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CHPC Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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Emblème de la Chambre des communes

Comité permanent du patrimoine canadien


NUMÉRO 008 
l
1re SESSION 
l
41e LÉGISLATURE 

TÉMOIGNAGES

Le jeudi 27 octobre 2011

[Enregistrement électronique]

  (0850)  

[Traduction]

    Nous allons commencer. Bonjour et bienvenue à tous.
    C'est la première séance du Comité permanent du patrimoine canadien consacré à l'étude du 150e anniversaire du Canada, et nous sommes tous très intéressés par cette étude. Nous accueillons aujourd'hui un excellent groupe de témoins qui nous aideront à lancer les travaux en beauté.
    Nous accueillons Andrea Shaw, fondatrice et associée directrice du Twentyten Group, mais elle a été vice-présidente aux ventes de commandites et au marketing du Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de 2010 à Vancouver, dont tous les Canadiens ont été très fiers. Heureux que vous ayez pu venir, Andrea.
    Nous accueillons aussi Keith Neuman, d'Environics Research, qui a fait un sondage auprès des Canadiens au sujet du 150e anniversaire du Canada. Nous tenons à entendre votre point de vue, monsieur Neuman.
    Voici quelqu'un qui a écrit un livre sur les célébrations de 1967, Mme Helen Davies, qui est une universitaire indépendante. Elle a donc écrit un livre sur la question à laquelle nous allons réfléchir. Nous sommes très heureux que vous ayez pu vous joindre à nous aujourd'hui.
    Voici comment les choses se passent. Vous aurez chacun dix minutes au maximum pour vos déclarations d'ouverture, après quoi nous passons aux questions et réponses. Au premier tour, chacun à sept minutes pour les échanges de questions et réponses, et la parole est donnée à quelqu'un d'autre. Au deuxième tour, chacun a cinq minutes.
    Là-dessus, nous allons entendre Andrea Shaw.
    Merci beaucoup, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité. C'est un plaisir d'être parmi vous aujourd'hui.
    Comme le président l'a dit, j'ai passé dix ans au Comité organisateur de Vancouver, d'abord pour la préparation de la candidature et ensuite au sein du comité organisateur. Dix années fantastiques. Ma responsabilité, comme vice-présidente aux commandites et aux ventes, était de recueillir tous les fonds possibles auprès des sociétés pour financer le budget d'exploitation des jeux. J'étais également chargée de la préparation, de la stratégie et de la réalisation du parcours de la flamme.
    On m'a demandé aujourd'hui de parler surtout du parcours de la flamme et des partenariats avec les sociétés, ce que je vais faire. Je suis heureuse d'être parmi vous, car cela me rappelle 2001, ce rêve d'obtenir et de célébrer le droit de tenir les jeux et, ensuite, de mobiliser le Canada. Nous nous sommes réunis et nous nous sommes demandé comment nous allions nous y prendre. Le point de départ, et c'est ce qu'il y a de sain dans la formation de ce comité, est de se donner une conception d'ensemble, et une conception d'ensemble très claire.
    Je ne me serais probablement pas jointe à organisation, n'eût été sa conception des jeux. Nous voulions que les jeux soient ceux du Canada. Je n'allais pas faire partie de cette organisation simplement pour tenir une manifestation olympique de deux semaines et des jeux paralympiques d'une semaine. Il fallait que ce soit plus grand. Si nous obtenions le droit de tenir les jeux, nous avions la possibilité de mobiliser les Canadiens et d'être une source d'inspiration pour les jeunes. Et dès le début, c'était en 2001, neuf ans avant les jeux, nous avons élaboré une conception très claire.
    En 2003, comme vous le savez, nous avons obtenu le droit de tenir les jeux, ce qui a précipité une vraie concrétisation de cette conception. Il s'agissait tout à fait d'amener l'esprit olympique dans le foyer de tous les Canadiens. Cette conception était très claire.
    Ce à quoi je convie le comité pour la célébration du 150e anniversaire, avant de commencer à songer aux divers éléments du programme, c'est à dégager une conception claire de ce que vous voulez réaliser. C'est essentiel et indispensable. Cette conception sera l'assise, le fondement, et elle déterminera la nature de tous les programmes que vous finirez par offrir.
    Voilà ce que nous avons fait lorsque nous avons commencé à discuter du sens des jeux du Canada: comment pouvions-nous arriver à mobiliser le pays, à être une source d'inspiration pour les jeunes, à attirer les générations montantes et à susciter fierté et patriotisme? Pour la candidature, nous avons fait beaucoup de recherche et demandé aux Canadiens ce qui constituerait une réussite, à leurs yeux, en 2010. Ils nous ont dit plusieurs choses, mais quelques-unes sont ressorties du lot: nous réserverions au monde un accueil sans précédent, le Canada serait uni pour accueillir le monde, nous tiendrions des jeux impeccables. Une autre chose a émergé: nos athlètes recevraient un appui et accéderaient au podium. Nous savions ce que les Canadiens souhaitaient et ce qui les remplirait de fierté.
    Nous nous sommes mis à la tâche. Une fois la conception définie, il fallait évidemment élaborer un plan stratégique. Ce plan, nous le savons tous, regroupe tous les aspects des éléments de programme. Qu'allions-nous faire au juste pour atteindre l'objectif? Voilà le stade vers lequel le comité s'orientera: définir une conception d'ensemble et un plan stratégique.
    Je vais m'attarder au parcours de la flamme, dont j'étais responsable. Nous avons décidé que ce programme était un élément essentiel à la réalisation du grand projet de mobilisation du Canada. Ce programme n'était qu'un aspect, qu'un élément de notre conception d'ensemble. Mais il fut très important, et j'espère que la plupart d'entre vous avez vu passer la flamme dans vos villes et localités.
    Nous avons commencé la planification et l'élaboration du concept du parcours de la flamme olympique en 2004, six ans avant les jeux. La planification demande beaucoup de temps. Bien sûr, lorsque nous avons fait une planification correcte et élaboré le concept, nous savions ce que nous voulions obtenir.

  (0855)  

    J'ai donc constitué une équipe qui allait diriger cette activité, et nous avons tracé le parcours sur une carte. Nous étions fébriles, car, nous le savons tous, notre pays extraordinaire est vaste. Nous étions déterminés à toucher 80 p. 100 des Canadiens. Nous avons tracé un parcours tel que 80 p. 100 des Canadiens seraient dans un rayon d'une heure de route autour du parcours. Nous étions très fiers de ce plan. Nous sommes allés le présenter, et le dirigeant, John Furlong, comme vous êtes probablement nombreux à le savoir, a dit: « Et les autres 20 p. 100? Andrea, nous devons parcourir le pays d'un océan à l'autre et du nord au sud; il faut rejoindre plus de 80 p. 100 des Canadiens. » Résultat final? Un parcours tel que plus de 95 p. 100 habitaient dans un rayon de moins d'une heure de route.
    Il faut planification et réflexion. La planification du parcours de la flamme et de la mobilisation du pays s'est faite au moyen de groupes de réflexion. Nous nous sommes adressés à tous les groupes intéressés. Depuis le tourisme jusqu'aux Autochtones et aux athlètes, nous avons demandé à des Canadiens de toutes les régions quel aspect devrait prendre le parcours. Nous avons considéré des dimensions comme celle de l'inclusivité, bref, toutes les dimensions. Nous savions que, pour que cette activité soit assez attrayante pour mobiliser les Canadiens, nous devions retrouver les racines mêmes du Canada. Il fallait aller dans les municipalités et les petites localités; nous devions obtenir la participation de tous les ordres de gouvernement, municipal, provincial et fédéral. Nous devions mobiliser le pays à tous les niveaux et dans tout le territoire. Voilà comment la planification s'est passée. Il a fallu six ans pour préparer le parcours et être en mesure d'appliquer le plan de façon impeccable.
    Comme vous êtes nombreux à le savoir, le parcours de la flamme a été le plus long de l'histoire olympique. Il a duré 106 jours et il y avait deux célébrations par jour: une à midi et l'autre le soir. Vous le savez tous, la flamme est arrivée de Grèce et nous l'avons promenée dans tout le Canada, et plus de 95 p. 100 des Canadiens ont eu la possibilité de la voir.
    Vous imaginez facilement que, dans la plus petite localité, la journée olympique a été celle où la flamme est passée. Tous les jours, deux fois par jour, les célébrations ont été les Jeux olympiques pour ceux qui venaient voir la flamme. Mon équipe de plus de 250 personnes devait faire de son mieux tous les jours parce que chaque célébration, c'était les Jeux olympiques de l'endroit où nous nous trouvions. Raconter cela me donne encore le frisson. Tous les jours, on disait que ça commencerait en trombe et que cela se calmerait après. Mais il n'y a pas eu une de ces 106 journées où il n'y avait personne le long des rues. Des gens en fauteuil roulant sortaient des hôpitaux à 5 heures du matin. Nous pouvions voir dans l'obscurité du soir des jeunes, des aînés, des gens de tous âges le long des rues où la flamme passerait dans les localités, les unes après les autres.
    Vous pouvez imaginer que mon équipe... Sur le plan du fonctionnement, je savais que tout était solide; j'avais une équipe extraordinaire. Mais qui motive les motivateurs? J'allais de temps à autre sur le parcours pour réconforter mon équipe, qui était à l'oeuvre tous les jours, y compris à Noël. J'étais avec elle à Noël. Les membres de l'équipe travaillaient inlassablement, mais je devais m'assurer, comme vous le ferez pour l'équipe qui mettra sur pied les célébrations du 150e anniversaire, que mon équipe était impeccable sur le plan de la stratégie et de l'exécution.
    Les résultats de ce parcours de la flamme sont connus. Lorsqu'elle est arrivée à Vancouver, tout le pays, d'est en ouest et du nord au sud, était galvanisé. Mais il faut du temps et de la planification.

  (0900)  

