J'aimerais rappeler aux collègues et aux témoins que nous avons un problème de rétroaction acoustique. Je ne vais pas revenir sur tout ce qui s'est passé, mais c'est un problème assez grave. Si vous pouviez tenir ces oreillettes loin des microphones lorsqu'elles ne sont pas utilisées, en les déposant sur le point, ce serait très utile.
Chers collègues, nous accueillons trois témoins aujourd'hui.
Nous avons Mike Greenley, de MDA Space.
Brian Gallant comparait virtuellement.
Monsieur Gallant, je suis heureux de vous voir. Je pense que je vous ai vu sur le mail de la rue Sparks la semaine dernière.
Nous recevons Michele Beck et Stephen Hampton, de Télésat.
Cette étude s'avère vraiment intéressante, mesdames et messieurs. Je m'attends à ce que chacun d'entre vous ait quelque chose de très pertinent à dire.
Tout d'abord, je vais demander à M. Greenley de présenter sa déclaration liminaire de cinq minutes. Ce sera ensuite au tour de M. Gallant, puis à Mme Beck.
:
Bonjour. Je vous remercie de me donner l'occasion de m'exprimer aujourd'hui sur le sujet essentiel de la défense de l'espace au Canada.
Je m'appelle Mike Greenley. Je suis chef de la direction de MDA Space, la plus grande entreprise spatiale du Canada, et le président du conseil d'administration d'Espace Canada, l'association industrielle du Canada pour toutes nos entreprises spatiales. M. Gallant est le directeur général, et il prendra la parole après moi.
Aujourd'hui, je dirige la plus grande entreprise spatiale du Canada et j'exporte nos capacités dans le monde entier, avec plus de 1 milliard de dollars de ventes annuelles prévues cette année, car le Canada a pris trois décisions stratégiques clés. Le Canada a décidé d'être le troisième pays à envoyer un satellite dans l'espace afin de mieux comprendre comment les satellites pouvaient permettre les télécommunications dans tout le pays. C'est ainsi qu'aujourd'hui, MDA Space est le chef de file mondial des constellations de satellites de communication numériques en orbite basse.
Le Canada a aussi décidé d'élaborer les satellites radar à synthèse d'ouverture, ou SAR, pour surveiller son pays et ses côtes, et MDA Space est aujourd'hui le chef de file mondial dans le domaine des satellites SAR à large couverture basés sur le patrimoine de RADARSAT.
Troisièmement, le Canada a décidé de contribuer à la robotique spatiale, d'abord sous la forme du Canadarm dans le cadre du programme de la navette spatiale, puis à la Station spatiale internationale où il est en service depuis 25 ans. MDA Space travaille actuellement sur la troisième génération du Canadarm pour la Lune, travail qui nous a permis de lancer notre propre gamme de produits commerciaux, MDA SKYMAKER, sur le marché mondial de l'espace.
Ces mesures prises par le Canada ont été cruciales et ont permis au pays de devenir un chef de file dans le domaine des capacités spatiales civiles et militaires. Elles ont également conféré au Canada une pertinence qui s'est traduite par une contribution à l'équipe alliée, ce qui a renforcé la souveraineté et la puissance géopolitique du Canada. Aujourd'hui, les capacités spatiales sont de plus en plus importantes dans les opérations militaires et quotidiennes des civils, et doivent donc être protégées et défendues.
Toutefois, selon moi, le Canada a pris du retard du point de vue des capacités militaires spatiales et ne mobilise pas sa base industrielle de manière efficace. Par conséquent, notre pertinence dans un monde géopolitique en évolution rapide est en déclin, tout comme notre capacité de protéger et de défendre les Canadiens du point de vue de l'espace. Notre plus grand défi, et notre plus grande possibilité d'inverser cette tendance, est d'adopter une approche de l'« ensemble du Canada » pour la prestation de capacités militaires en matière de défense. Pour y parvenir, il y a plusieurs choses que nous devons faire dès maintenant.
Tout d'abord, nous devons établir un dialogue classifié entre le ministère de la Défense et la base industrielle sur la menace réelle et les besoins futurs. Les activités spatiales militaires se déroulent au niveau de sécurité « Très secret » et au‑delà, et l'armée et l'industrie doivent être en mesure de parler de la menace et des exigences en matière de capacités bien avant l'approvisionnement et les besoins opérationnels. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas et, par conséquent, l'industrie ne peut pas être préparée à innover et à disposer de solutions de défense prêtes à être acquises et à répondre aux besoins opérationnels lorsque les achats apparaissent soudainement des dizaines d'années plus tard.
Deuxièmement, nous devons établir un partenariat commercial entre la défense et l'industrie. Les Forces armées canadiennes demeurent coincées dans un modèle d'approvisionnement du passé qui garantit que les Forces canadiennes possèdent et exploitent elles-mêmes toutes les capacités spatiales de défense. Aujourd'hui, de nombreux pays, dont le département de la Défense des États-Unis et le Royaume-Uni, ont établi une politique visant à « fabriquer uniquement ce que l'on ne peut pas acheter », avec l'intention d'acheter à l'industrie de vastes quantités d'observation de la Terre basées sur l'espace, des services de communication, des services de lancement et d'autres services de soutien opérationnel dans l'espace, y compris le contre-espace, à titre de service.
Le Canada doit commencer à agir de la sorte, faute de quoi il retardera considérablement la mise en place d'une capacité militaire essentielle en attendant que ses procédures d'approvisionnement soient achevées. Dans de nombreux cas, il est plus rapide et moins coûteux d'acquérir des services commerciaux auprès de l'industrie et cela permet de tirer parti d'une base de connaissances approfondie qui n'existe pas historiquement au sein des Forces canadiennes.
Troisièmement, le Canada doit se concentrer sur la mobilisation de la base industrielle spatiale canadienne, qui est un chef de file mondial, pour l'achat de technologies et de services à l'appui des opérations spatiales et de la défense du pays. L'interopérabilité et l'interdépendance avec les États-Unis sont importantes, en particulier dans le cadre d'opérations combinées telles que NORAD, mais le Canada doit le faire d'une manière qui mobilise la base industrielle nationale. Ainsi, le Canada garantira sa souveraineté et sa stabilité économique et rétablira sa pertinence et sa puissance géopolitique qui découlent de la contribution de capacités à une équipe combinée
Tous les pays font de leur base industrielle nationale une priorité absolue en matière de défense et de sécurité, et le Canada doit en faire de même. L'équité mondiale n'est pas requise; elle n'est pas pratiquée dans d'autres pays et elle conduit le Canada à négocier avec lui-même sur la scène mondiale.
Enfin, nous devons agir rapidement. Des occasions nous échappent. Par exemple, vous entendrez les représentants de Télésat aujourd'hui. Le Canada a besoin de communications dans le Nord, et a identifié des dépenses d'approvisionnement pour acheter des capacités spatiales vers 2038. Pendant ce temps, Télésat lancera une capacité de communication globale fabriquée par MDA Space en 2027, qui, si nous avions une conversation aujourd'hui, pourrait potentiellement être configurée pour fournir des communications militaires dans l'Arctique 10 ans plus tôt à titre de service commercial. Nous devons penser ainsi; nous devons commencer à nous comporter comme le reste du monde occidental en ce qui concerne la mise en place d'une capacité spatiale militaire par l'entremise d'une approche pancanadienne.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous.
