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CIMM Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

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38e LÉGISLATURE, 1re SESSION

Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration


TÉMOIGNAGES

TABLE DES MATIÈRES

Le jeudi 14 octobre 2004




¿ 0905
V         Le greffier du comité
V         M. Lui Temelkovski (Oak Ridges—Markham, Lib.)
V         Le greffier
V         Le greffier
V         M. Rahim Jaffer (Edmonton—Strathcona, PCC)
V         Le greffier
V         Le greffier
V         M. Roger Clavet (Louis-Hébert, BQ)
V         Le greffier
V         Le greffier
V         Le président (L'hon. Andrew Telegdi (Kitchener—Waterloo))

¿ 0910
V         M. Rahim Jaffer
V         Le président
V         M. Lui Temelkovski

¿ 0915
V         Le président
V         M. Lui Temelkovski
V         Le président
V         M. Lui Temelkovski
V         Le président
V         L'hon. Hedy Fry (Vancouver-Centre, Lib.)

¿ 0920
V         Le président
V         M. Bill Siksay (Burnaby—Douglas, NPD)
V         Le président
V         M. Roger Clavet

¿ 0925
V         Mme Meili Faille (Vaudreuil-Soulanges, BQ)

¿ 0930
V         Le président
V         M. Inky Mark (Dauphin—Swan River—Marquette, PCC)
V         Le président
V         Mme Helena Guergis (Simcoe—Grey, PCC)
V         Le président
V         M. Rahim Jaffer

¿ 0935
V         Le président
V         Mme Nina Grewal (Fleetwood—Port Kells, PCC)
V         Le président

¿ 0940

¿ 0945
V         M. Bill Siksay
V         Le greffier
V         Le président










CANADA

Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration


NUMÉRO 001 
l
1re SESSION 
l
38e LÉGISLATURE 

TÉMOIGNAGES

Le jeudi 14 octobre 2004

[Enregistrement électronique]

*   *   *

¿  +(0905)  

[Traduction]

+

    Le greffier du comité: Je vous souhaite la bienvenue à la séance du comité. Je constate que nous avons le quorum.

    Conformément au paragraphe 106(1) du Règlement, le premier point à l'ordre du jour est l'élection d'un président. Je suis prêt à recevoir les motions à cet effet.

    Monsieur Temelkovski.

+-

    M. Lui Temelkovski (Oak Ridges—Markham, Lib.): C'est avec plaisir que je propose la candidature d'Andrew Telegdi au poste de président.

+-

    Le greffier: Y a-t-il d'autres propositions?

    Je déclare que la période de mise en candidature est terminée.

    M. Temelkovski a proposé que M. Andrew Telegdi soit élu président du comité. Plaît-il aux membres du comité d'adopter la motion?

    (La motion est adoptée.)

+-

    Le greffier: Je déclare que la motion adoptée et que M. Telegdi dûment élu président du comité.

    Si vous voulez poursuivre, le prochain point à l'ordre du jour est l'élection des deux vice-présidents. Un vice-président appartient à l'opposition officielle, et le deuxième représente un autre parti officiel.

    Vous pouvez proposer des candidats au poste de vice-président de l'opposition officielle.

+-

    M. Rahim Jaffer (Edmonton—Strathcona, PCC): Je souhaiterais proposer la candidature d'Inky Mark à l'un des deux postes de vice-président.

+-

    Le greffier: Y a-t-il d'autres propositions?

    M. Jaffer a proposé que M. Inky Mark soit élu vice-président de l'opposition. Plaît-il aux membres du comité d'adopter la motion?

    (La motion est adoptée.)

+-

    Le greffier: Monsieur Mark, vous êtes maintenant le vice-président de l'opposition officielle.

    Nous passerons maintenant à l'élection du vice-président représentant un autre parti officiel. Je suis prêt à accueillir les candidatures.

[Français]

+-

    M. Roger Clavet (Louis-Hébert, BQ): J'aimerais suggérer Meili Faille pour le poste de deuxième vice-président.

[Traduction]

+-

    Le greffier: Y a-t-il d'autres propositions?

    M. Clavet propose que Meili Faille soit élue vice-présidente. Plaît-il aux membres du comité d'adopter la motion?

    (La motion est adoptée.)

+-

    Le greffier: J'invite maintenant M. Telegdi à occuper le fauteuil.

+-

    Le président (L'hon. Andrew Telegdi (Kitchener—Waterloo)): Nous ne pourrons peut-être pas traiter toutes les affaires courantes aujourd'hui. Ce sera à vous de trancher. Tout d'abord, je souhaiterais formuler quelques observations. Notre comité m'a passablement tenu à coeur au cours des années, et j'aimerais simplement aborder la nature de sa composition.

