenant.
Enfin, personne ici — à moins que quelqu'un puisse le démontrer — ne s’attendait à ce qu’en 2008 il y ait une crise financière qui conduirait à une forte récession. Les économistes, y compris les économistes de notre propre gouvernement, n'étaient pas préparés et ont dû prendre beaucoup de décisions au fur et à mesure. Heureusement, nous avions à notre tête de vrais dirigeants qui ont compris comment affronter la tempête. Notre pays a pu sortir rapidement de cette récession.
Cependant, le passé n'est pas nécessairement garant de l'avenir. Si nous ne pouvons pas prédire ce genre de choses, il faudrait peut-être que le envisage une méthode dans le cadre du projet de loi qui permettrait, si suffisamment de provinces le demandaient — six provinces et territoires sur les dix qui contribuent et représentant les deux tiers de la population —, de reporter ou même de faire une pause.
Lorsqu’on rencontre des difficultés dans le feu de l’action, il vaut mieux savoir que nous avons des choix et une souplesse d’action.
J'espère avoir pu présenter non seulement certains des problèmes, mais aussi certaines des possibilités que les députés des deux côtés peuvent étudier, et j'espère que cela permettra un meilleur débat.
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Monsieur le Président, je remercie mes collègues de me donner cette occasion de prendre la parole. Bien honnêtement, depuis mon entrée en fonction il y a une douzaine d’années, je dois dire que c'est un des principaux sujets, sinon le principal, dont il est question dans mes bureaux de circonscription. J’en ai deux dans ma circonscription de Terre-Neuve-et-Labrador: un à Gander et l’autre à Grand Falls-Windsor. Auparavant, j’en avais un à Bonavista, qui faisait partie de mon ancienne circonscription. Sans aucun doute, la pauvreté des aînés est l’un des plus grands problèmes que j’aie connus. Chaque année, des aînés m’appellent pour savoir quelle sera l’augmentation pour l’année, comment s’applique la formule, quel sera le montant de leur Supplément de revenu garanti, et quel effet cela aura sur leur droit de recevoir la carte de médicaments de la province, parce que les médicaments représentent l’une des principales dépenses des aînés, peu importe où ils vivent, comme les députés le savent.
Nous avons ce débat, où nous parlons de notre espoir d’accroître la sécurité du revenu des aînés. À cette fin, nous avons parlé aux provinces, comme il faut le faire dans un secteur de compétence partagée. Le 20 juin dernier, nous en sommes arrivés à un compromis pour l’ensemble du pays, un compromis qui nous permet de majorer ce niveau d’aide pour nos aînés. Les Canadiens ont trois principales façons d’épargner au moyen de mesures fiscales et d'autres mesures du genre. La première est le RPC, dont nous débattons aujourd’hui. Nous avons aussi plusieurs outils qui nous permettent de réduire l'impôt que nous payons, par exemple, des allégements fiscaux pour l’achat d’une maison, de même que les régimes enregistrés d’épargne-retraite et les régimes de pension agréés, qui nous donnent droit à des réductions d'impôt lorsque nous y plaçons volontairement notre argent. Enfin, il y a les autres outils pour épargner pour la retraite, comme la valeur du logement, la valeur des biens mobiliers, ainsi de suite.
Revenons maintenant à ce dont nous parlons aujourd’hui, c'est-à-dire le Régime de pensions du Canada et l’augmentation des cotisations, que de nombreux intervenants ont mentionnée à la Chambre. C’est vrai que les cotisations augmenteront, mais il faut aussi penser à tous les bienfaits qui en découleront. Les données relatives à différents scénarios ont été analysées, et ce qu'il ressort de cette analyse, c'est que, idéalement, tout aîné à la retraite devrait pouvoir compter sur un revenu correspondant à 60 % de ce qu'il gagnait avant de prendre sa retraite. Même si le projet de loi ne permettrait pas à tous les aînés d'atteindre cet objectif à lui seul, il contribuerait certainement pour beaucoup à atténuer les difficultés que vivent un grand nombre d’entre eux.
