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ACVA Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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Emblème de la Chambre des communes

Comité permanent des anciens combattants


NUMÉRO 037 
l
2e SESSION 
l
41e LÉGISLATURE 

TÉMOIGNAGES

Le mardi 24 février 2015

[Enregistrement électronique]

  (0845)  

[Traduction]

    Bonjour. Il s'agit de la 37e réunion du Comité permanent des anciens combattants. Aujourd'hui, nous accueillons des invités distingués.
    J'aimerais souhaiter la bienvenue au brigadier-général Kevin Cotten et au sergent Jamie MacIntyre. Ils vont nous parler de... et je vais le dire en français...

[Français]

     Les marches de Nimègue.

[Traduction]

    Les membres du comité attendent ce moment depuis longtemps. Merci d’être avec nous.
    Monsieur le brigadier-général, je vous cède la parole.

[Français]

    Je vous remercie, monsieur le président, ainsi que les membres du comité.
    J'aimerais commencer par vous remercier de m'offrir l'occasion de m'adresser à vous ce matin.

[Traduction]

    Nimègue occupe une place très spéciale dans mon coeur, comme dans le coeur du sergent MacIntyre et de quiconque a participé aux marches. Nous voulons vraiment vous remercier de nous avoir donné l'occasion de venir vous raconter notre expérience.
    Ici, vous pouvez voir deux ou trois personnes. Vous reconnaîtrez certainement celle de gauche. Je veux adresser un remerciement spécial à monsieur le député Lizon, qui nous a invités à venir nous adresser au comité. L'homme qui se trouve à droite est en fait un membre de l'assemblée législative du Nouveau-Brunswick, Brian Macdonald, qui est responsable des affaires militaires pour cette province.
    Oui?
    Portent-ils des bracelets au cas où ils se perdraient, ainsi que le...
    C'est exact. Un GPS, afin qu'on puisse les retrouver.
    Voici l'aperçu. Essentiellement, je vais aborder les cinq questions — où, quoi, quand, qui et pourquoi — dans un ordre précis. Nous allons y arriver lorsque nous aborderons chacune de ces puces. Je répondrai volontiers aux questions tout au long de l'exposé, ou, si vous n'y voyez pas d'inconvénients, vous pouvez les garder pour la fin. J'espère que j'aurai répondu à vos questions durant l'exposé, mais je serai heureux de répondre à des questions posées à tout moment.
    Nous allons commencer par « où ».
    Comme vous pouvez le voir sur la carte, Nimègue est une petite ville, vraiment, ayant une population de 165 000 personnes et située dans la partie sud-est des Pays-Bas. Il s'agit de la plus ancienne ville de ce pays. Elle a été fondée en l'an 5 après Jésus-Christ; il y a donc beaucoup d'histoire là-bas.
    Au départ, les marches n'avaient pas lieu à Nimègue. Elles ont eu lieu un peu partout dans les Pays-Bas, mais depuis la Seconde Guerre mondiale, vers 1946, Nimègue est devenue la principale ville à accueillir les marches, d'où le nom.
    Vous verrez également, dans le coin inférieur gauche, la ville de Lille, en France, qui est essentiellement notre débarcadère aéroportuaire lorsque nous nous déployons en Europe pour participer aux marches de Nimègue. Nous nous trouvons ainsi très près de la crête de Vimy, un des points saillants de notre voyage en Europe. Elle ne se trouve qu'à 30 minutes de là.
    Je vais maintenant passer au « quoi ».
    Les marches de Nimègue ont commencé en 1909, dans l'armée néerlandaise. Elles visaient essentiellement à assurer la bonne forme physique et l'endurance de base des soldats de l'infanterie. Elles ont évolué pour devenir l'événement de marche le plus important au monde qu'on appelle la Marche du monde. Les participants sont 45 000 marcheurs provenant de plus de 50 pays. Ce nombre comprend environ 5 000 membres des forces armées de plus de 30 pays.
    Elle consiste en quatre jours de marche consécutifs. Chaque jour, les participants parcourent en moyenne 40 kilomètres. Vous verrez qu'il y a deux catégories différentes: les militaires et les civils. Dans la catégorie des militaires, nous sommes tenus de suivre un itinéraire militaire précis. Nous devons porter un poids allant jusqu'à 10 kilogrammes et nous devons commencer et terminer la marche avec ce poids, en plus de tout autre poids qu'on pourrait porter, comme des rations supplémentaires, de l'eau ou autre chose. Les civils ont un choix d'itinéraires: 30, 40, voire même 50 kilomètres par jour. Vous y voyez des gens âgés de 60, 70 ou 80 ans qui marchent sur des distances de 30, 40 ou 50 kilomètres. J'en ai vu quelques-uns qui portaient des sabots de bois pour parcourir ces distances. J'imagine que si vous êtes à l'aise dans vos souliers, il n'y a pas de problème.
    Le Canada participe depuis 1952. Au départ, notre participation était fondée sur notre présence en Europe, en Allemagne. Depuis que nous avons été rapatriés au Canada après la Guerre froide, nous nous déployons depuis le Canada. La première année où j'ai été le commandant du contingent, c'était en 2012, année qui marquait le 60e anniversaire de la participation des Forces canadiennes.
    Les marches sont vraiment importantes, tant pour le Canada que pour les Pays-Bas. Nous entretenons une relation très étroite avec les Pays-Bas. Elle remonte essentiellement à la libération de Nimègue, en 1944, et de l'ensemble des Pays-Bas, en 1945.
    Notre relation est si étroite qu'ils nous ont donné Peter Stoffer.
    Des voix: Oh, oh!
    Il y a ce lien, la libération. Il y a également un lien qui est dû à une naissance très spéciale qui a eu lieu ici, à Ottawa, en 1943, et je vais l'aborder un peu plus tard.
    Plus d'un million de spectateurs bordent la route durant les marches, là-bas. C'est un événement incroyable. Il s'agit d'une fête nationale pour cette région. C'est une semaine de célébrations pour les gens des Pays-Bas. Ce n'est toutefois pas aussi amusant pour les personnes qui doivent marcher.
    Cette photographie illustre l'ampleur de l'événement, si vous voulez. Il s'agit du dernier jour, durant la marche de la victoire finale dans tout le centre-ville de Nimègue. Si vous le pouvez, imaginez un itinéraire de cinq kilomètres bordé de cinq à six rangées de personnes, de gens sur les toits, sur les balcons, qui vous acclament quand vous passez devant elles. Nous pouvons tous les deux témoigner du fait qu'au passage du drapeau canadien, les acclamations s'amplifient. Les Hollandais n'ont pas oublié ce que nous avons fait pour eux.
    Vous allez voir la bannière, là, « Via Gladiola ». En réalité, c'est en l'honneur des fleurs que les spectateurs remettent aux marcheurs qui passent. Les marcheurs se retrouvent avec les bras pleins de glaïeuls une fois à la ligne d'arrivée.
    Je vais donner un peu plus de détails sur le « quand » ainsi que sur le « quoi ».
    L'événement principal commence le troisième mardi de juillet, chaque année. Pour le contingent canadien, l'événement est précédé d'une cérémonie de départ officielle que nous tenons au Musée canadien de la guerre. Elle est tenue par les responsables du musée, qui l'organisent depuis environ 12 ou 13 ans.
    Bon nombre de participants de marque sont présents. Normalement, notre chef d'état-major de la Défense joue le rôle d'officier de la revue. Il y a deux ans, son Excellence le gouverneur général a assisté à la cérémonie. L'ambassadeur des Pays-Bas et des représentants supérieurs de la Légion royale canadienne y participent. Un certain nombre d'anciens combattants y assistent également.
    C'est une occasion de dire officiellement « bonne chance » et « au revoir » aux troupes. Des participants nous remettent également des couronnes que nous sommes censés déposer en leur nom, aux cimetières de Vimy et de Groesbeek, près de Nimègue.

  (0850)  

