:
Monsieur le président, membres du comité, bonjour.
C'est avec plaisir que mon collègue Robert Frelich et moi comparaissons devant le Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique.
Nous sommes heureux de vous fournir de l'information qui vous aidera à mener votre étude sur le problème croissant du vol d'identité et de ses répercussions économiques sur les citoyens et sur les entreprises ainsi que des mesures que peuvent prendre les entreprises et les organismes d'application de la loi pour protéger davantage les Canadiens et les Canadiennes.
Une de mes fonctions à titre de sous-ministre adjoint des services d'intégrité au sein de Service Canada est de mettre en place les processus et les mesures administratives liés à l'émission des numéros d'assurance sociale.
[Traduction]
Comme vous le savez peut-être, Service Canada est le volet de prestations des services au sein d'Emploi et Développement social Canada. Le ministère verse plus de 100 milliards de dollars chaque année dans le cadre de différents programmes et services, comme le programme d'assurance-emploi, le Programme canadien de prêts aux étudiants, le Régime de pensions du Canada et le Programme de la sécurité de la vieillesse. Et le numéro d'assurance sociale est utilisé dans l'ensemble de ces programmes.
Mais l'utilisation du numéro d'assurance sociale ne se limite pas à Emploi et Développement social Canada: en effet, de nombreux autres ministères et organismes fédéraux, comme l'Agence du revenu du Canada, la GRC, l'Agence des services frontaliers et le ministère de la Justice se servent quotidiennement du NAS et du Registre d'assurance sociale, ou « RAS ».
Comme le NAS est un élément important qui permet de faire en sorte que la bonne prestation soit versée à la bonne personne au bon moment, il joue un rôle de premier plan dans la gestion de l'identité.
Aujourd'hui, je vous expliquerai comment nos pratiques d'attribution des numéros d'assurance sociale et l'administration du Registre d'assurance sociale se sont améliorées au fil des ans pour renforcer l'intégrité du programme des numéros d'assurance sociale et pour réduire l'incidence et l'impact de la fraude en matière d'identité.
L'évolution du programme des NAS peut être divisée en quatre périodes, du point de vue des mesures visant à renforcer l'intégrité du NAS et à mieux le protéger.
[Français]
La première période constitue ce que j'appelle les années initiales, qui vont de 1964 à 1976. La création du programme des NAS remonte à 1964, avec la mise sur pied d'un registre pour deux programmes fédéraux, soit le programme d'assurance-chômage, rebaptisé par la suite programme d'assurance-emploi, et le Régime de pensions du Canada.
Peu après, son utilisation a été étendue à l'Agence du revenu du Canada dans le cadre des déclarations de revenus. Depuis, le programme des NAS a été étendu davantage et utilisé comme indicateur unique pour plus de 50 programmes ou services fédéraux. Il constitue un élément incontournable dans la vie des Canadiens et des Canadiennes.
À l'époque, les mesures d'intégrité prévues dans le système d'émission des numéros d'assurance-sociale étaient très limitées. Par exemple, les employeurs étaient autorisés à demander l'émission de NAS pour leur employé. Les clients n'avaient pas à fournir de preuves d'identité et si quelqu'un avait perdu son NAS, un nouveau numéro pouvait lui être assigné.
La deuxième période va de 1976 à 1996. Je considère que, durant cette période, on a accru l'intégrité du système de traitement des demandes de NAS qui, à l'époque, se faisaient sur papier.
À partir du mois de juillet 1976, on a commencé à exiger que les clients fournissent des preuves d'identité et les demandes de NAS devaient être présentées par le client lui-même. De plus, les employeurs ne pouvaient plus faire la demande d'un NAS pour leur employé.
Au début, un grand nombre de documents d'identité étaient acceptés aux fins de l'émission des numéros d'assurance-sociale, y compris les pièces d'identité secondaires, comme des permis de conduire. Toutefois, à la fin de cette période, pratiquement plus aucun document secondaire n'était accepté et les agents se basaient sur des documents primaires comme des certificats de naissance et des documents émis par Citoyenneté et Immigration Canada.