:
Bonjour à tous et à toutes. Je vous remercie infiniment de l'invitation à me joindre à vous aujourd'hui.
[Traduction]
Les systèmes et les solutions spatiales sont un élément essentiel de la stratégie de défense du Canada, contribuant directement ou indirectement à la quasi-totalité des opérations de défense. C'est pourquoi l'équipe d'Espace Canada, une organisation qui représente l'écosystème spatial du Canada, est si heureuse de voir le Comité entreprendre cette étude sur la défense spatiale du Canada.
Monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité permanent de la défense nationale de la Chambre des communes, merci d'entreprendre cette étude et merci d'avoir invité Espace Canada à faire partie de l'exercice.
Notre organisation représente plus de 80 innovateurs spatiaux canadiens qui, collectivement, jouent un rôle essentiel dans la préservation de l'environnement et la lutte contre les changements climatiques, dans la réduction de la fracture numérique, dans la capacité de l'humanité d'explorer bien au‑delà de notre planète, et dans la protection de la sécurité et de la souveraineté du Canada.
En effet, les capacités spatiales relient le personnel du Canada lorsqu'il mène ses activités au pays et dans le monde entier; elles fournissent des renseignements essentiels à la prise de décisions et permettent au Canada de contribuer à la défense collective de l'Amérique du Nord et à l'échelle internationale avec ses alliés de l'OTAN et d'autres pays.
Le secteur spatial canadien contribue chaque année, à hauteur de près de 3 milliards de dollars, à l'économie canadienne, en maintenant des milliers d'emplois bien rémunérés, en grande partie dans les domaines STIM, qui paient en moyenne 64 % plus que la moyenne canadienne et 30 % plus que les autres emplois du secteur aérospatial. De plus, le secteur spatial est très intensif en R‑D, avec plus de 500 millions de dollars d'investissement annuel. C'est 18 fois plus élevé que l'investissement en R‑D des autres secteurs manufacturiers.
D'ici à 2040, le secteur spatial mondial devrait connaître une croissance exponentielle, et on estime qu'il atteindra plus de 1 billion de dollars par année.
[Français]
Les capacités spatiales procureront des avantages opérationnels à la défense canadienne, permettront au Canada de contribuer à la sécurité continentale et collective par l'entremise des engagements actuels du NORAD et de l'OTAN, et renforceront la base industrielle spatiale du Canada.
L'élaboration de solutions au Canada donne à notre pays un accès prioritaire aux innovations, maintient l'avantage technologique du Canada tout en ayant le potentiel de produire des technologies dérivées à double usage pour la croissance des exportations commerciales, et augmente les possibilités de partenariat avec nos alliés et nos partenaires.
C'est pour ces raisons que le Canada devrait accélérer la mise en œuvre des programmes de défense spatiale identifiés, s'engager directement auprès des innovateurs spatiaux canadiens, élargir les programmes de recherche-développement en matière de défense et établir un conseil national de l'espace pour coordonner les priorités spatiales au sein du gouvernement du Canada.
[Traduction]
Bien que le Canada soit un leader dans le domaine spatial, la concurrence devient de plus en plus forte. L'industrie spatiale canadienne risque d'être laissée pour compte face à un paysage mondial de plus en plus concurrentiel, à une époque où les capacités spatiales n'ont jamais été aussi importantes ou stratégiques.
Espace Canada soutient catégoriquement l'engagement récent du gouvernement du Canada dans le budget de créer un Conseil national de l'espace. Inspiré de l'exemple américain, un Conseil national de l'espace offrira une approche pangouvernementale en matière d'espace. Le Conseil national de l'espace, qui sera un organisme gouvernemental interne, dirigé par des ministres, devrait se réunir deux fois ou même quatre fois par année afin, entre autres, d'entreprendre un examen de l'acquisition de systèmes spatiaux, y compris une étude comparative pour comparer la façon dont d'autres pays utilisent des pratiques d'approvisionnement rapide, et servir de clients clés pour les technologies spatiales innovantes.
[Français]
Cet organisme gouvernemental devrait aussi avoir pour tâche de moderniser le cadre canadien de réglementation de l'espace, conformément à ce qui est ressorti de la consultation menée en 2023 par l'Agence spatiale canadienne, en tirant parti de la base industrielle spatiale du Canada, de ses capacités, de sa main-d'œuvre, de son innovation de classe mondiale et de ses antécédents en matière de livraison.
Enfin, cet organisme gouvernemental devrait être responsable d'orienter l'élaboration et la mise en œuvre d'une politique spatiale pangouvernementale dans les domaines civil, commercial et de défense à l'échelle nationale.
Cela positionnerait le Canada à l'avant-garde de la nouvelle économie spatiale et apporterait des avantages sur les plans économique, social et environnemental ainsi qu'en matière de sécurité nationale.
[Traduction]
Je suis impatient de discuter encore plus avec vous aujourd'hui du rôle central que l'espace joue dans la défense et la sécurité du Canada.
[Français]
Encore une fois, je vous remercie beaucoup de votre invitation.
:
Bonjour, monsieur le président et chers membres du Comité. Merci d'avoir invité Télésat à participer aujourd'hui.
[Français]
Je m'appelle Michele Beck et je suis la vice-présidente principale des ventes canadiennes chez Télésat. Ce matin, je suis accompagnée de M. Stephen Hampton, qui est le chef des politiques publiques et des comptes stratégiques.
[Traduction]
Télésat, dont le siège social se trouve à Ottawa depuis plus de 55 ans, est l'un des exploitants de satellites les plus importants et novateurs au monde. En tant que fière entreprise canadienne, Télésat joue un rôle central dans l'infrastructure de connectivité commerciale et de défense du Canada. Aujourd'hui, nous connectons plus de sept millions de ménages à la télévision à haute définition; fournissons des services à large bande et d'autres services essentiels aux collectivités rurales, éloignées et autochtones, et assurons des services essentiels à la sécurité du Canada et au milieu de la sécurité publique. Nous offrons les mêmes types de services dans le monde entier.
Cette étude arrive à un moment charnière pour le Canada et notre secteur. Le monde connaît actuellement une course à l'espace aux enjeux élevés, et elle est essentielle à la souveraineté et à la sécurité nationale du Canada.
Les communications souveraines essentielles, qu'elles soient aériennes, maritimes ou terrestres, sont fondamentales pour la sécurité nationale du Canada et celle de nos alliés. Le seul moyen de les réaliser est grâce aux réseaux de communications par satellites de pointe, en particulier les réseaux de communications par satellites interopérables mondiaux et omniprésents qui sont non seulement souverains et sécurisés, mais sont également alliés par leur conception et capables de réaliser des opérations alliées conjointes dans des régions clés comme l'Arctique et l'Indo-Pacifique.
C'est pourquoi nous avons entrepris le projet le plus ambitieux et le plus novateur de notre fière histoire, une constellation de satellites à orbite basse ultramoderne de 6 milliards de dollars, appelée Télésat Lightspeed. Cette constellation se composera au départ de près de 200 satellites hautement perfectionnés et qui offrent une connectivité à large bande de type fibre optique abordable, sécurisée et résiliente permettant d'offrir la 5G partout sur la planète, y compris dans l'ensemble du territoire canadien et dans l'Arctique. C'est le plus grand programme spatial jamais conçu au Canada, et il façonnera le secteur de l'espace national pour des décennies à venir.
