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NDDN Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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CANADA

Comité permanent de la défense nationale


NUMÉRO 021 
l
2e SESSION 
l
39e LÉGISLATURE 

TÉMOIGNAGES

Le jeudi 10 avril 2008

[Enregistrement électronique]

  (1540)  

[Traduction]

    Nous avons un programme assez chargé aujourd'hui et nous avons des témoins de grande qualité. Nous voulons leur donner assez de temps.
    Nous continuerons plus tard aujourd'hui notre étude des services de santé des forces armées mais nous allons commencer avec ce qui est devenu notre mise à jour régulière sur l'Afghanistan. Régulière ou non, elle est toujours intéressante.
    Général Atkinson, directeur général , Opérations, État-major interarmées stratégique, vous êtes déjà venu ici et vous connaissez la routine. Vous avez la parole pour une déclaration liminaire après quoi nous aurons un rapide tour de questions pour chaque parti.
    Allez-y, monsieur.
    Merci beaucoup, monsieur le président. Je sais que les témoins de qualité dont vous parlez sont assis derrière moi. Je suis heureux que vous les ayez convoqués.
    Je commence tout de suite. Depuis deux mois, les forces de la FIAS ont mené plusieurs opérations avec l'Armée nationale afghane et la Police nationale afghane , chaque élément jouant un rôle important. Ces opérations ont été très efficaces pour rehausser la mobilité des forces de sécurité et contribuer au niveau de stabilité dans notre secteur de responsabilité, ce qui a par conséquent élargi la zone d'influence du gouvernement afghan.
    La Force opérationnelle interarmées en Afghanistan a aussi achevé un certain nombre de projets de développement dont je parlerai brièvement. Une mise en garde s'impose au sujet de ces remarques préliminaires: même si nous obtenons des succès, les Afghans ont toujours besoin de notre appui et de notre présence parce qu'ils n'ont pas encore atteint le niveau d'autonomie requis.
    Au cours des deux derniers mois, les insurgés ont continué d'utiliser des EEI, des attentats-suicides et des tirs indirects — de roquettes et de mortiers — contre les forces de la coalition. Ces tactiques représentent le niveau de combat le plus bas dans les opérations anti-insurrectionnelles. Les insurgés ont continué de s'attaquer aux civils, aux enfants, aux écoles et aux infrastructures dans toute la province de Kandahar. Toutefois, leurs succès sont restés limités jusqu'à présent. Ils essaient d'exploiter toutes les occasions de discréditer le gouvernement afghan et la FIAS et continueront d'essayer d'intimider la population locale par la propagande, l'exécution de ceux qu'ils qualifient de traîtres et le lancement d'attaques contre les postes de police et les centres de district du gouvernement. Le recours à ces tactiques est une réaction au succès des opérations des forces pro-gouvernementales ces derniers mois.
    Voici quelques exemples de la campagne de terreur menée contre la population afghane ces derniers mois.
    Un attentat-suicide à la bombe a fait 80 morts et environ 125 blessés locaux le 17 février à l'occasion d'une compétition de combat de chiens en plein air. Il s'agissait de l'attentat le plus mortel commis en Afghanistan depuis la chute des talibans en 2001. Ce fut malheureusement un terrible rappel à la réalité.
    Les insurgés ont revendiqué la responsabilité de huit attaques contre des pylônes de télécommunications cellulaires dans la province de Kandahar. Ils voulaient entraver ou arrêter les communications entre la FIAS et la population locale parce que celle-ci dénonce de plus en plus fréquemment leurs activités à la FIAS.
    Des insurgés ont tenté d'incendier l'école Mia Abdul Hakim située au sud-ouest de Kandahar. Plus de 1 250 élèves fréquentent cette école, dont 179 filles. Cet incident a été vivement condamné par la presse locale qui a qualifié les insurgés « d'ennemis de l'éducation ». L'aspect positif de cet événement est que, deux jours plus tard, la population locale, y compris le directeur, les enseignants et le gardien de l'école ont dit que 80 p. 100 des élèves avaient repris les cours, malgré les dégâts.
    Lors de ma dernière comparution, on m'a posé des questions sur les campagnes de désinformation menées par les insurgés. À la suite d'une opération des forces de la coalition ayant entraîné la mort d'un certain nombre d'insurgés, ceux-ci ont tenté d'exploiter cet incident en déclarant aux médias locaux et internationaux que la FIAS avait bombardé et tué de 40 à 60 civils lors d'une foire avec réunion sportive. Cette histoire a été rapidement dénoncée localement et par la FIAS, laquelle déploie des efforts pour faire diffuser des images classifiés afin de contrer ce programme de désinformation.
    Je passe maintenant aux questions de sécurité et à l'état des forces de sécurité nationale afghanes. L'Armée nationale afghane et la Police nationale afghane collaborent étroitement à la sécurité des districts clés de la province de Kandahar. Le Centre provincial de coordination interarmées permet aux forces de sécurité de synchroniser, de coordonner et de surveiller les forces de sécurité nationale afghanes dans la province.
    La transformation de l'Armée nationale afghane en une force capable de planifier, d'exécuter et de soutenir des opérations avec l'appui de la coalition avance bien. L'amélioration continue de sa capacité de planification et d'exécution d'opérations est la preuve concrète de sa croissance soutenue et positive. Les unités de combat de l'ANA continuent de s'améliorer, plus de la moitié étant désormais jugée capable de mener des opérations anti-insurrectionnelles sans appui externe.
    Les capacités de combat collectives continuent aussi de s'améliorer. L'ANA joue dirige actuellement 25 p. 100 des opérations militaires menées dans tout l'Afghanistan. Il y a cependant encore du travail à faire sur le plan de l'entraînement des unités du quartier général et de soutien pour permettre à l'ANA de devenir à terme une force vraiment indépendante.
    La FIAS a besoin de 56 équipes de liaison et de mentorat opérationnel. À l'heure actuelle, elle n'en a que 34, dont six sont fournies par le Canada.
    L'aide au développement ciblé des districts contribue à la constitution d'une police nationale afghane professionnelle. Elle fournit des leaders afgans contrôlés et en uniforme à la police, ce qui contribue à éliminer la corruption locale. La constitution d'une force de police nationale visible est un projet de longue haleine et, bien que des progrès énormes aient déjà été réalisés, il y aura encore beaucoup à faire pour atteindre ce résultat.
    Les Marines américains ont l'intention de consacrer environ 1 000 soldats au développement des capacités de la force de sécurité nationale afghane, le reste, soit 2 200 soldats, devant mener des opérations de stabilité dans la région de commandement du Sud. Cette augmentation est censée durer sept mois. La FIAS a annoncé que cette force a entamé les opérations de combat aujourd'hui.

[Français]

    L'Armée nationale afghane a vu le jour le 1er décembre 2002, lorsque le président Hamid Karzaï a publié un décret annonçant la création d'une armée nationale afghane composée entièrement de volontaires, sans égard à l'origine sociale et ethnique.
    Aujourd'hui, l'Armée nationale afghane compte environ 50 000 personnes. Toutes les deux semaines, le Centre d’instruction militaire de Kaboul conférait un diplôme à 1 100 soldats. L'Armée nationale afghane comprend cinq corps de manoeuvres terrestres et un cours d'aviation.
    Les cours de l'Armée nationale afghane servent de commandements originaux qui permettent à l'Armée nationale afghane d'assurer une présence permanente dans toutes les régions de l'Afghanistan. Le cours d'aviation nationale afghane est une composante importante de l'Armée nationale afghane. Dotée d'aéronefs de l'ex-Union soviétique, l'aviation nationale afghane reçoit l'instruction nécessaire pour remplir une large gamme de missions tels que le transport aérien du président, l'évacuation des victimes, la mobilité opérationnelle et le transport aérien de reconnaissance. Le contrôle et le commandement est rapporté ainsi que les attaques aériennes de petite envergure.
    L'Armée nationale afghane démontre clairement au peuple afghan et à la communauté internationale que le gouvernement national afghan impose son autorité à l'échelle du pays. Même si elle est jeune, l'Armée nationale afghane a pris rapidement de la maturité. Ses soldats sont très dévoués et profitent de la tradition de guerrier de l'Afghanistan qui date de plusieurs siècles. Ils sont fiers de leurs réalisations contre les ennemis de leur peuple et de constituer la force de sécurité et de stabilité qui donnera naissance à un nouvel Afghanistan démocratique.
    Multiethnique, très compétente et professionnelle, l'Armée nationale afghane est une institution nationale respectée par le peuple afghan et considérée par ce dernier comme un puissant symbole d'unité nationale.

  (1545)  

[Traduction]

    En ce qui concerne la police, il est crucial de mettre sur pied une police nationale afghane capable pour assurer la sécurité, à la fois à l'intérieur du pays et aux frontières. À l'heure actuelle, la PNA comprend en tout 76 410 agents sur un total autorisé de 82 000. Le ministère de l'Intérieur prévoit atteindre cet objectif de 82 000 d'ici à décembre. Outre la force de police régulière, la PNA comprend des forces antiterrorisme et antidrogue, des agents de douanes, des agents anti-EEI et des agents frontaliers, ainsi que des forces de police auxiliaires agissant en complément de l'appareil de sécurité existant.
    L'instruction élémentaire des membres de la PNA est dispensée au Centre d'instruction militaire de Kaboul ainsi que dans sept centres d'instruction régionaux situés à Kandahar, Herat, Gardez, Mazar-e sharif, Kunduz, Jalalabad et Bamyan. Les recrues suivent un programme d'instruction de huit semaines dans les domaines suivants : tâches policières générales, maniement des armes, premiers soins, droits humains, police communautaire, surveillance des frontières, et droit et culture afghane. Elles reçoivent une formation spécialisée en neutralisation des bombes, dactyloscopie, gestion de la circulation, combat à mains nues, enquêtes criminelles, maniement avancé des armes à feu, répression des émeutes et maintien de l'ordre civil — toutes choses que nous tenons pour acquises chez nous.
    Les opérations de la PNA avec l'Armée nationale afghane continuent de s'épanouir, la coordination, l'infrastructure et la formation s'améliorant tous les jours. Le ministère de l'Intérieur a lancé un certain nombre de réformes visant à rehausser le professionnalisme de la Police nationale afghane.
    Un facteur clé du processus de développement est le United States Combined Security Transition Command, avec son programme de développement ciblé sur les districts. Ce programme d'instruction, de huit semaines lui aussi, s'ajoute aux huit semaines d'instruction élémentaire que je viens de décrire. Les policiers locaux sont retirés du cycle et de leur région. Le programme a débuté en décembre dernier, quand on a commencé à retirer des policiers des régions afin de leur dispenser cette formation de niveau supérieur. Ensuite, on les renvoie dans leur région. Le premier cycle vient de s'achever et nous allons pouvoir juger des résultats avec les policiers qui viennent de rentrer à Kandahar après avoir suivi le programme. Nous pensons que cet effort aura été productif.
    Permettez-moi de parler maintenant des objectifs repères de l'ANA et de la PNA.