[Traduction]
Durant la période allant de 1996 à 2006 nous avons commencé à faire la transition d'un système axé, dans une large mesure, sur une approche manuelle, sur support papier, vers un système dans lequel on commençait à inclure des mesures automatisées de protection de l'intégrité.
En novembre 1996, le premier de ces changements a été mis en oeuvre: l'établissement d'un lien électronique dans la base de données de Citoyenneté et Immigration Canada qui permettait de vérifier l'identité et le statut de résident permanent et de résident temporaire des personnes qui étaient arrivées au Canada après 1972.
En 1998, le Bureau du vérificateur général a commencé à s'intéresser de près au programme du NAS. Je vais prendre quelques instants pour vous faire part des différentes conclusions du bureau, car cette période fut charnière dans l'administration du NAS et du RAS.
Dans ses rapports de 1998 et 2002, le Bureau du vérificateur général notait principalement que les procédures de preuve d'identité devaient être améliorées, que les sources d'information existantes devaient être mieux utilisées, que les renseignements que contenait la base de données du NAS n'étaient pas toujours complets ni exacts, et qu'il y avait davantage de NAS en circulation que de Canadiens de plus de 20 ans.
En réponse à ces lacunes, d'importantes initiatives ont été lancées pour améliorer l'administration des NAS et du RAS, ce qui a contribué aux efforts faits par le gouvernement pour lutter contre le vol et la fraude liés à l'identité. Nous avons introduit l'indicateur inactif, ainsi qu'une date d'expiration pour les NAS émis aux travailleurs étrangers temporaires et nous avons créé un site Web de référence interne sur les preuves d'identité dans l'intranet.
[Français]
L'indicateur inactif identifie les NAS qui ne sont pas actifs depuis cinq ans consécutifs ou plus, c'est-à-dire les NAS à l'égard desquels il n'y a pas eu d'activité ayant trait au revenu, comme la présentation de déclaration de revenus ou des interactions avec des programmes gouvernementaux. Depuis lors, si quelqu'un a un indicateur inactif dans son dossier de numéro d'assurance sociale, il doit fournir une preuve d'identité originale pour réactiver son numéro d'assurance sociale, à savoir un certificat de naissance original s'il est né au Canada ou des documents de Citoyenneté et Immigration Canada, s'il est né à l'étranger.
Cette réactivation se fait en personne à un centre de Service Canada s'il réside au Canada, ou par la poste s'il réside à l'extérieur du Canada. De plus, pour aider les agents à mieux détecter les risques de fraude et de vol d'identité, on a développé en 2003 le site Web de référence interne des preuves d'identité ayant trait à l'émission des numéros d'assurance sociale dans l'Intranet. Ce site Web donne aux agents responsables de l'émission des numéros d'assurance sociale un accès à des renseignements détaillés quant aux éléments à examiner dans les documents d'identité afin de s'assurer de leur authenticité.
En se fondant sur les recommandations visant à assurer une meilleure utilisation des sources d'informations, le ministère a signé des ententes avec les 10 provinces — en commençant par l'Ontario, en 2005 — afin de créer des liens électroniques entre les bureaux provinciaux de l'état civil et le Registre d'assurance sociale. Ces ententes nous permettent de valider l'information contenue dans les certificats de naissance émis par les provinces et d'obtenir des données concernant les décès, qui sont comparées ensuite aux données contenues dans le Registre d'assurance sociale. Cela nous permet de repérer les dossiers de personnes décédées et d'éviter ainsi que d'autres paiements leur soient versés par des programmes fédéraux.
De plus, ces ententes assurent l'intégration du système en permettant aux parents de faire la demande d'un numéro d'assurance sociale pour leur enfant au moment où ils enregistrent sa naissance auprès des autorités provinciales.
