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Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci chers collègues et amis.
Mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi , lance un appel en faveur d'une stratégie nationale sur l'élimination sécuritaire des lampes contenant du mercure. Le projet de loi C-238 invite la ministre de l'Environnement et du Changement climatique à travailler de concert avec les provinces et les territoires à l'élaboration d'une stratégie nationale pour l'élimination sécuritaire et écologiquement rationnelle des lampes contenant du mercure.
Nous savons que le mercure est dangereux et qu'il est très toxique. C'est un élément qui cause plusieurs problèmes de santé, des malformations congénitales, et même la mort. Nous conseillons aux Canadiens qui brisent une ampoule contenant du mercure de sortir de la pièce où ils se trouvent, mais depuis des années, nous n'avons pratiquement rien fait pour protéger les Canadiens contre les ampoules contenant du mercure qui sont jetées dans les sites d'enfouissement et qui contaminent chaque jour nos sols et nos cours d'eau.
Afin de mieux refléter l'intention environnementale du projet de loi, et comme complément au Code de pratique proposé concernant la gestion écologiquement rationnelle des lampes au mercure en fin de vie utile, je propose un amendement immédiat. J'aimerais modifier le titre du projet de loi à « Loi concernant l'élaboration d'une stratégie nationale sur l'élimination sûre et écologique des lampes contenant du mercure ». Madame la présidente, je crois que ce titre traduit mieux la prudence de notre démarche et la nature de ce projet de loi, ainsi que l'importance de considérer la mesure législative sous l'angle de l'environnement, comme nous l'avons signalé maintes fois devant ce comité.
Quand le gouvernement précédent a adopté des mesures en vue d'interdire l'utilisation des ampoules à incandescence et de promouvoir l'utilisation d'ampoules fluocompactes efficaces, il a toujours été supposé qu'un règlement sur leur élimination sûre suivrait. En 2014, Statistique Canada rapportait que les trois quarts des Canadiens utilisaient des ampoules fluocompactes éconergétiques. Comme un si grand nombre de Canadiens utilisent ces ampoules, nous devons faire en sorte qu'elles soient éliminées de façon sûre.
Je signalerai que ce projet de loi ne vise pas à interdire les ampoules fluorescentes, mais bien à faire en sorte que les Canadiens puissent les éliminer de manière sûre et écologique. Quand nous instaurons ou quand nous faisons la promotion d'un nouveau produit, nous devons tenir compte du cycle de vie au complet.
L'idée à l'origine du projet de loi remonte à 2012. Il y a eu un remaniement des districts à l'époque où j'étais conseiller municipal, et je suis soudainement devenu le représentant du parc industriel de Burnside. En visitant des entreprises locales pour apprendre à mieux connaître l'activité commerciale dans le parc, j'ai découvert une installation de recyclage d'ampoules fluorescentes très innovatrice, Dan-x Recycling. Cette installation a la capacité de recycler les ampoules contenant du mercure d'une manière entièrement sûre pour l'environnement. Au cours de ma tournée, j'ai demandé quels étaient les règlements ou les lignes directrices concernant les ampoules au mercure en fin de vie utile, et j'ai été abasourdi de constater qu'il n'y en avait pas. Il avait toujours été envisagé d'en adopter, sans jamais que cela aboutisse. À partir de ce moment, j'ai commencé à travailler à l'échelon municipal pour au moins acheminer les ampoules utilisées dans les immeubles appartenant à la ville vers une installation d'élimination écologiquement rationnelle.
Les Canadiens investissent des centaines de millions de dollars dans les sites d'enfouissement municipaux, partout au pays. Ces ampoules sont des produits recyclables de grande valeur, et elles doivent être acheminées de manière écologique. C'est de là que le projet de loi m'a été inspiré.
Des installations de recyclage des ampoules comme celle de la circonscription de Dartmouth-Cole Harbour, tout en procurant des emplois à des Canadiens, offrent un service précieux pour l'environnement, et c'est l'avantage de l'économie propre. C'est là que les coûts sont récupérés, que l'industrie croît, et que notre environnement reçoit la protection nécessaire.
Comme vous tous, j'aimerais léguer une planète en bon état à mes enfants et à mes petits-enfants. C'est pour les Canadiens et pour les générations futures que nous devons dès maintenant adopter une stratégie. Nous avons l'occasion de faire preuve de leadership et de travailler avec tous les ordres de gouvernement pour améliorer la vie des Canadiens.