    Le vendredi qui précède les marches, nous embarquons tous à bord d'un Airbus pour nous rendre à Lille, en France, où nous arrivons soit très tard le vendredi soir, soit très tôt le samedi matin, selon l'heure de départ du vol. Nous avons ainsi la journée pour visiter le magnifique cimetière canadien et le monument commémoratif de Vimy qui s'y trouve. C'est vraiment quelque chose à voir. Si vous n'y êtes jamais allés, je vous encourage fortement à le faire, si vous avez eu l'occasion.
    Nous avons un peu de temps pour visiter le monument commémoratif. Nous faisons le tour d'un champ de bataille, là-bas. Nous nous rendons dans les tranchées et dans les tunnels qu'on a préservés, puis nous tenons une cérémonie du souvenir dans l'ombre du monument commémoratif de Vimy. C'est encore une fois un événement très puissant, surtout pour un certain nombre de jeunes Canadiens qui n'y sont jamais allés et qui ont vraiment l'occasion de ressentir ce lien avec l'histoire de leurs ancêtres.
    Le dimanche et le lundi sont essentiellement réservés à l'acclimatation et à la préparation. Nous finissons par reprendre un peu nos esprits et préparer notre équipement. Nous faisons très attention au moment de peser le sable que nous allons porter pour nous assurer de ne pas porter de poids excédentaire. Nous avons également l'occasion de visiter un peu la ville de Nimègue, simplement pour nous familiariser avec les alentours.
    La marche commence le mardi. C'est le premier jour. C'est également le jour le plus long. Le trajet est d'environ 44 kilomètres; par conséquent, si vous survivez au premier jour, le reste est beaucoup plus facile.
    Chaque soir, les personnes de marque et l'équipe de commandement du contingent ont droit à une soirée cocktail organisée par un certain nombre de nations différentes. Vous pouvez imaginer avoir à revêtir l'uniforme et vos chaussures, après avoir marché pendant huit heures, et devoir vous tenir debout pendant deux ou trois heures de plus, prendre un verre et quelques collations. Cela fait une très longue journée, mais il s'agit certainement d'une excellente occasion de réseautage avec nos autres contingents militaires.
    Le mercredi est le jour deux. Vous verrez sur la diapositive que je mentionne la réception Canada-Royaume-Uni. Durant les marches de Nimègue, nous travaillons en très étroite collaboration avec les forces britanniques. Nous partageons le fardeau de doter en personnel un certain nombre de points de repos tout au long de la marche. Chaque jour, il y a deux ou trois points de repos le long de l'itinéraire, et nous partageons cette responsabilité avec les Britanniques. Ils amènent leurs cuisiniers et leur personnel médical, et nous amenons aussi les nôtres; nous travaillons donc un peu en synergie avec eux. Nous coanimons également une réception nationale bilatérale ce soir-là.
    Pour moi, le jeudi est le point culminant. C'est probablement la journée la plus dure, mais c'est l'une des plus gratifiantes, parce qu'au 30e kilomètre de cette journée de 40 kilomètres, nous nous arrêtons au cimetière de Groesbeek afin de rendre honneur à nos soldats morts à la guerre dans le cadre d'une cérémonie. Plus de 2 338 Canadiens sont enterrés là-bas. C'est probablement le fait saillant de la marche. Encore une fois, c'est là qu'il s'établit vraiment des liens. Nous foulons le même sol qu'eux durant la journée, et le fait de pouvoir leur rendre hommage est une expérience merveilleuse. Ce qui est difficile, c'est de s'arrêter après 30 kilomètres, de tenir une cérémonie pendant environ une heure et demie, puis de se remettre en marche pour les 10 derniers kilomètres, quoique la route descend vers la fin de la marche, ce jour-là, mais tout de même...
    Enfin, le vendredi, le dernier jour, qui que vous soyez, si vous vous êtes rendu au vendredi matin, vous allez terminer la marche. À ce stade, l'adrénaline prend le dessus. Les foules sont plus importantes. L'ambiance est à la fête, et les participants finissent par franchir la ligne d'arrivée en bonne forme. L'événement marquant de cette journée, c'est la cérémonie de remise des médailles, qui a lieu dans la ville de Nimègue. En tant que commandant du contingent, c'est moi qui remets les médailles aux personnes qui ont terminé la marche. Encore une fois, si vous voulez voir des visages heureux et souriants, c'est la journée par excellence. Je vais vous montrer la médaille de près un peu plus tard, mais cette diapositive montre de quoi elle a l'air.
    Samedi et dimanche sont essentiellement réservés au repos et à la récupération médicale pour ceux qui ne s'en sont pas si bien sortis, et c'est assurément une occasion pour nos troupes de sortir et de voir un peu les Pays-Bas. Certaines personnes prennent le train pour Amsterdam. D'autres se rendent à Arnhem pour visiter le musée Airborne et pour voir le pont. D'autres se contentent de rester dans la région locale et de se détendre, mais c'est une occasion de se mettre à l'aise et de profiter d'un peu de temps en Europe.
    Le lundi, nous reprenons l'avion pour revenir au Canada. C'est un programme de 10 jours très rempli. Nous le remplissons d'activités. Cela en vaut vraiment la peine.
    Pendant notre séjour, nous sommes logés dans un camp militaire néerlandais, à la limite de la ville de Nimègue. Le camp se transforme en foyer temporaire pour les 4 000 à 5 000 membres du personnel militaire qui sont là pour les marches. Ce sont des conditions rudimentaires et austères. Comme vous pouvez le voir sur la diapositive, il s'agit d'une construction modulaire. Nous avons des installations pour dormir, pour manger et pour nous laver ainsi que certains espaces de bureau, et notre contingent de plus de 200 personnes dormira dans cet unique logement.
    Sur la prochaine diapositive, je vais vous montrer à quoi ressemblent les chambres. Ce n'est pas le Hilton. Le logement contient des lits superposés pour 6 à 12, voire 14 personnes par chambre. Vous remarquerez, comme le montre la diapositive, que les murs ne se rendent pas jusqu'au plafond. Il y a une ouverture, en haut, ce qui signifie qu'on peut entendre tout ce qui se passe dans l'ensemble du bâtiment. Vous pouvez imaginer, avec 250 personnes, les ronflements et les autres sons que vous pourriez devoir entendre. Heureusement, à la fin de chaque journée de marche, les gens sont tellement épuisés qu'ils dormiraient pas mal dans n'importe quelle condition.

  (0855)  

    Je ne sais pas, Laurie, si vous vous souvenez du ronflement de Keith Jones.
    Oh, oui. Les bouchons d'oreille n'étaient pas un luxe; c'était une nécessité.
    C'est exact.
    Ce sont des conditions assez austères, mais elles répondent certainement à nos besoins pendant notre séjour là-bas. Elles rassemblent les membres de l'équipe, puisqu'ils sont à l'étroit, et ils apprennent vraiment à se connaître.
    Maintenant, je vais passer au « qui ».
    La taille du contingent canadien varie d'une année à l'autre. L'année où je l'ai commandé — en 2012 — était une année importante en raison de notre 60e anniversaire. Le contingent comptait au total 270 personnes.

[Français]

     C'est une petite équipe de commandement, qui comprend quatre personnes. Il y a également de 14 à 16 équipes composées de 11 personnes chacune.

[Traduction]

    Comme vous le voyez là, les équipes de marche sont formées de gens de partout au pays. Nous comptons des représentants des forces armées, de la marine et de la force aérienne, de la force régulière et des forces de réserve, et nous tentons de réunir des représentants de toutes les régions du Canada, chaque année. Vous pouvez imaginer qu'il y a pas mal de concurrence entre les équipes qui veulent participer à ce voyage. Environ 30 équipes s'inscrivent pour obtenir ces 14 à 16 places.
    Nous avons quelques marcheurs supplémentaires. Certaines personnes de marque nous accompagnent. Quelques « balayeurs » suivent derrière pour s'assurer de ramasser toute personne qui aurait de la difficulté. Plus particulièrement, nous remarquons qu'ils finissent par aider les Américains, qui ne semblent pas s'entraîner aussi bien que nous en vue de cet événement, ainsi que les Britanniques, occasionnellement.
    Le contingent de personnel d'appui est assez important. Essentiellement, il faut que nous apportions tout un tas de choses pour nous rendre presque autosuffisants; par conséquent, on voit pas mal de membres du personnel médical, certaines personnes des Affaires publiques et des photographes pour immortaliser ce que nous faisons. Un aumônier est présent pour nous bénir avant notre départ chaque matin... avant que nous n'entreprenions notre chemin de croix, pour ainsi dire. Un certain nombre de cuisiniers, de cantiniers, de personnes chargées de l'approvisionnement, de chauffeurs et de membres du personnel auxiliaire complètent le contingent.
    Enfin, en 2012, nous avons eu le plaisir d'être accompagnés par la Musique centrale. C'était tout simplement incroyable d'avoir de vrais musiciens qui menaient notre contingent à travers les rues de Nimègue en jouant de la musique, surtout à l'occasion de la parade de la victoire sur les cinq derniers kilomètres.
    Voici une diapositive qui montre rapidement les personnes de marque qui ont participé à l'événement. Je n'englobe que la période de 2011 à 2013. Vous pouvez voir le ministre de la Défense de l'époque — le ministre MacKay — à droite, en compagnie du sergent-major de notre contingent, l'adjudant-chef Jones. Il est donc bel et bien venu nous rendre visite et il a bel et bien marché une journée avec le contingent.
    En ce qui concerne le défilé d'au revoir, comme je l'ai dit, le chef d'état-major de la Défense et l'ambassadeur des Pays-Bas — encore une fois, des personnes de très haut rang — viennent saluer les soldats avant leur départ.
    Voici une petite liste de marcheurs de marque et de députés, et au moins deux se trouvent avec nous dans la salle aujourd'hui: Laurie Hawn et M. Lizon. Blane Calkins est venu avec nous. J'ai marché avec Randy Hoback une année et, comme je l'ai dit, également avec un membre de l'assemblée législative du Nouveau-Brunswick, Brian Macdonald.
    Des membres de la Défense et des invités de marque nous accompagnent également. David Jacobson, l'ancien ambassadeur des États-Unis au Canada, a effectué la marche au complet avec nous. Des directeurs généraux et des directeurs d'Anciens combattants ont aidé à cimenter notre relation avec ce ministère, et cela leur a permis de mieux comprendre qui sont les clients qu'ils servent ainsi que certains des défis que nous relevons d'un point de vue physique.
    Nous amenons également quelques colonels honoraires, par exemple les colonels honoraires Ryback et Rolingher. Ces personnes nouent d'excellents liens avec les collectivités locales. Elles fournissent un appui très solide à nos unités de réserve, et nous sommes heureux qu'elles nous accompagnent.
    Nous comptons également un représentant de la Légion. Cette personne est choisie par les responsables de la Légion. La première année, je pense que ce qui s'est passé, c'est que leur premier candidat avait dû se retirer environ six semaines avant la marche; ils ont donc désigné une autre personne à six semaines de l'échéance, et cette personne a dû s'entraîner comme une folle afin de se préparer à l'événement, mais elle a effectué les marches au complet. Elle avait un peu mal à la fin, mais elle l'a fait.
     Durant les marches, un certain nombre de visiteurs viennent nous voir également. Je ne mentionnerai que deux autres personnes qui ne figurent pas sur cette liste. Les ministres Alexander et Leitch ont tous deux effectué tout l'entraînement. À l'époque, ils étaient tous deux secrétaires parlementaires. Ils se sont débrouillés pour insérer l'entraînement dans leur horaire chargé, mais, la semaine avant notre déploiement, il y a eu un remaniement ministériel, et ils ont été nommés ministres et n'ont pas pu y aller, après avoir marché environ 1 000 kilomètres au cours de l'entraînement. Ils étaient très déçus, mais, selon moi, très heureux en même temps, puisqu'ils étaient nommés au Cabinet.
    Le président: Ils n'ont pas refusé les postes de Cabinet.
    Bgén Kevin Cotten: Il semble que non. Ils ne savent pas ce qu'ils ont raté.
    Enfin, voici le « pourquoi ». Ici, vous allez voir une liste d'objectifs. Je vais tous les aborder un peu plus en détail dans une minute.
    Tout d'abord, il faut mettre sur pied un contingent de première classe. Cela nous permet de présenter les Forces canadiennes à un public international. Nous sommes en fait des ambassadeurs du Canada là-bas, au sein d'une nation hôte très reconnaissante et courtoise. Nous rencontrons beaucoup de gens de la localité, et un grand nombre de nos homologues des autres contingents militaires.
    Ensuite, il faut veiller à ce que tous les marcheurs terminent les marches. Il s'agit d'un défi physique, mental et émotionnel très difficile à relever.