Télésat Lightspeed sera conçu, fabriqué et exploité au Canada. Il s'agit d'un véritable programme phare canadien. Il aidera à combler le fossé numérique mondial; à créer et à soutenir des milliers d'emplois de grande qualité au Canada; à stimuler l'innovation nationale, les investissements et les exportations; et à mettre le Canada à l'avant-plan de la nouvelle économie spatiale à croissance rapide et hautement stratégique.
Le paysage actuel mondial de la défense change rapidement, que ce soit sur terre ou dans l'espace, en raison des changements climatiques, de la nouvelle dynamique géopolitique, des technologies émergentes et de la hausse des menaces à la sécurité de notre souveraineté nationale.
[Français]
La défense de notre pays et de nos zones géographiques stratégiques telles que l'Arctique est désormais plus importante que jamais.
Pour s'adapter à ces évolutions, les gouvernements du monde entier accordent de plus en plus d'importance au rôle que joue l'espace dans leurs infrastructures de défense. L'industrie spatiale mondiale a également radicalement changé depuis le début du siècle. Plus dynamique et innovante, elle devient de plus en plus conséquente.
[Traduction]
Traditionnellement, les projets de défense dans l'espace étaient dirigés et élaborés exclusivement par le gouvernement. Le rythme des changements technologiques était graduel, souvent ralenti par les processus d'approvisionnement, les dépassements de coût et le manque fondamental d'urgence.
Aujourd'hui, une nouvelle course à l'espace apparaît, des entreprises commerciales concevant des capacités et des actifs spatiaux à des fins commerciales et à des fins de défense. Au cours des dernières années, nous avons assisté à des progrès générationnels dans les capacités technologiques, et beaucoup qualifient le changement profond de transition entre le « vieil espace » et le « nouvel espace ».
Alors que le Canada se tourne vers la modernisation du NORAD et la livraison de ses technologies les plus avancées à ses forces armées, il devrait suivre l'exemple des États-Unis, du Royaume-Uni et d'autres pays du monde qui ont dépassé l'approche traditionnelle consistant à se fonder exclusivement sur les systèmes de défense gérés et exploités par le gouvernement pour répondre aux menaces de plus en plus pressantes.
Ces gouvernements travaillent plutôt main dans la main avec leur secteur privé national, mettant à profit des investissements commerciaux importants réalisés dans des capacités de pointe, alliées par conception, qui intègrent ces actifs spatiaux dans leurs systèmes de défense.
Le Canada est un chef de file mondial dans les communications satellites. Nous avons un avantage concurrentiel clair, et il devrait être exploité à son plein potentiel. Le gouvernement du Canada devrait envisager de s'associer avec le secteur spatial pour s'assurer rapidement que les Forces armées canadiennes et ses alliés ont accès aux technologies les plus perfectionnées qui soient, comme Télésat Lightspeed.
[Français]
Je vous remercie encore une fois de nous avoir donné l'occasion de participer. Nous sommes disposés à répondre à vos questions.
Merci.
:
Je pense que l'important, c'est de nous assurer d'avoir une capacité générale interopérable qui nous permettra d'utiliser les solutions et les systèmes canadiens, puis de contribuer.
Par exemple, en ce qui concerne Sapphire, un satellite de surveillance spatiale construit par MDA Space, nous avons été chargés de l'exploiter. Le MDN fournit chaque jour des images de ce que les satellites font dans l'espace afin de fournir le portrait global de manière interopérable.
Par l'entremise du MDN, nous fournissons nos images satellites radar aux États-Unis. Ces types de mécanismes, et bien sûr l'exemple de Télésat utilisé aujourd'hui, pourraient contribuer à toutes sortes de capacités de communication.
Nous voulons pouvoir nous assurer que notre capacité et nos procédures sont interopérables, mais aussi que les solutions techniques proviennent de l'industrie canadienne, si l'on pense à leur conception et à leur exploitation à l'appui du ministère de la Défense nationale.
:
En ce qui concerne l'examen de la politique de défense, je veux simplement me faire l'écho des commentaires de Mme Beck. En tant qu'industrie, nous avons été très emballés de voir la manière dont on parle de l'espace dans la mise à jour de la politique de défense et très heureux de voir que l'on reconnaît clairement l'importance de l'espace pour la défense nationale et la sécurité.
Pour ce qui est de la stratégie — la mise à jour de la politique de défense, si vous le voulez — puisqu'il s'agit d'un plan industriel, elle ne se reflète pas nécessairement dans le plan, mais je peux certainement attester que, dans les discussions avec le ministère et même plus particulièrement avec le , il s'agit clairement de l'intention. C'est certainement quelque chose que l'on soutient. Nous pensons que l'idée que la mise à jour de la politique de défense nous permettra de nous mobiliser davantage et de développer la base industrielle de l'espace est importante.
Pour ce qui est d'avoir une stratégie aérospatiale, bien sûr, sur papier, l'idée de disposer d'une stratégie et d'un exercice robuste pour la mettre au point tombe sous le sens. Une chose que nous aurions certainement à signaler, c'est que l'espace risque souvent d'être relégué au second plan, ou de ne pas être considéré comme une priorité, lorsqu'on le regroupe sous le terme général « aérospatiale ». Ce serait certainement un signal d'alarme et une préoccupation pour l'industrie.
:
Merci, monsieur Greenley.
J'ajouterais que, si vous — « vous » au sens général — pensez que nous devons rivaliser avec les États-Unis et jouer des coudes lorsqu'il s'agit de notre secteur spatial ou que vous pensez que nous devons collaborer davantage avec les États-Unis, un conseil national de l'espace nous y aidera. Un conseil national de l'espace aidera évidemment à nous organiser et à garantir que nous pouvons être aussi agiles et holistiques que possible.
Si vous me le permettez, compte tenu de la question précédente à laquelle je n'ai pas eu le temps de répondre complètement... Ce qui m'inquiète au sujet d'une stratégie aérospatiale, c'est que ce soit une stratégie cloisonnée — que ce sera peut-être Innovation, Sciences et Développement économique Canada, ou ISDE, qui se concentrera sur la stratégie. Cependant, je pense que dans le domaine de l'espace, nous avons vraiment besoin d'une stratégie pangouvernementale qui reflète le rôle que les autres ministères peuvent jouer et ce que l'espace peut leur apporter. Un conseil national de l'espace nous aidera à adopter l'approche holistique dont nous avons besoin pour être un acteur important sur la scène internationale, pour toutes les raisons déjà évoquées quant à l'importance de l'espace. Nous pensons que cela a beaucoup de sens.
Lorsqu'il s'agit de collaborer avec les États-Unis, ceux‑ci souhaitent que les pays, en particulier les pays alliés, intensifient leurs efforts et, faute d'une meilleure façon de décrire les choses, se reprennent en main. Ils ont créé le National Space Council pour coordonner leurs efforts, et du point de vue de la collaboration, je pense que ce serait très bien accueilli si nous faisions de même.
J'aimerais commencer par vous, monsieur Greenley, en décortiquant un peu votre témoignage lors de votre premier tour et vos réponses à certaines des questions de Mme Gallant. Vous avez fait peu de cas de la menace d'une explosion nucléaire dans l'espace, pensant, je suppose, qu'un tel événement perturbe toutes les parties et qu'il n'est pas possible de cibler uniquement un adversaire.
