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SVET Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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37e LÉGISLATURE, 1re SESSION

Sous-comité des anciens combattants du Comité permanent de la défense nationale et des anciens combattants


TÉMOIGNAGES

TABLE DES MATIÈRES

Le jeudi 25 avril 2002




¿ 0905
V         Le président suppléant (M. Bob Wood (Nipissing, Lib.))
V         Dr Paul Gully (directeur général principal, Direction générale de la santé de la population et de la santé publique, ministère de la Santé)

¿ 0910
V         Mme Wayne
V         Dr Paul Gully
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)
V         Mme Elsie Wayne
V         Dr Paul Gully

¿ 0915

¿ 0920

¿ 0925
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)
V         M. Roy Bailey (Souris--Moose Mountain, Alliance canadienne)

¿ 0930
V         Dr Paul Gully
V         M. Roy Bailey
V         Dr Paul Gully
V         M. Roy Bailey
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)
V         M. Bachand (Saint-Jean)
V         Mme Nancy Garrard (directrice, Division du vieillissement et des aînés, Centre de développement de la santé humaine, Direction générale de la santé de la population et de la santé publique, ministère de la Santé)

¿ 0935
V         M. Claude Bachand
V         Dr Paul Gully
V         M. Claude Bachand
V         Dr Paul Gully
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)
V         M. Claude Bachand
V         Dr Paul Gully
V         M. Claude Bachand
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)
V         Mme Elsie Wayne

¿ 0940
V         Mme Nancy Garrard
V         Mme Elsie Wayne
V         Dr Paul Gully

¿ 0945
V         Mme Elsie Wayne
V         Dr Paul Gully
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)
V         Mme Sue Morrison (gestionnaire, Secrétariat des soins palliatifs, Direction générale de la politique de la santé et des communications, ministère de la Santé)
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)
V         Mme Sue Morrison
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)
V         M. Roy Bailey

¿ 0950
V         Dr Paul Gully
V         M. Roy Bailey

¿ 0955
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)
V         M. Claude Bachand
V         Dr Paul Gully
V         M. Claude Bachand
V         Dr Paul Gully
V         M. Claude Bachand
V         Dr Paul Gully

À 1000
V         M. Claude Bachand
V         Dr Paul Gully
V         M. Roy Bailey
V         M. Claude Bachand
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)
V         Mme Elsie Wayne
V         Dr Paul Gully
V         Mme Nancy Garrard

À 1005
V         Mme Elsie Wayne
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)
V         Mme Nancy Garrard
V         Mme Elsie Wayne
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)
V         Dr Paul Gully
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)
V         Dr Paul Gully
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)
V         Dr Paul Gully

À 1010
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)
V         Dr Paul Gully
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)
V         Dr Paul Gully
V         M. Bob Wood
V         Mme Nancy Garrard
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)
V         M. Roy Bailey
V         Dr Paul Gully
V         Mme Nancy Garrard

À 1015
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)
V         M. Claude Bachand
V         Mme Elsie Wayne
V         Dr Paul Gully
V         Mme Elsie Wayne
V         Mme Nancy Garrard
V         Mme Elsie Wayne
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)
V         Mme Elsie Wayne
V         Le président suppléant (M. Bob Wood)










CANADA

Sous-comité des anciens combattants du Comité permanent de la défense nationale et des anciens combattants


NUMÉRO 008 
l
1re SESSION 
l
37e LÉGISLATURE 

TÉMOIGNAGES

Le jeudi 25 avril 2002

[Enregistrement électronique]

¿  +(0905)  

[Traduction]

+

    Le président suppléant (M. Bob Wood (Nipissing, Lib.)): Bonjour, tout le monde. Bienvenue au Sous-comité des anciens combattants.

    Nous accueillons ce matin le Dr Paul Gully, directeur général principal de la Direction générale de la santé de la population et de la santé publique. Il est accompagné de Nancy Garrard et de Sue Morrison, qui est la gestionnaire du Secrétariat des soins palliatifs.

    Comme vous le savez, Docteur, nous procédons à une étude approfondie des questions liées aux anciens combattants, au vieillissement, notamment en ce qui concerne nos anciens combattants. Nous avons hâte d'entendre vos observations à ce sujet. Vous avez la parole.

+-

    Dr Paul Gully (directeur général principal, Direction générale de la santé de la population et de la santé publique, ministère de la Santé): Merci beaucoup.

    Bonjour. Je suis très heureux d'être ici au nom de Santé Canada et de mes collègues.

    Je voudrais vous informer des tendances qui se dessinent dans le secteur de la santé, à mesure que la population canadienne vieillit, et vous parler des répercussions de ces tendances sur les soins de santé. Nous espérons que ces renseignements vous seront utiles dans vos délibérations.

    Je voudrais d'abord signaler que Santé Canada et le ministère des Anciens combattants collaborent depuis de nombreuses années à toutes sortes de questions, en partageant notamment des renseignements sur les soins à domicile, mais nous menons également une initiative conjointe sur la prévention des chutes. Les deux ministères participent à un comité fédéral interministériel sur le vieillissement et les questions liées aux aînés, et nous menons plusieurs projets de concert. En particulier, nous avons créé un Répertoire des ressources à l'intention des dispensateurs de soins, et nous avons également un site Internet destinés aux aînés.

    La deuxième diapositive porte sur les idées clés. Ces idées clés montrent que, comme vous le savez, le nombre et la proportion d'aînés au sein de la population canadienne augmentent progressivement. Cette situation découle d'une diminution du taux de natalité et d'une augmentation de l'espérance de vie. Au cours des 30 ou 40 prochaines années, à mesure que la génération des baby boomers avancera en âge, la proportion des aînés, soit des 65 ans et plus, doublera, passant de 13 p. 100 aujourd'hui à 23 p. 100 en 2041.

    Le vieillissement a d'importantes conséquences pour le système de santé, mais, au lieu de le considérer comme une préoccupation distincte, notre ministère l'examine dans le cadre de ses activités globales.

    Je voudrais dire quelques mots au sujet de la Direction générale de la santé de la population et de la santé publique. Cette direction a des responsabilités à l'échelle nationale en matière de prévention et de surveillance des maladies et des blessures, ainsi que de promotion de la santé et de mesures liées aux facteurs déterminants dans le domaine de la santé. Une grande partie de notre rôle consiste à générer le savoir et à interpréter l'information et le savoir afin d'élaborer des orientations et de mener des programmes ou de collaborer avec d'autres entités pour établir des programmes sur des questions en particulier.

    Je vais souligner les tendances en matière de maladies et d'incapacités chez les aînés et faire le lien avec l'utilisation du système de santé.

    Les deux principaux thèmes de l'exposé, c'est que la santé des Canadiens vieillissants peut être améliorée—je crois que cet aspect est positif—et que le système de santé peut être adapté de façon à répondre à leurs besoins.

    La première idée clé, c'est que la prévalence de nombreuses maladies et incapacités augmente avec l'âge, mais qu'une diminution est possible.

    Je vais présenter tout l'exposé en anglais, si le comité y consent, mais je pourrai répondre aux questions en français, si vous le désirez.

    La quatrième diapositive porte sur les conditions chroniques déclarées par les aînés. Ces conditions s'expliquent par le fait que l'espérance de vie a augmenté au cours du dernier siècle. Une personne âgée de 65 ans peut espérer vivre 18 ans et demi de plus en moyenne.

    Au Canada, le taux d'espérance de vie est parmi les plus élevés au monde. À la naissance, les Canadiens peuvent espérer vivre jusqu'à tout près de 80 ans. Le Japon est le pays où le taux d'espérance de vie est le plus élevé, soit plus de 80 ans. La différence est minime entre les deux pays.

    La santé des aînés s'est améliorée depuis les années 70. Les taux de maladies comme les maladies du coeur, l'hypertension et l'arthrite ont légèrement diminué. Comme vous pouvez le constater dans le graphique, le taux d'arthrite déclaré par les aînés augmente à mesure qu'ils vieillissent, mais il semble que le taux d'hypertension baisse. C'est probablement parce que les personnes dont l'hypertension n'est pas surveillée n'atteignent pas un âge avancé.