  (0900)  

    La seule façon de réussir, c'est de s'entraîner; par conséquent, nous enseignons à nos membres que l'entraînement et la collaboration en tant qu'équipe leur permettront de surmonter tout obstacle. Je pense que le sergent MacIntyre abordera cet aspect un peu plus en détail plus tard, de son point de vue.
    Cela renforce la relation avec les Pays-Bas, qui, encore une fois, est une relation très spéciale. Nous en dirons plus à ce sujet dans quelques instants.
    La commémoration est un élément clé de notre visite aux Pays-Bas. Nous tenons une belle cérémonie à la crête de Vimy. Nous honorons également les morts au cimetière de Groesbeek. L'année dernière, dans le cadre des festivités liées au 100e anniversaire du début de la Première Guerre mondiale, nos gens ont eu la permission de visiter la Porte de Menin pour la cérémonie du dernier poste, là-bas.
    J'ai mentionné l'amélioration du partenariat avec Anciens Combattants et la mobilisation des personnes de marque comme marcheurs et comme visiteurs, encore une fois, afin de les familiariser avec qui nous sommes, dans les Forces canadiennes, et avec ce que nous faisons.
    Enfin, comme ajout complémentaire, en 2012, nous avons décidé d'emmener une équipe de notre programme Sans limites. Cela n'avait jamais été fait et, en fait, nous sommes le seul pays dont une équipe entière de personnes responsables de récupérer les malades et les blessés a terminé la marche en équipe. Cela a été un excellent complément sur la voie vers le rétablissement. Le sergent MacIntyre en parlera davantage dans une minute.
    Je vais résumer rapidement chacun de ces objectifs et présenter des photos, en commençant par « Un contingent canadien de première classe ». Dans le coin supérieur gauche, vous pouvez voir notre chef d'état-major de la Défense, Tom Lawson, qui inspecte les troupes au Musée de la guerre durant notre défilé d'au revoir. Le commentaire qu'il m'a adressé par la suite était qu'il n'avait vu aucun surplus de poids chez nos soldats. Le fait de marcher pendant de nombreuses heures toutes les semaines a certainement des avantages du point de vue de la perte de poids et du maintien d'une très bonne forme physique.
    Dans le coin inférieur gauche, vous pouvez me voir aux côtés du député Lizon sur l'estrade. Chaque matin, au moment où tous les contingents quittent le camp, ils font un salut officiel. Nous nous tenions sur l'estrade pendant qu'ils faisaient ce salut. C'est vraiment le lancement de la journée. Nous avions une façon très particulière de démarrer la journée à la canadienne. Tout le camp nous entendait lorsque nous partions. J'en parlerai à la fin de l'exposé.
    Dans le coin inférieur droit, on peut voir l'équipe Sans limites qui tient fièrement une botte de combat dans un présentoir de verre. Il s'agissait du prix remis à l'équipe qui incarnait l'esprit de Nimègue. Pour de très bonnes raisons, comme vous l'entendrez dire, cette équipe nous a certainement tous impressionnés.
    Dans le coin supérieur droit, on peut voir l'une des équipes qui revient au camp. Nous adressons toujours des compliments aux gardiens du camp qui sont nos hôtes; c'est donc pourquoi nous les saluons, là.
    À quoi ressemble la réussite? Comme je l'ai dit, à la fin du quatrième jour, nous nous arrêtons aux abords de la ville. Nous enlevons nos sacs à dos. Nous changeons au moins la chemise de notre uniforme afin d'avoir un uniforme frais. Nous nous coiffons de notre béret. Nous tenons une cérémonie de remise de médailles à l'occasion de laquelle chaque membre des équipes reçoit sa propre médaille pour avoir réussi à terminer la marche, et l'équipe reçoit une médaille d'équipe si tous ses membres l'ont terminée.
    Je veux que vous regardiez la médaille de plus près. Vous allez vous rendre compte que les gens marchent pour diverses raisons. L'une des raisons, c'est assurément la médaille, qui est un symbole concret de leur réussite. L'autre volet de la réussite, c'est le...
    Une voix: Que désignent les lettres?
    Bgén Kevin Cotten: KNBLO est l'association qui organise la marche. Je ne me souviens pas de ce que désignent les lettres exactement.
    Dans le coin supérieur droit de la photo, vous pouvez voir qu'il s'agit vraiment du point culminant: pour tous, l'émotion est à son comble; les foules applaudissent, et nous savons que nous avons terminé nos quatre jours de marche. La marche de la victoire est essentiellement un trajet de cinq kilomètres en prime que chacun parcourt en plus de sa journée de marche, mais personne ne sent la fatigue parce que c'est tellement un grand événement.
    J'ai parlé de notre relation avec les Pays-Bas. Dans le coin supérieur gauche, je suis debout aux côtés du chef de mission adjoint pour l'ambassade, ici, Rochus Pronk. Je n'ai pas encore réussi à le convaincre de se joindre à nous pour la marche. En fait, il envoie un de ses agents de dotation cette année: Wendy Sewell va se joindre à nous pour la marche. Nous espérons qu'elle pourra retourner lui dire à quel point c'était fantastique.
    Plus d'un million de Canadiens sont de descendance néerlandaise — je suis certain que M. Stoffer est au courant de cela — ici au Canada. C'est un nombre énorme. Vous connaissez certainement aussi le Festival des tulipes, témoignage de gratitude de la part des Néerlandais à l'égard de ce que nous avons fait pour eux durant la Deuxième Guerre mondiale. Mais, un fait est peu connu: selon les chiffres de 2011, les Pays-Bas ont été la deuxième source d'investissement étranger direct en importance, ayant investi 56 milliards de dollars au Canada. Ce pays venait également au sixième rang de nos marchés d'exportation de marchandises, avec 5 milliards de dollars en 2011. Nous avons noué des liens très étroits, d'un point de vue commercial et d'un point de vue militaire, et nous avons certainement un patrimoine commun.

  (0905)  

