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C'est avec plaisir que je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 29e séance du Comité permanent des anciens combattants de la Chambre des communes.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le 27 octobre 2020, le Comité reprend son étude sur les chiens d'assistance pour les vétérans.
Bienvenue à tous les témoins qui ont pris du temps pour être avec nous aujourd'hui. Je suis désolé si nous commençons un peu plus tard que prévu. Nous devions malheureusement aller voter.
Je vais présenter tous les témoins, puis chacun d'entre vous pourra présenter sa déclaration préliminaire de cinq minutes. Je vous avertis habituellement une minute à l'avance, pendant les exposés et pendant la période de questions. Je compte le temps là aussi.
Pour commencer, nous accueillons la présidente d'Assistance Dogs International, North America, Mme Sheila O'Brien. Nous accueillons aussi Mme Laura A. MacKenzie, propriétaire et maître-animateur, de K‑9 Country Inn Working Service Dogs; Mme Danielle Forbes, directrice exécutive de Chiens d'assistance nationale, de Cambridge, Ontario; et M. Medric Cousineau, cofondateur de Paws Fur Thought.
Comme je l'ai dit, chaque témoin aura cinq minutes pour présenter sa déclaration d'ouverture. Nous allons commencer aujourd'hui par Mme O'Brien.
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Merci de m'avoir invitée.
Je vais simplement vous parler rapidement de la façon dont les chiens d'assistance aident les gens qui souffrent du TSPT. Je vais aussi vous parler de mon travail avec mes clients, des choses que j'ai vues et de quelques-unes des tâches de base que peut remplir un chien d'assistance.
Beaucoup d'études se sont intéressées aux affects des interactions humain-animal qui ont une incidence favorable sur le bien-être et la qualité de vie des gens.
Nous avons constaté que, dans l'ensemble, les personnes atteintes du TSPT ont des humeurs négatives et vivent des périodes de dépression et d'anxiété. Ils font aussi des accès de colère, ont des comportements irresponsables et font de l'insomnie. L'un des problèmes les plus graves est le fait qu'ils rompent leurs relations avec les autres. Ils évitent les endroits publics et les étrangers et s'isolent de l'ensemble de la société. Présentement, les services de secours d'urgence sont aux prises avec une vague de suicides causée par cet auto-isolement et ces sentiments de désespoir.
L'un des bienfaits les plus importants que nous avons vus, avec le recours aux chiens d'assistance pour les personnes atteintes du TSPT, est que cela les oblige à interagir à nouveau avec la société. Nous avons constaté que beaucoup de ces personnes ont honte de leurs symptômes et s'isolent volontairement. Le fait d'appartenir à un groupe et de savoir qu'il y a d'autres personnes qui traversent les mêmes épreuves leur permet de se constituer un réseau de soutien.
Lorsque le programme est mis en œuvre correctement, il permet à ces personnes d'avoir un réseau de soutien qui les aide à réintégrer la société. Les personnes suivent des cours de dressage individualisés, avec du soutien, puis elles participent à des cours en groupe, à des activités en groupe et auront un accès public; elles auront un réseau de soutien avec d'autres maîtres-chiens qui vivent une situation similaire à la leur.
Je précise que nous n'utilisons pas de chiens dressés dans le cadre de notre programme de chiens d'assistance. Nous avons constaté que le dressage par soi-même ou par le maître, le fait que la personne s'implique dans le dressage, augmente énormément le taux de réussite du programme, parce que la personne participe réellement au dressage. Nous avons constaté que le travail d'accès public est même plus important encore, pour les personnes atteintes du TSPT, que les séances de dressage avec le chien.
L'une des choses les plus importantes que nous avons constatées par rapport aux personnes atteintes du TSPT, c'est que beaucoup d'entre elles en viennent à s'automutiler. Certaines des tâches associées à un chien d'assistance aident à atténuer ce problème. Nous utilisons les chiens pour ramener les personnes dans le présent. Cela permet d'interrompre les comportements destructeurs. Le chien peut donner à son maître des coups de museau, repousser ses mains ou faire en sorte qu'il se concentre sur son chien plutôt que sur ce qu'il est en train de faire.
Une fois que la personne a un chien, elle est beaucoup plus à l'aise et extravertie en public, et elle peut donc ainsi participer à une thérapie de groupe sur la dépendance. Les personnes se sentent plus à l'aise de sortir seules et de participer à des activités. Elles sentent qu'elles ne sont pas seules quand elles sont avec le groupe des chiens d'assistance, et cela encourage le dresseur ou la dresseuse à poursuivre le travail avec son médecin.
Nous avons aussi constaté que beaucoup de personnes atteintes du TSPT sont hypervigilantes et hyperconscientes. La présence d'un chien peut mettre un frein à tout ça. On peut aussi montrer au chien à reconnaître les symptômes. Les flashbacks et les terreurs nocturnes sont d'autres problèmes qu'on peut montrer aux chiens à reconnaître.
On peut leur montrer à reconnaître l'augmentation ou la diminution du rythme cardiaque, si la personne est en sueur, si elle fait les cent pas, si elle a des mouvements saccadés ou si elle est en colère. Le chien peut être à l'affût de tout changement, peu importe lequel, dans le comportement de la personne. Lorsque ces problèmes sont identifiés, le maître peut... Le chien peut éloigner la personne de la situation ou utiliser la thérapie par pression profonde, pour réconforter son maître.
La thérapie par la pression est une thérapie tactile qui réconforte et réchauffe, et cela aide la personne à reprendre ses esprits. Lorsque la personne a des terreurs nocturnes, on apprend au chien à comprendre que la personne est en détresse pendant son sommeil, et le chien peut l'empêcher de...
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Merci, monsieur le président.
J'ai été un peu surpris d'apprendre que je n'avais que cinq minutes, parce que j'ai des notes pour 5 à 10 minutes, mais nous allons nous en sortir.
Mesdames et messieurs, je vous remercie de m'avoir demandé de vous aider à établir les exigences d'une norme fédérale sur les chiens d'assistance.
Pour trouver la meilleure solution à un problème, il faut poser les meilleures questions pour en déterminer les causes profondes et choisir le meilleur plan d'action pour résoudre le problème.
En conséquence directe d'une dangereuse opération militaire de recherche et de sauvetage au large des côtes du Canada atlantique, je suis moi-même un vétéran atteint du TSPT. Cela fait plus de 30 ans que je combats ces démons. Je fais partie des 30 à 50 % des survivants du TSPT qui ne répondent pas aux traitements. Ma vie était un désastre sur toute la ligne, et ma famille a horriblement souffert à cause de mes blessures.