¿  +-(0910)  

    

    Le taux de maladies du coeur a augmenté, mais il importe de se rendre compte qu'il s'agit ici des conditions déclarées. Il faut donc exercer son jugement en examinant cette information. Le taux de cataractes a augmenté, et celui de diabète est demeuré à peu près le même. Je crois que la sensibilisation au diabète a augmenté.

    La cinquième diapositive concerne les taux de décès chez les aînés. Il s'agit du nombre de décès par 1 000 Canadiens. Dans toutes les causes de mortalité, le nombre total de décès a diminué. C'est principalement attribuable à une diminution du taux des maladies du coeur, tendance que nous avons constatée dans toutes les tranches d'âge, et ce, pour toutes sortes de raisons, probablement à cause des changements dans les habitudes liées au tabagisme, à l'alimentation et à l'exercice physique. Cependant, le taux de décès liés au cancer a augmenté, et le taux de décès liés aux maladies respiratoires, dont l'influenza et la pneumonie, est demeuré à peu près constant.

    La sixième diapositive concerne la limitation des activités ou les handicaps. Un plus grand nombre d'aînés que de personnes plus jeunes déclarent que leurs activités sont limitées à long terme, et ce nombre s'accroît encore davantage chez les plus aînés.

    Je crois que la prochaine diapositive est la sixième.

+-

    Mme Elsie Wayne (Saint John, PC): Nous n'avons pas la dernière dont vous avez parlé.

+-

    Dr Paul Gully: Est-ce que je vous embrouille avec les numéros? Je suis désolé.

+-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): Non, ce n'est pas cela. Je crois qu'il y a une page qui manque.

+-

    Mme Elsie Wayne: Oui. C'est ce que je viens de dire. Il manque la page sur les taux de décès.

    Dr Paul Gully: Je suis désolé. Nous vous la présenterons.

    Mme Elsie Wayne: Merci.

+-

    Dr Paul Gully: Passons maintenant à la diapositive sur la limitation des activités... La prévalence de la limitation des activités à long terme a diminué depuis les années 70, mais cette diminution touche principalement les aînés de 65 à 74 ans. Nous savons que les plus jeunes sont plus actifs. Vous pouvez constater que la limitation chez les femmes et les hommes de 75 ans est d'environ 40 p. 100, ce qui est considérable et important.

    La prochaine diapositive porte sur les blessures non déclarées. Il s'agit des hospitalisations, de cas de personnes admises pour des soins de courte durée à la suite de blessures. La principale cause de limitation des activités chez les adultes âgés, ce sont les blessures non intentionnelles, surtout les chutes. Comme vous pouvez le constater dans le graphique, la proportion de blessures attribuables à des chutes augmente avec l'âge. Après l'âge de 85 ans, la vaste majorité des hospitalisations pour blessures sont attribuables à des chutes.

    Dans l'ensemble, les aînés comptent pour plus du quart des cas d'hospitalisation attribuable à des blessures en général. Mais ces blessures revêtent de l'importance chez les aînés, car elles constituent une importante cause de décès, ou entraînent des décès, et entraînent également un placement dans des établissements de soins de longue durée. Par conséquent, chez les plus jeunes, les accidents entraînent habituellement des décès ou, espérons-le, une réadaptation, et non un placement dans des établissements de soins de longue durée.

    La prochaine diapositive concerne la prévalence de la démence, ou la réduction des facultés mentales. Il s'agit là d'une très grande catégorie. Ces données proviennent d'une étude intitulée The Canadian Study on Health and Aging, qui est menée depuis plusieurs années conjointement entre Santé Canada et des universitaires. Cette étude a permis de recueillir des renseignements intéressants et objectifs. Vous pouvez voir ici—ces données remontent à 1991, mais sont encore exactes aujourd'hui—qu'on a diagnostiqué la démence chez 37 p. 100 des femmes de plus de 85 ans. Le taux est plus élevé chez les femmes que chez les hommes, et cela dépend probablement de plusieurs facteurs, comme le fait que les hommes souffrent peut-être d'autres maladies, et non pas forcément de démence. Il existe une différence entre les sexes.

    Très peu de personnes de moins de 65 ans sont atteintes de démence, mais la prévalence de cette maladie augmente considérablement après l'âge de 75 ans. On diagnostique plus de 60 000 nouveaux cas chaque année et on prévoit que, d'ici 2031, le nombre d'aînés atteints de démence aura triplé.

    Certaines causes de démence, comme ce que nous appelons la démence vasculaire, soit la démence liée au durcissement des artères, peuvent être évitables et concernent la prévention des maladies du coeur. Cependant, autant que nous sachions actuellement, des maladies comme l'Alzheimer ne sont pas évitables. Elles posent donc un problème.

    Dans la diapositive suivante, on souligne que 50 p. 100 des décès prématurés et 70 p. 100 du déclin physique et mental qui accompagnent le vieillissement sont liés à des modes de vie modifiables. Plus on vieillit, plus les modes de vie exercent une influence. Si on est prédisposé génétiquement à développer une certaine maladie, on risque davantage d'en mourir ou d'en être malade lorsqu'on est jeune. Mais plus on vieillit, plus le mode de vie est important. Par conséquent, le tabagisme, l'inactivité physique, une mauvaise alimentation, et une absence de soutien social, qui sont liés de façon complexe à ce que nous appelons des «facteurs courants de risque», exercent une influence importante. Ces modes de vie peuvent être modifiés et, comme je l'ai dit, l'évolution des blessures peut manifestement être changée.

¿  +-(0915)  

    La Direction générale de la santé de la population et de la santé publique est chargée de plusieurs stratégies et initiatives qui favoriseront, espérons-le, la prévention, comme la stratégie sur le diabète, la stratégie canadienne pour la surveillance du cancer, l'initiative canadienne sur le cancer du sein, et le financement d'initiatives communautaires au titre du Fonds pour la santé de la population. Comme je l'ai dit, nous avons un partenariat avec le ministère des Anciens combattants en ce qui concerne la prévention des chutes, dont nous pourrons parler davantage plus tard, si vous le désirez.

    La deuxième idée clé, c'est que, pour des raisons évidentes, les aînés ont davantage recours—cela rejoint mes propos précédents—aux soins de santé que les plus jeunes, mais il est difficile de prévoir la demande à venir. La diapositive suivante montre les taux d'hospitalisation. Les aînés sont hospitalisés davantage et plus longtemps que d'autres groupes d'âge. Les 65 ans et plus comptent pour 35 p. 100 de toutes les personnes ayant été hospitalisées et pour 52 p. 100—soit la moitié—de tous les jours-patient. Comme ils ne représentent que 12 p. 100 de la population, ils sont certes admis plus souvent à l'hôpital et y séjournent également plus longtemps.

    Comme d'autres groupes, les aînés bénéficient de changements énormes dans la pratique médicale, soit dans la durée de l'hospitalisation, les chirurgies de jour, les soins de jour, etc. Mais les séjours de longue durée dans les hôpitaux de soins actifs n'ont pas beaucoup diminué. Le problème, c'est que des personnes sont hospitalisées pour recevoir des soins actifs, mais ne peuvent pas quitter l'hôpital en raison d'une pénurie de services de soins à domicile, de soins palliatifs ou de soins en établissement de soins de longue durée. À mesure que notre population vieillira, le problème s'aggravera si nous n'y remédions pas.

    La diapositive suivante montre la quantité de médicaments que prennent les aînés. Comme vous pouvez le constater, près du quart des personnes de 75 ans et plus prennent trois à quatre médicaments par jour. Il y a des aspects positifs et des aspects négatifs à la médication. Les médicaments existent et sont administrés pour une raison. Ils ne préviennent probablement pas un certain nombre d'hospitalisations, et espérons qu'ils préviennent des incapacités à long terme. Cependant, est-ce que ce sont les bons médicaments? La bonne dose est-elle administrée? La bonne dose est-elle prescrite? Les gens prennent-ils la bonne dose? Les gens pour qui les médicaments sont prescrits sont-ils suffisamment informés? Leur médecin leur donne-t-il suffisamment de renseignements?