    Dans le coin inférieur gauche, vous verrez les membres de la garde de drapeau consacré de la filiale 005 de la Légion royale canadienne. Il s'agit de l'une des cinq filiales de la Légion en Europe continentale. Les membres sont très fiers de venir chaque année nous appuyer à l'événement du cimetière de Groesbeek. Ils organisent également un certain nombre d'autres événements commémoratifs aux Pays-Bas.
    En bas, au centre, vous pouvez voir une des stèles funéraires au cimetière de Groesbeek. Encore une fois, 2 338 Canadiens... 2 617 personnes sont en fait enterrées là. Il y en a d'autres, des Britanniques, deux ou trois soldats polonais, et quelques autres d'un certain nombre d'autres nations.
    À droite, un fait peu connu, c'est que le drapeau néerlandais est le seul drapeau étranger à n'avoir jamais flotté au-dessus de la Tour de la Paix. C'était en 1943, à la naissance de la princesse Margriet. Comme vous vous en souvenez peut-être, la famille royale a quitté les Pays-Bas au début de la Deuxième Guerre mondiale pour venir au Canada. À l'époque, la princesse Juliana était enceinte, et elle a donné naissance à sa fille à Ottawa. Autre fait peu connu, l'unité de maternité du campus Civic de l'Hôpital d'Ottawa avait été déclarée temporairement territoire étranger par le gouvernement du Canada afin que la princesse Margriet puisse avoir la citoyenneté néerlandaise. Il s'agissait d'une mesure temporaire, pour s'assurer qu'elle était une citoyenne néerlandaise.
    En ce qui concerne la commémoration, à mesure que le nombre de nos anciens combattants ayant servi en temps de guerre continue malheureusement de diminuer, la commémoration prend d'autant plus d'importance. Nous profitons de toutes les occasions, pendant que nous sommes là-bas, pour commémorer ceux qui sont tombés au combat. Un jeune civil figure dans le coin supérieur gauche. Il s'agit de Shawn MacDougall, d'Anciens Combattants, qui est le directeur de l'accès à l'information et de la protection des renseignements personnels. Il n'avait aucune idée dans quoi il s'embarquait lorsqu'il s'est porté volontaire, mais les larmes coulaient sur le visage de cet homme lorsqu'il a terminé la marche le quatrième jour. Il est en train de déposer une couronne au nom d'Anciens Combattants à Groesbeek. Dans le coin inférieur gauche, vous pouvez voir la garde de drapeau consacré.
    L'adjudant-chef Keith Jones figure dans le coin supérieur droit. Il était le sergent-major de mon contingent. Il est le militaire du rang supérieur qui accompagne le contingent, et la personne qui s'occupe de tout. Je pense qu'il a maintenant effectué 14 marches de Nimègue, et il sera rendu à la 15e cette année. Il adore marcher. Je pense que c'est un peu comme une dépendance pour lui. Je lui ai dit d'aller consulter un psychologue, mais cela ne semble pas fonctionner. Il vient de prendre sa retraite, l'an dernier. Il est maintenant au Nouveau-Brunswick, et il marche encore là-bas. Cette année, il sera l'entraîneur d'une équipe de True Patriot Love; par conséquent, il retournera à Nimègue en tant que civil. Cette fois-ci, il restera dans un hôtel avec une station thermale, pas dans nos conditions austères; je ne sais donc pas vraiment comment il va s'adapter à cela. Il ronflera encore, toutefois, j'en suis sûr.
    Encore une fois, le partenariat avec Anciens Combattants est très important. Comme nous le savons tous, il y a eu des défis à surmonter en ce qui a trait aux soins à prodiguer à nos malades et à nos blessés. L'assurance d'une transition en souplesse entre le service dans les Forces armées canadiennes et Anciens Combattants est très importante. Plus les employés de ce ministère comprennent ce que nous faisons et qui nous sommes, mieux ils peuvent nous servir. Nous communiquons avec eux en ce qui concerne les commémorations et, encore une fois, pour ce qui est de donner aux hauts dirigeants l'occasion de marcher avec nous. Dans la même veine, la participation à la marche et les visites de Canadiens influents nous aident à mieux leur faire connaître qui nous sommes et ce que nous faisons.
    Dans le coin supérieur gauche, encore une fois, c'est le capitaine Macdonald du Nouveau-Brunswick. Il est capitaine retraité du Royal Canadian Regiment. Un sergent et représentant de la Légion à la retraite, Chris Blondin, figure dans le coin inférieur gauche. Dans le coin inférieur droit, encore une fois, le jeune Shawn MacDougall.
    Dans le coin supérieur droit, vous pouvez voir le colonel honoraire Sol Rolingher, du 1er Groupe de soutien de secteur, à Edmonton. Sol a un coeur d'or. C'est l'un des hommes les plus engagés et les plus endurcis que j'aie jamais rencontrés. Je crois qu'il avait 69 ans lorsqu'il a fait l'essai des marches avec nous. Malheureusement, le troisième jour, j'ai dû lui ordonner de sortir de la marche pour des raisons d'ordre médical afin d'éviter qu'il subisse des blessures à long terme aux pieds. Si je ne l'avais pas fait, il aurait marché jusqu'au quatrième jour, cela ne fait aucun doute. Malheureusement, il a dû se retirer ce jour-là. Il était anéanti à ce moment-là, mais, encore une fois, le fait d'avoir effectué trois jours de marche à son âge, vu le temps qu'il faisait cette année-là... Les températures étaient très chaudes, selon mes souvenirs, et c'était une marche très difficile.
    Le président: Est-ce que cela veut dire qu'il n'a pas obtenu la médaille?
    Bgén Kevin Cotten: Malheureusement, il n'a pas reçu la médaille.
    L'homme qui se trouve au centre n'a pas besoin de présentations. Je pense que vous le connaissez tous. C'est l'un de nos plus grands partisans et supporters des marches.
    Encore une fois, je vous remercie, monsieur Lizon, de nous avoir invités ici.
    J'aimerais céder la parole à mon collègue, le sergent MacIntyre, afin qu'il vous parle de son expérience pendant deux ou trois minutes. Il peut parler de ce groupe de personnes formidables.

  (0910)  

    J'ai eu l'occasion de marcher avec l'équipe Sans limites en 2012. Voici une photographie de notre équipe. J'étais en compagnie d'autres membres canadiens malades et blessés, d'hommes et de femmes de partout au Canada ayant des blessures visibles et non visibles.
    Tout le monde avait ses propres obstacles à surmonter seulement pour se porter volontaire afin de participer à cet événement. Certaines personnes étaient réticentes à même quitter leur maison.
    Je suis un amputé; par conséquent, j'ai un problème très semblable à celui de Dale, là — complètement différent, mais très semblable —; par conséquent, le fait pour moi de suivre l'entraînement et le reste, c'était comme... Je me demandais si j'allais vraiment être capable de supporter une marche de cette distance. Mais j'ai toujours eu de bons coéquipiers, et si je regardais Dale, il continuait, alors je continuais, moi aussi.
    Chacun avait divers obstacles auxquels il devait faire face et qu'il devait surmonter seulement pour se rendre à Nimègue et pour commencer les marches. Notre équipe était vraiment fantastique. Toute l'équipe a commencé et terminé la marche ensemble; tous les membres de notre équipe l'ont donc terminée, et nous avons reçu la médaille.
    En fin de compte, c'est tout simplement tellement habilitant pour nous tous, qui sommes des soldats malades et blessés. Nous nous sommes rendus là-bas. Nous avons vu tous les autres, toutes les autres équipes. Notre équipe était également une équipe très solide. Nous avons terminé la marche. Nous n'avons perdu personne; c'est donc très habilitant et cela nous aide à accepter notre nouvelle normalité. Tu n'es qu'un soldat parmi tant d'autres, et tu marches.
    C'était tout simplement formidable, d'avoir la possibilité d'aller à Nimègue et de faire face à ses craintes et à ses obstacles personnels. J'ai rencontré des gens pour la première fois, et nous avons effectué certaines de nos marches d'entraînement ici. Lorsque je leur ai parlé, à la fin du quatrième jour, j'ai vu que la façon dont les gens interagissaient les uns avec les autres — leur attitude et leurs émotions — était extrêmement différente et s'était grandement améliorée.
    Nous avions des gens qui étaient très introvertis et qui ne voulaient parler à personne, mais je peux vous dire que quiconque a marché pendant huit heures avec quelqu'un finit par en tirer quelque chose parce qu'il faut parler de quelque chose pour oublier qu'on est en train de marcher.
    C'est une excellente expérience qui nous a vraiment permis de tisser des liens. Elle a été l'un des grands moments de ma carrière militaire. Cela a été une excellente occasion pour tous les soldats malades et blessés.
    Voici une belle photographie de moi.
    Merci.

  (0915)  

    C'était une excellente occasion de nouer des liens avec les gens également. L'expérience, cette année-là, de l'équipe Sans limites a été un succès.
    Toutefois, le modèle que nous sommes en train d'adopter consiste à intégrer les membres du programme Sans limites dans les équipes des diverses bases et escadres de leur localité afin qu'ils puissent s'entraîner et marcher avec leurs propres coéquipiers pendant toute la période d'entraînement, au lieu de se rassembler deux ou trois fois durant la période d'entraînement. Nous verrons ce que cela donne cette année.
    Il y a une personne de plus dont j'aimerais que vous entendiez le témoignage avant que je ne récapitule. L'ambassadeur américain de l'époque, David Jacobson, qui a marché avec nous en 2012, a créé une vidéo spontanée. Il voulait exprimer ses sentiments tout de suite après les marches.
    Pourrais-je vous demander de la faire jouer?
    [Présentation de la vidéo]
    L'argent ne peut acheter ce genre d'appui du public. Nous pouvons constater l'avantage du Programme pour l'autonomie des anciens combattants, le PAAC, que nous avons tenté de présenter, selon moi, avec un très grand succès.
    Cela résume assez bien l'exposé.
    Vous avez vu les bottes et le casque qui marquent l'entrée et la sortie du camp. Il est bien plus grand. Tous les jours, nous parcourions notre itinéraire à la marche et nous revenions, et nous étions vraiment heureux de les voir à la fin de la journée. La route fait près d'un kilomètre de long, et le visiteur peut voir les bottes et le casque qui accueillent les personnes qui reviennent au camp après une autre longue journée de route.
    Encore une fois, merci beaucoup de l'occasion qui nous a été offerte. Le sergent MacIntyre et moi-même serons très heureux de répondre à toutes vos questions.
    Merci beaucoup, brigadier-général et sergent.
    Cela a été pour moi une expérience non seulement d'apprentissage, mais aussi très touchante.
    Nous allons passer à la période de questions.
    Je vais peut-être donner la parole à mon vice-président, Peter Stoffer. Je suis certain que vous éprouvez les émotions que j'ai ressenties.
    Oui, c'était superbe.
    Je vous remercie, monsieur le président, et je vous remercie tous beaucoup d'être venus.
    Général, avez-vous déjà eu l'occasion ou la capacité d'envisager la possibilité d'emmener ces soldats à la marche de Nimègue en compagnie de chiens de service? Je pense aux chiens, maintenant, parce qu'il faut être prudent, et bien des gens seraient également préoccupés par la santé du chien. Maintenant qu'un grand nombre des militaires atteints du syndrome de stress post-traumatique ont des chiens de service, avez-vous pensé qu'il serait peut-être possible de marcher avec eux à un moment ou à un autre?
    Je n'y avais pas pensé. Selon moi, l'un des gros problèmes liés à cette possibilité, monsieur, serait la congestion routière. On fait très attention au nombre de personnes qui sont sur la route en même temps. Les vélos sont interdits. Il n'est même pas permis aux... une exception a été faite pour un fauteuil roulant. Un soldat néerlandais s'est fait pousser dans son fauteuil roulant par ses coéquipiers pendant tout le trajet. Il y a des pavés. Il y a beaucoup de gens; c'est très congestionné et très bruyant.
    Je pense que ce serait un vrai défi pour un chien de service que de participer à cette marche, si cela était permis. Je ne suis pas certain que les organisateurs le permettraient.