    Dernier point important que je veux aborder: le rôle essentiel des partenariats avec les sociétés. Leur rôle a été vital.
    Nous ne pouvons pas dire que les membres du comité organisateur ont été la cause de la réussite des jeux. Non, elle a été attribuable à nous tous, aux partenaires des gouvernements et des sociétés, qui ont joué un rôle essentiel au financement. Nous aimons à dire que nous avons tourné le dos aux commandites pour nous tourner vers les partenariats.
    Lorsque nous avons présenté notre candidature à Prague, notre objectif était de recueillir 453 millions de dollars grâce aux partenariats avec les sociétés. Beaucoup nous ont pris pour des fous: comment était-il possible de recueillir autant d'argent de cette façon au Canada? Nous avons été choisis et nous avons réexaminé les budgets, et nous avons vu qu'il fallait trouver 765 millions au moyen des partenariats avec les sociétés, et cela, pendant la récession de 2008. Nous avons réussi.
    Comment? En créant des partenariats stratégiques. Nous avons conclu des partenariats avec des entreprises qui avaient une conception et des valeurs semblables aux nôtres. Et dans notre stratégie pancanadienne, ce qui était notre conception, nous savions que les Bell et les BRC de ce monde voudraient s'associer à un projet qui mobiliserait tous leurs clients de l'ensemble du territoire. Pour l'essentiel, c'est ainsi et c'est pour cette raison que nous avons pu trouver autant d'argent pour soutenir les jeux et le parcours de la flamme.
    Je conclus mon intervention de 10 minutes en soulignant l'étroite similitude entre nos jeux et la célébration du 150e anniversaire. En somme, l'essentiel est de veiller à ce que le gouvernement élabore une conception solide, claire et inspirante, car cette conception établit des repères. On peut ainsi dépenser l'argent là où c'est important pour concrétiser cette conception au lieu de l'éparpiller là où ce ne sera pas utile à la réalisation du projet. Il est essentiel que le plan stratégique soit prêt longtemps à l'avance.
    Je dirais que la date d'aujourd'hui est très bien choisie pour que le comité commence à orienter la marche vers un anniversaire qui sera extraordinaire, en 2017. Si nous considérons le passé... En 1967, j'étais une jeune enfant, j'avais mon passeport... J'étais très jeune, et cela me fait vibrer encore.
    Nous songeons à ce que les jeux ont fait pour susciter la fierté chez les Canadiens. Imaginez ce que nous pourrons faire en 2017. Nous convoquerons le passé et les générations qui sont toujours avec nous et nous présenterons le produit aux générations plus jeunes, de façon que nous puissions mobiliser ce qui s'est fait aux jeux, ce qui s'est fait par le passé et ajouter ces atouts à une brillante célébration en 2017, une célébration qui nous portera et qui fera du Canada un pays encore meilleur qu'il ne l'est aujourd'hui.
    Merci.
    Merci, Andrea.
    Vous avez fait un travail splendide, en ce qui concerne le parcours de la flamme qui a traversé nos villes et localités. Ce fut impeccable. Je vois comment vous avez pu motiver les motivateurs, puisque vous semblez encore très motivée. Cela fait plaisir à voir.
    Monsieur Neuman.
    Merci de cette occasion de vous adresser la parole ce matin.
    Comme on l'a annoncé, je voudrais parler d'un sondage d'opinion effectué au moment d'une activité à Ottawa, en mars 2010, la conférence 150!Canada organisée par MASS LBP et l'IAPC. Le but de la conférence était d'amorcer le dialogue entre beaucoup de leaders d'opinion clés au Canada sur la façon de célébrer l'anniversaire de 2017. C'est là qu'est née l'idée d'un sondage simplement pour élargir le dialogue au-delà de cette conférence et entendre l'opinion d'autres Canadiens.
    En quelques minutes, je vais vous parler brièvement du sondage. Des exemplaires de l'exposé ont été distribués. Je m'en tiendrai aux faits saillants.
    La prémisse du sondage, c'est que la plupart des Canadiens aiment le savoir-faire et aiment célébrer les occasions importantes. C'est en tout cas ce que permettent de croire les Olympiques de Vancouver et l'Expo. Il s'agissait de creuser un peu plus et de mieux comprendre en 2010.
    Environics a mené un sondage national pour la conférence, sondage très modeste, comparativement, car il s'est borné à des appels téléphoniques à un millier de Canadiens, en février. Il a été payé par MasterCard, qui était disposée à assumer les coûts.
    Le sondage a porté sur trois thèmes ou questions. D'abord, et je sais qu'Helen en parlera, de quoi les Canadiens se souviennent-ils au sujet de 1967 et du centenaire? Comment pensent-ils que nous devrions célébrer le 150e anniversaire? Et enfin, qui devrait s'en occuper? Voilà les trois grandes questions étudiées au moyen du sondage.
    Nous en discuterons davantage, mais en réponse à la première question, sur le centenaire, il est clair que, comme Andrea l'a dit, beaucoup de Canadiens ont des souvenirs très beaux et très vivaces de 1967 et des célébrations du centenaire. Environ le tiers se rappellent directement les faits, comme Andrea et Helen, j'en suis sûr, et un autre quart se souvient d'en avoir entendu parler. Les chiffres seraient plus élevés si on tenait compte du fait que bien des gens sont venus au Canada après le fait et, forcément, n'étaient pas ici. Je suis du nombre.
    Nous avons demandé aux répondants ce dont ils se souvenaient le mieux, parmi les célébrations du centenaire, et ce qui a ressorti le mieux, c'est l'Expo 67. Peut-être pas étonnant. Les souvenirs varient, ce qui est normal. Plus important peut-être, nous avons demandé aux gens qui se souvenaient quels sentiments faisaient remonter le centenaire ou Expo 67. Avez-vous encore ces sentiments? Tous les sentiments étaient très positifs: fierté, fierté nationale, bonheur, enthousiasme. Il y avait très peu de réactions négatives. Il est frappant que, après toutes les années qui ont passé, des gens qui étaient parfois de jeunes enfants conservent un souvenir affectif vivace. Il est possible que le lien émotif soit ce qu'il y a de plus important.
    Passons à la deuxième question, sans doute évidente. Nous avons demandé aux Canadiens s'il était important de fêter le 150e anniversaire, en 2017. Sans doute la plupart des Canadiens n'étaient pas au courant ou n'y pensaient pas quand nous les avons appelés, mais ce n'était pas exactement au premier plan de leurs préoccupations. Près de la moitié d'entre eux, soit 49 p. 100, ont dit que c'était très important de célébrer cet anniversaire de façon assez significative. Très rares sont ceux pour qui ce n'était pas important. Ils étaient peut-être dans un mauvais jour.
    Il importe aussi d'étudier les sous-groupes importants de la population, par exemple selon l'âge. Ceux qui se souviennent de l'Expo sont d'avis qu'il faut recommencer. Il est normal que ce soit pour eux une priorité. Mais que dire des enfants du millénaire? De la jeune génération? Tiennent-ils vraiment à célébrer un vieil anniversaire comme ça? Le sondage a montré que le groupe des 18 à 29 ans accorde presque autant d'importance à ce type de célébration que le fait le groupe de 65 ans et plus.
    Il est net que ce n'est pas une question de génération. Il n'y a pas que les gens âgés qui veulent célébrer. Nous avons considéré les groupes de revenus. Peut-être n'y a-t-il que les mieux placés dans l'échelle socioéconomique qui peuvent songer à ce genre de chose. Mais non. Même ceux qui sont les moins instruits et ont les revenus les plus faibles estiment que c'est important. Cela a peut-être été confirmé par la réaction au parcours de la flamme, dont Andrea a parlé: des gens de toutes les sphères de la société participaient.

  (0905)  

    Enfin, nous avons considéré la première langue, et, sans surprise, il y a un peu plus d'enthousiasme chez les anglophones que chez les francophones. Il y a des raisons historiques qui l'expliquent, et ce n'est peut-être pas étonnant. Ce qui étonne, ce sont les Néo-Canadiens, ceux que nous qualifions d'allophones, ceux dont la première langue n'est ni l'anglais ni le français et qui, pour la plupart, viennent de l'étranger. Ils sont encore plus enthousiastes que les anglophones. Même si le Canada est leur pays adoptif, ils ont l'impression qu'il s'agit d'un fait très important à célébrer.
    Nous avons demandé aux Canadiens ce qui mérite d'être célébré au Canada par cet anniversaire. La question était ouverte. Nous ne voulions pas leur souffler des idées qu'ils répéteraient comme des perroquets dans le sondage. Un certain nombre de thèmes clés sont apparus. Le thème proéminent a été qu'il fallait célébrer les convictions et les valeurs du Canada, peu importe comment on les définit. Viennent ensuite les personnalités historiques, les grandes réalisations, le rôle du Canada dans le monde et, enfin, les ressources naturelles.
    Quand on leur a posé cette question, les répondants ont trouvé eux-mêmes les grands types de réponse. Ce qui importe ici, c'est qu'ils n'ont pas étudié avant d'être appelés pour le sondage. Ils ont eu une réaction spontanée. Quant aux éléments précis qui ont surgi dans les réponses, le premier a été le multiculturalisme et l'accueil de gens venus d'autres pays.
    C'est peut-être étonnant, mais peut-être pas. Lorsque nous avons demandé comment il faudrait célébrer l'anniversaire, c'est l'une des réponses qui sont venues. Cela concorde avec d'autres recherches que nous avons faites: c'est l'une des plus grandes sources de fierté au Canada aujourd'hui. Les répondants ont signalé la Charte des droits et libertés, la beauté naturelle et les ressources naturelles, l'histoire et la culture autochtones, et un pays de paix.
    D'autres éléments que nous pouvions attendre comme sources de fierté et raisons de célébrer n'ont pas été aussi importants. Les pourcentages ont été de 4 p. 100 pour le système de santé, de 3 p. 100 pour le maintien de la paix, de 2 p. 100 pour le bilinguisme, de 1 p. 100 pour les programmes sociaux et de 1 p. 100 pour le hockey. Ce n'est pas qu'on n'aime pas le hockey, mais le lien n'est pas très étroit avec la célébration du 150e anniversaire.
    Dans le sondage, nous voulions aussi présenter des idées pour obtenir des réactions à divers moyens de célébrer. Nous avions une liste de 10 ou 12 idées et nous avons demandé aux répondants si telle ou telle idée était excellente, acceptable ou pas très bonne.
    Je ne vais pas entrer dans les détails, mais ce qui a suscité le plus d'intérêt, ce sont les programmes de bourses pour aider les étudiants à fréquenter le collège et l'université. Environ 51 p. 100 des répondants pensent que c'est une excellente façon de célébrer le 150e anniversaire. La plupart des gens ont trouvé que les activités communautaires, les programmes de voyages et les manifestations nationales étaient de bonnes idées, mais certaines suscitaient plus d'enthousiasme que d'autres.
    Enfin, à qui incombe-t-il de veiller à ce qu'une célébration convenable ait lieu? Nous avons proposé cinq acteurs clés et demandé quel rôle ils avaient à jouer. Les répondants ont dit que les cinq acteurs avaient un rôle important à jouer, mais c'est le gouvernement fédéral qui se trouve à l'avant-scène, car ils estiment que c'est lui qui doit avoir le plus grand rôle. Pas étonnant, puisqu'il s'agit de célébrations de portée nationale et que, normalement, les Canadiens attendent des gouvernements qu'ils jouent un rôle de leadership, voire le seul rôle.
    Si j'interprétais ces chiffres, je conclurais que les Canadiens ne comptent pas sur le gouvernement fédéral pour se charger de tout, mais ils attendent de lui qu'il veille à ce que tout soit en place, à ce que les mesures de soutien soient là et à ce que les autres partenaires soient mobilisés.
    Les gens souhaitent-ils participer? Il s'agit de célébrations qui auront lieu dans sept ans. Ils n'ont pas la moindre idée de ce que ce sera, mais 37 p. 100 se disent très intéressés, peu importe de quoi il s'agira. La plupart des autres répondants sont quelque peu intéressés.
    Il est frappant qu'il existe un intérêt indéniable, même si tout est encore vague et lointain. Même chose pour le bénévolat. Le comité organisateur de Vancouver et probablement l'Expo également, où il y avait peut-être beaucoup de bénévoles, nous ont appris des choses. Plus de 50 p. 100 des répondants ont dit qu'ils seraient sûrement ou probablement bénévoles d'une façon ou d'une autre. Ce qui donne à penser que bien des Canadiens ne souhaitent pas rester passifs.
    Je voudrais terminer en signalant quatre choses que nous avons apprises grâce à ce sondage plutôt modeste. La première, c'est que le souvenir du centenaire de 1967 est toujours très vivant chez beaucoup de Canadiens. Cette célébration ne s'est pas perdue dans une lointaine histoire.
    Deuxièmement, les Canadiens comprennent l'importance de 2017. Même s'ils n'y ont pas réfléchi, ils se disent spontanément: « Oui, c'est un anniversaire important. Nous devrions faire quelque chose, et nous voulons que ce soit significatif. »
    Troisièmement, les Jeux olympiques ont montré que, même à notre époque de mondialisation et de scepticisme, etc., les Canadiens savent comment célébrer et bien célébrer.

  (0910)  

    Enfin, pour l'essentiel, aux yeux du Canadien moyen et même de la plupart des gens, le 150e est toujours une sorte de page blanche. Les gens n'y ont pas réfléchi. Ils savent que c'est important. Lorsqu'on leur en parle, ils veulent qu'on fasse quelque chose. Mais il y a très peu d'idées arrêtées sur ce que ce devrait être.
    Il y a deux conséquences. D'abord, il ne faut pas compter maintenant sur le public pour donner des idées ou une orientation et vous dire quoi faire, mais il souhaite, avec une certaine ouverture, voir comment les choses se dérouleront. Il existe une possibilité de définir une conception d'ensemble à laquelle les gens adhéreront. Si vous le faites, les gens vont se laisser mobiliser.
    Merci beaucoup.