    La question est importante et complexe. Comme vous le saurez en examinant les documents présentés aujourd'hui et en entendant la genèse de la hausse du coût des médicaments, elle est complexe, car la quantité de médicaments sur le marché a augmenté. Ils sont probablement bénéfiques pour les gens, qui séjournent moins à l'hôpital. Mais la profession médicale et les dispensateurs des soins doivent s'assurer que les médicaments sont prescrits convenablement.

    La diapositive suivante montre la population qui reçoit des soins à domicile. La plupart de ces bénéficiaires sont des aînés—64 p. 100 ont 65 ans et plus—mais les services varient. Des jeunes reçoivent des soins et des soins infirmiers à domicile, mais la moitié des aînés ont recours à des services d'entretien ménager, 42 p. 100 à des soins infirmiers, 29 p. 100 à des soins personnels et 16 p. 100 à des services de préparation de repas. Ce sont là tous les services dont ils bénéficient. Chez les 80 ans et plus, 22 p. 100 reçoivent des soins à domicile.

    La diapositive suivante montre la proportion d'aînés dans des établissements de soins de longue durée. Le pourcentage réel d'aînés de 65 ans et plus qui fréquentent ces établissements a diminué depuis 1971. Cela est attribuable à l'apparition, au cours des 30 dernières années, d'un plus grand nombre de services de soins à domicile et d'établissements de soins de longue durée. Cependant, les soins de longue durée seront nécessaires à mesure que la population vieillira. Les gens demeurent plus longtemps en santé, mais atteignent par la suite un stade où ils ont besoin de soins de longue durée. Les soins à domicile précèdent donc les soins de longue durée.

¿  +-(0920)  

    La demande à venir est difficile à prévoir. Une analyse a été effectuée et, selon une prévision faite à partir de données de 1971, la durée des hospitalisations aurait été 50 p. 100 supérieure à ce qu'elle est actuellement. Cela ne fait qu'illustrer l'argument que j'ai présenté au sujet des changements énormes effectués dans le système de santé.

    Et tout comme les plus jeunes, les aînés séjournent moins souvent et moins longtemps dans des hôpitaux pour soins actifs, mais utilisent une plus grande quantité de médicaments. Je l'ai déjà mentionné.

    Les cohortes récentes, soit les récents groupes d'âge parmi les aînés, sont en meilleure santé que leurs prédécesseurs. Et comme je l'ai dit, il y a une prévalence moins élevée de maladies du coeur, d'hypertension, d'arthrite et de limitation des activités, surtout chez les plus jeunes.

    La dernière idée clé concerne, bien sûr, les soins et les services de soutien précis.

    Nous avons déjà mentionné que la continuité des soins est importante, et que les aînés atteints de conditions chroniques ont besoin d'un ensemble de services sociaux et de soins de santé au fil des ans. Mais les besoins en matière de soins et de soutien sont souvent fragmentés et les soins visent fréquemment à surmonter des situations de crise plutôt qu'à les prévoir ou à les prévenir. Au lieu de bénéficier de soins continus, les gens recourent au système lorsqu'une crise éclate.

    Comme je l'ai dit, 80 p. 100 des soins que reçoit un aîné sont dispensés par des aidants naturels. Environ 2,1 millions de Canadiens dispensent des soins à des aînés dont la santé est précaire. Un nombre considérable de ces aidants sont eux-mêmes des aînés. Si on considère la répartition des âges, entre 65 ans et 85 ans et plus, cette situation n'est guère étonnante. Mais elle est inquiétante, car les aidants eux-mêmes risquent d'éprouver des problèmes de santé physique et de dépression, et l'épuisement des aidants peut mener à leur placement dans des établissements de soins. On a dit qu'il s'agissait là d'une cause des mauvais traitements infligés à des aînés.

    D'autres questions précises concernent le logement et les soins en établissement. Il existe des besoins en ce sens. Selon une étude menée à l'Université de la Colombie-Britannique, les taux de séjour de très longue durée dans les hôpitaux pour soins actifs n'ont pas diminué. J'en ai déjà parlé. Donc, on prévoit que les besoins en matière de lits pour soins de longue durée seront 170 p. 100 supérieurs en 2041 à ce qu'ils n'étaient en 1999. Cependant, si on accroît les soins à domicile et le nombre de logements supervisés abordables, ce pourcentage pourrait être ramené à 61 p. 100, selon l'étude. Il pourrait donc être considérablement réduit si d'autres formes de logement et de soins en établissement étaient offertes.

    Le problème, ce sont les soins dispensés aux personnes atteintes de démence. Comme on l'a souligné, 49 p. 100 des aînés atteints de démence vivent dans la collectivité. Comme je l'ai mentionné déjà, cette situation est difficile pour la collectivité et pour ceux qui dispensent les soins. Et 50 p. 100 des aînés vivant en établissement sont atteints de démence modérée ou grave, si bien qu'il faut utiliser une partie des soins dispensés dans ces établissements pour répondre à cette demande. Nous avons parlé de la hausse importante du nombre de personnes atteintes de démence.

¿  +-(0925)  

    Comme les aînés prennent davantage de médicaments, il faut connaître davantage le dosage qui convient le mieux aux adultes âgés, ainsi que les effets secondaires de ces médicaments. Les médicaments sont bien évalués avant d'être homologués, mais il faut s'interroger sur les groupes d'âge pour lesquels ils sont évalués, par exemple.

    Santé Canada a financé d'importants programmes de recherche sur ces questions, par l'entremise du précédent Programme national de recherche et de développement en matière de santé, et nous produisons des documents de sensibilisation des professionnels pour favoriser un mécanisme approprié d'ordonnance et de surveillance des médicaments. Nous savons que 18 à 50 p. 100 des médicaments que prennent les aînés ne sont pas utilisés comme il convient.

    Les soins en fin de vie... De toute évidence, 75 p. 100 des décès surviennent chez les aînés, mais la demande de soins dans toutes sortes de milieux—à la maison, dans les hôpitaux, dans les hospices et dans les établissements de soins de longue durée—augmente. Et comme les besoins des aînés en fin de vie deviennent plus complexes et moins prévisibles que ceux des adultes qui meurent à un jeune âge, beaucoup de professionnels de la santé n'auront pas reçu la formation dont ils auront besoin pour s'occuper de la population vieillissante. En outre, les adultes âgés ont souvent un plus petit réseau de soutien social pour surmonter ces difficultés.

    Santé Canada a créé un Secrétariat des soins palliatifs, dont la représentante est aujourd'hui Sue Morrison, qui vise à favoriser la prise de mesures pour améliorer les soins palliatifs et à assurer la coordination de ces mesures au niveau national. Le ministère a financé l'élaboration et la distribution d'un guide sur les soins destinés aux aînés en fin de vie.

    Voilà qui termine mon exposé. J'espère que ces renseignements vous seront utiles. Je serai ravi de répondre aux questions.

+-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): Merci beaucoup, Dr Gully. Ils nous seront certes utiles pour poursuivre nos travaux, afin de veiller à ce que les anciens combattants reçoivent les soins de santé appropriés.

    Nous allons passer aux questions. Comme certains membres du comité doivent partir sous peu, nous allons commencer tout de suite par M. Bailey.

+-

    M. Roy Bailey (Souris--Moose Mountain, Alliance canadienne): Merci, monsieur le président.

    Merci de l'exposé.

    Comme le président l'a mentionné, nous examinons les soins dispensés aux aînés qui sont des anciens combattants, mais lorsqu'il est question d'âge, peu importe si une personne est un ancien combattant ou non, il y a des similitudes.

    Je viens de la Saskatchewan, qui compte le pourcentage le plus élevé d'aînés de toutes les provinces. Lorsque j'ai entendu votre exposé, je me suis interrogé au sujet de ma province, qui investit environ 42 p. 100 de son budget dans les soins de santé et qui, selon ce que vous avez dit, devra prévoir une augmentation des coûts dans le secteur de la santé.