[Traduction]
Finalement, durant la période la plus récente, c'est-à-dire depuis 2006, le ministère a mis en place deux importants éléments pour faciliter l'administration des NAS: la formation et l'accréditation des agents et le Code de bonnes pratiques du numéro d'assurance sociale. Dans le contexte de notre programme d'accréditation, les agents suivent une formation portant tout particulièrement sur l'attribution et l'administration des numéros d'assurance sociale; depuis 2006, seuls les agents accrédités peuvent délivrer des NAS aux clients. Le Code de bonnes pratiques du NAS, qui est un document public disponible sur notre site Internet, renferme des normes et directives destinées aux utilisateurs du NAS — les citoyens canadiens, les employeurs et d'autres intervenants — afin qu'ils comprennent leurs responsabilités à l'égard du NAS.
[Français]
Par exemple, le code conseille les employeurs sur la façon de gérer l'information ayant trait aux employés, et particulièrement aux numéros d'assurance sociale. Il souligne le rôle clé que jouent les employeurs dans la détection et la prévention de la fraude liée aux numéros d'assurance sociale, étant donné que l'emploi illégal et la fraude fiscale sont deux des principales raisons à l'origine de ce type de fraude. Le code demande aux employeurs de signaler immédiatement à Service Canada tout abus soupçonné du numéro d'assurance sociale.
Nous avons commencé à recevoir les données concernant les naissances et les décès électroniques de l'Ontario en 2006.
La première province à avoir instauré la validation de l'information contenue dans les certificats de naissance était la Colombie-Britannique, en 2008. Actuellement, nous avons des liens électroniques avec huit provinces. Il est prévu que les liens avec les deux autres provinces seront établis d'ici 2016.
Nous sommes heureux de signaler que notre travail et nos efforts ont été reconnus par le Bureau du vérificateur général en 2009 et 2011. Il a en effet reconnu les mesures prises par le ministère en réponse aux préoccupations soulevées dans le cadre de vérifications antérieures et a précisé que le ministère avait apporté de considérables améliorations à cet égard.
[Traduction]
Maintenant, j'aimerais parler des deux initiatives les plus récentes visant à accroître l'intégrité du programme des NAS: le remaniement du traitement des demandes de NAS envoyées par courrier et l'élimination de la carte d'assurance sociale. Étant donné que les demandes de NAS envoyées par courrier représentaient seulement 4 % des 1,5 million de demandes traitées chaque année, qu'approximativement 55 % de ces requêtes étaient rejetées à cause d'erreurs dans les formulaires de demande et que les mesures de gestion de l'identité dans le contexte de l'envoi des demandes par la poste n'étaient pas aussi robustes que le traitement en personne, les demandes de NAS ne pourront plus être envoyées par courrier, sauf lorsqu'une personne habite dans une région éloignée, fait face à des restrictions en raison de circonstances atténuantes ou se trouve à l'étranger.
Le ministère était également conscient des problèmes d'intégrité causés par l'utilisation abusive de la carte d'assurance sociale. La carte d'assurance sociale n'était jamais censée être utilisée comme une carte d'identité, puisqu'elle ne contient pas des éléments de sécurité ou des caractéristiques distinctes. Cependant, en raison de son format réduit, un grand nombre des titulaires de la carte la conservait dans leur portefeuille, en dépit de la directive du ministère qui le leur déconseillait. À partir d'hier, les demandeurs ne recevront plus une carte d'assurance sociale, mais seront plutôt informés du NAS dans une lettre. Cette initiative aidera à empêcher le vol et la fraude liés à l'identité en cas de perte ou de vol des cartes d'assurance sociale.
[Français]
Le numéro d'assurance sociale est au coeur de l'administration de nombreux programmes. Depuis 1964, nous avons fait beaucoup de progrès pour créer un programme de numéro d'assurance sociale robuste qui aide les ministères et gouvernements à administrer le versement des prestations, tout en protégeant les clients contre le vol et la fraude liés à l'identité.