Ces difficultés sont la raison d'une bonne part des nombreux appels que je reçois à mon bureau. Un grand nombre d'entre eux concernent la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti qui en découle. Nous pourrons y revenir un autre jour, dans le cadre d'un autre projet de loi, mais entretemps, ce qui me réjouit, c’est qu'une fois la période de transition de sept ans passée, le projet de loi donnerait lieu à une augmentation qui m’apparaît considérable pour le Canadien moyen, le Canadien moyen pauvre, qui gagne moins de 30 000 $ par an, voire pas même 20 000 $ si nous tenons compte des autres aspects de cette mesure législative. J’y reviendrai dans un instant.
Le projet de loi profiterait également à une foule de jeunes, qui n'en sont même encore rendus à penser à la retraite. De nombreux milléniaux ne pensent pas à la retraite, mais ils sauraient dorénavant qu’ils auront droit à une prestation de retraite bonifiée, après la période de mise en oeuvre progressive sur sept ans. J’ai mentionné qu'au cours des cinq premières années, l'accent serait mis sur le revenu de remplacement, par une hausse du taux de cotisation. Cette hausse est importante, parce que c'est ce qui permettrait de faire en sorte que les prestations puissent remplacer un tiers du revenu d'avant la retraite plutôt qu’un quart, comme c'est la cas à l’heure actuelle. C’est un investissement important pour nous tous, employeurs, employés et gouvernement.
Dans les deux dernières années de cette période de sept ans, soit en 2023-2025, le maximum des gains ouvrant droit à pension augmenterait d’environ 14 %, ce qui est aussi considérable, surtout pour la classe moyenne. Les gains admissibles atteindraient alors environ 83 000 $; c’est très élevé, compte tenu du fait qu’ils se chiffrent actuellement à un peu plus de 50 000 $.
Essentiellement, au cours des 10 dernières années, les prix ont augmenté considérablement dans de nombreux secteurs. Je pense aux nombreux secteurs, à Terre-Neuve-et-Labrador, où les aînés sont le plus durement touchés, comme les prix de l’énergie, ainsi que les médicaments, dont j’ai parlé précédemment. Les frais de déplacement dans les régions rurales sont aussi substantiels. De nombreux aînés vivent dans leur maison, et les factures d’énergie qu’ils ont à payer sont très élevées. Malgré la faible baisse des prix de l’énergie ces derniers temps, les dépenses à ce chapitre représentent encore une partie considérable de leur budget. Nombre d’entre eux sont forcés d’abandonner leur maison, non pas parce qu’ils sont incapables de s’occuper d’eux-mêmes, mais parce qu’ils ne peuvent plus se permettre d’y habiter.
Ces personnes sont nombreuses à ne pas pouvoir compter sur un régime de pension de l'employeur. Beaucoup de gens de 60 à 65 ans toucheront des prestations de retraite qu’ils ont accumulées dans le cadre de régimes à prestations déterminées, qui contribuent dans une large mesure à remplacer le revenu, même au-delà de 60 %. Toutefois, dans ce cas-ci, je me permettrai de parler de ma famille.
Mon père a travaillé pendant plus de 40 ans dans une usine de papier. Grâce au bon travail de son syndicat, il a été en mesure de contribuer à un régime à prestations déterminées. Il a donc commencé à toucher des prestations de la Sécurité de la vieillesse du gouvernement à l’âge de 65 ans, et il a également pu bénéficier du généreux régime de prestations déterminées de l’entreprise pour laquelle il avait travaillé. Il s’agissait d’Abitibi-Consolidated, une usine de papier du centre de Terre-Neuve, qui n’existe malheureusement plus. Grâce au travail du syndicat, la Fraternité internationale des ouvriers en électricité, les employés ont pu négocier un régime de retraite généreux.
Jetons maintenant un coup d’œil sur la main-d’œuvre d’aujourd’hui. Il n’y a pas beaucoup de jeunes qui sont en mesure de travailler au même endroit pendant plus de 40 ans. On parle d’un bassin de personnes très restreint. Ce qui importe, dans ce cas, c’est qu’ils ne peuvent pas profiter d’un régime à prestations déterminées parce qu’ils passent d’un endroit à un autre et d’un emploi à un autre. Autrement dit, le régime de retraite de mon père était généreux uniquement parce qu’il y a contribué pendant 40 ans. S’il avait changé constamment d’emploi, il aurait perdu cela, simplement parce que ce régime n’était pas transférable. La transférabilité va poser un problème majeur au cours des 20 à 30 prochaines années.