Vous avez qualifié cela de fanfaronnades de certaines personnes, et nous parlons des fanfaronnades de Poutine. Nous avons fait fi de ses fanfaronnades à nos risques et périls. Il a fait ses preuves: il est à l'aise face à une « guerre d'usure », où il sacrifie son propre équipement et la vie de ses citoyens.
Quelle serait une réponse prudente en matière de défense? Je pense que nous devons faire mieux que simplement espérer qu'un tel événement n'ait pas lieu.
:
Ce sont certainement des politiques qui pourraient garantir que nous disposons de la main-d'œuvre solide dont nous avons besoin.
Cependant, il y a deux choses.
D'abord, nous devons nous assurer d'avoir choisi ce secteur en tant que secteur prioritaire pour nous. Une immense croissance est prévue pour les prochaines décennies dans l'espace, mais si, encore une fois, nous ne prenons pas les choses en main et que nous ne veillons à être prêts à saisir ces occasions, nous n'aurons peut-être pas à nous soucier autant de la main-d'œuvre.
Le Conseil national de l'espace pourrait nous aider en ce qui concerne le premier point évoqué.
Ensuite, nous devons veiller à investir de manière cohérente dans l'espace. Comme vous pouvez l'imaginer, dans le passé, il y a eu des hauts et des bas lorsqu'il s'agissait de grands projets et d'investissements dans l'espace. Je n'insisterai pas sur ce point. C'est assez évident. Il est difficile de garder une main-d'œuvre recrutée, de la maintenir en poste et de faire en sorte qu'elle soit aussi productive que possible quand on connaît ce genre de hauts et de bas qui touchent nos grandes entreprises du secteur spatial, mais aussi les PME de l'écosystème.
:
Je pense que les stations spatiales commerciales seront très internationales. De nombreux pays voudront y avoir accès. Elles seront comme de grands parcs industriels commerciaux et collaboratifs.
Si nous nous tournons vers la Lune, 36 pays participent actuellement au programme Artemis. Six pays ont collaboré à la Station spatiale internationale. Dans le cadre des accords Artemis, nous avons maintenant 36 pays qui ont signé avec les États-Unis pour collaborer sur la Lune.
Le niveau actuel de collaboration géopolitique concernant le prochain problème le plus difficile... Auparavant, le problème difficile était d'avoir une station spatiale. Maintenant, le problème le plus difficile sera de vivre et de travailler sur la Lune.
Le niveau de participation mondiale actuel — 36 pays qui travaillent ensemble — est énorme. Nous avons également un autre groupe...
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Il s'agit d'un modèle international régulier où les pays, en particulier pour les questions de défense et de sécurité, tireront parti de leur base industrielle nationale d'un point de vue de la souveraineté et de la sécurité. Par conséquent, ils ne se préoccupent pas d'assurer la concurrence internationale et de veiller à ce que d'autres pays puissent venir faire concurrence. Il est très naturel de pouvoir dire que l'on veut travailler avec des entreprises se trouvant au Canada, par exemple, pour pouvoir aborder en priorité les questions de défense et de sécurité.
Par exemple, si le Canada obtenait des communications, il n'utiliserait pas Starlink ou OneWeb, dont le siège social se trouve aux États-Unis ou en Europe. Il utiliserait Télésat lorsqu'il serait en service parce qu'il a son siège social au Canada, et il serait utilisé à des fins militaires. Il est naturel que les pays fonctionnent de cette façon.
Le Canada semble souvent être d'avis que, en matière d'approvisionnement de défense, il est important d'avoir une concurrence mondiale ouverte et équitable, ce qui permet aux entreprises canadiennes et aux entreprises internationales de jouir de la même équité en ce qui concerne les questions de défense et de sécurité. Le Canada semble être unique à cet égard. D'autres pays ne se préoccupent même pas de cela. C'est ce que je voulais dire lorsque j'ai dit que le Canada négocie avec lui-même.
:
Je ne vais pas répéter tout ce que nous avons dit aujourd'hui, car je pense qu'une grande partie de la conversation au sujet du développement de la base industrielle en fera partie.
Pour nous, ce que nous aimerions vraiment voir, c'est que le Canada possède la même part du secteur spatial mondial que ce qu'il possède dans l'ensemble de l'économie mondiale. À l'heure actuelle, nous ne faisons pas le poids. Dans l'économie mondiale, nous avons un pourcentage plus élevé que dans le secteur spatial mondial.
Un rapport très intéressant publié récemment par Deloitte montre que, si l'on examine la croissance exponentielle prévue pour le secteur spatial d'aujourd'hui à 2040, si nous pouvons obtenir une part de l'économie mondiale liée au secteur spatial égale à celle que nous possédons actuellement dans l'économie globale d'ici 2040, nous aurons un secteur spatial de 40 milliards de dollars, ce qui serait extraordinaire.
Il s'agit simplement d'obtenir la part qui nous revient. Ce n'est pas trop difficile.
Malheureusement, nous devons mettre fin à l'heure que nous devions consacrer à nos témoins. J'aurais préféré une atmosphère plus détendue, où je ne serai pas contraint de suivre le chronomètre de si près, mais c'est ainsi.
Chers collègues, je dirais que toutes les conversations que nous avons eues à ce sujet ont été fascinantes et que nous pourrions envisager d'étendre cette étude.
Sur ce, je tiens à remercier chacun d'entre vous de votre présence et de votre patience. Vous avez contribué de façon importante à notre étude.
Chers collègues, je vais demander aux témoins de partir afin que les nouveaux témoins puissent les remplacer.
Nous allons suspendre pendant une ou deux minutes le temps que ce soit fait.
Je vous remercie de m'avoir invité à témoigner ici. Merci, monsieur le président, et merci aux membres du Comité permanent de la défense nationale.
Je m'appelle Stephen Matier. Je suis fondateur, président et directeur général de Maritime Launch, dont le siège social se trouve à Halifax, en Nouvelle-Écosse.
C'est un honneur pour moi d'être ici aujourd'hui pour témoigner devant le Comité permanent de la défense nationale de la Chambre des communes au sujet de l'état actuel des capacités et des programmes de défense spatiale au Canada, ainsi qu'au sujet des répercussions des percées relatives à l'espace sur la souveraineté et la sécurité nationale du Canada. Dans le cadre de cette discussion, je vais axer ma perspective sur le besoin crucial du Canada d'avoir un accès garanti à l'espace, en développant ses propres capacités de lancement intérieures. Je vous expliquerai aussi pourquoi cela est important pour la défense nationale du Canada.
Si vous me le permettez, j'aimerais prendre un instant ou deux pour vous donner un aperçu de ma carrière et des raisons pour lesquelles je suis ici.
J'ai 35 ans d'expérience dans l'industrie des lancements spatiaux. J'ai consacré ma carrière à faire avancer l'exploration spatiale et à assurer la sécurité des missions. J'ai eu le privilège de diriger des équipes au centre d'essai de la NASA, à White Sands, où j'ai travaillé sur le programme de la navette spatiale. J'ai reçu le prestigieux prix Silver Snoopy décerné par les astronautes, ainsi que le prix Space Flight Awareness, pour mon engagement continu envers la sécurité lors des vols spatiaux habités. Après mon passage à la NASA, j'ai commencé à travailler comme consultant, tout particulièrement sur le développement des ports spatiaux aux États-Unis et à l'étranger. J'ai appuyé la réglementation, le développement et l'exploitation de nombreux sites, y compris ceux de Spaceport America, Space Florida, et j'en passe.