Nous travaillons continuellement avec les intervenants clés, en l'occurrence les autres ministères fédéraux, les provinces et territoires et le secteur privé, afin de déterminer les mesures que nous pouvons prendre pour réduire les risques de fraude et de vol liés à l'identité. Nous soumettons régulièrement nos processus et politiques à une évaluation pour les rendre plus sécuritaires et plus solides, et ce, afin de fournir des services de haut niveau aux Canadiens et Canadiennes.
Nous nous ferons maintenant un plaisir de répondre à vos questions, si vous en avez.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie de votre invitation, et c'est avec plaisir que nous contribuons à vos travaux visant à mieux comprendre le vol d'identité au Canada.
Je m'appelle Lu Fernandes. Je suis le directeur général de la Direction générale de l'intégrité du Programme de passeport à Citoyenneté et Immigration Canada. Je suis accompagné aujourd'hui par Peter Bulatovic, directeur à la Direction des enquêtes au sein de la Direction générale de l'intégrité du programme de passeport.
Plus de cinq millions de demandes sont traitées annuellement, et quelque 23 millions de documents de voyage canadiens valides sont en circulation. Notre passeport est vraiment l'un des symboles les plus distinctifs de la citoyenneté canadienne dans le monde entier. Et nous partageons la crainte que ces documents soient seulement délivrés aux citoyens canadiens qui y ont droit.
[Français]
À titre d'information, depuis le 2 juillet 2013, le ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration assume l'entière responsabilité du Programme de passeport, y compris la délivrance, le refus de délivrer, la révocation, la retenue, la récupération et l'utilisation des passeports canadiens. Le ministre est également chargé de fournir des conseils aux missions qui délivrent des passeports à l'étranger et de superviser toutes les questions relatives aux documents de voyage canadiens.
À cette date, la prestation des services nationaux dans le cadre du Programme de passeport devient la responsabilité du ministre de l'Emploi et du Développement social, alors que le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement continue d'offrir les services de passeport aux Canadiens à l'étranger.
[Traduction]
Ce transfert à CIC place la délivrance d'un passeport en fin de parcours dans le continuum des services fournis par un ministère qui facilite l'accès à ceux qui souhaitent visiter le Canada pour y étudier, y travailler, y immigrer et, éventuellement, demander la citoyenneté canadienne. Il confie également la prestation nationale de ces services à l'organisme de prestation de services du gouvernement, Service Canada.
[Français]
Alors que la modernisation du Programme de passeport se poursuit, ces changements permettent aussi de tirer profit des investissements réalisés dans la technologie actuelle, notamment le Système mondial de la gestion des cas de CIC et du vaste réseau de bureaux de Service Canada d'un océan à l'autre.
J'aimerais maintenant prendre quelques minutes pour parler des responsabilités directes du Programme de passeport.
[Traduction]
Le 1er juillet 2013 marquait le lancement de notre passeport électronique et l'ajout d'une nouvelle option pour les Canadiens: la possibilité de choisir entre un passeport d'une durée de validité de 5 ou de 10 ans. Le nouveau passeport électronique respecte les normes internationales les plus récentes établies par l'Organisation de l'aviation civile internationale, que l'on considère comme la référence en matière de document de voyage.
La puce électronique intégrée dans le passeport ajoute un niveau de sécurité supplémentaire pour se prémunir contre le vol d'identité. La puce renferme les renseignements qui figurent à la page 2 du passeport, y compris la photo du titulaire, procurant ainsi au personnel de contrôle frontalier un outil supplémentaire pour valider l'identité du titulaire du passeport. En consultant l'information sur la puce et en la comparant aux renseignements indiqués à la page 2 du livret, un agent des services frontaliers peut s'assurer que l'information ou la photo n'a pas été modifiée.
La conception des pages de visa dans le passeport électronique offre un autre niveau de sécurité, ce qui rend le livret plus difficile à contrefaire. Les pages sont constituées de paires de vignettes uniques qui illustrent des thèmes, des lieux et des personnages marquants de l'histoire du Canada. Grâce aux différentes images sur chaque page et à divers éléments de sécurité visibles et invisibles, il est très difficile et extrêmement coûteux pour les faussaires de reproduire un livret ou de substituer une page.