L’élément clé est que le RPC est transférable à 100 %, peu importe où on se trouve au Canada. C’est pourquoi nous devons augmenter les prestations pour ceux qui en ont besoin, ne serait-ce que pour leur permettre de s’approcher de leur rêve de remplacer 60 % du revenu qu’ils avaient avant la retraite. Nous souhaitons nous rapprocher de cet objectif au cours de cette période de sept ans. Oui, les cotisations vont augmenter pour les employés et les employeurs, et nous avons tous accepté cela. C’est certainement mon cas. Toutefois, lorsqu’il s’agit des prestations dont nous parlons ici, nous tentons de faire en sorte qu’elles soient suffisantes pour ceux qui en auront besoin au moment de prendre leur retraite.
Pour en revenir à l’exemple, beaucoup de personnes passeront d’un emploi à l’autre. Certaines d’entre elles ont des épargnes transférables: une myriade de REER ou de RPA ou d’autres choses du genre, des FERR par exemple. Toutefois, de nombreuses personnes n’en ont pas. C’est une façon pour nous de fixer un seuil de revenu pour les Canadiens au moment de la retraite, non pas à 67 ans, mais à 65 ans.
J’ai bien hâte que ce projet de loi soit renvoyé au comité, puis d’étudier les amendements au fur et à mesure qu'il avancera dans le processus. Je tiens à féliciter les provinces du rôle qu'elles ont joué dans tout cela. Elles ont fait beaucoup de chemin pour nous aider à créer un projet de loi qui, selon nous, contribuera à réduire la pauvreté parmi les aînés. Encore une fois, c’est le principal problème dans ma circonscription et je ne suis pas le seul dans cette situation. Il y a de nombreuses personnes, surtout dans des circonscriptions rurales, pour qui le prix des biens essentiels est maintenant bien trop élevé.
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Monsieur le Président, c’est un privilège pour moi aujourd’hui de prendre la parole au sujet d’une mesure législative très importante, le projet de loi , et de la sécurité des gens au Canada lorsqu’ils prennent leur retraite.
J’aimerais faire quelques observations préliminaires. Je fais écho aux propos de ma collègue de , qui, à son arrivée à la Chambre en tant que députée nouvellement élue, espérait y trouver un nouvel esprit de collaboration et de coopération. Nous souhaitions beaucoup que les choses changent. Je veux donc signaler ma déception concernant le choix du gouvernement d’aller de l’avant avec l’attribution de temps. Je partage cette déception avec les collègues de ce côté-ci de la Chambre qui, contrairement à moi, ne pourront pas faire valoir leurs points de vue et présenter leurs observations aujourd’hui.
Comme je l’ai mentionné, je suis honorée de pouvoir parler du projet de loi , qui modifiera le Régime de pensions du Canada, en vue d’intégrer les ententes récentes que le gouvernement a pu conclure avec les provinces pour le bonifier.
Même si l'effet des changements ne se fera pas sentir avant de nombreuses années, soit 49 ans, cette bonification est une première étape très importante pour améliorer la retraite des jeunes Canadiens. Je tiens à saluer et à féliciter les nombreux groupes de citoyens, en particulier les syndicats, qui ont travaillé longtemps et avec acharnement afin de jeter les bases essentielles d'une entente sur cette bonification.
Grâce à cette mesure, qui demeure importante, même si elle ne sera pleinement mise en oeuvre que dans bien des années, le pourcentage du revenu avant la retraite remplacé par le RPC sera haussé, passant de 25 %, soit le taux actuel, à 33 %. Les néo-démocrates ont longtemps travaillé fort pour que des améliorations soient apportées aux nombreux éléments de notre filet de sécurité sociale, y compris le Régime de pensions du Canada et les suppléments de revenus offerts par la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti.
