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Madame la Présidente, je propose que le 10
e rapport du Comité permanent de l'environnement et du développement durable, présenté le lundi 30 octobre 2023, soit agréé.
C'est toujours un honneur de prendre la parole à la Chambre. Aujourd'hui, nous parlerons de transparence et d'idées pleines de bon sens. Ce rapport contient d'ailleurs quelques recommandations pleines de bon sens que, malheureusement, le gouvernement libéral et son radical ont tout simplement choisi d'ignorer. Que les députés ne se méprennent pas: il n'y a jamais eu de ministre de l'Environnement plus motivé par des considérations idéologiques que le titulaire actuel de ce poste.
Même si nous mettons de côté les arrestations précédentes et le mépris total pour le secteur énergétique du Canada, je crois vraiment que, dans un avenir assez proche, nous nous rendrons tous compte que jamais un du Canada n'a été aussi incompétent et inefficace. Non seulement les résultats du Canada en matière de climat ne se sont pas améliorés, mais le Canada est également le pays le moins performant du G7, en dépit de ce que le gouvernement ne cesse de clamer. Le ministre a imposé une taxe sur le carbone paralysante qui pénalise les personnes âgées qui tentent de chauffer leur maison pendant nos hivers rigoureux. Je peux dire aux députés que les rumeurs sont vraies: il fait froid au Manitoba. Les aînés méritent d'être au chaud et d'avoir une bonne qualité de vie. Le ministre cible les mères et les pères qui ont à peine les moyens de faire le plein d'essence pour emmener leurs enfants à l'école, aux entraînements de hockey ou de soccer, aux leçons de musique ou à toute autre chose, s'ils peuvent encore se permettre d'inscrire leurs enfants à de tels programmes importants.
Le a causé plus de dommages à l'économie canadienne que presque tous les autres ministres fédéraux dans l'histoire de notre pays. Il nous a forcés à payer sa taxe sur le carbone, et pour quoi faire? Les libéraux ne veulent peut-être pas l'admettre, du moins publiquement, mais ils sont loin d'atteindre leurs cibles de réduction des émissions. En d'autres termes, ils échouent parce que leur plan climatique n'a jamais porté sur le climat, mais toujours sur les taxes. Leur taxe sur le carbone contribue largement à l'inflation, qui fait grimper le coût de tout. Cela pousse des millions de Canadiens à se rendre chaque année dans des banques alimentaires, ne serait-ce que pour avoir quelque chose dans l'estomac; ils ne savent pas d'où viendra leur prochain repas. Au Canada, le scorbut refait surface parce que les gens n'ont pas les moyens d'acheter suffisamment de fruits et de légumes. C'est insensé et embarrassant. Le fait que le laisse en héritage un pays où les gens ne peuvent pas se procurer suffisamment d'aliments nutritifs pour rester en bonne santé est une chose dont j'imagine qu'il aura très honte à la fin de son mandat.
Pendant que les Canadiens sont contraints de payer la taxe sur le carbone des libéraux, la plupart des gens à qui je parle reconnaissent que nous sommes, hélas, confrontés à une crise du coût de la vie. Notre principal partenaire commercial nous menace de tarifs douaniers; notre PIB par habitant ne cesse de diminuer. Des millions de Canadiens sont à 200 $ de l'insolvabilité, et l'endettement des ménages a atteint de nouveaux sommets. La grande majorité des jeunes à qui je parle n'ont pas les moyens d'acheter une maison; franchement, ils ont perdu tout espoir et abandonné l'idée même d'essayer d'y parvenir un jour. Pendant ce temps, le s'est donné pour mission, pour une raison étrange, de continuer dans cette voie et de quadrupler la taxe sur le carbone et, s'il en a l'occasion, de l'augmenter encore plus. Il a donné une réponse très floue devant le comité de l'environnement, la semaine dernière, et il continue de penser que tout va bien. Or, il n'en est rien pour des millions de personnes dans ce pays.
Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi déconnecté de la réalité à laquelle sont confrontés les familles, les étudiants, les personnes âgées et tous les autres Canadiens. Le ne comprend absolument pas la douleur et la souffrance qu'il cause à la population et il ne semble même pas s'en soucier. Il croit que nous devrions tous nous taire et payer sa taxe sur le carbone parce qu'il sait ce qui est le mieux pour les gens. Il a perdu sa boussole. Il est monté si haut dans sa tour d'ivoire qu'il a perdu tout sens du réel.
Je précise que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Cela m'amène à la deuxième recommandation du rapport, une recommandation que le et le n'ont certainement pas lue. Selon cette recommandation, le gouvernement doit orienter ses mesures d'incitation vers les technologies qui réduisent réellement les émissions, et c'est une notion tout à fait raisonnable. Heureusement, le commissaire à l'environnement a braqué les projecteurs sur l'initiative Accélérateur net zéro des libéraux. C'est comme si les ministres libéraux jouaient au poker: « Je suis la caisse noire environnementale, et je relance un fonds Accélérateur net zéro ». C'est un gâchis libéral de 8 milliards de dollars qui se prépare; 8 milliards de dollars distribués à de grandes multinationales pendant que le taxe les personnes âgées, les étudiants, les familles et tous ceux sur qui il peut mettre la main.
Les conclusions du commissaire à l'environnement concernant cette initiative de 8 milliards de dollars sont pour le moins terrifiantes. Ce programme, présenté comme l'une des pierres angulaires des efforts du gouvernement libéral en matière de climat, n'a été qu'un échec total. Les libéraux ont mal géré ce fonds au point de le négliger, comme ils l'ont fait pour de nombreuses autres choses sur lesquelles ils ont mis la main. Le ministère n'a pas évalué si l'initiative offrait une réelle optimisation des ressources et permettait de réduire les émissions de gaz à effet de serre. L'utilisation d'audits de rentabilité est une idée raisonnable. Le gouvernement libéral ne l'a pas fait. En d'autres termes, les contribuables ne savent pas si l'argent qu'ils ont durement gagné va permettre de réduire les émissions, comme le prétend le gouvernement.
Parlons chiffres. Selon le rapport, cinq entreprises se sont engagées à réduire leurs émissions dans le cadre de leurs contrats, et le coût pour les contribuables de la réduction d'une seule tonne de gaz à effet de serre s'est élevé à 143 $. Cela peut sembler beaucoup, mais il y a pire. Dans le cadre des 12 autres projets, financés à partir de ce même fonds de 8 milliards de dollars, il n'y avait aucun engagement de réduction des émissions. L'audit du commissaire a révélé que, en l'absence d'engagement signé dans le cadre de ces projets, le coût global s'élève à 523 $ par tonne d'émissions réduites dans le cadre de ce programme.
Les libéraux, comme toujours, ont promis des résultats et ils ont encore une fois manqué à leur promesse. Ils ont tout simplement mis en place un autre programme inutile. Ce n'est pas un programme qui peut mesurer les résultats. Ce n'est pas ainsi que l'on élabore un programme pour quoi que ce soit. Ils ont gaspillé des milliards de dollars sans objectifs réels, sans résultats clairs et sans plans concrets sur la manière d'atteindre quoi que ce soit. Il ne s'agit pas d'un plan d'action contre les changements climatiques, mais d'un gâchis financé par les contribuables.
Le comité de l'environnement a agi de manière responsable et a adopté une motion exigeant un accès complet aux contrats conclus par les libéraux avec ces grandes entreprises. L'équipe conservatrice pleine de bon sens a mené la charge parce que nous pensons que les contribuables devraient savoir où leur argent est dépensé et s'il est dépensé à bon escient. Cependant, voici où le bât blesse: les libéraux ont complètement ignoré la motion du comité et nous ont fait de l'obstruction pendant des mois. Lorsqu'ils nous ont remis les documents, en quelque sorte, ils en ont présenté des centaines que nous ne pouvions tout simplement pas voir et qui étaient tellement caviardés qu'ils n'avaient guère plus d'importance.
Ils ne veulent tout simplement pas que les députés ou les Canadiens sachent où vont ces 8 milliards de dollars. Ils ne veulent pas qu'on sache combien d'emplois seront maintenus ou créés. Ils ne veulent pas qu'on sache dans quelle mesure les dépenses liées à l'un ou l'autre de leurs programmes permettront de réduire les émissions. C'est pour le moins ridicule. Il est insensé de voir jusqu'où le et son radical sont prêts à aller pour cacher la vérité. J'en veux pour preuve le débat qui est en cours à la Chambre des communes au sujet de la caisse noire environnementale.
Ils se moquent des résultats. Ce qui compte pour eux, ce sont les annonces, les communiqués de presse et les conférences de presse. Ils veulent donner l'impression d'agir sans vraiment agir. Ils font étalage de leur vertu aux frais des contribuables. C'est une politique environnementale inadéquate, et ce n'est pas du tout la bonne façon de diriger un gouvernement. Ils échouent lamentablement.
Les députés doivent voir comment l'argent des contribuables est dépensé. Nous méritons de savoir si l'Accélérateur net zéro atteint les objectifs énoncés. Les députés libéraux qui siègent au comité ont donné toutes les excuses boiteuses possibles pour ne pas connaître la vérité, mais ce sont les conservateurs qui les ont amenés à voter en faveur de la motion que nous avons adoptée au comité. Voici un extrait de la motion:
Étant donné que le gouvernement n'a pas fourni au Comité les documents et les renseignements suivants concernant son fonds de 8 milliards de dollars pour l'Accélérateur net zéro:
toutes les ententes de contributions complètes et signées à ce jour, pour l'Accélérateur net zéro;
l'outil de suivi complet du gouvernement utilisé pour mesurer les progrès et les résultats de l'Accélérateur net zéro;
toutes les cibles internes de l'Accélérateur net zéro établies par le gouvernement, dont la cible de réduction des émissions établie par le gouvernement pour l'Accélérateur net zéro.
C'était une motion raisonnable qui a été adoptée par le comité, mais peut-on deviner ce qui s'est passé? Les libéraux font ce qu'ils font toujours: ils tentent encore une fois de défier le Parlement. Ils refusent de respecter cette motion, et aujourd'hui n'est que le début de la mission des conservateurs visant à découvrir à quel point le fonds Accélérateur net zéro est corrompu. Nous méritons de connaître les résultats de ce fonds parce que les Canadiens méritent de les connaître. Les gens que nous représentons paient des impôts qui servent à financer ce genre de programmes, alors il est ridicule que les libéraux continuent d'essayer de cacher la vérité. Le comité de l'environnement a encore beaucoup de travail à faire pour aller au fond de ce gâchis et trouver des solutions qui peuvent réellement produire des résultats pour les contribuables. Les Canadiens ne méritent rien de moins.
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Madame la Présidente, j'ai l'honneur, en tant que membre du Comité permanent de l'environnement, de parler du travail de ce comité. J'ai eu le privilège de travailler sur le 10
e rapport du comité sur les technologies propres. Le rapport prouve que la politique environnementale devrait s'appuyer sur la technologie, pas sur les impôts. Malheureusement, le gouvernement libéral s'acharne à maintenir sa taxe sur le carbone, qui est un échec, puisqu'elle ne donne aucun résultat en matière d'environnement.
Quelqu'un a dit un jour que « ce n'est que lorsque la marée se retire qu'on voit qui se baigne nu ». À voir de nombreux rapports publiés récemment, il est évident que les libéraux se baignent nus dans les eaux de l'environnementalisme depuis des années. Le mois dernier, le commissaire à l'environnement du Canada, qui est indépendant et non partisan, a publié un audit accablant qui révèle que les libéraux n'atteindront pas leurs propres objectifs en matière de réduction des émissions, même en s'obstinant à quadrupler la taxe sur le carbone, comme ils le prévoient.