  (0915)  

    Merci, monsieur Neuman. Votre étude et vos recherches arrivent à point nommé. Il y aura certainement là matière à réflexion à l'avenir.
    Madame Davies, à vous la parole.
    Merci, monsieur le président et membres du comité, de me permettre de comparaître ce matin au moment où vous entamez votre étude sur les préparatifs du 150e, le sesquicentenaire.
    Je suis heureux de comparaître ce matin pour parler des enseignements tirés des célébrations du centenaire de 1967.
    Comme les autres témoins l'ont dit, les Canadiens ont souligné le 100e anniversaire de la Confédération avec un enthousiasme et une fierté extraordinaires. Ils ont participé très nombreux aux manifestations officielles pancanadiennes.
    Ainsi, on estime que deux millions et demi de Canadiens ont visité le train canadien qui est passé dans 63 villes et localités du Canada, sans doute un peu à l'image du parcours de la flamme. Des centaines de jeunes Canadiens de tout le pays ont profité de programmes de voyages-échanges. Les gens ont assisté aux manifestations culturelles organisées par Festival Canada ou sont allés voir le carrousel de la GRC, toujours populaire, ou le carrousel des forces armées.
    Toutefois, les Canadiens ont été encore plus nombreux à participer à des activités locales. Ils ont été encouragés à célébrer le centenaire à leur façon et à exprimer leur fierté nationale. Ils l'ont fait par des moyens étonnants et, je dirais, très originaux.
    Ils ont participé à des projets d'embellissement de leur quartier. Ils ont tricoté des tuques du centenaire. Ils ont organisé des danses. Ils ont parrainé des tournois sportifs, accueilli des échanges de jeunes, organisé des défilés et participé à des manifestations comme les Canots voyageurs: neuf provinces et le Yukon ont inscrit des équipes qui ont pagayé sur 3 283 milles pour arriver à Expo 67 en septembre. C'est l'équipe manitobaine qui a remporté la bourse.
    Tous étaient invités au centenaire.
    Comme vous pouvez le comprendre, les années 1960 ont été une décennie marquée par des changements sociaux considérables, avec la culture des jeunes qui s'épanouissait et le mouvement féministe. De nouvelles voix se sont fait entendre. Le dialogue national a évolué. Pendant cette période de transition sociale et politique, le centenaire a donné aux Canadiens l'occasion de se réunir et de redéfinir leur appartenance à un groupe plus vaste.
    S'émerveillant de l'extraordinaire participation du public, un participant a fait remarquer: « ... quelque chose d'immatériel s'est produit. Toutes sortes de barrières sociales, religieuses et autres ont semblé tomber lorsque les gens ont commencé à travailler à des projets du centenaire. » Comme M. Newman l'a dit, le centenaire reste présent dans l'esprit des Canadiens.
    Les grandes manifestations comme le centenaire et les Jeux olympiques de 2010 peuvent être des outils puissants du symbole et du spectacle, car elles aident à mobiliser l'attention du public et à susciter l'enthousiasme, car les gens se réunissent pour célébrer collectivement. Toutefois, il n'y a pas toujours consensus sur l'objet, le pourquoi ou les modalités de la célébration. Les organisateurs de grandes manifestations comme le centenaire choisissent de s'éloigner de modèles trop prescriptifs, préférant faire naître le sentiment de valeurs communes, de liens communs, ce qui transparaît, me semble-t-il, dans ce que vous avez dit de votre sondage.
    Par exemple, les organisateurs du centenaire ont tâché de promouvoir l'image d'un pays fort et uni pendant une période de changements sociaux. Ils ont aussi réussi à créer un espace de dialogue et la prise en compte des différences.
    Toutefois, refusant de simplement promouvoir ce qu'un haut dirigeant a qualifié de « magma informe de manifestations isolées », ils ont reconnu qu'il était valable de définir des thèmes. Ils étaient aussi conscients du fait que les célébrations d'une année entière ne devaient pas être axées uniquement sur le passé ou l'acte politique que fut la Confédération. Il fallait s'orienter vers un nouvel avenir.
    On avait aussi le sentiment que « la partie officielle du programme du centenaire ne devrait pas dominer au point que la participation de la base soit entravée ". La réussite dépendait de la capacité de préparer les activités, de créer une atmosphère propice à un large éventail d'interprétations et de susciter des occasions de participer.
    Au lieu d'imposer une conception unique du contenu et des modalités de la célébration et de la commémoration, les organisateurs ont appuyé toute une série de perspectives. Qu'il s'agisse de concevoir une plateforme de lancement pour OVNI à St. Paul, dans le nord de l'Alberta, pour accueillir des visiteurs inattendus, ou d'organiser une course de baignoires entre Nanaimo et Vancouver, cela avait assez peu de conséquences; la commission du centenaire demandait une seule chose aux Canadiens: participer et faire quelque chose pour souligner le centenaire.

  (0920)  

    Ces moments charnières offrent de belles occasions de réfléchir, de se rebrancher, de se remotiver davantage. Toutefois, les organisateurs ont pris conscience qu'ils ne pouvaient pas contrôler tous les aspects de la célébration. Ils ont décentralisé la réalisation concrète de nombreux projets, laissant des comités locaux du centenaire, des groupes philanthropiques, des entreprises et le plus souvent des simples citoyens planifier les activités de leurs localités respectives.
    Pour certains, c'était dérangeant. On craignait que cette approche ne serve à accentuer les loyautés régionales et ne mine l'objectif premier du centenaire, qui devait servir à renforcer l'identité commune et l'unité nationale. Il est arrivé pendant le centenaire que des Canadiens ne soient pas d'accord ou au moins qu'il y ait des différences entre les points de vue et les opinions. Après coup, on peut dire que les risques redoutés ne se sont pas matérialisés, et on peut soutenir que les divergences d'opinions ont enrichi l'expérience du centenaire, puisqu'elles ont suscité un dialogue national.
    Le gouvernement fédéral a assuré un leadership essentiel — nous l'avons entendu, les Canadiens s'y attendent — dans l'élaboration et la gestion du cadre pancanadien qui mobilisait l'attention sur la diffusion et la promotion d'idéaux et de valeurs comme l'unité nationale et le patriotisme. Pour appuyer ce cadre, le personnel a organisé une ambitieuse campagne de relations publiques qui a utilisé à fond la presse écrite, le film, le documentaire, la radio, la télévision et les manifestations centrales dont il a été fait mention, comme Expo 67, et qui, pour certains, sont synonymes du centenaire, bien qu'elles en soient distinctes. Puis, il y a eu les caravanes et trains du centenaire qui ont parcouru le pays, comme la flamme olympique.
    Le centenaire a été pour les Canadiens un point d'appui qui leur a permis de mieux comprendre qu'il n'existe pas une expérience canadienne authentique unique. Il y a plutôt un grand nombre d'histoires et d'expériences à partager. En discutant avec les gens et en me faisant une idée de leurs souvenirs attachants, je me dis que c'était là une part très riche de l'expérience du centenaire: ce partage et cette adhésion ont été un résultat important de la célébration. Un processus inclusif de planification qui s'appuie sur un cadre national et intègre la créativité d'acteurs non gouvernementaux, un effort authentique visant à appuyer et à concilier de nombreux intérêts et la volonté de soutenir les activités locales, voilà des leçons du centenaire.
    En s'abstenant de trop déterminer les activités à l'avance, les organisateurs du centenaire ont trouvé une voie qui, bien souvent, a permis de renforcer les relations existantes et d'en créer de nouvelles. Les Canadiens ont pris le temps de célébrer leur histoire personnelle et collective, brossant le tableau d'un pays dynamique, plein de vitalité, qui entre dans sa maturité.
    Un dirigeant qui était présent pour officier à une cérémonie officielle de Noël a remercié les membres de leur bon travail et dit: « C'est une chose que les gouvernements organisent des programmes et même que la population y réponde... », ajoutant que: « ... la vraie mesure de 1967 va bien plus loin, car il y a eu des milliers de projets entrepris par les simples citoyens eux-mêmes ». Selon lui, les gens ont célébré « non parce ce qu'ils devaient le faire, mais parce qu'ils le voulaient ».
    Le centenaire persiste par de fiers souvenirs, et ceux qui y ont participé parlent de façon sincère et convaincante de ce qui a été pour eux, de toute évidence, un moment important et marquant. Beaucoup de ceux qui étaient enfants à l'époque se souviennent de la chanson de Bobby Gimby, que je ne vais pas chanter, Ca-na-da. Voilà, c'est consigné, je chante. Ils se souviennent d'une visite en famille à Expo 67 ou de l'exposition du train et de la caravane.
    Lorsqu'un ami a appris que je faisais ma dissertation sur le centenaire, il est allé chercher dans un placard et, tout fier, a trouvé une médaille du centenaire qu'il avait reçue à l'école. Une femme qui est aujourd'hui d'âge mûr a parlé avec tendresse d'un échange auquel elle a participé: du nord de l'Alberta, elle est allée à Terre-Neuve. Cette expérience l'a transformée.
    Il est évident que le centenaire a eu des répercussions durables. Il serait intéressant de réfléchir à cette réalisation au moment où le comité commence à préparer le sesquicentenaire, le 150e anniversaire.
    Merci de votre temps.

  (0925)  

    Merci, madame Davies. Je ne crois pas que notre étude aurait été complète sans votre apport.
    Nous allons passer aux questions et réponses. Le premier à intervenir sera M. Armstrong.
    Merci à vous trois de vos exposés. C'est une étude très importante que nous entreprenons et je vous remercie d'avoir dit que nous commençons au bon moment.
    Quand vous avez dit que les préparatifs des Jeux olympiques ont pris 10 ans, je me suis dit que nous avions déjà quelques années de retard, et cela m'a effrayé, mais je crois que nous allons y arriver. Et nous pouvons tirer beaucoup d'enseignements d'exposés comme les vôtres pour réaliser notre étude.
    Madame Davies, comme je vous l'ai déjà dit, je vais lire votre livre. Je voulais en lire un bout hier soir, mais je n'ai pas pu. Je vais le lire, et j'espère que nous allons tous le faire.
    Il me semble important d'étudier non seulement ce qui a bien marché en 1967, mais aussi ce qui n'a pas marché. Y a-t-il des programmes ou des éléments de la planification qui ont laissé à désirer?
    Merci.
    J'ai réfléchi à cette question, me doutant qu'elle surgirait. J'ai l'impression que les planificateurs et les organisateurs locaux ont bien fait beaucoup de choses pour le centenaire. Ont-ils fait des erreurs? Quelque chose leur a-t-il échappé? Si vous discutez avec des Canadiens d'un peu partout, vous constaterez qu'il y a toujours place pour des améliorations. Il est peut-être possible d'avoir plus de dialogue, plus de programmes, je n'en suis pas certaine. Je dirais que, en général, le centenaire de 1967 a été une éclatante réussite, et que beaucoup de choses ont été bien faites.
    Vous avez parlé d'une sorte de paradigme de la participation citoyenne, du bas vers le haut, qui s'est installé. Il faut vraiment un bon leadership aux plus hauts échelons pour en faire un thème pour une manifestation d'envergure. Il faut que l'initiative vienne d'en haut, ou elle viendra de la base.
    Dans votre exposé d'aujourd'hui, vous avez souligné qu'une des choses qui ont bien marché est qu'il y a eu une mobilisation dans tout le pays parce que les gens avaient le pouvoir de s'engager. La direction, dans les collectivités locales, leur appartenait. Ai-je raison de dire que c'est là un de vos thèmes majeurs?
    La conclusion me semble très juste, absolument.
    Très bien. Merci beaucoup.
    Je passe maintenant à M. Neuman.
    D'abord, merci de ce sondage. Il nous sera très utile.
    Je m'y perds un peu dans les chiffres que vous avez présentés. Dans l'ensemble et pour tous les groupes d'âge, nous avons une participation d'environ 80 p. 100 au processus: ils ont hâte ou bien ils participent ou s'intéressent. Au niveau régional, le taux est bien plus bas. Pourriez-vous m'expliquer?
    Si les chiffres au niveau national sont si élevés, comment le pourcentage peut-il être de seulement 60 p. 100 au Québec? Ou bien y a-t-il eu deux questions différentes qui ont donné des réponses différentes?
    Il faudrait voir de quelle question vous parlez au juste. L'intérêt pour le 150e anniversaire n'est pas aussi élevé au Québec que dans les autres régions du pays. La plupart des chiffres de la présentation sont ceux de l'ensemble du pays. Les différences sont donc un peu atténuées. Il est clair que l'intérêt est plus vif chez les Canadiens hors du Québec, mais c'est une question de degré.
    Si vous voulez que je commente une question particulière, je peux examiner les chiffres. Donnez-moi des précisions.
    C'est simplement que les questions nationales et les questions qui ont été posées de façon plus particulière peuvent donner des réponses différentes, n'est-ce pas? Y a-t-il une certaine diversité?
    Ce que je dirais concerne les principales conclusions. Celles-ci valent pour toutes les régions du pays, mais il y a des nuances. Pour le niveau d'intérêt, si on considère l'ensemble du pays, on peut dire qu'il est moins élevé au Québec qu'ailleurs. Mais il ne faudrait pas tirer une conclusion différente pour le Québec; c'est simplement que l'intérêt n'est pas aussi vif.
    J'espère que cela répond à votre question.
    Oui, merci.
    Je vais m'en servir pour m'adresser à Mme Shaw. Aux Jeux olympiques de Vancouver, je présume que vous n'avez pas observé cela au début de votre étude, puisqu'il s'agissait de jeux d'hiver et que le Québec participe beaucoup aux sports d'hiver. L'engagement était probablement uniforme dans tout le pays et vos sondages l'ont sans doute montré.
    Oui.
    Le Québec s'est engagé à fond dès le départ. Nous avons innové par rapport aux jeux antérieurs, ceux de Calgary et de Montréal: nous avons fait participer toutes les provinces comme partenaires distincts. Nous avions donc des protocoles d'entente avec chacune, et le Québec a été le premier à signer. Il a de très nombreux athlètes, comme nous le savons tous, et ils sont très représentatifs, mais ils ont été beaucoup encouragés dès le départ.
    Dans cette partie de notre étude, nous pourrions recommander une démarche semblable, avec des protocoles d'entente avec chacune des provinces. Et il est probable que nous placerions le Québec au centre ou que nous insisterions sur sa participation, pour plus de certitude, puisque, s'il y a bien un endroit où on n'est pas aussi engagé au début du processus, c'est bien là-bas.
    Est-ce une recommandation que vous feriez?