Les meilleures interventions pharmacologiques et thérapeutiques ne m'ont apporté aucun soulagement. Je m'isolais et je me coupais de pratiquement toutes les personnes dans ma vie. J'avais des terreurs nocturnes toutes les nuits. Je me réveillais à 4 h 30 et je tremblais de façon incontrôlable. J'étais trempé de sueur et j'étais dans un état de panique et d'anxiété extrêmes. Ma vie était devenue un enfer tel que vous ne pouvez l'imaginer. Personne ne pourrait survivre à cela. La vie semblait sans espoir et sans issue. Je me sentais abandonné par le ministère des Anciens Combattants et, même encore aujourd'hui, l'information qu'il y a dans mon dossier me choque. Le suicide m'apparaissait comme la seule option attirante pour mettre fin à l'enfer que je vivais. Heureusement, par la grâce de Dieu, lorsque j'ai tenté de commettre l'irréparable, je n'ai pas réussi.
Il y a deux facteurs qui me distinguent des autres témoins: premièrement, je connais très bien l'ennemi, et deuxièmement, par-dessus absolument tout, cela fait 8 ans et 305 jours que je vis tenant une laisse, en tant que dresseur de chiens d'assistance.
Il y a un jour particulier que nous célébrons chez nous: le 6 août 2012, le jour où Thai, mon chien d'assistance, un labrador blond, est entré dans ma vie. J'ai recommencé à avoir de l'espoir, à rire, à aimer et à vivre. Sur mon poignet gauche, cependant, vous pouvez voir un tatouage, le mot Invictus avec une empreinte de patte et un point-virgule. Ce tatouage me rappelle chaque jour que, grâce à Thai, le suicide n'est plus une option pour moi. Malgré tout, le ministère des Anciens combattants et les Forces armées du Canada savent très bien que le taux de suicide chez les vétérans atteints du TSPT est élevé.
Un fait extrêmement important est que, jusqu'ici, il n'y a aucun cas connu d'automutilation chez les vétérans qui ont un chien d'assistance complètement dressé. Ces chiens sont d'une précieuse aide thérapeutique dans la guerre contre le TSPT. Si vous posez la question à mon épouse, elle vous dira sans gêne que l'une des meilleures choses chez Thai sont ses interventions quand j'ai des terreurs nocturnes. Thai fait un si bon travail qu'elle n'en a jamais raté une; elle est devenue si compétente qu'elle peut me réveiller avant que les choses ne se détériorent.
L'efficacité des chiens d'assistance a été démontrée. Ils fonctionnent, sans l'ombre d'un doute. Des études scientifiques l'ont démontré, et pourtant, il y a toujours des gens qui continuent de demander plus de preuves ou qui continuent de dire qu'un chien d'assistance n'est pas une forme de traitement. À dire vrai, on pourrait dire la même chose à propos des fauteuils roulants. Ils ne traitent pas la blessure sous-jacente, mais ils permettent à la personne handicapée d'avoir une qualité de vie qui lui serait impossible sans ce genre d'appareil d'aide médicale. Ce n'est pas une distinction insignifiante.
Des études de l'Université Purdue ont conclu que les anciens combattants qui sont jumelés à un chien d'assistance dressé tirent plus de satisfaction de leurs relations et ont moins de problèmes sur le plan du fonctionnement familial. J'ai personnellement vécu la différence que cela peut faire. Ce qui a commencé comme une tentative désespérée pour reprendre le contrôle de ma vie est devenu l'organisation Paws Fur Thought.
Aujourd'hui, Paws assure la coordination avec d'autres organisations comme les commandements provinciaux de la Légion royale canadienne de la Nouvelle-Écosse et du Nunavut et de l'Ontario ainsi que Wounded Warriors, pour financer des organismes comme National Service Dogs pour le dressage et le placement de plus de 200 chiens d'assistance.
Les chercheurs ne posent pas la bonne question. Ils n'arrêtent pas de demander : «Est‑ce que les chiens d'assistance fonctionnent? » Ils devraient plutôt se demander: « Comment les chiens d'assistance fonctionnent-ils? » Grâce à la science, on peut répondre à cette question.
Le député M. Doherty a raconté un incident où un chien d'assistance pour le TSPT avait révélé qu'il faisait de l'anxiété, et cela ne me surprend pas, parce que les chiens d'assistance n'arrêtent jamais de travailler. Ils font ce pour quoi ils sont dressés. Je vais vous expliquer ce qui est arrivé en termes simples.
Quand M. Doherty a commencé à se sentir anxieux, son cerveau reptilien, qu'il ne peut pas contrôler, s'est activé. Du cortisol est libéré dans l'organisme avec d'autres substances neurochimiques. Les chiens ont un sens de l'odorat incomparable. Ils peuvent sentir une cuillerée à thé de sucre dans une piscine olympique; c'est une concentration d'une partie par un million. Réfléchissez un instant aux autres façons dont on utilise le nez des chiens: pour les missions de recherche et de sauvetage et pour détecter les drogues et les bombes. Il y a des chiens d'alerte diabétique, des chiens pour dépister le cancer et, tout récemment, il y a des études montrant que les chiens peuvent dépister la COVID.
Quand un stimulus extérieur déclenche chez une personne une réaction qu'elle ne peut contrôler, son cerveau reptilien s'active, et elle commence à suer du cortisol par tous les pores. Un chien peut sentir le cortisol, et on peut lui apprendre à interagir avec le dresseur pour atténuer les circonstances. Lisez le dernier paragraphe de la page 1 des lignes directrices à l'intention des prescripteurs; les liens entre le cortisol et le TSPT sont bien connus.
Le cours de science ne s'arrête pas là. Il peut sembler intuitivement évident que c'est une bonne chose de réduire le stress du maître dans ce genre de situation, et c'est le résultat souhaité, et l'une des façons les plus simples d'y arriver est de submerger le système avec de l'oxytocine, une substance neurochimique qu'on appelle aussi l'hormone de la confiance. Il a été démontré scientifiquement que c'est exactement l'effet ressenti quand vous flattez votre chien. Votre chien d'assistance est une solution accessible dans toutes les circonstances. Il agit autant en tant que mécanisme de détection que d'antidote.
Thai et les chiens comme elle nous permettent de pendre conscience des problèmes que nous vivons et d'atténuer l'ampleur et la gravité de nos symptômes en utilisant les mécanismes de défense inhérents de notre organisme, sans avoir recours à la pharmacologie. Peu importe comment vous voulez caractériser ce que les chiens d'assistance font pour leurs maîtres, l'adjectif « efficace » devrait être en haut de la liste. Thai ne peut pas m'aider à résoudre les causes sous-jacentes de mes crises. Je fais cela avec mon équipe de soins de santé mentale. Mais Thai est là pour m'avertir lorsque je risque d'avoir des problèmes.
Si vous voulez savoir pourquoi je suis si dévoué et infatigable dans ma mission de fournir des chiens d'assistance à d'autres personnes, vous n'avez qu'à lire mon livre, Further Than Yesterday That's All That Counts — plus loin qu'hier: c'est tout ce qui compte —, et vous comprendrez que tout cela, c'est pour aider d'autres personnes. J'étais chef militaire, et mes soldats étaient mon atout le plus important. Sans les soldats, vous ne pouvez rien faire. Mais ce combat a fini par me coûter la santé. Je n'ai pas arrêté de pousser, mais la trahison institutionnelle, l'usure de compassion et la culpabilité du survivant ont aggravé mes traumatismes.