[Français]
Le Programme de passeport s'engage à protéger la sécurité et l'intégrité des documents de voyage canadiens, ce qui est essentiel pour s'assurer qu'ils continuent à être acceptés à l'échelle internationale et faciliter les déplacements fréquents sans visa pour les Canadiens partout dans le monde.
Le Programme de passeport suit un protocole strict, qui favorise l'intégrité des documents eux-mêmes, pour valider l'identité et déterminer l'admissibilité à un passeport. Les personnes âgées de plus de 16 ans qui demandent un passeport pour la première fois doivent présenter un formulaire de demande accompagné de photos certifiées, d'une preuve de citoyenneté canadienne, de pièces d'identité à l'appui et de la déclaration du répondant.
[Traduction]
Les personnes qui possèdent déjà un passeport canadien peuvent utiliser le processus de renouvellement simplifié. Ce processus repose sur un formulaire abrégé, et les requérants n'ont qu'à présenter leur passeport précédent et de nouvelles photos. La preuve de citoyenneté, les pièces d'identité à l'appui et la déclaration du répondant ne sont pas exigées, puisque ces renseignements se trouvent déjà au dossier dans le cadre du Programme de passeport.
Avant de délivrer un passeport, différents processus sont appliqués pour authentifier l'identité. Nous avons recours aux services d'agents bien formés et à des outils technologiques pour vérifier l'identité des requérants.
Au moment de présenter la demande, les renseignements personnels, les photos et les signatures sont comparés manuellement aux renseignements fournis dans les demandes de passeport antérieures, aux preuves documentaires de citoyenneté et aux pièces d'identité à l'appui.
Un logiciel de reconnaissance faciale est utilisé pour comparer les photos de chaque requérant par rapport à celles qui figurent dans la base de données de tous les titulaires de passeports pour faire échouer les tentatives de fraude d'identité.
D'autres vérifications automatisées comprennent la comparaison des renseignements personnels à ceux contenus dans la base de données centrale et sur la liste de surveillance du programme.
Si l'identité du requérant est mise en doute, d'autres vérifications peuvent être effectuées, notamment la vérification du répondant, des références et de la profession, la validation des documents d'identité de citoyenneté ou les requêtes adressées au Centre d'information de la police canadienne, le CIPC. En fait, nous communiquons quotidiennement par voie électronique avec Service correctionnel Canada afin d'obtenir des renseignements sur les délinquants sous responsabilité fédérale.
[Français]
Le Programme de passeport collabore étroitement avec d'autres ministères et des partenaires du milieu de l'application de la loi et du renseignement en ce qui concerne le refus de services de passeport et la révocation de passeports canadiens, s'il y a lieu.
Par exemple, les documents de voyage sont annulés lorsqu'une personne est incarcérée ou qu'elle fait l'objet d'autres restrictions relatives aux déplacements. Une personne qui est accusée ou déclarée coupable d'une infraction grave, ou qui doit des sommes de pension alimentaire, peut voir son passeport révoqué et se voir refuser les services de passeport.
[Traduction]
Le Programme de passeport a également la capacité, au sein de la Direction générale de l'intégrité du Programme de passeport, de mener des enquêtes administratives pour déterminer si une personne est admissible à un passeport ou si elle pourra avoir recours aux services de passeport dans l'avenir.
Les personnes qui se sont vu refuser un passeport, ou dont le passeport a été révoqué, peuvent contester les décisions prises par le programme dans le cadre d'un contrôle judiciaire devant la Cour fédérale du Canada.
Le Programme de passeport revoit continuellement ses politiques et procédures pour s'assurer de répondre aux normes changeantes et aux exigences en matière d'intégrité. Nous sommes résolus à tirer parti de la technologie et à travailler avec d'autres ministères, les bureaux de l'état civil provinciaux, les partenaires internationaux et les organismes d'application de la loi pour contrer les attaques à l'endroit du Programme de passeport et limiter les risques de vol et de fraude d'identité.