  (0930)  

    Absolument. Sans aucun doute, ce serait une recommandation ferme, si j'étais à votre place. La mobilisation, comme nous l'avons dit, est la clé: mobilisation, participation des provinces sur toute la ligne.
    Quelqu'un m'a dit l'autre jour, et je n'ai pas apprécié, que, lorsque Jean-Luc Brassard a remporté sa médaille d'or aux Jeux olympiques de 1994 et est rentré au Canada, il y a eu un peu de mécontentement parce qu'il portait un drapeau canadien. Lorsque la première médaille d'or a été remportée au cours de nos jeux, tout cela était complètement dissipé.
    Notre pays a évolué dans cet esprit sur lequel vous insistez, et nous sommes un pays, et le Québec va dans le même sens avec nous.
    Je reviens à Mme Davies. Une chose m'a semblé frappante dans le sondage: l'importance qu'on accorde à une sorte de programme national de bourses, à la promotion des études universitaires et des études postsecondaires. Il y a probablement des centaines de milliers de Canadiens qui ont participé. Estimez-vous que c'est une chose que nous pourrions reprendre pour le sesquicentenaire?
    Chaque fois qu'il est possible d'offrir un programme ou une initiative qui laisse un legs et a un effet durable, cela aide à perpétuer le souvenir de la célébration.
    Merci.
    Encore une question pour Mme Shaw. M. Neuman nous a dit que 57 p. 100 des gens voulaient faire du bénévolat et avoir une participation active. Comment cela se compare-t-il à ce que vous avez vécu au début de la planification des Jeux olympiques?
    Belle question. Nous avions besoin de 25 000 bénévoles et nous avons probablement eu le double de demandes. Il y avait une grande ferveur pour le bénévolat dans tout le Canada. Nous avons trouvé tous les bénévoles nécessaires. L'offre n'était pas concentrée et elle était extrêmement forte.
    Il y a eu très peu de départs. Les jeux précédents nous avaient appris qu'il fallait avoir des remplaçants au cas où des bénévoles se désisteraient. Par le passé, il y a eu une tendance à se désister. Nous avons eu pendant les jeux un taux de désistement très faible.
    À quel moment avez-vous commencé à recruter des bénévoles?
    Monsieur Armstrong, nous allons passer à quelqu'un d'autre. Vos 7 minutes et demie sont terminées.
    Monsieur Benskin.
    Merci à vous tous de vos exposés.
    Madame Shaw, vous avez été une vraie source d'inspiration. Vous m'avez donné envie de faire quelque chose, mais je ne sais pas quoi.
    Une voix: Aujourd'hui? Je ne suis pas sûr.
    M. Tyrone Benskin: Dès aujourd'hui, tellement votre exposé a été inspirant.
    Ma première question s'adresse à vous ou encore à tous ceux qui pourront intervenir, y compris Mme Davies.
    J'ai déjà dit au comité que je suis venu au Canada tout jeune homme, en 1968, mais l'énergie d'Expo 67 était toujours palpable. Cela a joué un rôle déterminant, car on avait alors entrepris la transition entre Expo 67 et Terre des hommes. Je ne sais au juste quand le nom a changé, mais je me souviens de cela. J'y allais tous les ans. Cela a beaucoup influencé l'idée que, jeune homme, je me suis faite du Canada et m'a amené à être le porte-étendard que je suis aujourd'hui.
    Dans le cas du 150e anniversaire, pour qu'il y ait une suite, un legs, comme vous dites, est-ce que le travail à accomplir pour créer quelque chose qui se perpétuera pendant des années est très important, selon vous?

  (0935)  

    C'est extrêmement important. Lorsque nous avons commencé à préparer la candidature, nous avons créé un groupe appelé LegaciesNow. Que nous obtenions ou non le droit d'accueillir les jeux, un minimum de 5 millions de dollars serait injecté dans la collectivité. Cette initiative a été reprise dans les jeux, et LegaciesNow existe toujours.
    Le legs a été une partie très importante de notre stratégie et de notre réflexion au moment de la conception initiale. Les legs sont nombreux, mais ils ne se limitent pas aux bâtiments.
    À mon avis, le legs humain qui reste est aussi important pour nos jeux et surtout pour le 150e anniversaire et ce legs immatériel est très puissant. Comme vous l'avez vu aux jeux, la ferveur des Canadiens était palpable et elle l'est toujours lorsque je vais prendre la parole devant des groupes un peu partout au Canada, ce qui arrive très souvent.
    Lorsque nous réfléchissons à la question, je crois que la capacité de se projeter au-delà de 2017 est absolument indispensable à la réussite des célébrations, car, si nous nous y prenons correctement, le passé enrichira l'avenir et le Canada n'en sera que meilleur. Rien de plus puissant que ce legs humain.
    Madame Davies, voudriez-vous ajouter quelque chose?
    En ce qui concerne l'Expo, je suis certaine, d'après ce que les gens m'ont dit et les souvenirs qu'ils en ont, que ce fut une manifestation qui a été extrêmement marquante. Elle a galvanisé le pays. Les gens en étaient très fiers. J'ai dit que le monde a rendu visite au Canada et que les Canadiens ont visité le monde, tout cela à Montréal. Pour bien des gens, c'était la première fois qu'ils se trouvaient dans un milieu culturel francophone. Des amis et des membres de ma famille de la côte ouest ont visité l'Expo, et ce fut pour eux une expérience très enrichissante.
    Je crois aussi que ce qui a fait l'originalité de l'Expo par rapport aux autres expositions qui se font maintenant, c'est que celles-ci ont un contenu qui les apparente à une foire commerciale. Expo 67, que je n'ai pas eu le privilège de visiter, puisque ma famille a immigré au Canada l'année suivante... Pour vous dire à quel point les messages se sont propagés, je crois comprendre que mes parents ont été amèrement déçus d'avoir raté l'Expo de quelques mois, car nous sommes arrivés à Montréal et ils avaient espéré la voir. On avait l'impression d'apprendre, de partager, d'établir des liens.
    Il y avait cette idée de plaque tournante où les gens se retrouvent, se rencontrent et mettent en commun quelque chose de profond. C'est le legs, et je suis d'accord.
    Lorsque j'ai commencé à travailler à ma dissertation, j'avais hâte de me rendre l'île Sainte-Hélène et de voir la sphère géodésique de Fuller pour essayer d'imaginer ce que c'était.
    Merci.
    Mon collègue a parlé de mettre le Québec au centre de cette célébration et dit que c'était important pour y relever le niveau de participation. Comme vous le savez peut-être, la même année, ce sera le 375e anniversaire de Montréal. Je lance la question à tous les témoins: estimez-vous qu'on pourrait établir un lien avec le 150e anniversaire du Canada et ainsi augmenter le niveau de participation et d'enthousiasme au Québec?
    C'est une belle concordance. Il y a beaucoup d'anniversaires, que ce soit le 150e de la CIBC, notre 150e, le 375e du Québec. Au bout du compte, ce qui importe, c'est la capacité et la stratégie nécessaires pour créer une occasion de rassemblement. Que ce soit le Québec, la Colombie-Britannique ou la Nouvelle-Écosse, la conception initiale et la stratégie donnent la possibilité d'établir des liens et de susciter une mobilisation à la base et plus haut, le gouvernement montrant la voie et assurant le leadership nécessaire à cette mobilisation. C'est ce qui comptera le plus pour la réussite.
    Monsieur Neuman, d'après votre sondage, il semble y avoir une grande insistance sur la célébration de ce que nous sommes. Expo 67 était une célébration de nous-mêmes, mais c'était au fond une invitation lancée au monde. Je déduis de ces chiffres que les gens souhaitent vraiment dire: « Bon travail, Canada », que le legs, c'est la fierté à l'égard du Canada. Les chiffres que vous avez sur le multiculturalisme, sur les prêts et bourses d'étude... Diriez-vous que c'est une bonne évaluation, que nous devrions mettre l'accent sur une célébration de ce que nous sommes et faire les choses comme s'il s'agissait de dire bon anniversaire au Canada, à nous-mêmes et d'inviter les gens à la fête?

  (0940)  