Je sais que certaines personnes vont mettre l'accent sur les coûts d'une consultation concernant une stratégie nationale ou sa mise en oeuvre, mais nous ne devons jamais oublier que l'inaction coûte encore plus cher.
Notre collègue Nathan Cullen, qui faisait autrefois partie de notre Comité, a expliqué avec éloquence, au sujet du projet de loi, que:
... si l'on prend en compte l'ensemble des coûts, les municipalités et les provinces paient déjà pour tenter de régler les problèmes relatifs aux produits toxiques comme le mercure. Les consommateurs et les Canadiens en paient directement le prix dans le système de soins de santé.
Le Conseil canadien des ministres de l'Environnement a rapporté que les ampoules jetées, qu'elles soient brisées ou intactes, équivalent chaque année à 1 050 kilogrammes de mercure jetés dans les sites d'enfouissement canadiens. Gardez à l'esprit qu'il ne faut que 0,5 milligramme de mercure pour polluer 180 tonnes d'eau.
L'assainissement des sols contaminés au mercure coûte une fortune, et c'est pourquoi nous devons éviter à tout prix ce type de contamination.
Je me rappelle, à l'époque où j'étais conseiller municipal, ce que nous ressentions quand d'autres ordres de gouvernement nous imposaient des coûts et des tracasseries administratives. Par suite de consultations auprès de collègues et d'intervenants, et d'observations présentées à la Chambre des communes à la lecture de ce projet de loi, j'ai trouvé une mesure qui doit être modifiée et retirée du texte législatif.
Notre collègue conservateur, M. Dreeshen, de Red Deer–Mountain View, a parlé du mécanisme de présentation de rapports dans la version initiale du projet de loi. Il a décrit comment ce mécanisme, dans son application aux provinces, entraînerait des retards et des coûts inutiles. Je suis plutôt d'accord sur ce point, et j'ai préparé une modification à ce sujet. J'estime que c'est le processus de consultation qui permettra de déterminer les caractéristiques, les règlements ou les normes de la présentation de rapports. Une paperasserie trop lourde pourrait nuire indûment aux gouvernements touchés par ce projet de loi.
Je dois souligner que certaines provinces sont des chefs de file de l'élimination sûre des ampoules contenant du mercure. Partout au pays, de très bonnes mesures sont déjà en place. La Colombie-Britannique, grâce à son programme de sensibilisation LightRecycle, achemine désormais 74 % de toutes les ampoules au mercure vendues dans la province vers des installations où elles sont éliminées en toute sûreté. Pour bien mettre ce résultat en contexte, soulignons que ce pourcentage n'était que de 10 % en 2010. Imaginez les résultats que nous pourrons obtenir grâce à une stratégie nationale, au lieu de l'approche fragmentée que nous observons actuellement dans l'ensemble du pays.
Le rayonnement et la sensibilisation du public sont au coeur du projet de loi . M. Cullen a parlé devant la Chambre de l'importance de l'éducation et de la sensibilisation à l'élimination sûre de ces ampoules. Je crois qu'il a frappé dans le mille quand il a déclaré :
... changer la façon dont nous recyclons et utilisons les produits, mais il est aussi essentiel que les consommateurs comprennent parfaitement le programme que nous tentons de mettre sur pied et qu'ils y participent pleinement.
C'est une autre raison pour laquelle une approche fragmentée ne fonctionne pas, et est aussi dangereuse pour les Canadiens. Le mercure a la capacité de voyager sur de longues distances. Cela signifie que d'un point de vue théorique, le mercure déposé dans un site d'enfouissement de Halifax pourrait se déplacer ailleurs, peut-être dans le Nord canadien. Nous devons faire preuve d'un véritable leadership en matière d'environnement et toujours protéger les Canadiens. Il nous incombe également de mobiliser et de consulter comme il se doit les gouvernements et les intervenants pertinents et intéressés dans la mesure du possible.
Après avoir écouté à la Chambre des collègues comme M. Fast et M. Cullen parler du projet de loi , j'aimerais modifier, renforcer et lancer le processus de consultation entourant la stratégie. Il est important que l'ensemble des gouvernements, des personnes et des organisations pertinents et intéressés participent à cette consultation. Nous devons inclure nos partenaires des autres ordres de gouvernement afin de veiller qu'ils s'approprient cette initiative, à l'instar du gouvernement fédéral. Nous en ferons un solide effort de collaboration qui inclura tous les groupes autochtones, les gouvernements, les intervenants ou les citoyens intéressés, pour faire en sorte que la stratégie adoptée soit la meilleure qui soit pour tous les Canadiens.