J'aurais pu facilement tout arrêter après avoir repris le contrôle de ma vie et m'être libéré des chaînes qui me retenaient dans cet enfer. Personne n'aurait pu me l'interdire... mis à part moi-même. Les voix dans ma tête m'empêchent de dormir. Je traîne un lourd fardeau de honte et de culpabilité. J'ai récupéré ma vie, mais je n'ai pas pu atteindre l'objectif de fournir à nos soldats le soulagement que j'ai eu moi-même. Cela veut dire que mes frères et mes sœurs d'armes continuent de souffrir et de combattre des démons que je connais trop bien. Mes frères et sœurs d'armes sont la mère, le père, le frère, la sœur, le fils ou la fille de quelqu'un. Tout le monde est lié à quelqu'un d'autre. Ce sont aussi vos électeurs.
Pour conclure ma déclaration, j'aimerais poser deux dernières questions: si c'était votre mère, votre père, votre frère, votre sœur, votre fils ou votre fille, diriez-vous que ce que nous faisons est suffisant? Seriez-vous satisfait de ce que fait notre pays?
Je suis prêt à répondre à vos questions.
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Bonjour à tous et à toutes.
Merci de me donner l'occasion de témoigner devant le Comité sur ce dossier très important. Je suis la directrice exécutive actuelle et la cofondatrice de Chiens d'assistance nationale. Nous sommes une organisation établie à Cambridge, en Ontario, et, depuis les 25 dernières années, nous avons déployé avec succès plus de 550 équipes de chiens de service à l'échelle du Canada.
Chiens d'assistance nationale a été le premier programme au Canada à être accrédité par Assistance Dogs International. Nous déployons des chiens pour les vétérans par l'intermédiaire d'un programme de chiens d'assistance spécialisés en TSPT. Nous offrons nos chiens et nos huit années de services de soutien continu gratuitement à nos clients.
Notre organisation accorde beaucoup d'importance au respect des normes et s'est volontairement soumise au processus d'accréditation d'Assistance Dogs International, au sujet duquel Mme O'Brien va nous fournir un peu plus de détails. Le processus proprement dit, à titre indicatif pour le Comité, comprend un audit très exhaustif de nos programmes, réalisé en personne sur deux jours. Ces audits en personne se font tous les cinq ans et ils comprennent un examen aléatoire de nos dossiers, des entrevues et des examens avec notre personnel, nos bénévoles et nos clients. Ils portent aussi sur nos processus de dressage, notre modèle de gouvernance et nos finances. Nous sommes aussi tenus de produire des rapports de conformité annuels pour Assistance Dogs International.
Notre organisation a aussi réussi à obtenir et à maintenir son accréditation en conformité avec les normes d'Imagine Canada. Peu de gens le savent, mais Imagine Canada est l'organisme qui établit les normes pour les organismes de bienfaisance au Canada. Nous faisons partie des quelques centaines d'organismes de bienfaisance seulement à être accrédités par Imagine Canada, sur un total de 85 000 organismes de bienfaisance au Canada. Chiens d'assistance nationale et le programme des chiens-guides de la Fondation des Lions du Canada sont les seuls producteurs de chiens d'assistance au Canada à être accrédités par Imagine Canada.
Aujourd'hui, telle que vous me voyez, je participe aussi activement au comité des normes d'Assistance Dogs International. J'y siège depuis près d'une décennie. Je siège aussi au comité législatif et de défense des droits d'ADI, Amérique du Nord. J'ai aussi été coprésidente du comité technique de l'Office des normes générales du Canada, l'ONGC, chargé d'élaborer des normes sur les chiens d'assistance.
En ce qui concerne les normes pour les chiens d'assistance, dès que la question est soulevée dans la collectivité, pratiquement tout le monde s'entend pour dire que nous en avons besoin. Nous devons veiller à ce que les chiens qui sont offerts aux Canadiens aient été dressés d'une façon spécifique pour réduire au minimum les restrictions de la personne handicapée. Nous devons nous assurer que les chiens sont en santé, que leur tempérament et leur condition physique conviennent au service et qu'ils soient sécuritaires pour leurs maîtres-chiens et pour la collectivité en général. Nous devons veiller à ce que les fournisseurs de chiens d'assistance travaillent de façon éthique, sécuritaire, adaptée et responsable, pas seulement pour leurs clients, mais aussi pour les chiens qu'ils déploient. Nous devons nous assurer que le public sache, quand il voit un chien avec une veste de chien d'assistance ou un harnais de chien-guide, que le chien ne leur créera pas de problème, ni à leur propriété ni à leur entreprise.
Une chose que j'ai constatée au fil des ans, lors des discussions sur le sujet des normes, c'est qu'il y a cette supposition ou cette fausse idée qu'il existe quelque part une solution unique qui répond convenablement à tous les besoins. Il n'y en a pas. Dans toute discussion sur les normes pour la communauté des chiens d'assistance, nous devons reconnaître qu'une approche à volets multiples est nécessaire, comme l'a dit Mme MacKenzie. Voulons-nous une norme sur les résultats qui s'applique aux équipes et aux chiens, ou une norme de dressage pour régir des programmes?
L'établissement de normes et d'une réglementation pour les organisations aidera à faire en sorte que le dressage des chiens respecte les exigences en matière d'éthique et aidera à réduire la fraude. La triste vérité, cependant, est que les organisations comme Chiens d'assistance nationale, qui se dévouent à fournir des chiens d'assistance et des chiens-guides, ne peuvent pas répondre à la demande de toute la collectivité. C'est tout simplement impossible. En conséquence, les gens dressent leurs propres chiens. Nous ne pouvons pas leur enlever le droit de dresser leurs propres chiens d'assistance, et ce n'est pas ce que nous voulons. Nous voulons que les gens puissent retirer des bienfaits de ces chiens, que ce soit des chiens du programme d'ADI ou d'autres chiens, mais ce qui nous préoccupe, c'est qu'il faut savoir si ces chiens sont sécuritaires pour leur maître et pour le public, et s'ils remplissent les besoins des clients.
Toute organisation gouvernementale ou non gouvernementale qui désire une norme sur les chiens d'assistance doit se demander ce qu'elle veut accréditer et réglementer: les fournisseurs et les dresseurs de chiens d'assistance, ou les équipes de chiens d'assistance, pour évaluer ledit chien d'assistance et confirmer qu'il a été donné sur ordonnance médicale, qu'il a été dressé pour fournir un soutien ciblé afin d'atténuer les symptômes de son maître-chien et de répondre à ses besoins, et que son tempérament est sain et sécuritaire pour son maître-chien et pour son public en général. Il faut aussi se demander s'il possède les qualifications légitimes d'un chien d'assistance.