    Je ne suis pas sûr de saisir la distinction que vous faites. Si vous pouviez préciser...
    Dans le cas d'Expo 67, j'avais l'impression qu'on cherchait davantage à tendre la main. Nous disions au monde de venir nous voir. Je déduis peut-être à tort de ces chiffres que les Canadiens disent bon anniversaire au Canada et disent aussi: faisons quelque chose pour nous aussi.
    D'accord, je comprends.
    Ce n'était pas un grand sondage. Les questions étaient formulées de telle façon qu'il est compréhensible que des gens aient pensé que c'était un anniversaire de naissance à souligner. Je crois que le thème central qui ressort est que c'est un anniversaire de notre pays et qu'il faut le souligner avec quelque chose qui concerne notre pays. C'est probablement la première idée qui est venue à l'esprit des gens.
    N'oubliez pas que ce n'est pas une idée à laquelle la plupart des Canadiens ont beaucoup réfléchi. Il n'en a pas été beaucoup question dans les médias. Le sujet n'a pas été beaucoup développé l'an dernier ni même cette année. Au centre des réponses, il n'y a pas nécessairement l'idée de se congratuler, mais plutôt celle de se demander de quoi nous avons lieu d'être reconnaissant? Qu'est-ce qui nous plaît, qu'est-ce que nous aimons dans ce pays? Qu'est-ce qu'il y a eu de bien? Cela ressort nettement.
    Toutefois, comme je l'ai dit dans mon exposé, les opinions sur ce qu'il faudrait faire ne sont pas arrêtées. Même s'ils se souviennent peut-être des Jeux olympiques et d'Expo 67, en un certain sens, je n'ai certainement pas l'impression que quiconque y voit un modèle à suivre. Les gens ne savent pas trop. Ils veulent qu'il y ait quelque chose, et si on leur propose l'idée que ce serait une bonne occasion d'inviter le monde chez nous, comme à l'Expo, j'ai l'impression qu'ils seraient tout à fait ouverts à l'idée.
    Je crois que tout est plutôt ouvert, du point de vue de ces différentes dimensions. Si cela s'inscrivait dans une certaine conception, ce serait probablement populaire, pourvu qu'on ne s'en tienne pas à cela. Les gens voudraient célébrer ce qu'ils aiment de leur pays, ce qu'ils apprécient. Il faut probablement en tenir compte également.
    Merci.
    Monsieur Hsu.
    Chaque comité suit un ordre qui lui est propre.
    J'espère avoir prononcé votre nom correctement.
    Oui, monsieur le président, merci.
    Merci beaucoup de votre présence.
    Ma première question s'adresse à Mme Davies. Pourriez-vous nous parler de la façon dont l'administration fédérale a structuré ses efforts en 1967? On pense à Peter Aykroyd, non?
    Oui. Peter Aykroyd a écrit un livre sur le centenaire. Il était directeur des relations publiques, alors il était un des hauts fonctionnaires membres de la commission du centenaire.
    Voici comment fonctionnait la structure de gouvernance au fédéral. Une commission du centenaire, qui comptait environ 230 personnes en 1966, avait diverses responsabilités de surveillance, notamment d'activités comme celles que j'ai mentionnées tout à l'heure. Il y avait un commissaire, John Fisher, un commissaire adjoint, M. Gauthier, et des fonctionnaires.
    Il y avait aussi la conférence sur l'administration du centenaire, je crois, qui offrait l'occasion au gouvernement fédéral de collaborer avec les administrations provinciales et territoriales à la planification des activités. Ensuite, il y avait des comités du centenaire, à l'échelle locale, dans les communautés partout au pays.
    Donc, la commission du centenaire, en collaboration avec les administrations provinciales, territoriales et municipales, a joué un rôle important dans l'établissement du cadre. Comme l'a dit Mme Shaw, la participation de tous les ordres de gouvernement est cruciale.
    Le commissaire Fisher était un grand défenseur de la tournée promotionnelle du centenaire au pays. C'était un ancien journaliste de la CBC, et il possédait une vaste expérience. Trois fois par semaine, si je ne m'abuse, il présentait un topo de trois minutes sur des choses dont nous pouvions être fiers, en plus de capsules sur l'histoire du Canada. C'est pourquoi il était tout désigné pour discuter du centenaire.
    Cela étant dit, je trouve intéressant que nous parlions de planification et d'échéancier. En fait, je dirais que la commission du centenaire ne s'est mise en branle qu'en 1964, ce qui ne lui a pas laissé beaucoup de temps.
    Je crois comprendre que M. Aykroyd, une mine d'information, viendra peut-être s'adresser au comité.

  (0945)  

    Merci.
    Il habite ma circonscription, et souligne avec humour qu'il est fier du travail qu'il a accompli pour le centenaire, mais que personne ne se souvient de lui pour cette raison. Il est surtout connu comme le père de Dan Aykroyd.
    Des voix: Oh, oh!
    M. Ted Hsu: Je crois qu'il se sert de cette plaisanterie pour se présenter.
    Donc, combien d'argent a été octroyé par le fédéral en 1967? Quels critères ont permis de déterminer comment...
    Il y avait une série de programmes. Au fédéral, je pense qu'une des réussites a été d'élaborer une approche pangouvernementale; tous les ministères, organismes et commissions ont contribué aux célébrations. Chacun a souligné le centenaire, même les musées et autres. Cette approche pangouvernementale a été imitée à divers degrés au provincial et au municipal. Du point de vue du gouvernement, il s'agit d'un rôle très holistique et inclusif.
    Il y avait de nombreux programmes et initiatives, dont le programme des lieux centenaires. Je crois que 25 millions de dollars y ont été affectés. Les provinces et les villes devaient en mettre autant. Quelque 30 millions ont été alloués à un programme d'immobilisations national. De ce programme sont nés Bibliothèque et Archives Canada, le Centre national des Arts et le Musée canadien d'histoire. C'est une importante infrastructure de base qui nous a laissé un héritage durable.
    Il existait trois types de voyages-échanges. Ceux financés par le fédéral, selon une approche paritaire. Puis il y avait ceux menés à l'échelle locale par des clubs philanthropiques et autres, auxquels les jeunes Canadiens pouvaient demander de l'argent.
    Il y avait aussi un programme d'infrastructure. Les contributions fédérales ont permis la restauration d'édifices ayant une valeur patrimoniale.
    Le centenaire comportait un volet publication, qui aurait des allures différentes s'il était élaboré aujourd'hui, en raison de l'importance des médias sociaux.
    De nombreux éléments ont appuyé le centenaire tout au long de l'année, et les effets ont duré longtemps.
    Vous avez dit que le budget fédéral était de...
    Plus de 100 millions de dollars. En 1967, c'était beaucoup d'argent.
    Monsieur Neuman, le sondage demandait-il aux gens de préciser leurs convictions et leurs valeurs, ou leur présentait-il des convictions et des valeurs générales?
    C'est une bonne question. Permettez-moi de donner quelques précisions.
    Les convictions et les valeurs recensées proviennent des réponses. Il s'agissait d'une question ouverte; nous posions la question sans offrir de choix de réponses. Les réponses sont sorties de la bouche des répondants. C'était important, car nous ne voulions pas leur suggérer des idées qu'ils auraient simplement reprises à leur compte.
    Dans cette situation, nous devons ensuite regrouper les réponses en catégories significatives. Nous avons considéré les thèmes généraux. Sous « Convictions et valeurs », il y avait le multiculturalisme, le sujet le plus mentionné; la Charte des droits et libertés; la liberté comme notion générale; la démocratie et les institutions démocratiques; l'unité nationale; le respect des droits des autres; le patriotisme; le bilinguisme; le meilleur pays où habiter; nos valeurs; notre caractère unique. Nous avons regroupé ces sujets sous le thème « Convictions et valeurs ». Si vous souhaitez créer d'autres catégories, vous le pouvez, mais je crois que ce sont les principaux thèmes. Les deux thèmes les plus importants sont le multiculturalisme et la Charte des droits et libertés. Ils se distinguent des thèmes comme l'histoire, les grandes réalisations et les ressources naturelles, qui sont des catégories complètement différentes.

  (0950)  

    Merci, monsieur Hsu.
    C'est à vous, monsieur Calandra.
    Monsieur Neuman, vous avez dit que 90 p. 100 des allophones étaient d'avis que c'est important. De quoi sont-ils le plus fiers? Pouvez-vous être plus précis?
    Oui. Si on compare les réponses des allophones aux réponses de l'ensemble des répondants, 49 p. 100 des répondants ont affirmé que les convictions et les valeurs méritaient d'être célébrées, par rapport à 50 p. 100 des allophones. Le multiculturalisme a été cité plus souvent chez les allophones, et la Charte des droits et libertés, un peu moins. « Les Canadiens et leur histoire » a été aussi populaire chez les allophones que chez l'ensemble des répondants. « Les grandes réalisations », comme un pays en paix, les arts et la littérature, entre autres, a été cité un peu plus souvent par les allophones, soit 19 p. 100 par rapport à 17 p. 100. « Les ressources et les institutions » ainsi que « Le rôle du Canada dans le monde » ont obtenu des résultats semblables. Pour ces thèmes, la population allophone a répondu sensiblement la même chose que l'ensemble des répondants.
    Madame Davies, à quel point une manifestation centrale était-elle importante en 1967? Quelle a été l'importance de l'exposition universelle? Une telle manifestation est-elle importante pour le 150e anniversaire?
    Lorsque j'interrogeais les gens ou que je lisais des documents écrits à l'époque, Expo 67 revenait toujours. Pour certains, 1967 est synonyme de centenaire.
    Cela étant dit, les temps ont changé, et je crois qu'il est important de reconnaître ce que les Canadiens sont prêts à célébrer, ou au moins d'en tenir compte. Je ne crois pas que nous devions réutiliser sans discernement le modèle de 1967.
    Cela étant dit, ça a été le pivot autour duquel les gens pouvaient se regrouper. Elle a réussi à attirer l'attention à l'échelle mondiale, nationale et régionale. C'était une manifestation importante, mais elle a eu lieu à une autre époque.
    Pour la plupart d'entre nous, le relais de la flamme a été un grand moment. Pour ceux qui n'ont pas pu visiter Expo 67 ou qui n'étaient pas encore nés, elle est une grande source de frustration, car j'en entends souvent parler et je n'ai pas pu y aller. Je ne faisais même pas encore partie des plans à l'époque. Pour bon nombre d'entre nous, et avec raison, le relais de la flamme est devenu une sorte d'Expo 67.
    Dans la ville où j'habite, nous avions quatre activités dans la même journée. Je représente quatre communautés. Je me rappelle m'être levé à 5 h 30 ce matin-là; il faisait 25 degrés sous zéro. Il faisait très froid, et je me suis dit que personne ne se présenterait. Après avoir enfilé plusieurs couches de vêtements, je me suis dirigé vers le centre-ville, à près de deux kilomètres de chez moi — la ville de Stouffville compte environ 35 000 habitants —, où une queue s'était déjà formée. J'ai dû me frayer un chemin dans la foule de peine et de misère pour me rendre où j'allais.
    Deux heures plus tard, à Markham, pendant la célébration régionale, il y avait plus de 10 000 personnes.
    C'était une journée très très froide. Nous avons conservé une des torches qui ont servi ce jour-là à l'hôtel de ville. Les gens se souviennent que la ville au complet s'est présentée pour le relais. Ils se souviennent de la préparation qui a mené à cette journée, et du fait que, malgré le froid intense, 30 000 personnes se sont réunies au centre-ville.
    J'aimerais que vous m'expliquiez une chose. Vous avez recueilli beaucoup d'argent grâce aux partenariats. Évidemment, lorsque vous approchez un partenaire, vous devez lui promettre une grande visibilité. Quels autres défis avez-vous eu à relever? Qu'avez-vous promis d'autre à vos partenaires pour les inciter à investir autant?

  (0955)  

    Excellente question.
    Aujourd'hui, les entreprises ont plus de comptes à rendre, si on peut dire, aux conseils d'administration, alors elles examinent attentivement chaque dépense et chaque investissement. Elles doivent connaître le rendement de l'investissement.
    Notre relation avec nos partenaires a toujours été donnant, donnant. Elle n'a jamais été unidirectionnelle. Par le passé, les commandites au Canada ont souvent été unidirectionnelles. Elles doivent être bidirectionnelles.
    Laissez-moi vous parler du relais de la flamme pour illustrer ma réponse. Tous les commanditaires y ont participé, et seuls les commanditaires des jeux pouvaient commanditer le relais.
    Comme vous le savez, nous avons dû financer le relais, dont le budget était de 40 millions de dollars, au moyen de commandites. C'est un gros montant pour des commanditaires qui avaient déjà investi beaucoup d'argent dans les jeux. Nous pouvions, selon le CIO, avoir deux commanditaires principaux. C'est ce que nous avons réussi à obtenir, donc la majeure partie des fonds provenait d'eux.
    Notre stratégie — pertinente, à mon avis, par rapport à la direction que vous souhaitez prendre pour le 150e anniversaire —, a consisté à demander dès le départ à deux entreprises que nous estimions prêtes à investir de nous aider à concevoir le programme. Pourquoi? Parce que si nos visions et nos valeurs étaient les mêmes que les leurs, nous savions que l'investissement supplémentaire serait plus grand. Notre stratégie nous a permis d'obtenir leur aide pour élaborer les programmes. Nous connaissions leurs besoins, elles connaissaient les nôtres — je tiens à préciser qu'elles avaient bel et bien des besoins —, mais nous ne voulions pas que le relais de la flamme soit trop commercial. Elles ont compris que ça faisait partie du plan de match.
    En faisant participer des partenaires à votre stratégie et à la programmation de vos activités, vous pourrez... Lorsque vous irez les voir pour leur demander 10 millions supplémentaires, il n'y aura aucune hésitation. Elles seront là et auront donné leur adhésion. Cette stratégie a fonctionné pour nous, autant pour le relais de la flamme que pour l'Olympiade culturelle, qui a aussi été financée séparément par des partenaires des jeux. C'était une question de stratégie.
    Si on parle d'échéancier et de la nécessité de planifier avant de chercher des commanditaires, laissez-moi vous dire que les commanditaires n'aiment pas être approchés à la dernière minute. Plus ils participent tôt à un projet, plus il a de valeur à leurs yeux et plus le rendement de l'investissement est grand.
    Merci, monsieur Calandra.
    Madame Boutin-Sweet.