Il convient encore une fois de signaler que je ne suis pas ici pour dire quoi faire, ou comment le faire, aux provinces, aux territoires ou aux municipalités. Nous pourrions discuter ici de ce que pourrait être ou de ce que devrait être cette stratégie, mais nous ne sommes pas les seuls à décider. Il est important pour moi que le projet de loi n'impose pas d'exigences aux gouvernements des territoires et des provinces. Le projet de loi C-238 s'ajoute en complément à l'intime conviction de notre gouvernement que protection de l'environnement et solidité de l'économie vont de pair. Nous l'avons maintes fois entendu, encore récemment de la bouche de M. Fast, qui faisait écho aux propos de la ministre de l'Environnement.
Le moment est venu d'assumer nos responsabilités et de protéger les Canadiens contre cette pollution inutile. Nous devons collaborer avec tous les ordres de gouvernement, les intervenants et les Canadiens intéressés afin d'élaborer une stratégie nationale solide pour l'élimination sûre et écologiquement rationnelle des lampes au mercure. Seule la collaboration nous permettra de léguer un monde meilleur aux générations futures.
Je tiens encore une fois à vous remercier, madame la présidente.
Je vous remercie, chers collègues et amis de ce comité, de m'avoir écouté aujourd'hui.
Je serai ravi de discuter avec vous du projet de loi .
Merci beaucoup.
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Merci et je vous fais l'accolade pour la question.
Des voix: Oh, oh!
M. Darren Fisher: C'est ainsi que nous recevons des accolades à tout moment.
Merci beaucoup de votre question. Comme je l'ai dit dans mes notes, un remaniement des districts a eu lieu dans la municipalité régionale de Halifax en 2012, et je suis devenu le représentant du parc industriel de Burnside. Évidemment, d'un point de vue politique, un secteur où personne ne vit ne donne aucun vote, mais je voulais néanmoins m'intéresser et apprendre comment bien représenter les entreprises qui y étaient installées.
J'ai fait quelques visites d'entreprises qui réalisent des choses incroyables dans le parc industriel de Burnside, et je suis un jour arrivé chez Dan-x Recycling. Il s'agit de gens très brillants et un peu particuliers qui, si mon souvenir est bon, ont vu une émission de télévision sur les dommages causés par le mercure contenu dans les ampoules. L'entrepreneur, qui avait un peu d'argent, a fait construire une usine sans aucun emprunt de fonds publics, en supposant que des règlements fédéraux, provinciaux ou municipaux feraient en sorte que les ampoules aboutiraient dans son usine.
La visite de ce jour-là m'a incité, à titre de conseiller municipal membre du comité sur l'environnement et la durabilité, à essayer de trouver une solution à ce problème au niveau municipal. Étions-nous capable de prendre un règlement qui nous permettrait d'obliger les gens à... ?
Nous avons constaté que nous ne pouvions le faire. Tout ce que nous pouvions faire, c'est de veiller à ce que toutes les ampoules, qu'elles soient fluorescentes ou fluocompactes, utilisées dans les installations municipales...
Pour ce qui est des ampoules fluorescentes, il vous suffit de penser à nos bureaux de députés. Il y a une quarantaine de tubes fluorescents de quatre pieds dans chaque bureau, et il y a 338 bureaux. Des millions de ces ampoules sont rejetées dans les sites d'enfouissement chaque année en raison de l'absence de règlement.
C'est de cette réflexion qu'est né le projet de loi. Quand ils m'ont dit qu'il n'y avait pas de règlement, mais qu'ils en attendaient un, j'ai été abasourdi. Les ampoules que nous utilisons, les ampoules fluocompactes et les ampoules fluorescentes, sont efficaces et elles ne coûtent pas cher. Je félicite le gouvernement précédent de nous avoir permis de les utiliser, mais j'aurais vraiment aimé que nous adoptions une forme de stratégie nationale il y a 10 ou 12 ans.
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Merci beaucoup de votre question et je vous remercie aussi de vos observations à la Chambre des communes lorsque vous avez parlé de ce projet de loi. Vous avez parlé en faveur de ce projet de loi, et j'apprécie vos commentaires. Bon nombre des points que vous avez soulevés sont des points sur lesquels nous nous sommes penchés lorsque nous avons parlé des différentes façons de modifier ce projet de loi et de le faire fonctionner.