En mettant en place des normes pour l'accréditation ou la réglementation des fournisseurs de chiens d'assistance, vous vous assurez qu'une partie des Canadiens et Canadiens qui ont un chien d'assistance sont en sécurité, que les chiens sont bien dressés et qu'ils sont soutenus par le fournisseur de services. Malgré tout, cela ne résout pas les difficultés liées à l'accréditation des chiens dressés par les propriétaires ou par une entreprise privée. Le profil démographique de la communauté des chiens d'assistance varie énormément, et, dans certains cas, il y a malheureusement des personnes qui sont victimes de fraude.
Présentement, il existe déjà des processus pour évaluer, accréditer et surveiller les producteurs de chiens d'assistance et de chiens-guides. Ce sont des processus externes, offerts par la International Guide Dog Federation et Assistance Dogs International, dont Mme O'Brien va vous parler dès qu'elle aura réussi à faire fonctionner son micro.
Au Canada, il y a l'Alberta Service Dogs Act, la Nova Scotia Service Dog Act — dont M. Cousineau pourrait vous parler avec force détails — et la B.C. Guide Dog and Service Dog Act. Ce sont tous d'excellents exemples de lois qui fonctionnent déjà et auxquelles vous, en tant que ministères, avez accès. Il y a déjà énormément d'excellent travail qui a été fait relativement à l'accréditation des fournisseurs de chiens d'assistance.
Là où il reste encore beaucoup de travail difficile à faire, c'est sur le plan de l'élaboration d'un processus d'accréditation juste, équitable et accessible à l'intention des propriétaires ou des entreprises privées qui dressent des chiens d'assistance. Ce qui vient compliquer ces discussions, c'est que beaucoup de ceux qui y participent ont l'impression que l'imposition de normes veut automatiquement dire qu'il y aura des lois ou des politiques publiques. Ce qu'on oublie souvent, dans cette discussion, c'est que les normes représentent un processus en plusieurs étapes. Les normes constituent le fondement sur lequel la réglementation ou les politiques publiques sont élaborées, et l'application de la réglementation arrive à la toute fin du processus.
La réalité est que l'élaboration des normes, en soi, ne permettra pas de répondre aux besoins de la collectivité en général dont j'ai parlé. Pour que les normes, peu importe lesquelles, aient véritablement de la valeur, il faut qu'il y ait un processus réglementaire ou des politiques publiques qui soutiennent non seulement les normes, mais aussi les gens qui doivent s'y conformer, que l'on parle des clients ou des organismes qui fournissent des chiens. Ensuite, bien sûr, il faut qu'il y ait un mécanisme d'application qui oblige tout le monde à rendre des comptes: les utilisateurs, les producteurs, les entreprises et le public.
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Comme vous le savez, je m'appelle Sheila O'Brien. Je vis à New York, et je travaille pour un programme appelé America's Vet Dogs, le plus important programme des États-Unis axé uniquement sur les vétérans. Vous vous rappelez peut-être de Sully, le chien d'assistance du président Bush. C'est mon programme qui a placé ce chien.
Cela me fait plaisir de pouvoir dire que je suis l'une des membres fondatrices d'Assistance Dogs International. Si vous vivez assez longtemps, vous finissez par être président ou présidente de votre entreprise et, après 42 années à travailler dans l'industrie des chiens d'assistance, non seulement en tant qu'administratrice, mais aussi en tant que l'une des premières dresseuses de chiens d'assistance à l'audition, je suis maintenant présidente d'ADI, Amérique du Nord, une organisation qui supervise 106 programmes de dressage de chiens d'assistance et de chiens-guides.
Le trouble de stress post-traumatique en tant que handicap nous préoccupe tous, mais ce n'est pas quelque chose de nouveau. Je crois sincèrement qu'il faut étudier ce genre de choses sous l'angle de l'histoire, alors j'ai fait ma petite recherche là-dessus. J'en suis venue à la conclusion que, depuis le début des temps, les anciens combattants qui ont participé à des guerres ont probablement souffert de TSPT.
Pendant la guerre de Sécession des États-Unis, en 1865, les vétérans souffraient de ce qu'on appelle aujourd'hui le TSPT, mais à l'époque, on appelait cela le « cœur du soldat ». Pendant la Première Guerre mondiale, aux États-Unis, ils appelaient cela un « traumatisme dû aux bombardements ». Pendant la Deuxième Guerre mondiale, c'était « l'épuisement au combat » et, pendant la guerre du Vietnam, c'était le « syndrome du Vietnam ». Le trouble de stress post-traumatique a été nommé en 1986, et même là, le diagnostic était complètement faux. On disait que cela ne durait que six mois.
Nous savons maintenant que de nombreux vétérans souffrent du TSPT, et nous savons à quel point cela peut avoir des effets dévastateurs, mais c'est seulement quand les vétérans sont rentrés chez eux d'Irak et d'Afghanistan que le monde en a vraiment pris connaissance. Un grand groupe de jeunes héros sont rentrés chez eux, et ils n'avaient pas peur de parler de leur TSPT. Beaucoup d'entre eux sont rentrés au pays gravement blessés. Les blessures les plus fréquentes pendant ces guerres étaient les lésions médullaires, qui comptaient pour 27 % des blessures, et la perte de l'audition, dont souffre un vétéran sur cinq. Ces jeunes hommes et femmes sont allés à la guerre, ils ont perdu leur ouïe avant l'âge, et maintenant qu'ils sont dans la quarantaine et la cinquantaine, leur surdité s'aggrave, alors que, pour le reste d'entre nous, cela arrive à 60 ou 70 ans.
Un autre handicap dévastateur est la cécité causée par un traumatisme au cerveau. Cela ne touche pas beaucoup de gens, mais il y en a. Un autre handicap concerne toutes sortes de problèmes moteurs, par exemple ceux et celles qui ont dû se faire amputer des membres ou qui ont des problèmes aux jambes ou au dos. Beaucoup de nos jeunes hommes et femmes ont souffert à cause des engins explosifs artisanaux.
Quand ils ont commencé à rentrer au pays, en 2005 et en 2006, Assistance Dogs International et l'industrie des chiens s'occupaient seulement des handicaps physiques. Nous étions prêts pour ces jeunes hommes et ces jeunes femmes, et nous étions prêts à leur fournir des chiens d'assistance, des chiens-guides et des chiens d'assistance à l'audition. À mesure qu'ils revenaient au pays, nous avons commencé à placer les chiens, mais, ironiquement, peu importe le handicap physique dont ils souffraient — certains n'avaient plus de bras, plus de jambes ou ne pouvaient plus voir —, ce qui les dérangeait vraiment, surtout, selon ce qu'ils disaient, c'était qu'ils étaient incapables de surmonter leur TSPT.