[Français]

    Le développement de l'Armée nationale afghane en une force en mesure de planifier, d'exécuter et de poursuivre des opérations avec une certaine aide de la coalition va bon train.
    L'amélioration constante de sa capacité à planifier des opérations et de sa capacité à entreprendre des opérations témoignent de la croissance positive et soutenue de l'Armée nationale afghane. Les unités de combat de l'Armée nationale afghane continuent de s'améliorer. Plus de la moitié sont jugées capables d'effectuer des opérations anti-insurrectionnelles à l'aide d'un soutien extérieur.
    L'aptitude collective au combat s'améliore toujours. L'Armée nationale afghane dirige environ 25 p. 100 des opérations dans tout l'Afghanistan. Toutefois, il y a encore du travail à faire en ce qui a trait à l'instruction des unités des quartiers généraux et des unités de soutien pour l'Armée nationale afghane afin qu'elles soient réellement autonomes.

  (1550)  

[Traduction]

     Depuis ma dernière comparution, le 5 février, nous avons maintenant une équipe de liaison et de mentorat opérationnel supplémentaire travaillant avec un kandak de soutien des combats. En fait, le Canada a eu une incidence directe sur l'entraînement, le développement et l'épanouissement de l'ANA, dont l'effectif est aujourd'hui de 50 000 membres, comme je l'ai dit. Nous avons en permanence 150 soldats dispensant des services d'entraînement et de mentorat à 2 500 soldats afghans avec nos équipes ELMO dans la province de Kandahar.
    Un autre résultat important a été atteint en février 2008 quand l'Armée nationale afghane, en collaboration avec la Police nationale afghane, a assumé la responsabilité de la sécurité dans le district de Zhari, avec des forces de la FIAS en appui. Les forces de sécurité nationale afghanes assument maintenant la responsabilité à Zhari, ce qui est un pas énorme pour elles.
    Lors de ma comparution précédente, j'avais aussi indiqué les progrès réalisés par la PNA avec l'aide de nos équipes de mentorat et de liaison policières. Nous avons aujourd'hui 60 soldats et agents de la police militaire intégrés à la police afghane. Ces soldats intégrés vivent et travaillent avec leurs homologues afghans 24 heures par jour, sept jours par semaine. La Police nationale afghane devient une force plus efficace, capable de dispenser un service de sécurité de base — de base — dans des centres régionaux clés.
    En mars, une opération dirigée par les Afghans a été menée par l'Armée nationale afghane, ce qui lui a permis de démontrer son aptitude à mener des opérations au niveau du bataillon, avec le concours de la police afghane. Il s'agissait d'entreprendre des fouilles dans un secteur dominé par les insurgés, ce qui a permis de découvrir une cache importante de munitions et d'armes. Cette opération a rehaussé le niveau de sécurité dans la région immédiate d'un poste de police et a renforcé l'influence du gouvernement afghan dans cette région.
    Passons maintenant au développement. L'appui de la Force opérationnelle interarmées en Afghanistan aux activités de reconstruction et de développement est l'une de nos tâches militaires de soutien essentielles. J'ai quelques exemples à donner. Premièrement, dans le coin supérieur gauche de la diapositive, vous voyez une scène prise à Kandahar. Comme je l'ai dit, la ville de Kandahar grandit et devient un centre d'activités sociales et économiques pour tout le sud de l'Afghanistan. Toutefois, le transport est un facteur primordial pour les urbanistes, afin d'assurer le progrès économique, notamment le transport pédestre. Pendant des années, les piétons ont circulé librement entre les boutiques et au milieu des rues, ce qui ralentissait la circulation, provoquait des accidents, réduisait la liberté de circulation et entravait l'activité économique. En collaboration avec l'ingénieur-chef de la municipalité de Kandahar, notre ERP a effectué un travail de mentorat auprès d'un cabinet de génie local pour aménager cette barrière importante. Avec une aide canadienne, les Afghans ont identifié les secteurs clés ayant besoin de rénovation. Des membres de notre équipe de génie spécialisée et de la municipalité ont dressé une proposition d'installation d'une clôture dans les quatre quartiers principaux du centre-ville afin d'empêcher les piétons de marcher dans la rue.
    Dans le coin droit de la diapositive, vous voyez le résultat : la circulation est fluide, les véhicules de la FIAS circulent plus librement dans toute la ville et l'activité économique s'épanouit. Plus important encore, il y a moins d'accidents et moins de blessures graves.
    En bas à gauche de l'écran, vous voyez la plus grande école de Spin Boldak, une ville à la frontière du Pakistan. L'école Malik Kabira été attaquée par les insurgés l'été dernier. Leur objectif était de dissuader la population d'y envoyer ses enfants. Les insurgés ont fait exploser une mine à la base du mur de l'école, ce qui a endommagé les fondations et les toits des salles de classe. Après l'attaque, elle était inutilisable. À la demande de la population locale, l'ERPK et des ingénieurs locaux sont passés à l'action. Grâce à de grands travaux de réparation, l'école fonctionne à nouveau. La population locale a approuvé les réparations et on nous dit qu'elle joue un rôle plus actif dans l'éducation de ses enfants en assurant la surveillance — et la dénonciation — de l'activité des insurgés et en postant des gardes de sécuriténe la nuit. Dans le coin droit de l'écran, vous voyez une photo de l'école rénovée, qui accueille 300 élèves, garçons et filles.
    Je passe à la diapositive suivante.

[Français]

    Situé au coeur de la ville de Kandahar, le village de Hazrat Jee Baba n'a plus de passerelle pour piétons. Auparavant, une petite structure de bois permettait de desservir une zone habitée par les petites entreprises. Au fil des années, la structure s'est désintégrée et il n'en est resté que la fondation qui se poursuit dans les égouts bruts et les débris nauséabonds. Ne se laissant pas abattre, les villageois ont continué de traverser le fossé. Avec la nouvelle passerelle, les villageois peuvent maintenant se rendre beaucoup plus facilement aux marchés locaux.

  (1555)  

[Traduction]

    C'est un petit projet ayant de grandes répercussions.
    Vous avez peut-être vu la route Foster aux nouvelles télévisées la semaine dernière. Le 7 avril, le gouverneur de la province de Kandahar s'est joint au général Laroche pour inaugurer officiellement un nouveau projet de construction d'une route qui emploie plus de 300 Afghans locaux. Ce projet ambitieux constitue une étape importante pour la population du district troublé allant de Panjwai à Kandahar. C'est un projet entrepris pour rehausser la sécurité mais il aura aussi de profondes répercussions sur le plan du développement, de l'économie et de la gouvernance. Des centaines de travailleurs locaux, dont beaucoup ont bravé les menaces des talibans en allant au travail sur la route, étaient présents pour la cérémonie, avec des chefs locaux et des chefs de villages. Le général Laroche affirme qu'il sera plus difficile, mais pas totalement impossible, aux insurgés de poser des engins explosifs improvisés grâce à la construction de la route.
    Quand une équipe est allée sur place la semaine dernière, les habitants locaux ont tenu à dire qu'ils exercent des pressions sur les talibans quand il les rencontrent, en leur disant : « Laissez notre route tranquille. Nous en avons besoin pour améliorer nos vies. » C'est en gagnant le coeur et l'esprit de ces gens et en les faisant participer à un projet de cette importance que nous obtenons sur le terrain des succès qui changent vraiment les choses.
    Passons maintenant à la gouvernance. Le retour de la population locale à Zhari et à Panjwai, la tenue des chouras, le succès des patrouilles médicales d'action civile et le fait que plus de 400 employés locaux aient été engagés pour effectuer le revêtement de la route témoignent de notre progrès. Depuis la chute des talibans, Kandahar a célébré le premier festival de printemps de son histoire. Ce programme parrainé par l'ACDI a attiré plus de 3 200 personnes qui ont participé à des activités entre le premier et le 4 mars derniers. Les représentants du gouvernement afghan avaient participé directement à l'organisation.
    Skills Generation est un organisme non-gouvernemental à but non lucratif dont le but est d'améliorer les chances d'éducation des enfants dans les pays en développement. C'est le premier organisme dont l'un des projets a été approuvé dans le cadre du nouveau système de l'ACDI basé sur le Web, appelé « challenge facility », qui apparie des dons privés à des fonds de l'ACDI à l'intention d'organisations non-gouvernementales canadiennes oeuvrant en Afghanistan. On estime que 8 500 filles et garçons de 17 écoles primaires des districts de Dand, Daman, Arghandab et Spin Boldak bénéficieront directement de ce projet.
    Le 20 mars était l'anniversaire de naissance du prophète Mahomet. La journée s'est passée sans incident malgré les nombreuses menaces proférées par les talibans dans les jours précédents. Les forces de sécurité nationale afghanes ont assuré la sécurité primaire, alors que les forces de la coalition étaient prêtes à entrer en mode de réaction rapide. Nous n'avons rien eu à faire.
    Hélas, nos succès en Afghanistan au cours des deux derniers mois ont été obtenus au prix de la vie de quatre soldats canadiens tués au combat. Nous garderons le souvenir de ces soldats courageux et adressons nos plus sincères condoléances à leurs familles, à leurs amis et aux soldats encore en mission sur place.
    Je voudrais conclure avec deux autres exemple de succès. L'unité médicale de rôle 3 de la Force opérationnelle de Kandahar a mené une action importante lors d'un incident malheureux : l'évacuation massive des victimes causées par l'attentat-suicide lors du combat de chiens. À cette occasion, on a enregistré un niveau record d'efficacité des activités de triage pour le traitement et l'évacuation, qui ont été réalisées à un rythme encore jamais vu dans la région.
    Grâce à la participation de nos équipes d'évacuation médicale du commandement régional du Sud — avec hélicoptères et médecins — et aux efforts multinationaux de rôle 3, nos agents ont rapidement pris position dans la ville et assumé le contrôle des opérations car il s'agissait d'un événement extrêmement grave. Les patients ont été évacués directement à l'hôpital Mirwais de Kandahar et à la nouvelle clinique de l'Armée nationale afghane à Camp Hero, où l'on dispense toute la formation pour l'ANA, l'excédent étant envoyé au terrain d'aviation de Kandahar. Le triage était très bien organisé et plusieurs vies ont pu être sauvées grâce à des décisions rapides. La population de Kandahar a également réagi rapidement et massivement à un appel de donneurs de sang à l'hôpital Mirwais et l'on a vu des membres du conseil provincial dans la longue file de donneurs.
    Le moral de la Force opérationnelle interarmées en Afghanistan a reçu un énorme coup de pouce le mois dernier quand Équipe Canada est arrivée sur place, dirigée par le chef d'état-major, avec la Coupe Stanley, l'orchestre Jonas Tomalty et Blue Rodeo. Il y a eu une partie de hockey, les soldats ont pu jouer et discuter avec les joueurs et, pendant quelques quelques jours, une petite lumière du Canada a brillé à Kandahar. Cela a beaucoup ému les soldats mais a surtout aussi beaucoup ému les gens qui avaient participé à ce déplacement — les joueurs de hockey, les musiciens et tous les accompagnateurs.