    La Chambre des communes compte 39 députés qui ne sont pas nés au Canada. Ils viennent de 23 pays différents. Au sein de notre comité, la moitié des membres ne sont pas nés au Canada. À ma connaissance, deux d'entre eux ont été des réfugiés : Rahim Jaffer en est un, et je suis l'autre.

    Il y a un autre aspect intéressant : notre comité compte un membre qui est le premier député d'origine syrienne. De plus, Lui est originaire de la Macédoine. Notre avons également le premier député d'origine polonaise, le premier député d'origine japonaise et, naturellement, le premier couple à être élu à la Chambre des communes, soit M. et Mme Grewal.

    Je pense que la composition du comité est vraiment extraordinaire. Elle illustre parfaitement les intérêts du comité. Étant donné la nouvelle donne, nous devrons collaborer comme jamais auparavant. C'est un avantage, parce que je pense que nous en arriverons à présenter de meilleures mesures législatives. Nous avons des représentants des deux peuples fondateurs—français et anglais—et des représentants des autres peuples qui sont arrivés également au pays. La composition de notre comité est vraiment remarquable. Elle dénote que bon nombre d'entre nous se souviennent de leur expérience avec le système d'immigration ou savent ce que c'est qu'un pays d'adoption. Pour d'autres, ce sont leurs parents qui ont vécu cela.

    Il est intéressant de noter qu'auparavant on avait l'habitude de changer les noms comme Bill Siksay, un nom de consonance hongroise. Je pense que les agents d'immigration trouvaient que le nouveau nom était plus facile à prononcer. C'est arrivé fréquemment, mais ce n'était plus le cas lorsque j'ai immigré ici.

    Naturellement, Inky peut nous parler également de l'immigration et de ce qu'ont enduré les Canadiens d'origine chinoise.

    Je me réjouis donc que nous puissions avoir aujourd'hui au Canada un comité qui soit ainsi composé.

    Je m'en remets à vous pour l'examen des motions de régie interne sur le comité de direction.

    Le greffier m'a demandé si nous voulons aborder le tout aujourd'hui ou au cours de la prochaine séance, alors que vous pourrez disposer de la documentation sur les questions que nous examinerons. C'est à vous de décider. Si vous le voulez, nous pouvons vous envoyer les renseignements avant la prochaine séance afin que vous soyez au courant. Vous pourriez ainsi en discuter entre vous avant la prochaine séance.

¿  +-(0910)  

+-

    M. Rahim Jaffer: Je serais d'accord pour que nous procédions ainsi. Notre comité comprend beaucoup de nouveaux membres, qui auraient ainsi l'occasion de se familiariser avec nos affaires courantes. Nous pourrions par la suite aborder nos travaux lors de la prochaine séance.

+-

    Le président: Très bien.

    Ainsi, nous n'avons pas le temps d'aborder l'horaire des séances. Nous devrons nous en tenir au statu quo jusqu'à ce que les whips nous donnent des précisions. Pour l'instant, les séances se tiendront le lundi et le mercredi à 15 h 30. Ce sont les créneaux prévus. Il faut espérer que des modifications seront apportées, mais nous verrons ce qu'il adviendra.

+-

    M. Lui Temelkovski: Nous pourrions peut-être tous nous présenter à tour de rôle.

¿  +-(0915)  

+-

    Le président: Ce serait une excellente idée. À vous l'honneur, Lui.

+-

    M. Lui Temelkovski: Très bien. Il ne faut jamais proposer ce que nous ne sommes pas en mesure de faire, n'est-ce pas?

    Je suis né en Macédoine. Lorsque je suis arrivé ici, j'avais 13 ans et ne parlais pas anglais. Les choses vous apparaissent bizarres lorsque vous vous retrouvez à 13 ans dans un nouveau pays où personne ne parle votre langue.

    J'ai fréquenté les établissements scolaires—l'école secondaire de premier cycle, celle de deuxième cycle, le collège et l'université. Par la suite, j'ai travaillé avec Freedom 55 Financial pendant 20 ans. J'ai alors décidé de me lancer en politique pour la première fois. Une nouvelle circonscription avait été créée là où je demeurais. J'ai décidé de poser ma candidature pour plusieurs raisons, notamment pour relever un défi personnel. Après 20 ans dans le même domaine, vous en venez presque à faire les choses machinalement, ou vous ne faites rien tout en étant tout de même rémunéré. Je cherchais depuis toujours un défi à relever, et il s'en présentait un qui me convenait parfaitement, d'après moi.