Premièrement, lorsque vous rédigez un projet de loi d'initiative parlementaire, vous voulez qu'il connaisse du succès à la Chambre des communes, mais vous voulez également qu'il soit couronné de succès partout au pays. Si je reviens à ce que j'ai dit à M. Genuis, je veux que cette initiative connaisse le succès et qu'elle soit perçue comme tel par les provinces, les territoires, les gouvernements autochtones et tous les groupes qui sont intéressés à participer à ce projet. Je veux qu'ils se sentent comme des partenaires à la table en collaborant pour en arriver à une stratégie, plutôt que d'adopter la ligne dure et dire: « Voici ce que nous allons faire. Qu'en pensez-vous? »
Je pense qu'il est important d'arriver dès le début en présentant une approche axée sur la collaboration. Je partage vos commentaires et ceux de l'interlocuteur précédent, et j'espère que la question sera prise au sérieux et examinée. Je crois, si l'on se fie aux réussites observées en Colombie-Britannique, à l'Île-du-Prince-Édouard, au Manitoba et au Québec, et au programme de participation volontaire en Ontario... Je ne suis pas un adepte des programmes de participation volontaire, mais je dois avouer que celui-là a un certain succès. Je veux voir si nous pouvons examiner ces programmes couronnés de succès. La Nouvelle-Écosse vient d'adhérer au mouvement en adoptant un programme dans les derniers mois. La Nova Scotia Power y participe et accepte de reprendre les ampoules.
Ce sont des pas dans la bonne direction, mais ce sont des approches fragmentaires. Ce sont des approches qui améliorent le portrait d'ensemble. Nous jetons actuellement dans les sites d'enfouissement 50 % de toutes les ampoules contenant du mercure utilisées au Canada. Cela inclut les initiatives à succès de la Colombie-Britannique, du Manitoba, de l'Île-du-Prince-Édouard, du Québec et maintenant de la Nouvelle-Écosse. En fait, ces données n'incluent probablement pas le nouveau programme de la Nouvelle-Écosse, mais ils reflètent les programmes des autres provinces qui sont couronnés de succès. Réunissons tous les intervenants. Voyons ce qui fonctionne. Tentons de déterminer pourquoi le programme de la Colombie-Britannique fonctionne si bien et de voir s'il pourrait avoir le même succès partout au pays. Respectons les autres ordres de gouvernement et amenons-les tous à la table pour qu'ils partagent leurs réussites avec nous.
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Merci, madame la présidente. Je remercie également le comité de m'avoir invitée à venir ici aujourd'hui dans le cadre de l'étude du projet de loi , la stratégie nationale sur l'élimination sécuritaire des lampes contenant du mercure. Merci, monsieur Fisher, d'avoir déposé ce projet de loi.
Avant d'aborder le projet de loi C-238, permettez-moi de vous donner un bref aperçu de la gestion actuelle du mercure au Canada afin de situer votre étude dans son contexte.
Comme vous le savez probablement tous, et comme l'a souligné M. Fisher, le mercure est une neurotoxine puissante qui pose un risque pour les écosystèmes canadiens et la santé humaine. Bien qu’il s’agisse d’un élément chimique naturel, le mercure est aussi rejeté dans l’environnement à la suite d’activités humaines, comme la combustion du charbon et l’utilisation et l’élimination de produits de consommation comme les lampes.
En raison des risques qu'il pose pour l’environnement et la santé humaine, le mercure est considéré comme une substance toxique en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement de 1999, la LCPE.
En 2010, Environnement Canada et Santé Canada ont publié la « Stratégie de gestion du risque relative au mercure », dont une copie vous a été distribuée, je pense. Cette stratégie fournit une description complète des plans et des progrès réalisés par le gouvernement du Canada en matière de gestion des risques associés au mercure. L'une des initiatives fédérales susceptibles de vous intéresser particulièrement est la promulgation du règlement sur les produits contenant du mercure, qui est entré en vigueur il y a un an, en novembre 2015. Ce règlement interdit la fabrication et l’importation de produits contenant du mercure ou l’un de ses composés, tout en prévoyant quelques exemptions dans le cas de produits essentiels pour lesquels il n’existe pas de solution de rechange viable sur le plan technique ou économique. Dans le cas des lampes, le Règlement impose des teneurs maximales en mercure pour les lampes fluorescentes et d’autres types et exige également l’apposition d’étiquettes afin d’informer les consommateurs de la présence de mercure ainsi que la mise en place de procédures et d’options de manipulation sécuritaires pour gérer ces produits en fin de vie utile.