    Je ne voudrais pas vous placer dans une situation délicate, mais je suis sûr que les services actuels répondent à peine aux attentes des Canadiens, notamment des aînés. Que faudra-t-il faire pour maintenir les services actuels? Je ne parle pas d'élargir les services, mais si nous investissons le même montant dans le programme destiné aux aînés, et vous avez montré à l'aide du graphique que la démographie change rapidement, comment allons-nous pouvoir assurer les services actuels—qui laissent à désirer dans bien des cas—d'ici une génération?

¿  +-(0930)  

+-

    Dr Paul Gully: J'ai mentionné certaines difficultés qui surgiraient manifestement dans bien des provinces du Canada, y compris en Saskatchewan, comme l'isolement géographique de personnes qui désireraient peut-être recevoir des soins ou séjourner dans un établissement de soins de longue durée près de chez elles. Je sais qu'en Saskatchewan des hôpitaux ont été convertis en établissements de soins de longue durée, et je crois que cette solution serait profitable pour ces gens.

    Une solution consistera à faire de la prévention et, espérons-le, à garder les gens en bonne santé plus longtemps. Une de nos préoccupations, c'est la capacité du système de santé de promouvoir la santé. C'est un défi que, à mon avis, nous voulons tous qu'on examine car, comme nous l'avons dit, les aînés sont en meilleure santé plus longtemps et les demandes de soins coûteux seront reportées, je l'espère, ce qui suppose la médication, entre autres.

    Je crois qu'il faudra rééquilibrer ou repenser la façon dont nous investissons les fonds. J'ai fait allusion à certaines solutions, mais il faudra voir plus loin que les soins traditionnels ou même les soins dispensés par des médecins.

    C'est en quelque sorte une solution d'ordre général.

+-

    M. Roy Bailey: Merci.

    Docteur, vous avez fait allusion à quelque chose que j'estime très important. Vous avez mentionné qu'il est bien évident que la médication est une solution aux soins de longue durée, en raison du type de médicaments désormais disponibles. Si nous voulons éviter des soins de longue durée en établissement et que nous pouvons fournir au patient des médicaments pour prévenir ce séjour en établissement, ne devrions-nous pas équilibrer les coûts en investissant davantage dans les produits pharmaceutiques, ce qui permettrait de réaliser des économies sans investir des fonds supplémentaires dans les soins?

    Dans notre province, où je connais beaucoup de personnes âgées, le coût des médicaments est un des coûts les plus élevés. Il me semble que nous n'investissons pas au bon endroit, soit dans le coût des médicaments.

+-

    Dr Paul Gully: Je sais qu'on a soulevé cette question. La commission Romanov l'a certes fait. Je crois que les renseignements que nous vous avons présentés pourraient appuyer cette proposition.

+-

    M. Roy Bailey: Merci.

[Français]

+-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): Monsieur Bachand, la parole est à vous.

+-

    M. Claude Bachand (Saint-Jean, BQ): Monsieur Gully, je veux d'abord vous dire que vous nous avez fait une présentation très intéressante. Ce que j'en comprends, c'est qu'il ne s'agit pas d'une présentation qui se rapporte spécifiquement aux anciens combattants. Diriez-vous alors que les conditions physiques, mentales et de santé des anciens combattants font en sorte que les anciens combattants ont actuellement à peu près le même profil que celui qui a été présenté dans votre étude? C'est ma première question.

+-

    Mme Nancy Garrard (directrice, Division du vieillissement et des aînés, Centre de développement de la santé humaine, Direction générale de la santé de la population et de la santé publique, ministère de la Santé): Merci d'avoir posé cette question.

    Ce sont plus ou moins les mêmes profils, sauf que la plupart des anciens combattants sont des hommes, et il y a une différence entre les hommes et les femmes. Mais on peut dire que les conditions et les maladies de ces personnes sont plus ou moins les mêmes.

¿  +-(0935)  

+-

    M. Claude Bachand: D'accord.

    Je voudrais maintenant clarifier la question de juridiction. À ma connaissance, Santé Canada s'occupe entièrement des soins de santé des autochtones ainsi que des soins de santé sur les bases militaires, c'est-à-dire dans les hôpitaux et tout le reste. C'est peut-être prévu dans le budget de la Défense nationale. Je n'en suis pas sûr. Il faudrait que vous me renseigniez là-dessus. Pour ce qui est de Sainte-Anne-de-Bellevue, ça me semble être bien clair que c'est complètement sous la responsabilité du gouvernement fédéral. Mais les anciens combattants, par exemple ceux de ma circonscription qui se rendent à l'hôpital, sont sous le régime provincial. Est-ce que mon interprétation de la situation est bonne, c'est-à-dire que Santé Canada s'occupe des soins de santé de tous les autochtones et des anciens combattants qui sont dans les hôpitaux fédéraux et sur les bases militaires? Est-ce bien cela?

[Traduction]

+-

    Dr Paul Gully: Ma réponse serait plus claire en anglais.

    Les soins dispensés aux anciens combattants, du moins dans les établissements, relèvent du ministère des Anciens combattants. Si je comprends bien, les soins dispensés aux autochtones qui ne sont pas des anciens combattants et qui vivent dans les réserves relèvent en partie de Santé Canada. Les soins des autochtones qui vivent à l'extérieur des réserves incombent aux gouvernements provinciaux ou territoriaux, à l'exception de certains soins de santé non assurés, pour lesquels ils obtiennent un remboursement.

    Cela répond-il à votre question?

[Français]

+-

    M. Claude Bachand: Yes, that's perfect.

    J'ai bien écouté votre présentation. On parlera du rapport Romanow tantôt. Il y a plusieurs provinces, dont le Québec, qui estiment qu'Ottawa n'en fait pas suffisamment, en ce qui concerne le transfert aux provinces, pour assumer sa part de responsabilité. Il y a plusieurs personnes et premiers ministres, dont celui du Québec, qui dénoncent la situation de façon régulière en disant qu'ils ont atteint la capacité de taxation du côté des personnes et que, compte tenu du vieillissement de la population, ça va coûter de plus en plus cher. Il y a de moins en moins d'espace dans les budgets provinciaux pour assumer la question de la santé qui est surtout, en grande partie, liée au vieillissement de la population.

    Pensez-vous qu'il y a un certain déséquilibre actuellement et, en raison des surplus qui sont prévus encore cette année, qu'Ottawa devrait s'attarder un peu plus aux soins de santé, en transférant plus d'argent aux provinces?

[Traduction]

+-

    Dr Paul Gully: Comme vous avez pu le constater dans l'exposé, dans les directions de Santé Canada qui se préoccupent des coûts des soins de santé et du transfert de fonds fédéraux aux gouvernements provinciaux et territoriaux, le problème du vieillissement suscite un vif intérêt. Nous en parlons dans toutes les discussions que nous avons avec les dirigeants des provinces et des territoires. Je suis désolé de ne pas pouvoir être plus précis.

[Français]

+-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): Il vous reste deux minutes.

+-

    M. Claude Bachand: J'aimerais maintenant savoir quel est le budget de Santé Canada.

[Traduction]

+-

    Dr Paul Gully: En fait, je ne peux pas vous le dire. Je ne voudrais pas lancer un chiffre en l'air. Je pourrais dire que près de 50 p. 100 du budget est consacré à la santé des premières nations et des Inuit. Il faudrait que nous vous donnions ce renseignement plus tard.

[Français]

+-

    M. Claude Bachand: Ça va pour l'instant, monsieur le président.

[Traduction]

+-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): Merci, monsieur Bachand.

    Mme Wayne.

+-

    Mme Elsie Wayne: Merci. Je n'ai pas besoin d'attendre, n'est-ce pas? J'ai pensé que vous alliez peut-être dire: «Comme je suis le seul libéral ici, je vais prendre la parole».

    Le président suppléant (M. Bob Wood): Non, non.

    Mme Elsie Wayne: Je vous remercie, Dr Gully, ainsi que Nancy et Sue, d'être avec nous aujourd'hui.

    Au début des années 60, en 1963, je crois, tous les hôpitaux d'anciens combattants—sauf celui de Sainte-Anne, à Montréal—ont été transférés aux provinces. Lorsque vous avez répondu à Claude, qui demandait si les hôpitaux d'anciens combattants relevaient toujours du gouvernement fédéral, vous avez dit qu'ils relevaient encore du ministère des Anciens combattants.