Donc, la petite lumière au‑dessus de la tête des gens de l'industrie s'est allumée, et nous avons commencé à tenir compte de cet aspect de nos vétérans. Nous n'avions jamais pris cela en considération avant, jamais. Depuis le début d'ADI, depuis 1987, nous nous concentrions uniquement sur les handicaps physiques, mais nous avons fini par découvrir que les handicaps psychiques ou émotionnels étaient plus puissants et avaient une plus forte emprise sur ces personnes que leurs handicaps physiques.
Le tout premier chien d'assistance pour les guerres en Afghanistan et en Irak a été confié à un jeune homme en 2006. Je connais ce jeune homme personnellement, parce que c'est moi qui l'ai placé dans le programme NEADS, au Massachusetts.
Encore une fois, comme ils se faisaient plus nombreux, nous avons commencé à les écouter, et ils nous disaient qu'ils utilisaient ce que nous avions appris aux chiens pour atténuer leurs handicaps physiques pour à la place atténuer leurs TSPT.
J'ai connu un jeune homme qui était tireur d'élite. Il a perdu un bras, et l'une de ses jambes a été si endommagée qu'on a finalement dû l'amputer. À l'époque, il utilisait une béquille avec son chien d'assistance, mais bien sûr, il avait un bras en moins. Une des tâches que nous avons apprise à son chien d'assistance — pour atténuer le handicap physique — a été d'allumer la lumière parce que ce jeune homme aimait lire la nuit et que sa lumière était difficile d'accès. La lumière la plus brillante était au‑dessus de lui et, s'il voulait l'allumer, il fallait qu'il prenne sa béquille, ce qui était un défi pour lui. Nous avons donc appris au chien à allumer la lumière, comme cela se fait dans bon nombre de programmes.
Je lui ai demandé de prendre la parole lors d'un événement. Il s'est levé devant tout le monde, et je me disais qu'il allait nous parler de ce que son chien faisait pour atténuer son handicap physique. Il a dit qu'il avait été tireur d'élite en Irak et qu'il avait peur d'entrer dans une pièce sombre, alors il envoyait Ruthie dans la pièce pour allumer la lumière.
Cela m'a donné une idée; j'ai donc entrepris de former un comité pour étudier tout cela. La United States Americans With Disabilities Act — la Loi américaine sur les personnes handicapées — exige qu'un chien d'assistance soit dressé pour remplir une tâche. La question était donc: pourrait‑on dresser un chien d'assistance pour qu'il atténue le handicap que représente le TSPT?
Les vétérans nous ont aidés, parce qu'ils utilisaient les tâches apprises aux chiens pour personnes malentendantes pour les réveiller doucement. Ils utilisaient les tâches apprises aux chiens-guides pour trouver une porte. Ils disaient au chien « trouve la porte », et le chien les tirait jusqu'à une porte, s'ils étaient anxieux ou quoi que ce soit d'autre.
Les normes d'ADI ont été élaborées à partir de ce que les vétérans nous ont dit. Nous ne les avons pas sorties de nulle part. Il a fallu huit ans pour dégager des normes des pratiques exemplaires de l'industrie des chiens d'assistance.
Cela fait huit ans, mais nous avons commencé le travail sur les normes au cours des trois dernières années. Je veux préciser que, quand vous travaillez sur des normes ou sur n'importe quoi du genre, tout ne tourne pas autour des chiens. Nous étions en territoire inexploré, et c'est pourquoi nous avons demandé l'aide de deux professionnels de la santé mentale; un était un médecin qui travaillait seulement avec les vétérans atteints du TSPT, et l'autre, Mme Crosson, était une travailleuse sociale spécialisée en psychiatrie qui travaillait avec les gens atteints du TSPT. Leur contribution au groupe de dresseurs et aux responsables de programme d'ADI nous a permis d'élaborer d'excellentes normes.
Les normes ont été mises en œuvre il y a trois ans maintenant. Présentement, notre comité des normes internationales étudie ces normes pour s'assurer que nous sommes sur la bonne voie. Nous avons vraiment fait du bon travail de ce côté‑là. Elles ont aidé notre département des Anciens combattants, qui verse seulement des prestations à ceux qui ont des chiens d'ADI ou de l'IGDF. Le département des Anciens combattants des États‑Unis ne veut pas avoir à décider si un chien est un chien d'assistance ou s'il fait son travail.
Les normes ont aussi été communiquées aux compagnies aériennes de l'Amérique du Nord et du Canada. Nous travaillons là‑dessus depuis longtemps; nous voulions qu'elles comprennent ce qu'un chien d'assistance bien dressé fait et quelle formation un vétéran doit suivre pour avoir un chien.
J'espère que, si vous pensez à mettre des normes en œuvre, vous envisagerez vraiment d'utiliser celles d'ADI.
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Merci, monsieur Brassard.
Je suis content que votre comité se réunisse virtuellement. Cela veut dire que Thai et moi n'avons pas à faire une course à obstacles pour nous rendre d'ici à Ottawa. Nous aurions dû surmonter pas moins de six importants obstacles réglementaires, avec les avions, les trains, les automobiles, les compagnies aériennes, les hôtels et les motels.
Mesdames et messieurs, votre comité et vous avez le pouvoir de faire progresser de façon importante les droits des Canadiens, des Canadiennes et des anciens combattants handicapés de tout le Canada, dès maintenant et pour longtemps. Nous avons désespérément besoin d'une norme nationale qui protège les personnes handicapées et leurs chiens d'assistance tout en assurant une surveillance pour empêcher les entreprises sans scrupules ou peu qualifiées de faire de l'argent et de profiter d'une supposée occasion. Il faut protéger le public contre les abus.
Vous devez assurer l'établissement d'une norme fédérale canadienne sur les chiens d'assistance, mais vous ne pouvez pas — je répète, vous ne pouvez pas — inviter de nouveau à la table de discussion les personnes ou les groupes qui ont délibérément saboté la première tentative de mettre en œuvre une norme nationale. Je parle de ce groupe de contestation autoproclamé, qui a pris le travail de l'ONGC pour le présenter au Conseil canadien des normes et qui a réussi à créer un environnement tellement toxique qu'il était inévitable que l'ONGC finisse par être enfermé dans une impasse. Ce groupe avait pour but de faire dérailler le processus et il a réussi.
Fait plus choquant encore, le sous-ministre d'ACC a été avisé par écrit de l'implosion imminente, des mois à l'avance. Il en a pris acte, mais n'a pris aucune mesure pour empêcher ce qui est arrivé. Cela peut paraître choquant, et je vais faire parvenir au greffier une pile de courriels à l'appui, en annexe à mes commentaires. Ce sont des courriels que j'ai écrits. Vous devez présenter une demande d'AIPRP visant le Conseil canadien des normes et les gens du comité des plaintes. Ils ont perdu tout droit de participer à ce processus. Parmi ces personnes, il y en a qui essaient d'améliorer une norme du secteur privé qu'ils offriront au gouvernement comme un « fait accompli ». Vous ne pouvez absolument pas permettre cela. Vous ne devez pas tomber dans le panneau. Vous devez connaître les faits.