  (1600)  

    Le mois dernier, les Forces canadiennes ont accueilli Elissa Goldberg, la représentante du Canada à Kandahar. J'ai toujours aimé son acronyme anglais, « ROCK ». Elle représente le Canada au palier provincial, à titre de représentante civile supérieure de notre gouvernement. Elle travaille sous la tutelle de notre ambassadeur à Kaboul, l'ambassadeur Lalani, et appuie la réalisation des objectifs stratégiques du Canada dans la province de Kandahar. Elle est aussi le principal interlocuteur des officiels du gouvernement provincial et des instituts de Kandahar sur les questions de gouvernance et de développement.
    Sa présence là-bas est un atout énorme pour faire avancer notre programme pangouvernemental. Cela signifie qu'il y a un visage des Affaires étrangères qui travaille avec le gouverneur Asadullah Khalid pour faire avancer le programme. C'est un pas très important.
    En conclusion, j'attire votre attention sur cette diapositive où vous pouvez voir un lien Internet en bas qui renvoie à un article de l'OTAN qui a été publié à Bucarest la semaine dernière pour résumer les progrès en Afghanistan. Je n'en ai qu'un seul exemplaire avec moi mais ce lien vous y donnera accès. C'est un article remarquable de 24 pages contenant toutes sortes de statistiques et beaucoup d'informations sur ce qui se passe à Kandahar, sur ce qu'y font les Canadiens et sur l'effet concret de notre présence.
    Je sais que vous avez un programme chargé et je vais donc en rester là pour répondre aux questions, monsieur le président.
    Merci, monsieur.
    Nous allons faire un tour rapide, si possible. Comme vous le savez, nous avons beaucoup de pain sur la planche.
    Qui veut commencer? Essayez de vous limiter à quatre ou cinq minutes, s'il vous plaît.
    M. Wilfert.
    Merci, monsieur le président.
    Merci de cet exposé, général Atkinson. Je tiens d'abord à appuyer ce que vous avez dit au sujet du travail de nos forces en Afghanistan. Ayant été là-bas moi-même, bien que brièvement, en avril 2006, avec le ministre des Affaires étrangères, je suis parfaitement conscient de l'importance de ce que nous y faisons.
    La question dont j'ai discuté avec nos représentants là-bas — et cela a continué quand j'étais aux Affaires étrangères — est celle de la Police nationale afghane. Je crois comprendre que l'armée est beaucoup plus avancée que la police. Vous avez parlé du rôle crucial qu'elle joue sur le plan de la sécurité en disant qu'elle est seulement capable, pour le moment, d'assurer des services de sécurité élémentaires, mais il est important de rehausser sérieusement ce rôle.
    J'aimerais en savoir un peu plus sur ce programme supplémentaire de huit semaines dont vous avez parlé. Comment en mesure-t-on l'efficacité? A-t-on l'intention d'en étendre l'application ensuite étant donné que, pour réaliser les projets de développement que nous souhaitons là-bas — par le truchement du gouvernement afghan, bien sûr —, la sécurité est essentielle?
     Pas de problème. Je fais un petit retour en arrière pour souligner ce que vous venez de dire.
    L'Armée nationale afghane a démarré deux ans avant la Police nationale afghane. Voilà pourquoi elle est plus avancée. Pour qu'un pays parvienne à un minimum de stabilité et que la population ait confiance dans son gouvernement et dans les services qu'il dispense, il ne faut pas qu'on voie des soldats dans les rues mais des policiers.
    Le fait qu'on ait réussi à recruter plus de 76 000 agents de police est un critère d'efficacité en soi. Cela dit, on ne bâtit pas un service de police du jour au lendemain. On le fait avec huit semaines de formation élémentaire, suivies d'un entraînement sur le terrain dans les communautés, dans les districts, dans les postes de police, où les agents travaillent la main dans la main avec l'Armée nationale afghane. Voilà pourquoi nous avons intégré nos équipes de liaison et de mentorat policières — six d'entre elles — aux services de police qui travaillent dans nos districts clés.
    Le palier de formation suivant, l'organisation dirigée par les Américains à Kaboul, CSTC Alpha, a pour mandat d'assurer l'étape suivante de formation professionnelle. Voici ce qu'elle a fait. Elle est arrivée et a pris environ 80 policiers de notre district — qu'elle a remplacés par des agents temporaires — pour les amener à Kaboul suivre huit semaines de formation professionnelle complémentaire.
    Le premier cycle a débuté en décembre. Les gens qui sont partis de Kandahar sont partis il y a environ deux mois et l'on s'attend à ce qu'ils reviennent dans notre région dans une semaine ou deux. Les résultats se jugeront sur le terrain, quand nous verrons un niveau de professionnalisme et d'efficacité supérieur sur place. C'est ce que j'appelle faire confiance mais vérifier. Voilà pourquoi nous travaillons avec eux, avec notre police au sein de cette équipe de liaison et de mentorat — composée de soldats et d'agents de la police militaire surveillant les points de contrôle —, afin de voir s'ils font les progrès nécessaires.
    Cela prendra du temps. Je serais ravi que nous puissions avoir 80 agents de police dans les équipes d'entraînement mais le projet avance bien et nous sommes très encouragés par les opérations que mènent ensemble l'Armée nationale afghane et la Police nationale afghane. Celle dont j'ai parlé, dirigée par l'armée et appuyée par la police, a eu des résultats.
    On n'est pas encore au bout de nos peines. Il y a encore beaucoup à faire. Il nous a fallu longtemps pour mettre sur pied la GRC, la PPO et les autres services de police que nous avons chez nous. En Afghanistan, il faut aller vite et nous allons continuer à les aider mais, comme vous l'avez dit, ça prendra du temps.

  (1605)  

    Vous avez une minute.
    Nous n'avons pas eu de bataille rangée pendant plus d'un an. Nos pertes ont été causées par les EEI.
    Quels progrès réalisons-nous dans le repérage des EEI avant qu'ils n'explosent? Quelle expertise acquérons-nous à ce sujet? Les statistiques sur ceux qui ont explosé et ceux que nous avons repérés avant qu'ils n'explosent montrent-elles que nous avons fait des progrès?
    Nous ne contrôlons pas tant de territoire que ça et les talibans ont foncièrement les mains libres dans toute la région, en soirée ou la nuit. Nous devons donc être très efficaces. Le sommes-nous?
    Répondez brièvement, si possible.
    C'est une question très complexe. Je peux vous répondre en partie et je vous dirai pourquoi il y a une partie à laquelle je ne peux pas répondre.
    Les EEI sont le plus bas dénominateur commun dont disposent les Afghans. Pour être efficaces et obtenir la confiance des Afghans, nous devons être présents dans les districts et y avoir des relations avec la population locale, et c'est pourquoi nous et les forces de sécurité afghanes devons circuler, individuellement et ensemble.
    Nous menons évidemment des efforts de défense. J'ai parlé du système EROC, notre système de déminage, ainsi que des blindés et des rouleaux de déminage que nous utilisons. Voilà les mesures matérielles que nous pouvons prendre.
    Évidemment, il faut aussi faire énormément de travail de renseignement. Nous essayons de nous attaquer à ce que j'appelle « l'avant-boom », c'est-à-dire de pourchasser ceux qui conçoivent ces engins, ceux qui les financent et, bien sûr, ceux qui les posent.
    Nous sommes ici en réunion publique devant la presse. Sans aller dans les détails, je peux vous dire que nous faisons cela continuellement. La raison pour laquelle je ne veux pas donner de détails sur nos succès est que cela donnerait des informations précieuses à nos adversaires.
    Nous avons obtenu des succès remarquables, mais à un certain prix. Comme vous l'avez dit, ce sont les EEI qui ont causé le plus de victimes chez nous. C'est une arme terrible, qui ne fait aucune distinction. Elle attaque non seulement nos soldats mais aussi la population locale, les enfants, les travailleurs. Un EEI est un engin tous azimuts et c'est ce qui fait perdre aux talibans le mince appui que pouvait leur accorder la population locale. Les gens en ont assez. Ils se mettent à les dénoncer. Ils nous disent : « Allez voir sur telle ou telle route, ils ont posé un EEI la nuit dernière. Le type que vous voyez là-bas, dans le champ, n'est pas l'un des nôtres. »
    Nous commençons donc à avoir dans la population ce niveau de confiance qui nous permet de continuer ce combat.
    Merci, monsieur.
    M. Bachand.

[Français]

    Merci, monsieur le président.
    J'aimerais d'abord connaître certains détails sur les 3 200 soldats américains. Le secrétaire à la Défense, Robert Gates, s'est engagé à envoyer 3 200 soldats dans le sud de l'Afghanistan. Combien de temps ces soldats y seront-ils? Y seront-ils pendant sept mois?
    Oui. Ils y seront du mois d'avril au mois de novembre, mais 2 200 soldats travailleront et combattront dans le Sud. Les 1 000 autres soldats travailleront dans les autres zones de l'Afghanistan avec le CSTC-A pour entraîner la Police nationale afghane (PNA). C'est la deuxième partie. Mille soldats américains entraîneront la PNA, et 2 200 soldats travailleront avec nous au Commandement régional du Sud. Les opérations commencent aujourd'hui.
    Les 2 200 soldats qui font des opérations de combat sont-ils sous le commandement canadien?