Vu mon expérience, une entreprise de lancement bien connue m'a chargé d'explorer de possibles sites pour l'emplacement de ports spatiaux en Amérique du Nord, où sont fabriqués la majorité des satellites du monde. Après de longues recherches et analyses, il est devenu évident que la Nouvelle-Écosse, près de la localité de Canso plus précisément, offrait des avantages inégalés pour le premier port spatial commercial du Canada: Spaceport Nova Scotia.
Notre position géographique en Nouvelle-Écosse nous permet d'offrir à nos clients un site de lancement optimal pour placer leurs satellites en orbite, dans l'orbite désirée, en les lançant vers le sud, vers l'est ou vers le sud-est, au‑dessus de l'océan Atlantique. Cet éventail de trajectoires est très attirant pour ces clients, étant donné qu'on peut difficilement les reproduire ailleurs en Amérique du Nord. Spaceport Nova Scotia peut placer les satellites exactement là où leurs exploitants veulent qu'ils soient, pour les connexions mondiales à large bande, l'imagerie terrestre rapprochée, les services de sécurité, etc.
Nous prévoyons que la construction à elle seule contribuera 171 millions de dollars au PIB du Canada et stimulera l'emploi en créant en moyenne 1 600 emplois à temps plein annuellement dans tout le Canada, dont 748 en Nouvelle-Écosse. Après la mise en œuvre complète des activités, cela devrait ajouter environ 300 millions de dollars au PIB du Canada annuellement, augmenter les recettes du gouvernement de plus de 100 millions de dollars et créer près de 1 000 emplois à temps plein dans tout le Canada.
Le développement de la capacité de lancement canadienne est une occasion économique que nous ne pouvons pas nous permettre de rater. Il y a cependant un autre facteur clé qui en accroît davantage l'importance, et c'est la raison pour laquelle je suis ici aujourd'hui. Il s'agit de l'importance de la capacité de lancement intérieure pour la stratégie de défense nationale du Canada.
Le Canada dépend de l'efficacité de ses propres technologies dans l'espace pour notre quotidien. Nous comptons sur les technologies satellites pour les communications, la surveillance, la reconnaissance, la navigation, l'agriculture, la surveillance des gaz à effet de serre et la surveillance météorologique, etc., mais nous avons toujours dépendu des autres pays pour les lancements. Compte tenu du monde turbulent dans lequel nous vivons, ainsi que des menaces et des possibilités dans l'espace, il y a un impératif clair en faveur d'une infrastructure de lancement nationale. Si on ajoute à cela la croissance rapide du secteur spatial commercial, et la saturation des capacités de lancement existantes dans d'autres pays, surtout les États-Unis, le besoin d'avoir notre propre capacité de lancement est devenu un aspect crucial de notre infrastructure de transport. Si les sites de lancement que nous avons utilisés à l'étranger au fil des décennies sont surchargés ou alors inutilisables pendant de longues périodes, nous n'aurions plus aucun moyen de faire usage de nos technologies. Nos partenaires internationaux se tournent également vers nous et s'attendent à ce que nous soyons là pour eux. Notre situation en Amérique du Nord est unique.
Le lancement spatial en orbite est la pièce manquante.
En janvier 2023, Maritime Launch a eu le très grand plaisir d'assister à l'annonce du gouvernement du Canada concernant l'autorisation des lancements commerciaux à l'Agence spatiale canadienne. Par cette annonce, le gouvernement s'est engagé à moderniser la réglementation canadienne en matière de lancement.
Nous avons aussi appris récemment que le gouvernement du Canada est sur le point de conclure les négociations sur un accord de garanties technologiques avec les États-Unis. Il s'agit d'un accord crucial pour l'avancement de la capacité de lancement du Canada, puisque son approbation nous permettra d'accéder aux technologies de lancement éprouvées des Américains et, plus important encore, de lancer des satellites américains depuis le sol canadien.
Non seulement cela apporte des investissements étrangers directs dans les Maritimes, cela nous donne aussi les commandes pour soutenir les intérêts conjoints de l'accès sécurisé à l'espace, pour notre défense commune de l'Amérique du Nord. Les possibilités économiques sont la première grande raison; la sécurité nationale est la deuxième, et le renforcement de notre alliance est la troisième.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité permanent de la défense nationale, bonjour. J'ai l'honneur et le plaisir de témoigner devant vous aujourd'hui pour soutenir votre travail sur l'état des capacités de défense spatiale du Canada.
Je suis ici en tant que fondateur et PDG de NorthStar Ciel et Terre. Je suis né à Montréal et j'y ai grandi. Je suis un ingénieur aérospatial dont la carrière dans le domaine spatial a commencé ici, à Ottawa, à la fin des années 1980. Je travaillais alors sur la mission RADARSAT pour CAL Corporation, qui s'est transformée en MDA Space, à Montréal, et Honeywell, à Ottawa. Depuis, ma carrière m'a amené à parcourir le monde entier à de nombreuses reprises pour concrétiser des occasions commerciales innovantes et pour mettre au point des technologies et des produits nouveaux et novateurs.
NorthStar, dont le siège social se trouve à Montréal, est une société sous contrôle canadien qui a servi de levier à plus de 140 millions de dollars, à majorité en provenance de Telesystem Space, une alliance entre Telesystem à Montréal et Rogers à Toronto. NorthStar a des intérêts commerciaux importants aux États‑Unis, en Europe et au Japon, et elle en comptera bientôt en Nouvelle‑Zélande, mais elle continue d'incarner les valeurs canadiennes.
[Traduction]
D'après les estimations, l'économie spatiale mondiale valait 550 milliards de dollars en 2023. Selon la fondation américaine Space Foundation, cette économie atteindra près de 2 billions de dollars américains d'ici 2035, dont 80 % constituera une activité commerciale. Pour cette raison, j'encourage le gouvernement canadien à relever le défi mentionné plus tôt par un autre témoin, M. Gallant, et soulevé dans le rapport de Deloitte, en maintenant à 2 % son rôle économique dans l'économie mondiale, et plus précisément dans l'économie spatiale en pleine expansion, pour atteindre 40 milliards de dollars d'ici 2040: c'est‑à‑dire 40 d'ici 40.
Cet objectif est non seulement réalisable, mais aussi absolument nécessaire pour que le Canada puisse bénéficier des avantages sécuritaires et économiques attendus de l'économie spatiale mondiale et qu'il puisse y jouer un rôle. Les grandes tendances positives, créées dans l'espace et grâce à l'espace, sont de plus en plus menacées, à la fois par les débris spatiaux naturels et artificiels et par les agissements de plus en plus flagrants dans l'espace.
[Français]
La mission de NorthStar est fondée sur la réponse à la question suivante: comment surveiller efficacement, de manière précise et en temps utile les 300 billions de kilomètres cubes qui correspondent à l'espace proche de la Terre?
Pour y parvenir, l'équipe polyvalente de NorthStar crée des produits qui vont bien au-delà de la collecte de données. NorthStar s'appuie sur les développements mondiaux en matière de fusion de données, d'intelligence artificielle et de technologies avancées de modélisation et simulation pour transformer les données collectées en informations exploitables en temps réel.