Les normes objectives d'une tierce partie devraient aller de pair avec les efforts des équipes fédérales de Normes d'accessibilité Canada et ceux des experts en normes d'ONGC, sans l'intervention des obstructionnistes. Cela permettrait de produire une norme pouvant être adoptée à l'échelle fédérale. L'ONGC a produit une telle norme. Il ne reste pas beaucoup de travail à faire. Les provinces doivent aussi participer, pour qu'il y ait une réciprocité interprovinciale fluide.
La norme doit comprendre trois volets: le premier est le critère de l'accès public universel; le deuxième, qui sera défini par les experts en la matière, concerne les capacités et la mise à l'épreuve de chaque sous-catégorie de chiens; et le troisième concerne la surveillance réglementaire par l'organisme d'autoréglementation. Mme Forbes en a parlé dans son témoignage, au sujet de ce qui est requis pour devenir membre d'une organisation comme ADI.
Pour résumer, nous n'avons pas de normes nationales, alors que M. avait promis, devant la Chambre des communes, tout juste après le 18 avril 2018, qu'il y aurait des normes nationales sur les chiens d'assistance d'ici l'automne de la même année. Mais encore aujourd'hui, il n'y a rien.
Les choses sont-elles un peu plus claires, M. Brassard?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais remercier tous les témoins d'aujourd'hui de leurs exposés. C'est un dossier tellement important. Nous n'avons que quatre séances là‑dessus, alors nous devons nous attaquer à la tâche le plus rapidement possible, et c'est pour cela que nous avons des personnes clés pour nous aider.
Je veux souhaiter la bienvenue à M. Cousineau. C'est un de mes électeurs, et je le connais depuis environ six ans. Je veux le remercier des discussions que nous avons eues, lorsqu'il était accompagné de son chien d'assistance, Thai. J'ai vu personnellement le chien accomplir quelques-unes des tâches de soutien et j'ai constaté qu'il était capable de désamorcer une situation et de réagir à bien des problèmes. M. Cousineau a parlé de ses cauchemars et de la façon dont son chien pouvait l'aider et même le réveiller avant qu'il ne se produise un incident.
Je tiens à le remercier et à remercier son épouse Jocelyne, d'avoir cofondé Paws Fur Thought, un organisme extrêmement important.
J'aimerais parler au Comité de l'énorme rôle que M. Cousineau a joué lorsque la Direction nationale a approuvé, lors du congrès d'Edmonton, en Alberta, une résolution pour l'attribution de 25 % du fonds pour les chiots, pour offrir du soutien. M. Cousineau vient aussi de recevoir — je crois que c'était en février — la Médaille du service méritoire, décernée par la gouverneure générale. Il nous a aussi parlé de son livre, dont j'ai un exemplaire qu'il a même signé personnellement pour moi. J'ai eu l'occasion de le lire, et il contient de l'information très importante pour nous, alors je le remercie, parce qu'il a aidé tellement de gens. Comme il l'a dit, le but est d'aider les gens.
J'ai un certain nombre de questions à poser, mais le temps file. Je sais que M. Brassard a posé une des questions que je pensais poser à propos de l'étude, alors je vais aller dans une autre direction. Ce qui m'intéresse surtout, c'est de savoir quelles seraient les conséquences d'utiliser les normes qui ont été adoptées par Wounded Warriors. Si Anciens Combattants adoptait ces normes demain matin, quels seraient les avantages et les inconvénients?
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Nous pourrions en fait prendre exemple sur ce que le gouvernement du Canada fait actuellement par l'entremise du Fonds pour le bien-être des vétérans et de leur famille, qui soutient le programme des chiens d'assistance de Wounded Warriors Canada, bien que ce soit une bien petite entreprise. Étant donné que Wounded Warriors Canada utilise les lignes directrices à l'intention des prescripteurs, ses programmes doivent être conformes à ceux d'ADI ou de tout organisme de réglementation provincial, c'est‑à‑dire ceux de la Colombie-Britannique, de l'Alberta ou de la Nouvelle-Écosse.
Il est intéressant de noter que la Nouvelle-Écosse n'a pas réinventé la roue. Les gens de la Nouvelle-Écosse sont allés en Colombie-Britannique et ont dit: « Nous voulons utiliser votre norme et le travail que vous avez effectué. Comment devons-nous faire? » Les gens de la Colombie-Britannique ont dit qu'ils leur concéderaient une licence, et ils l'ont fait. Ils ont littéralement étendu le programme entier à tout le pays.
Maintenant: il est essentiel de noter que c'est la portion de l'accès au public qui est principalement couverte par la loi de la Colombie-Britannique. Cependant, la loi a été confirmée par les tribunaux des droits de la personne de la Colombie-Britannique. C'est un modèle qui fonctionne. Vous pouvez littéralement obtenir une solution clé en main. À quoi cela ressemble‑t‑il? Le gouvernement du Canada a promis à Wounded Warriors qu'il prendrait un engagement accru en matière de financement sur une période de cinq ans. Cela permettra aux programmes qui en dépendent d'augmenter leur capacité.
Si vous nous dites que, demain, vous voulez des chiens d'assistance et que vous les financerez, on vous regardera tous en disant « N'est‑ce pas merveilleux? Où les trouve‑t‑on? » Il faut un délai d'exécution. Nous utilisons ce délai d'exécution pour bien faire savoir que les programmes de Wounded Warriors adopteront les normes nationales élaborées. Tout ce travail a été effectué par l'Office des normes générales du Canada. Ce qui est le plus frustrant, c'est de savoir à quel point nous étions proches, quand tout cela s'est littéralement effondré à la ligne d'arrivée alors que nous allions y arriver. Cela me fait perdre le sommeil la nuit, car c'est ce qui a freiné ce programme.
Il faut garder à l'esprit que les normes ont volé en éclats en avril 2018. C'était il y a trois ans. S'il vous plaît, dites-moi ce qui a été fait. Je pense que la réponse est « pas grand-chose ». Nous pourrions choisir une solution et littéralement commencer la mise en œuvre dès demain matin, si le Comité pouvait enfin atteindre son but.
Merci, monsieur Samson.
Je vais répondre en anglais, car ce que j'ai à dire est vraiment important.
[Traduction]
Tout d'abord, c'est notre pays. C'est chacun d'entre nous qui participe à l'appel, aujourd'hui, sauf Mme O'Brien, et je suis certain qu'elle est ici avec nous en pensée.