    Je voulais également donner à mes enfants et aux générations suivantes un modèle au sein de la collectivité, afin qu'on puisse dire que Lui est arrivé au Canada à 13 ans sans parler un mot d'anglais, et le voilà député fédéral. Si Lui peut y arriver, pourquoi ne pourrions-nous pas l'imiter?

    Je suis marié et j'ai quatre enfants. Lorsque je leur ai annoncé mes intentions, ils m'ont rétorqué : « Le vieux, tu es cinglé. » Ils ne pouvaient pas s'imaginer comment une personne qui ne parlait pas anglais il y a quelques années veuille se lancer dans une telle aventure. Je souhaitais leur transmettre l'idée que, si vous voulez accomplir quelque chose, notre pays offre encore une occasion formidable à ceux qui veulent déployer les efforts voulus.

    Voilà.

+-

    Le président: Lui, pourriez-vous nous indiquer comment prononcer votre nom?

+-

    M. Lui Temelkovski: Oh, on prononce « Louis Temel-kovfki  ». Mon prénom est Lubomir, mais je l'ai raccourci en faveur de Lui. Personne ne pouvait prononcer le J, qui ressemble beaucoup au Z.

    Ma femme est d'origine italienne. Lorsqu'elle est arrivée au Canada, elle n'avait que huit mois. Nous nous sommes connus il y a de nombreuses années. Je me suis mis à l'italien et je le parle assez couramment. Elle a étudié le macédonien à l'Université de Toronto. Son macédonien est meilleur que mon italien.

    Au collège, j'ai étudié le français pour atteindre le niveau intermédiaire en conversation. Malheureusement, j'ai depuis étudié l'italien et j'ai ainsi un peu perdu mon français. Je déploierai les efforts nécessaires pour pouvoir m'exprimer couramment en français d'ici deux ou trois ans.

+-

    Le président: Merci.

    Hedy Fry.

+-

    L'hon. Hedy Fry (Vancouver-Centre, Lib.): Je suis députée fédérale depuis 1993. À mon arrivée au Canada en 1970, il y avait une pénurie de médecins. Rien n'a donc changé à cet égard. J'ai étudié la médecine à Dublin en Irlande, mais je suis née à Trinité-et-Tobago dans les Antilles. J'ai émigré ici où j'ai exercé la médecine pendant 23 ans. Je me suis intéressée de près à la chose politique en médecine. Je me suis portée candidate en 1993 et j'ai vaincu Kim Campbell, qui était alors première ministre. Je suis députée depuis ce temps. Pendant à peu près sept ans, j'ai été ministre d'État responsable du Multiculturalisme et de la Situation de la femme. Par conséquent, toutes les questions que nous aborderons en matière de citoyenneté et d'immigration me tiennent beaucoup à coeur, qu'il s'agisse d'intégration, d'ethnisme, de racisme, de langue, de culture et de tout ce qui intéresse vraiment les Canadiens, lorsqu'ils arrivent ici, c'est-à-dire s'intégrer à la société.

    Actuellement, je travaille au dossier des titres de compétence acquis à l'étranger, ce qui ne relève pas uniquement de l'immigration... Beaucoup de Canadiens de souche ont étudié dans un autre pays lorsque les universités ont commencé à fermer dans les années 80 et ne peuvent pas encore travailler au Canada. Il y a également tous les Canadiens qui ont immigré ici il y a huit ans et qui ne sont plus des immigrants parce qu'ils sont devenus des citoyens canadiens. Je crois fermement que le jour où vous devenez un citoyen canadien, vous n'êtes plus un immigrant. Vous êtes un citoyen canadien de la première génération. Je pense donc que les immigrants sont ceux qui sont arrivés et qui n'ont pas encore obtenu la citoyenneté canadienne, parce que nous devons commencer à avoir un sentiment d'appartenance le jour où nous devenons citoyens canadiens.

    En ce qui me concerne, ces questions sont très importantes, et je suis impatiente de travailler de concert avec vous. La présente législature sera très intéressante, mais j'ai le sentiment, en regardant les personnes en face de moi... Je connais très bien Bill et, naturellement, Rahim et Nina Grewal qui, eux aussi, ne sont pas nés ici, ainsi qu'Inky. Je ne connais pas les trois nouveaux membres, mais je sais que ces questions les passionnent tous. Je pense que nous, les parlementaires, devons réussir, dans toute la mesure du possible, à faire abstraction de nos convictions politiques pour veiller aux intérêts des Canadiens. Ceux d'entre nous qui ont déjà siégé au comité savent de quoi il en retourne. Selon moi, nous avons vraiment l'occasion de collaborer pour dégager un large consensus afin de faire progresser les choses.