Outre le large éventail de mesures nationales prévues dans la stratégie de gestion du risque, le gouvernement a souligné la nécessité d'une action mondiale sur le mercure. Depuis 2010, le Canada participe activement aux négociations internationales relatives à la Convention de Minamata sur le mercure, que le gouvernement a signée en 2013 et récemment déposée devant le Parlement. Lorsque les exigences relatives à la mise en oeuvre seront en place, le gouvernement sera en mesure de ratifier la Convention de Minamata sur le mercure.
Je reviens maintenant au projet de loi et sur son éventuelle contribution aux efforts continus du gouvernement concernant le mercure.
Le projet de loi traite d’une source particulière de pollution par le mercure, les lampes. Le mercure est une composante essentielle de certaines lampes à faible consommation d’énergie, telles que les tubes et ampoules fluorescents. Ces lampes contiennent une infime quantité de mercure qui peut être libérée si les lampes se brisent ou sont inadéquatement disposées comme des déchets ordinaires.
J’aimerais souligner plus particulièrement quatre aspects du projet de loi.
Premièrement, le projet de loi parle d’« élimination sécuritaire ». Dans le contexte de la gestion des déchets, le terme « élimination » signifie souvent l’élimination finale dans un site d’enfouissement. Cependant, la saine gestion des lampes comporte diverses activités, dont le recyclage, qui auraient lieu avant que toute matière non recyclable soit envoyée vers un site pour être éliminée. Je constate que l’examen du projet de loi à la Chambre des communes, de même que les observations formulées par M. Fisher aujourd’hui, semble reconnaître que la stratégie nationale est censée couvrir l’ensemble des activités afin d’assurer la gestion écologiquement responsable des lampes.
Deuxièmement, le projet de loi exigerait que la ministre de l'Environnement et du Changement climatique élabore et mette en oeuvre une stratégie nationale sur l’élimination sécuritaire des lampes contenant du mercure en collaboration avec les représentants des gouvernements provinciaux et territoriaux. Il est important de garder à l’esprit que la compétence en matière de protection de l’environnement, notamment les questions liées à la gestion des déchets, est partagée entre divers paliers de gouvernement au Canada. Les autres gouvernements, notamment les gouvernements provinciaux et territoriaux et les administrations municipales, ont un rôle important à jouer dans la gestion des lampes contenant du mercure. À ce titre, un plan national de ce genre s'appuierait sur les domaines de responsabilité existants et sur les atouts des différents paliers de gouvernement afin de combler efficacement les lacunes et d’accomplir des progrès concrets sur cette question.
Troisièmement, le projet de loi exigerait que la ministre collabore avec les groupes environnementaux et l’industrie dans le cadre de l’élaboration et de la mise en oeuvre de la stratégie nationale. Toutefois, il serait également important de tenir des consultations auprès d'autres parties intéressées, notamment les groupes autochtones, en vue de la création d’une stratégie nationale efficace, puisque la protection de l’environnement constitue une responsabilité partagée par l’ensemble des Canadiens.
Quatrièmement, le projet de loi prévoit, aux alinéas 2a) à c), trois éléments qu’une stratégie nationale doit comporter. Selon notre expérience de travail avec nos partenaires provinciaux et territoriaux, la souplesse constitue un facteur important lorsqu’on élabore des approches nationales à l’égard de questions qui relèvent d’une compétence partagée afin de tenir compte des efforts existants.
Permettez-moi maintenant de vous donner plus de détails sur certaines initiatives en cours.
Le 8 avril 2016, Environnement et Changement climatique Canada a publié le Code de pratique proposé concernant la gestion écologiquement rationnelle des lampes au mercure en fin de vie utile, pour solliciter les commentaires du public. Le Code vise la réduction des rejets et des émissions de mercure provenant de ces lampes dans l’environnement, et propose des moyens pour détourner les lampes usées des sites d’enfouissement et pour les gérer dans les régions éloignées et du Nord. Nous travaillons actuellement à finaliser le Code de pratique en vue de sa publication à la fin de 2016.