[Traduction]
Présentement, la surveillance spatiale se fait surtout grâce à des systèmes gouvernementaux et commerciaux terrestres, lesquels sont intrinsèquement limités par les conditions atmosphériques et la géographie. Le 31 janvier dernier, NorthStar a lancé la toute première constellation de satellites de connaissance de la situation spatiale, visant à surveiller activement à partir de l'espace toutes les orbites terrestres basses. NorthStar, qui prévoit avoir 12 de ces satellites d'ici la fin de 2025, a des années d'avance sur tous les autres systèmes concurrents au monde. Dans ce contexte, NorthStar agit activement en tant que sentinelle et système d'alerte préventive pour les forces armées et pour la sécurité civile, offrant à tous les exploitants des informations à jour fiables et exactes avec lesquelles ils peuvent évaluer les risques afin de protéger ou déplacer leurs précieux actifs de manière sécuritaire.
Récemment, NorthStar a été l'une des deux seules entreprises, parmi un bassin de près de 60 candidats américains, à recevoir un contrat de la Defense Advanced Research Projects Agency — la DARPA ou l'Agence nationale pour les projets de recherche avancée des États-Unis — pour son tout premier programme de surveillance spatiale. NorthStar mène de nombreuses autres initiatives commerciales aux États-Unis, en Europe et au Japon.
Le gouvernement du pays doit envoyer un signal fort aux entreprises commerciales quant à l'utilité de sa capacité. Les réussites récentes de NorthStar constituent une excellente occasion pour le gouvernement du Canada de tirer parti des capitaux privés et mettent en relief les aspects uniques des entreprises commerciales, que le gouvernement doit suivre, pour profiter au maximum des capacités commerciales novatrices dans l'espace.
[Français]
En conclusion, je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de témoigner devant votre comité aujourd'hui. NorthStar accueille favorablement tous les efforts visant à améliorer l'avenir spatial du Canada, y compris les intérêts du Canada en matière de défense, à la fois sur le territoire national et dans le cadre de partenariats à l'étranger.
Je vous invite à me poser vos questions, le moment venu.
Je vous remercie de votre attention.
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L'état de notre préparation dépend de l'ampleur de notre surveillance des activités spatiales. Mon expérience et mes connaissances dans ce domaine viennent davantage de mes interactions avec les États-Unis.
Si vous me le permettez, je dirais que nous n'avons pas de système à larges champs de vision.
Pour vous donner un peu de détails techniques, je décris NorthStar comme étant un système de large champ de vision. Nous pouvons voir toutes les orbites terrestres: des orbites terrestres basses aux orbites terrestres moyennes, où se trouvent les satellites du système mondial de localisation, en passant par les orbites géostationnaires et cislunaires, et tout cela, simultanément. Cette capacité n'existe pas. Dans les faits, nous ne sommes pas du tout préparés à surveiller l'ensemble des activités spatiales de nos alliés, en général.
NorthStar entretient des liens avec le ministère de la Défense nationale ici au Canada. Nous sommes impatients d'élargir cette relation, maintenant que nos satellites ont été lancés et que nos services sont offerts.
Je ne pense pas que c'est un secret. Cela fait des dizaines d'années que l'OCDE rédige des rapports selon lesquels le Canada est extrêmement efficace en recherche et développement, mais que, après, il regarde ces innovations aller ailleurs. NorthStar est sur le bord de ce précipice, comme bon nombre d'autres entités commerciales au Canada.
On a posé une question au dernier groupe de témoins à propos de la façon de retenir les talents: il faut s'assurer qu'il y a une entreprise ici pour eux. Les gens restent pour des motifs économiques. Cela peut paraître compliqué, mais c'est très simple. Quand il y a de bons emplois et qu'il y a de bonnes missions, nous n'avons aucune difficulté à attirer des talents chez NorthStar. Malheureusement, la plupart vont au Luxembourg, où se trouve notre siège social en Europe, et aussi aux États-Unis. C'est un peu plus difficile d'attirer des gens au Canada, parce qu'il n'y a pas la même ouverture commerciale dans ce contexte.
C'est une critique constructive que je donne, en passant.
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Ce n'est pas un secret non plus que le Canada est de loin — et j'insiste sur « de loin » — le pays qui contribue le moins au secteur spatial de toutes les nations du G7. Cela a d'énormes répercussions sur quiconque veut démarrer une entreprise ici, attirer des talents ici ou construire des technologies innovantes ici. Je pense qu'il faut rectifier le tir sur le plan politique et aussi sur le plan stratégique.
La bonne nouvelle, c'est qu'il y a une voix dans le désert, la mienne. Depuis quelques années que je hurle, j'ai réussi à convaincre Espace Canada — une organisation où je siège au conseil d'administration — de solliciter le gouvernement canadien afin qu'il mette sur pied un conseil national sur l'espace.
Le président du conseil d'administration de l'entité américaine de NorthStar est Kevin O'Connell, l'ancien directeur de l'Office of Space Commerce — le bureau du commerce spatial —, dans l'administration précédente. Il a aidé à établir ou à rétablir le National Space Council — le conseil spatial national —, et il est venu au Canada plusieurs fois à notre demande pour témoigner devant plusieurs personnes à propos de l'importance d'avoir un conseil national sur l'espace.
Il est aussi très important que ce conseil soit mis en place correctement. Puisque j'en ai l'occasion, je veux insister sur le fait qu'il ne peut pas être dirigé par un ministère précis. Il doit être administré par tout le gouvernement, et il doit relever du bureau du premier ministre. Les choses fonctionnent ainsi aux États-Unis, et elles doivent fonctionner de la même manière ici. Je suis très heureux que nous ayons un conseil national sur l'espace, mais, s'il relève d'un ministère, il échappe à la responsabilité pangouvernementale qui est nécessaire.
Nous n'avons pas de temps à perdre à répéter différentes choses en cherchant ce que l'on peut améliorer. L'espace évolue trop rapidement. Il y a des actions qui sont trop menaçantes; tout le monde le sent. Je le sens dans les questions que posent les gens. Vous connaissez très bien les défis que nous devons relever, alors je dirais que nous avons besoin d'un conseil national sur l'espace, qui a la reconnaissance nationale du bureau du premier ministre.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur Bain, je vais poursuivre sur la même lancée pour mes questions.
Sans le mentionner directement, vous avez dit en quelque sorte que vous n'étiez pas prophète en votre pays. Vous avez des contrats partout aux États‑Unis, en Europe et au Japon.
Y a-t-il un facteur principal qui explique que le Canada n'ait pas encore signé de contrat avec votre organisation? Est-ce plutôt attribuable à un ensemble de facteurs, comme le fait que le Canada a un lien faible avec sa base industrielle, qu'il investit peu et qu'il a tendance à investir ailleurs, par exemple dans des produits déjà offerts sur le marché? S'agit-il d'un ensemble de facteurs ou bien d'un seul facteur en particulier, qui n'a pas encore été nommé?
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Il y a une expression militaire qui dit qu'avec un manque de stratégie, tout est une bonne idée. Il y a un manque de stratégie au Canada. Je travaille avec l'Agence spatiale canadienne depuis plus de 30 ans, et la dernière fois qu'il y a eu une politique spatiale à long terme, c'était il y a 25 ans.