  (1610)  

    Oui, le commandant actuel du Commandement régional du Sud est le général Marc Lessard. Il est commandant du secteur, et c'est lui qui donne les ordres à toutes les forces qui travaillent et opèrent dans la région du Sud.
    Qu'en sera-t-il au mois de novembre de l'ajout de 1 000 soldats américains? Le gouvernement américain dira-t-il que 1 200 d'entre eux quitteront et que les 1 000 autres resteront là?
    C'est lié à l'annonce du gouvernement français. Le président Sarkozy a décidé d'envoyer 700 soldats dans le secteur de l'Est. Cela libérera 1 000 soldats qui pourront travailler à Kandahar avec nos brigades. Les détails de cette opération sont en train d'être mis au point par les Américains et les autres membres de la coalition.
    Quand les détails seront prêts, vous allez nous les soumettre et nous expliquer de quelle façon cela va fonctionner.
    C'est cela.
    Le problème du salaire des policiers afghans a-t-il été réglé? Ils n'étaient pas suffisamment payés et plusieurs étaient tentés par la corruption ou de coopérer avec les talibans.
    Je pense qu'on l'a réglé en partie, mais je pourrais vous répondre de façon plus détaillée une autre fois.
    À la prochaine rencontre, pourriez-vous nous apporter les détails sur la progression salariale des policiers, afin que l'on voie s'il y a des progrès?
    Vous avez parlé de la belle route Foster, mais j'ai cru lire dernièrement que les travailleurs routiers y avaient fait l'objet d'un attentat. S'agit-il de la même route où 35 travailleurs auraient été tués lors d'une attaque par des talibans?
    Cela s'est produit dans une autre section de route. Je ne peux pas vous dire exactement à quel endroit, mais la route Foster est une des routes les plus importantes pour nos forces dans la région de Kandahar. Chaque semaine, il y a des incidents comme celui que vous venez de mentionner.
    Ces 35 travailleurs routiers n'ont pas été tués sur la route Foster?
    Non.
    Vous savez sur quelle route cela s'est produit, mais vous ne pouvez pas me le dire.
    Exactement.
    Je ne vous ai jamais entendu parler, dans vos présentations, du SAT, le Strategic Advisory Team, qui est très important à mon point de vue parce qu'il conseille le président Karzaï. Pourriez-vous nous donner des détails sur le travail que fait cette équipe? Combien de militaires font partie de cette équipe? Est-elle vraiment avantageuse pour l'Afghanistan et les Forces canadiennes?
    Le SAT est très avantageux pour nos forces en Afghanistan.

[Traduction]

    Veuillez m'excuser, je vais vous répondre en anglais. C'est une question très importante et je tiens à employer la bonne terminologie.
    Notre équipe consultative stratégique est là-bas pour aider le gouvernement afghan. Le président Karzaï a dit à plusieurs reprises comment cette équipe de militaires et de civils... Ce sont surtout des militaires mais il y a aussi des civils. Nous collaborons actuellement avec le ministère des Affaires étrangères pour en accroître le nombre de civils.
    Pour la prochaine rotation, cet été, nous espérons avoir un plus grand nombre de membres de l'ACDI, des Affaires étrangères et d'autres ministères qui travailleront avec nous pour continuer à faire avancer ce programme avec le gouvernement de l'Afghanistan. Ce sont des planificateurs de niveau stratégique. Ils sont là pour aider les principaux ministères afghans.
    Nous recevons des réactions du chef de mission. La semaine dernière, à l'occasion d'une visite de personnel de la défense sur le théâtre, l'ambassadeur Lalani a parlé de l'effet positif que nous exerçons et a dit que les Afghans tiennent à ce que nous continuïons à contribuer et à leur fournir ce niveau d'assistance.
    C'est très important et c'est quelque chose que nous devons absolument continuer.
    Merci, monsieur Bachand. Vous avez été particulièrement efficient.
     Mme Black.

  (1615)  

    Merci beaucoup, monsieur le président.
    Bienvenue à nouveau, général Atkinson.
    Je voudrais parler de la Police nationale afghane et j'attendrai avec intérêt les informations dont vous avez parlé à M. Bachand.
    Le programme d'entraînement de huit semaines m'inquiète beaucoup. J'ai deux fils qui sont agents de police et je sais ce par quoi ils doivent passer avant même d'être autorisés à aller dans la rue. C'est un programme de neuf mois suivi d'une période de mentorat. Nous essayons de bâtir quelque chose à partir de rien mais, quand on sait quel a été le niveau de corruption là-bas et ce qu'il est encore, c'est très inquiétant.
    J'aimerais avoir une ventilation des forces policières, c'est-à-dire combien il y a de policiers ordinaires et combien il y en a dans les différents services dont vous avez parlé.
    D'accord.
    J'aimerais aussi savoir s'il y a des femmes dans la police. Je pense qu'il y en a peut-être une ou deux mais je voudrais savoir...
     Oui, il y en a.
    Je sais que c'est une très petite proportion. Je voudrais savoir combien il y en a et comment elles s'en tirent sur le terrain. Ce sera pour votre prochaine visite, je suppose.
    Je voudrais aussi vous interroger au sujet d'un article paru dans un journal britannique, la semaine dernière, The Independent. Êtes-vous au courant?
    Je pourrais vous le dire quand vous m'aurez dit de quoi il s'agit.
    On a peut-être attiré votre attention sur le fait qu'on dit, dans cet article, que les chefs de guerre utilisent l'argent de l'héroïne pour acheter des missiles surface-air, ce qui inquiète les Anglais.
    Je me demande ce que vous savez à ce sujet. S'ils réussissent à acheter des missiles surface-air, il me semble que l'avantage attendu de l'utilisation d'hélicoptères sera bien moindre car ils pourront se servir de leurs missiles pour les attaquer. Quel genre de technologie utiliserions-nous ou aurions-nous à notre disposition s'ils ont vraiment obtenu ces missiles?
    Évidemment, chaque fois que des insurgés ou des ennemis mettent la main sur des missiles surface-air, c'est inquiétant. Cette menace a toujours existé en Afghanistan. Il y a des hélicoptères et d'autres appareils qui ont été impliqués dans des...
    Avec des missiles surface-air?
     J'ai dit « impliqués ». Il y a eu des rapports d'incidents avec des missiles surface-air dans le passé. Cela dit, la menace existe. Nous avons un certain nombre de choses que nous pouvons faire, comme des procédures opérationnelles, des systèmes de défense à bord des appareils et des activités de renseignement. Si nous apprenons que quelqu'un possède ce genre de capacité, vous pouvez raisonnablement supposer que nous allons nous efforcer d'en assurer la destruction.
    Avez-vous entendu parler de ces préoccupations des Anglais?
    Je connais l'article dont vous parlez. C'est une préoccupation pour la FIAS, étant donné notre dépendance à l'égard de la mobilité aérienne sur le théâtre. C'est un vrai souci, que la FIAS prend très au sérieux et auquel elle est capable de réagir.
    Je crois vous avoir entendu dire dans votre déclaration liminaire que les opérations de combat ont débuté aujourd'hui avec les 2 200 Marines qui sont dans la région de commandement du Sud. Est-ce la région de Kandahar? S'agit-il d'opérations menées avec les Canadiens?
    Je ne suis pas habilité à dire exactement où ils opèrent mais c'est à l'intérieur de la région commandée par le général Lessard. Il y a dans la RC Sud nous-mêmes, les Hollandais, les Américains et les Britanniques. Ils vont opérer sur tout le territoire de cette région pendant les prochains mois, jusqu'en novembre.
    Le simple fait d'avoir autant de soldats en plus dans une région où nous en manquions permet au commandant de la FIAS, et notamment au commandant de la RC Sud, d'avoir un effet immédiat sur le terrain et d'assurer cette sécurité que nous et les Afghans souhaitons tant. Nous allons recueillir le fruit de cet investissement.

  (1620)  