Il convient de noter que l’ensemble des provinces et le gouvernement fédéral se sont engagés à mettre en oeuvre le Plan d’action pancanadien pour la responsabilité élargie des producteurs. Ce plan, approuvé par le Conseil canadien des ministres de l’Environnement en 2009, vise à détourner certains produits des sites d’enfouissement et à accroître le recyclage d’une vaste gamme de produits, notamment les lampes contenant du mercure. L’un des aspects importants des programmes relatifs à la responsabilité élargie des producteurs est lié à la responsabilité financière accrue des fabricants et des importateurs sur le plan de la gestion des déchets. Ainsi, toutes les provinces disposent maintenant des pouvoirs nécessaires pour mettre en oeuvre de tels programmes, et l’on continue d’examiner des options pour les territoires du Nord. Quatre provinces ont mis en place des programmes précis de collecte et de recyclage des lampes contenant du mercure. Comme l'a indiqué M. Fisher, il s'agit de la Colombie-Britannique, du Manitoba, du Québec et de l'Île-du-Prince-Édouard.
Bien qu’un certain nombre d’initiatives visant les lampes contenant du mercure soient déjà en cours dans l’ensemble du Canada, la collaboration entre tous les paliers de gouvernement va promouvoir une approche nationale cohérente axée sur l’élimination sécuritaire et écologique des lampes contenant du mercure.
Encore une fois, merci de m’avoir invitée à m’exprimer au sujet du projet de loi. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
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Merci pour la question.
En avril dernier, nous avons publié en version provisoire un code de pratique que nous espérons finaliser cette année; il s'agit d'un aperçu des pratiques exemplaires à un certain niveau dans divers domaines particuliers de gestion écologique des lampes en fin de vie utile. C'est une trousse d'outils d'application volontaire qui sera mise à la disposition des administrations qui pourront s'en inspirer pour décider si elles vont dans le sens de la réglementation ou si elles mettent en place des programmes et pour préparer du matériel pédagogique.
Le sujet a été, dans une certaine mesure, abordé, mais d'importantes lacunes demeurent. Comme je l'ai déjà indiqué, il y a différentes approches pour ce qui est d'élargir la responsabilité des producteurs au pays, et c'est la plus importante.
Il n'y a pas non plus de consignes précises à l'intention de l'industrie et des emplacements qui exploitent les installations de gestion des déchets et manipulent les matières dangereuses.
L'information et la sensibilisation du public est un autre domaine lacunaire, à notre avis.
En outre, les collectivités nordiques et isolées n'ont pas nécessairement accès aux programmes ou aux consignes, et ce sans oublier les circonstances un peu différentes avec lesquelles elles doivent composer comparativement aux centres plus urbains au Canada.
Voilà les lacunes préliminaires que nous avons cernées malgré le fait que le code de pratique est en cours d'élaboration et que diverses administrations ont entrepris des activités à ce chapitre.
Il subsiste des lacunes. Le mercure est une substance toxique et plus nous pouvons intervenir, moins nous exposons l'environnement et la santé humaine à un risque.
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Nous passons maintenant à la section de l'étude article par article. Étant donné que nous ne l'avons jamais fait, j'ai pensé procéder de façon attentive et un peu détaillée afin de ne rien rater d'important.
Combien d'entre vous avez déjà participé à une étude article par article? Nous avons deux spécialistes en la matière.
Vous aussi? Vous pourrez nous prêter main-forte si nous déraillons, mais pour tous les autres, nous irons une étape à la fois.
Comme le nom l'indique, il s'agit d'un examen de tous les articles dans l'ordre dans lequel ils apparaissent dans le projet de loi. Je vais citer chaque article à tour de rôle et chaque article peut faire l'objet d'un débat et d'un vote.
S'il y a un amendement à l'article en question, je reconnaîtrai le député qui le propose qui l'expliquera par la suite. L'amendement fera ensuite l'objet d'un débat et, quand aucun autre député ne souhaitera intervenir, il y aura un vote. Les amendements seront étudiés dans l'ordre dans lequel ils apparaissent dans le dossier que le greffier a remis à chaque député.
Vous avez tous un dossier. S'il y a des amendements corrélatifs, ils feront l'objet du même vote.
Outre devoir être rédigés de façon appropriée sur le plan juridique, les amendements doivent aussi être recevables sur le plan de la procédure. Ainsi, Olivier Champagne, qui est ici avec nous, s'assurera aujourd'hui que nous faisons les choses dans les règles de l'art.
Vous êtes un spécialiste de l'étude article par article.