Le commissaire révèle que, sous le , le Canada a enregistré le pire bilan de tout le G7 en matière de réduction des émissions. En fait, selon l'indice de rendement de la lutte contre les changements climatiques de 2025, qui vient d'être publié, le Canada se classe maintenant 62e sur 67 pays pour ce qui est des résultats environnementaux obtenus sous le .
Nous avons perdu quatre places au classement en deux ans, malgré plusieurs hausses de la taxe sur le carbone. Avec un classement aussi embarrassant, il n'est pas étonnant que le essaie de discréditer le rapport en déclarant qu'il s'agit d'une évaluation internationale aléatoire qui ne correspond pas aux politiques et à la réalité du Canada. Je dirai plutôt qu'il s'agit d'un rapport qui ne correspond pas aux idées fantaisistes qu'il voudrait y voir figurer.
Comme on pouvait s'y attendre, des dizaines de pays qui ne punissent pas leur population avec une taxe sur le carbone surpassent considérablement le Canada dans l'indice de performance environnementale. C'est pourquoi j'ai demandé au commissaire à l'environnement, qui est indépendant, si le Canada pouvait atteindre ses objectifs sans taxe sur le carbone. Il a dit oui. Pendant neuf ans, les libéraux ont prétendu à tort que la taxe sur le carbone était le seul moyen d'atteindre leurs cibles environnementales. Il a été prouvé une fois de plus qu'ils avaient tort.
C'est pour ces raisons que les Canadiens rejettent les prétendues politiques environnementales inefficaces du gouvernement. Ils comprennent que le et son radical infligent beaucoup de souffrance économique en ne produisant aucun gain environnemental.
Il n'y a pas que la taxe sur le carbone que le comité de l'environnement a mise au jour. Il semble qu'à chaque réunion du comité, une nouvelle opération de dissimulation ou un nouveau scandale libéral est révélé. Le fonds Accélérateur net zéro de 8 milliards de dollars du gouvernement libéral pourrait remporter le premier prix pour l'arnaque environnementale la plus coûteuse du gouvernement à ce jour.
La plupart des Canadiens qui nous écoutent n'ont probablement jamais entendu parler du fonds Accélérateur net zéro de 8 milliards de dollars du gouvernement. Je trouve cela étonnant pour trois raisons. Premièrement, les contribuables canadiens doivent littéralement payer 8 milliards de dollars pour le programme. Deuxièmement, le gouvernement se vante habituellement des sommes qu'il dépense. Troisièmement, les libéraux prétendent que l'Accélérateur net zéro de 8 milliards de dollars réduira considérablement les émissions de gaz à effet de serre. Au lieu de cela, les libéraux ont agi en catimini avec ce fonds. Je me demande pourquoi.
Lorsque j'ai demandé au commissaire dans quelle mesure les émissions avaient diminué grâce au programme de 8 milliards de dollars, il a répondu: « Je ne peux pas encore vous le dire. » Il y a mieux encore. Au comité des comptes publics, j'ai demandé au plus haut fonctionnaire du , le sous-ministre, quelle était la quantité d'émissions réduites. Il a répondu qu'il ne le savait pas. Le gaspillage des fonds publics était si scandaleux que tous les partis, à l'exception du Parti libéral, ont convoqué une réunion d'urgence du comité de l'environnement. Lorsque le député bloquiste de a appris l'existence du fonds de 8 milliards de dollars, il a déclaré:
En fait, je trouve cela un peu gênant.
Je vous rappelle que l'initiative Accélérateur net zéro dispose d'un financement de 8 milliards de dollars. Nous sommes, tous ici, des représentants du peuple. Nos concitoyens s'attendent à ce que nous fassions notre travail, c'est-à-dire que nous demandions au gouvernement de rendre des comptes sur l'argent qu'il dépense […]
Je suis d'accord avec le député du Bloc québécois. Cette situation est plus qu'embarrassante, toutefois, elle relève de la corruption. Je peux vous garantir que les Canadiens veulent savoir pourquoi ils paient 8 milliards de dollars pour la caisse noire environnementale frauduleuse et inefficace. Les conservateurs qui siègent au comité de l'environnement ont demandé aux libéraux de communiquer au public les détails du financement de leur initiative Accélérateur net zéro dotée de 8 milliards de dollars, mais le gouvernement a refusé. C'est pourquoi le comité de l'environnement a ordonné au gouvernement de lui remettre tous les contrats afin qu'il puisse découvrir la vérité.
Au lieu de remettre les contrats aux parlementaires, les libéraux ont enfermé les documents dans une pièce et ils ont interdit à tous les députés qui les verraient d'en parler. Tous les députés qui ont lu les contrats d'une valeur globale de 8 milliards de dollars ont dû verrouiller leur téléphone et ne prendre aucune note, et il leur était interdit de discuter de ce qu'ils ont vu. Je fais partie de ces députés et je sais pourquoi les libéraux m'ont muselé. J'ai été profondément choqué par ce que j'ai vu.
Comme je l'ai dit, le gouvernement nous a interdit, à moi ainsi qu'à tous les membres du comité de l'environnement, de parler pour nous empêcher de révéler la vérité. Plus de 65 pages des contrats relatifs à l'Accélérateur net zéro étaient caviardées et il manquait par ailleurs plus de 360 pages. Quelqu'un au sein du gouvernement libéral a ordonné que l'on arrache plus de 360 pages dans les contrats relatifs à l'Accélérateur net zéro pour empêcher les parlementaires de voir à quoi ont servi 8 milliards de dollars. Il me semble qu'on soit à la limite de la criminalité.
Le a-t-il donné cet ordre? Ou bien est-ce le ? Qui a arraché les pages des contrats relatifs à l'Accélérateur net zéro pour cacher la vérité? Qui a versé de l'encre noire sur les contrats pour couvrir les lignes? Qui est responsable du scandale à 8 milliards de dollars?
Le gouvernement libéral a fait fi de la volonté du Parlement en ne remettant pas les contrats relatifs à son initiative de l'Accélérateur net zéro de 8 milliards de dollars. Il est très évident qu'il cache quelque chose. Le commissaire à l'environnement a attrapé les libéraux en train de distribuer des milliards de dollars de fonds publics à de grandes multinationales sans aucun engagement de leur part à réduire les émissions. Il pourrait très bien s'agir du scandale le plus coûteux du gouvernement à ce jour.
Si le NPD s'opposait vraiment aux cadeaux aux entreprises, ses députés seraient indignés. Si le Bloc québécois se souciait vraiment de l'environnement, ses députés seraient indignés. Si les députés, quels qu'ils soient, se souciaient de la reddition de comptes, ils seraient indignés. Je peux vous assurer que les Canadiens le sont. Les Canadiens ont le droit d'avoir des réponses sur l'initiative bidon de l'Accélérateur net zéro de 8 milliards de dollars du gouvernement libéral qui, en plus d'être un inefficace, se révèle être frauduleuse. Ils méritent de savoir quelles entreprises se sont partagé les 8 milliards de dollars de fonds publics et à quoi cet argent a servi.
Je propose donc l'amendement suivant, appuyé par mon collègue de , au nom des Canadiens qui paient pour l'arnaque de 8 milliards de dollars: Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit: « le dixième rapport du Comité permanent de l'environnement et du développement durable, présenté le lundi 30 octobre 2023, ne soit pas maintenant agréé, mais qu'il soit renvoyé au Comité afin que celui-ci mène un examen plus approfondi et étudie la mise en œuvre de l'initiative Accélérateur net zéro, et, pour appuyer le Comité dans cette étude, qu'un ordre de la Chambre soit donné en vue de la production de ce qui suit: a) une copie de toutes les ententes de contribution signées et de toutes les feuilles de modalités signées pour chaque contrat, y compris les échéanciers des travaux pour chacun des contrats de l'Accélérateur net zéro; b) une copie de l'outil de suivi utilisé par le gouvernement pour mesurer les progrès et les résultats de l'initiative Accélérateur net zéro; c) une copie des documents qui décrivent toutes les cibles internes de l'initiative Accélérateur net zéro — y compris la cible de réduction des émissions — établies par le gouvernement, étant entendu que ces documents seront déposés sur le bureau, dans les deux langues officielles et sous une forme complète et non caviardée, dans les deux semaines suivant l'adoption de cet ordre, après quoi ils seront renvoyés au Comité. »
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Madame la Présidente, c'est un immense plaisir de prendre la parole au sujet d'encore une autre motion d'adoption. Chose intéressante, les conservateurs continuent le petit jeu qu'ils ont entamé il y a plusieurs semaines, et c'est pourquoi nous avons une motion d'adoption.
Avant d'exposer mes réserves, je vais expliquer pourquoi tous les députés, tous les parlementaires de la Chambre des communes, devraient s'inquiéter de ce que nous ne cessons de constater de la part du Parti conservateur. Quand les conservateurs présentent une motion d'adoption, ils y proposent aussi des amendements. Ces amendements sont des instructions. Ce qu'ils font, c'est renvoyer les rapports aux comités permanents. Dans certains cas, ils nous demandent de convoquer d'autres personnes devant les comités afin qu'elles répondent à des questions.
J'estime que le du Parti conservateur, dans ses efforts visant à contrôler chaque action des députés, essaie de dire que c'est le caucus conservateur qui devrait décider ce que les comités permanents peuvent étudier et quels témoins vont comparaître devant ceux-ci, et il y en a eu bien plus que sous n'importe quel autre gouvernement au cours de l'histoire récente. Nous devrions tous être inquiets à ce sujet, parce que, encore une fois, nous avons une autre motion d'adoption qui cherche à dicter à un comité permanent ce qu'il doit faire. La motion dit que le rapport qu'il nous a envoyé est insatisfaisant, que nous le lui renvoyons et que nous voulons tel ou tel autre résultat.
Cela correspond aux habitudes du du Parti conservateur et confine à l'outrage au Parlement, que cela se produise ici à la Chambre des communes par le biais d'une manœuvre d'obstruction partisane de plusieurs millions de dollars, ou qu'il s'agisse de ce dont nous sommes témoins maintenant, soit son désir de décider à la place des comités permanents. Nous ne devrions pas être surpris, parce que le a été l'élève de Stephen Harper. Quand Stephen Harper a été reconnu coupable d'outrage au Parlement pour n'avoir pas produit des documents, entre autres, son secrétaire parlementaire, qui pilotait le dossier, était l'actuel du Parti conservateur.
Nous avons aujourd'hui une autre motion d'adoption. Cette fois, les conservateurs ont choisi de parler de l'environnement.
Une voix: Oh là là! Comment osons-nous?
M. Kevin Lamoureux: Beaucoup diraient: « Comment osez-vous? »
Madame la Présidente, les conservateurs ne reconnaissent pas vraiment l'existence des changements climatiques, mais ils veulent parler de l'environnement. Pourquoi? Parce qu'ils cherchent à réduire le rôle que le gouvernement peut jouer pour protéger l'environnement.
Je reviendrai là-dessus sous peu, mais pas avant de souligner à quel point le du Parti conservateur malmène la démocratie et le fonctionnement de la Chambre des communes. C'est là une très sérieuse question dont tous les Canadiens doivent être conscients. Ce n'est qu'un soupçon du genre d'efforts qu'il déploie pour prendre le pouvoir et concrétiser ses aspirations. Cela montre la mesure dans laquelle il est disposé à sacrifier les intérêts des Canadiens sur l'autel de ses propres intérêts.
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Madame la Présidente, ce qui est vraiment difficile, quand les conservateurs veulent parler d'environnement, c'est que nous avons maintenant entendu deux intervenants essayer de minimiser l'importance de la tarification de la pollution.
