[Witness spoke in Mi'kmaq and provided the following text:]
Pjila’si. We’ltasi pe’jitiy’oq.
[Witness provided the following translation:]
Welcome. Nice for you all to come.
[English]
Welcome. It's so nice to see you all.
My name is Jennifer Jesty, and I am the first indigenous woman to become a member of the Nova Scotia firefighters association, as well as the first indigenous woman to become an advanced care paramedic in the province of Nova Scotia.
Currently, I am the emergency resiliency manager for the Union of Nova Scotia Mi'kmaq.
There are 4,127 people registered to receive alerts across our five Cape Breton indigenous communities, for which I created our very own Unama'ki emergency alert system. We have sent 183 alerts since its inception in September 2020. We have reunited 67 young people with their families because of the alerts. Some 96% of people were reunited with their families within the first hour of sending the alert.
Utilizing the Everbridge platform, our Unama'ki emergency alert system has been wildly successful. Every time we send a noteworthy alert, several more people subscribe.
In August 2022, there was a man who had a French accent and a white beard, and was driving a grey car. This person approached a young, indigenous female store clerk and attempted to lure her into the sex trade. He made promises of riches and asked her to get her friends to come with him as well. She immediately called the police and the man fled.
The chief of the community where this took place immediately called me and asked me to send out the alert. For all we knew, he could have been headed to one of our other communities. Because we own and operate this alert system, we did not need to go through any red tape, we did not need the say-so from authorities and we did not need to wait one more minute. I sent the alert within minutes of this event taking place, and I was able to send it to all five communities at once. The alert was sent to the over 3,000 subscribers we had at that time. Some of them took screen captures of the alert and posted it on their socials, which meant it reached far more than those who were actually registered. After that alert was sent, another 150 people subscribed to our alert system.
Because this system was designed by us, for us, we were able to create our own protocols around when, how and why an alert should or shouldn't be sent. The collaboration between our five community chiefs and me allowed us to use this system in a manner that works best for us. There has not been one single request for an alert that has been denied, and every single alert has been sent out within minutes of receiving the information.
The Everbridge platform gives us the ability to tailor the delivery of the message. Once the message has been typed out, with the press of one button, it will be sent to all forms of communication at once. It will text a cellphone, call a cellphone, send an email and, most importantly, call a land line. There are still several of our elders who have a land line and no other form of communication. In some areas, there is no service or very little cell service, which makes the land line option that much more important.
I was able to work with Everbridge to make some adjustments. We are now able to send just a text and an email. The second option is what we call “all paths”, which means it will then ring a land line.
Waking an elder in the middle of the night with a land line call is now reserved for immediate threats to life and safety only. We can choose to not wake people if it's something that does not directly affect them or that they can do nothing about.
Currently, the chief and two other staff in each community have been trained and have access to send the alerts alongside me. I was worried that the username and password for each community might fall into the wrong hands, so it's been designed that the only thing the username and password will allow you to do is send a message. It will not give access to the sensitive data that is within the system. As the administrator, I am the only person who can see, change or update that information.
This alert system started out as a simple little idea in my mind. I had no idea it was going to take on a life of its own. People continue to subscribe, even now, after four years. We often send out media campaigns to remind people to register or update their information.
Now, our alert system is getting nationwide attention. When there is something going on within communities, people are quick to take to social media, asking, “Where's the alert?”
That's a sure sign, in a community, that members support, approve of and rely on our alert system for critical information that directly affects their safety.
In my perfect world, I would love to take this alert system to every single indigenous community in this entire country. Would it save lives? I believe it already has.
Thank you.
[La témoin s'exprime en mi'kmaq et fournit le texte suivant:]
Pjila'si. We'ltasi pe'jitiy'oq.
[La témoin s'exprime en anglais dont voici la traduction:]
Welcome. Nice for you all to come.
[Traduction]
Bienvenue. Je suis ravie de vous voir tous ici.
Je m'appelle Jennifer Jesty. J'ai été la première femme autochtone à faire partie de l'association des pompiers de la Nouvelle-Écosse, de même que la première technicienne-ambulancière paramédicale autochtone de la province.
Je suis actuellement gestionnaire de la résilience aux situations d'urgence au sein de l'Union des Mi'kmaq de la Nouvelle-Écosse.
Actuellement, 4 127 membres des 5 communautés autochtones du Cap-Breton sont abonnés au système d'alerte d'urgence de l'Unama'ki que j'ai créé spécialement pour elles. Nous avons lancé 183 alertes depuis la création du système en septembre 2020. Ces alertes ont permis à 67 jeunes de retrouver leur famille, dont 96 % dans l'heure qui a suivi le lancement de l'alerte.