    Vous attendez-vous à une offensive de printemps? Quelles mesures prenez-vous pour la contrer, à part ces renforts de Marines?
     L'offensive de printemps est une chose qui revient chaque année. C'est le printemps, ils descendent des montagnes et les combats reprennent avec plus d'intensité. Actuellement, il y a une campagne de récolte de l'opium. Nous savons qu'elle s'achèvera dans quelques semaines et nous nous attendons à ce que les choses s'intensifient un peu ensuite.
    Le commandant de la FIAS a dressé un plan opérationnel sur le terrain, dans chacun de ces districts, y compris dans la RC Sud et à Kandahar. Je sais que vous ne voulez pas que je vous donne les détails.
    En effet.
    On a clairement l'intention de tirer parti de ces forces supplémentaires pour obtenir sur les insurgés l'effet que nous souhaitons obtenir.
    M. Hawn.
    Merci d'être à nouveau ici, général. J'ai quelques brèves questions.
    Est-ce que la FSNA opère de manière indépendante à Zhari ou est-ce que nous devons lui tenir la main, directement ou indirectement?
    Elle a pris la responsabilité de Zhari. Nous avons certaines ressources qu'elle ne possède pas : de l'artillerie, des ingénieurs et d'autres éléments, mais c'est sa responsabilité. Nos ELMO sont là-bas. Tous ces kandaks qui opèrent là-bas, ces ELMO, c'est sous son commandement et contrôle. C'est elle qui prend les décisions.
    Évidemment, le fait que les Afghans aient pris la responsabilité de ce secteur a été une étape très positive pour eux. Nous souhaitons maintenant que ce processus s'épanouisse dans les prochains jours.
    Y a-t-il plus d'un kandak en opération ou un seul?
    À Zhari, la FSNA peut déplacer ses kandaks selon ses besoins. Comme vous le savez, nous avons une brigade de 2 500 membres, ce qui représente trois kandaks complets avec le soutien de service de combat et le soutien opérationnel.
    Ils fonctionnent ensemble?
    Oui.
    Bien.
    Vous ne pourrez peut-être pas nous en parler mais il y a toujours la question de l'étendue du territoire que contrôlent les talibans. Pouvez-vous nous donner une idée du territoire que nous contrôlons à Kandahar, soit nous-mêmes, directement, soit par le truchement de l'ANA ou de la PNA? Ça pourrait être un pourcentage ou ...
     Laissez-moi y réfléchir une seconde.
    Au lieu de vous donner une réponse incertaine, je peux vous dire que nous opérons là où vivent 90 p. 100 des Afghans dans la province de Kandahar. Comme je veux vous donner une réponse plus exacte, je prends note de la question.
    J'aimerais aussi vous poser une question pour clarifier la notion de commandement et savoir qui commande là-bas. On nous demande continuellement si ces gens sont sous commandement canadien. Qu'en est-il? Pour l'heure, la RC Sud est commandée par un Canadien, ce qui veut dire que toutes les forces de la région sont sous commandement canadien.
    C'est vrai.
    Le général Marc Lessard est un commandant de l'OTAN.
     Mais elles ne sont pas sous commandement canadien, elles sont sous commandement de l'OTAN, et le commandant pourrait être britannique, américain ou hollandais.
    Exactement.
    Il relève du général Dan McNeill, le commandant de la FIAS, qui reçoit ses instructions de Brunssum, le quartier général de l'OTAN en Hollande.
    Ce n'est donc pas un commandement canadien mais un commandement de l'OTAN.
    Il se trouve que c'est un Canadien. Comme vous savez, le commandement change. Avant ça, c'était un Anglais, et encore avant, un Hollandais. Le premier commandant canadien de la RC Sud était le général David Fraser.
    Les Français ont clairement répondu à l'appel en s'engageant à autoriser les forces américaines à venir à Kandahar. Pouvez-vous nous parler un peu de la collaboration avec les forces américaines, pas seulement sur le plan de la doctrine mais plutôt sur celui de l'équipement qu'elles pourraient apporter dans l'intérêt des opérations?
    Les Marines sont une sorte d'organisation autonome quand ils arrivent quelque part. Ils arrivent avec tous leurs jouets — canons, véhicules blindés, hélicoptères, aéronefs sans pilote, etc. Donc, quand ils arrivent quelque part, c'est une opération globale qui arrive.
    Nous travaillons très bien avec les Américains. Nos doctrines sont très similaires. Ils ont des officiers qui enseignent dans notre collège militaire de Toronto et nous avons des officiers qui enseignent dans les leurs. Notre aptitude à mener, planifier et exécuter des opérations ensemble remonte loin dans le temps car nous avons déjà été partenaires et avons aussi travaillé ensemble dans le cadre de l'OTAN. En fait, qu'il s'agisse des Britanniques, des Hollandais, des Allemands ou d'autres participants de la FIAS, nous avons une histoire de partage du travail depuis de nombreuses années, et le temps que nous passons ensemble en Afghanistan ne fait que cimenter cette relation.
    Il est facile de travailler avec eux car nous pensons tellement de la même manière en ce qui concerne les opérations de terrain, la planification et l'exécution des activités. Il est bien sûr très utile de les voir venir car ils nous apportent une capacité supplémentaire.

  (1625)  

    Ce sera tout, monsieur. Je regrette, mais nous avons d'autres choses à faire.
    Merci à nouveau, général, d'être venu devant le comité. Vous avez dit que vous répondrez par écrit à certaines questions, n'est-ce pas?
    En effet.
    Nous allons faire une pause pour changer de témoins.

  (1625)  


  (1625)  

     Tout le monde étant prêt, nous reprenons sans tarder, comme d'habitude.
    Nous accueillons maintenant le colonel Milner, commandant du deuxième groupe de brigade mécanisé du Canada, le lieutenant-colonel Roger Barrett, commandant du troisième bataillon du Royal Canadian Regiment, le lieutenant-colonel Stephen M. Cadden, commandant des Royal Canadian Dragoons, et le lieutenant-colonel Craig Dalton, commandant du deuxième régiment de la Royal Canadian Horse Artillery.
    Bienvenue à tous. Nous attendions votre arrivée avec impatience. Je regrette que nous n'ayons pas beaucoup de temps à notre disposition aujourd'hui.
    Je crois comprendre, colonel Milner, que vous voulez faire déclaration liminaire. Ensuite, nous passerons aux questions. Vous avez la parole.
    Monsieur le président, membres du comité, je tiens d'abord à vous remercier de nous avoir invités à comparaître aujourd'hui.
    Comme vous le savez, je commande la deuxième brigade. Mes trois officiers de commandement et moi-même sommes à seulement une heure et demie d'ici. Nous avons beaucoup d'expérience dans l'entraînement des soldats pour les préparer à leurs missions en Afghanistan, et nous avons aussi acquis beaucoup d'expérience dans les autres missions auxquelles nous avons participé depuis notre arrivée dans les Forces canadiennes.
    Permettez-moi d'insister d'emblée sur le fait que nous avons été extrêmement occupés à la deuxième brigade. Nous avons récemment redéployé de nouvelles rotations de l'Afghanistan et nous préparons actuellement un autre groupe qui partira en septembre. Ma brigade a eu un certain nombre de victimes en Afghanistan, des morts et des blessés, et nous avons donc pas mal d'expérience dans la prestation de soins à nos soldats blessés.
    Le colonel Roger Barrett est le commandant du prochain groupe qui partira pour l'Afghanistan. Il est au milieu de son entraînement et de la préparation de ses soldats.
     Le colonel Craig Dalton s'occupe des armes. Il vient juste d'avoir deux batteries d'artillerie qui ont récemment été redéployées au retour de l'Afghanistan et il en a une autre qui se prépare à y partir. Il est donc très occupé par le déploiement et le redéploiement de ses troupes.
    Le lieutenant-colonel Steve Cadden, qui commande les Dragoons, a lui aussi été extrêmement occupé. Il a eu un certain nombre d'escadrons de reconnaissance qui ont été récemment redéployés. Il en prépare un autre pour le départ. Je signale en passant qu'il vient d'avoir un groupe de 25 conducteurs de chars qui vient de rentrer et qui a subi près de 25 p. 100 de pertes. Pendant l'une de ses dernières journées d'opération, cet escadron a touché quatre EEI en un seul jour. Vous pouvez imaginer ce par quoi ils viennent de passer et ce qu'ils ont vécu durant leur déploiement.
    J'aimerais dire tout de suite que notre priorité absolue est de nous occuper des soldats. Nous savons très bien nous occuper des blessés, nous occuper des soldats et des familles, ce qui est la priorité absolue. Nous avons beaucoup appris. J'ose dire que nous sommes l'un des meilleurs établissements d'apprentissage.
    En fait, je peux même me glorifier un peu en disant que, quand j'étais directeur de l'entraînement à l'armée, j'ai fait partie de l'organisation clef qui a tiré les leçons du théâtre, qui les a assimilées et les a intégrées à l'instruction que nous dispensons.
    L'un des éléments fondamentaux était de savoir comment s'occuper des soldats, comment nous préparer nous-mêmes à accueillir les victimes, comme les victimes du stress opérationnel. Nous avons fait beaucoup de progrès. Nous sommes une institution qui a réellement formalisé et institutionnalisé sa formation afin d'être prêts à bien accueillir les soldats victimes de stress opérationnel.
    Nous avons identifié un certain nombre de failles. Je suis commandant depuis huit mois et je peux dire qu'il y a des failles. Nous n'avons pas tous les psychiatres nécessaires, toutes les ressources que nous voudrions avoir, mais nous savons ce qui nous manque et nous faisons le nécessaire avec toute la chaîne de commandement des Forces canadiennes pour résoudre ces problèmes. Je peux dire que nous avons fait beaucoup de progrès. Nous n'avons pas encore tout résolu et nous aimerions encore avoir plus de ressources, c'est incontestable, mais nous avons quand même beaucoup avancé.
    Je tiens à souligner aussi que nous sommes dans une culture guerrière. Nous devons entraîner les soldats au combat. Notre priorité absolue est de nous assurer que tous les soldats de notre équipe sont prêts à se battre contre un ennemi difficile. C'est vraiment notre priorité absolue. Ils doivent être prêts à tout moment à faire leur travail et à s'épauler mutuellement en combat.

  (1630)  

    Cela dit, je répète que la prestation de soins à nos soldats est absolument cruciale. Les deux éléments ne sont pas antinomiques. Au contraire, ils vont ensemble. Nous préparons les soldats et nous nous assurons en même temps le plus possible que nous prenons soin des soldats et des familles de nos unités et de notre brigade.
    Nous continuons à faire de l'éducation sur le stress opérationnel, ce qui est un sujet difficile. C'est une chose difficile pour nous à traiter mais je peux vous dire que nous avons beaucoup appris et que nous continuons à éduquer et à améliorer nos méthodes de prestation de soins aux soldats.
    Je pense que la culture militaire évolue extrêmement bien à ce sujet. C'est notre priorité absolue. Si nous voyons qu'un soldat est victime de stress opérationnel, nous nous assurons que les bons choix lui sont proposés, que nous pouvons le confier à l'une des agences de santé mentale avec lesquelles nous collaborons et que nous nous assurons à 100 p. 100 de bien en prendre soin.
    Je suis dans les forces armées depuis 28 ans et j'ai vu comment notre entraînement s'est amélioré. Quand les recrues arrivent, nous nous assurons qu'elles reçoivent une formation rigoureuse et intense. Nous stimulons des conditions difficiles durant tout leur entraînement. Nous nous assurons que leur entraînement comprend des exercices de feu réel pour les préparer au stress et à la pression qu'ils sont susceptibles de connaître. Ainsi, quand ils seront sur le théâtre, ils auront été à 100 p. 100 préparés à toutes les situations difficiles auxquels ils risquent d'être exposés. Comme je l'ai dit, ce processus démarre dès l'arrivée des recrues.
    Mes soldats en sont maintenant à la moitié de leur formation, à peu près, et ils ont participé à un certain nombre d'exercices où ils ont été confrontés à des victimes simulées. Ils ont dû mener des opérations d'évacuation et des opérations de premiers soins. Ils ont reçu une formation rigoureuse aux premiers soins et au traitement du stress opérationnel — à tout ça — en vue de leur arrivée sur le théâtre.
    Voilà donc le message essentiel. Je peux dire que nous sommes bien préparés. Nous avons encore du travail à faire et nous essayons toujours d'améliorer nos capacités pour bien nous occuper des soldats mais je peux dire que, selon moi, nous faisons extrêmement bien.
    Je suis prêt maintenant à recevoir les questions que vous pourriez vouloir poser à ce groupe d'officiers chevronnés que vous voyez devant vous. Merci beaucoup.