  (0920)  

    Merci.
    Je veux vous remercier personnellement, le sergent MacIntyre et vous, pour votre endurance et votre courage. Ce n'est pas chose facile, même pour les personnes non handicapées, mais pour un amputé, c'est vraiment très remarquable de faire cela, et vous devriez être félicité personnellement de vos efforts. Cela montre, comme l'a dit l'ambassadeur, que, si vous pouvez le faire, il n'y a aucune raison pour que qui que ce soit d'autre...
    Je vous félicite tous de votre participation, et je vous souhaite bonne chance dans l'avenir également.
    Merci.
    Merci.
    Monsieur Hawn.
    Merci, monsieur le président, et merci pour le...
    Mais, comme il a participé — quoi — trois fois...
    Comme je l'ai fait trois fois, je peux vous dire qu'il s'agissait de trois des meilleures choses que j'aie jamais faites dans ma vie. C'est tout simplement spectaculaire.
    Si quelqu'un a l'occasion...
    Quelles sont les deux autres?
    Les deux autres marches de Nimègue.
    Si quelqu'un a l'occasion de le faire, même de se rendre là-bas pour une journée et de le faire, le simple fait de ressentir la présence des gens autour de soi... Un million de personnes assistent à la marche de la victoire, et elles acclament toutes les marcheurs. Comme l'a dit le général, au passage du drapeau canadien, au passage des Canadiens, le bruit augmente de plusieurs crans; les gens crient: « Merci, Canada; merci pour notre liberté », ce genre de choses. C'est très sympathique.
    J'ai deux ou trois questions. Au risque d'être un peu pratico-pratique, vous avez parlé des pieds. Bien entendu, tout est dans les pieds. Un important contingent médical nous accompagne. L'une des choses que nous apprenons, si on peut en parler un petit peu, c'est quelque chose de pratique, comme le fait de prendre soin de ses pieds et de les nourrir.
    Qu'apprenons-nous là-bas, et qu'échangeons-nous avec nos partenaires étrangers?
    L'un des éléments essentiels à la réussite des marches de Nimègue, c'est l'entraînement. Une partie de cet entraînement consiste à nous assurer que nous portons les bonnes chaussettes et les bons souliers et que nous avons le bon système aux pieds, qui nous sera utile. Les gens n'aiment pas tous porter la même chose aux pieds. Chaque personne est différente, mais, quoi qu'on finisse par utiliser pour s'entraîner, c'est ce qu'il faudra continuer d'utiliser.
    Nous avons vu des gens qui ont parcouru 1 000 kilomètres pour s'entraîner, et cela comprend des marches consécutives de 40 kilomètres comme confirmation finale avant leur départ. Tout est prêt. Les gens se rendent là-bas, et ils entendent parler de la façon de faire d'un autre contingent qui est différente. Il y a certaines techniques que nous pouvons utiliser pour bander nos pieds... Encore une fois, pour offrir cette protection, la couche supplémentaire qui nous protégera contre les ampoules. Ensuite, lorsque nous changeons quelque chose, que nous décidons qu'il y aurait peut-être une meilleure idée, la prochaine chose dont nous nous apercevons, c'est que nos pieds sont en compote. Vous apprenez à faire confiance à votre entraînement, à vos dirigeants. S'ils vous disent de ne rien changer, assurez-vous de les écouter.
    Nous avons appris de nouvelles techniques de bandage des pieds auprès des Néerlandais. Tous les membres de notre personnel médical sont maintenant qualifiés pour le faire. Nous avons une vidéo de la technique; par conséquent, nous allons dorénavant maintenir cette connaissance au sein des Forces.
    Je n'avais pas les pieds bandés durant mon entraînement, mais nous ne faisions jamais quatre jours d'affilée à 40 kilomètres par jour durant la formation. Il nous est conseillé de les bander de la bonne façon, puis nous pouvons y aller. Le ruban est essentiellement resté sur mes pieds pendant les quatre jours. Je prenais ma douche les pieds bandés. Nous nous trempions les pieds. Dans la vidéo de l'ambassadeur, vous avez vu une paire de pieds qui trempait dans un bassin d'eau. Je ne sais pas à qui ils appartenaient. J'ai remarqué qu'il y avait du vernis sur les ongles d'orteils; ce n'était donc pas les siens ni les miens.
    Toutefois, je gardais mes pieds bandés. Je les mettais au moins dans des sacs en plastique pendant que je les faisais tremper. La température froide de l'eau aidait à réduire l'enflure. Mais j'utilisais du ruban. Nous avons beaucoup appris au sujet des soins de pied.
    Dans les forces armées modernes d'aujourd'hui, nous avons tendance à conduire pour nous rendre partout où nous allons. Nous avons des VAL et des chars d'assaut. Nous avons des véhicules. Mais l'infanterie légère marche encore. Selon moi, tous les soldats devraient encore être capables de marcher, et il serait bien qu'ils puissent le faire sur de longues distances. Je pense que c'est très important de ce point de vue.
    Sol Rolingher est un ami personnel proche. Son erreur a été de changer sa façon de faire durant la marche par rapport à ce qu'il faisait durant son entraînement.
    Oui, cela a été malheureux.
    Il s'en veut, depuis.
    Une voix: Il a essayé.
    L'hon. Laurie Hawn: Oui, il l'a fait.
    Je pense que vous connaissez probablement cette histoire, général. Il y a une tombe sur le côté, à Groesbeek. Il y a une tombe de l'autre côté de la clôture.
    Celle du gardien?
    Oui. Pouvez-vous raconter cette histoire?
    Je la connais seulement un peu. M. Jones pourrait la raconter beaucoup mieux que moi.
    Il s'agit d'un Canadien qui avait été embauché pour s'occuper du cimetière de Groesbeek, et il l'a fait pendant environ 40 ans.
    C'est une longue période.
    Oui.
    Bien entendu, un cimetière comme celui-là est réservé aux personnes qui sont mortes en temps de guerre, mais il avait pris des dispositions — je ne suis pas certain par l'entremise de qui — afin que son enterrement dans ce cimetière soit autorisé.
    Je n'arrive pas à me souvenir de l'histoire au sujet de la personne qui a présenté la demande, mais cette demande a été présentée par l'intermédiaire de la Commission des sépultures de guerre du Commonwealth. Elle lui a accordé une dispense spéciale parce qu'il avait été tellement impliqué.
    Le souhait le plus cher de l'homme qui s'occupe actuellement de ce cimetière est d'être frappé par un arbre qui tombe sur place afin qu'il puisse être enterré à cet endroit, lui aussi. Maintenant, je ne sais pas; je suppose qu'il est encore là...
    J'imagine qu'il y est.
    ... en train de couper des arbres.
    Merci infiniment.
    Merci.
    Brigadier-général et sergent, merci beaucoup. Honnêtement, je n'avais jamais entendu parler de Nimègue avant qu'on en discute à la réunion d'aujourd'hui.
    J'ai eu l'occasion de marcher. Je n'ai jamais fait partie des forces. Je n'ai pas grandi dans cette culture. Toutefois, en tant que député, j'ai eu l'occasion de marcher avec les membres de notre Légion. J'ai eu l'occasion de marcher avec le ministre Fantino vers la Porte de Menin lorsque nous étions là-bas ensemble, l'an dernier. La marche a un effet thérapeutique incroyable; ce n'est pas tant une réalisation qu'un sentiment de solidarité et d'unité, quoique, après avoir marché pendant autant de jours, je suis certain qu'il y a aussi le sentiment d'avoir accompli quelque chose.
    Je pense à nos anciens combattants. Je pense à ceux qui souffrent du SSPT et qui ont d'autres blessures invisibles et au sentiment qu'ils ont de ne plus faire partie de rien.
    Les Américains ont désigné ça par le terme « syndrome du sanctuaire »; vous faites partie d'une unité en tout temps, pendant des mois ou des années, puis, tout d'un coup, vous êtes libre, et vous êtes seul. Il y a une conséquence à cela. Je ne sais pas si des études ont été effectuées. Je vais vous poser la question. Mais j'imagine qu'il y a un effet thérapeutique pour les anciens combattants qui peuvent de nouveau marcher, qui font partie d'un contingent, qui ont le sentiment de faire partie de ce groupe et qui ressentent cette solidarité.
    Selon cette prémisse — et je vous demanderais de commencer par aborder la possibilité qu'il s'agisse d'un effet thérapeutique utile —, pouvez-vous me dire, sergent, combien d'anciens combattants sont invités à la marche? Combien viennent par l'intermédiaire de Wounded Warriors? Je les en remercie.
    Pourrions-nous en faire plus pour aider nos anciens combattants et appuyer ceux qui souffrent? Le fait de participer en tant qu'anciens combattants pourrait-il les aider à se rétablir?
    Quel est le coût de la participation à cette marche, si vous êtes un ancien combattant? Je présume que ce n'est pas gratuit. Je suppose qu'il y a des frais à payer. Pouvez-vous aborder pour nous cet aspect en général afin que, en tant que comité, nous puissions peut-être envisager certaines façons d'aider nos anciens combattants, ceux qui souffrent, à se rendre là-bas et à participer à quelque chose qui est tellement thérapeutique?