    Je suis impatiente de m'atteler à cette tâche de concert avec vous.

¿  +-(0920)  

+-

    Le président: Bill.

+-

    M. Bill Siksay (Burnaby—Douglas, NPD): Je vous remercie, Andrew. Vous me permettrez de vous féliciter pour votre élection à la présidence et de féliciter M. Mark et Mme Meili pour leur élection à la vice-présidence.

    J'ai été adjoint de circonscription de Svend Robinson pendant 18 ans. J'ai acquis mon expérience en matière d'immigration et de citoyenneté en abordant avec les gens les questions liées au traitement ou au refus de leur demande ou tout autre problème important qu'ils rencontrent à cet égard. C'est donc à eux que je songerai au cours de nos travaux au sein du comité.

    J'ai demandé d'être affecté à ce comité. Cela ne m'a pas été imposé. Je suis donc très enchanté de faire partie du comité.

    Ma circonscription compte 44 p. 100 d'immigrants. C'est donc dire que beaucoup de gens de Burnaby—Douglas savent directement ce qu'a été et ce qu'est encore l'immigration. Par conséquent, je sais que le travail de notre comité leur tient beaucoup à coeur.

    Hedy a souligné que nous nous connaissons. J'ai fait campagne contre elle en 1997 et je suis un peu soulagé d'avoir pu être élu à la Chambre des communes alors qu'elle en fait partie également, une réalité qui est plus agréable qu'elle ne l'aurait pu l'être en d'autres circonstances.

    Je souhaiterais seulement ajouter une autre observation. Je sais que des progrès énormes ont été accomplis au fil des ans,au chapitre de l'immigration des homosexuels au Canada. Dans ma jeunesse, j'ai entretenu une relation avec un Américain. Nous étions jeunes et nous n'avons pas pu trouver une solution qui nous aurait permis de poursuivre notre relation homosexuelle étant donné la frontière entre nos deux pays respectifs. C'était il y a 25 ou 30 ans. C'était un problème grave pour nous. Nous avons mis fin à notre relation à cause de cette difficulté bien particulière. Nous ignorions comment le résoudre.

    Je sais par conséquent que les problèmes en matière de politique d'immigration exercent une influence réelle et directe sur la vie et les engagements des gens ainsi que sur leur espoir de bonheur. C'est une autre raison pour laquelle le travail de notre comité me tient à coeur.

+-

    Le président: Monsieur Clavet.

[Français]

+-

    M. Roger Clavet: Je dirais que la raison première de mon engagement politique est l'immigration. Quand j'ai décidé de me lancer en politique, j'étais journaliste depuis 25 ans. Je vivais jusqu'à tout récemment au Manitoba. La structure d'accueil des immigrants francophones posait problème, et je ne voulais pas être complice. Je ne voulais pas tout simplement regarder la parade; je voulais en faire partie. Mon engagement politique est donc l'immigration, et c'est d'autant plus vrai que, pour moi, les immigrants sont l'avenir du Québec, et aussi l'avenir du Canada. D'une manière ou d'une autre, les immigrants sont notre avenir.

    On ne fait plus de bébés. La dénatalité est très prononcée. On meurt plus qu'on ne naît en ce moment, et c'est très préoccupant. Ce n'est donc pas par défaut mais par amour que je vois l'immigration comme la solution de l'avenir.

    Il y a même un poète québécois, Gilles Vigneault, qui disait, il y a peut-être 30 ou 40 ans, dans une chanson dont le titre, Mon pays, porte un peu à confusion au Québec et au Canada:

    

De mon grand pays solitaire
Je crie avant que de me taire
À tous les hommes de la terre
Ma maison c'est votre maison
Entre mes quatre murs de glace
Je mets mon temps et mon espace
À préparer le feu, la place
Pour les humains de l'horizon
Et les humains sont de ma race

    C'est cet engagement politique qui m'a incité à venir travailler au Comité de la citoyenneté et de l'immigration. C'est par conviction que je suis ici, et je suis sûr que c'est aussi le cas de la plupart de mes collègues.

    J'apprécie cette chance exceptionnelle qui m'est donnée de faire avancer des causes et je dirais que ce comité a acquis, au fil des années, une très solide réputation à la Chambre des communes. J'espère que nous allons travailler collégialement, par-delà les lignes de parti.

    Merci.

¿  +-(0925)  

+-

    Mme Meili Faille (Vaudreuil-Soulanges, BQ): Je m'appelle Meili Faille et je suis députée du Bloc québécois. J'ai été élue tout récemment. C'est ma première expérience comme députée. Dans le passé, j'ai travaillé comme fonctionnaire et également comme adjointe dans un cabinet de ministre ici, à Ottawa. La routine du Parlement ne me fait pas peur. La transition se fait très bien, en douceur.