Comme je l'ai souligné dans certaines de mes questions, pour un grand nombre de Canadiens, la crise de la sécurité de la retraite a atteint un niveau sans précédent. Cette crise, aggravée par certaines politiques du gouvernement précédent, a atteint un seuil critique, puisque de nombreuses personnes ne peuvent plus espérer prendre leur retraite. Ce qu'on appelait autrefois une retraite dorée n'est plus à portée de main.
Le problème vient en grande partie du fait que 6 travailleurs canadiens sur 10 n'ont plus de régime de retraite auprès de leur employeur. Je vais vous révéler quelque chose qu'on tient généralement secret: mon âge. J'ai 53 ans. Mon père faisait partie de l'un des premiers groupes d'employés embauchés par une très grande entreprise internationale qui offrait un régime de retraite. Alors que la carrière de mon père tirait à sa fin, l'entreprise où il travaillait a été rachetée par une autre, et il a perdu son régime de retraite à prestations déterminées. Mes parents ont attendu la retraite avec impatience, comme beaucoup d'autres. Mais comme l'a dit le député d'en face, ils ont dû prendre, en matière de rentes de retraite, beaucoup plus de risques que ses parents et plusieurs de ses prédécesseurs. Les jeunes générations connaissent une situation encore plus précaire au chapitre du travail et de la retraite, ce qui pourrait les empêcher d'obtenir ce dont ils ont besoin pour une retraite saine et sûre.
Pendant la campagne, les libéraux ont promis de bonifier le RPC. Nous sommes heureux qu'ils tiennent promesse. J'aurais quelques observations à ajouter.
J’aimerais saluer mon collègue de . Il a fait ce que tout bon député aurait fait, il a fait ses recherches et étudié le projet de loi pour que nous puissions en discuter avant de l’envoyer au comité. Il y a trouvé des lacunes. Je pensais que le gouvernement serait très impatient d’en entendre parler et qu’il voudrait y remédier illico presto. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous insistons pour continuer à débattre de cette mesure. Nous aimerions entendre le gouvernement dire qu’il a l’intention de remédier aux lacunes. D'entendre dire que le renvoi du projet de loi au comité permettra de régler tous les problèmes ne me rassure pas du tout, pas plus que cela ne permet à mes électeurs — les femmes et les personnes handicapées en particulier — d’avoir la tranquillité d’esprit qu’ils pensaient avoir à la retraite.
Ce que je veux dire, en fait, c’est que les changements proposés pour améliorer le Régime de pensions du Canada ne prévoient pas les mêmes augmentations pour les femmes et les personnes handicapées. Même si on sait qu'une mesure législative pour corriger cette injustice avait été présentée du temps du premier ministre Pierre Elliot Trudeau, elle n’a pas été incluse dans cette modification du Régime de pensions du Canada. Les députés de ce côté-ci de la Chambre et mes collègues n’ont jamais cessé de revenir à la charge, tant à la période des questions que dans le cadre du débat, pour demander au gouvernement de dire s’il s’agissait d’une omission à laquelle il avait l’intention de remédier, ou, si ce n’en était pas une, pourquoi cette rectification n’était pas incluse.
Évidemment, si ce n’était pas une omission, je m’interroge sur la sincérité du gouvernement quand il déclarait vouloir corriger certaines injustices et certains problèmes, surtout en ce qui concerne la pension des deux groupes les plus vulnérables, c’est à-dire les personnes qui vivent avec des prestations d’invalidité et les femmes qui, parce qu’elles sont le principal parent à s’occuper des enfants, ont dû quitter le marché du travail et n’ont pas contribué au Régime de pensions du Canada. D’après ce que nous pouvons voir et ce que nous savons, et aussi d’après les recherches de mon collègue, ces personnes ne bénéficieront pas de la même augmentation que les autres. Voilà une raison de poursuivre le débat.
Je crois comprendre que récemment, en l'espace d’un mois, le gouvernement a fait un travail remarquable en réunissant les provinces et en obtenant un accord. Cependant, quand on fait les choses à la hâte, il arrive parfois qu'on néglige certains éléments. J’espère donc que dans leur empressement, les libéraux ont tout simplement négligé cet aspect et qu’ils vont s'employer à remédier à cette injustice, parce que c’est extrêmement important pour moi.