  (0925)  

    Je vais commencer, puis je vais vous céder la parole.
    Absolument, la marche a une valeur.
    Un de nos coéquipiers était médecin. Un jour, il m'a dit: « Si tu pouvais te faire prescrire quelque chose qui te ferait vivre plus longtemps, te sentir mieux, réduire ton taux de cholestérol, et ainsi de suite, prendrais-tu ce médicament? » J'ai répondu: « Oui, absolument. Où est la pilule? » Il a dit: « Eh bien, c'est la marche. » Qu'on en fasse une heure par jour, ou peu importe, c'est excellent pour nous, physiquement, émotionnellement, mentalement et à tous points de vue. Je pense donc que c'est une bonne chose pour quiconque que de marcher en toutes circonstances.
    Je sais que nous en donnons la possibilité aux anciens combattants, à l'occasion de cérémonies, où ils forment un groupe. Vous les avez vus aux défilés du jour du Souvenir et à d'autres événements, où ils ont l'occasion de marcher, encore une fois, selon leur âge. Certaines personnes s'imaginent que les anciens combattants sont des vétérans de la Deuxième Guerre mondiale ou de la guerre de Corée; ce n'est plus le cas.
    Monsieur Stoffer, ce que vous avez à dire est important, mais pas autant que ce qu'il a à dire.
    J'écoute ce qu'il dit.
    Mais j'ai besoin d'écouter. Après cela, j'aimerais entendre ce que vous racontez.
    Allez-y, général.
    Il y a assurément des effets positifs. Je serais ravi de voir des anciens combattants participer.
    Dans la situation actuelle, la majeure partie du contingent est constituée de membres militaires qui servent encore, y compris ceux du programme Sans limites. Les seuls membres non militaires sont ceux que nous invitons, comme les personnes de marque.
    Pourrions-nous inviter des anciens combattants qui ne servent plus? Je pense que nous le pourrions.
    Encore une fois, tout revient à l'état de santé physique de l'ancien combattant. C'est manifestement un défi à relever que de faire quelque chose comme cela. Mais, si nous pouvions mettre sur pied une équipe d'anciens combattants, ce serait formidable. Je ne connais aucune étude qui ait officiellement affirmé que cela favorisait la guérison et que c'était une bonne chose, d'un point de vue thérapeutique. Je souscris intuitivement à votre point de vue selon lequel ce serait le cas, mais je ne peux vraiment le dire de façon plus concluante.
    Sergent, vous pourriez peut-être parler de l'aspect thérapeutique, de la participation des membres du programme Sans limites et de notre mode de recrutement à cet égard. Je peux seulement parler du coût.
    Les responsables du programme Sans limites envoient essentiellement un courriel à toutes les personnes qu'ils peuvent joindre dans la chaîne de commandement militaire et à quiconque a visité le site Web de Sans limites et a inscrit son adresse de courriel en disant qu'il voudrait recevoir des mises à jour sur toute activité à venir du programme. Nous tentons de transmettre l'information au plus grand nombre de personnes possible.
    Pour parler de l'aspect thérapeutique de la marche, le fait d'être en compagnie des autres participants et de passer autant de temps avec eux là-bas me donne beaucoup de liberté et la possibilité d'avoir des conversations honnêtes avec d'autres personnes au sujet des épreuves que je traverse. Nous avons tous des blessures différentes, des types de blessures différents. Vous pouvez établir des liens et parler de vos blessures, de votre séjour à l'hôpital. Vous tenez de grandes discussions sur les types de médicaments que vous prenez et les effets qu'ils ont sur vous. Ce n'est pas le genre de conversations que j'aurais généralement avec d'autres personnes ou d'autres soldats qui n'ont pas une expérience semblable à la mienne.
    À cet égard, vous êtes dans un milieu que vous estimez être moins enclin aux jugements. Vous pourriez être dans un tel milieu, mais, lorsque vous êtes avec un tas d'autres soldats malades et blessés, la plupart d'entre eux vivent des situations très semblables à la vôtre, et vous finissez par avoir l'impression que c'est un milieu très sûr. Vous pouvez parler ouvertement et librement avec ces personnes, et vous établissez habituellement des liens, dans la plupart des cas, même avec des personnes dont les blessures sont très différentes des vôtres. Vous nouez des liens, et les histoires sont très semblables. À cet égard, c'est très précieux, vraiment.

  (0930)  

    Il est difficile d'analyser chaque coût, mais, dans l'ensemble, les coûts moyens s'élèvent à environ 3 000 $ par personne pour cet événement de 10 jours. Cela comprend l'inscription à l'événement en tant que tel. Ce n'est qu'environ 80 euros par personne, selon le taux de change, quel que soit le prix que cela donne. Il y a des frais d'hébergement mineurs. Encore une fois, les Néerlandais sont de très bons hôtes. Ils ne demandent pas très cher pour les rations et les quartiers pendant notre séjour dans le camp. Ensuite, il y a les frais de déplacement. Encore une fois, nous avons un Airbus qui s'y rend de toute façon; par conséquent, nous embarquons autant de personnes que nous pouvons à bord de cet avion. Les coûts ne sont pas tellement prohibitifs, selon moi, pour une personne qui souhaiterait se joindre à nous. Nos invités sont certainement les bienvenus. Je pense qu'ils ne versent qu'une petite allocation pour l'inscription s'ils paient quoi que ce soit; je ne suis pas certain. Autrement, ils ne font que se joindre à notre contingent, et nous assumons les coûts.
    Si je ne suis pas député, disons, et que je voudrais participer à cette marche en tant que civil, payer des frais, me joindre à vous et entreprendre la préparation, pourrais-je le faire? Comment pourrais-je le faire si je vis à Guelph?
    C'est délicat. Les civils ont la permission de marcher, bien entendu. Environ 40 000 le font là-bas. C'est un peu comme une loterie, maintenant, parce que la demande est si élevée. Les organisateurs acceptent plus de 50 000 inscriptions. Ils tiennent ensuite une loterie afin de réduire ce nombre à un nombre qu'ils peuvent gérer, selon la capacité de la route de contenir autant de personnes. Certaines années, il y a eu un très grand nombre de participants; les organisateurs ont donc dû restreindre le nombre de personnes qui peuvent participer — établir un plafond — parce qu'il y a un risque pour la santé et la sécurité.
    Le fait qu'un civil se joigne à la marche de façon indépendante ne pose pas de problème. Le problème tient à l'admission en raison de l'aspect loterie.
    Pour ce qui est de se joindre à nous, l'inconvénient serait probablement l'accès au camp militaire. Encore une fois, nous accueillons habituellement des personnes que nous invitons à se joindre à nous, c'est-à-dire les personnes de marque, mais si un certain nombre de civils se présentaient, ils ne seraient probablement pas les bienvenus dans le camp. Cette synergie avec le contingent serait perdue.
    Il y a eu des gens qui se sont inscrits par eux-mêmes et qui ont marché de façon indépendante. Nous les avons rencontrés à l'extérieur du camp et avons marché avec eux pendant une journée. C'est arrivé à certaines occasions. Mais je ne sais pas si cela fonctionnerait.
    Ce que je vous recommanderais, toutefois, sur place, les années où notre équipe pourrait provenir de quelque part dans votre circonscription, c'est de sortir marcher avec eux pendant 5 ou 10 kilomètres — il ne faut peut-être pas aller trop loin à partir de cela sans avoir plus d'entraînement — ce serait certainement faisable. C'est la même chose pour les anciens combattants. Je pense que, sur place, ils pourraient sortir avec une équipe qui est en entraînement et marcher, encore une fois, sur une distance plus courte, selon leur forme physique et leurs capacités. Cela pourrait être une façon de contourner le problème.
    Quelqu'un vient de me rappeler que vous avez dû ordonner à un participant de 69 ans de sortir de la marche. Quel est l'âge de la personne la plus âgée qui l'ait déjà terminée? Est-ce Laurie Hawn?
    Des voix: Oh, oh!
    Ce n'est pas ce qu'il voulait dire, Laurie.
    Oui, c'est ce qu'il voulait dire.
    Certainement; je sais qu'il y a des Néerlandais et des Néerlandaises qui ont terminé plus de 60 ou 65 marches. Ils ont commencé lorsqu'ils étaient adolescents. Ils approchent les 80 ans. Je soupçonne même que certains ont déjà dépassé cet âge.
    Laurie, vous en savez peut-être plus.
    Le plus âgé était... je n'arrive pas à me souvenir de son nom, mais elle l'a fait 62 fois. Je pense que la dernière fois qu'elle la fait, elle avait 93 ans, et les organisateurs lui ont ordonné de ne pas le faire. Elle voulait tout de même y aller, mais ils lui ont dit: « Non, vous ne pouvez pas le faire parce que, avec toute cette expérience, nous ne voulons pas que vous mouriez en route », car des gens sont décédés en faisant la marche.
    Une année où je n'y étais pas, mais où il a fait extraordinairement chaud le premier jour, deux personnes sont mortes de chaleur. L'élément le plus important, c'est l'hydratation. Les gens ne s'hydratent pas. Les soldats s'hydratent parce qu'ils incitent les autres à s'hydrater, mais les civils ne le font pas toujours. Deux personnes sont décédées le premier jour; la marche a donc été annulée. Mais l'équipe canadienne est sortie le deuxième jour et a tout de même marché parce que les Canadiens ne sont pas des moumounes. Ils se sont fait pas mal embêter par les autorités pour l'avoir fait, puisque les autorités avaient officiellement annulé l'événement et que tout le monde était censé rester chez soi, en sécurité.
    Je pense que c'était en 2006.
    Vers cette année-là.
    Il y a eu une journée vraiment chaude. Une section de la marche fait environ cinq kilomètres, là où les marcheurs se trouvent sur une digue, et il n'y a pas d'ombre ni de vent. Vous êtes tout simplement au soleil avec, encore une fois, des milliers de personnes, à la queue leu leu. Vous vous déplacez à une vitesse d'environ 5,5 kilomètres-heure. C'est pas mal la plus grande vitesse de déplacement qu'il est possible d'atteindre, en raison des foules. C'était une journée épuisante, je dois vous l'avouer.
    Encore une fois, c'était en fait une des journées qui, selon moi, ont contribué à l'effondrement du pauvre colonel Rolingher, car il s'agissait de la deuxième journée, et c'était difficile. Elle a emporté un grand nombre de nos membres, parce qu'ils avaient été sur la route pendant près de 10 heures ce jour-là. C'est une période trop longue à passer sur la route. Il faut faire le trajet en huit heures ou huit heures et demie, maximum.