Évidemment, les Canadiens doivent contribuer à se prémunir contre le vol d'identité en gardant en lieu sûr leurs titres de voyage et autres documents importants et en évitant toute divulgation inutile de renseignements personnels.
[Français]
J'espère que, grâce à cette intervention, vous avez maintenant une bonne idée des activités du Programme de passeport en matière d'authentification de l'identité et de prévention de la fraude.
C'est avec plaisir que nous allons maintenant répondre à vos questions.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Merci de m'avoir invité à m'entretenir avec vous aujourd'hui au sujet du vol d'identité.
Comme vous l'avez mentionné, je suis le directeur général du Bureau de la consommation, qui fait partie du Secteur de la politique stratégique d'Industrie Canada.
[Français]
Je voudrais parler d'un certain nombre d'activités et d'initiatives que le ministère a entreprises dans le but de protéger les consommateurs en ce qui a trait au vol d'identité.
[Traduction]
J'amorcerai cet exposé par la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques, puis je décrirai comment cette loi aide à protéger les Canadiens contre le vol d'identité. Ensuite, j'aborderai des éléments particuliers de la Loi canadienne anti-pourriel, dont l'application relève d'un certain nombre d'acteurs fédéraux. Pour terminer, je mentionnerai certaines initiatives d'information auxquelles mon bureau a participé, dont des initiatives de sensibilisation du public concernant la mise en oeuvre de la Loi canadienne anti-pourriel.
Je commence donc par la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques, ou LPRPDE. Cette loi établit les règles en ce qui concerne la collecte, l'utilisation et la divulgation de renseignements personnels par des organisations du secteur privé, comme les banques ou les entreprises de téléphonie, dans le cadre de leurs activités commerciales. Bien que le ministre de l'Industrie détienne la responsabilité de la loi, son application et son administration incombent au Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, qui agit de façon autonome. Ainsi, je m'en remets au commissariat pour toute question concernant l'application de la loi. Cela étant dit, je prendrai quelques minutes pour présenter un aperçu de la loi et expliquer comment ces exigences aident à s'attaquer au vol d'identité.
[Français]
Les règles de la loi se fondent sur 10 principes reconnus à l'échelle internationale qui indiquent aux organisations les meilleures façons de gérer les renseignements personnels de leurs clients. Plusieurs de ces règles aident à protéger les consommateurs contre des menaces comme le vol d'identité.
[Traduction]
Par exemple, la loi requiert que les organisations recueillent seulement les renseignements dont elles ont besoin et qu'elles les conservent uniquement le temps nécessaire afin d'éviter de maintenir des bases de données contenant des renseignements personnels qui ne leur sont d'aucune utilité et qui seraient vulnérables à la perte ou au vol.
La loi exige en outre que les organisations mettent en place des mesures de sécurité raisonnables pour assurer la protection des renseignements personnels qu'elles détiennent contre l'accès non autorisé, la perte ou le vol. Ces mesures de sécurité, parmi lesquelles figure le recours à des mots de passe ou au cryptage des données des consommateurs, aident à prévenir la perte de renseignements personnels qui sont utilisés pour usurper l'identité d'individus.
En réponse au premier examen parlementaire de la LPRPDE, le gouvernement a pris l'engagement de modifier la loi afin d'y ajouter l'obligation pour les organisations d'aviser les individus lorsque leurs renseignements personnels ont fait l'objet d'une atteinte potentiellement préjudiciable. Grâce à ces modifications, les consommateurs seront assurés d'être prévenus en cas de perte ou de vol de leurs renseignements personnels, et ils recevront également les informations dont ils auront besoin pour se protéger contre le vol d'identité, la fraude, des pertes financières ou d'autres formes de préjudice. Le gouvernement demeure résolu à apporter ces modifications, de même que d'autres changements recommandés par le Parlement à la suite de son premier examen.
Je vous adresserai maintenant quelques mots au sujet de la Loi canadienne anti-pourriel.