    Si je mentionne cela, c'est que l'hôpital d'anciens combattants de Saint John a été démoli. Il était vraiment magnifique. Les soins y étaient fantastiques. Par la suite, on a construit un hôpital minuscule, Richwood. Plus d'une centaine d'anciens combattants attendent d'y être hospitalisés.

    Je me suis battue et j'ai obtenu la construction d'une aile, mais tous les lits étaient destinés aux personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Tous les anciens combattants qui y ont été admis avaient la maladie d'Alzheimer et l'aile s'est remplie en deux semaines.

    Lorsque nous sommes allés à Sainte-Anne la semaine dernière, nous avons été vraiment impressionnés. L'hôpital est magnifique. Les soins y sont merveilleux. Nous voudrions que tous nos hôpitaux d'anciens combattants soient aussi bien.

    Dr Gully, on y parlait de démence et de la maladie d'Alzheimer. À ce moment-là—corrigez-moi si j'ai tort, monsieur le président—on nous a informés que certains spécialistes se sont réunis. Ils ont fait de la recherche et sont en train de découvrir un médicament qu'ils estiment être utile. Il vont essayer...

    Ce que nous voulons, docteur Gully, c'est que le gouvernement fédéral s'assure que les découvertes qui sont faites à Saint-Anne au moyen de la recherche et de toute l'information de ce genre seront communiquées à tous les autres hôpitaux d'anciens combattants de tout le pays, afin qu'elles leur soient également utiles. Je me demande donc si, par l'entremise de notre ministère de la Santé, on discute de cette question avec le ministère des Anciens combattants et celui de la Défense nationale, etc. pour veiller à ce que cela se fasse.

¿  +-(0940)  

+-

    Mme Nancy Garrard: Je crois qu'il y a une synergie tout naturelle entre le ministère des Anciens combattants et, du moins, le secteur de Santé Canada qui examine d'une façon générale les questions liées aux aînés. Comme vous le savez, la population des anciens combattants est en moyenne plus âgée que le reste de la population canadienne. Comme nous pouvons acquérir beaucoup de connaissances en dispensant des soins aux anciens combattants et que ces connaissances peuvent s'appliquer largement, nous avons lancé une initiative officielle contre la prévention des chutes, car les chutes peuvent être évitées. Nous estimons pouvoir réaliser de grands progrès en gardant les aînés et les anciens combattants en meilleure santé plus longtemps chez eux, en apportant une attention particulière à la prévention des chutes.

    Nous savons que, étant donné les taux prévus de démence, tous les Canadiens devront se demander un jour comment gérer ce problème. Personne ne souhaite à quiconque d'être atteint de la maladie d'Alzheimer. Les scientifiques et les chercheurs, et nous investissons dans la recherche, ne savent toujours pas ce qui cause cette maladie. Nous commençons à mieux cerner ce que nous croyons être les facteurs de risque les plus courants, mais nous ignorons si ces facteurs en sont la cause ou l'effet.

    Des progrès ont été réalisés sur le plan de la médication, particulièrement aux premiers stades, et des progrès ont été réalisés dans les méthodes antérieures de diagnostique pour identifier la maladie d'Alzheimer. Il s'agit d'une des maladies très difficiles à comprendre. Nous collaborons avec le ministère des Anciens combattants et avec l'Hôpital de Sainte-Anne-de-Bellevue, qui jouit d'une réputation nationale, voire internationale, pour la qualité de son service. On souhaiterait que tous les Canadiens, et certes tous les anciens combattants, bénéficient d'une telle qualité de service.

    Dans notre ministère, nous tâchons de veiller à ce que la meilleure information possible soit communiquée aux professionnels de la santé, ainsi qu'à la population en général. Nous travaillons à certains réseaux et programmes d'information publique.

+-

    Mme Elsie Wayne: Docteur Gully, vous avez mentionné l'arthrite. À partir d'un certain âge, cette maladie se répand et s'aggrave. Pourriez-vous me dire pourquoi on en est atteint? J'ai besoin de le savoir, car j'en souffre.

+-

    Dr Paul Gully: En ce qui concerne l'arthrose, il s'agit d'une maladie qui fait que le corps est moins capable qu'auparavant de se mouvoir et, dans une certaine mesure, on peut prévenir cette incapacité. Je crois qu'on s'aperçoit qu'on souffre d'arthrite également lorsqu'on vieillit car, si on éprouve d'autres difficultés, et qu'on ralentit ses activités pour d'autres raisons, on remarque davantage que l'arthrite est présente. Elle devient plus généralisée au lieu d'être concentrée à une articulation, par exemple.

¿  +-(0945)  

+-

    Mme Elsie Wayne: Depuis vendredi dernier, tous les Canadiens connaissent mon âge, à cause de Mike Duffy; ils savent donc probablement que je souffre d'arthrite. Je prends du Vioxx. Lorsque je suis allée chez mon coiffeur, j'ai commencé à feuilleter une revue. On y parlait du Vioxx. On disait que ce médicament peut causer des éruptions cutanées. Il peut causer ceci et cela. Comme je ne savais pas si je devais continuer de prendre du Vioxx, j'ai cessé d'en prendre.

+-

    Dr Paul Gully: En fait, c'est un très bon exemple. Le Vioxx est un médicament extrêmement puissant et extrêmement bénéfique. Cependant, il est contre-indiqué pour certaines personnes, par exemple, celles qui souffrent de maladies du coeur. Des problèmes précis ont été décelés, et un avis vient d'être envoyé aux médecins à ce sujet. La décision revient au patient et à son médecin. Souvent, la quantité de médicament qu'une personne prend pour l'arthrose, par opposition à l'arthrite rheumatoïde, est beaucoup moins élevée. La question plus générale est de savoir si les médecins sont bien informés et si les patients exigent d'obtenir les renseignements dont ils ont besoin.

+-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): Merci beaucoup, docteur.

    J'ai une brève question à poser, puis nous passerons à M. Bailey.

    Je voudrais poser une question à Mme Morrison au sujet des soins palliatifs. Comment votre secrétariat travaille-t-il de concert avec le ministère des Anciens combattants, le cas échéant? Si tel est le cas, comment cela se passe-t-il?

+-

    Mme Sue Morrison (gestionnaire, Secrétariat des soins palliatifs, Direction générale de la politique de la santé et des communications, ministère de la Santé): Les soins palliatifs font partie de la continuité et du spectre des soins, de sorte que les provinces sont responsables en grande partie des soins palliatifs, comme elles sont responsables d'autres types de soins, en ce qui concerne la prestation des services et l'accessibilité des programmes et des services. La nécessité des soins palliatifs a été soulignée dans plusieurs études, tout récemment dans un rapport d'un comité du Sénat, et cette nécessité a été reconnue.

    Santé Canada a créé le secrétariat pour commencer à élaborer une stratégie nationale. En ce faisant, bien sûr, nous avons établi un comité interministériel chargé d'examiner les mesures à prendre au niveau fédéral. En outre, nous cherchons à établir des liens et un partenariat avec les provinces intéressées. Le ministère des Anciens combattants est représenté à notre comité interministériel et collabore avec nous à l'élaboration d'un plan, de sorte que nous ferons nos travaux complémentaires pertinents dans nos sphères de responsabilité.

    Comme l'élaboration de ce plan n'est pas très avancée, je n'ai pas une longue liste des travaux qu'effectuent Santé Canada et le ministère des Anciens combattants. Le ministère est très intéressé et participe activement aux travaux de notre comité interministériel.

+-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): Le comité a-t-il un délai à respecter pour terminer un rapport, ou peut-il prendre le temps nécessaire?

+-

    Mme Sue Morrison: Non, il n'a aucun délai à respecter.

+-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): Merci.

    Monsieur Bailey.

+-

    M. Roy Bailey: Merci.

    J'ai une question d'ordre général à vous poser à tous ou à n'importe quel d'entre vous.

    Il me semble que la presse moderne s'acharne pour présenter une mauvaise image du système de santé au niveau national. Nous le considérons d'un oeil défavorable.