  (1635)  

    Merci.
    Nous allons commencer un premier tour de sept minutes avec l'opposition officielle.
    M. Rota.
    Merci. S'il me reste du temps, je le partagerai avec M. McGuire.
     Merci d'être venus aujourd'hui.
    Je souhaite aborder la fin de votre déclaration concernant l'éducation et la formation dispensées aux membres de votre groupe. En ce qui concerne les traumatismes liés au stress opérationnel, on constate bien souvent que la personne affectée n'en est pas consciente. Comment peut-on donc apprendre à quelqu'un, chef de groupe ou soldat, à identifier ces traumatismes? Que fait-on pour apprendre à un chef à déceler les symptômes des traumatismes liés au stress opérationnel?
    C'est une excellente question.
    Notre formation à ce sujet a évolué au cours des années. Nous nous assurons que la personne comprend bien ce qu'est le stress opérationnel et apprend à en prévoir l'apparition. Par exemple, si vous avez dans votre peloton un soldat qui commence à agir différemment, vous lui parlez et vous en discutez avec ses chefs. Quand nous décelons quelque chose comme ça, nous veillons automatiquement à parler au soldat concerné afin de lui présenter les bons choix, notamment sur la santé mentale.
    Nous avons aussi des soldats... Ils ont des copains et ils discutent constamment entre eux. S'ils constatent qu'il y a quelque chose de différent — après une opération très difficile, par exemple —, nous allons discuter avec eux afin de voir s'il y a quelque chose qui n'est pas naturel ou quelque chose que nous pouvons repérer. Si tel est le cas, nous poursuivons les discussions afin de les orienter dans la bonne voie.
    Nous organisons aussi des séances de bilan approfondies une fois qu'ils sont revenus au Canada. Cela se fait dans toute la chaîne de commandement médical afin de déceler rapidement les problèmes et, ensuite, nous veillons à prendre soin comme il faut de ces soldats blessés.
    En résumé, nous nous entraînons et nous nous préparons à déceler les situations et nous faisons ensuite des bilans pour voir si quelque chose ne va pas.
    S'agit-il d'une formation continue? Y a-t-il des mises à jour régulières? Je suppose que vous pouvez croire que quelqu'un va très bien mais, d'un seul coup, si quelque chose se passe, il commence à agir différemment et on s'y habitue, en quelque sorte.
    Y a-t-il donc des mises à jour régulières pour les amener à un nouveau niveau? Cela se fait-t-il à intervalles réguliers?

  (1640)  

    Nous faisons régulièrement des séances de bilan, et je pense que c'est la meilleure méthode. Nous avons constaté que les traumatismes liés au stress opérationnel peuvent apparaître n'importe quand. Il n'y a pas de période précise. Ils peuvent apparaître durant la rotation sur le théâtre mais aussi bien immédiatement après le retour au pays ou 6, 9 ou 12 mois plus tard. Je ne pense pas qu'il soit possible de déterminer cliniquement quand les symptômes peuvent surgir.
    Nous faisons continuellement des séances de bilan avec nos équipes d'officiers pour parler de ces traumatismes. Il y a aussi des séances de bilan en profondeur organisées par les spécialistes de la santé mentale quand les soldats sont rentrés, et dans un délai de quatre à six mois ensuite. Nous faisons cela avec les soldats eux-mêmes et avec les officiers et nous essayons continuellement de voir s'il y a un risque que quelqu'un ait été touché.
    Je crois que nous avons donc d'assez bonnes méthodes pour déceler les traumatismes liés au stress opérationnel.
    Merci, colonel.
    Je laisse la parole à mon collègue, Joe.
    Merci, Anthony.
    Vous dites que vous surveillez attentivement les soldats, dans votre préparation, mais nous pensons qu'il faut aussi tenir compte des familles. Vous avez probablement lu les articles récents de M. Leclair dans le journal où il disait que cela a un effet énorme sur les familles, sur les épouses et les enfants des soldats qui reviennent, certains ayant été atteints en Afghanistan, en Bosnie ou ailleurs. Les familles sont souvent désemparées car, bien souvent, elles ne savent pas à qui s'adresser et elles se font accuser, ou les maris se font accuser, d'exploiter le système, de tirer au flanc, de ne pas se comporter en hommes ou de ne pas se faire conseiller de changer de métier. Il y a toutes sortes de choses à prendre en considération.
    Ce n'est pas seulement le soldat qui est en cause ici, c'est un cercle beaucoup plus large. Que fait-on pour assurer une réponse plus universelle à ces situations?
    C'est une très bonne question. Certes, j'ai tenu à souligner que nous mettons l'accent sur le soldat dans une culture guerrière mais la famille est absolument primordiale. Son importance est absolument cruciale pour nous. Nous nous assurons que les familles participent aux préparatifs de déploiement de nos soldats sur le théâtre. Nous nous assurons qu'elles connaissent bien toutes les ressources que nous avons, toutes les possibilités que nous avons de les aider sur le plan de la santé mentale et des ressources familiales, et je dois dire que la situation s'est vraiment améliorée à cet égard depuis que j'ai obtenu mon commandement, il y a cinq ou six ans.
    Nous avons un réseau fantastique et les familles qui ont des problèmes savent à qui parler et comment nous pouvons les aider. Tout ce que nous faisons repose sur la famille. Ce n'est pas seulement le soldat. Une unité est une grande famille. Tout ce que nous faisons, des rassemblements jusqu'aux organisations, tourne autour de la famille. Ce n'est jamais seulement axé sur le soldat.
    Quand le soldat part en déploiement, le facteur absolument central pour moi — parce que, malheureusement, je resterai en arrière pendant son déploiement — sera la famille. Je m'assure qu'elle pourra bénéficier de tout ce que j'ai à ma disposition pour l'aider.
    Nous améliorons...
     Mais s'il y a des problèmes, comment peut-elle vous le faire savoir? Après tout, vous ne pouvez pas tout...
     Vous dites?
    Il faut que les gens que vous commandez exécutent vos ordres ou appliquent vos politiques et, parfois, ils nous disent qu'on ne les croit pas, ici, ce qui fait que vous n'allez jamais en entendre parler.
    Comment vous assurez-vous que les gens sont plus sensibles à ces situations, à un niveau inférieur, au lieu d'accuser ceux qui reviennent de tirer au flanc pour toucher obtenir une pension? C'est assez cruel de dire ça à quelqu'un qui vient juste de rentrer, ou à une femme dont le mari ne peut plus gagner sa vie.
    Nous sensibilisons toute la chaîne de commandement. Nous nous assurons que la chaîne de commandement, des sous-officiers jusqu'aux simples soldats, est totalement informée sur les ressources disponibles.
    Nous continuons de parler à toutes les familles. Je parle aux familles. Je prends la peine d'être en contact avec elles. Nous avons beaucoup de ressources, dans la communauté militaire, pour être en contact avec les familles. Je pense que nous faisons tout notre possible, même s'il est vrai que nous pourrons toujours faire plus. Je crois que c'est cette culture de compréhension exacte des défis qui peuvent se poser pour les familles qui est importante. Nous déployons beaucoup d'efforts pour rester en contact avec les familles.
    Sommes-nous parfaits? Non, mais je peux vous dire que c'est un facteur prioritaire à 100 p. 100 dans l'armée. C'est une famille, une brigade. Ce sont des familles, les unités. Et je peux vous dire que nous faisons d'énormes progrès sur ce plan.

  (1645)  

    M. Bachand, pour sept minutes.

[Français]

    Merci, monsieur le président.
    Je vous souhaite la bienvenue.

[Traduction]

    Vous allez devoir vous brancher sur l'interprétation, en français ou en anglais.

[Français]

    Je peux parler français.
    Bravo.
    Quand j'entends votre timbre de voix et que je vois votre assurance, je ne doute absolument pas que vous prépariez d'excellents guerriers. Je le sais parce que je me suis entraîné — et je n'ai pas à m'en excuser — avec le Royal 22e Régiment. Je suis un Vandoo.
    J'aimerais connaître votre grille d'analyse pour juger ce qu'est un excellent soldat ou un soldat parfait. Considérez-vous qu'un soldat atteint du syndrome de stress post-traumatique est plus faible qu'un vrai soldat qui n'en sera jamais atteint parce qu'il est très solide?
    Absolument pas. Je pense que ce soldat a fait l'expérience d'événements difficiles pendant son déploiement. C'est parfois une expérience pénible pour nos soldats. Nous avons la responsabilité de nous assurer de faire tout ce qui est possible pour qu'ils puissent affronter un autre déploiement ou continuer leur mission au sein des Forces canadiennes.
    Parlons maintenant de la préparation. En ce qui a trait à la prévention du syndrome de stress post-traumatique, beaucoup prétendent que les soldats y seraient moins bien préparés. Je me suis entraîné avec des soldats dans des situations difficiles, mais on sait que personne ne risque de se faire tuer sur le site d'entraînement, parce qu'on est entre amis. De mon point de vue, il y a donc une différence entre la perception qu'on a des feux ennemis sur un terrain d'entraînement et le fait de se retrouver dans le vrai théâtre des opérations, où les vraies choses vont se passer.
    On entend aussi dire régulièrement que si un copain se fait tuer près de soi, c'est une expérience difficile. Mais on sait que cela ne pourrait pas se produire sur un terrain d'entraînement. Même si vous les préparez avec tous les stimuli qu'on trouve dans un théâtre d'opérations, comme les coups de canon, les mitraillettes etc., ils savent que ce n'est pas le véritable terrain opérationnel. Par contre, c'est quand ils se retrouveront sur le véritable terrain opérationnel que ça se passera.
    Par ailleurs, il n'y a pas que des décès ou les blessures de leurs collègues, il y a aussi les atrocités auxquelles ils vont assister.
    Quelles techniques de préparation utilisez-vous spécifiquement pour contrer le syndrome de stress post-traumatique? Pendant l'entraînement, place-t-on les soldats dans certaines situations en leur disant que c'est ce qu'ils risquent de voir là-bas?
    C'est une très bonne question, mais comme il me sera difficile d'y répondre en français, je vais plutôt répondre en anglais.
    D'accord.