[Français]
Cette loi interdit l'envoi non sollicité de messages électroniques à caractère commercial. Elle proscrit également l'installation de logiciels dans l'ordinateur d'un tiers sans consentement. Ensemble, ces deux interdictions constituent des mesures à l'égard des pourriels indésirables.
[Traduction]
La loi a notamment pour but de donner suite aux principales préoccupations suivantes: les « messages hameçons », qui sont conçus pour attirer les destinataires vers des sites Web truqués et les inciter à révéler des renseignements personnels comme des noms d'utilisateur, des mots de passe et des renseignements sur des comptes; les logiciels malveillants, qui sont installés dans l'ordinateur, le téléphone intelligent ou tout autre appareil numérique d'une personne à son insu et sans son consentement — ces logiciels espions et ces virus peuvent secrètement recueillir des renseignements personnels qui seront ensuite utilisés à des fins de vol d'identité; et enfin, le détournement du trafic, qui consiste à réacheminer secrètement les recherches en ligne d'une personne vers une destination frauduleuse où les attaquants pourront recueillir des renseignements personnels en vue de procéder à des vols d'identité.
La majeure partie de la Loi canadienne anti-pourriel entrera en vigueur le 1er juillet 2014. À compter de cette date, la loi contribuera à protéger les Canadiens, tout en veillant à ce que les entreprises demeurent concurrentielles sur le marché mondial. Le 15 janvier 2015 marquera l'entrée en vigueur des articles de la loi portant sur l'installation non sollicitée de programmes informatiques ou de logiciels. Puis, les dispositions relatives au droit privé d'action entreront en vigueur le 1er juillet 2017. Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, ou CRTC, le Bureau de la concurrence et le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, ou CPVPC, sont chargés de l'application de la Loi canadienne anti-pourriel.
Le CRTC appliquera la loi en ce qui concerne les violations liées à l'envoi de messages électroniques commerciaux, la modification des données de transmission et l'installation de programmes informatiques sans consentement.
Le Bureau de la concurrence fera enquête et prendra des mesures contre les représentations fausses et trompeuses ainsi que les pratiques commerciales trompeuses.
Le CPVPC, pour sa part, enquêtera sur la collecte de renseignements personnels par le truchement d'accès illégaux à des réseaux informatiques et sur le prélèvement d'adresses électroniques.
[Français]
J'aimerais souligner que l'approche du gouvernement vise principalement à prévenir les problèmes avant qu'ils ne surgissent, et l'une des meilleures façons de le faire est de veiller à ce que les Canadiens comprennent comment se protéger eux-mêmes. Dans cette optique, le gouvernement a créé un site Web appelé www.combattrelepourriel.gc.ca.
[Traduction]
En anglais, c’est www.fightspam.gc.ca.
Ce site Web comprend des renseignements sur la loi elle-même et offre un certain nombre de sources d'information aux Canadiens. Il abrite également le Centre de notification des pourriels, où les Canadiens peuvent transmettre des renseignements sur des messages électroniques à caractère commercial expédiés sans consentement, ainsi que sur des messages électroniques commerciaux à contenu faux et trompeur.
[Français]
J'ajouterai ici qu'une campagne en ligne a été amorcée pour informer les Canadiens de la date d'entrée en vigueur du 1er juillet et les inviter à visiter le site Web www.combattrelepourriel.gc.ca . Vous trouverez dans vos trousses une reproduction de la page d'accueil de ce site Web, de même qu'une représentation de la « Boîte à outils mobile », qui est l'un des produits d'information destinés aux consommateurs.
[Traduction]
Ma propre direction générale, le Bureau de la consommation, a participé à la préparation des communications relatives à la Loi canadienne anti-pourriel. Vous remarquerez que l'on a inséré une série de résumés infographiques dans les trousses qui vous ont été remises. Le premier, Le pourriel vous inquiète? 5 choses à surveiller, est destiné aux consommateurs pour leur offrir les renseignements de base dont ils ont besoin afin d'éviter d'être victimes de fraudeurs. Il révèle, à cet effet, un certain nombre de techniques très courantes utilisées par les polluposteurs pour obtenir les renseignements personnels de consommateurs. Le résumé infographique a été imprimé et distribué à un nombre considérable de parties intéressées, parmi lesquelles on compte d'autres ministères fédéraux, des gouvernements provinciaux et des organismes communautaires.