[Français]

    Je suis désolée, monsieur Calandra, mais je suis également allée à l'Expo 67. D'ailleurs, je me rappelle qu'on arrivait de l'Abitibi et c'était quelque chose de spécial pour nous. Mes parents avaient les passeports et, dans ma naïveté, j'avais fait signer un passeport à une hôtesse de l'un des pavillons. Mes frères rient encore de moi aujourd'hui à cause de ça. Que voulez-vous!
    Au NPD — je suis une députée du NPD —, on veut créer des ponts entre les communautés. Notre devise était « Travaillons ensemble ».
    Tout à l'heure, on a entendu que l'intérêt des Québécois pour les festivités était inférieur à celui des gens des autres régions. Dans les choses que vous avez entendues de la part des gens à qui vous avez parlé, y a-t-il des idées spécifiques sur des façons de rassembler les gens à travers le Canada? Je parle d'idées pour le Québec, bien sûr, mais aussi pour d'autres groupes, comme les francophones au Québec et ceux hors Québec, les nations fondatrices ou les Premières nations, comparativement aux autres groupes.
    Probablement que Mme Davies ou M. Neuman peuvent me répondre.

[Traduction]

    Merci pour la question.
    En ce qui concerne la participation de nombreux groupes au centenaire, la commission du centenaire souhaitait vraiment faire participer les communautés francophones hors Québec. En fait, un des éléments que j'examine dans ma dissertation est un documentaire de l'ONF réalisé à St. Paul, une communauté francophone du Nord de l'Alberta. Ce film avait été fait pour montrer que la culture francophone était présente partout au pays et pour partager cette expérience avec la population canadienne. De la même façon, on souhaitait réellement faire participer les peuples autochtones au centenaire. Donc, pour susciter la participation à l'échelle locale, on a pris des mesures concrètes pour qu'un grand nombre de communautés puissent contribuer. On peut certainement s'en inspirer pour préparer le 150e anniversaire.

  (1000)  

[Français]

    Le film que vous avez mentionné a été réalisé en 1967, n'est-ce pas?

[Traduction]

    C'était effectivement un documentaire de l'Office national du film du Canada.

[Français]

    Je vais donc poser la question à M. Neuman.
     Dans ce que vous avez entendu récemment, les gens avaient-ils des idées pour promouvoir ce que j'ai mentionné dans ma question initiale?

[Traduction]

    Dans le contexte du sondage dont j'ai parlé, nous ne pouvions pas vraiment sonder les idées des gens, car, à ce moment-là, nous ne leur avions pas donné le temps d'y réfléchir. Le sondage tentait de saisir les réactions et les réponses initiales à l'événement, ce qui s'était fait et ce qu'ils aimeraient qui se passe. Je crois que d'autres études doivent être faites à ce sujet, dans lesquelles on fournirait un contexte aux personnes, avant de sonder leur opinion.
    Mon seul commentaire ou ma seule recommandation au comité en ce qui a trait à la planification et à cette question serait d'axer la célébration et sa vision sur le Canada actuel, de se concentrer sur l'avenir et non sur ce qui s'est passé il y a 150 ans, plutôt que de dire que nous célébrons l'histoire du Canada et tout ce qui s'est passé depuis sa fondation. Évidemment, l'histoire du Canada nous montre que ce pays a connu sa part de points de vue, d'expériences et de divisions. Les gens risquent de penser qu'on souhaite célébrer ce qui s'est passé. Ça expliquerait peut-être en partie pourquoi les Québécois pourraient être moins enthousiastes que d'autres face au 150e anniversaire.
    Lorsqu'on parle d'héritage, on parle d'avenir. Selon ce sondage et d'autres sondages réalisés auparavant, les choses dont les citoyens canadiens sont le plus fiers ne sont pas historiques et dépassées, elles reflètent plutôt la réalité actuelle — le multiculturalisme, la tolérance, etc. — et représentent le Canada d'aujourd'hui. Je crois qu'en nous concentrant sur la réalité actuelle et l'avenir, l'inclusion des autres groupes au pays sera plus facile.

[Français]

    Toutefois, le Canada d'aujourd'hui est bâti sur le Canada d'hier. J'ai donc l'impression que le fait de sauter complètement le Canada d'hier serait peut-être une erreur. Je ne sais pas si vous voyez cela de la même façon que moi. Je n'ai pas l'impression que ce soit le cas.

[Traduction]

    Je ne dis pas qu'on doit éviter l'histoire, mais je crois qu'il pourrait être périlleux de trop axer les célébrations sur le passé. Je crois qu'il doit simplement être un élément parmi d'autres.

[Français]

    Dans l'une de vos statistiques, il était question d'activités et de programmes communautaires pour célébrer la culture locale. Je reviens à ma question sur des idées spécifiques. À ce niveau, y avait-il, oui ou non, des idées particulières qui ont été proposées?

[Traduction]

    Encore une fois, nous avons présenté ces idées dans le sondage afin d'obtenir la réaction initiale des gens. Il y a eu des réponses. Certaines plus enthousiastes que d'autres, comme le montrent les chiffres. Nous n'avons pas demandé aux répondants de donner leurs propres idées, car, avec le manque de contexte, la tâche aurait été ardue. Selon moi, si nous avions tenté de le faire, la plupart des gens n'auraient pas fourni de réponse, car ils n'auraient pas pu réfléchir. Puisque les répondants n'avaient pas eu le temps d'y réfléchir et que la plupart d'entre eux ne savaient même pas que le 150e anniversaire approchait, je ne crois pas que cette question aurait été pertinente. Des recherches supplémentaires pourraient porter là-dessus.

  (1005)  

    Merci.
    La parole est à M. Gill.
    Merci, monsieur le président.
    J'aimerais commencer par une question à Mme Davies. Comment comparez-vous le Canada actuel à celui d'il y a 50 ans?
    Je pense presque tout de suite à la technologie. Bien qu'en 1967 les organisateurs du centenaire et de l'exposition se soient très bien servi de la technologie de l'époque, comme l'ont montré certaines expositions très sophistiquées qui ont fait le tour du pays, aujourd'hui, je ne peux m'empêcher de penser à Twitter, à Facebook et aux médias sociaux en général. Aujourd'hui, on ne chercherait plus à mobiliser les citoyens en les réunissant autour d'une table pour discuter. Remarquez que ça a aussi des avantages. La technologie, les communications et les outils que nous utilisons aujourd'hui pour faire participer la population sont très différents.
    La façon dont nous envisageons les dépenses publiques est aussi différente aujourd'hui. Je crois que nous en sommes conscients en tant que pays.
    Il y a donc beaucoup de différences. Je crois aussi qu'il existe un sentiment de fierté généralisé, comme le montre le sondage d'Environics. Ça montre que les Canadiens sont fiers, et qu'ils sont ravis de pouvoir célébrer les grandes réalisations et de se regrouper pour bâtir l'avenir.
    Quant au changement démographique, nous avons accueilli de nombreux néo-Canadiens. Quelles pourraient être les répercussions?
    Je crois que le sondage de M. Neuman fournit une piste, c'est-à-dire que les constatations qu'on en tire me donnent l'impression que les gens ont vraiment envie de célébrer le 150e anniversaire. Je ne crois donc pas que ce changement aura des effets sur la célébration; je le vois plutôt comme une occasion à saisir.
    Avez-vous des suggestions pratiques à faire au gouvernement du Canada pour susciter l'intérêt envers les célébrations du 150e anniversaire, d'après ce qui s'est fait pour le centenaire?
    J'ai trouvé intéressant ce qu'a dit Mme Shaw quand elle a parlé des groupes de discussion et du fait qu'il faudrait commencer assez tôt à demander aux citoyens canadiens leur avis sur ces célébrations. Je pense que c'est primordial, d'un point de vue inclusif, de prendre le pouls, de ne pas être directif.
     Je crois que le ministre Moore a témoigné devant le comité la semaine dernière. J'ai entendu dire qu'il ne faudrait pas se rendre dans les communautés en disant: « Nous représentons le gouvernement fédéral et voici ce que nous pensons faire pour célébrer cet anniversaire. » Pour susciter l'intérêt des citoyens et les inciter à participer, il faut les consulter. Les groupes de discussion sont un outil ou un mécanisme qui permet de prendre le pouls de la population.
    Parfait.
    J'aimerais poser une question à Mme Shaw. Comment le Comité d’organisation des Jeux olympiques a-t-il fait pour obtenir et intégrer les commentaires des communautés sur les activités? Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet?
    Parlez-vous du relais de la flamme olympique ou des jeux en général?
    Je parle des jeux en général.
    L'aspect collectif était très important pour nous. Nous savions qu'on ne pourrait pas réussir seuls ce que nous voulions faire. Ça prenait toutes sortes de gens, de tous les milieux, des gens de l'administration, des entreprises, des communautés ou du milieu du sport. Nous avons donc consulté beaucoup de gens de tous les milieux.
    Comment a-t-on fait? Grâce à nos relations avec chaque province, et parce qu'elles étaient capables de prendre des éléments des Jeux olympiques et de les intégrer dans les communautés. C'était voulu, parce qu'on savait que si on ne le faisait pas, que ce soit pour le relais de la flamme, l'Olympiade culturelle ou autre chose, on ne réussirait pas à susciter l'adhésion de la population, à la galvaniser comme ça s'est produit. Nous avons donc été très proactifs dans notre planification pour nous assurer que les communautés se sentiraient concernées, et nos partenaires nous ont aidés.

  (1010)  