    Je suis une Québécoise d'origine chinoise, en fait d'origine taïwanaise. J'ai 32 ans--je suis très jeune--et ma langue maternelle est le mandarin. Je parle aussi le français et ensuite l'anglais. Lorsque j'ai commencé l'école, je maîtrisais très peu le français et l'anglais. J'étais à la maison, sur la ferme. J'ai fait mon apprentissage en région. J'espère donc pouvoir contribuer à la façon dont les immigrants sont reçus en région et peut-être trouver des solutions à cet égard en travaillant au comité.

    Notre famille a été des premières vagues de Chinois qui sont arrivés au Canada, particulièrement au Québec. Ces Chinois étaient prêts à relever le défi de la langue, à apprendre le français comme première langue d'accueil. Il y a 30 ans, notre famille a mis sur pied la première association chinoise visant à protéger la culture et à la promouvoir auprès des générations suivantes, à encourager ces générations à garder leurs racines et à faciliter l'intégration des immigrants dans la société québécoise.

    Ma famille est impliquée en politique depuis les années où mon grand-père militait comme politicien au Bloc populaire canadien. Ma famille s'est toujours beaucoup intéressée aux droits de la personne. D'ailleurs, au niveau de la mondialisation, les associations dans lesquelles j'ai milité au cours des dernières années s'attachaient beaucoup à l'aspect des droits de la personne.

    Sur le plan professionnel, j'ai travaillé presque trois ans au ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration, où j'ai rédigé les protocoles d'entente en vue de la mise en place du ministère. Il s'agissait de toutes les négociations par rapport aux frontières, au solliciteur général et aux questions de sécurité. Donc, toutes les questions touchant la citoyenneté, le revenu et les affaires étrangères me sont familières. J'ai également collaboré à l'élaboration des lois de constitution du ministère. Je connais donc un peu les procédures. Je pense que nous pourrons jeter un éclairage sur cela lorsque des changements seront proposés ici, au comité.

    Je partage les sentiments de mon collègue à propos de l'attachement et de l'inspiration. J'ai côtoyé Félix Leclerc dès mon jeune âge et je connais bien ses paroles. Pour ce qui est de l'accueil et de l'acceptation, le désir du Québec de s'ouvrir à l'ensemble des citoyens est concret, et j'en suis probablement la preuve. Je suis l'une des premières personnes de la société chinoise à avoir réussi à monter jusqu'au rang de député.

    Merci.

¿  +-(0930)  

[Traduction]

+-

    Le président: Merci.

    Inky.

+-

    M. Inky Mark (Dauphin—Swan River—Marquette, PCC): Merci, monsieur le président. Je vous félicite d'avoir été élu à la présidence.

    Comme bon nombre d'entre vous, je ne suis pas né au Canada. J'y suis arrivé en 1955 à l'âge de six ans. Je ne parlais pas un mot d'anglais, mais les enfants s'adaptent très rapidement. Le dernier endroit où je m'attendais à me retrouver, c'était bien Ottawa, mais la vie est ainsi faite.

    Hedy a souligné un aspect intéressant, soit que les immigrants ont vraiment besoin d'être considérés comme des citoyens. En raison de la nature de notre politique d'immigration, je suis un Canadien de la troisième génération. C'est ainsi que je me qualifie. Encore une fois, c'est en raison de l'histoire de nos lois sur l'immigration. Mes enfants sont en fait de la première génération de Canadiens, parce que mon grand-père est arrivé au Canada pour travailler à la construction du chemin de fer.

    J'ai probablement été associé à notre comité depuis trop longtemps. Andrew et moi en sommes membres depuis longtemps, depuis quatre ans, et nous avons été témoins de beaucoup de choses. Je pense que la composition de notre comité est très intéressante. Nous partageons sans aucun doute des intérêts et nous sommes impatients d'accomplir ce qu'il faut faire pour notre pays, en transcendant l'esprit de parti.

+-

    Le président: Merci.

    Helena.

+-

    Mme Helena Guergis (Simcoe—Grey, PCC): Je m'appelle Helena Guergis. Mon nom n'est pas facile à prononcer, et je ne m'en offusque pas.

    J'ai grandi dans une famille politiquement active. Depuis 1969, l'année où je suis née, il y a un membre de ma famille qui est élu au palier municipal. Aujourd'hui, un de mes cousins est maire dans ma circonscription et un autre est adjoint au maire.