Les trois autres résumés infographiques, La Loi canadienne anti-pourriel s'applique-t-elle?, 4 conseils pour communiquer électroniquement avec vos clients et 3 éléments à considérer lors de l'envoi de messages, ont été créés pour aider les PME à connaître les exigences fondamentales de la loi et, ainsi, éviter d'être confondues avec des polluposteurs. Ces trois résumés infographiques, plus celui que je viens d’évoquer, Le pourriel vous inquiète?, ont été publiés sur le site www.combattrelepourriel.gc.ca et sont partagés au moyen du compte Twitter d'Industrie Canada.
[Français]
Enfin, vous trouverez de plus un document parmi ceux qui vous ont été remis. Celui-ci est intitulé « Vol d'identité: une liste de vérification »,
[Traduction]
En anglais, cela s'intitule Identity Theft: A Checklist.
[Français]
La liste a été élaborée en collaboration avec des responsables des gouvernements provinciaux et territoriaux et a été distribuée à grande échelle au cours des dernières années.
[Traduction]
Pour conclure, j'aimerais vous rappeler que le gouvernement a pris un certain nombre de mesures législatives destinées à protéger les Canadiens contre le vol d'identité. Parallèlement, la sensibilisation et l'éducation constituent une part importante de la solution à ce casse-tête; il s'agit de veiller à ce que les Canadiens disposent des renseignements nécessaires pour bien se protéger.
Merci, monsieur le président.
:
Eh bien, dans la trousse que nous vous avez remise, vous trouverez des suggestions pour vous protéger en ligne, surtout contre les tactiques d'hameçonnage et tout le reste.
Selon moi, le meilleur conseil à donner, c'est de faire très attention. La question fondamentale est celle-ci: ne révéler aucune information personnelle en ligne à moins de très bien comprendre à qui vous avez affaire. S'il s'agit d'une personne que vous connaissez et en qui vous avez confiance, c'est une chose, mais certainement, la plupart des entreprises et institutions respectables ne vous demandent pas d'envoyer des renseignements personnels précieux à froid, en ligne.
Malheureusement, les criminels dans ce domaine s'en prennent souvent aux émotions. Par exemple, le stratège typique constitue en un courriel que vous recevriez et qui aurait l'air très officiel, d'une banque, par exemple, disant qu'il y a eu des problèmes avec son système de sécurité et votre compte et vous demandant de communiquer avec elle en ligne. Lorsque vous faites le contact en ligne — ou même dans certains cas, par téléphone, mais certainement en ligne —, on vous demande de présenter des renseignements personnels. Les banques ne procèdent jamais de cette façon.
Alors vraiment, il faut faire extrêmement attention aux situations dans lesquelles on fournit des renseignements personnels. On ne le fait que dans les circonstances où, par exemple, on fait légitimement une demande pour une pièce d'identité ou une carte de crédit, ou quelque chose de semblable. Mais il faut faire très attention aux demandes et aux instances reçues sans sollicitation, par hasard, dans lesquelles on vous demande des renseignements personnels de nature délicate. Il faut toujours faire preuve de prudence dans ces cas-là.
Autrement dit, si vous entreprenez les démarches, il n'y a pas de problème. Vous voulez faire une demande de carte de crédit, vous allez à la banque, vous remplissez un formulaire, etc. Mais lorsque quelqu'un communique avec vous par hasard, même si c'est la banque, et prétend qu'il y a eu un problème et qu'on a besoin de vos renseignements personnels, ne répondez pas. Allez directement à la succursale de votre banque pour demander s'il y a un problème, parce qu'il faut faire très attention lorsque des gens demandent des renseignements personnels de but en blanc. C'est ce qu'il faut se rappeler.