C'est vraiment très regrettable, car ce n'est pas seulement sur le parquet de la Chambre des communes qu'ils répandent de la mésinformation, mais aussi, malheureusement, par le truchement des réseaux sociaux, surtout, et de courriels. Selon toute vraisemblance, ils envoient littéralement des millions de courriels. Je suis l'un des destinataires de leurs courriels, et ils sont terriblement trompeurs.
Parlons de la tarification de la pollution. Il y a deux composantes: la partie « remise » et la partie « taxe ». Il est bien établi que plus de 80 % des Canadiens reçoivent plus d'argent en retour qu'ils en paient pour la tarification de la pollution.
Le Canada n'est pas la seule administration au monde à recourir à la tarification de la pollution. Il y a même des États américains qui tarifient la pollution. Les arguments utilisés par les conservateurs, selon les jours, ne tiennent pas la route. Ils sont comme une passoire. En fin de compte, nous voyons un Parti conservateur qui cherche davantage à essayer de donner une fausse impression qu'à se soucier réellement de notre environnement et, en fin de compte, de la fiscalité et de l'aide aux Canadiens en augmentant leur revenu disponible. Je vais approfondir ce point.
Tout d'abord, tous les membres du caucus conservateur, sauf ceux qui ont été élus lors d'une élection partielle, ont fait campagne sur la tarification de la pollution, y compris le . Ils ont ensuite changé de position, et ce n'est ni la première ni la deuxième fois qu'ils changent de position. Ils ont changé de position avec le chef actuel, qui a fait la première volte-face, et ils s'y opposent maintenant.
Quand les conservateurs disent qu'ils s'y opposent, ils essaient de donner l'impression que la remise est inférieure à la taxe, ce qui est faux pour plus de 80 % des personnes qui bénéficient du filet de sécurité. Si nous l'examinons, nous constaterons que la taxe a un impact positif dans nos collectivités. C'est pourquoi certaines provinces ont même leur propre programme. Elles se rendent compte que tarifier la pollution est un moyen efficace de lutter contre les émissions, entre autres.
Je dirais qu'il n'est pas rare de voir les conservateurs faire volte-face et mettre complètement de côté leur programme électoral. Les députés se souviendront que, la semaine dernière, nous avons voté sur un véritable congé de taxe, un congé de TPS pendant les Fêtes pour les Canadiens. Tous les conservateurs ont voté contre, alors qu'ils avaient tous fait campagne pour un congé de TPS pendant les Fêtes lors des dernières élections fédérales.
Qu'est-ce que cela révèle sur le programme des conservateurs, ces grandes annonces politiques qui sont faites pendant les élections, comme quand les conservateurs disent qu'ils sont pour une tarification de la pollution et un congé de TPS pendant les Fêtes, et qu'au moment du vote, ils votent contre ces mesures? Ils ont voté contre la tarification de la pollution et ils ont voté contre un congé de TPS pendant les Fêtes.
Le plus paradoxal dans tout cela, c'est que nous voyons les conservateurs parcourir le pays en affirmant qu'ils vont abolir la taxe. Examinons ce qu'ils disent aux Canadiens et ce qu'ils font. Dans Winnipeg‑Nord, les conservateurs supprimeraient la remise sur le carbone, ce qui veut dire qu'ils priveraient d'une somme importante au moins 80 % de mes concitoyens. En outre, quand nous prenons en compte la remise comparativement à la taxe que les conservateurs disent vouloir abolir, le revenu disponible, si l'on s'en tient à l'engagement électoral pris par ce , serait réduit à cause de la supposée abolition de la taxe. Ce n'est pas là un gain net pour 80 % de mes concitoyens.
Les conservateurs n'hésitent pas à tromper les Canadiens. Ils disent aux gens que leur proposition améliorera le sort de la population, alors qu'ils savent très bien que ce ne sera pas le cas. Ils le savent, puis, quand vient le moment de faire quelque chose pour alléger le fardeau fiscal des Canadiens, les conservateurs font marche arrière encore une fois. Ils votent encore contre une autre mesure qu'ils s'étaient dits prêts à prendre au profit des Canadiens, à savoir l'adoption d'un congé de TPS pendant le temps des Fêtes.
C'est absolument insensé sauf, bien sûr, si nous écoutons le et si nous réfléchissons à ses ambitions. C'est pourquoi un article très intéressant a fait les manchettes nationales la semaine dernière. L'article en disait long sur le fonctionnement intérieur du Parti conservateur. Les députés s'inquiétaient du leadership de ce parti, et je peux comprendre pourquoi. Ils sont allés de porte en porte pour dire: « Nous allons accorder un congé fiscal pendant le temps des Fêtes. » Maintenant, ils sont obligés de voter contre l'adoption de ce congé pour la période de Noël. Les conservateurs ont fait du porte-à-porte lors des dernières élections pour dire qu'ils étaient en faveur d'une tarification de la pollution, mais maintenant, ils votent contre cette mesure.
Ce n'est pas comme si les députés conservateurs avaient eu le choix. On leur a dit de faire cette proposition. Fait intéressant, ce sont deux députés fédéraux du Manitoba qui ont présenté cette motion. Dans le dernier budget, ou c'était peut-être dans le précédent, nous avons vu un important engagement pris en faveur du Manitoba. L'Agence nationale de l'eau s'installera à Winnipeg, capitale de la province. Le premier ministre du Manitoba, le maire et de nombreux intervenants différents se réjouissent de ce qu'un gouvernement national reconnaisse l'importance d'avoir une stratégie sur l'eau et que le siège national de l'Agence soit situé dans la ville de Winnipeg.
Pour ce qui est de toutes les mesures qui sont prises dans le dossier de l'environnement, je pourrais fournir une liste de choses que j'ai notées. Je pense entre autres à l'interdiction des plastiques à usage unique, au financement pour rendre les véhicules à zéro émission plus abordables, à la réduction marquée des émissions et à l'élargissement de 44 réserves nationales de faune et de 3 parcs nationaux. Les émissions du Canada sont en baisse, ce qui est extrêmement encourageant. Il y a tant de mesures à souligner, comme le programme pour des maisons plus vertes.
À mon avis, les Canadiens doivent être bien au fait de l'article qui a été publié dans un média national la semaine dernière à propos du contrôle total et absolu que le exerce sur les membres de son caucus. Je vais citer quelques extraits de l'article:
Après deux ans sous la gouverne [du chef du Parti conservateur], de nombreux députés conservateurs affirment qu'ils sont beaucoup moins libres aujourd'hui qu'avant son arrivée.
Celui qui, pendant la course à la direction de son parti, a promis de faire du Canada « le pays le plus libre du monde » garde un contrôle serré sur les faits et gestes de ses députés.
Les paroles et les actions des députés conservateurs sont scrutées à la loupe par le bureau du chef. La partisanerie est encouragée. Fraterniser avec les élus des autres partis est à proscrire.
Autrement dit, ils ne peuvent pas venir me parler. L'article se poursuit ainsi: « Ceux qui suivent ces règles sont récompensés. Ceux qui en dérogent doivent souvent en subir les conséquences. » On peut en parler au député d' pour avoir une idée des conséquences.
Une voix: C'est malaisant.
M. Kevin Lamoureux: C'est un peu malaisant, mais c'est vrai.
Madame la Présidente, l'article se poursuit ainsi: « Si le chef invente un nouveau slogan, “on sait qu'il va falloir l'utiliser”. » N'oublions pas que ce sont des conservateurs qui le disent. On me permettra de m'exprimer avec une certaine liberté en leur nom. Selon l'article, « [c]eux qui répètent les slogans sont récompensés ». C'est là que les étoiles sont distribuées. Nous savons tous à quelle fréquence les conservateurs prennent la parole pour répéter les mêmes slogans, les slogans à trois sous. Ils reçoivent une étoile pour cela. S'ils parlent au député de , par exemple, ils perdent une étoile. C'est ainsi.
La véritable tragédie — et nous parlons du et de ce que les conservateurs disent de leur propre chef —, la voici: « C'est lui qui décide de tout [...] Son principal conseiller, c'est lui-même […] Les conseillers ne sont là que pour mettre la vision du chef à exécution. »
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Madame la Présidente, c'est avec plaisir que je prends part à ce débat sur le 10
e rapport du Comité permanent de l'environnement et du développement durable. Je précise que je partagerai mon temps de parole avec mon collègue le député de .
Je vais adopter un angle complètement différent de ce qui est discuté ici ce matin, mais je vais rester collée au rapport. J'ai choisi de prioriser l'angle des travailleuses et des travailleurs, ce qui n'est pas surprenant, parce que j'ai été présidente d'un syndicat. Je parlerai bien sûr du Québec. Là encore, j'imagine que cela ne surprendra personne.
Parlons d'emploi. Dans le rapport du Comité, quand on passe d'une technologie à une autre, on parle de transition juste. Ce terme est reconnu internationalement, sauf ici au Canada. La loi qui a été votée au printemps dernier s'appelle « Loi canadienne sur les emplois durables ». Toutefois, le terme reconnu internationalement est « transition juste ». Cette transition doit donc devenir une vraie préoccupation. Qu'est-ce que la transition juste? Basée sur la justice sociale, cette transition est nécessaire pour que les travailleurs qui sont touchés par l'abandon nécessaire des hydrocarbures n'aient pas à porter sur leurs seules épaules le poids de cette transition. Ils doivent recevoir toute l'aide requise pour se former aux nouveaux secteurs d'activités.
Dans le rapport, on peut lire ce qui suit:
Les informations fournies par RNCan ont montré que le secteur canadien des technologies propres comptait en 2020 environ 210 000 emplois directs dont la rémunération moyenne s'élevait à 80 834 $, soit davantage que le salaire annuel moyen de 68 678 $ dans l'économie canadienne.
Le secteur des emplois durables n'est donc pas négligeable.
Cependant, les femmes dans ce secteur en particulier gagnaient cette année‑là 82 % de ce que gagnaient les hommes.
Il y a encore du travail à faire.
En guise de comparaison, le secteur du pétrole et du gaz comptait 178 500 emplois la même année. [...] Selon les témoins issus de divers secteurs, afin que les travailleurs canadiens tirent pleinement profit des débouchés dans les technologies propres et que les travailleurs qualifiés soient assez nombreux pour mettre en œuvre les technologies propres, il faudra que les collèges et les écoles polytechniques offrent une formation technique et de recherche appliquée.
Par exemple, Daniel Breton, un des témoins que nous avons reçu en comité, nous rappelait ce qui suit:
Nous devons faire en sorte que les travailleurs qui œuvrent dans des industries en déclin puissent venir travailler dans le secteur de la mobilité électrique.
Sur ce thème plus particulièrement, on peut lire, dans la conclusion du rapport:
[Il faut mettre] particulièrement l'accent sur la nécessité de soutenir les phases ultérieures du développement technologique: la démonstration, l'adoption précoce et la commercialisation. Un meilleur soutien au cours de ces phases devrait aider les innovations prometteuses à combler l'écart entre la recherche et le développement et la réussite sur le marché. Il a été mis en évidence que la croissance du secteur canadien des technologies propres profiterait à l'économie et aux travailleurs grâce à la création d'emplois spécialisés bien rémunérés, pourvus en partie par des travailleurs issus de secteurs en déclin qui amorceraient un changement de carrière.