    En 1992, j'ai exprimé très clairement mon intention de me présenter aux élections de 1994. À l'approche de cet événement, comme j'ai des origines assyriennes et suédoises du côté de mon père, et nous venons de découvrir des origines juives du côté de ma mère, on m'a fait comprendre que mon cousin allait se présenter, que j'allais me marier et que j'avais d'autres responsabilités qui m'attendaient. Je l'ai accepté pendant un certain temps, jusqu'à la semaine suivante lorsque mon cousin m'a dit que je devrais ouvrir un salon de bronzage. Eh bien, j'ai démarré ma propre entreprise, que j'ai gardée pendant six ans et demi. Ce n'était pas un salon de bronzage, mais bien une boutique d'accessoires pour la chambre à coucher, la salle de bain et la cuisine. J'avais travaillé pour l'entreprise de mon père, un magasin de meubles, pendant de nombreuses années auparavant.

    Durant cette période, j'avais décidé d'acquérir une certaine expérience politique en travaillant pour un député provincial. J'ai donc fait du travail de circonscription pendant cinq ans avant de fermer boutique et de déménager à Toronto pour travailler pour la ministre provinciale de l'Éducation, qui est devenu par la suite ministre des Finances, Janet Ecker. J'ai travaillé pour elle pendant trois ans et demi. Elle est un mentor pour moi, et j'ai appris beaucoup d'elle.

    Me voici donc aujourd'hui. Lorsque nous avons perdu les élections provinciales, je suis retournée à la maison. J'aime dire que j'ai éclipsé mes cousins et qu'ils viennent me voir maintenant pour me demander conseil.

    Des voix : Oh, oh!

    Mme Helena Guergis : J'aime beaucoup ce que je fais jusqu'à présent. Je suis une recrue. Ce n'est pas la première fois que je brigue les suffrages; je l'ai fait à l'échelle provinciale.

    J'ai hâte de travailler avec vous tous. Je ne m'attendais pas à siéger à ce comité, mais je peux quand même comprendre pourquoi je me retrouve ici. J'ai hâte que nous travaillions ensemble et que nous jetions nos armes pour servir les intérêts de tous les Canadiens.

+-

    Le président: Merci.

    Rahim.

+-

    M. Rahim Jaffer: Je tiens, moi aussi, à vous féliciter, monsieur le président, et à féliciter nos vice-présidents. Ce sera passionnant de travailler avec vous tous.

    C'est une bonne idée de pouvoir connaître certains de nos collègues. C'est curieux; comme les vétérans le savent, on travaille ici pendant un certain nombre d'années, et parfois on sait très peu de choses sur ses collègues, que ce soit d'un côté ou de l'autre de la Chambre. C'est bien de prendre un moment pour connaître un peu les antécédents des gens.

    Lorsque ma famille est arrivée au Canada, je ne parlais ni anglais ni français, puisque je n'avais que neuf mois à cette époque, et j'étais donc en processus d'apprentissage. Nous étions des réfugiés, comme vous l'avez mentionné, monsieur le président. C'était en 1972, lorsque nous avons été expulsés de l'Ouganda. Vous vous souvenez peut-être d'Idi Amin, qui est arrivé au pouvoir et a expulsé tout le monde du pays.

    J'ai été très chanceux de venir au Canada, de grandir ici et de m'intégrer assez rapidement. Pour mes parents, c'est une grande source de fierté—comme ce doit être le cas pour un grand nombre d'entre vous—de voir leur fils être élu au Parlement 25 ans plus tard. Je crois que c'était une satisfaction, surtout pour mon père, de pouvoir dire « Nous voici, voici notre pays, voici notre chez-nous ». Ce fut une belle expérience pour eux comme pour moi.

    J'en suis maintenant à mon troisième mandat, et Lui m'a demandé si je suis arrivé ici dans mes langes. J'étais très jeune lorsque j'ai été élu la première fois. J'avais 25 ans.

    L'expérience a été passionnante jusqu'à présent, et j'ai travaillé à un grand nombre de dossiers. Je n'avais pas prévu de faire partie de ce comité, mais je suis emballé d'être ici parce que je m'intéresse à de nombreux aspects de l'immigration, dont plusieurs ont été mentionnés. J'ai hâte de travailler avec vous tous et d'apprendre à vous connaître tous davantage. La présente législature sera passionnante, j'en suis certain.

    Merci.

¿  +-(0935)  

+-

    Le président: Merci.

    Nina.

+-

    Mme Nina Grewal (Fleetwood—Port Kells, PCC): Merci, monsieur le président. J'aimerais vous féliciter également, de même que les vice-présidents.

