Thank you, Mr. Chair.
You will recall that, on Thursday, almost two weeks ago, following a motion moved by Mr. Casey regarding the Supreme Court's appointment process, I proposed another motion. I gave the government the benefit of the doubt. I was twice told by the committee's government members that they might support my motion. So I did this in good faith, and I am sure everyone has done the same and invested the necessary efforts.
However, I will use the few minutes I have to plead with the Conservative members on this committee. They are Dan Albas, Blaine Calkins, David Wilks, Robert Goguen, Bob Dechert and our chair, Mike Wallace. To my knowledge, we make our own decisions. The motion I put forward reads as follows:
That the Committee undertake a study on the best transparent process for the nomination of judges in all courts under federal jurisdiction, including the Supreme Court of Canada; and that the Committee reports its findings to the House.
If I may say so, I think that this is a common-sense motion. I'm not saying that because I moved it, but because I think it is non-partisan. It does not prejudge the decision the committee may make following its consideration and imposes no time pressure.
I am very aware of the government's agenda and the bills before this committee. Nevertheless, this is a relevant study in light of what we have experienced since 2011, when I became a member of this Parliament. A number of appointments have been made to the Supreme Court since then. However, there are many vacant positions in the superior courts of various provinces. The staffing of those positions is already included in the budget. I think it is time to do something about this.
In Quebec, we lived with Bastarache Commission in a specific context. We have reviewed the way appointments are made to try to be as non-partisan as possible, in order to ensure to do exactly what the Minister of Justice constantly answers when I ask him about this during House of Commons question periods. I also think that this is truly at the forefront of the accessibility to the justice system issue. The impression Canadians have of justice and the actual justice system is also something to consider. There is often nothing worse than impressions and rumours that do not reflect reality.
When people start to believe that their justice system is somewhat partisan—whether or not that is true—it may be time to stop and reconsider. Studies were carried out on this issue over 10 years ago. Attempts were made to operate in a certain way, but those attempts were interrupted in the middle of the process. All sorts of suggestions have been made, but even specialists do not agree on those issues.
I have no preconceived ideas. Of course, I have some ideas, but I am still hoping that we will someday manage to find a system that, as the minister says, will bring together the most qualified people—in other words, a system where people would not have the slightest doubt about the individual hearing their case.
As all lawyers around this table know, there is nothing more frustrating than having to tell your client, in court, that the day will be difficult because of anything having to do with the judge. We should at least be able to count on complete judicial impartiality. That would actually be good for judges, as well, since they are the primary targets of any public criticisms.
The message I would like to send through this motion is that it is time to at least commit to beginning the process. Although the Department of Justice and the Minister of Justice do not agree, and neither does the Prime Minister, as we often say, committees are masters of their responsibilities, their own procedure and their files.
At some point, we have to stand behind our comments. I think that, if we are independent, despite the Conservative majority, we have to have the courage of our convictions when we believe in something. I think this study is necessary. Some specialists are already considering this, and all sorts of seminars are being held.
It seems to me that, as our constituents' leaders and representatives, we should not be trailing behind all the constitutional experts, lawyers and commentators of the country. We should rather be at the forefront and should undertake this study. I dare hope that my colleagues will vote on the basis of their own convictions and acknowledge the common sense underlying this motion.
We may not even have the time to carry out the study, given all the files we have to consider. However, the Standing Committee on Justice and Human Rights should at least commit to undertake this study, whenever it can find the time, or to commission specialists to carry it out, so that people from all backgrounds, across the country, can submit briefs to us on this issue. I think that goes without saying.
We all know that this is the Governor in Council's prerogative. However, all party leaders have practically committed to make changes and to make the process as open and transparent as possible. However, we see that this has not really happened. That may be the best method, but a study on the topic should at least be carried out again.
This is the motion I am putting forward.
Je vous remercie, monsieur le président.
On se souviendra que jeudi, il y a presque deux semaines, à la suite d'une motion présentée par M. Casey au sujet de la façon de procéder pour les nominations à la Cour suprême, j'avais présenté une autre motion. J'ai donné la chance au coureur. À deux reprises, les membres gouvernementaux du comité m'ont mentionné que j'aurais peut-être une chance d'avoir leur appui à ce sujet. Je l'ai donc fait de bonne foi et je suis convaincue que tout le monde l'a fait aussi de la même façon et a fourni les efforts nécessaires.
Par contre, je vais me servir des quelques minutes à ma disposition pour implorer les députés conservateurs qui siègent au sein de ce comité. Ce sont Dan Albas, Blaine Calkins, David Wilks, Robert Goguen, Bob Dechert ainsi que notre président, Mike Wallace. À ce que je sache, nous prenons nos propres décisions. La motion que j'ai proposée se lit comme suit:
Que le Comité entreprenne une étude, en vue d'en faire rapport à la Chambre, sur le processus de nomination des juges aux tribunaux de compétence fédérale, notamment la Cour suprême du Canada, qui soit le meilleur et le plus transparent.