Il faut qu'ils soient soutenus. Parlons de notre voisin du Sud. Lorsqu'on se questionne sur les intentions de l'administration Trump pour le développement du secteur des technologies propres, des dirigeants d'entreprises québécoises du secteur des énergies renouvelables estiment que le secteur de l'énergie propre a des retombées économiques pour l'économie américaine bien trop importantes pour que Trump veuille les mettre à risque. D'ailleurs, selon le dirigeant de Boralex, l'administration Trump risquerait des pertes d'usines, des pertes d'emplois, des recettes fiscales à la baisse et des revenus d'exportation à la baisse s'il abandonnait l'Inflation Reduction Act. L'élection de Trump ne risque donc pas de freiner le secteur de l'énergie propre. Avec l'élection de Trump, prenons notre gaz égal.
Cependant, j’insiste pour dire que les personnes touchées doivent aussi participer aux décisions qui ont des conséquences sur leur avenir. Au Québec, l’acceptabilité sociale est maître, et l’Alliance de l’énergie de l’Est en est un exemple. L’Alliance, dont deux nouveaux projets totalisant près de 500 mégawatts ont été approuvés par Hydro‑Québec à la fin de janvier, représente 209 collectivités, de la MRC de Montmagny aux Îles‑de‑la‑Madeleine. Elle mise sur l’acceptabilité sociale et sur un maximum de retombées économiques. Concernant l’emploi au Québec, la Commission des partenaires du marché du travail, créée il y a plus de 20 ans, favorise cet équilibre et la participation des travailleuses et des travailleurs. Il y a des comités dans toutes les régions qui permettent de cibler les besoins. Il y a des comités où les employeurs, des représentants des travailleurs et des organismes en lien avec ce domaine collaborent avec le ministère du Travail et avec le ministère de l’Éducation. N'est-ce pas un bel exemple?
Des travailleuses et des travailleurs qualifiés, oui, mais c’est le rôle du Québec. Cela m'amène à la recommandation 16, qui dit: « Que le gouvernement du Canada collabore avec les provinces et territoires afin d’investir davantage dans la formation professionnelle, incluant les programmes de requalification et de perfectionnement des compétences [...] ». Nous nous devons de lire cette recommandation avec des bémols, ceux du respect des compétences et du respect des initiatives avant-gardistes mises de l’avant au Québec.
Donnons un exemple qui n'est pas celui du Québec. Un risque concret pour les investissements dans le secteur de l'énergie propre est le moratoire de l’Alberta sur les énergies renouvelables. Du côté canadien, le moratoire de sept mois de l’Alberta sur les projets d’énergie renouvelable causant l’annulation de dizaines de projets décourage les investisseurs du secteur. Pendant que l’Alberta met le frein sur le développement du secteur de l’énergie propre, d’autres provinces vont de l’avant et développent leurs capacités de production d’énergie renouvelable. Du côté du Québec, le développement des technologies propres a déjà le vent dans les voiles. Pour effectuer la décarbonation du Québec, Hydro‑Québec mise sur les énergies renouvelables pour déployer une plus grande capacité énergétique. La société d’État prévoit ajouter 10 000 mégawatts de nouvelle capacité éolienne à son réseau d’ici 2035.
Quant à la coordination entre les paliers de gouvernement, pour répondre à la recommandation 8, soit « Que le gouvernement fédéral coordonne les programmes de rénovations énergétiques avec les programmes provinciaux afin d’en faciliter l’accès par les Canadiens [...] », le Québec a déjà mis en œuvre plusieurs programmes d’efficacité énergétique depuis plusieurs années, notamment ÉcoPerformance, Roulez vert, Technoclimat et Éconologis. Pour ce qui est de la collaboration, il n’y a pas de souci. Le Québec fait preuve d’ouverture à coordonner ses programmes provinciaux aux programmes fédéraux, comme ce fut le cas entre le programme Rénoclimat du gouvernement du Québec et le Prêt canadien pour des maisons plus vertes du gouvernement fédéral, qui sont des programmes de rénovation énergétique.
En conclusion, la lutte contre les changements climatiques ne peut reposer sur une seule avenue. Les technologies ne sont pas la panacée. Cela ne va pas résoudre tous les problèmes. Elles sont un des moyens, mais il y en a plusieurs autres que nous devons mettre de l’avant si nous voulons protéger notre santé et celle de l’environnement.
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Madame la Présidente, je veux aussi prendre quelques secondes pour saluer ma collègue de Repentigny qui, malheureusement, ne sera pas avec nous lors des prochaines élections. Nous l'appelons affectueusement la passionaria de l'environnement dans notre caucus, ou Momo, car c'est plus court et plus simple. Je veux la saluer, car elle est une source d'inspiration pour plusieurs collègues.
Nous parlons aujourd'hui du soutien aux technologies propres. Selon un article qui a été publié ce matin dans les journaux, dans le fond, ce qui nuit le plus à nos efforts de décarbonation, c'est la partisanerie. C'est étrange parce que cette réponse vient d'une personne que j'admire beaucoup, Normand Mousseau, qui est le directeur scientifique de l'Institut de l'énergie Trottier. Il donna cette réponse à mon collègue de , qui lui demandait pourquoi la performance du Canada en décarbonation était aussi décevante. Je vais lire la déclaration de M. Mousseau, parce que ça vaut la peine.
Il y a un problème de cohérence au niveau fédéral parce que c’est très difficile de faire avancer des projets avec des partis qui ont des positions extrêmement différentes sur l’objectif même de [la décarbonisation].
Voilà une partie du problème majeur. Pourquoi le Canada, en particulier, peine-t-il à prendre sa place en matière de technologies propres? C'est parce qu'on a des discours qui sont complètement divergents. En affaires, dans des grands projets, s'il n'y a pas de prévisibilité, il n'y a personne qui est prêt à investir.
Les signaux qu'envoie le régulièrement, c'est qu'il ne croit pas au réchauffement climatique. Quand on regarde la majorité des journées de l'opposition qu'il a accordées à la fin de la tarification du carbone, qui est probablement l'un des outils essentiels si on veut prendre le tournant des énergies propres, on ne peut pas arriver à une autre conclusion qu'il ne croit pas au réchauffement climatique.
Encore, la semaine dernière, quand on a fait le débat d'urgence sur les tarifs américains, le chef de l'opposition est revenu sur le fait que c'était essentiel pour lui d'avoir plus de gazoducs, plus d'oléoducs et de faire sortir l'énergie du Canada. Si j'étais un investisseur dans des énergies propres, sachant très bien que le prochain gouvernement sera probablement un gouvernement conservateur, je ne crois pas que je voudrais mettre beaucoup de mes billes dans des projets d'énergie propre. C'est ce que disait le professeur Mousseau ce matin. Je ne crois pas que le professeur Mousseau soit quelqu'un de très partisan. C'est le directeur scientifique de l'Institut de l'énergie Trottier, une sommité qu'on peut écouter lorsqu'il est question d'énergie. C'est typique du problème de la dynamique du gouvernement fédéral lorsqu'il est question d'énergie. Pourquoi voit-on ces positions polarisées différentes? C'est parce qu'on est prisonnier du carcan pétrolier au Canada.
Pour en faire la démonstration, j'aurais envie de revenir sur le fiasco qu'a été Trans Mountain. Je vais faire une comparaison qui est assez évocatrice. Le directeur parlementaire du budget est passé au Comité permanent des ressources naturelles pour dire qu'il y a 4,6 milliards de dollars dans Trans Mountain qui vont être irrécupérables. Le gouvernement ne récupérera jamais cet argent-là. Ces 4,6 milliards de dollars sont carrément jetés à l'eau alors que le projet de Trans Mountain a coûté 34 milliards de dollars.
Rappelons qu'en 2023, le plan ambitieux du gouvernement fédéral était de dire que son plan pour l'électrification et la décarbonation de l'économie canadienne prévoyait 40 milliards de dollars. Un seul projet d'énergie fossile a coûté 34 milliards de dollars. Le plan le plus ambitieux de l'histoire du gouvernement, selon les collègues libéraux, allait coûter 40 milliards de dollars. C'est indécent. Quand on fait ce comparatif, on voit que c'est complètement indécent.
Comment peut-on envisager d'investir dans des technologies propres alors que, selon ce que nous présente le gouvernement fédéral, si on veut que le pipeline soit rentable, on devra être prisonnier du pétrole pour les 40 prochaines années? Non seulement ça, mais si on veut qu'il soit rentable, il faut augmenter la cadence. Il faut qu'on produise plus de barils de pétrole. Selon les chiffres du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, ou GIEC, c'est complètement incohérent. Le GIEC nous dit que si on veut limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius, il faut réduire de 62 % notre consommation de pétrole. En outre, si on n'a pas de stratégie de captation et de séquestration de carbone, qui n'est qu'une chimère — j'y reviendrai —, il faudrait réduire de 70 % notre consommation d'énergie fossile. Ça, c'est si on veut rester à une augmentation de 1,5 degré Celsius.
Or, ce que nous faisons, c'est que nous investissons 34 milliards de dollars dans une infrastructure afin de maximiser la consommation de produits pétroliers. Si ce n'est pas incohérent, je me demande sincèrement ce qui l'est.
Je veux revenir immédiatement sur cette folie. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, ou GIEC, si nous voulons limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius, il faut réduire de 62 % notre consommation de pétrole. Ça, c'est avec les stratégies de séquestration et de captation de carbone. Revenons sur cette folie de séquestration et de captation de carbone. Il n'y a pas si longtemps, le PDG de Suncor, Rich Kruger, avait une sortie en disant ceci: « Nous accordons une importance un peu disproportionnée à la transition énergétique à long terme. »
Rich Kruger, de Suncor, se demandait pourquoi il fallait accorder autant d'énergie à ces nouvelles technologies. Il disait qu'il fallait plutôt se concentrer sur l'intérêt commercial que sont les sables bitumineux. On peut être en désaccord avec lui, mais, à tout le moins, c'était franc. C'est symptomatique de ce qu'on voit dans le secteur gazier et pétrolier.
Les pétrolières savent très bien que les stratégies de captation et de séquestration de carbone coûtent une fortune et que cette idée chimérique de produire du pétrole carboneutre est aussi cohérente que d'essayer de produire de la poutine de régime. Ça n'arrivera jamais.
Une voix: Oh, oh!
M. Mario Simard: Madame la Présidente, j'ai réussi à faire réagir un libéral en parlant de poutine. C'est bien.
Les gens qui sont dans les affaires sont assez malins. Ce que se disent ces grandes entreprises pétrolières, c'est que c'est le gouvernement fédéral qui devrait assumer les risques. Si on veut avoir du pétrole à faible intensité carbonique, ce ne sont pas les gloutons du secteur gazier et pétrolier qui vont en assumer les risques, c'est le gouvernement fédéral. Ce sont les contribuables qui devraient assumer les risques pour les pétrolières qui engrangent, depuis la fin de la pandémie, des profits records. Si ce n'est pas indécent, je me demande ce qui l'est.
Ce qu'on sait à propos des stratégies de captation et de séquestration de carbone, c'est que leur efficacité reste à démontrer. Pourtant, il y a un consortium. On a probablement entendu parler de l'Alliance Nouvelles voies. C'est un consortium de l'ensemble des grandes pétrolières. D'ailleurs, dans un élan de lucidité, le a indiqué que ces gens-là étaient nuisibles et ne servaient à rien. Pour une fois, j'étais d'accord avec le chef de l'opposition officielle. J'espère qu'il va maintenir ce discours-là.
L'Alliance Nouvelles voies est un consortium pétrolier qui a fait l'objet d'une enquête du Bureau de la concurrence en raison de publicités trompeuses. Elle a même dû retirer de son site Web des déclarations selon lesquelles elle était en mesure de rendre les sables bitumineux carboneutres. L'Alliance Nouvelles voies, dont on a reconnu les pratiques d'écoblanchiment en 2024 et qui a retiré de son site Internet des affirmations qui étaient mensongères, veut un financement de la part du gouvernement fédéral à hauteur de près de 16 milliards de dollars pour des projets de séquestration et de captation de carbone.