    Je m'appelle Nina Grewal et je suis née au Japon. Mon père était un homme d'affaires. Il a vécu à Hong Kong, puis est allé au Japon et ensuite dans l'ouest de l'Afrique, dans un pays appelé le Libéria. Lorsqu'il était au Libéria, j'étudiais dans un pensionnat en Inde. J'ai obtenu par la suite un diplôme en littérature anglaise et en histoire, et Gurmant et moi nous nous sommes mariés en 1982. Je suis ensuite partie en Afrique, et nous avions notre propre entreprise là-bas. Mes deux fils sont nés au Libéria. Ils ont aujourd'hui 21 et 19 ans.

    En 1990, une guerre civile a éclaté au Libéria, alors nous sommes partis cette année-là. Nous avons tout laissé, tout ce que nous avions. Nous avons vécu au Royaume-Uni pendant un certain temps, puis aux États-Unis, pour émigrer au Canada en 1991. Me voici donc. Gurmant s'est occupé de politique en 1997, ce que j'ai fait moi aussi, et je suis ici pour faire de notre pays un endroit meilleur et pour faire avancer les choses.

    Merci.

+-

    Le président: C'est fantastique.

    Je crois que la suggestion de Lui était brillante. Nous aurons le procès-verbal de notre réunion, alors Diane... nous devrons lui demander une mise à jour, mais elle pourra lire ce que nous avons dit. C'est pareil pour Colleen et M. Anderson.

    Lorsque je suis arrivé ici, je n'étais plus vraiment dans mes langes. C'était à cause de la révolution hongroise en 1956, que nous allons commémorer... Mon Dieu, nous approchons du demi-siècle; le 24 octobre, nous allons commémorer le 48e anniversaire de cet événement. Bien sûr, le fait de devoir fuir et de traverser des champs de mines m'a beaucoup marqué et m'a amené à m'intéresser notamment aux droits de la personne et aux libertés civiles.

    Je me rappelle d'être arrivé avec mes parents à l'aéroport. C'était une journée ensoleillée, en juin 1957, lorsque nous sommes arrivés à l'aéroport de Vancouver, et nous sommes descendus à la zone d'attente pour les nouveaux arrivants, sur le bord de l'eau. Je me souviens que ma mère et mon père avaient de l'appréhension et se demandaient s'ils avaient fait le bon choix. Si je devais regretter quelque chose, ce serait probablement de ne pas leur avoir dit assez qu'ils avaient fait le bon choix, un choix très sensé. C'est difficile de se déraciner et de s'établir ailleurs, et c'est beaucoup plus difficile lorsqu'on est plus âgé.

    Nous avons eu de la chance parce qu'une famille canadienne nous a en quelque sorte adoptés pendant environ quatre mois. Nous avons vécu avec cette famille à North Vancouver et juste avant de nous rendre à cet endroit, nous avons lu la section des réfugiés hongrois du Vancouver Sun; on pouvait lire qu'un couguar avait été aperçu sur le chemin Lynn Valley. Nous nous demandions si nous avions fui les Soviétiques pour devenir de la nourriture pour chats ici.

    Des voix : Oh, oh!

    Le président:Évidemment, nous vivions aux abords d'une forêt, et c'était toujours avec une vive inquiétude que je marchais dans les alentours à la recherche de couguars.

    À l'école, nous n'avions aucune aide pour apprendre l'anglais comme langue seconde. On s'adaptait en apprenant. Mon père parlait déjà cinq langues, alors c'était très facile pour lui d'en apprendre une sixième. Pour ceux d'entre vous qui ne parlent pas le hongrois, je peux vous dire que c'est la langue la plus rationnelle au monde. Les mots s'écrivent comme ils se prononcent, et vous pouvez miser sur cela. Évidemment, quand on m'a dit comment épeler « canoe » en anglais, j'ai tenté obstinément de montrer au professeur qu'il y avait une erreur. Quoi qu'il en soit, j'ai appris en cours de route.

    Je me suis occupé de multiculturalisme et des droits de la personne, notamment en tentant d'apporter un certain réconfort aux gens de cultures variées, en particulier durant la Tempête du désert, en réunissant des groupes arabes et des groupes juifs parce qu'il y avait beaucoup de tension. Pareilles activités sont très importantes dans l'établissement des comités de relations raciales des maires, ce qui est très important puisque nous, au Canada, nous reflétons leur rôle, et il n'y a pas meilleur exemple que notre comité.

