Merci beaucoup, monsieur le président.
Félicitations, madame la ministre, je vous remercie beaucoup de votre présence ce soir. Cela nous fait plaisir de vous questionner sur les priorités du budget.
Vous avez fait un exposé très optimiste, ce qui me rend perplexe puisque cela semble déconnecté de la réalité de nombreux Canadiens.
Les familles canadiennes sont aux prises avec des niveaux d'endettement records. Ce sont les pires de notre histoire et les pires parmi tous les pays industrialisés. La moitié des familles canadiennes sont à 200 $ de l'insolvabilité à la fin de chaque mois. Au pays, nous faisons face à une crise du logement abordable. Les files s'allongent aux banques d'alimentation. C'est la réalité que beaucoup d'entre nous observent. Les gens ne disent pas que le montant de 1,73 $ par semaine aura un grand effet sur ces différentes crises. C'est le montant, selon le directeur parlementaire du budget, que donnera cette année la petite réduction d'impôt. Ce que les familles disent, c'est que des investissements massifs dans le logement abordable sont nécessaires, et c'est également ce que nous ont dit les témoins qui ont comparu depuis lundi, et ce qui est mentionné dans les mémoires que nous avons reçus. Des investissements considérables s'imposent.
Les gens, y compris nos témoins, ont parlé de toute la question de l'assurance-médicaments. En venant ici ce soir, madame la ministre, vous avez sûrement croisé Jim. Jim mendie tous les jours sur le pont entre le Château Laurier et l'édifice de l'Est. Il mendie à défaut de pouvoir payer pour ses médicaments puisqu'il est prestataire de l'aide sociale. Il a besoin de 500 $ par mois pour se procurer les médicaments qui le tiennent en vie.
C'est la situation de certains de mes concitoyens, y compris la famille d'un bon ami à moi, Cole. Le père doit débourser 1 000 $ par mois pour acheter ses médicaments pour le cœur, et la famille doit maintenant choisir entre sa maison ou les médicaments. Nous avons besoin d'un régime public universel d'assurance-médicaments.
Nous avons aussi entendu le nombre de Canadiens — quatre millions et demi — qui n'ont pas accès à des soins dentaires de base, ce qui a des répercussions sur notre système de santé et sur leur qualité de vie. Le NPD a proposé au ministre des Finances et au gouvernement de limiter la réduction d'impôt à ceux qui gagnent moins de 90 000 $ pour que nous ayons les moyens d'offrir des soins dentaires de base à tous les Canadiens.
Ce sont les besoins dont nous entendons parler, et vous avez mentionné dans vos observations que la garde d'enfants coûte à la famille moyenne 2 000 $ par mois, mais le gouvernement trouve de l'argent. Dans des paradis fiscaux à l'étranger, il y a 25 milliards de dollars de recettes fiscales non perçues au pays. Le gouvernement n'a pas fait grand-chose pour régler ce problème. En 24 heures, le gouvernement a trouvé 4,5 milliards de dollars pour l'oléoduc Trans Mountain, qui est déficitaire et qu'il a payé 1 milliard de dollars de plus que sa valeur marchande. On investit beaucoup d'argent, je pense, au mauvais endroit. De nombreuses personnes ont soulevé des préoccupations concernant les coûts de construction pour Trans Mountain, qui pourraient atteindre 15 milliards de dollars.
Voici mes questions. Compte tenu de l'ampleur de la crise de l'abordabilité à laquelle de nombreuses familles canadiennes font face, le gouvernement cherche-t-il sérieusement, au moyen du budget, à mettre en place un régime universel d'assurance-médicaments qui aiderait des millions de Canadiens? Le gouvernement examine-t-il le projet de régime de soins dentaires de base que le NPD a déposé et qui aiderait quatre millions et demi de Canadiens? Le gouvernement va-t-il — et en tant que sous-ministre des Finances, vous seriez amené à participer directement, et votre lettre de mandat mentionne ce...