Ce serait le gouvernement qui assumerait les coûts. Le et la ont indiqué leur intention de s'entendre avec cette alliance d'ici 2024 par le truchement du Fonds de croissance du Canada, ou FCC. Le FCC sort de l'environnement comptable du gouvernement, sur lequel on n'a aucune prise. Le directeur parlementaire du budget et la vérificatrice générale ne peuvent pas toucher à ça. En plus du FCC, on utiliserait les crédits d'impôt qui sont disponibles uniquement pour les provinces productrices de pétrole pour arriver à ses fins.
Pour moi, ce serait jeter de l'argent public au feu. Pourtant, il existe des initiatives intéressantes en ce qui concerne les minéraux critiques. Je pense en particulier à la question du phosphate. Le gouvernement a accepté de mettre le phosphate sur la liste des minéraux critiques, mais sans lui accorder les crédits d'impôt qui vont avec cela. Alors, à quoi cela sert-il, finalement? Je ne parlerai même pas de l'hydrogène. Le gouvernement fédéral a été obligé de diminuer de 80 % ses projections concernant l'hydrogène.
Je suis prêt à répondre aux questions de mes collègues. Je terminerai mon discours en disant « turlututu, chapeau pointu ».
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Lorsque je parle aux jeunes de ma circonscription, ils me posent une question déchirante: « Pourquoi les dirigeants élus n'en font-ils pas plus? » Ces jeunes grandissent en voyant les effets dévastateurs de l'urgence climatique: chaque été, des incendies de forêt plus intenses, des gens qui ont du mal à respirer à cause de la fumée, des coûts croissants attribuables à la dévastation du climat et des centaines de vies perdues dans des dômes de chaleur. Ils implorent la Chambre, tous les députés ici présents: « S'il vous plaît, ne nous volez pas notre avenir. »
Nous sommes en pleine urgence climatique. Chaque rapport scientifique souligne cette vérité, et nous disposons d'un créneau qui se referme rapidement pour agir. Malheureusement, ce que nous avons vu de la part du gouvernement libéral, et du gouvernement conservateur avant lui, ce sont des objectifs manqués, des promesses vides et des actions qui donnent la priorité aux profits des riches PDG des compagnies pétrolières et gazières prospères au détriment de la survie de notre planète.
Je voudrais parler un peu des conservateurs parce qu'ils n'arrivent même pas à convenir de la réalité du changement climatique. Ils prétendent se préoccuper de l'abordabilité tout en niant l'existence même de la crise climatique. S'ils s'opposent aux mesures de réduction des émissions, ils s'opposent également aux mesures d'abordabilité. Ils continuent de voter contre l'accès des familles à faibles et moyens revenus aux thermopompes pour réduire leurs factures d'énergie, contre les réductions de la TPS. Ils ne proposent pas non plus de plan crédible pour faire face aux coûts croissants des catastrophes climatiques. Les ouragans, les inondations et les sécheresses ne sont pas des menaces abstraites ou des phénomènes qui se produiront dans le futur. Ils se produisent ici et maintenant et ont des répercussions sur les collectivités d'un bout à l'autre du pays. Le déni et l'inaction des conservateurs laissent les Canadiens en payer le prix, en argent et en vies humaines.
Les libéraux semblent aspirer à devenir des conservateurs allégés. Ils reconnaissent que la crise climatique est réelle, mais leurs actions sont bien en deçà de ce qu'il faudrait faire pour y remédier. Ils se disent des chefs de file en matière de climat, mais le Canada est en 62e position sur 67 dans l'indice de rendement de la lutte contre les changements climatiques. Pensons-y un instant: 62e sur 67. Nous sommes au bas de l'échelle. Le continue de dire que ce n'est pas grave parce que nous sommes sur la bonne voie pour atteindre nos objectifs de 2030, mais son propre chien de garde, le commissaire à l'environnement, est venu au comité et a dit et redit très clairement que nous ne sommes pas sur la bonne voie.
Le gouvernement n'est pas sur la bonne voie. Il continue de soutenir les sociétés pétrolières et gazières en leur accordant des milliards de dollars de subventions. Ce sont ces mêmes entreprises qui engrangent des profits records alors que le secrétaire général des Nations unies a affirmé que l'expansion des combustibles fossiles était « moralement et économiquement une folie ». Comment les libéraux peuvent-ils justifier les milliards de dollars qu'ils continuent de verser aux grandes sociétés pétrolières et gazières sous forme de financement public des combustibles fossiles, alors qu'ils prétendent lutter pour un avenir carboneutre?
Le commissaire à l'environnement a également exposé au grand jour les conséquences de la mauvaise gestion des libéraux dans ses rapports. L'initiative Accélérateur net zéro que les libéraux ont présentée comme un pilier essentiel de la stratégie climatique du Canada est un exemple édifiant d'inefficacité. Seuls deux des 55 plus grands émetteurs industriels du Canada se sont engagés à atteindre ces objectifs. Le coût moyen pour les contribuables de chaque tonne d'émissions réduite par l'Accélérateur net zéro s'élève à 523 $. Ce n'est pas la voie à suivre pour un avenir sans danger pour le climat. Toutes les solutions que nous proposons pour lutter contre le changement climatique doivent s'accompagner de mécanismes de responsabilisation incontournables. Malheureusement, le gouvernement continue de montrer qu'il n'est pas un chef de file en matière de climat. C'est un échec délibéré.
Les jeunes et les travailleurs de tout le pays ont droit à mieux. Ils réclament de l'action. Ils réclament de la justice. Pour cela, il faut commencer par écouter les collectivités qui subissent de plein fouet les conséquences de la crise climatique. Les nations autochtones, les familles à faible revenu et les Canadiens des régions rurales se sentent abandonnés par Ottawa. Ces collectivités ne sont pas seulement des victimes de la crise climatique. Elles sont également à l'origine des solutions dont nous avons besoin. Les projets d'énergie renouvelable, les initiatives de conservation, l'agriculture durable et le savoir autochtone et local doivent être au cœur de notre réponse climatique.
Que faut-il faire? Les solutions sont claires. Elles sont à notre portée. Arrêtons de distribuer des milliards de dollars de subventions aux sociétés pétrolières et gazières qui alimentent la crise climatique. Réorientons ces fonds vers les travailleurs et l'économie propre. Mettons en place un impôt sur les bénéfices excédentaires et investissons cet argent dans la rénovation des logements, la réduction des coûts de chauffage, le développement du transport en commun et la création de bons emplois pour les familles dans une économie à faibles émissions de carbone. Cela rendra la vie plus abordable et réduira la pollution qui pousse les émissions à la hausse.
Je voudrais prendre un moment pour m'adresser directement aux jeunes qui s'inquiètent du climat et aux travailleurs qui se battent pour créer un avenir meilleur. Nous les voyons, nous les entendons et nous ne cesserons pas de nous battre pour une action audacieuse et urgente à la hauteur de l'ampleur de cette crise. Il est temps de faire preuve de courage. Il faut des dirigeants qui cessent de prétendre qu'ils sont sur la bonne voie, qui cessent d'écouter les PDG des sociétés pétrolières et gazières et qui commencent à écouter les Canadiens, la science et leur propre commissaire à l'environnement. Il faut des politiques qui placent les gens au-dessus des profits, qui s'opposent à la cupidité des dirigeants du secteur des combustibles fossiles et qui apportent aux Canadiens la justice et l'espoir qu'ils sont en droit d'attendre.
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Madame la Présidente, j'ai le plaisir de parler après ma collègue de . Elle a vraiment une voix extrêmement puissante quand il s'agit des changements climatiques et du rôle du Canada face à cette réalité qui existe.
Je ne peux être plus d'accord avec elle quant au fait que les conservateurs nient l'existence même des changements climatiques. Je vais y revenir dans quelques instants.
Lorsqu'il était au pouvoir, le gouvernement conservateur a simplement nié cette réalité, ce qui était irresponsable. Comme nous le verrons tout à l'heure, le résultat, c'est que des gens sont morts et que des communautés ont disparu à cause de l'irresponsabilité des conservateurs. Ensuite, les libéraux ont pris le pouvoir. Ces derniers savent très bien que les changements climatiques existent, mais ils n'ont quasiment rien fait pour les combattre. L'ensemble du dossier depuis 20 ans est désastreux.
Ce ne sont pourtant pas les ressources qui manquent. Le gouvernement Harper et le gouvernement actuel ont à eux deux donné 1 000 milliards de dollars pour augmenter les liquidités des grandes banques canadiennes afin d'augmenter leurs profits, les primes des patrons et les dividendes. Les deux gouvernements à eux deux ont versé 1 000 milliards de dollars. Ils ont aussi permis à un total de 500 milliards de dollars d'aller dans les paradis fiscaux. Les conservateurs ont mis ça en place et les libéraux ont continué.
Comme ma collègue vient de le dire, les deux gouvernements à eux deux ont versé un total de 100 milliards de dollars sous forme de subventions données aux chefs d'entreprises des compagnies pétrolières. Les libéraux ont mis en place en catastrophe une forme de financement pour financer Trans Mountain alors que le secteur privé ne voulait rien savoir de ça. Cela nous a couté 35 milliards de dollars. Ça a pris 24 heures aux libéraux pour décider d'investir 35 milliards de dollars dans la construction d'un oléoduc qui ne sera jamais rentable, comme on le sait très bien. Le directeur parlementaire du budget a bien indiqué que ce ne sera jamais rentable. De plus, les répercussions environnementales sont bien connues.
Depuis les 20 dernières années, les deux partis n'ont pas pris au sérieux la question de l'environnement et des changements climatiques. On en voit le résultat, cela ne fait aucun doute. Ces politiques ont eu des répercussions réelles. Tout à l'heure, je vais parler des répercussions dans ma province, la Colombie‑Britannique, mais on peut voir les répercussions partout au Canada. Il y a les crises dans les communautés forestières et les feux de forêt qui atteignent un niveau record. On voit les inondations un peu partout au pays. On voit aussi les épisodes de chaleur intense. On voit toutes sortes de crises météorologiques qui font que, souvent, les gens sont pris au dépourvu. Les conservateurs nient que ça existe. Les libéraux disent que ça existe, mais ils ne veulent rien faire pour contrer ça.
[Traduction]
Que se passe-t-il en réalité, car nous voyons une inaction totale en matière d'environnement et de changements climatiques depuis 20 ans, tandis que des subventions massives sont versées à d'autres fins? Sous les libéraux et les conservateurs, 1 billion de dollars ont été accordés aux grandes banques canadiennes sous forme de soutien des liquidités, un demi-billion de dollars a été accordé en économies d'impôts à l'étranger et 100 milliards de dollars ont été accordés aux PDG des sociétés pétrolières et gazières pour subventionner des profits déjà énormes. Bien entendu, les libéraux le savent. Ils ont accordé 35 milliards de dollars, dans un délai de 24 heures, lorsqu'ils ont réalisé que le secteur privé se retirait de Trans Mountain.
C'est la réalité dont nous avons été témoins au cours des 20 dernières années. C'est pourquoi tant de gens disent qu'il est temps de mettre de côté les libéraux et les conservateurs et d'élire un gouvernement qui comprend réellement l'importance d'agir contre le changement climatique et les possibilités que cela offre.
La réalité est que l'administration de Joe Biden aux États-Unis a mis en place une infrastructure pour l'énergie propre à la grandeur des États-Unis. Ces investissements ont eu un fort impact. Plusieurs villes et États américains demandent de l'énergie propre, et si le Canada s'y mettait, le marché et la création d'emplois qui en résulteraient seraient énormes.
