Monsieur le Président, c'est toujours un plaisir de prendre la parole en ce magnifique endroit qu'est la Chambre des communes. Je voudrais d'abord remercier les habitants de Winnipeg-Nord de m'avoir une fois permis de venir représenter cette circonscription qui est, à mon avis, la meilleure et la plus diversifiée du Canada. Il y a probablement 337 autres personnes ici qui seraient prêtes à me contredire à ce sujet, mais c'est un très grand privilège de représenter les gens de Winnipeg-Nord.
Cela dit, je voudrais revenir sur différentes choses que les gens de ma région m'ont dites. Plus tôt, quelqu'un a donné son point de vue sur ce que la population avait à dire. On entend souvent parler de la classe moyenne. Lorsque j'étais dans l'opposition, à l'époque de Stephen Harper, on entendait très rarement parler des Canadiens de la classe moyenne. Il suffit de faire une recherche par mots pour le constater. Il arrivait que l'expression soit utilisée, mais c'était par le Parti libéral, le troisième parti à l'époque, et en particulier par son chef.
La priorité du gouvernement n'a pas vraiment changé. Que ce soit en tant que troisième parti, par le passé, ou après avoir obtenu un second mandat, comme c'est le cas actuellement, nous soulignons l'importance de la classe moyenne canadienne. Nous sommes conscients de l'importance que revêt la classe moyenne, et ceux qui souhaitent en faire partie, pour notre société, pour notre économie et pour le tissu social, bref, ce qu'on appelle aujourd'hui le Canada.
Pour ce qui est des mesures déjà prises, le ministre des Finances a parlé aujourd'hui d'un nouvel allégement fiscal dont la classe moyenne va bénéficier. L'une des toutes premières mesures que nous avons adoptées après les élections de 2015 a été d'accorder un allégement fiscal à la classe moyenne. Le gouvernement a toujours eu à cœur le bien-être de la classe moyenne, et c’est pourquoi, avec l’aide des Canadiens de toutes les régions du pays, les bonnes nouvelles ne cessent de s’accumuler. Je pense notamment à la création de plus d'un million d'emplois au cours des quatre dernières années.
Je suis conscient que certaines parties du pays se portent moins bien que d'autres. Si l'on regarde l'histoire du Canada, on constate que certaines régions ont connu des périodes plus difficiles que d'autres et qu'il est parfois nécessaire pour le gouvernement d'intervenir. C'est le cas notamment des Prairies, en particulier de l'Alberta. Lorsqu'une région souffre plus que d'autres sur le plan économique, le gouvernement fédéral est à l'écoute et il appuie les intérêts régionaux là où il le peut.
J'invite les députés à examiner le pourcentage des fonds alloués par l'entremise du Fonds de diversification de l'économie de l'Ouest ou encore le pourcentage des investissements dans les infrastructures, projetés et concrétisés, qui vise ces régions. Jamais Stephen Harper n'a collaboré avec autant de municipalités que le gouvernement fédéral actuel. C'est parce que nous reconnaissons que les municipalités assurent la prestation de nombreux services, surtout en ce qui a trait aux infrastructures.
Pour aider les Canadiens de la classe moyenne, les libéraux ont réalisé d'énormes progrès au chapitre du commerce international. En plus d'être en pourparlers avec des pays du monde entier, le gouvernement a signé de très importants accords commerciaux. En fait, il en a signé plus que tout autre gouvernement avant lui, celui de Stephen Harper y compris, car il comprend et reconnaît la valeur de ces accords commerciaux.
Peu importe ce que le Parti conservateur tente de dire au sujet du commerce, il ne peut changer ni l'histoire ni les faits. C'est ce que je viens de citer: des faits.
En quatre ans et demi, le gouvernement a accompli de nombreuses choses qui ont eu une incidence profonde et positive dans toutes les régions du pays. En songeant aux années à venir et au mandat qui nous a été confié, je crois, à la lumière des discussions avec les gens de ma circonscription, que les Canadiens souhaitent que nous poursuivions les nombreuses politiques progressistes que nous avons mises en place au cours des quatre dernières années, que nous les défendions et que nous en fassions la promotion. Voilà ce qu'une vaste majorité de nos concitoyens souhaitent m'entendre dire. C'est donc ce à quoi je m'engage et je crois que le gouvernement maintiendra le cap lui aussi.
Je reconnais également que les Canadiens souhaitent que les députés de toutes allégeances, pas uniquement les ministériels, collaborent davantage à la Chambre et qu'ils fassent preuve d'un plus grand sens des responsabilités.
Lorsque j'ai fait du porte-à-porte, ma plus grande déception a été de voir le désengagement à l'égard de la politique. Beaucoup n'ont pas voté parce qu'ils étaient découragés par l'attitude négative d'un trop grand nombre de politiciens. En fait, lorsque la Chambre siège, nous sommes en témoins presque au quotidien.