    Merci, monsieur Gill.
    Monsieur Cash.
    Merci, monsieur le président.
    J'aimerais vous remercier tous les trois de votre présence.
    Dans quelle proportion les entreprises ont-elles financé les activités du centenaire?
    Je ne suis pas certaine qu'on avait pensé à la commandite d'entreprise à l'époque. Le milieu des affaires a beaucoup contribué. La Banque Royale du Canada a mené plusieurs initiatives, et je crois qu'elle a financé certaines publications. Aussi, je crois que la société E. B. Eddy s'est installée ici, sur le bord de la rivière. Je crois qu'elle fabriquait des allumettes. Elle a aussi contribué au centenaire. La participation était volontaire; les entreprises faisaient elles-mêmes la promotion du centenaire.
    Donc, je ne peux pas parler avec certitude de commandite d'entreprise ni de partenariat. Les entreprises appuyaient le cadre fédéral, et elles ont cherché des façons de promouvoir le centenaire.
    Vous n'avez aucune idée de la valeur de ces commandites?
    Non, pas vraiment. Il faudrait que je cherche.
    Monsieur Neuman, avez-vous posé une question du genre « Pensez-vous que les grandes entreprises canadiennes devraient participer à l'organisation des célébrations entourant le 150e anniversaire du Canada? »
    Nous n'avons pas abordé cette question. Par contre, nous avons parlé de l'importance de la contribution des différents acteurs. Dans la question sur le leadership, un des choix de réponses était les entreprises canadiennes. Nous avons demandé aux répondants quel rôle de leadership devraient jouer ces acteurs dans les célébrations entourant le 150e anniversaire. Selon le sondage, ils auraient tous une certaine importance. En première place, on trouve l'administration fédérale, suivie des administrations provinciales et territoriales, puis les entreprises, à 46 p. 100.
    Ce que j'en déduis, c'est que le milieu des affaires n'est pas considéré comme devant être le leader, mais que les citoyens canadiens sont d'accord pour qu'il joue un rôle important. Je crois qu'ils sont relativement contents des partenariats conclus avec les entreprises pour les Jeux olympiques de Vancouver, et que, pour eux, ça n'a pas causé de problème.
    On n'a pas pu entrer dans les détails sur ce point, et je pense qu'il serait difficile d'obtenir une réponse plus précise sans savoir en quoi consisteront les célébrations, les manifestations et les activités.
    Quel était le budget proposé au départ pour les Jeux olympiques de Vancouver?
    Parlez-vous des commandites d'entreprise?
    Non, du budget total.
    Le budget total des jeux était de 1,3 milliard de dollars.
    Bien, et combien ont-ils coûté finalement?
    1,6 milliard de dollars.
    Quand vous parlez de l'héritage olympique, une des choses dont je me souviens, c'est de voir Roberto Luongo gagner. Pour une raison que j'ignore, la santé et le bien-être de Roberto me tiennent vraiment à coeur. Je suis moins inquiet pour Sid que pour Roberto.
     On a parlé du fait que les finances publiques et l'infrastructure étaient un sujet délicat. Une part de l'héritage des Jeux olympiques de Vancouver, et ça se produit presque chaque fois, est le dépassement des coûts que la population doit assumer. Réduire les services municipaux quand on voit un tel dépassement est une bien mauvaise idée, c'est le moins qu'on puisse dire. Le sujet a été abordé dans Sports Illustrated à l'époque.
    Une des choses qui me préoccupent le plus à ce sujet, c'est qu'il s'agit de deux choses différentes qu'on amalgame pour en faire une seule. Puis ça devient un mécanisme de commandite d'entreprise. Nous allons célébrer le 150e anniversaire de notre pays. Si on veut qu'il soit aussi retentissant que le 100e, je dois dire que le fait qu'on cherche à savoir comment le milieu des affaires a aidé à façonner les Jeux olympiques de Vancouver me trouble.
    Ce qu'on doit faire, c'est chercher à comprendre pourquoi nous nous souvenons du centenaire, même si un grand nombre d'entre nous n'étaient pas nés à l'époque. Ce n'est pas nécessairement important de savoir que le milieu des affaires n'a pas joué un grand rôle. Ce qui est important, c'est que, 50 ans plus tard, on en parle encore. Selon moi, si on se penche sur l'histoire des Jeux olympiques, on va découvrir que peu de gens parlent de jeux en particulier 20 ou 30 ans plus tard, quoique je n'oublierai pas Roberto Luongo.

  (1015)  

    Monsieur Cash, nous allons devoir y revenir plus tard, car nous avons débordé d'une minute et demie.
    Nous allons maintenant passer à M. Hillyer.
    Je me souviens des Jeux olympiques de Calgary. J'étais encore enfant.
    J'ai trois petites questions. Premièrement, monsieur Neuman, avant que je pose ma question, je veux vous dire que vous ne réalisez peut-être pas que votre déclaration était digne de mention. Je l'ai prise en note. Je vais vous citer souvent. Vous avez dit que la fierté nationale n'était pas tant de se lancer des fleurs que d'exprimer sa gratitude. J'aime bien. C'est beau. Parfois, les citoyens canadiens s'en font beaucoup, parce qu'ils aimeraient célébrer mais veulent rester polis et humbles. En le présentant de cette façon, on peut être les deux, et passionnément. C'était bien dit.
    Alors, voici ma question. Sans rejeter la responsabilité du comité, nous avons parlé de l'importance d'amener les entreprises à participer, sans capituler. Malgré la valeur de votre sondage, on ne peut pas nier que l'échantillon, 1 001 répondants, est bien petit. Avez-vous envisagé de mener un sondage semblable auprès d'un plus gros échantillon?
    C'est une question pertinente. Je vais répondre en deux temps. L'échantillon, soit 1 000 répondants, est en effet petit. Si je me fie à mon expérience, et j'en ai beaucoup dans ce domaine, c'est un nombre suffisant pour que l'échantillon soit représentatif de l'ensemble des Canadiens et, dans une certaine mesure, des régions. On ne pourrait certainement pas aller au-delà. Mille répondants, c'est assez précis. Ce n'est pas aussi précis qu'un échantillon plus grand, mais compte tenu des questions que nous avons posées et des ressemblances au sein de la population, je dirais que ce sondage dresse un portrait général assez juste, confirmé par d'autres recherches.
    Pour ce qui est de faire un sondage plus vaste ou avec un plus grand échantillon, je conseille fortement au comité de ne pas oublier qu'il pourrait s'avérer nécessaire de faire d'autres recherches. Ce sondage, réalisé il y a un an, donne un aperçu intéressant de l'opinion des citoyens à ce moment-là. Mais il n'est absolument pas immuable, et il ne répond pas à toutes les questions que vous pourriez ou devriez vous poser pour la planification. Je m'attends à ce que certains organismes concernés mènent des recherches. Je pense aussi qu'il faudrait cibler certaines parties de la population selon la région, les caractéristiques démographiques ou autres, pour mieux comprendre les enjeux pour certaines parties de la population, particulièrement durant la planification et au moment d'entrer dans les détails.
    Ce n'est qu'un début, et je pense que ce sondage va être utile. Il a été commandité par MasterCard. Sans ça, il n'aurait pas été réalisé. Ils nous ont laissé carte blanche; ils n'ont pas participé à l'élaboration des questions ni à l'interprétation des résultats. Ils ont simplement fourni les fonds nécessaires à sa réalisation.

  (1020)  

    Merci.
    Madame Shaw, selon vous, comment pourrait-on et devrait-on faire la promotion des 150 ans du Canada à l'étranger? Devrait-on investir dans la publicité, par exemple, aux Jeux olympiques de Londres? Avez-vous des idées là-dessus?
    Je pense qu'il faut revenir à la vision. Quels sont les objectifs? Il faut partir de là: le gouvernement fédéral doit se demander ce qu'il souhaite accomplir. Je n'insisterai jamais assez sur l'importance de revenir à la vision, car c'est ça qui va vous indiquer la voie à suivre pour tout le reste à mon avis.
    Une des choses que les jeux ont permis au Canada d'accomplir, c'est de se retrouver sous les feux de la rampe partout dans le monde comme jamais auparavant. Si vous envisagez les jeux comme une plateforme de croissance économique, le tourisme et toutes ces initiatives qui façonnent notre pays, c'est tout à fait logique.
    En réponse à votre question, donc, il faut préciser notre vision. Qu'est-ce qu'on veut accomplir? Une fois que vous le saurez, vous aurez la base de votre stratégie.
    J'ai dit plus tôt que ça prenait du temps et une bonne planification, mais que si vous le faisiez correctement, vous vogueriez vers le succès. Si vous négligez cette étape et essayez de compenser dans les objectifs et la stratégie, vous dépenserez beaucoup plus d'argent que nécessaire, et vous aurez plus de difficulté à réussir.
    Merci, monsieur Hillyer.
    Monsieur Nantel, la parole est à vous.

[Français]

    J'ai trois questions à poser.

[Traduction]

    Je vais m'exprimer en français.

[Français]

    Monsieur Neuman, premièrement, a-t-il déjà été question de demander aux Canadiens le montant personnel qu'ils considéreraient approprié d'investir dans de telles célébrations au moyen des impôts?

[Traduction]

    C'est une question intéressante. On ne l'a pas posée dans le sondage, et je ne crois pas que quiconque l'ait fait. C'est une question à laquelle il serait difficile de trouver une réponse précise à ce stade, car les citoyens canadiens ne sont pas vraiment au courant de 2017, n'y ont pas pensé et n'ont aucune idée de ce que ça peut représenter. Je pense que si vous leur posiez la question aujourd'hui, ils auraient de la difficulté à y répondre. Je ne pense pas qu'ils soient suffisamment informés. Il manque encore de substance, je crois, pour avoir une réponse claire. Avec le temps, je suis certain qu'on y arrivera.

[Français]

    Merci.
    Je trouve vraiment remarquable qu'à la dernière page de votre rapport, vous disiez qu'on est devant une page blanche et qu'il faut laisser place à l'imagination et à l'inspiration. Je pense que c'est certainement quelque chose dont Mme Shaw a beaucoup parlé. C'est en lien avec l'enthousiasme et l'inspiration que le passage de la flamme olympique a créés. Je voudrais vous demander si vous ne croyez pas qu'il faudrait essayer de trouver quelque chose qui rallierait tout le pays sans faire surgir l'amertume ou le doute ressentis au Québec. En effet, on voit que le soutien à cet égard y est certainement plus faible.
    Quelle est votre avis, par exemple, sur l'idée d'avoir un thème aussi large que celui des vagues d'immigration au Canada, qui sont un fait indéniable, plutôt que de revenir sur des dates de conflits ou de batailles?

  (1025)  

    Je souhaiterais parler en français, mais...

[Traduction]

    Vous pouvez répondre en anglais, il n'y a pas de problème.
    Je pense que je vais revenir à la vision, à ce que nous cherchons à accomplir. Quand on parle de multiculturalisme et d'engagement, de célébrer notre incroyable diversité culturelle et géographique, il y a tellement de possibilités. Selon moi, c'est la même chose qu'une entreprise qui se demande comment s'adresser à sa clientèle, que ce soit en français, en anglais, en chinois, etc., on pourrait dire qu'elle répartit son engagement. C'est la même chose pour ce comité ou pour le groupe qui dirigera ce projet. Il faudra comprendre, par des études, des groupes de discussion, ce qui fait vibrer et attire toutes les parties intéressées. Que ce soit au Québec, en Ontario, en Nouvelle-Écosse ou chez les Autochtones, ce genre d'étude est la clé du succès. C'est ainsi que vous pourrez orienter la programmation de manière à réaliser votre vision.
    Merci, madame Shaw.

[Français]

    Je pense qu'il y a toujours au Québec ce sentiment rébarbatif de faire partie d'un mélange multiculturel, alors que les périodes de l'histoire permettent de bien comprendre le multiculturalisme. Elles nous permettent de reconnaître que les Chinois qui sont arrivés en Colombie-Britannique il y a 20 ans ou 40 ans sont tout aussi Canadiens que les Français qui sont arrivés il y a 400 ans.
    Sur ce, je vais m'adresser à Mme Davies.
    Vous avez bien dit qu'il ne fallait pas imposer une vision. Je me demandais si vous ne croyez pas qu'il y aurait lieu de consulter les différentes provinces qui voudraient avoir voix au chapitre pour savoir comment elles aimeraient voir leur présent et leur futur au sein du Canada être représentés lors du 150e anniversaire?

[Traduction]

    Je peux vous dire d'après l'expérience de 1967 que le gouvernement fédéral s'est efforcé de faire participer les représentants provinciaux et de discuter avec eux de ce qui pourrait être fait dans les territoires et les provinces pour le centenaire. Il est toujours avantageux d'avoir ce type de discussion, c'est certain.
    Monsieur Brown.
    Merci beaucoup, monsieur le président.
    Merci à nos témoins d'aujourd'hui. Je sais que le 150e anniversaire du Canada nous intéresse tous vivement.
    J'étais un élève de deuxième année à Don Mills en 1967. Ce dont je me souviens, c'est que c'était une occasion d'en apprendre plus sur notre pays. À cette époque, je crois qu'on étudiait davantage l'histoire. Je préconise depuis longtemps l'enseignement de l'histoire aux jeunes Canadiens. J'ai déjà été président de la Commission des parcs du Saint-Laurent, qui exploite Upper Canada Village et le fort Henry dans la circonscription de M. Hsu.
    Je sais que seules trois provinces sur dix au Canada exigent des élèves qu'ils suivent un cours d'histoire pour obtenir leur diplôme d'études secondaires. Comment peut-on faire du 150e anniversaire du Canada une autre occasion de découvrir des choses sur notre pays?
    Cette question s'adresse à vous tous.
    Je vais commencer.
    Ce que vous dites me fait plaisir. Il n'y a rien comme l'histoire pour les enfants et les enfants de demain. Nous avons à peu près le même âge — je pense à 1967. Il y a longtemps, j'étais enseignante au secondaire. L'éducation est notre avenir. L'éducation est le pouvoir et une grande partie de ce que nous devrions tous être. L'histoire de notre pays ne fait que garantir plus d'égalité pour l'avenir du patrimoine humain dont on parlait. Si on voit ça comme objectif pour notre vision, alors ce que vous devez faire, c'est prévoir un plan pour prendre en main cet objectif et utiliser cette occasion pour programmer des initiatives qui serviront, comme vous l'avez dit, Gordon, à éduquer et à intégrer les éléments du programme.
    Je ne sais pas comment, mais c'est exactement comme ça qu'on a travaillé avec nos objectifs et ce qu'on essayait de faire. C'est bien plus qu'une manifestation sportive de deux semaines, comme je l'ai dit plus tôt. On voulait en faire beaucoup plus pour les Canadiens. Si c'est un élément que le groupe décide de poursuivre — soit l'éducation des jeunes, qui est très importante —, c'est maintenant le moment de saisir l'occasion et de l'intégrer à un des éléments du programme du 150e anniversaire.