    Je vais vous donner un exemple. Lorsqu'on regarde une revue hebdomadaire, on voit que les reportages varient à l'occasion, mais un reportage sur la santé dans n'importe quelle province fait soudainement la manchette au niveau national. J'ai l'impression que nous nions les progrès que nous avons réalisés dans la prestation des soins de santé en raison de la mauvaise presse, qui se répand très rapidement.

    Personnellement, j'informerais le président et d'autres que cette question de vieillesse n'a pas directement rapport avec l'âge chronologique. Je prenais justement des notes sur certains de mes proches qui sont décédés. Oncle Willie avait 104 ans, oncle Orville, 98 ans et mon père, 98 ans. Si vous pensez pouvoir vous débarrasser de moi de sitôt, vous vous trompez. C'est ce qui fait notre fierté dans la famille.

    J'ai dit à un dirigeant d'industrie l'autre jour: «Vous êtes frappés très durement à cause du mouvement qui se prépare et vous ne ripostez pas.» Je parle de l'industrie de la biotechnologie. Elle fait constamment les manchettes. Si on traite d'une question qui soulève les passions et qu'on n'invoque pas les faits pour contrebalancer, on sera toujours perdant.

    Examinons les soins de santé. Je suis retourné en arrière et j'ai essayé de trouver le plus d'information possible sur ce qui s'est passé au cours des 100 dernières années. Je n'ai pu l'obtenir que des États-Unis, mais elle est très comparable. Il y a 100 ans, l'espérance de vie—si nous ne faisons aucune distinction entre les États-Unis et le Canada et entre les hommes et les femmes—était de 48 ans en moyenne. Aujourd'hui, elle est légèrement plus élevée... Disons qu'elle est de 80 ans.

    Pourquoi ne parlons-nous pas des choses positives? Je crois que la santé mentale... Les personnes qui vivent seules, particulièrement les veuves, semblent se concentrer davantage sur cet aspect et s'en inquiéter. Si nous pouvions continuer de trouver des choses positives dans les soins de santé, au lieu de continuellement chercher les aspects négatifs... Je crois que le ministère de la Santé devrait traiter de cela dans toutes les provinces. À mon avis, les gens se sentiraient mieux, c'est tout. Pourriez-vous commenter cela?

¿  +-(0950)  

+-

    Dr Paul Gully: Nous faisons effectivement beaucoup d'efforts pour faire la promotion des aspects que nous jugeons positifs. Malheureusement, ce sont les rédacteurs qui décident des reportages à imprimer. Souvent, il est plus facile pour un journaliste de consulter une publication qui se trouve dans le Web, par exemple, ou un communiqué provenant d'une compagnie pharmaceutique ou d'une compagnie de biotechnologie. Cela prend moins de temps que de nous interviewer sur les choses positives que nous faisons.

    À mesure que les baby boomers vieilliront, ils exerceront peut-être beaucoup plus de pressions pour pouvoir lire des reportages plus positifs. Nous devons peut-être nous concentrer là-dessus.

+-

    M. Roy Bailey: J'ai une autre question à poser.

    Je viens d'une province qui compte également le taux le plus élevé d'autochtones, et ce taux augmente très rapidement. Les autochtones sont de grands consommateurs de soins. Cette situation en soi suscite des conflits, naturellement, si on habite à proximité des réserves.

    Ces soins sont couverts par le gouvernement fédéral, mais la situation ressemble un peu à celle de nos anciens combattants qui n'ont pas d'hôpitaux pour anciens combattants. Nous avons l'impression, lorsque nous parlons aux anciens combattants, et d'après les lettres d'information que je reçois, que les anciens combattants sont laissés pour compte, et ils disent ne pas obtenir les soins nécessaires.

    La même chose se produit actuellement dans ma circonscription, dans ma province. Je reçois des piles de lettres dans lesquelles on soutient qu'il y a du favoritisme dans la prestation des soins, parce qu'une personne ne peut pas se plaindre, alors que d'autres le font. C'est un vrai problème, mais je ne vous demande pas de l'examiner. Je vous affirme que dans 10 années-ministère, ce sera un problème énorme dans certaines régions du Canada, en raison des accusations concernant la prestation des soins.

¿  +-(0955)  

[Français]

+-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): Monsieur Bachand, vous avez la parole pour cinq minutes.

+-

    M. Claude Bachand: J'aimerais qu'on parle un peu de la mission de Santé Canada. J'ai cru comprendre jusqu'à maintenant que les seuls services directs que vous donnez, c'est auprès des autochtones qui vivent dans les réserves. Cela veut-il dire que la mission de Santé Canada consiste surtout à mener des études et des campagnes promotionnelles, ce genre d'activités? Est-ce que je me trompe ou si c'est une assez bonne définition de la mission de Santé Canada?

[Traduction]

+-

    Dr Paul Gully: Oui, la prestation de soins de santé aux premières nations dans les réserves nous incombe. Une partie de cette responsabilité a été transférée à plusieurs bandes, de sorte que le nombre de personnes qui reçoivent directement des soins ou des services de Santé Canada a changé considérablement.

    La prestation des soins à l'extérieur des réserves est très complexe. Votre question porte sur la promotion de la santé dans les réserves et à l'extérieur, n'est-ce pas?

[Français]

+-

    M. Claude Bachand: Ma question est plus large que cela, monsieur le président. Je me demande si Santé Canada n'est pas cantonné, en bout de ligne, dans un rôle qui, à part les services fournis aux autochtones des réserves, consiste surtout à faire des études et des campagnes promotionnelles, et cela pour ce qui concerne la population canadienne en général, y compris celle du Québec.

[Traduction]

+-

    Dr Paul Gully: Les programmes que nous offrons portent sur des questions particulières, par exemple, le diabète. Les programmes sur le diabète sont menés avec la collaboration des provinces et des territoires. Souvent, nos bureaux régionaux, et nous en avons six dans le pays, disent que nous avons un programme portant sur le diabète, qui concerne en partie la surveillance ou la prévention, et que nous désirons faire la promotion de programmes de soutien communautaire. Nous le ferions avec la collaboration des provinces, afin éviter les chevauchements et les répétitions.

[Français]

+-

    M. Claude Bachand: Ma prochaine question porte sur la protection des cinq fameux piliers nationaux. Je ne pourrais pas tous les nommer, mais je sais que l'universalité des services et des soins est un de ces piliers, ainsi que l'accès gratuit, je pense.

    J'ai toujours saisi que Santé Canada était un gardien de ces piliers. Compte tenu des pressions qui sont mises sur les provinces, que j'ai expliquées plus tôt, au début de mon intervention--je pense que M. Romanow en a parlé aussi un peu--, on est maintenant en train de forcer un peu les provinces à se diriger vers la privatisation de certains services. Ceci vient heurter un peu les cinq piliers dont vous êtes les gardiens. Ne manque-t-il pas un peu de flexibilité par rapport aux cinq piliers? Par exemple, qu'une province se fasse dire par Ottawa, dès qu'elle voudrait mettre un ticket modérateur pour les gens qui vont à l'hôpital, qu'elle ne peut pas le faire parce que moins d'argent lui sera transféré, cela vient heurter un de nos piliers, et on ne peut pas accepter cela. N'y aurait-il pas lieu de faire en sorte qu'il y ait plus de flexibilité au niveau des normes nationales de sorte que les provinces puissent explorer d'autres avenues possibles, compte tenu qu'il semblerait que, pour l'instant, le fédéral ne peut pas transférer plus d'argent aux provinces?

[Traduction]

+-

    Dr Paul Gully: Ce sont des questions de politique qui touchent Santé Canada et auxquelles je n'ai pas la compétence voulue pour répondre.

    On pourrait cependant poser une autre question sur la place des services de santé publique dans les cinq piliers. Cette question reste entière.

    De toute évidence, M. Romanov examine tous les enjeux en ce moment.

À  +-(1000)  

[Français]

+-

    M. Claude Bachand: Quelle est votre opinion personnelle?

[Traduction]

+-

    Dr Paul Gully: Je n'ai pas d'opinion personnelle.

+-

    M. Roy Bailey: Vous êtes un homme intelligent.

[Français]

+-

    M. Claude Bachand: Je n'ai pas d'autres questions, monsieur le président.

[Traduction]

+-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): Madame Wayne, vous avez cinq minutes.