À l'occasion de mes discours précédents à la Chambre, j'ai souvent parlé des propos diffamatoires, justifiés ou non, proférés par l'opposition officielle à l'endroit du premier ministre et du ministre des Finances, entre autres. Les conservateurs font passer la politique avant les gens. C'est du négativisme, une mentalité de « prince des Ténèbres », ou peu importe comment on appelle cela.
Les Canadiens s'attendent à une meilleure tenue à la Chambre. Je crois que cela devrait commencer ici même, de part et d'autre de l'allée. Il ne faut pas faire de tout une affaire personnelle, comme cela a été le cas ces quatre dernières années. Une telle attitude n'a pas sa place ici. Comme on dit, il faut mettre la politique de côté autant que possible. Les propos diffamatoires n'aident en rien à l'atteinte d'un consensus.
Nous pourrions convenir de nous entendre sur de nombreux sujets. L'intervenante précédente a parlé de l'importance de nos enfants et dit qu'elle allait collaborer avec la ministre de l'Alberta à leur sujet. Le gouvernement a beaucoup fait pour les enfants de ce pays. L'Allocation canadienne pour enfants nous a permis de tirer des centaines de milliers d'enfants canadiens de la pauvreté. Elle a aidé des enfants dans chacune des régions du pays. Plus de neuf millions de dollars sont ainsi versés chaque mois dans Winnipeg-Nord, ce qui a une très grande incidence sur le revenu disponible pour aider nos enfants. Cette allocation contribue à tirer des enfants de la pauvreté.
J'ai de bonnes nouvelles pour les députés d'en face. Le gouvernement libéral va continuer d'aider les enfants de toutes les régions du pays. Comme la députée conservatrice vient de le mentionner, lorsque des mesures positives sont prévues — et il y en a beaucoup —, les députés peuvent appuyer le gouvernement.
Le discours du Trône a fait l'objet de certaines critiques. Je suis un parlementaire depuis 30 ans, et j'ai été dans l'opposition la majeure partie de ce temps. J'espère un jour arriver à égalité à ce chapitre. J'ai passé un peu plus de 20 ans dans l'opposition et cinq ou six au gouvernement. Je suis un optimiste.
Au bout du compte, j'estime que les discours du Trône sont des documents très généraux. Nous trouverons toujours à redire, que ce soit dans le présent discours du Trône, dans ceux sous le gouvernement Harper ou dans la dizaine de discours du Trône que présentent les gouvernements provinciaux et territoriaux. Il est très rare qu'un discours du Trône donne des détails concrets. Il y aura toujours des questions que nous aurions aimé voir abordées dans un discours du Trône.
Je crois toutefois que tous les points importants que nous avons soulignés, comme la classe moyenne du Canada, l'environnement et la réconciliation, devraient obtenir l'appui des deux côtés de la Chambre. Ce n'est pas parce que c'est un discours du Trône du gouvernement qu'il faut voter contre. En fait, je soupçonne que ce discours contient de nombreux éléments que tout le monde appuiera. Je suis d'avis que la vaste majorité des objectifs énoncés dans le discours du Trône devraient être appuyés par les députés des deux côtés de la Chambre.
J'ai entendu des députés d'en face parler des aînés. Dans ce dossier, nous avons accompli de grandes choses au cours des quatre dernières années. Les députés se rappelleront que l'une des toutes premières initiatives que nous avons lancées fut d'annuler la décision des conservateurs d'augmenter l'âge de la retraite pour recevoir les versements de la Sécurité de la vieillesse. Lorsque j'ai été élu pour la première fois, il fallait avoir 65 ans pour y avoir droit. L'ancien gouvernement de Stephen Harper a fait passer l'âge à 67 ans, mais l'une des toutes premières mesures que nous avons prises a été de le ramener à ce qu'il était auparavant.
De plus, nous reconnaissons qu'il y a toujours un certain montant d'argent à mettre dans une enveloppe donnée. Nous souhaitions aider les aînés les plus pauvres, alors nous avons augmenté considérablement le Supplément de revenu garanti, qui a sorti de la pauvreté des milliers d'aînés dans toutes les régions du pays. Dans Winnipeg-Nord seulement, des centaines d'aînés parmi les plus pauvres du Canada ont été sortis de la pauvreté grâce à cette initiative.
Toutefois, ce n'est pas tout. Pour ce qui est d'améliorer les choses pour les personnes âgées, il y a quelques autres mesures, dont une est assez bien soulignée dans le discours du Trône.
Mes collègues néo-démocrates parlent du fait que le Supplément de revenu garanti augmente à 75 ans et demandent pourquoi nous ne l'augmenterions pas à 65 ans. C'est une bonne question. C'est une très bonne question. J'ai soulevé cette question auprès des électeurs de ma circonscription lors de la campagne. Si nous disposons d'une certaine somme pour aider les personnes âgées et que nous essayons de les aider de la meilleure façon possible, nous devons tenir compte du fait qu'il y a une grande différence entre une personne de 65 ans et une personne de 75 ans. J'approche moi-même l'âge de 65 ans. J'ai 57 ans et j'aurai bientôt 58 ans.