Grâce à la plateforme Everbridge, le système d'alerte d'urgence de l'Unama'ki a connu un énorme succès. Nous recevons des demandes d'abonnement après chaque alerte importante.
En août 2022, un homme s'exprimant avec un accent français, qui avait une barbe blanche et qui conduisait une voiture grise s'est présenté dans un magasin et a essayé de recruter une jeune employée autochtone pour le commerce du sexe. Il lui a fait miroiter des promesses de richesse et lui a demandé de convaincre ses amies de le suivre. Elle a aussitôt appelé la police et l'homme a pris la fuite.
Le chef de la communauté où cela s'est produit m'a appelée sans tarder pour que je lance une alerte. L'homme pouvait très bien se diriger vers une autre de nos communautés. Comme nous avons notre propre système d'alerte et que c'est nous qui l'administrons, nous avons évité bien des formalités administratives et nous n'avons pas été obligés d'attendre les ordres des autorités. Nous avons pu agir sans délai. J'ai lancé l'alerte quelques minutes après les événements et simultanément dans les cinq communautés. L'alerte a été transmise à plus de 3 000 abonnés à ce moment-là. Parmi ces personnes, certaines ont fait une capture d'écran de l'alerte et l'ont affichée sur leurs comptes de réseaux sociaux. Par conséquent, elle a été vue par beaucoup plus de personnes que celles qui étaient abonnées. Après le lancement de cette alerte, nous avons reçu 150 nouvelles demandes d'abonnement au système.
Étant donné que le système a été conçu par nous et pour nous, nous avons été en mesure d'établir nos propres protocoles relativement au moment, à la manière et à la raison de lancer ou non des alertes. Les chefs de nos cinq communautés collaborent entre eux et avec moi pour assurer une utilisation du système qui est optimale pour nous. Aucune demande d'alerte n'a été refusée, et toutes les alertes ont été lancées dans les minutes suivant la réception d'informations.
La plateforme Everbridge nous donne la possibilité de personnaliser le message transmis. Une fois que le message est entré, il suffit d'appuyer sur une touche pour qu'il soit diffusé simultanément par tous les moyens de communication. Le message est transmis par texto ou par message vocal aux téléphones cellulaires, par courriel, mais il est aussi transmis par appel aux téléphones filaires. C'est très important parce qu'encore aujourd'hui, le téléphone filaire reste le seul moyen de communication pour beaucoup de nos aînés. Comme la couverture cellulaire est absente ou très limitée dans certaines régions, l'option du téléphone filaire est primordiale.
J'ai réussi à convaincre Everbridge à apporter certaines modifications. Nous sommes maintenant en mesure de transmettre des alertes par texto ou par courriel seulement. Une autre option, que nous appelons « tous les modes », déclenche une sonnerie sur les téléphones filaires.
Dorénavant, les appels aux téléphones filaires qui réveillent des aînés en pleine nuit sont réservés aux menaces immédiates pour la vie et la sécurité. Nous pouvons choisir de ne pas réveiller les gens qui ne sont pas touchés directement par une alerte ou qui ne peuvent rien faire.
En plus de moi, le chef et deux membres du personnel de chaque communauté ont reçu une formation et peuvent déclencher une alerte du système. Comme je craignais que le nom d'utilisateur et le mot de passe de chaque communauté soient utilisés à des fins malveillantes, le système a été conçu pour qu'ils permettent seulement de transmettre un message. Ces noms d'utilisateur et ces mots de passe ne donnent pas accès aux données délicates enregistrées dans le système. À titre d'administratrice, je suis la seule personne qui peut voir, modifier ou mettre à jour ces données.
Ce système d'alerte est le fruit d'une idée simple que j'ai eue un jour. J'étais loin de m'imaginer que cette idée mènerait à ce système qui existe maintenant par lui-même. Quatre ans plus tard, des personnes continuent de s'y abonner. Nous faisons souvent des campagnes dans les médias pour rappeler aux gens de s'abonner ou de mettre leurs renseignements personnels à jour.
Aujourd'hui, notre système d'alerte suscite l'attention de tout le pays. Quand un événement se produit dans les communautés, les gens prennent rapidement d'assaut les médias sociaux pour demander si une alerte a été lancée.
C'est certainement une preuve que les membres de notre communauté appuient et approuvent notre système d'alerte, et qu'ils lui font confiance pour ce qui est des informations essentielles ayant une incidence directe sur leur sécurité.
Dans un monde idéal, toutes les communautés autochtones du pays auraient accès à un tel système d'alerte. Est‑ce qu'il permettrait de sauver des vies? Je crois qu'il l'a déjà fait.
Merci.