Good afternoon. My name is Tracy Lee Evanshen. I would like to thank you for the opportunity to speak with you today.
I had the pleasure of speaking before this committee before and recognize some familiar faces. Hello. To the new faces, it's a pleasure to meet you.
Last time, I gave a brief outline of what a weekend looks like for us when my children are visiting and of the minefields we must navigate to do so. I will not go through that again, but will give you some other insights into our lives.
Having met Kevin at a program for veterans and active military members suffering from PTSD, I knew that there would be some hurdles in our lives. I truly didn't know there would be this many. I sometimes ask what I have gotten myself into. Honestly, that thought lasts less than a heartbeat. This man has given me and my children everything he possibly can. Being his wife is amazing, frustrating, angering and full of love, and I would not want anything else. Would I like to see it be different? Absolutely, but we are dealing with the crappy hand we have been dealt. It's a hand we did not ask for, nor do we deserve it.
He willingly joined the military to fight for his country and to fight for those who couldn't fight for themselves. He did that not once, but twice. He gave of himself only to have the country he fought for turn its back on him, give him grief and make things so difficult that he often thought of ending it.
Why? It's because the government decided to. They would say that they were looking into those claims and that they would create a study and spend millions on it. How about giving the millions to the veterans, spouses and their families?
This ridiculous clause was written in 1901. Are you serious? Twice, Prime Minister Trudeau said they'd get rid of it, yet it's still here.
The majority of veterans and/or spouses are living just above the poverty level, if not below it. We are not asking for much, just what we deserve and were promised. We don't want to struggle with how to pay the phone bill or the mortgage this month, or whether we'll eat hotdogs or peanut butter sandwiches.
You may think I'm joking, but this is a serious dilemma for some veterans. At the end of the veteran's days, when he or she gave it all for his or her country, his or her spouse will be destitute because they are not entitled to his or her benefits if they found love after the age of 60. I ask you, if any of you are over 60 and have a significant other, how would you feel if you wouldn't be able to care for them after you're gone?
I can tell you that my husband cried over the fact that he will be unable to financially provide for me once he's gone. He feels like less than a man, useless, less than dirt and worthless. How dare this government make him and others feel that way?
For example, when Kevin turned 65, his take-home monies were cut by 20%. I guess life ends for a veteran at 65. When they need help the most, they get thrown out with the bathwater. He was unceremoniously released from the military because he was considered old. Sixty is not old.
We are on the phone daily to VAC, the ombudsman's office and human rights to try to get straightforward answers. Those answers are rarely given. We receive responses that go in circles. We are not uneducated people, but feel that way each time we get such asinine responses. Yes, I said “responses”, as they are never answers to the questions. The responses seem to change like the weatherman's predictions.
We need things to be easier. Things are made so much harder. Nobody seems to want to be accountable. Someone has to be. Someone must initiate the change. Please be that someone.
When I was his common-law partner, we figured out that I was entitled to his VAC benefits but not his military benefits. How does that make sense? We found out that if a veteran is not married by 60, any partnership after 60 will not be recognized. He never knew this clause existed. Once married, we had a year to submit the paperwork in order for me to be able to get his military benefits, i.e., pension, but we had to pay into it from what little money we now have coming in.
Veterans Affairs returns upwards of $150 million a year to the government. This money could be used to support veterans and their families, no matter what the family unit looks like.
Please know that I am new to this life and I would not change it. Veterans have to chase people for help, but it isn't help. It's more trouble. They give up. They are tired of being marginalized, cast aside and forgotten.
If he wants to ensure that I, as his wife, have some of his pension, we must pay back into a pension he is already paying back into because he re-enlisted for Afghanistan at the age of 53. If we do that, we will have next to nothing to live on. Let that sink in, please.
Please help us. Help change this archaic clause and give veterans and their families the help they deserve.
Thank you.
Bonjour. Je m'appelle Tracy Lee Evanshen. Je vous remercie de m'avoir invitée à témoigner devant vous aujourd'hui.
J'ai déjà eu le plaisir de m'exprimer devant le comité et je reconnais quelques visages familiers. Bonjour. C'est un plaisir aussi de rencontrer celles et ceux que je ne connais pas.
La dernière fois, j'ai exposé brièvement ce à quoi ressemble un week-end pour nous quand mes enfants viennent nous voir et parlé des obstacles que nous devons surmonter pour qu'ils puissent venir. Je n'en reparlerai pas, mais je vous donnerai un aperçu de nos vies.
Comme j'ai connu Kevin à un programme pour vétérans et militaires en service actif souffrant de trouble de stress post-traumatique, je savais que nous aurions des obstacles à surmonter dans nos vies. Sincèrement, je ne savais pas qu'il y en aurait autant. Il m'arrive de me demander dans quel pétrin je me suis fourrée. À dire vrai, ce genre d'idées me passe aussi vite qu'elles viennent. Cet homme nous a donné, à mes enfants et à moi, tout ce qu'il peut. Être son épouse est fantastique, enrageant et plein d'amour, et je ne voudrais rien d'autre. Est-ce que j'aimerais que ce soit autrement? Tout à fait, mais nous nous débrouillons avec la mauvaise donne dont nous avons écopé. C'est une donne que nous n'avons pas demandée et que nous ne méritons pas.