Si nous devons choisir entre augmenter davantage la prestation pour les personnes de 75 ans et l'augmenter davantage pour celles de 65 ans, je dirais qu'il est plus profitable pour la société de donner une plus grande augmentation, en pourcentage, aux personnes de 75 ans et plus. Nous pourrons ainsi les aider davantage. Mes collègues savent sans doute qu'un grand nombre de personnes de 65 ans choisissent de continuer à travailler. Rien ne nous oblige à arrêter à cet âge.
En rétrospective, nous avons pris une décision judicieuse en proposant la Direction des aînés. Le gouvernement actuel se soucie véritablement de l'avenir des aînés, c'est pourquoi il a fait une sélection très minutieuse et efficace des aînés qui ont le plus besoin de soutien financier. Voilà ce que nous devons nous efforcer de faire, et nous le faisons très efficacement.
J'invite les députés à réfléchir aux décisions prises. Nous accordons une augmentation substantielle aux personnes de 75 ans et plus ainsi qu'un autre allégement fiscal aux Canadiens de la classe moyenne. Ces mesures qui s'ajoutent aux réductions d'impôt et aux augmentations apportées à l'Allocation canadienne pour enfants et au Supplément de revenu garanti au cours de la législature précédente.
Grâce à tous ces allégements financiers, les Canadiens de partout au pays auront plus d'argent dans leurs poches. Ainsi, le revenu disponible augmentera, ce qui aura un effet positif sur l'économie. En effet, une augmentation du revenu disponible se traduit par une augmentation des sommes dépensées dans les collectivités. C'est l'une des clés du succès du gouvernement libéral: nous investissons dans les gens, et l'économie s'en porte plutôt bien.
J'ai trouvé plutôt décourageant qu'une députée cherche à dire que le gouvernement devrait se sentir coupable à l'idée que des gens se suicident à cause des pertes d'emplois. Quand des centaines de milliers de personnes ont perdu leur emploi dans le secteur manufacturier, particulièrement en Ontario, le Parti libéral s'est soucié de leur situation et a fait preuve de compassion. Nous éprouvons aussi de la compassion pour les gens qui ont perdu leur emploi dans le secteur des ressources naturelles et nous nous soucions de leur situation.
Malheureusement, lorsqu'une personne perd son emploi — peu importe dans quelle région du pays —, elle peut vivre une période très difficile. Ce serait plutôt irresponsable de dire que c'est la faute du gouvernement ou d'une personne en particulier. Allons au fond des choses. Examinons la situation économique et les politiques présentées au cours des quatre dernières années. Si nous écoutons le discours du Trône et les nombreux discours du premier ministre, des ministres et de bon nombre de mes collègues, nous verrons que nous sommes sur la bonne voie.
Voilà pourquoi un de nos thèmes majeurs pendant la campagne électorale était la poursuite des dossiers qui importent pour les Canadiens. Nous savons ce qui importe pour les Canadiens parce que le premier ministre a toujours répété aux députés, surtout aux députés libéraux qu'ici, à Ottawa, nous représentons d'abord et avant tout les électeurs. Nous ne représentons pas Ottawa auprès des résidants de nos circonscriptions. Nous représentons d'abord et avant tout les intérêts de nos concitoyens ici, à Ottawa. Voilà ce qui explique les relations que nous avons établies au sein de notre caucus.
Nous avons un caucus remarquable qui tient à assurer la force et la viabilité à long terme de la classe moyenne canadienne et des personnes qui aspirent à en faire partie. Il comprend l'importance de l'économie et des programmes sociaux, notamment le régime d'assurance-médicaments du Canada.
Avant l'élection de l'actuel premier ministre, j'entendais très rarement le terme « assurance-médicaments ». C'est seulement grâce à lui et au présent gouvernement, ainsi qu'aux députés et à leurs concitoyens, que nous en sommes arrivés à un stade où je suis convaincu que nous instaurerons un régime national d'assurance-médicaments.
J'aimerais que tous les députés, qu'ils soient néo-démocrates, bloquistes, conservateurs, verts ou indépendants, appuient l'idée d'un régime national d'assurance-médicaments. C'est une initiative qui a pris beaucoup de temps à élaborer.
Le gouvernement est prêt à collaborer avec les divers intervenants et écouter ce qu'ils ont à dire. Toutefois, s'il est nécessaire d'agir, c'est ce que nous ferons dans l'intérêt de tous les Canadiens. Le gouvernement comprend que chaque jour est une occasion de travailler fort et d'améliorer la vie de tous les Canadiens, peu importe où ils vivent.