Lorsque je faisais campagne pour devenir député de Saskatoon-Ouest, une des grandes questions qui revenaient sans cesse était celle du revenu et de l’abordabilité du logement. Pour les personnes âgées, la plus grande préoccupation était d’avoir les moyens de se payer un logement, et si elles avaient la chance d’y arriver, elles n’avaient plus d’argent pour acheter des médicaments.
Le revenu à la retraite, et tout particulièrement celui des femmes et des personnes qui ont vécu avec un revenu limité en raison d’une incapacité, est extrêmement important pour moi. Je tiens à en parler aujourd’hui et à porter encore la question à l’attention du gouvernement. Ce serait bien d’entendre, pour de bon, le gouvernement affirmer qu’il a un plan pour mettre fin à cette injustice, au lieu de seulement nous dire que tout ira bien et que nous en parlerons en comité; ce serait bien de l’entendre dire qu’il s’occupera du problème, qu’il continuera à en parler — ou qu’il arrêtera d'en parler, j’imagine — pour que nous puissions le régler.
C’est donc pour moi un honneur de parler de cette question. Je veux féliciter mon collègue qui a porté à notre attention ces deux points qui créent une injustice dans le projet de loi.
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Monsieur le Président, tout d’abord, je désire remercier le gouvernement du Canada de prendre l’initiative d’élargir le RPC. Ce n’est pas une mince tâche d’amener les provinces qui comptent pour les deux tiers de la population canadienne à accepter des améliorations au RPC. Les gouvernements provinciaux en cause représentent tous les partis, le Parti libéral, le NPD et le Parti conservateur; l’élargissement du Régime de pension du Canada constitue donc une solution très canadienne qui est non seulement importante, mais aussi très nécessaire.
Nous savons qu’aujourd’hui une famille sur quatre, ou 1,1 million de personnes, qui approche de la retraite risque de ne pas avoir assez d’économies pour la retraite. Les familles de la classe moyenne qui n’ont pas de régimes de pension d’un employeur risquent tout particulièrement de ne pas économiser assez pour la retraite, et le tiers de ces familles risquent de manquer de ressources à ce moment-là.
Pour corriger le problème, une entente sans précédent a été conclue avec les provinces en juin afin d’apporter des changements importants au RPC. Ces changements entreraient en vigueur graduellement sur une période de sept ans, à partir de 2019. Une fois pleinement en vigueur, les améliorations apportées au RPC augmenteraient la prestation maximale de retraite d’environ 50 %. Les prestations améliorées s’accumuleraient graduellement à mesure que les travailleurs cotiseraient à un RPC amélioré; cette augmentation des prestations serait financée par une augmentation modeste des cotisations annuelles faites au RPC au cours d’une période de sept ans commençant en 2019.
J’aimerais rappeler à la Chambre que nos taux de cotisation sont beaucoup plus faibles que ceux d’autres pays qui ont des régimes de pension publics. En fait, le taux de cotisation au RPC est d’environ la moitié du taux moyen en vigueur dans les 25 pays de l’OCDE qui ont des régimes de pension publics. Cette situation ne changera pas une fois que le RPC aura été bonifié.
Qu’est-ce que cela signifie pour les Canadiens en définitive?
Les jeunes travailleurs qui ont dans la vingtaine ou les travailleurs qui approchent de la retraite profiteraient tous d’un RPC amélioré. Pour les jeunes qui sont au début de la vingtaine et qui commencent à travailler, les nouvelles mesures seraient très bénéfiques au moment de la retraite. En payant leur part des cotisations au RPC, auquel leur employeur verse une somme équivalente, ils se prépareraient une retraite sûre.
Les augmentations modestes des cotisations seraient étalées sur une période de sept ans. Ainsi, le travailleur qui tire un revenu constant de 50 000 $ contribuerait 70 $ de plus par année, ou 6 $ par mois, en 2019. À la fin de la période, ce travailleur versera 475 $ par année, soit 40 $ par mois. Avec un Régime de pension du Canada renforcé, les travailleurs recevraient de meilleures prestations de retraite, entre un quart et un tiers de plus des gains admissibles. Par exemple, les gens qui font 50 000 $ par année pendant leur vie active recevraient environ 16 000 $ par année de pension au lieu de 12 000 $ comme c'est le cas aujourd’hui. C’est donc 4 000 $ de plus par année dans leurs poches.
