Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui pour saluer et remercier une personne qui est une chef, une députée, une mentor et une amie remarquable. La députée de Sturgeon River—Parkland a dirigé sans relâche notre parti ainsi que la loyale opposition de Sa Majesté au cours des 18 derniers mois.
Elle l'a fait avec dévouement, passion, énergie et professionnalisme.
Pendant tout ce temps, elle nous a impressionnés par son intelligence vive, son sens de l'humour aigu et sa gentillesse authentique.
Lorsque la députée de Sturgeon River—Parkland a assumé le rôle de chef du Parti conservateur, elle l'a fait à titre intérimaire, mais elle n'a jamais agi comme si elle le faisait uniquement pour la forme. Dès le début, elle a donné le maximum d'elle-même dans ce rôle et, ce faisant, elle a dirigé et unifié un caucus et un parti pendant une période qui aurait pu s'avérer très difficile. Grâce à son leadership habile et engagé, notre parti est redevenu fort, efficace et uni.
Vous savez que vous êtes un excellent chef intérimaire lorsque les députés luttent, lors de congrès d'orientation, pour changer les règles afin que vous puissiez vous porter candidat au poste de chef permanent. Cela dit tout.
Sous son leadership, les conservateurs sont devenus forts. Notre parti est solide, nos appels de fonds sont robustes, notre caucus est uni et nous formons une opposition efficace. Nous sommes une force avec laquelle les libéraux doivent composer, et c'est en grande partie grâce au leadership de cette femme.
Ce n’est pas la première fois que notre chef par intérim excelle dans son rôle. Quelque initiative qu’elle ait prise à titre de députée ou de ministre, elle s’est donnée à 110 % et obtenu des résultats impressionnants dont je vais parler à l'instant.
Peu de gens le savent, mais à l’instar de bien d’autres femmes, la députée de Sturgeon River—Parkland, que la plupart d’entre nous appelons Rona, ne s’imaginait pas se porter candidate à une charge publique. En fait, elle n’y avait même jamais songé, ce qui est typique de bien des femmes.
Après avoir hésité pendant longtemps à entrer dans l’arène politique, elle s’est finalement laissée convaincre par Stephen Harper de faire le saut et de se porter candidate à l'investiture du Parti conservateur dans la circonscription d’Edmonton—Spruce Grove. Cette course avait l’unique particularité de comporter neuf candidats, faisant d’elle l’une des plus grandes courses à l'investiture de l’histoire du Parti conservateur du Canada.
Contre toute attente et bien qu’on lui ait dit qu’elle n’avait aucune chance de gagner, elle a persisté et a gagné en 2004 l'investiture contre sept hommes et une femme. C’est notre modèle de femme conservatrice forte, prête à la compétition et qui n’a pas besoin de quotas. Depuis, la députée de Sturgeon River—Parkland a conservé son siège à l’occasion de cinq élections fédérales successives.
Avant d’être élue chef intérimaire du Parti conservateur, la députée a été responsable de divers portefeuilles dans le Cabinet de Stephen Harper, dont l’Environnement, les Affaires intergouvernementales, la Diversification de l’économie de l’Ouest, Travaux publics et services gouvernementaux Canada, la Condition féminine et la Santé. Tout au long de sa carrière de ministre, elle a laissé un legs durable de service public et de résultats. En 2006, elle s’est particulièrement distinguée en devenant la plus jeune femme de l’histoire canadienne à être nommée au Cabinet.
À titre de ministre d’État à la Condition féminine, elle a joué un rôle de premier plan lorsque le gouvernement conservateur, malgré l'opposition de toutes parts, a lutté pour faire en sorte que les femmes des Premières Nations vivant dans des réserves jouissent des mêmes droits de propriété en cas de divorce que les femmes du reste du pays.
En 2011, elle a poursuivi son travail pour les femmes qui ont besoin d'une voix en promouvant auprès des Nations unies une résolution pour la création d'une Journée internationale des filles. Elle a su convaincre 122 des États membres et, grâce à ses efforts, ce jour est maintenant célébré partout dans le monde tous les 11 octobre.