Il s'est engagé volontairement pour se battre pour son pays et pour ceux qui ne pouvaient pas se battre pour eux-mêmes. Il ne l'a pas fait une fois, mais deux. Il a donné de lui-même et, pour finir, le pays pour lequel il s'est battu lui tourne le dos, lui cause des problèmes et lui rend les choses si difficiles qu'il lui est souvent arrivé de vouloir en finir.
Pourquoi? Parce que le gouvernement en a décidé ainsi. Il a dit qu'il examinait les demandes d'indemnisation et qu'il allait lancer une étude et y consacrer des millions. Mais pourquoi ne pas donner les millions aux vétérans, à leurs conjoints et à leurs familles?
Cette disposition ridicule a été rédigée en 1901. Vous voulez rire! Deux fois, le premier ministre Trudeau a déclaré qu'il allait la supprimer, mais elle est encore là.
La majorité des vétérans et/ou leurs conjoints vivent juste au-dessus du seuil de pauvreté, sinon en dessous. Nous ne demandons pas grand-chose, seulement ce que nous méritons et qui nous a été promis. Nous ne voulons pas avoir du mal à payer la facture de téléphone ou le remboursement de prêt hypothécaire ce mois-ci, ou en être réduits à manger des hot-dogs ou des sandwiches au beurre d'arachide.
Vous pensez peut-être que je plaisante, mais c'est sérieusement un dilemme pour certains vétérans. À la fin de ses jours, le vétéran, homme ou femme, qui a tout donné pour son pays, laisse son conjoint sans ressources parce que ce conjoint n'a pas droit à ses prestations si le vétéran a trouvé l'amour après l'âge de 60 ans. Je vous demande, si quelqu'un parmi vous a plus de 60 ans et a un être cher, comment vous sentiriez-vous si vous ne pouviez pas prendre soin de cette personne après votre mort?
Je peux vous dire que mon époux a pleuré parce qu'il ne peut pas me mettre à l'abri du besoin pour plus tard. Il a l'impression de ne pas tenir son rôle d'homme, d'être inutile, ne rien valoir du tout. Comment le gouvernement ose-t-il le faire se sentir comme cela, et avec lui d'autres?
Par exemple, quand Kevin a eu 65 ans, son revenu net a été réduit de 20 %. J'imagine que la vie s'arrête à 65 ans pour un vétéran. Quand ils ont le plus besoin d'aide, on les jette avec l'eau du bain. Il a été libéré des forces armées sans autre explication parce qu'on estimait qu'il était vieux. Soixante ans, c'est vieux.
Nous sommes tous les jours au téléphone avec Anciens Combattants Canada, avec le bureau de l'ombudsman et avec les droits de la personne pour essayer d'obtenir de vraies réponses. Nous en obtenons rarement. On nous fait tourner en rond. Nous n'avons pas fait d'études, mais nous avons chaque fois l'impression d'avoir droit à des réactions ridicules. Oui, j'ai dit « des réactions », car ce ne sont jamais des réponses aux questions. Et les réactions semblent changer autant que les prévisions météo.
Il faudrait que les choses soient plus faciles, mais on nous les rend tellement plus difficiles. Personne ne semble vouloir prendre de responsabilité. Il faut bien que quelqu'un se montre responsable. Quelqu'un doit amorcer le changement. Soyez ce quelqu'un, je vous en prie.
Quand j'étais sa conjointe de fait, nous avons compris que j'avais droit à ses prestations d'ACC, mais pas à ses avantages sociaux militaires. En quoi est-ce logique? Nous avons appris que si un vétéran n'est pas marié avant l'âge de 60 ans, toute relation de fait antérieure ne sera pas reconnue. Il n'a jamais su que cette disposition existait. Une fois mariés, nous avons eu une année pour présenter la documentation pour que j'aie droit à ses avantages sociaux militaires, c'est-à-dire à la pension, mais nous devions cotiser au régime sur le peu d'argent qui nous revenait.
Anciens Combattants Canada redonne plus de 150 millions de dollars par an au gouvernement. Cet argent pourrait servir à soutenir les vétérans et leurs familles, quelle que soit l'unité familiale.
Sachez que je suis nouvelle à cette vie et que je n'en changerais pour rien au monde. Les vétérans doivent harceler des gens pour obtenir de l'aide, mais sans résultat. Ils n'y gagnent que plus d'ennuis. Ils renoncent. Ils sont fatigués d'être marginalisés, mis de côté et oubliés.
S'il veut être certains que je touche, en tant qu'épouse, une partie de sa pension, nous devons reverser à un régime auquel il reverse déjà parce qu'il s'est réengagé pour l'Afghanistan à l'âge de 53 ans. Si nous ne le faisons pas, nous n'aurons presque rien pour vivre. Comprenez-le bien.
S'il vous plaît, aidez-nous. Aidez à changer cette disposition archaïque et à donner aux vétérans et à leurs familles l'aide qu'ils méritent.
Je vous remercie.