Ni les conservateurs, qui nient l'existence du changement climatique, ni le gouvernement libéral, qui se contente de belles paroles sur le changement climatique, n'ont fait preuve d'imagination et de prévoyance. Voilà qui n'aide aucunement à la mise en place de l'infrastructure qui conduirait aux investissements substantiels que nous espérons voir dans le domaine des énergies propres afin de créer les emplois de demain. Nous savons ce qui se produira dans le cas contraire. Le Canada pourrait être un chef de file planétaire en matière d'investissements dans les énergies propres. Nous avons une capacité pratiquement illimitée, car nous pouvons lutter contre les changements climatiques au moyen d'investissements dans l'énergie propre, qu'elle soit éolienne, solaire ou marémotrice. Nous disposons aussi d'un potentiel illimité de production d'énergie propre. Malheureusement, les libéraux n'ont pas agi pour mettre en place l'infrastructure ou pour réaliser ces investissements.
Nous avons constaté les conséquences du contraire, et ma collègue de en a parlé avec beaucoup d'éloquence. Lorsque le dôme de chaleur a frappé ma région de la Colombie‑Britannique, lorsqu'il s'est abattu sur la vallée du bas Fraser, nos services d'urgence ont été incroyablement surchargés. Les pompiers et les ambulanciers nous diront qu'ils n'ont tout simplement pas été en mesure de répondre aux urgences au cours de ces journées. Des gens ont donc lentement succombé dans des appartements modestes sans climatisation et qui n'étaient pas équipés pour faire face à la taille et à l'ampleur du dôme de chaleur.
Les services d'urgence ont été tellement débordés que le système était au bord de la rupture. Heureusement, cette fois-ci, le dôme de chaleur s'est finalement rompu. Cette tragédie a coûté la vie à plus de 600 habitants de la vallée du bas Fraser. Dans ma circonscription, New Westminster—Burnaby, des personnes âgées, des personnes handicapées et des personnes confinées à la maison se sont éteintes à cause de la chaleur intense, sans se faire remarquer. Cela s'est produit en particulier dans la partie ouest de New Westminster, où il y a beaucoup de petits immeubles d'habitation anciens sans climatisation. Des dizaines de personnes sont mortes dans ma circonscription. Des centaines de personnes sont mortes dans la vallée du bas Fraser.
Les députés se souviendront également qu'un certain nombre de collectivités ont été touchées. J'ai parlé des incendies de forêt et de leurs conséquences. Nous avons vu des collectivités entières disparaître en Amérique du Nord à cause de la crise climatique. Nous assistons à des niveaux records d'inondations, et en Colombie‑Britannique, rien qu'au cours des dernières années, nous avons eu deux rivières atmosphériques et des pluies torrentielles telles que nous avons été coupés du reste du Canada. Toutes ces tragédies pourraient être évitées si nous prenions des mesures pour lutter contre les changements climatiques.
Les jeunes Canadiens voient les répercussions et constatent que les gouvernements successifs, conservateurs et libéraux, ne font rien ou presque pour lutter réellement contre la crise climatique, pour nous préparer à ce qui nous attend, pour atténuer les impacts des changements climatiques ou pour assurer la protection du Canada et des collectivités. Les personnes âgées, les personnes confinées et les personnes handicapées vivent dans des appartements qui n'ont pas été conçus pour faire face aux conséquences profondes des changements climatiques. Nous devons mettre en place des mesures de sorte que, quand un dôme de chaleur surviendra à nouveau, ces personnes puissent survivre à un impact aussi énorme et terrible. La question n'est pas de savoir « si », mais bien « quand ».
Les gouvernements qui se sont succédé, qu'ils soient conservateurs ou libéraux, n'ont rien fait alors que nous prenions de plus en plus conscience des changements climatiques. Ce que les députés entendent aujourd'hui de la part des néo-démocrates, c'est que les néo-démocrates croient en la nécessité de faire ces investissements, de lutter contre les changements climatiques et de mener ce combat comme si nous avions l'intention de le gagner.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole aujourd'hui avec le député de .
[Traduction]
Il y a neuf ans, sous le Parti conservateur, le Canada était l'un des pays les moins performants. Des organisations telles que Climate Action Tracker reconnaissent aujourd'hui que le plan du Canada est crédible et transparent. Le dernier rapport sur les écarts du Programme des Nations unies pour l'environnement indique que le Canada dispose de la première feuille de route complète en vue d'atteindre l'objectif de 2030. C'était impensable il y a neuf ans. Le gouvernement actuel a présenté des mesures très ambitieuses.
Des groupes internationaux ont noté qu'à la fin de 2022, le Canada avait respecté son engagement de mettre fin au financement public des combustibles fossiles à l'étranger. En outre, nous avons proposé certaines des mesures réglementaires les plus ambitieuses dans le but de réduire d'ici à 2030 les émissions de méthane provenant des hydrocarbures d'au moins 75 % par rapport aux niveaux de 2012. En s'appuyant sur les gestes de millions de Canadiens, le gouvernement continue de prendre des mesures pour réduire les émissions et lutter contre les changements climatiques tout en renforçant notre économie grâce à des emplois de qualité et à une croissance industrielle propre, ce qui créera un environnement sain pour tous les Canadiens.
Parlons d'abord des progrès. Selon l'Institut climatique du Canada, les émissions du Canada ont baissé de 8 % depuis 2005. Les émissions du Canada sont à leur niveau le plus bas depuis 25 ans, et nous sommes en bonne voie d'atteindre notre objectif intermédiaire pour 2026 et notre objectif pour 2030. Parallèlement, notre économie est en croissance, l'inflation et les taux d'intérêt sont en baisse, et nous continuons à proposer des mesures de lutte contre les changements climatiques parmi les plus ambitieuses au monde
Nous plafonnons la pollution, et non la production, dans le secteur pétrogazier, ce qui constitue une étape essentielle dans la lutte contre les changements climatiques, tout en exigeant des investissements dans la décarbonation. Selon les estimations, si le gouvernement conservateur précédent était resté au pouvoir, les émissions du Canada auraient été supérieures de 41 % en 2030. Cela équivaut, sur le plan de la pollution, à 69 millions de voitures supplémentaires sur les routes du Canada. Le veut mettre la hache dans les lois qui protègent l'environnement. Il veut laisser les plus grands pollueurs du Canada polluer sans limites et faire grimper les dépenses qu'engendrent les changements climatiques. Nous ne pouvons pas laisser faire cela. Aucun secteur ne mérite de polluer sans limites.
Tout d'abord, parlons du Plan de réduction des émissions pour 2030 du Canada, une feuille de route secteur par secteur pour que le Canada atteigne son objectif de réduction des émissions de 40 % par rapport au niveau de 2005 d'ici à 2030, et de carboneutralité d'ici à 2050. Le plan a été présenté en 2022 et il tient compte de la contribution de plus de 30 000 Canadiens, des provinces et territoires, des peuples autochtones, de l'industrie et de l'organisme consultatif indépendant du Canada sur la carboneutralité.
[Français]
Depuis 2016, notre gouvernement continue de faire des investissements historiques dans la croissance propre et l'action climatique.
[Traduction]
La tarification de la pollution fait partie intégrante du plan du Canada pour lutter contre les changements climatiques. Cette politique de lutte contre la pollution par le carbone favorise la croissance d'une économie propre tout en rendant la vie plus abordable en versant à l'avance de l'argent aux familles. Le Parti conservateur du Canada ne veut pas parler du fait que la tarification du carbone attire de nouveaux investissements et crée des emplois partout au Canada. Conséquence directe des mesures prises par le gouvernement pour lutter contre les changements climatiques, Dow Chemicals crée plus de 8 000 emplois et investit 11 milliards de dollars au Canada pour bâtir une usine. Le président de Dow Chemicals a déclaré: « Le Canada applique une tarification du carbone fondée sur le marché [...] C'est un élément essentiel qui nous a poussés à investir [dans ce pays]. »
On estime que la tarification de la pollution est responsable de près du tiers des réductions d'émissions réalisées jusqu'à présent dans le cadre du Plan de réduction des émissions pour 2030 du Canada. Ce n'est pas pour rien que des pays partout dans le monde mettent en place des systèmes de tarification de la pollution. C'est parce que cela fonctionne. Je vais vous donner quelques exemples. L'Union européenne a créé un système de plafonnement et d'échange qui fonctionne très bien. Le prix des crédits s'élève actuellement à 70 euros la tonne, soit environ 103 $ en devise canadienne, ce qui est considérablement plus élevé que les 80 $ la tonne en vigueur actuellement.
De nombreux pays de l'Union européenne, dont la Finlande, la Suisse et la France, appliquent également une tarification distincte de la pollution. L'Afrique du Sud a mis en place une tarification du carbone. La Nouvelle‑Zélande a mis en place un système de plafonnement et d'échange, avec un prix de 50 $ la tonne. Malgré ce que disent les conservateurs, certaines des plus grandes économies des États‑Unis, comme la Californie, l'État de New York et l'État de Washington, ont également mis en place une tarification du carbone.
Le plan de réduction des émissions du Canada comprend plus de 140 programmes, politiques et règlements destinés à aider le Canada à infléchir la courbe des émissions. Il s'agit notamment d'éliminer progressivement les subventions inefficaces aux combustibles fossiles, d'ajuster les montants de la Remise canadienne sur le carbone en fonction du prix de la pollution et de veiller à ce que la remise continue de prendre en compte les recettes prévues dans chaque province où la redevance sur les combustibles s'applique. Un supplément de 20 % est offert aux ménages des zones rurales et des petites collectivités de partout au Canada. Les mesures proposées comprennent également des carburants plus propres pour alimenter nos véhicules et nos industries, ainsi que l'augmentation de l'offre de véhicules et d'énergie carboneutres afin que davantage de Canadiens puissent passer à des véhicules plus propres et moins coûteux à utiliser. Nous ajoutons également plus d'électricité propre et fiable pour aider notre économie à rester compétitive. En outre, nous lançons la stratégie canadienne sur le méthane afin de réduire les émissions dans l'ensemble de l'économie.
Si la réduction des émissions est importante pour l'environnement, elle l'est aussi pour notre santé. Je voudrais souligner l'excellent travail de l'Association canadienne des médecins pour l'environnement. J'ai rencontré ses représentants pour la première fois il y a quelques années, lorsque j'étais secrétaire parlementaire du ministre de la Santé, et ils ont proposé un programme vraiment incroyable appelé PaRx, pour « Park Prescriptions » en anglais, ou « Prescri‑Nature » en français.
En association avec la BC Parks Foundation, des médecins ont prescrit à leurs patients de passer du temps à l'extérieur afin d'améliorer leur santé. Ils menaient également des activités de plaidoyer sur la réglementation des combustibles fossiles. Cependant, lorsqu'on a commencé à parler de cette incroyable intervention visant à encourager les gens à profiter davantage du plein air, cela a éveillé mon intérêt. J'adore le plein air et, en tant que secrétaire parlementaire pour la Santé, c'était vraiment incroyable.
Pas plus tard qu'hier, après environ un an de travail et de réunions, j'ai présenté tous ces groupes. La BC Parks Foundation, l'office de protection de la nature de ma région, ainsi que Conservation Halton et Halton Healthcare étaient présents, et nous avons annoncé que Halton Healthcare serait le premier consortium hospitalier au Canada à offrir le programme Prescri‑Nature. Grâce à l'excellent travail de l'Association canadienne des médecins pour l'environnement et de la BC Parks Foundation, les habitants de la région de Halton ont désormais accès au pouvoir de guérison de la nature.