  (0935)  

    Je ne voulais pas que ma question cause une telle distraction. M. Lemieux a la parole, maintenant.
    Merci d'avoir présenté un excellent exposé.
    Pour les membres du comité, je précise que le général et moi avons servi ensemble, dans une brigade, au début des années 1990. C'est drôle, nos chemins se sont croisés à quelques reprises au cours des six derniers mois, alors c'est bon de se revoir encore une fois.
    Parlez pour vous-même, monsieur Lemieux.
    Des voix: Oh, oh!
    Je ne parle que pour moi-même.
    Je veux poser deux questions, mais avant de les poser, laissez-moi renforcer cette idée. Personnellement, je pense que ce serait une excellente idée que d'avoir une équipe d'anciens combattants. L'âge des anciens combattants va d'assez jeune à assez âgé, et il pourrait être difficile de mettre sur pied une équipe équilibrée, mais je pense que cette idée a beaucoup de valeur. Selon moi, elle serait fortement appuyée par les soldats en service, puisque chacun d'entre eux finira par devenir un ancien combattant. Selon moi, l'établissement de ces liens et l'inclusion des anciens combattants dans ce contingent seraient une excellente initiative de la part des organisateurs de la marche de Nimègue.
    Concernant les deux questions que je veux poser, vous avez mentionné qu'un certain nombre d'équipes intéressées présentent des demandes d'inscription, mais que seules certaines sont sélectionnées. Vous pourriez peut-être nous renseigner sur le processus de sélection. Comment décide-t-on que ces 14 équipes vont participer, mais que ces 16 autres ne le pourront pas? Le deuxième élément au sujet duquel je veux m'informer, c'est l'entraînement. Vous avez fait allusion aux 1 000 kilomètres de préparation, mais peut-être que vous pourriez simplement nous décrire certaines des étapes de la préparation et la façon dont elles sont réparties, peut-être du point de vue du temps et du kilométrage. À quoi s'engage-t-on lorsqu'on dit qu'on voudrait participer à une marche de Nimègue?
    Je réponds d'abord à la deuxième question: l'entraînement est extrêmement exigeant du point de vue du temps. Encore une fois, c'est le secret du succès. Une personne peut se rendre là-bas sans s'être entraînée suffisamment, mais ce sera l'enfer, ou encore, elle peut se rendre là-bas, réussir et profiter de l'expérience dans son ensemble.
    Selon l'endroit où vous vous trouvez au Canada, l'entraînement commencera dès le mois de janvier, en préparation de la marche, qui a lieu en juillet. Je sais que sur la côte Ouest, à Victoria, cette équipe est habituellement déjà en train de marcher en janvier. Il y a beaucoup d'entraînement individuel pour assurer la bonne forme personnelle, de façon générale, mais les participants finissent par se rassembler en équipe. Une période de marche progressive commence par un trajet d'environ cinq kilomètres, avec ou sans poids. Encore une fois, il faut transporter ces 10 kilos, et c'est probablement plus près de 15 kilos, compte tenu de tout ce que portent les marcheurs. Cette distance augmente graduellement au fil du temps et, à un certain moment, les participants se rendent à des trajets consécutifs de 20 kilomètres. C'est comme cocher la case pour dire qu'ils progressent bien, qu'ils peuvent le faire, et c'est super. Ils finissent ensuite par parcourir des trajets consécutifs de 30 kilomètres, puis enfin des trajets consécutifs de 40 kilomètres.
    Comme je l'ai dit, ce sera des périodes de huit ou neuf heures sur la route à chacune de ces journées; il y a donc l'engagement à l'égard du temps, selon le poste occupé. Comment les députés, s'il y en a parmi vous qui pouvez trouver le temps... Encore une fois, il faut vraiment s'y consacrer et avoir une excellente gestion du temps, selon moi. C'est même très difficile pour un général de trouver le temps — selon le poste qu'il occupe. Les membres de nos équipes des bases et des escadres ont un peu plus de latitude, selon moi, quoiqu'ils occupent tous un emploi régulier, eux aussi. Je pense que les autorités leur laissent un peu plus de marge de manoeuvre pour qu'ils aient le temps de s'entraîner, mais, encore une fois, il faut... Ils parcourent probablement de 750 à 1 000 kilomètres au total, et ce n'est que pour en marcher 160 là-bas. Mais ces 1 000 kilomètres sont une très bonne façon d'investir leur temps.
    Quelle était votre première question, déjà?
    Elle concerne le processus de sélection des diverses équipes.
    Oui, le processus de sélection est rude. J'ai dû le faire deux fois jusqu'à maintenant. Nous recevons plus de 30 demandes d'inscription pour environ 15 places. Ce que nous faisons, c'est examiner le taux de participation, dans le passé, dans l'ensemble des Forces canadiennes. Le but est que chaque base, chaque escadre et chaque formation ou unité soient représentées de façon équivalente au fil du temps.
    Si vous n'y êtes pas allés depuis deux ou trois ans, ce pourrait être votre tour. S'il y a un anniversaire quelconque, d'une certaine importance, relativement à votre unité — peut-être le 100e ou le 150e anniversaire de l'unité —, nous allons tenter de privilégier ces unités. Encore une fois, nous allons nous assurer que la représentation de l'armée, de la marine et de la force aérienne est équilibrée.
    Nous allons également veiller à ce que les forces de réserve soient représentées, elles aussi. Cette représentation amène d'autres défis, parce que l'équipe de réserve doit verser des salaires. Cela ajoute au coût, mais, encore une fois, nous nous assurons que les fonds sont disponibles si ces gens doivent s'inscrire. Souvent, une petite unité ne peut générer une équipe de 11 personnes parce que, dans une petite réserve, c'est très difficile à faire. Ce que nous observons parfois, c'est une base, une escadre ou une brigade de réserve locale qui forme une équipe qui sera composée de membres provenant de diverses unités. Cela semble fonctionner assez bien.
    Dans l'ensemble, il s'agit de s'assurer que nous avons une représentation appropriée de partout au Canada et que, de façon cyclique, chaque base et escadre et les diverses unités ont la possibilité d'y aller. Encore une fois, si elles ont un anniversaire, c'est vraiment un gros atout pour cette unité.

  (0940)  