La frustration existe des deux côtés. Le gouvernement est aussi frustré que les entreprises privées de voir qu'il n'y a pas de politique établissant ses priorités et les endroits où il faudrait faire des investissements. On travaille plutôt sur une base ad hoc. Il y a trop de flou entourant les décisions à prendre. Ce n'est pas complètement flou, mais ce n'est pas figé. Ce n'est pas quelque chose qu'on peut suivre comme il faut, d'une manière stratégique. Il faut régler ça.
Encore une fois, la manière de régler ce problème serait d'établir un conseil national de l'espace, d'élaborer une stratégie et de donner les outils nécessaires.
Si la priorité que le gouvernement aura établie commercialement ne correspond pas à ce que NorthStar vend ou vendra, nous prendrons alors nos décisions de façon stratégique et conséquente. Or, quand ce n'est pas clair, ce n'est pas clair.
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Cela dépend de deux grands facteurs. Premièrement, l'emplacement a une grande importance. Il y a celui proche de la Floride, où les lancements en orbite suivent une trajectoire particulière, selon vos besoins, et il y a aussi celui de Vandenberg, par exemple, sur la côte Ouest. C'est très difficile de trouver ce genre d'emplacement, ce qui veut dire que l'emplacement a vraiment beaucoup d'importance pour les satellites et l'endroit où ils doivent être mis en orbite pour être utiles.
Deuxièmement, bien entendu, tous les autres à l'échelle internationale, surtout aux États-Unis, sont des rampes gouvernementales. Les rampes gouvernementales ont la priorité. Personne d'autre n'y aura accès. En ce qui concerne SpaceX et les autres, la majeure partie de leurs activités consiste à lancer les missions de gens d'autres gouvernements et, du coup, dans leur cas, lancer leurs propres satellites en même temps.
Donc, l'espace est le goulot d'étranglement. Quand vous construisez des satellites au sol, il n'y a qu'une seule façon de les mettre en orbite, et c'est de les lancer. En Floride, il y a deux ou trois lancements par semaine, et ils sont incapables de tenir la cadence. Il y a toutes ces nouvelles entreprises de lancement qui émergent et de nouveaux satellites qui sont mis en ligne, alors comment peut‑on tous les placer là‑haut pour fournir les services? C'est justement là qu'il y a une occasion à saisir, je crois.
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Nous avons du retard à rattraper sur les autres pays du Groupe des cinq, c'est certain. Nous avons commencé plus tôt, mais le Royaume-Uni nous a devancés. Il a un accord de garanties technologiques. Il a un cadre réglementaire. Il investit dans l'infrastructure du développement spatial, même s'il est du mauvais côté de l'océan pour lancer un satellite.
Nous avons vraiment un avantage énorme, vu où nous nous trouvons, et parce que le moment convient à ce que l'industrie a en place actuellement.
Transports Canada travaille sur un modèle qui reprend la réglementation américaine, la partie 450, et c'est génial, c'est le monde d'où je viens, et la partie 420 pour les régimes d'octroi de permis. C'est quelque chose qui me convient, et je pense que je peux les aider à faire cela.
Selon l'accord avec le , nous allons utiliser la réglementation existante sur l'aviation canadienne au cas par cas pour faire des lancements, le temps de perfectionner le reste du cadre réglementaire au fil des ans.
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Laissez-moi revenir un peu sur les détails.
La question concernait une explosion nucléaire dans l'espace et la façon dont nous pouvions la détecter, et j'ai répondu que nous le ferions de la même façon que nous l'aurions fait durant l'exercice de SACT, auquel nous avons participé en 2021 quand les Russes ont fait leur test antisatellite, mais ils ont utilisé des armes conventionnelles sur leur propre satellite. Ils ont détruit leur propre satellite.
Plusieurs pays en ont fait autant. NorthStar et bien d'autres entreprises dans le monde ont signé des traités antisatellite.
L'expérience que nous avons acquise vient du test qu'ils ont fait avec une de leurs propres roquettes russes, une arme conventionnelle, pour détruire leur propre satellite russe.
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Si vous utilisez une arme nucléaire, les dégâts seront beaucoup plus étendus.
Tout d'abord, comme partout ailleurs, une explosion nucléaire dans l'espace est absolument inacceptable, à tous les niveaux. Il en va de même pour les tests antisatellite.
Je suis environnementaliste. Je ne veux d'aucun explosif dans l'espace, parce que les débris y restent pendant des dizaines d'années. Cela monte et cela se répand, parce que vous tirez depuis le sol, mais cela a tendance à monter plus haut, et plus cela monte haut, plus cela prend du temps à redescendre, en raison de la gravité.
C'est inacceptable. Il y a diverses orbites dans l'espace qui sont des choix de premier ordre. SpaceX occupe la plus grande partie de ces orbites de premier ordre. Il y a une chaîne qu'on appelle l'orbite Starlink, qui est très peuplée. S'il y avait une réaction en chaîne dans cette orbite, ce serait un désastre pour les communications.
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J'aime votre façon de penser. La réponse, c'est que vous ne pouvez pas bouger assez vite. Les objets dans l'espace se déplacent à 16 kilomètres par seconde. Vous n'avez pas le temps de réagir; vous devez prédire ce qui va se passer.
Durant la partie de ma présentation en français, lorsque j'ai parlé de ce que NorthStar faisait, j'ai dit que nous faisions ce que rien d'autre dans le monde ne peut faire. Nous regardons l'espace, puis nous utilisons l'intelligence artificielle et des algorithmes pour prédire où se trouveront les objets dans 48 heures, 96 heures, ou plus, afin de donner aux gens suffisamment de temps pour sortir de la trajectoire.
Tout le monde devrait avoir cette capacité. J'ai évidemment un parti pris quand je vous dis de vous procurer cette capacité de NorthStar, mais vous ne pouvez pas vous la procurer ailleurs. Le Canada est en fait un chef de file dans cette technologie et en ce qui concerne cette capacité.
C'est le type de système qui doit être adopté. Encore une fois, mes réunions au Pentagone n'étaient pas confidentielles. Je peux avoir autant de discussions que je veux pour expliquer quel est le problème général. J'essaie de surveiller 300 billions de kilomètres cubes d'espace.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
[Traduction]
Merci à vous deux d'être ici.
Lorsque vous pensez aux satellites civils au Canada, selon nos notes, le premier lancement à partir des États-Unis s'est effectué en 1962. En 2013, il y en a eu un autre à partir de l'Inde, si je comprends bien.
Monsieur Matier, j'aimerais vraiment que vous profitiez de l'occasion pour expliquer officiellement pourquoi il est si important que le Canada mette au point ses propres capacités de lancement, et vous pourriez aussi peut-être formuler une recommandation puisque nous étudions le dossier. Je vais ensuite m'adresser à M. Bain.
Monsieur Bain, je ne veux pas revenir en arrière, parce que je pense que vous avez été très clair au sujet de qui vous représentez et de quoi il s'agit, mais j'aimerais vous poser des questions au sujet des débris. Vous avez mentionné beaucoup de chiffres, y compris le fait que 130 millions de morceaux de débris flottent actuellement dans l'espace. Existe‑t‑il une technologie ou quelque chose qui peut enlever ces débris en tant que tels?
Je me rappelle la fois où, il y a des années, j'ai eu le privilège de visiter Télésat. On parlait déjà du cimetière pour ces débris, qui, comme vous l'avez dit, remonte à des années. Comme nous procédons à plus de lancements, nous avons besoin de commercialisation. Je pense que c'est absolument essentiel pour la défense. Ces débris posent aussi un risque de collision.