Nous devons faire mieux pour les personnes handicapées, et je vais revenir à ce que j'ai dit, que de 30 à 50 % des gens résistent aux traitements. Cela signifie que, malgré la pharmacologie et les interventions les plus efficaces actuellement utilisées par ACC — réduisons-les de moitié —, 40 % des personnes handicapées souffrant de trouble de stress post-traumatique résistent aux traitements. Plutôt que d'explorer les options qui nous permettraient de sortir de l'enfer dans lequel nous sommes plongés, ils baissent simplement les bras et disent: « Je suis désolé. Nous avons besoin de plus de preuves. Nous avons besoin de plus d'efficacité. » Le député Doherty l'a prouvé. Le député Samson en a parlé, et il y en a d'autres, ici aujourd'hui, qui écoutent cela et qui ont vu ce que ces chiens extraordinaires peuvent faire.
Il n'y a absolument aucune raison de les considérer comme autre chose qu'un fauteuil roulant pour mon mental. C'est mon appareil médical fonctionnel. Je sais que certaines personnes n'aiment pas que j'appelle appareil médical fonctionnel mon affectueuse partenaire aux yeux marron, aux oreilles tombantes, et à la truffe mouillée. Cependant, en dehors du travail, c'est ma fille gaffeuse. Je l'aime de tout mon cœur. Quand elle est en service, elle l'est vraiment et elle travaille.
Voici ce que nous devons tous nous demander. Pour les personnes qui souffrent, qui résistent aux traitements et qui ont réellement besoin de ce type d'aide pour sortir de l'enfer dans lequel je sais qu'elles vivent, c'est accessible. Votre comité a la possibilité de faire avancer ce dossier, et vous pouvez dire: « Nous sommes désolés; notre réponse n'a pas été assez bonne. »
L'important, ce n'est pas ce que les gens comme moi ont à dire, les gens qui souffrent l'enfer, comme je l'ai dit, à un point que vous ne pouvez même pas imaginer. Si vous parlez à Mme Forbes, à Mme MacKenzie ou à Mme O'Brien, elles vous diront ce que ces maîtres-chiens ont vécu, mais vous savez quoi? Ne vous fatiguez pas à leur demander. Ne vous fatiguez même pas à me le demander, à moi, ou aux centaines de personnes, comme moi, qui ont un chien d'assistance.
Savez-vous à qui vous devez réellement poser la question? Allez‑y et posez‑la aux membres de leurs familles. Ce sont eux qui vivent avec nous. Ce sont eux qui savent ce que c'est, réellement. Posez-leur la question. Je peux vous garantir que leurs réponses — j'en ai quelques-unes et je peux vous les transmettre — vous prouveront que, sans l'ombre d'un doute, nous pouvons et nous devons faire plus.
J'espère que cela aidera.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie tous les témoins de leurs témoignages d'aujourd'hui.
Selon moi, il s'agit d'une question très importante. J'ai travaillé avec des anciens combattants à qui on a refusé un logement parce qu'il n'y a pas de norme nationale. Les gens disent que c'est seulement un animal de compagnie, mais la réalité que j'entends de la part de ces anciens combattants, c'est qu'ils ne peuvent pas franchir la porte sans leur « animal de compagnie ». C'est ce qui me préoccupe vraiment.
Quand je pense à tous les défis à relever, je me dis qu'ils sont tous importants. Nous devons établir une norme, pour que les gens puissent prendre l'avion avec leur chien d'assistance et voyager comme ils le souhaitent. Nous devons veiller à ce que les anciens combattants ne choisissent pas de devenir des sans-abri parce qu'ils ne peuvent pas trouver un endroit où vivre avec leur chien d'assistance. C'est ça, mon défi. C'est différent d'une province à l'autre, d'un territoire à l'autre.
Je me demandais simplement si je pouvais m'adresser à vous en premier, monsieur Cousineau. Pourriez-vous nous dire ce que l'absence de ce soutien signifie réellement pour les anciens combattants?
Je pense que vous l'avez parfaitement souligné. Ces chiens changent radicalement votre vie et vous permettent d'en avoir une, ce qui, en tant que personne qui a servi son pays, devrait être une nécessité absolue. Qu'est‑ce que l'adoption d'un format permettant de reconnaître ces chiens d'assistance importants apporterait aux anciens combattants de notre pays?
En résumé, cela ferait disparaître les maux de tête et les problèmes. Les personnes qui s'occupent des chiens d'assistance et des personnes souffrant de trouble de stress post-traumatique souffrent de... Tout d'abord, nous ne faisons confiance à personne. Un nombre disproportionné d'entre nous ont des problèmes de maîtrise de la colère qui mènent à ce qu'on appelle une réponse inappropriée à la situation. Nous en avons en masse.
Sachant que nous avons le soutien total de la loi de notre pays au niveau fédéral, que je sois à Saint John's, à Terre-Neuve-et-Labrador, à Taloyoak, au Nunavut, ou à Victoria, en Colombie-Britannique, je connais les règles et je connais mes droits, nous pouvons éduquer chaque Canadien pour qu'il sache exactement ce qu'il en est. Cette uniformité est absolument primordiale.
Entendre qu'un chien d'assistance... et qu'on ne sait pas comment traiter une personne atteinte d'un handicap grave d'une manière aussi complexe ne me surprend pas. La réponse est non. Alors vous n'avez rien à faire, sauf pour le pauvre homme ou la pauvre femme qui risque de devenir sans-abri à cause de quelque chose qui devait être un droit fondamental. Cela doit être réglé. Malheureusement, peu importe mes efforts, la question continue à revenir.
Des gens comme Mme Forbes le savent, parce qu'ils sont concernés depuis des décennies. Je pense réellement que vous devez vous en remettre à des personnes qui travaillent dans des organismes comme l'ADI, présents dans plus de 80 pays. Il ne s'agit pas d'une industrie artisanale que Mme O'Brien a imaginée dans son sous-sol la fin de semaine dernière parce qu'elle s'ennuyait. Cela remonte à des décennies.
C'est cela le problème. Ces normes existent. Le problème, c'est que nous ne les avons pas à cause de ce groupe dont je vous ai parlé et qui a littéralement fait dérailler les choses. C'est inadmissible.
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Non, je vous présente mes excuses.
Étant donné les menaces pour la sécurité physique qui accompagnent le TSPT, que ce soit une menace de combat, un scénario de traumatisme sexuel dans l'armée, une opération de recherche et de sauvetage, ou peu importe ce qui se trouve à être la cause sous-jacente du traumatisme, très souvent, celui‑ci comprend une perte de la sécurité personnelle, et, par voie de conséquence, de la confiance.
Dans l'armée, on nous enseigne trois choses. Lorsque votre axe HPA est activé, vous avez trois réactions possibles: combattre, fuir ou figer. Ne rien faire est mal vu. S'enfuir est mal vu, encore plus, donc nous combattons. C'est pourquoi les anciens combattants deviennent très agressifs lorsqu'ils sont menacés. C'est une seconde nature. Ce n'est pas que nous soyons mauvais. C'est juste la façon — je suis désolé — dont...