Je tiens à remercier toutes les parties concernées.
Ensuite, j'aimerais parler des investissements pour le Programme des énergies renouvelables intelligentes et de trajectoires d'électrification. Cela comprend 50 millions de dollars pour le parc éolien Bekevar, en Saskatchewan, qui produira suffisamment d'électricité propre pour alimenter plus de 100 000 foyers. Ensuite, 50 millions de dollars sont accordés au projet de stockage d'énergie Oneida, en Ontario, qui contribuera à réduire les émissions de l'Ontario de 1,2 million de tonnes. Plus de 12 millions de dollars sont consacrés au projet solaire Enterprise, en Alberta, qui est en cours de construction et qui créera plus de 900 emplois. Enfin, 2,5 millions de dollars sont accordés à Lac‑Mégantic, au Québec, pour soutenir son microréseau net zéro.
Le Canada surpasse maintenant la Chine, et nous sommes désormais les premiers au monde en tant qu'économie la plus prometteuse pour la fabrication de batteries pour véhicules électriques. Selon l'Institut climatique du Canada, nos investissements dans l'économie propre et notre plan environnemental permettront d'ajouter 400 000 emplois à l'économie propre. En outre, 48 milliards de dollars sont ajoutés à notre économie, avec 250 000 emplois dans la seule chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques, selon la Banque Royale du Canada. En Ontario, Volkswagen construit sa plus grande usine de batteries pour véhicules électriques, créant ainsi plus de 30 000 nouveaux emplois, un chiffre incroyable pour cette région.
En Alberta, Air Products investit 1 milliard de dollars dans la construction d'une usine d'hydrogène, créant ainsi 200 nouveaux emplois. À Terre‑Neuve, Braya Renewable Fuels convertit la raffinerie de pétrole de Come By Chance en une installation de diésel renouvelable, créant 200 emplois à temps plein, et 800 pendant la phase de construction. Par ailleurs, le projet solaire Awasis, d'une capacité de 10 mégawatts, bénéficie d'un financement de 18,5 millions de dollars. Il crée de l'énergie propre et de bons emplois près de Regina, en Saskatchewan.
Tous les secteurs de l'économie ont un rôle important à jouer dans l'atteinte des cibles climatiques du Canada pour 2030, qu'il s'agisse des transports, du secteur pétrolier et gazier, de l'industrie lourde, de la construction ou des bâtiments. Chacun doit faire sa part. Comme je l'ai dit plus tôt, aucun secteur de l'économie canadienne ne devrait avoir le droit de polluer sans limites.
Des mesures telles que le plafonnement de la pollution proposé sont essentielles pour lutter contre les émissions des secteurs les plus polluants du Canada. Elles encouragent également les secteurs à réinvestir dans des produits énergétiques propres qui réduiront la pollution et créeront des emplois au Canada. Le Canada a montré qu'il est possible de réduire ses émissions tout en faisant croître l'économie et en soutenant les Canadiens en créant des emplois nouveaux et durables dans les secteurs émergents, en favorisant l'innovation et la protection de l'environnement, en offrant des débouchés économiques aux entreprises canadiennes dans l'ensemble du spectre économique, ainsi qu'en augmentant les investissements dans les projets d'énergie propre.
Tous ces investissements devancent la rondelle au lieu de la suivre. Voilà pourquoi nous sommes de solides progressistes. Voilà pourquoi nous croyons qu'il faut agir et saisir le moment, au Canada comme partout dans le monde. Ce n'est pas le temps d'arrêter. Nous devons continuer d'avancer pour l'environnement, pour notre avenir, pour nos enfants et nos petits-enfants, et pour les futures générations de Canadiens. Les Terriens comptent sur nous.
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Madame la Présidente, nous sommes ici pour parler du 10
e rapport du Comité de l'environnement, car les conservateurs ont une fois de plus déposé une motion d'adoption à la Chambre.
Il est important que nous donnions quelques explications aux Canadiens qui suivent peut-être les travaux de la Chambre des communes et se demandent pourquoi nous sommes toujours dans la même situation qu'il y a deux mois. Il convient de répéter un peu pourquoi nous sommes ici.
Tout d'abord, il est question du privilège parlementaire et des documents que le gouvernement ne fournit pas, selon ce que les conservateurs ne cessent de dire. Ce qu'ils ne reconnaissent pas, c'est que le gouvernement a fourni les documents au Parlement. La question est de savoir si la version non caviardée de certains documents doit être transmise à la GRC conformément à un ordre d'une majorité des députés de la Chambre.
La bonne nouvelle, c'est que la GRC nous dit qu'elle ne veut pas recevoir ces documents. Elle ne voit pas d'inconvénient à utiliser les moyens dont elle dispose déjà pour recueillir des preuves en vue d'une éventuelle poursuite criminelle. Par ailleurs, le gouvernement reconnaît que le rapport de la vérificatrice générale sur TDDC est une affaire sérieuse. Une enquête indépendante a été lancée. Le gouvernement a fourni les documents.
Les conservateurs ont présenté une motion visant à renvoyer au comité de la procédure toute la question de savoir si le Parlement devrait autoriser la remise à la GRC de documents non caviardés, ce qui pourrait porter atteinte aux droits garantis par la Charte de toute personne mise en cause. Cependant, depuis deux mois maintenant, les conservateurs ne cessent de proposer des amendements à leur propre motion, alors que tous les partis conviennent que cette question devrait être renvoyée au comité de la procédure.
Les faits doivent être rétablis et compris, parce que nous gaspillons du temps à la Chambre. Il me semble important que les députés des autres partis de l'opposition se demandent à quel moment ils seraient prêts à appuyer une motion de clôture sur cette question, afin qu'elle puisse être renvoyée au comité de la procédure. Ils ont une part de responsabilité pour ce qui est de savoir ce qu'ils veulent obtenir pour leurs concitoyens dans cette enceinte, et ce que nous pouvons faire pour travailler ensemble.
Le Bloc québécois et le NPD devraient se demander à quel moment, alors que le gouvernement a fourni les documents au Parlement...
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Madame la Présidente, je ne parle que depuis trois minutes, mais je dirai que tous les députés ont le devoir de se poser cette question. Pour revenir à la motion, les conservateurs continuent de s'en servir comme tactique dilatoire pour empêcher le Parlement de se saisir d'autres questions importantes. J'encourage les députés du Bloc québécois et du NPD à se demander, en rentrant chez eux ce soir, ce qu'ils souhaitent voir accompli pendant le temps qu'il nous reste dans cette législature.
En ce qui concerne la motion d'adoption du 10e rapport, j'ai lu ce rapport. Je ne siège pas au comité de l'environnement, mais cette motion m'a donné une bonne occasion d'examiner tout le rapport et ses recommandations. Il est curieux que le député de , lorsqu'il a pris la parole ce matin pour présenter la motion, n'ait pas du tout parlé du plan des conservateurs en matière d'environnement ni de ce qu'ils feraient. En fait, un amendement relatif au financement de l'initiative Accélérateur net zéro a été proposé et rejeté par le Président, qui l'a déclaré irrecevable. Une fois de plus, les conservateurs veulent utiliser la Chambre pour faire des discours au lieu de se concentrer sur des travaux importants.
Je vais utiliser les six minutes qu'il me reste pour parler de l'environnement, des investissements dans les minéraux critiques et de l'avantage du Canada en matière de technologies propres. Toutefois, je tiens à souligner qu'il et remarquable que les conservateurs veuillent parler d'un rapport environnemental déposé par le comité de l'environnement. Je siège ici depuis cinq ans et je n'ai pas vu le Parti conservateur faire un véritable effort pour s'attaquer à la question de l'environnement, à la question de savoir comment le Canada tire parti de ses atouts stratégiques pour réaliser ces investissements.
Nous avons entendu le slogan « la technologie, pas les taxes ». C'est un beau slogan, mais il n'y a rien de concret sur la manière d'y parvenir. Comment allons-nous exploiter les atouts dont le Canada dispose? Où allons-nous trouver le financement? C'est là que les conservateurs ne terminent pas leurs phrases. Lorsqu'ils parlent de ce sujet aux Canadiens, ils ne sont pas honnêtes et clairs concernant le coût de la réduction des émissions et de l'amélioration de la compétitivité du Canada. Ils n'ont pas de plan concret.
Je dois donner à Erin O'Toole son dû. En 2021, il a commencé à s'engager dans cette voie. Bien sûr, les députés d'arrière-ban de son caucus voulaient le faire tomber simplement pour avoir osé prononcer l'expression « tarification du carbone ». Les conservateurs n'ont pas vraiment donné de véritable réponse à cette question. Je sais d'ores et déjà que la question concerne les finances et l'abordabilité. Elle concerne la défense et la sécurité internationale. Cependant, la question de l'environnement se pose dans tous ces domaines, et les conservateurs n'ont pas vraiment de réponse sérieuse à y donner.
Examinons le bilan du Parti conservateur concernant les projets de loi directement liés à la croissance économique ou à l'abordabilité. Je représente Kings—Hants dans la belle province de la Nouvelle-Écosse. Un grand nombre de mes concitoyens utilisent encore du mazout pour chauffer leur maison. C'est le moyen de chauffage le plus cher au pays. Le coût du chauffage est en moyenne deux à quatre fois plus élevé que ce que paient les personnes qui ont réussi à délaisser le mazout.
Le gouvernement a collaboré avec les provinces de Nouvelle-Écosse, de Terre-Neuve-et-Labrador et de l'Île-du-Prince-Édouard, où la majorité des ménages se chauffent au mazout, pour mettre en place un programme visant à aider les gens à délaisser le mazout, ou du moins à réduire leur dépendance à l'égard de ce combustible. Cela leur permet d'économiser des milliers de dollars par mois en frais de chauffage.
Le député de a déclaré que ce programme n'existait pas. Il a dit qu'il ne servirait à rien. J'ai des données concernant ma circonscription qui montrent que les factures d'approvisionnement en énergie ont été réduites grâce aux efforts du gouvernement. Le Parti conservateur a voté contre à chaque fois. Les conservateurs ne veulent pas appuyer de telles mesures.
Parlons du projet de loi , qui modifiait les accords atlantiques. Il s'agissait simplement d'un projet de loi ne prévoyant aucune dépense. Le gouvernement voulait simplement adopter une réglementation visant à permettre à l'éolien en mer de contribuer à la décarbonation en Nouvelle-Écosse, dans la région de l'Atlantique. Nous voulions créer des emplois intéressants dans ma province natale. Les conservateurs s'y sont opposés à tous les coups.
Que cherche le Parti conservateur exactement? Les conservateurs laissent entendre que le gouvernement n'a rien fait en matière d'environnement. Je leur rappelle que même si le gouvernement est loin d'être parfait — je suis assis sur les banquettes arrière et je ne prétends pas qu'il est parfait —, c'est le seul gouvernement de l'histoire du Canada à avoir réduit les émissions et fait croître l'économie. Depuis la naissance de notre pays, aucun gouvernement n'y était parvenu. J'entends des députés exprimer dans cette enceinte des points de vue excessifs, comme le député de , qui laisse entendre que le gouvernement n'a rien fait. De quoi parle-t-il? Je suis toutefois d'accord pour dire que les néo-démocrates n'ont pas grand-chose à dire d'intéressant à la Chambre même s'ils aiment se présenter comme des gens plus crédibles.
Les néo-démocrates n'ont-ils pas vu les mesures prises par le gouvernement? Devrions-nous en faire plus? Évidemment. Est-ce notre travail comme députés, comme parlementaires d'amener le gouvernement et l'exécutif, le Conseil privé, à agir? Oui, mais il nous faut faire preuve d'un peu de réalisme devant le travail à accomplir, vu sa complexité et les difficultés à surmonter.