  (1030)  

    J'ai deux ou trois points.
    Pour revenir sur ce qu'a dit Andrea, ça doit faire partie de la vision. Pour l'intégrer au système d'éducation, il faut convaincre beaucoup de monde dans le système d'éducation à l'échelle provinciale et locale. On ne peut pas vraiment mettre ça sous le mandat fédéral ou national. Si ça fait partie de la vision et que vous obtenez l'adhésion du public et des organisations, alors ils pourraient vouloir l'intégrer. Ça serait difficile à programmer.
    L'autre commentaire fait référence à quelque chose que j'ai dit plus tôt. Un inconvénient potentiel est que certains aspects de l'histoire du Canada pourraient diviser les gens plutôt que les unir. Les gens pourraient voir des problèmes ou des enjeux associés à l'histoire du pays. Ce qui est enseigné cache des terrains minés. Il faut l'aborder avec prudence, et peut-être que la vision doit être formulée de manière à, oui, comprendre l'histoire, mais peut-être dans un contexte actuel, d'une certaine façon. Ça fait partie de ce qu'il faut prendre en considération.
    En 1967, l'accent était beaucoup mis sur l'exposition, qui a attiré beaucoup de monde de partout au Canada à Montréal. On n'aura pas quelque chose comme Expo 67 en 2017. Comment pourrait-on tirer avantage de ça pour le tourisme et faire en sorte que les gens se déplacent? De prime abord, peut-être que se concentrer sur l'histoire du Canada serait une occasion de le faire. C'est en fait ce qu'on va faire dans le cadre de la célébration et de la commémoration de la guerre de 1812 au cours des prochaines années, parce que la guerre a pris fin en 1815. On a quelques années pour en tirer des leçons. Peut-être qu'on pourrait discuter un peu de ça.
    Je pourrais répondre à vos questions sur l'intégration de l'histoire. Vous prêchez une convertie, puisque j'ai un doctorat en histoire du Canada. Alors, c'est sûr que ça me sidère de penser que des personnes pourraient ne pas être intéressées par nos histoires.
    Il ne faut pas donner de leçons. Parfois, à mon avis, on rate une bonne occasion quand on ne révèle pas la richesse de nos histoires et qu'on ne permet pas aux gens de les vivre. Et je vais prendre comme exemple le train et la caravane de la Confédération qui ont sillonné le pays, comme une flamme, jusqu'à des communautés très éloignées. Je parlais à quelqu'un l'autre jour, un homme maintenant dans la cinquantaine, qui me racontait être entré dans la caravane, un convoi de semi-remorques qui a traversé le pays. Un d'entre eux abritait une reconstitution d'une tranchée de la Seconde Guerre mondiale. Il a dit qu'en tant que jeune garçon, le fait d'entrer dans cet endroit, où on pouvait percevoir les sons, les images et les odeurs d'une tranchée, et en faire partie a eu une influence durable sur lui. On ne lui a pas lu une histoire, on lui a fait vivre une expérience.
    Donc, je crois que l'idée de vivre nos histoires est très importante.
    Je ne me souviens plus tout à fait de la deuxième question.
    Monsieur Brown, nous avons un peu débordé, donc nous passerons à M. Hsu.
    J'ai une petite question complémentaire pour Mme Davies, sur la façon dont les célébrations du centenaire ont été structurées en 1967. J'aimerais peut-être obtenir une déclaration de votre part.
    Pensez-vous que les célébrations de 2017 seront plus authentiques et mémorables si on fait de même, si on laisse l'initiative aux communautés plutôt que d'imposer des thèmes particuliers ou une structure particulière à une célébration nationale?
    Selon moi, dans l'esprit d'être aussi inclusif que possible, si on peut générer de l'enthousiasme et de l'intérêt à la base, on a plus de chance de réussir.

  (1035)  

    Quelqu'un a-t-il quelque chose à ajouter?
    Oui. Je crois que si on laisse ça uniquement entre les mains des communautés sans donner de direction, de vision, on pourrait rater une occasion de profiter de ce moment historique incroyable pour réaliser de grandes choses. La base, les communautés, comme je l'ai dit, est très importante. Mais si, en tant que pays, on a une vision de ce qu'on essaie d'accomplir et qu'on peut orienter la vision qu'on veut développer avec 10, 20 ou peu importe combien d'objectifs tout en laissant les communautés s'occuper de l'exécution, eh bien, à mon avis, on aura le meilleur modèle.
    Mme Davis voulait dire quelque chose.
    Je suis du même avis. D'après moi, ce n'est pas une question de choix. C'est complémentaire. C'est les deux. Il doit y avoir un leadership très fort en ce qui concerne le cadre et la vision, et puis la participation de la base pour permettre aux gens, je suppose, de mettre en oeuvre cette vision d'une façon qui leur parle.
    Bien. C'est tout ce que j'avais à dire.
    M. Brown et M. Hillyer veulent partager une question.
    Vous avez cinq minutes. Divisez votre temps comme vous le voulez.
    Merci, monsieur le président.
    On va revenir à Mme Davies et peut-être saisir l'occasion d'en finir avec cette question.
    On a parlé du tourisme et de la façon dont on peut faire bouger les gens au pays, étant donné qu'on n'aura pas une attraction aussi importante qu'Expo 67. Je pense que vous aviez commencé à parler du train de 1967. Je vous donne la parole pour que vous puissiez terminer ce que vous aviez à dire là-dessus.
    Merci beaucoup.
    Eh bien, je pense à tout ce que le Canada a à offrir aux citoyens canadiens grâce à son extraordinaire réseau de parcs nationaux et de sites historiques nationaux, et je pense aux travaux en cours visant à faire reconnaître Fundy comme une des sept merveilles du monde. Il y a beaucoup de choses à célébrer dans ce pays, et on devrait encourager les gens à voyager au Canada pour célébrer et apprécier ce qu'ils ont.
    Bien.
    Je donne la parole à M. Hillyer
    Merci.
    Mme Davies, je n'ai pas eu l'occasion de vous poser une question, et je voudrais le faire.
    Vous avez beaucoup parlé de l'importance de ne pas adopter une attitude directive dans la planification du 150e anniversaire du Canada, et je comprends. Je me demandais si vous pouviez poursuivre sur cette lancée. Au-delà de la planification, comment pouvons-nous éviter d'être trop directifs pour promouvoir les valeurs canadiennes, afin de les souligner plutôt que de dire aux gens ce que leurs valeurs devraient être?
    Merci pour votre question.
    Je songe à des questions ouvertes. Je sais que lorsque le sondage a été réalisé, vous avez dit qu'il posait une série de questions ouvertes qui permettaient aux répondants de terminer des phrases comme « Je suis fier d'être Canadien parce que... ». On donne aux gens une occasion de nous faire part de leur vision, de nous dire quelles sont leurs valeurs. J'espère que ça vous aide.
    Merci.
    Monsieur Cash.
    J'ai combien de temps, monsieur le président?
    Ce sera la dernière question. Vous avez cinq minutes.
    Je pensais que le comité en était au début de la discussion sur cette célébration, pourtant, ça fait deux fois que M. Brown dit qu'on n'aura pas une attraction comme l'exposition. Je ne sais pas si des consultations ont permis au gouvernement d'en arriver à cette conclusion. Je tenais à dire ça.
    J'ai quelques questions supplémentaires à poser à propos d'Expo 67. Vous avez tous dit que ça serait un peu risqué d'ajouter un volet historique aux célébrations du 150e anniversaire du Canada, ou que ça serait périlleux. Ce n'est pas qu'on ne devrait pas le faire, mais ça serait périlleux.
    Je me demande ce qui s'est passé en 1967. Quels étaient les thèmes? A-t-on fait une autopsie? Y avait-il une dimension historique? Parce que, quant à moi... J'étais enfant, et je veux dire à M. Calandra que je n'y suis pas allé non plus, mon ami. Mes parents et mes frères et soeurs plus vieux y sont allés, mais j'étais trop jeune.
    Y avait-il un volet historique, ou était-ce axé sur l'avenir? Je sais que nous étions à un moment différent de notre histoire.

  (1040)  

    Je propose qu'on considère l'exposition et le centenaire comme deux manifestations différentes. Expo 67 était une expérience très axée sur l'avenir.
    Quant au centenaire, l'histoire et les histoires de la nation ont été intégrées à de nombreux programmes et à la majorité de ce qui a été présenté, que ce soit les arts et la culture mettant en vedette de grands peintres et artistes canadiens ou même des interprètes, le programme de publications. Il y a eu une série sur les Pères de la Confédération. Je pense que l'histoire et les histoires du pays ont été intégrées tout au long de l'exercice. C'était un volet. C'était une lentille à travers laquelle nous pouvions observer une centaine d'années. Ce n'était pas, comme je l'ai dit, une leçon didactique du style « voici les quatre choses que vous devez retenir de notre passé ».
    Merci.
    Merci, monsieur Cash.
    Madame Boutin-Sweet.

[Français]

    Ma question s'adresse à M. Neuman.
    Dans vos statistiques sur l'importance de fêter le 150e anniversaire, vous avez des données au sujet des anglophones, des francophones et des allophones. Je me demandais si vous aviez quelque chose de plus spécifique au sujet des Premières nations ou si cela fait partie des autres groupes.

[Traduction]

    À propos des Premières nations, aucune question ne visait principalement les Autochtones. On a posé la question, et je sors les chiffres à l'instant, sur ce qui méritait le plus d'être célébré au Canada. C'était une des questions ouvertes.
    Je regarde les chiffres.

[Français]

    Je ne sais pas si vous avez bien compris. Je parlais de questions posées aux Premières nations et non pas au sujet des Premières nations.

[Traduction]

Je parle de questions posées aux Premières nations, pas sur elles.
    De répondants membres des Premières nations?
    Des Autochtones ont participé au sondage. Mais dans le cadre d'un sondage national auprès de 1 000 personnes, très peu s'identifieraient comme membres des Premières nations, Métis ou Inuits. Il n'y en aurait pas assez pour qu'on puisse analyser ces données séparément, donc on n'a pas pu le faire.
    Pour beaucoup de nos sondages, on essaie dans la mesure du possible de les inclure et d'analyser les résultats. On en revient à l'idée de mener des sondages auprès d'un plus grand échantillon et d'échantillons cibles pour s'assurer de donner la parole à différents groupes.
    On sait que des Autochtones ont participé à ce sondage, mais pas assez pour pouvoir analyser les résultats.
    Merci.
    Monsieur le président, je me demande si on pourrait consacrer 15 minutes à la fin de la prochaine réunion aux travaux du comité. Je sais que l'opposition a mentionné qu'une fois de temps en temps, elle aimerait vérifier si rien d'important ne s'est présenté. Pourrait-on avoir 15 minutes à la prochaine réunion?
    À la prochaine réunion, nous consacrerons 15 minutes aux travaux du comité.
    J'aimerais remercier les témoins, Mme Shaw, M. Neuman et Mme Davies. Je ne peux imaginer de personnes mieux qualifiées pour commencer notre étude du 150e anniversaire. Vos commentaires et vos recherches étaient très instructifs. Merci de nous avoir consacré du temps.
    La séance est levée.
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