+-

    Mme Elsie Wayne: Merci beaucoup, monsieur le président.

    Dr Gully, lorsque j'étais maire de Saint John et avant cette époque, l'homme qui était maire lorsque j'ai été élue conseillère pour la première fois était un aîné. Un soir, il m'a demandé d'assister à une réunion. Elle avait lieu dans Saint John-Est et il voulait que j'y assiste. Il m'a dit qu'un groupe de personnes âgées se réunissaient et qu'il ignorait ce qu'elles faisaient.

    J'y suis allée. Un homme du ministère provincial de la Santé assistait également à la réunion. Il y avait une vingtaine d'aînés. Ils désiraient obtenir une aide financière de la municipalité parce qu'ils désiraient élargir leur groupe.

    Des aînés ont dit qu'ils n'étaient plus obligés de prendre des médicaments, parce qu'ils faisaient partie de groupes d'aînés et ne restaient plus seuls, déprimés, à la maison. Je les ai aidés. J'ai continué de les aider lorsque j'étais maire de la ville.

    Nous avons maintenant 34 clubs d'aînés à Saint John. Les loisirs semblent profitables pour eux. On peut les voir marcher dans les centres commerciaux. Ils portent des T-shirts et sont des personnes âgées, etc.

    À notre hôpital d'anciens combattants de Saint John, celui de Ridgewood, le programme de loisirs a été supprimé en raison des compressions dans les soins de santé. En fait, il s'agissait d'un programme d'activités, où les aînés faisaient de l'artisanat, entre autres, qu'il a fallu supprimer. Ce programme relevait de la province. C'est elle, et non le gouvernement fédéral, qui détermine maintenant le budget consacré aux anciens combattants.

    J'ai constaté une grande différence. Je sors très souvent le dimanche après la messe. J'étais à l'hôpital dimanche dernier. Les hommes avaient l'habitude de s'asseoir et de bricoler. Ils étaient heureux et l'atmosphère était familiale. J'achetais beaucoup de choses d'eux pour en faire des cadeaux de Noël. Maintenant, ils sont assis ou couché dans leur lit.

    Comprenez-vous que des activités de ce genre aident les aînés, les gardent motivés, occupés et leur permettent de socialiser?

+-

    Dr Paul Gully: Je vais demander à Nancy de répondre.

    Tout d'abord, nous nous fondons sur des données. Je crois que des programmes peuvent parfois être mis en place sans qu'on n'ait nécessairement des données probantes. Nous voudrions recueillir des données, ou veiller à ce que cela soit fait, afin que les aînés ou d'autres personnes qui désirent faire la promotion d'activités de ce genre disposent des connaissances voulues pour le faire.

    Mme Elsie Wayne: D'accord.

+-

    Mme Nancy Garrard: Je peux seulement insister sur votre message selon lequel la recherche et les données nous montrent que le sentiment d'être engagé socialement ou d'être utile, probablement à toutes les étapes de la vie, est important, surtout chez les aînés. Lorsqu'on commence à perdre ses capacités physiques et mentales, il est extrêmement important de pouvoir sentir qu'on contribue à la collectivité ou qu'on en fait partie.

    Nous avons certes remarqué dans tout le Canada que tous les paliers des administrations locales, les organismes de Centraide et les organismes de bienfaisance s'efforcent depuis 10 ou 20 ans d'apporter ce soutien. Mais j'estime que les bénévoles canadiens représentent une grande force. Voilà encore un autre aspect positif: les aînés sont parfois d'excellents bénévoles.

    Nous assistons actuellement à une forte expansion dans ce domaine, et je suis vraiment optimiste en ce qui concerne l'engagement à travailler avec tous les groupes à risque, dont les aînés et les anciens combattants, qui ont peut-être besoin d'une personne pour leur rendre simplement visite, ou pour organiser des activités, pour lesquelles bon nombre des matériaux sont très peu coûteux... J'estime donc que les professionnels, les dispensateurs des soins et les organismes qui travaillent de près avec les aînés reconnaissent que le bénévolat constitue un facteur important.

    Nous, à Santé Canada, tentons de sensibiliser les gens à l'engagement social et aux activités de ce genre et je crois que les secteurs s'inspirent de cela. Je suis toujours extrêmement impressionnée par les diverses réactions qu'on voit dans le pays, par les merveilleuses expériences qui se vivent dans les petites ou les grandes villes, où se réunissent non seulement une, mais plusieurs générations de personnes, que ce soit dans les églises ou dans les secteurs bénévoles.

À  +-(1005)  

+-

    Mme Elsie Wayne: À ce propos, monsieur le président, lorsque nous nous rendons à Toronto ou dans l'Ouest pour visiter nos hôpitaux d'anciens combattants, à en juger par ce que Nancy vient de dire, nous devrions leur demander s'ils reçoivent une aide du secteur bénévole. Étant donné les résultats positifs du bénévolat pour nos anciens combattants et tout le monde, si nous constatons qu'un hôpital a besoin de cette aide, nous devrions, par l'entremise de Nancy et du Dr Gully, l'appuyer en ce sens.

+-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): C'est une bonne idée.

+-

    Mme Nancy Garrard: Pendant l'Année internationale des personnes âgées, nous avons souligné la contribution de certaines gens qui font du bénévolat depuis longtemps.

+-

    Mme Elsie Wayne: Mais ces secteurs relèvent de la compétence du gouvernement fédéral, et ils reçoivent plus de fonds que d'autres. C'est cela notre problème, Nancy.

+-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): J'ai une question à poser, docteur Gully. Est-ce que vous privilégiez les soins à domicile pour nos anciens combattants, au lieu des soins dans des établissements de soins de longue durée? Nous avons un programme de soins à domicile, et nous nous demandions s'il devrait être élargi.

+-

    Dr Paul Gully: Je crois que cela dépend des besoins des anciens combattants. On voudrait que chaque ancien combattant bénéficie d'une continuité des soins, de sorte qu'il ait accès aux soins qui lui conviennent le mieux. Il est évident que les soins à domicile, les soins palliatifs, les soins en hospice, et d'autres formes de soins, peuvent peut-être éviter l'hospitalisation dans des établissements de soins de longue durée.

+-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): Si je regarde le graphique que vous nous avez remis—corrigez-moi si je me trompe—, un grand nombre des conditions que vous avez mentionnées ici pourraient probablement être traitées à domicile, n'est-ce pas? Peut-être que non, je l'ignore. Il s'agit des conditions chroniques comme l'arthrite, l'hypertension, les cataractes, les maladies du coeur et le diabète.

+-

    Dr Paul Gully: Plus ou moins, mais une personne pourrait être atteinte de démence aiguë, par exemple, une condition qui est particulièrement grave, mais il y a évidemment d'autres cas où la démence, en plus d'autres conditions chroniques... Et la personne pourrait souffrir du diabète et, si son état n'était pas stable, par exemple, elle pourrait nécessiter des soins en établissement, etc. Comme je l'ai dit, cela dépend beaucoup de la personne, et c'est là où, à mon avis, il est très important de faire une évaluation des cas.

+-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): J'ai pris note de quelques expressions que vous avez utilisées dans votre exposé; vous avez parlé de «bons médicaments» et de «question importante». Pouvez-vous expliquer un peu?

+-

    Dr Paul Gully: Comme je l'ai mentionné, il existe des médicaments puissants qui sont très bénéfiques pour les aînés et d'autres personnes, mais il faut surveiller plus attentivement les aînés et évaluer plus régulièrement leurs réactions aux médicaments, car ces réactions varient davantage chez une personne âgée que chez une jeune personne. Il faut donc que le médecin suive son patient de près et que le patient lui pose des questions comme: « Est-ce que je prends trop de médicaments, compte tenu de mon âge? »

    Même si de plus en plus de personnes âgées seront suivies par des médecins, je ne crois pas que les médecins en général reçoivent une formation suffisante pour prodiguer des soins aux aînés. C'est une autre question qu'il faudra examiner.