De plus, l'amélioration du régime comprendrait une hausse de 14 % du revenu admissible maximal en 2025.
Je sais que certains sont préoccupés par l’augmentation des cotisations et les répercussions sur leur chèque de paye. Nous y avons réfléchi et nous avons conçu un programme de mise en œuvre graduelle. Ainsi, les cotisations augmenteraient modestement au cours de la période de mise en œuvre de sept ans. Nous avons également pensé aux employeurs. Nous avons expressément conçu un processus très graduel dans le but de réduire au minimum les répercussions et de permettre aux employés et aux employeurs de s’adapter aux changements.
La bonne nouvelle, c’est que nos jeunes travailleurs profiteraient de la plus grande augmentation des prestations à leur retraite. En fait, nous savons que les jeunes en général ont de la difficulté à épargner. Beaucoup occupent des emplois n'offrant aucun régime de retraite, ce qui les oblige à épargner eux-mêmes pour leur retraite.
De plus, c'est une déduction d’impôt, et non un crédit d’impôt, qui serait accordée à la portion cotisation de l’employé du RPC bonifié. Ainsi, les nouvelles cotisations au RPC n’augmenteront pas le coût de l'épargne.
Les travailleurs qui sont au milieu de leur carrière ou qui approchent de l'âge de la retraite bénéficieront eux aussi du RPC bonifié, car les cotisations supplémentaires effectuées à partir de 2019 contribueront à augmenter leurs prestations de retraite.
S’agissant du travailleur à faible revenu qui s’inquiète de l’effet sur son chèque de paie de l’augmentation des cotisations au RPC, voici comment le RPC bonifié va lui être bénéfique. D’emblée, je tiens à assurer à mes collègues et aux travailleurs à faible revenu de tout le Canada que le RPC bonifié va être bénéfique à tous les travailleurs, y compris les gagne-petit.
Afin que les cotisations complémentaires ne représentent pas un fardeau excessif pour les travailleurs à faible revenu qui sont admissibles, le gouvernement va également bonifier la prestation fiscale pour le revenu de travail, ce qui permettra de compenser à peu près l’augmentation des cotisations au RPC pour les travailleurs à faible revenu qui sont admissibles.
Grâce à cette bonification, l’augmentation des cotisations n’aura aucun impact sur le revenu disponible. Lorsque la personne prendra sa retraite, elle touchera également une prestation plus importante. Au final, les gens qui travaillent au Canada, qui cotisent au RPC et qui ont l’intention de prendre leur retraite après 2019 toucheront, au moment de leur retraite, des prestations plus importantes du RPC.
Dans ma circonscription, Brampton-Est, les électeurs m’appellent constamment pour me parler des difficultés auxquelles ils doivent faire face. Souvent, ce sont des jeunes Canadiens qui ont du mal à trouver un emploi stable et permanent, avec un bon régime de pensions. C’est de plus en plus rare. Il y a aussi des jeunes couples et des familles qui pensent à leur retraite et qui craignent de ne pas pouvoir mettre suffisamment d’argent de côté. Cela me préoccupe et cela devrait préoccuper tous les députés.
L’Association canadienne des individus retraités estime qu’environ 600 000 personnes âgées vivent dans la pauvreté au Canada. C’est plus que la population de Brampton. Franchement, c’est inacceptable.
Notre gouvernement est en train de prendre des mesures pour qu’à l’avenir, aucune personne âgée ne vive dans la pauvreté. Nous avons commencé par ramener à 65 ans l’âge d’admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et par augmenter le Supplément de revenu garanti de 10 %, soit près de 1 000 $ par an par bénéficiaire du SRG, mesure qui s’adresse tout particulièrement aux personnes âgées à faible revenu qui vivent seules.
Ce n’est toutefois pas suffisant. Des associations comme CARP réclament une bonification du RPC depuis des années, et il est temps que le gouvernement agisse. Nous sommes convaincus que c’est une solution gagnant-gagnant. J’invite mes collègues à appuyer ce projet de loi sur un RPC bonifié, qui permettra d’offrir aux Canadiens une retraite sûre.