    D'accord, merci.
    Je vais seulement ajouter quelques détails au sujet de la formation, car c'est assez ouvert.
    C'est dur pour les épouses. Je rentrais chez moi la fin de semaine — peut-être que ce n'était que dans l'Ouest, particulièrement — et elle se réveillait le samedi matin, le dimanche matin, et elle étendait le bras de mon côté du lit, mais, bien sûr, j'étais parti pour huit ou neuf heures.
    La première année, comme je ne voulais pas être moins en forme que le participant moyen, je ne voulais pas être celui qui ne pourrait pas terminer la marche, j'ai parcouru 1 850 kilomètres durant l'entraînement, et la marche a été un jeu d'enfant. La deuxième année, j'en ai parcouru environ 1 200, et cela a encore été facile. La troisième année, comme c'était en 2011 et que l'élection m'a empêché de m'entraîner en mai, je n'ai parcouru qu'environ 600 kilomètres, et c'était acceptable, mais j'ai vraiment remarqué la différence entre les deux.
    Oh, vraiment.
    La première année, vous allez vous rendre compte que vous êtes vraiment nerveux, surtout en tant que commandant; je me suis dit: « Tu dois diriger ces hommes et ces femmes, et tu ferais mieux de t'assurer que tu vas franchir la ligne d'arrivée »; j'ai donc parcouru chaque kilomètre. La deuxième année, je me suis dit: « Maintenant que je sais ce que je fais, peut-être que je peux en faire un peu moins »; en conséquence, je pense que j'ai parcouru environ 750 kilomètres, cette année-là. Je sais ce que vous voulez dire lorsque vous parlez d'atteindre ce niveau d'aisance et de savoir à quoi vous participez vraiment. C'est très important.
    Manifestement, cette marche annuelle continue de renforcer les liens entre notre pays et les Pays-Bas. Le lien spécial entre le comité et les Pays-Bas s'appelle Peter Stoffer, et j'ai toujours hâte d'entendre sa contribution lorsqu'il parle de l'amour que nous portent les Néerlandais.
    C'est pourquoi je l'ai interrompu il a une minute. Je devais vous écouter et tendre une oreille vers lui parce que je voulais savoir ce qu'il racontait à M. Chicoine.
    Maintenant, Peter, voulez-vous nous raconter ce dont vous parliez avec un seul de vos...
    Je serais heureux de le faire.
    La distance qui sépare l'endroit où je suis né du lieu de la marche de Nimègue est de près de 160 kilomètres. Pour être honnête, c'est plus de 180 kilomètres. Si vous partiez de Nimègue pour vous rendre à Heerlen, au Limbourg, vous auriez parcouru cette distance.
    Je lui ai également dit que le Limbourg avait en fait été libéré par l'armée américaine, la brigade du Kentucky. Les Canadiens ont tout fait au nord de cette province. Les mines de charbon sont dans le sud de la Hollande, au Limbourg, et les Américains avaient les véhicules nécessaires pour le faire, alors que les Canadiens ont fait tout le travail à pied et les marches pénibles dans la boue et tout le reste. Les Polonais et les Britanniques étaient dans les parties du nord.
    Si vous vous rendiez de Nimègue à Heerlen, vous feriez la marche de Nimègue vers le sud. Vous traverseriez des collines, par contre, et ce serait beaucoup plus difficile.
    Merci encore.
    Il y a un secret professionnel dont j'aimerais que vous me fassiez part. Qu'est-ce que contient le Camelback? Certaines personnes affirment que c'est du Gatorade; d'autres disent que c'est de l'eau énergisante. Que préférez-vous avoir dans votre Camelback, sergent MacIntyre?
    Généralement, j'ai de l'eau. Vous ne voulez pas...
    De l'eau seulement?
    Parfois, lorsque vous marchez beaucoup et que vous suez beaucoup, vous pouvez également perdre beaucoup de sel corporel. Il est possible de compenser cette perte grâce à un peu de Gatorade à certaines des haltes de repos. Le Gatorade contient beaucoup de sel et beaucoup de sucre. Mais vous ne voulez pas consommer trop de sucre et de caféine non plus, vraiment.
    J'ai une petite anecdote à vous raconter. Est-ce que quelqu'un ici est de descendance danoise? Personne?
    En fait, le contingent danois marche depuis le Danemark — il y a une partie en traversier, bien entendu — jusqu'à Nimègue avant la marche, dans le cadre de son entraînement. Je ne suis pas certain de la distance qu'il parcourt. Je pense que c'est une distance encore plus longue.
    C'est 650 kilomètres.
    Vraiment? Ces personnes sont des durs à cuire, selon moi, mais elles adorent vraiment marcher.
    Y a-t-il 270 marcheurs canadiens?
    Non, en moyenne, le nombre de marcheurs serait d'environ 160 à 170, selon le nombre d'équipes. Il y a également le personnel d'appui, et il y avait la Musique, cette année-là, ce qui a fait augmenter notre nombre de participants. Je dirais que, normalement, c'est environ 170 marcheurs et que 90 % d'entre eux marchent pour la première fois. C'est une de nos règles de base. Nous voulons au moins que le capitaine de l'équipe et le commandant adjoint soient des marcheurs expérimentés qui ont déjà participé et qui connaissent l'entraînement, mais le reste de l'équipe devrait être entièrement constituée de novices afin que le plus grand nombre de personnes possible des Forces canadiennes puissent participer au fil du temps.
    Il y a donc 170 marcheurs du Canada. Combien de marcheurs y a-t-il en tout?

  (0945)  

    Eh bien, des forces armées, il y en a environ 5 000. Nous sommes l'un des plus petits contingents, mais les Néerlandais y sont, manifestement, en grand nombre.
    Les Britanniques emmènent les cadets de leur programme de jeunes cadets. Plusieurs centaines d'entre eux les accompagnent, et ils sont logés dans le camp avec nous. À mon avis, c'est courir au désastre. Ces hommes et ces femmes ne sont pas assez supervisés. Ils ont accès à de l'alcool. Je pense que nous avons déjà eu une équipe de cadets, mais je ne pense pas que l'expérience ait été répétée. Cela n'avait pas été une bonne expérience.
    Les Français sont là. Encore une fois, et il y a plus de 50 pays. Nous y avons vu des contingents de la Chine, d'Israël et de l'Australie.
    Les Américains y sont en grand nombre, mais ils ne s'entraînent pas ensemble en équipes. Ils viennent ensemble à titre individuel. Nous pouvons donc constater le manque de discipline et l'absence d'approche d'entraînement de ces soldats. Nous passons près d'eux, et c'est comme la retraite de Moscou. Ils restent sur le bord de la route, les pieds en l'air, et nous tentons de les encourager à se lever et à venir avec nous, parce qu'ils n'y arriveront pas autrement. C'est assez embarrassant, et l'ambassadeur des États-Unis a été très surpris quand il les a vus alignés sur le bord de la route.
    Il savait avec quelle équipe marcher.
    Il le savait. Exactement.
    Monsieur Lizon.
    Général, j'ai deux questions que j'adresserais peut-être à vous deux au sujet des cérémonies de commémoration. Il y a bien sûr la crête de Vimy et Groesbeek. Durant la dernière marche, et vous n'y étiez pas — le général Pelletier était le commandant — et il est arrivé quelque chose.
    Je ne sais pas si c'était la première fois, parce que c'était le 100e anniversaire de la Première Guerre mondiale. Nous étions en Belgique et à Nimègue, bien sûr. Nous avons également été présents à quelques cimetières et avons tenu dans des cimetières allemands une commémoration mixte avec les Allemands.
    Pourriez-vous nous donner votre point de vue à ce sujet? Je vais vous dire que, personnellement, mes sentiments étaient très mitigés. De l'autre côté, l'une des équipes qui marchent en tant qu'équipe militaire est une équipe allemande.
    Pouvez-vous nous donner certains de vos points de vue sur cette idée?
    Certainement. J'ai effectué des visites guidées de champs de bataille où des membres des Forces canadiennes du Collège d'état-major en Europe participent à ces visites guidées. Durant une visite, il y avait un commandant de char d'assaut canadien et un commandant de char d'assaut allemand qui, nous le croyons, pourraient s'être opposés sur le même champ de bataille. Ils ont tous deux parlé de leur expérience à cet endroit. Nous savons donc...
    Ces hommes étaient des anciens combattants ayant servi en temps de guerre qui avaient combattu dans des camps opposés. Pour moi, s'ils peuvent se retrouver dans ce genre de situations, se serrer la main et dire: « Eh, je me souviens de m'être battu contre vous, mais devinez quoi? Aujourd'hui, nous sommes des alliés. Nous sommes en paix. » Je pense que c'est merveilleux que nous puissions célébrer avec les autres contingents.
    Je n'aime pas les Allemands pour une raison. Ils sont logés à côté de nous. Ils boivent plus et sont plus bruyants que quiconque que j'aie jamais vu, ce qui réduit notre temps de sommeil, et, par ailleurs, ils sont un peu plus progressistes que nous d'un point de vue vestimentaire lorsqu'ils se rendent aux douches. Certaines de nos femmes membres ont été quelque peu décontenancées lorsqu'elles ont vu un Allemand à moitié nu arriver.
    Mais tout cela pour dire que j'appuie ces cérémonies parce que, encore une fois, elles représentent la réalité d'aujourd'hui. Je n'ai pas eu l'occasion d'en faire l'expérience, comme vous; par conséquent, je ne peux pas vraiment parler de votre point de vue.
    La deuxième question concerne le problème qui a déjà été soulevé et porte sur la participation des vétérans. Y a-t-il un plafond au nombre de membres du contingent canadien, ou peut-il être plus important?
    Je crois que les organisateurs de la marche nous imposent un plafond. Ils sont très tolérants à notre égard, toutefois, parce qu'ils savent que nous sommes des partisans de longue date. Nous apportons beaucoup à la marche. Nous amenons souvent une troupe de musiciens avec nous. Les organisateurs aiment ce genre de choses.
    Je pense qu'ils nous accordent peut-être certains passe-droits en raison de notre relation de longue date. Je ne suis pas certain du nombre que nous pouvons atteindre, mais je suis sûr que nous pourrions l'augmenter un petit peu.
    Heureusement qu'ils peuvent également entendre les acclamations.
    C'est exact. Oui, absolument.
    J'aimerais remercier le sergent MacIntyre de sa participation et tous les autres qui étaient dans l'équipe. Je comprends à quel point c'est difficile pour une personne en parfaite santé... pour vous tous... de s'entraîner et d'aller participer. C'est vraiment un exploit. Merci beaucoup pour l'avoir fait et pour votre service.
    En outre, le général sait que j'ai bel et bien marché 100 kilomètres pour Sans limites avec M. Jones. C'était toute une expérience. C'était plus difficile que Nimègue, pas à cause de la distance, mais en raison de la pluie.
    C'était un exposé très touchant. Je veux vous remercier sincèrement pris le temps de venir et de partager cette expérience avec nous.
    Il n'y a pas de quoi, monsieur le président.
    J'ai mentionné que nous commencions chaque matinée par une acclamation distinctivement canadienne. Peut-être que vous voudriez le faire avec moi. Essentiellement, je commence par dire « Ni », et vous répondez « Mègue ». Essayons une fois.
    Ni.
    Des voix: Mègue.
    Bgén Kevin Cotten: Vous pouvez tous le faire. Vous êtes invités à vous joindre à nous.

  (0950)  

    Merci beaucoup.
    Messieurs, nous allons nous réunir de nouveau ici jeudi, à 8 h 45.
    La séance est levée.
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