Je crois, si je peux m'exprimer ainsi, que c'est une motion qui est pleine de bon sens. Ce n'est pas parce que je l'ai présentée, mais parce qu'elle est selon moi apolitique. Elle ne préjuge pas de la décision que le comité pourrait prendre après avoir entrepris son étude et elle ne met pas de pression en termes de temps.
Je suis très consciente de l'agenda du gouvernement et des projets de loi qui sont à l'étude en comité. C'est tout de même une étude pertinente étant donné ce que nous avons vécu depuis 2011, soit depuis que je siège comme députée au sein de cette législature. Au cours de cette période, il y a eu plusieurs nominations à la Cour suprême. Il y a toutefois beaucoup de postes vacants à la Cour supérieure et dans les différentes provinces. La dotation de ces postes est prévue au budget. Je crois que c'est le temps de faire quelque chose à cet égard.
Au Québec, nous l'avons vécu avec la commission Bastarache dans un contexte particulier. Nous avons revu la façon de procéder aux nominations pour tenter d'être le plus apolitique possible, et ce, pour nous assurer de faire exactement ce que le ministre de la Justice me répond constamment lorsque je l'interroge à ce sujet lors de la période des questions à la Chambre des communes. Je pense aussi que c'est réellement à l'avant-scène de la question de l'accessibilité au système de justice. Il y a aussi l'impression que les Canadiens et les Canadiennes ont vis-à-vis de la justice et du système de justice lui-même. Bien souvent, il n'y a rien de pire que des impressions et des rumeurs qui ne reflètent pas la réalité.
Quand les gens commencent à croire que leur système de justice est un peu teinté par des nominations politiques, que cela soit vrai ou non, il est peut-être temps de faire une pause. Des études ont été réalisées à ce sujet il y a plus de dix ans. On a tenté de fonctionner d'une certaine façon, mais ces tentatives ont été interrompues au beau milieu du processus. Il y a eu toutes sortes de suggestions, mais même les spécialistes ne s'entendent pas sur ces questions.
Je n'ai pas d'idée préconçue. J'ai certaines idées, bien sûr, mais je nourris tout de même l'espoir qu'un jour on va réussir à trouver un système qui, comme le dit le ministre, va regrouper les personnes les plus compétentes, c'est-à-dire un système dans le cadre duquel les gens pourront ne pas avoir le moindre doute à l'égard de la personne qui entendra leur cause.
Comme le savent tous les avocats qui se trouvent autour de cette table, il n'y a rien de plus frustrant que d'avoir à dire à son client, au tribunal, que la journée va être difficile pour telle et telle raison se rapportant au juge. Il faudrait au moins pouvoir compter sur une impartialité totale de la part des juges. En fait, ce serait une bonne chose pour eux également, vu qu'ils sont visés au premier chef par les critiques émises sur la place publique.
Le message que je veux transmettre au moyen de cette motion est qu'il est temps de s'engager à enclencher le processus, à tout le moins. Même si le ministère et le ministre de la Justice ne sont pas d'accord et qu'il en va de même pour le premier ministre, comme on le dit souvent, les comités sont maîtres de ce dont ils ont la responsabilité, de leur propre procédure et de leurs dossiers.
À un moment donné, il va falloir que nos commentaires se tiennent. À mon avis, si nous sommes indépendants, malgré la majorité de conservateurs, il faut avoir le courage de nos convictions lorsque nous croyons à quelque chose. Je pense que cette étude est nécessaire. Certains spécialistes sont en train de la faire, et toutes sortes de colloques se tiennent.
Il me semble qu'en tant que leaders et représentants de nos concitoyens, nous ne devrions pas être à la remorque de tous les constitutionnalistes, avocats et commentateurs du pays. Nous devrions plutôt être à l'avant-scène et entreprendre cette étude. J'ose espérer que mes collègues vont voter de façon personnelle et accepter le bon sens qui sous-tend cette motion.
Il est possible que nous n'ayons même pas le temps de l'entreprendre, compte tenu de tous les dossiers que nous avons à étudier. Cependant, il faudrait au moins que le Comité permanent de la justice et des droits de la personne s'engage à entreprendre cette étude, lorsqu'il en aura le temps, ou à mandater des spécialistes, de façon à ce que des gens de tout acabit, partout au pays, nous soumettent des mémoires sur cette question. Je pense que cela va de soi.
Nous sommes tous conscients que c'est une prérogative du gouverneur en conseil. Or tous les chefs de parti se sont pratiquement engagés à apporter des modifications et à s'assurer que le processus devienne le plus ouvert et transparent possible. On se rend compte, toutefois, que cela ne s'est pas vraiment concrétisé. C'est peut-être la meilleure méthode, mais il faudrait au moins refaire une étude à ce sujet.
C'est la motion que je propose.