[Traduction]

    Il est très important de préparer les soldats le mieux possible afin qu'ils soient prêts à faire face aux situations difficiles, aux événements traumatisants qui peuvent se produire sur le théâtre. Ils peuvent avoir un copain qui trouve la mort à côté d'eux. Ils peuvent voir beaucoup d'atrocités, comme nos soldats en ont vu en Bosnie, au Kosovo et, maintenant, en Afghanistan.
    Nous essayons de faire en sorte que l'entraînement soit le plus réaliste possible. Nous essayons de simuler toutes les situations dans lesquelles ils risquent de se trouver. Nous les plaçons dans des situations extrêmement stressantes — en tir réel. Nous stimulons des événements causant beaucoup de victimes. Ce sont des périodes vraiment difficiles qui les exposent à beaucoup de stress.
    Nous avons commencé à institutionnaliser ce genre d'entraînement. Ça s'améliore continuellement. Vous avez dit qu'il est difficile de simuler totalement le théâtre mais nous faisons tout notre possible. Nos soldats vous diront qu'ils sont extrêmement bien préparés. Je ne pense pas qu'on puisse mieux les préparer.
    Nous surveillons continuellement ce que font les autres pays. Les Américains mettent au point de nouvelles méthodes. Les Marines placent leurs soldats dans des établissements de traitement des grands traumatismes pendant des périodes de 24 heures pour qu'ils assistent à divers types d'opérations, par exemple.
    Il y a différentes méthodes et solutions que nous surveillons continuellement pour que nos soldats soient le mieux préparés possible.

  (1650)  

[Français]

    Si un médecin détecte, dans le théâtre des opérations ou ici, au Canada, qu'un individu est atteint du syndrome de stress post-traumatique et qu'il le mentionne au commandant du groupe, celui-ci est-il obligé de respecter le diagnostic et de libérer temporairement l'individu afin qu'il reçoive des traitements? Ce commandant pourrait-il dire qu'il estime que ce n'est pas vrai et que cet individu doit rester avec le groupe? La décision du commandant prime-t-elle sur celle du médecin?
    Veuillez m'excuser, je vais répondre en anglais.

[Traduction]

    C'est une équipe. Nous avons nos médecins. Nous avons la chaîne de commandement. Nous travaillons tous la main dans la main. Généralement, nos soldats sont traités par nos médecins sur la base des recommandations que nous avons reçues de la chaîne de commandement. Je peux vous dire que, dans 99 p. 100 des cas, nous respectons les médecins et les spécialistes de santé mentale qui travaillent pour nous.
    Nous vivons, respirons et luttons avec ces soldats afin de comprendre leurs capacités, leurs forces et leurs faiblesses. Si un médecin ou un spécialiste de la santé mentale nous dit qu'un de nos soldats est victime de stress opérationnel, on le retire de la ligne du front. Nous essaierons de mettre les meilleures ressources disponibles à son service afin qu'il puisse continuer son travail.
    Désolé, Claude, votre temps de parole est écoulé.
    Mme Black.
    Merci.
    Bienvenue devant le comité et merci beaucoup de votre exposé.
    Nous avons prolongé la mission de deux ans supplémentaires, jusqu'en 2011 au moins. Nous avons un nombre limité de soldats et, évidemment, les rotations vont continuer. J'ai examiné la situation et ils seront renvoyés pour une deuxième, une troisième ou une quatrième rotation en Afghanistan.
    L'armée américaine vient juste de faire une étude sur le stress des soldats et sur le fait qu'il s'intensifie quand il y a plus d'une rotation. En fait, les auteurs disent que plus d'un soldat américain sur quatre montre des signes d'anxiété, de dépression, de stress aigu, de stress post-traumatique dans la troisième ou la quatrième rotation. Cela va donc rester un problème.
    Il me semble que nos soldats exécutent maintenant le même genre de missions de combat que les Américains, ce qui exposera un risque accru ceux qui feront plusieurs rotations. Je me demande combien de soldats canadiens retournent en Afghanistan pour une deuxième, une troisième ou une quatrième fois et si des mesures spéciales sont prises, en plus de celles dont vous avez parlé, pour ceux qui en sont à leur troisième ou leur quatrième rotation.

  (1655)  

    Tout d'abord... et n'hésitez pas, je peux autoriser mes officiers à donner un peu plus de détails sur les chiffres. Si vous voulez vraiment des chiffres détaillés, nous pouvons vous les donner. Le commandant du 3 RCR qui participera à la prochaine rotation sait exactement combien de soldats en sont à leur deuxième, leur troisième ou leur quatrième rotation. Je le laisserai vous donner les détails.
    Je sais que nos médecins et nos spécialistes étudient les mêmes choses que les Américains. Il est incontestable que nous apprenons des choses auprès des soldats qui ont été au combat une deuxième, une troisième ou une quatrième fois. Il y en a dont c'est le cas. Nous allons continuer d'apprendre quelles sont les meilleures méthodes mais, avec notre tempo opérationnel, comme vous le savez, nous allons continuer d'envoyer des soldats.
    Notre entraînement s'améliore continuellement. Grâce à ce que nous disent les soldats, nous les préparons de mieux en mieux aux opérations et nous allons continuer d'apprendre.
    Durant l'entraînement avant le déploiement, nous préparons le groupe au départ. Si nous voyons qu'un soldat n'est pas prêt à retourner, nous mettons fin à son entraînement pour nous assurer qu'il ne retourne pas sur le théâtre.
    Je suis frappée par le fait que 25 p. 100 des rotations multiples montrent des signes de SSPT, d'anxiété et de dépression. C'est vraiment un chiffre très élevé.
    C'est beaucoup, en effet. Je n'ai pas la proportion pour nos propres forces. Vous devrez interroger nos experts médicaux.
    Si vous êtes en Afghanistan et que vous savez que vous allez participer à une opération où il y a une probabilité élevée de traumatismes, y a-t-il quelque chose que l'on fait avant votre départ pour essayer de réduire ces risques de stress post-traumatique ou de stress opérationnel? Vous savez que vous allez attaquer les talibans et vous savez qu'il y a une forte probabilité qu'il y aura des morts ou des blessés.
    Les préparatifs avant d'aller sur le théâtre sont approfondis. Quand nous partons en mission, nous faisons partie d'une équipe et nous nous assurons que l'équipe comprend totalement les situations auxquelles elle sera exposée. Les soldats auront déjà participé à plusieurs opérations similaires et ils vont donc discuter des choses qui risquent de se produire. Nous essayons de prévoir toute l'opération et les différentes choses qui peuvent arriver. Nous nous assurons que l'équipe est mentalement et physiquement préparée à 100 p. 100 et qu'elle connaît toutes les procédures de bataille pour cette mission particulière.
    Nous continuons d'en parler. Nous avons tiré des leçons des autres opérations récentes ayant causé des traumatismes. Nous faisons beaucoup pour préparer nos soldats à ce genre de missions.
    Y a-t-il quelque chose à ajouter, les gars?
    Je veux juste souligner un élément. Dans une opération, l'aptitude à exercer un certain contrôle de la situation est importante. Le savoir est un pouvoir. Avant une opération, nous examinons toute la procédure de bataille, nous répétons ce qui va se passer et analysons les résultats possibles. Si telle ou telle chose arrive, que fait-on? C'est juste une terminologie que nous utilisons pour prévoir les conséquences possibles.
    Ensuite, nous faisons des répétitions et des exercices. Nous revoyons tout le plan ensemble, jusqu'au dernier soldat, ce qui permet à chaque membre de l'équipe de savoir à quoi s'attendre. Certes, tout risque de se dérouler différemment mais cela au moins sera connu.
    L'autre chose que chaque soldat, jusqu'au dernier, saura, c'est l'étape suivante. S'il y a des victimes, il saura quelle est la procédure, comment assurer l'extraction de son copain, comment l'évacuer, quel est le protocole. Dans ce domaine, la connaissance est un facteur de pouvoir et les soldats possèdent cette connaissance.

  (1700)  

    Ma dernière question porte sur le témoignage dramatique que nous avons recueilli à huis-clos. Je ne peux pas en parler en détail mais j'ai été frappée par ce qui nous a été dit sur les familles. Cela fait suite à ce que M. McGuire disait au sujet du sentiment de ne pas faire partie du processus une fois que le fils ou le partenaire a fait l'objet d'un diagnostic de stress post-traumatique. Il y avait beaucoup d'angoisse et de déception à cause de ce qui n'a pas été fait pour les familles. Elles pensaient faire partie du processus de guérison du soldat mais ont eu le sentiment qu'on ne leur avait pas donné la possibilité d'y participer pleinement. Selon ce que disaient les familles, il semble que le problème soit encore plus dramatique pour les soldats de réserve.
    Que savez-vous de ce qu'on peut faire pour corriger ce problème particulier, pour faire en sorte que les familles fassent vraiment partie du processus avec le conseiller ou le psychologue?
    En outre, l'un des problèmes sur lesquels on a furieusement mis l'accent est qu'il était extrêmement difficile d'obtenir le diagnostic, ce qui, à leur avis, empêchait le soldat de se mettre sur la voie du rétablissement.
    Veuillez m'excuser, je n'aime pas couper la parole mais nous avons largement dépassé le temps prévu.
    Pouvez-vous répondre très brièvement?
    Je peux vous donner une brève réponse, monsieur le président.
    Je pense que l'élément crucial, à cet égard, c'est la prise de conscience. Nous faisons absolument tout notre possible pour nous assurer que les familles sont bien informées dès le début — durant notre formation, durant notre déploiement, et après — afin qu'elles connaissent bien les ressources disponibles. Quand un soldat est blessé, nous affectons automatiquement un officier à sa famille. Nous informons la famille sur toutes les ressources que nous avons. Nous la mettons en contact avec le personnel médical, nos services de santé mentale, nos spécialistes et, si quelque chose arrive, tout le monde sait de quoi il s'agit. C'est une famille très unie.
    Ce sont des exemples, je suppose... Nous ne le faisons pas dans chaque cas mais je peux vous dire que nous faisons largement plus que le minimum pour nous assurer que les familles... Je parle aux familles. Je parle aux soldats. Je fais le bilan avec les soldats. Mes officiers le font, mes sous-officiers aussi. Nous faisons tout notre possible pour nous assurer de faire ça. Nous allons continuer d'améliorer nos efforts dans ce domaine et nos moyens de nous assurer que les familles sont au courant. Il faut que les familles continuent de venir à nous si elles n'obtiennent pas toutes les informations qu'elles veulent avoir.
    Merci beaucoup.
    Mme Gallant.
    Je remercie chacun d'entre vous pour les sacrifices personnels que vous faites afin d'assurer que nos soldats soient le mieux préparés possible.
    Je peux témoigner de l'évolution de votre formation puisque j'ai eu l'avantage de participer à des exercices de préparation au déploiement, même à l'époque de la Bosnie, en 2001, et pour les différentes rotations en Afghanistan. Il est évident qu'on tire des leçons d'une année à l'autre et on les applique immédiatement sur le terrain.
    Une voix : Il est évident que... [Intervention inaudible]
    Mme Cheryl Gallant : C'est du plus haut niveau. C'est une bonne chose que mon collègue fasse partie du Royal 22e car je ne suis pas sûre qu'il serait accepté dans un autre régiment.
    Des voix : Oh!
    Mme Cheryl Gallant : Colonel Milner, je crois comprendre que vous serez chargé de l'arrière-garde. Quand nous sommes allés à la base de Petawawa durant notre étude sur l'Afghanistan, on nous a dit que même avec une arrière-garde, alors que les familles qui sont associées à un régiment, qui ont une famille de régiment, étaient très bien prises en compte, les gens du bataillon concerné, et les gens dont les conjoints ne sont pas membres d'un régiment, semblaient tomber entre deux chaises. Ils n'avaient pas reçu le livret pré-déploiement que les familles reçoivent bien avant le déploiement. Ils n'avaient pas entendu parler de toutes les activités en cours durant cette période. Comme vous l'avez dit, après le déploiement, la préparation des familles au retour des soldats est cruciale pour qu'elles puissent déceler les symptômes dont nous avons parlé.
    Pour cette rotation, quelles mesures prenez-vous pour vous assurer que personne n'est laissé de côté?