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Oui. Vous avez raison. Par où commencer? Je sais que 131 millions de morceaux de débris, on dirait que c'est beaucoup, mais ils se retrouvent dans certains secteurs. Ils ne sont pas partout, ils se trouvent dans les secteurs qui sont les plus populaires, comme vous pouvez l'imaginer.
L'honorable député m'a posé une question plus tôt à laquelle je n'ai pas répondu. Il y a des secteurs précis dans l'espace et il y a des orbites précises dans l'espace qui sont bien préférables — les orbites polaires, les orbites synchrones avec le soleil, où RADARSTAT vole, et les orbites terrestres moyennes où volent les satellites GPS. Histoire d'alimenter votre réflexion, la chose la plus difficile avec laquelle composer à partir de la terre, c'est une fusée qui n'a plus de combustible. Une fois qu'elle a amené le satellite en orbite géostationnaire, il reste un morceau d'une grosseur d'un autobus de la ville. Il se déplace à 16 kilomètres par seconde dans une orbite très elliptique. Il se rend au‑delà de l'orbite géostationnaire, revient en orbite terrestre basse et repart. C'est sur le plan équatorial. Il passe à côté des satellites GPS chaque jour, et il n'y a pas de façon de le suivre depuis la terre.
Ces choses se passent sans que beaucoup de personnes ne le sachent. Ces choses se passent, et on doit pouvoir les suivre; c'est pourquoi NorthStar a conçu ce système.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur Bain, je veux poursuivre la discussion sur les débris spatiaux.
Vous avez parlé d'objets aussi gros qu'un autobus qui se déplacent à 16 kilomètres à la seconde. Vous avez également dit que vous étiez capables d'identifier des objets de 1 centimètre, de 10 centimètres ou de 40 centimètres, selon l'orbite.
Je peux imaginer qu'un objet aussi gros qu'un autobus peut faire beaucoup de dommages s'il entre en collision avec un satellite. J'aimerais cependant entendre vos commentaires sur les dommages qui peuvent être causés par les petits débris.
À quoi le Canada s'expose-t-il s'il est incapable d'identifier ces petits débris? Quel risque cela représente-t-il?
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Vous avez très bien réussi, car vos autres commentaires étaient les mêmes.
Hier soir, je suis passé devant l'ambassade de la Russie, sur la rue Charlotte, avec mon fils et je l'ai signalé. Mon fils a demandé: pourquoi ont-ils encore une ambassade ici? J'ai dit, parce que c'est la seule façon de continuer à communiquer avec les gens pour résoudre les problèmes. Il faut garder les lignes de communication ouvertes.
La collaboration internationale est fondamentale, et nous retrouverons un environnement normal et stable dans l'espace, si nous avons foi en l'humanité. Les outils de NorthStar et les activités d'autres personnes dans ce domaine sont essentiels à cet égard. Les activités militaires, tout comme les activités civiles, ont un rôle à jouer dans la garantie d'un environnement sûr.
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Merci, monsieur le président.
J'ai une série de questions pour les deux témoins.
Tout d'abord, en ce qui concerne Maritime Launch, il est dommage que vous n'existiez pas et que vous n'étiez pas opérationnel il y a quelques années, car un concurrent canadien de SpaceX a été perdant, entre autres, parce qu'il voulait procéder à des lancements à partir de sites de lancement canadiens, et il a raté cette occasion. Ce concurrent se serait battu, et peut-être aurions-nous eu quelque chose de différent de Starlink, de tout ce qui est lié à SpaceX, entre autres, si cela s'était produit.
Plus précisément, je voudrais vous entendre au sujet du volet militaire. Je comprends qu'il existe certaines capacités. Vous avez évidemment des liens avec les FAC et le MDN. De quelles capacités précises le Canada dépend‑il ou dépendra‑t‑il s'il dispose de son propre site de lancement national? Pourriez-vous expliquer clairement ce contexte militaire particulier?
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De manière générale, je n'aime pas parler d'économie spatiale ou d'économie, car c'est l'ensemble de l'économie. L'économie dans l'espace, c'est toujours l'économie. Le Canada doit maintenir sa position pour être concurrentiel sur ce marché — voilà un argument. Il s'agit pour les gens de conserver leur emploi. Il s'agit d'éducation, et il s'agit d'un cycle: former des gens et les maintenir en poste, bâtir une solide base économique ici au Canada et la conserver.
Je pense qu'il est assez simple pour les Canadiens de comprendre que nous ne faisons rien. Dans les années 1970, nous avons lancé les satellites GPS, et personne ne savait quoi en faire. Désormais, vous ne pouvez plus rien faire sans eux. C'est ça, l'espace. C'est fondamental dans notre vie. Il n'y a rien que vous puissiez faire aujourd'hui, entre une transaction financière à la banque ou vous faire livrer quelque chose à manger chez vous, qui ne passe par un système qui fait appel à un satellite. Ils sont fondamentaux pour le tissu social, et, fait plus important encore, il n'y a pas de rétrocompatibilité: nous ne pouvons pas revenir à l'ancien système de communication, à l'ancien système de navigation, aux téléphones commutés. Ça ne fonctionne pas. Nous dépendons des systèmes de satellites spatiaux, alors veillons à ce qu'ils restent là. La seule façon d'y parvenir est d'être un bon écologiste et de protéger l'environnement.
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Pour vous brosser un tableau, chaque menace recèle une occasion. Vous avez reconnu qu'il existe une menace énorme. Je l'ai entendu dans des témoignages précédents. J'ai écouté les enregistrements vidéos au préalable. Il existe une menace énorme: c'est une occasion, et nous devons la saisir comme une occasion.
Henry David Thoreau a déclaré que le monde n'est qu'une toile laissée à notre imagination; nous devons donc faire travailler notre imagination et avancer sans restreindre notre réflexion: « la façon dont nous le faisions est la façon dont nous devons le faire maintenant ». Inspirez-vous de Steve Jobs. Pourquoi procédons-nous de cette façon? Nous l'avons toujours fait de cette façon. Il faut que ça cesse. Nous devons créer de nouvelles façons de faire, de nouvelles politiques, et nous devons adopter... Nous devons privilégier l'apprentissage plutôt que l'étude. Si j'avais eu un dollar chaque fois que quelqu'un me disait que je devais ralentir et être plus patient... Je n'aurais pas 140 millions de dollars parce que j'ai quand même recueilli des fonds.
Voici la réponse: si le Canada veut devenir un chef de file dans le domaine spatial, il doit persévérer dans son initiative. Approchez-vous, écoutez et agissez en dehors de votre zone de confort habituelle ou de ce que disait la politique. C'est pourquoi j'ai demandé et insisté... et c'est ainsi que mes efforts se sont concrétisés sous forme d'un conseil de l'espace, avec Espace Canada à son bord. Nous devons nous doter d'un conseil national de l'espace. Nous devons avoir une politique, agir rapidement et nous fixer des objectifs clairs. Nous devons préserver notre planète — parce que ce que nous faisons dans cette vie a des répercussions dans l'éternité — pour les générations futures afin qu'elles puissent avoir accès à ce à quoi j'ai eu accès en regardant Neil Armstrong descendre le long de l'échelle. Elles n'ont pas cela, et elles en ont besoin: nous avons la responsabilité de rendre l'espace plus sûr.