    J'ai une expérience concrète du problème auquel Hedy s'intéresse, c'est-à-dire le gaspillage de cerveaux. Mon père avait un diplôme en architecture et un diplôme d'études supérieures en planification. Comme je l'ai dit, notre première escale a été Vancouver. Après cinq ans, mon père ne parvenait pas à obtenir un emploi dans sa profession en Colombie-Britannique. On l'a envoyé à un salon professionnel. Il a travaillé pour Pan-Abode. Vous savez sans doute où ça se trouve, Bill; c'est en aval du fleuve Fraser. Il travaillait donc pour Pan-Abode, et on l'a envoyé en voyage d'affaires à Montréal pour vendre les produits, puisqu'il pouvait parler français. À son retour, il a pu se permettre d'arrêter à Toronto. Il a présenté une demande d'emploi à l'hôtel de ville et il a été engagé en moins d'une semaine, ce qui en dit beaucoup sur la différence entre Vancouver et Toronto.

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    Le gaspillage de cerveaux est un grave problème. Selon l'information que nous a transmise le Conference Board of Canada, nous perdons de quatre à six milliards de dollars par année. Voilà un dossier sur lequel notre comité voudra se pencher et dans lequel il pourrait agir.

    En 1998, je n'avais pas demandé à faire partie du Comité de la citoyenneté et de l'immigration, mais le premier ministre m'a demandé d'être le secrétaire parlementaire du ministre. Nous traitions de la Loi sur la citoyenneté, et j'étais très impressionné d'être secrétaire parlementaire, en me disant que j'avais été en première ligne et que je pourrais maintenant m'occuper de politique. J'ai remis ma démission à titre de secrétaire parlementaire lorsqu'il a été question de définir ce qu'est un Canadien et de faire en sorte que la Loi sur l'immigration soit conforme à la Charte des droits. Puis mon caucus m'a éloigné du comité—ou devrais-je dire, le whip du parti, et non le caucus—mais j'avais l'habitude de venir quand même.

    Lorsque nous parcourions le Canada, mes frais d'hébergement m'étaient remboursés si nous étions seulement deux libéraux. Si nous étions trois libéraux, ces dépenses n'étaient pas remboursées, parce que c'était la règle. C'était absurde.

    Je suis heureux qu'on ait entrepris la réforme démocratique, qui permet au comité d'élire son président au lieu d'avoir un président nommé, parce que je crois qu'on a ainsi plus de latitude. Notre nouveau premier ministre a ouvert la porte et j'ai pu revenir et faire partie de notre comité à titre de député libéral officiel, et l'épopée se termine ici.

    Je suis vraiment emballé, et je crois que nous pouvons apporter une grande sagesse au processus, parce que nous avons de nombreux problèmes. Pour les députés des régions qui accueillent des immigrants, il s'agit de 80 p. 100 de leur charge de travail, et probablement la partie la plus frustrante de leur travail.

    J'ai très hâte de travailler avec le comité et de travailler d'une manière qui ne soit pas partisane. Je pourrais dire que j'ai donné ma démission en tant que secrétaire parlementaire et que j'ai voté contre le gouvernement. Je me suis senti plus à l'aise dans l'opposition que dans mon propre parti, ce qui a certainement changé ma façon de voir les choses. Je me rappelle lorsque, durant les débats de 2000 sur la Loi sur la citoyenneté, Rahim et Inky... C'était très difficile pour moi de briser les rangs du parti, mais j'ai appris une leçon très importante : une bonne idée est une bonne idée, peu importe d'où elle vient.

    J'espère donc qu'ensemble nous pourrons contribuer au mieux-être de notre pays, et je vous remercie tous beaucoup.

    Allez-y, Bill.

¿  -(0945)  

+-

    M. Bill Siksay: Une seule question, monsieur le président, au sujet de l'horaire des réunions. J'ai cru comprendre que nous faisions partie du groupe deux et que nous devions nous réunir les mardis et jeudis matins, de 9 à 11 heures, et non les lundis et mercredis. Je me demandais si vous pouviez clarifier ce point pour moi.

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    Le greffier: Eh bien, nous n'avons rien reçu d'officiel de la part des whips; nous n'avons pas reçu de lettre au sujet du nouveau système de créneau. On nous a dit qu'il n'y avait pas de changement; ce sera donc les lundis et mercredis, mais ce que vous dites sera probablement vrai lorsque nous aurons la liste officielle.

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    Le président: J'espère bien, Bill, que ce sera les mardis et jeudis. Nous transmettrons l'information dès qu'elle nous sera communiquée et nous convoquerons une réunion en conséquence. Pour l'instant, la prochaine réunion est prévue pour mercredi prochain, à 15 h 30, à moins de changement.

    Merci beaucoup.

    Nous demanderons aux personnes absentes aujourd'hui de nous parler de leurs origines à la prochaine réunion.

    Merci.