À  +-(1010)  

+-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): Peut-être qu'un programme de sensibilisation s'impose, car, personnellement, et tout le monde est peut-être du même avis, sauf votre respect, les gens font énormément confiance à leur médecin, et lorsqu'il leur dit qu'ils ont besoin de tel médicament, ou qu'il leur faut tel médicament, je ne crois pas que beaucoup d'entre eux contestent cela. Ils ont l'impression d'être entre les mains d'un professionnel et savent qu'ils ont besoin d'une telle quantité de médicaments, que ce soit vrai ou non. Cela pose un problème, n'est-ce pas?

+-

    Dr Paul Gully: Je vous sais gré de votre confiance dans la profession médicale, mais je crois que les médicaments les plus puissants... Ils sont administrés de façon encore assez générale. Comme chaque personne est différente, il faut les adapter à ses besoins. À l'avenir, nous pourrons peut-être examiner le profil génétique pour déterminer qu'un médicament convient mieux à une personne qu'à une autre et modifier les doses, mais nous n'en sommes pas encore là.

    Donc, je ne crois pas qu'il soit mauvais que des patients posent des questions à leur médecin. Il est possible que les plus jeunes seront plus exigeants en ce sens et, honnêtement, je ne crois pas que cela soit une mauvaise chose.

+-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): Je ne le crois pas non plus, mais nous avons toujours pensé que les médecins avaient pratiquement toujours raison, et nous n'avons pas la chance de leur dire que nous n'avons peut-être pas besoin de prendre autant de médicaments.

+-

    Dr Paul Gully: Je crois que les patients devraient exiger des réponses. Je pratique encore un peu la médecine et je suis très heureux lorsqu'un patient me dit qu'il a consulté Internet et... Dans une certaine mesure, cela pose un problème, car les patients peuvent avoir plus de renseignements que les médecins. Mais je crois que la plupart des médecins en seraient heureux.

+-

    M. Bob Wood: Nancy, vouliez-vous dire quelque chose?

+-

    Mme Nancy Garrard: Je voudrais simplement ajouter quelque chose, si vous le permettez. De toute évidence, notre recherche montre que les aînés d'aujourd'hui font énormément confiance à leur médecin. Les médecins livrent des messages de santé. Et vous avez tout à fait raison de dire que, si un médecin conseille à des aînés de prendre tel médicament, ils le prendront.

    Ce que nous découvrons, bien sûr, ce sont les médecins multiples et la polypharmacie, où les patients ne disent peut-être pas à un médecin qu'ils prennent un autre médicament, ou des médicaments vendus sans ordonnance, ou des remèdes à base de plantes médicinales, ou deux verres d'alcool à table. Toutes ces drogues prises ensemble, surtout pendant une longue période, peuvent causer des problèmes. Alors, nous tentons à tout le moins de donner des outils et de l'information pour que les gens, qu'ils soient âgés ou non, puissent poser des questions et se tenir informés, car nous voyons des cas où des patients ayant pris trop de médicaments se retrouvent aux services d'urgence.

+-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): Merci.

    Monsieur Bailey, vous aviez une brève question à poser.

+-

    M. Roy Bailey: En tant qu'observateur, qui n'a certes aucune formation dans ce domaine, je sais que ma femme téléphone à cinq personnes chaque jour qu'elle est à la maison et, si elle ne le fait pas, ces personnes se sentent un peu déprimées.

    Y a-t-il un lien? Je sais que les conditions climatiques influent beaucoup sur les gens, particulièrement sur les aînés. Des recherches ont-elles montré que les hivers canadiens ou que les hivers des Prairies ont de graves effets sur nos personnes âgées, mais que plus elles reçoivent de visiteurs et plus elles sont en contact avec d'autres personnes, moins elles sont déprimées? Avez-vous des statistiques qui montrent que le climat a un effet sur la dépression chez les personnes âgées?

+-

    Dr Paul Gully: Il y a certes des données qui montrent que certaines personnes réagissent moins bien à la faible quantité de lumière qui existe en hiver. Pour répondre à votre question, je l'ignore, mais comme j'ai vécu en Saskatchewan, je sais que le climat n'y est jamais clément.

    Nancy peut...

+-

    Mme Nancy Garrard: À mon avis, comme nous en apprenons davantage au sujet des maladies mentales et des troubles mentaux, nous en apprenons également un peu plus sur des moyens de diagnostiquer la dépression.

    Il existe certes suffisamment de données qui montrent que des médecins ne reconnaissent pas les signes de dépression chez bien des personnes âgées. Elles souffrent souvent d'une lourde perte. Une personne âgée peut s'attendre à perdre la majeure partie de ses amis, son conjoint et sa famille. Elle vit seule. Elle doit affronter une foule de changements à un âge avancé. Et, en plus, elle a l'impression que le mauvais temps la garde confinée à la maison. Il ne fait aucun doute que cela est préoccupant.

    Mais je crois que, à mesure que nous cherchons d'autres moyens de rapprocher les personnes âgées... Ces échanges par téléphone sont de bons programmes—je vais téléphoner à trois amis aujourd'hui. Nous constatons également que les personnes âgées qui sont branchées à Internet, qui reçoivent maintenant des courriels tous les jours de leurs petits-enfants et de leurs amis, un peu partout dans le monde, bénéficient de cette aide.

    Alors, je crois que nous devons endurer notre climat, à moins de trouver un moyen de modifier le climat canadien, même en Saskatchewan.

    M. Roy Bailey: Merci.

À  -(1015)  

[Français]

+-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): Monsieur Bachand, avez-vous une autre question?

+-

    M. Claude Bachand: Je n'ai pas d'autres questions. Je vous remercie.

[Traduction]

+-

    Mme Elsie Wayne: J'ai une question.

    Lorsque j'étais à notre hôpital d'anciens combattants, dimanche après-midi, j'ai constaté que les lits destinés aux anciens combattants étaient occupés par d'autres personnes. Nous avons une centaine d'anciens combattants qui ont besoin de places.

    Saviez-vous que, sauf à l'Hôpital de Sainte-Anne, tous les hôpitaux d'anciens combattants du Canada peuvent accueillir d'autres personnes que des anciens combattants? C'est lorsque je suis allée à l'hôpital que je l'ai appris. Cela m'inquiète énormément.

+-

    Dr Paul Gully: Je présume qu'à Sainte-Anne tous les lits relèvent de la province. Par conséquent, elle peut...

+-

    Mme Elsie Wayne: Oui.

    Je crois que nous devrons en informer le ministre, monsieur le président, pour que la situation soit corrigée. Il faut le faire. C'est vraiment urgent. Nous avons été obligés d'ouvrir une petite aile dans un de nos hôpitaux pour y placer ces anciens combattants, car il n'y avait pas de lits pour eux. Mais des gens ordinaires occupaient les lits destinés aux anciens combattants... Cela m'a vraiment scandalisé.

+-

    Mme Nancy Garrard: Je crois que cette décision relève du ministère des Anciens combattants et que, en s'adressant à quelqu'un du ministère, on pourrait peut-être obtenir des éclaircissements.

    Mme Elsie Wayne: Nous le ferons certainement.

    Mme Nancy Garrard: Je présume qu'aucun ancien combattant n'était disposé à emménager à Sainte-Anne-de-Bellevue, car je suppose qu'il...

+-

    Mme Elsie Wayne: Aucun citoyen ordinaire ne peut être hospitalisé à Sainte-Anne. Il n'y en a aucun là-bas. C'est pourquoi nous disons que les règlements de Sainte-Anne devraient s'appliquer dans tout le pays.

+-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): J'ai un renseignement à vous communiquer, madame Wayne. Je crois que le ministre comparaîtra devant le CPDNAC le 25 mai.

    Veut-on poser d'autres questions à nos invités?

+-

    Mme Elsie Wayne: Non. Je dois me rendre à la Chambre, et il faut vraiment...

-

    Le président suppléant (M. Bob Wood): Merci d'être restée plus longtemps que vous l'aviez prévu.

    Docteur, merci beaucoup.

    Madame Morrison, madame Garrard, merci beaucoup d'être venues ce matin. Je vous sais gré de votre exposé. Merci encore une fois de tous les renseignements que vous nous avez communiqués.

    La séance est levée.