  (1705)  

    Nous avons appris les leçons et nous continuons d'en apprendre. Nos ressources se sont améliorées tout comme, je pense, nos méthodes pour les communiquer.
    Nous avons mis sur pied un centre de soutien au déploiement où travaillent actuellement des soldats de toutes ces différentes unités. Dans le passé, nous n'avions pas nécessairement l'intégration de toutes ces troupes. Dès le départ, s'il y a des soldats de certaines de ces unités éloignées, nous avons maintenant un personnel particulier qui travaille dans ce centre de soutien au déploiement qui constitue le premier point de contact. Nous pouvons donc maintenir le contact avec les autres unités pour nous assurer qu'elles ont un accès complet à toutes ces ressources extraordinaires que nous continuons de mettre au point.
    Nous n'attendons pas qu'on vienne nous demander des informations, nous faisons l'effort de les communiquer. Nous continuons d'améliorer la communication de toutes les choses que nous pouvons faire grâce à ces moyens différents et améliorés.
    Bien que notre étude porte explicitement sur le stress post-traumatique, il y a aussi les blessures physiques. Comme les EEI sont la principale cause de blessure de nos soldats, il y a certaines blessures qu'on voit de plus en plus. Y a-t-il certaines pièces d'équipement que nos soldats réclament et que nous n'avons pas nécessairement en quantité suffisante, ou que nous n'avons pas du tout sur le théâtre?
    Je sais que nous avons les chars, qui sont très protecteurs. Vous en avez été partisans depuis le jour où on a parlé de les emmener à Wainwright. Toutefois, en plus de l'équipement personnel, y a-t-il autre chose dont ils ont besoin ou qu'ils réclament?
    Je peux vous dire dès le départ que les Forces canadiennes, l'armée, ont fait le maximum pour améliorer l'équipement fourni aux soldats. Ayant été sur le théâtre à plusieurs reprises, je peux vous dire, et je pense que la plupart d'entre vous le savez, que l'équipement que reçoivent nos soldats est l'un des meilleurs, si ce n'est le meilleur, mais il y a toujours des choses qu'on peut améliorer. En fait, les soldats le disent continuellement. Il y a toujours des petites choses que nous apprenons auprès des Américains et des Anglais.
    Le général Leslie, qui s'intéresse de près à cette question, était avec mes soldats au Texas durant les dernières parties de notre déploiement et on lui a posé des questions très précises sur toutes sortes de choses, allant des protège-gorge aux lunettes de protection.
    Nous sommes continuellement à l'affût de ce genre de choses. Du point de vue de l'armée, nous continuons de tirer des leçons et d'informer le commandement, et je peux vous dire que, dans la plupart des cas, la réponse est très rapide.
    Nous essayons donc continuellement d'améliorer notre équipement parce que nous savons quels dégâts peuvent causer les EEI sur le théâtre. L'équipement s'améliore constamment pour donner une meilleure protection. Je le constate sur le théâtre, dans les véhicules et partout, l'objectif étant toujours de sauver plus de vies.
    Les professionnels de BFC Petawawa m'ont dit que le problème est que nous manquons de personnel, comme vous y avez fait allusion. Valcartier a 40 personnes, Halifax, 30 et Edmonton, 30. Valcartier et Edmonton ont à peu près le même nombre de soldats que BFC Petawawa mais n'ont que 16 personnes à temps plein et deux à temps partiel pour faire le même travail.
    On sait qu'il est difficile d'attirer du personnel médical à l'armée. A-t-on envisagé quelque chose d'aussi simple qu'offrir plus d'argent pour que les gens acceptent d'aller à Petawawa?
     Absolument. En fait, je ne peux parler au nom 100 p. 100 de nos médecins, du général Jaeger et du général Semianiw. Nous avons fait venir un certain nombre d'employés à Petawawa pour leur montrer clairement quelles ressources nous avons. Nous savons que nous n'en avons pas assez et nous savons que l'un des objectifs absolus des Forces canadiennes est de nous en donner plus. Nous cherchons actuellement plus de civils dans ce domaine. Nous les paierons par le truchement de Calian.
    Donc, oui, à 100 p. 100, les Forces cherchent de nouvelles méthodes pour attirer plus de ces ressources très importantes. Nous n'en avons pas assez. Nous le savons. Il nous en faut plus. Je sais qu'on examine actuellement plusieurs solutions pour accroître nos ressources.

  (1710)  

    Avec l'accélération du tempo et la réduction des périodes entre les déploiements, les soldats subissent plus de stress. J'aimerais que vous me donniez l'assurance que les familles qui ont besoin d'aide l'obtiendront, surtout les familles dont les soldats ont été blessés sur le théâtre, alors qu'ils n'ont pas le temps de décompresser ou de réintégrer lentement leur famille tout en continuant d'avoir des interactions avec leurs copains militaires. Ils sont replongés directement dans la vie familiale sans atterrissage en douceur.
    Quelles assurances pouvez-vous nous donner pour les familles?
    Je peux vous dire immédiatement que, depuis huit mois que je détiens ce commandement, les capacités et les ressources que nous avons à la base — et je suis tout à fait prêt à les montrer à tout le monde — ont augmenté immensément.
    Nous avons un centre de soutien des guerriers. Quand je suis arrivé pour la première fois dans ce centre de soutien des guerriers, il était quasiment vide. Nous l'avons maintenant rempli de personnel pouvant aider les familles et pouvant aider les soldats blessés. L'accès est plus facile. L'information est communiquée directement aux familles, à tous les égards, et elles sont donc informées et continueront d'être informées avant leurs déploiements et pendant leurs déploiements.
    Nous avons besoin de plus encore, absolument, mais venez voir sur place. J'ai été déjà très heureux de voir comment les choses se sont améliorées au cours des dernières années, même pendant les huit derniers mois, puisque j'étais le commandant la dernière fois. Je pense que vous serez rassurée en constatant que la situation s'est améliorée.
    Merci.
    Cela met fin au premier tour. J'ai accordé un peu plus de temps à tout le monde parce que les réponses étaient tellement bonnes mais nous avons aussi d'autres questions à traiter.
    Je ne sais pas combien de membres du comité peuvent rester quelques minutes après 17 h 30 si nous voulons continuer à interroger ces témoins. Préférez-vous arrêter maintenant et passer à autre chose? Je vous laisse décider. Je sais que certains d'entre vous avez d'autres questions à poser ou n'avez pas obtenu toutes les réponses que vous souhaitiez. Si nous entamons un autre tour, il faudra 35 minutes pour le terminer.
    Nous pouvons arrêter? D'accord.
    Messieurs, je sais que vous êtes à seulement une heure et demie d'ici mais nous vous remercions beaucoup d'être venus aujourd'hui. Les réponses étaient excellentes. Avec les notes qui circulaient entre vous, on a clairement compris comment fonctionne la structure militaire et qui est le patron.
    Des voix: Oh!
    Le président: Je vous remercie tous de ce que vous faites. Certains d'entre vous êtes déjà allés en Afghanistan et allez y retourner, et certains se préparent à y aller. L'une des questions dont nous voudrons parler une autre fois sera d'aller constater sur place l'entraînement approfondi qui est dispensé à nos soldats avant le départ.
    J'aimerais faire une remarque. J'ai vu plusieurs fois dans des entrevues que certains soldats disent: « Je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé mais, grâce mon entraînement, ça c'est fait tout seul et nous avons fait ce qu'il fallait ». Je pense que c'est exactement ce que vous nous avez dit au sujet de la préparation avant le déploiement.
    Encore une fois, merci beaucoup.
    Voulez-vous ajouter quelque chose avant d'être libérés?
    Je veux seulement vous remercier de nous avoir invités et, à mon tour, vous inviter à venir nous rendre visite. Nous avons réellement amélioré nos capacités et les soldats aiment toujours vous parler. Ils vous diront ce qu'il en est. Je sais que nous avons des défis à relever mais n'hésitez pas à venir à Wainwright. Je sais que vous avez eu l'occasion d'aller en Afghanistan.
    Nous ne sommes pas très loin et nous aimons toujours montrer ce que nous avons et la formation que nous donnons. Une heure et demie, ce n'est pas loin. Je sais que tout le monde est très occupé mais, s'il vous plaît, venez nous rendre visite.
    Merci.
    [La séance continue à huis clos.]