À titre de ministre de la Santé, elle a joué un rôle essentiel dans le cadre de l'effort mondial de lutte contre la maladie à virus Ebola. En cette période très difficile, elle a ouvert la voie afin de veiller non seulement à ce que les Canadiens soient protégés, mais aussi à ce que les pays les plus touchés par l'épidémie reçoivent le soutien nécessaire pour soigner les patients atteints d’Ebola sur le terrain.
En plus de travailler pour veiller à ce que des unités de traitement mobiles soient disponibles dans plusieurs régions touchées, elle a remué ciel et terre pour que le vaccin expérimental canadien contre le virus Ebola puisse subir tous les essais cliniques le plus rapidement possible. Le vaccin canadien s'est avéré sûr et efficace, et il sauvera sans aucun doute de nombreuses vies.
Plus récemment, en tant que membre de l'opposition officielle, la députée de Sturgeon River—Parkland a travaillé sans relâche pour promouvoir les droits des victimes. Que l'on pense à son engagement assidu pour aider les jeunes yézidies à trouver refuge au Canada ou aux diverses mesures législatives défendant les droits des victimes qu'elle a fait avancer, y compris la loi de Wynn, ou, dernièrement, à l'adoption de son projet de loi d'initiative parlementaire communément appelé la Loi juste, notre chef par intérim a toujours eu à coeur d'aider les moins privilégiés. Elle se soucie énormément de la justice et de la clémence, et son travail à cet égard dans tant de dossiers témoigne de son dévouement indéfectible à s'assurer que la justice soit rendue, et ce, de manière empreinte de compassion, particulièrement pour les victimes, qui sont trop souvent oubliées.
Les réalisations politiques de la députée de Sturgeon River—Parkland sont nombreuses et bien connues. Cependant, il y a certaines choses que bien des personnes ne savent pas à son sujet. Par exemple, peu de gens savent que son chef de cabinet Garry Keller et moi nous sommes présentés contre elle lors d'élections. Je m'explique. En 2004, Garry s'est présenté contre elle dans la course à l'investiture dont j'ai parlé, celle où elle a vaincu sept hommes. Garry était l'un de ces hommes. Je me suis portée candidate contre elle pour le poste de chef intérimaire. Il va sans dire que Garry et moi avons tous les deux perdu.
Je ne mentionne pas cela uniquement pour montrer que la députée de Sturgeon River—Parkland est une chef de file qui maîtrise parfaitement l'art de mener une campagne et sait comment inspirer les gens. Il s'agit là de faits bien connus. Je parle de ces choses pour témoigner de la force de caractère hors du commun de cette femme extraordinaire. Le fait qu'elle puisse accorder sa confiance à ses anciens adversaires et en faire de proches conseillers illustre son incroyable capacité de voir ce qu'il y a de meilleur chez les gens et de s'élever au-dessus des joutes oratoires qui caractérisent la politique pour prendre les mesures qui s'imposent et agir dans l'intérêt commun, peu importe la situation.
Je souhaite maintenant énoncer quelques faits intéressants à propos de notre chef intérimaire. Elle parle couramment le portugais. Elle aime faire de la randonnée dans les montagnes, et elle s'adonne très souvent à cette activité avec sa bonne amie Laureen Harper. Par ailleurs, l'an dernier, elle a presque vomi sur Bono, du groupe U2, mais nous en reparlerons une autre fois.
Le dévouement de la chef intérimaire des conservateurs et son amour pour la politique ne sont rien comparativement à l'amour qu'elle porte à sa famille. Je pense que si nous lui demandions pourquoi elle a si bien réussi dans la vie, elle dirait que c'est grâce à l'amour constant, au soutien et à l'influence des personnes qui comptent le plus pour elle.