L'armée nous a fait ce que nous sommes. Je ne vais pas m'en excuser. C'est nécessaire. Cependant, maintenant que c'est ce que nous sommes, lorsque nous avons terminé, nous devons trouver un lieu où atterrir en douceur. Cela comprend notre chien. Je ne faisais pas confiance à personne — absolument personne — y compris aux membres de ma famille. Tout était noir. Il m'a fallu beaucoup de temps pour rétablir une partie de cette confiance. Malheureusement, dans le cadre de mon travail dans ce domaine, j'ai dû composer avec des trahisons, où on nous a dit que nous allions faire certaines choses sur ce dossier, et nous ne l'avons pas fait, et c'est blessant. Cela cause ce manque de confiance. Maintenant, cependant, parce que j'ai Thai — vous l'avez vue venir ici et voir si tout allait bien il y a une minute —, je peux fonctionner comme je n'avais pas pu le faire depuis des années.
Je dois vous raconter quelque chose par rapport à un autre de nos maîtres-chiens. Son épouse a été approchée par des voisins après qu'il a été jumelé à son chien d'assistance. Les gens disaient: « Mon Dieu, vous avez un époux? Nous croyions que vous étiez mère monoparentale. » Je n'ai pas besoin de vous en raconter plus. C'est ce que vous devez savoir.
C'est en fait un des électeurs de M. Samson.
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Merci, monsieur le président, et je remercie tous les témoins d'avoir pris le temps de venir témoigner aujourd'hui. Nous vous en sommes très reconnaissants.
M. Cousineau, je suis heureux de vous revoir. Vous vous rappellerez peut-être que nous avons passé une soirée ensemble à Pier 21 il y a quelques années, et Thai était sous la table avec nous ce soir‑là. Vous m'avez enseigné quelque chose ce jour‑là et vous m'en enseignez davantage aujourd'hui, donc merci beaucoup.
Même si mes questions s'adresseront à d'autres personnes, elles s'inspireront de quelque chose que vous avez dit, soit qu'il existe une option standard.
Ma question s'adresse à Mme Forbes et à Mme MacKenzie, parce que nous nous trouvons dans un contexte canadien ici — excusez-moi, madame O'Brien. Nous avons entendu des témoins précédents dire que c'est vraiment très complexe. Le chien doit être formé, le dresseur du chien aussi, tout comme le militaire qui accompagnera le chien doit l'être pour être avec lui. C'est le régime du prescripteur. C'est une chose assez complexe.
Dans ce contexte, je me demande si l'une d'entre vous, madame Forbes ou madame MacKenzie, pourrait nous dire s'il existe une option standard permettant d'accommoder ce type de complexité dans le contexte canadien?
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Voulez-vous répondre en premier cette fois‑ci, madame MacKenzie, ou voulez-vous que j'intervienne? D'accord, je vais le faire.
En ce qui concerne l'option « standard », étant donné qu'il y a déjà des morceaux du casse-tête en place, je vais revenir à ce que Mme MacKenzie a dit dans sa déclaration liminaire. Il y a quelques voies différentes.
Si vous voulez homologuer des programmes qui font toutes ces choses, comme un guichet unique, vous avez Wounded Warriors, qui intègre des programmes pour le faire, mais ADI le fait aussi. Vous pouvez avoir en place quelque chose qui vous aide à comprendre que les chiens qui terminent un certain programme sont des chiens légitimes entièrement qualifiés.
La partie qui pose problème concerne l'équipe. Pour les chiens qui ne sortent pas de programmes où il est plus facile de mettre en place des normes et de les tenir responsables, là où j'ai vu que les choses se complexifiaient dans ce domaine, c'est lorsque des gens ne passent pas par des programmes comme le mien ou celui de Mme MacKenzie. Ils n'ont pas de lignes directrices ou de mécanismes pour que leurs chiens soient légitimement qualifiés pour faire le bon travail.
Je pense que, pour vous, c'est à deux volets. Il y a une voie qui est axée sur le fournisseur de service, et une autre qui est axée sur la formation par le propriétaire, parce qu'il y a une partie de vos mandants qui demandent un accès à Anciens Combattants Canada et à la communauté élargie. Actuellement, ce groupe est sous-représenté. Ce n'est pas mon travail — je ne fournis pas de service à ces gens —, mais cela concerne l'élément de l'office des normes dont je faisais partie. On doit s'en occuper séparément. Les normes que nous avons pour des programmes ne s'appliquent pas bien aux rapports avec les personnes.
Les normes sur les résultats dont Mme MacKenzie a parlé pour les équipes sont ce sur quoi nous travaillons à l'ONGC pour remédier à ce problème. Elles se trouvent sur une tablette à Ottawa, et elles sont vraiment excellentes. Nous avons fait du bon travail dans ce dossier. M. Cousineau n'a pas tort.
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Mme Forbes a mis le doigt sur le grand problème. La plupart de nos clients font partie de notre programme sur la formation par les propriétaires. Cela s'explique par le fait que nous pouvons fournir un service à beaucoup plus de gens et obtenir plus de chiens si nous avons plus de maîtres.
Cela dit, nous devons passer à travers un énorme processus pour nous assurer que ce maître est prêt à offrir une formation. Nous ne prenons pas un groupe de chiens ou de chiots d'une seule portée. Nous mettons précisément à l'essai des chiots particuliers. Sur 12 chiots peut-être, nous en prenons deux et les remettons aux maîtres. Il y a tout un tas de pièces du casse-tête que je ne peux vraiment pas expliquer en seulement cinq minutes.
Un des plus grands problèmes en ce moment, c'est que nous sommes juste submergés par le nombre de personnes qui ont besoin de chiens. Nous avons obtenu d'excellents résultats. C'est de l'aide fournie par le propriétaire, et cela veut dire grâce à l'accès du public. Nous avons deux entraîneurs qui sortent avec un maximum de quatre personnes pour aider les maîtres à sortir en public, parce que c'est la chose la plus importante. Nous voulons nous assurer qu'ils ne sont pas traumatisés lorsqu'ils sortent. Si nous voyons qu'ils sont traumatisés, nous avons quelqu'un qui peut les accompagner et les sortir des foules. S'ils commencent à être victimes de dissociation, quelqu'un sur place peut les aider.
Tous les maîtres ont été formés par moi et sont des propriétaires de chiens d'assistance. Beaucoup d'entre eux n'ont plus besoin de leur chien d'assistance, parce qu'ils en sont peut-être au troisième chien que je leur procure, et ils peuvent maintenant faire des choses sans eux. Ils sont là. Ils comprennent ce qui arrive à la personne et ils sont là pour prêter main-forte si quelque chose tourne mal. Il y a tout un tas de pièces au casse-tête.
Les choses ne fonctionnent pas lorsque vous avez des entraîneurs qui ne comprennent pas le processus, qui tentent de former les chiens. Je crois...