Lorsqu'elle était enfant, sa famille aimait se réunir autour de la table de cuisine pour parler de l'actualité et de ce qui se passait dans le monde. C'est grâce à ces conversations qu'elle a commencé à comprendre les enjeux déterminants et à s'y intéresser vivement, qu'elle a découvert sa passion pour la résolution des problèmes et qu'elle a pris conscience de son désir de faire ce qui s'impose.
Paradoxalement, la députée de Sturgeon River—Parkland n'aime vraiment pas les joutes partisanes. En fait, je dois avouer qu'à quelques reprises, en se préparant à poser une question percutante au premier ministre à laquelle il n'allait probablement pas répondre, elle se tournait vers l'un d'entre nous et nous disait: « Vite, dis-moi quelque chose d'enrageant pour que j'aie l'air un peu plus en colère. » Je crois que tous les députés ont pu constater que, pour elle, la partisanerie n'est pas un but en soi et qu'elle aimerait mieux employer son énergie à régler les problèmes dans un esprit de collégialité.
L'amour de sa vie, J.P., qui sera bientôt son mari, pourra vous confirmer que sa famille compte plus que tout. Au nom de tous les conservateurs, je tiens à le remercier de l'avoir aussi bien épaulée dans cette extraordinaire, mais sans doute épuisante aventure. Je sais qu'il lui a apporté un soutien inébranlable, en l'encourageant sans cesse et en étant constamment présent, tant dans les beaux moments que dans les périodes difficiles. Nous le remercions tous d'avoir fait des sacrifices pour nous et d'avoir bien voulu partager sa bien-aimée avec la famille conservatrice.
Je sais également qu'elle a bien hâte de passer un peu plus de temps avec J.P. ainsi qu'avec ses beaux-enfants, Makena, Garrison et Shanese, qu'elle adore et dont elle vante constamment les mérites.
À ses chers parents, Jim et Colleen Chapchuk, je dis merci d'avoir élevé une femme aussi remarquable. Vous pouvez en être très fiers.
Pour ce qui est de ses frères, James et Morley, j'ai cru comprendre que vous n'êtes pas toujours d'accord avec elle sur les questions de politique, alors je sais que votre soeur a pu bien s'exercer à défendre sa position avec vous — et sans doute avoir le dernier mot — en faisant valoir les politiques pleines de bon sens des conservateurs. Merci de lui avoir donné la chance de se préparer à devenir une femme capable de défendre ses idées avec vigueur dans une arène politique souvent dominée par les hommes. Je suis sûr que le premier ministre ne leur en est pas aussi reconnaissant, après tout ce qu'elle lui a fait subir au cours des 18 derniers mois, mais nous en sommes tous ravis de ce côté-ci de la Chambre.
Enfin, Rona, ma chère amie, je vous remercie énormément de m'avoir accordé votre confiance en me demandant d'être votre leader à la Chambre. Travailler avec vous a été l'une des meilleures expériences que j'ai vécues depuis que je suis à Ottawa. Je vous remercie d'avoir été pour moi un modèle extraordinaire d'intelligence et de sagesse, mais aussi de bonté, de détermination et de compassion. Votre confiance en vous et votre leadership exceptionnel auront été une véritable source d'inspiration non seulement pour moi, mais aussi pour toute une génération de jeunes femmes qui aspirent à faire leur marque dans le monde.
Au nom du caucus conservateur et de tous les membres du Parti conservateur du Canada, merci. En plus de préserver l'unité du parti pendant cette longue course au leadership, vous avez fait le nécessaire pour qu'il soit plus solide que jamais.
Alors que vous vous apprêtez à passer le flambeau au nouveau ou à la nouvelle chef, qui sera élu dans moins de deux semaines, vous pouvez être immensément fière de vos réalisations, chère amie.
La députée de Sturgeon River—Parkland et chef intérimaire de notre parti nous manquera beaucoup à titre de chef de la loyale opposition de Sa Majesté. Vous serez toujours dans nos coeurs, quelle que soit la voie que vous suivrez.
Nous tenons beaucoup à vous, Rona.