Concernant l'oléoduc Trans Mountain, des députés libéraux et néo-démocrates pensent que ce projet est dans l'intérêt national. Préférerions-nous transporter le pétrole, le gaz et le bitume par chemin de fer? Le marché continue de réclamer ces produits dans le monde entier. Lorsque des députés néo-démocrates nous disent que nous n'aurions pas dû investir dans l'intérêt national et dans un oléoduc pour transporter le bitume qui serait autrement transporté par wagons, je leur répondrais de se demander s'il y a un moyen plus sûr de transporter le bitume? Le gouvernement a l'intention de vendre l'oléoduc à des Autochtones directement concernés pour qu'ils puissent s'en occuper. Nous n'entendons jamais parler de la complexité de ce sujet et des nuances qui l'entourent. Cela ne fait jamais partie d'un véritable débat.
Le gouvernement doit continuer à se concentrer sur l'avantage stratégique du Canada dans les minéraux critiques. Ce n'est pas seulement important du point de vue de la réduction des émissions. Je dirais que c'est en fait surtout important pour notre économie de même que pour la défense et les intérêts stratégiques de concert avec les États-Unis. Nous avons passé beaucoup de temps à la Chambre à parler de l'importance des relations entre le Canada et les États-Unis. Le gouvernement doit continuer à la souligner.
Tous les députés devraient se concentrer sur les moyens d'alléger la réglementation en supprimant ce qui n'est pas nécessaire, de manière à ce que nous puissions extraire davantage de minéraux critiques, mais de manière durable. Il est possible d'harmoniser les processus, et je vois d'un bon œil une partie du travail accompli par le gouvernement dans ce domaine. Nous devons en faire davantage.
Je pense notamment à l’énergie nucléaire, au secteur agricole et à la foresterie. Il y a tant de choses que nous pouvons faire pour stimuler l’innovation dans ces secteurs traditionnels, tout en réduisant les émissions. Nous devons continuer de nous concentrer sur l’innovation et la croissance économique. Bien sûr, nous voulons également réduire les émissions et protéger l’environnement. C’est le triple résultat que nous devrions rechercher en fin de compte.
Je serai heureux de répondre aux questions de mes collègues.
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Madame la Présidente, je remercie mes collègues de débattre aujourd'hui de l'adoption d'un rapport de comité du ministère de l'Environnement sur la voie à suivre. À cet égard, l'une des principales conclusions de notre rapport dissident est que, même s'il a affirmé que le coût de la taxe sur le carbone permettrait de lutter contre les changements climatiques, le gouvernement libéral actuel n'a atteint aucun objectif de réduction des émissions de carbone. C'est un point qu'il convient de souligner.
Le commissaire à l'environnement et au développement durable du Canada a présenté cinq rapports au Parlement il y a à peine quelques semaines, dans lesquels il décrit exactement les objectifs que le gouvernement n'atteint pas en dépit de tous les efforts qu'il déploie à cet égard. Par efforts, j'entends les quelque 140 programmes gouvernementaux qui dépensent de l'argent et ne réduisent absolument pas les émissions.
Je vais m'attarder sur les rapports, en particulier celui dans lequel le commissaire parle de la transition vers une économie carboneutre et de notre situation actuelle en ce qui concerne la carboneutralité de notre économie, parce que ses constatations sur ce point sont importantes. Voici ce qu'il conclut dans son rapport: « Les renseignements manquants et incohérents, les retards dans la mise en oeuvre de mesures importantes et le manque de fiabilité des projections ont entravé la crédibilité du plan ».
Avant de poursuivre, madame la Présidente, je dois vous dire que je partagerai mon temps de parole aujourd'hui avec mon collègue de .
Reconnaissez qu'au bout du compte nous obtenons zéro émission de tous les programmes. Des dizaines de milliards sont dépensés pour les changements climatiques, la dernière mesure en date étant bien sûr le plafonnement des émissions — une utopie —, et l'idée selon laquelle nous allons éliminer les émissions sans réduire la production. La seule façon d'éliminer les émissions au Canada à ce stade est de défaire notre économie.
Surtout dans la production de ressources, cela signifie que les ressources sont produites ailleurs, ce qui se traduirait par des émissions plus importantes, des normes du travail moins strictes et moins d'avantages pour le monde. C'est pourquoi nous continuons à veiller à ce que le gouvernement comprenne la folie de son approche en matière de réduction des émissions, parce que les émissions n'apparaissent pas au bout du compte.
Je poursuivrai en citant un autre rapport du commissaire. Il a déclaré: « La baisse récente des réductions d'émissions prévues pour 2030 n'était pas attribuable à des mesures climatiques prises par les gouvernements, mais plutôt à des révisions de données ou des méthodes utilisées dans la modélisation. » Depuis 20 ans, le ministère de l'Environnement dispose d'un modèle qui n'est pas transparent sur la façon dont il mesure les émissions dans l'économie canadienne. Comme l'a déclaré le commissaire à l'environnement, l'ensemble du modèle est défectueux. Personne ne peut le voir; par conséquent, il est effectivement défectueux.
La seule façon de réduire les émissions est de modifier les données de sa propre modélisation. Cela ne réduit pas le CO2 dans l'atmosphère; tout ce que cela fait, c'est donner l'impression que nous accomplissons quelque chose alors que nous n'accomplissons pratiquement rien. Ce que nous faisons, c'est fermer la partie la plus productive de l'économie canadienne, notre industrie des ressources. Cela s'inscrit dans les signaux vertueux que lance le gouvernement: dire que nous faisons quelque chose, mais changer les paramètres de mesure de ce que nous faisons. Les libéraux essaient de tromper la population canadienne. Il s'agit d'une tromperie qui doit être dénoncée au plus haut niveau.
Ce n'est pas le député de , mais le commissaire à l'environnement et au développement durable qui a dit très clairement que les libéraux jouaient avec les chiffres. La prochaine manipulation qu'ils feront sera bien sûr d'inclure dans les chiffres l'absorption réelle de CO2 dans les forêts canadiennes, pour faire croire qu'ils ont accompli quelque chose, alors que cela ne faisait pas partie des données dès le départ.
Il y a toute une série de citations du commissaire qui sont très importantes, et je vais en lire quelques-unes. En voici une: « Ce manque de transparence de la modélisation reste une préoccupation constante qui peut miner la confiance dans les progrès communiqués et en compromettre la crédibilité ». Les députés ont-ils bien entendu? Le gouvernement a perdu toute confiance auprès des Canadiens et toute crédibilité auprès de ceux qui s'intéressent aux émissions et à nos systèmes de production d'énergie au Canada qu'il faut maintenir pour que nous puissions préserver notre économie prospère et continuer à être un leader mondial en matière de réduction des émissions.
Les trois quarts des sommes que les entreprises privées du pays dépensent pour réduire les émissions le sont par l'industrie pétrolière et gazière pour s'assurer d'une production plus propre. Cette production, en particulier dans les sables bitumineux, a permis de réduire de 26 % les émissions par baril de pétrole produit au cours des 20 dernières années. C'est mieux que tous les autres secteurs d'activités au Canada en ce qui concerne les réductions associées aux progrès technologiques. Lorsque mon collègue d'en face parle de technologie et non de taxes, nous avons des exemples clairs de la façon dont cela fonctionne.
Les entreprises qui consacrent des fonds à la technologie et non aux taxes font progresser la science et la réduction des émissions de carbone. C'est ce que nous souhaitons, au bout du compte. Nous voulons moins d'émissions de carbone par unité de production. Nous voulons être sûrs d'avoir une économie durable pour l'avenir. Nous voulons remplacer le carbone produit dans le monde par des options plus efficaces et moins polluantes, disponibles ici au Canada.
Je conclurai par une citation du commissaire à l'environnement: « En raison de ce manque de transparence, les responsabilités en matière de réduction des émissions sont restées floues. » J'implore mes collègues de l'autre côté de la Chambre. Ce n'est pas l'opposition qui dit cela, c'est le propre commissaire à l'environnement et au développement durable du gouvernement qui dit que les libéraux ne font rien. La seule chose qu'ils accomplissent en fait de chiffres, et les chiffres sont légèrement en baisse par rapport à leur sommet d'avant la COVID, n'est pas nécessairement le résultat de quoi que ce soit que les programmes ont permis de concevoir; c'est le résultat, principalement, des changements apportés au modèle.
Les libéraux peuvent modifier leurs modèles d'intrants autant qu'ils le souhaitent, mais au bout du compte, il y a davantage de carbone dans l'atmosphère. Nous devons en fait réduire la quantité de carbone dans l'atmosphère et nous devons donc trouver des programmes et des technologies qui permettent de réaliser cet objectif. Cependant, le gouvernement semble en panne d'idées à cet égard parce qu'il s'oriente vers la réglementation et le contrôle plutôt que vers l'innovation et les décisions du marché, qui feront partie de l'avenir et de la solution.
J'ai dit à mes concitoyens: « Quand on a creusé un trou aussi profond, il est temps d'arrêter de creuser ». C'est l'essentiel. Les libéraux se sont enfoncés dans le trou, et leur objectif n'est plus de veiller à ce qu'ils produisent moins d'émissions. L'objectif est de jeter plus d'argent par les fenêtres, et je suis particulièrement inquiet à ce sujet...
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Madame la Présidente, je me sens visé par vos propos. Vous avez raison et je souhaite m'amender dans les prochaines années.
Je suis bien heureux de prendre part à ce débat. Je tiens à rappeler que, depuis plus de deux ans, j'ai le privilège de siéger au sein du cabinet fantôme à titre de ministre responsable de l'environnement et des changements climatiques.
Lors de notre convention de Québec, qui a eu lieu il y a plus d'un an, notre chef conservateur, le et député de Carleton, a présenté les principes directeurs de notre approche conservatrice en matière d'environnement. D'abord, je mentionne que les changements climatiques sont réels. Il faut y faire face et s'y adapter. Il faut constamment réduire la pollution, réduire les émissions de gaz à effet de serre. Par contre, nos chemins se séparent lorsque vient le temps de choisir l'approche à privilégier. Le gouvernement libéral, qui est dogmatique, ne pense qu'à taxer et à dépenser n'importe comment. L'approche conservatrice se veut beaucoup plus pragmatique et beaucoup plus axée sur les actions directes. J'aurai l'occasion d'y revenir un peu plus tard dans ce discours.
Ce gouvernement libéral est au pouvoir depuis neuf ans et voici le bilan de ce gouvernement en matière d'environnement. Le Canada a le pire bilan des pays du G7 et il est au 62e rang sur 67 pays. Telle est la situation après neuf de ce gouvernement libéral. Voilà le résultat de cette gestion.
Récemment, nous avons vu l'exemple le plus criant qui soit de mauvais investissements en ce qui a trait à deux programmes. Le gouvernement a mis en œuvre un de ces programmes et il a continué la gestion de l'autre programme. Malheureusement, le gouvernement a géré ces programmes à la façon libérale, c'est-à-dire tout croche et avec un parfum de corruption.
Tout d'abord, parlons de l'initiative Accélérateur net zéro, un programme de 8 milliards de dollars. C'est beaucoup d'argent. Malheureusement, c'est un programme qui n'a rien donné, et c'est là que le problème se situe. Oui, on se gargarise de beaux grands principes et on a des cibles ambitieuses. Les libéraux parlent toujours de leurs cibles ambitieuses, mais le résultat n'est pas là. Pourtant, on parle de 8 milliards de dollars. Le commissaire et le sous-ministre responsable de ce dossier ont affirmé en comité parlementaire qu'ils n'étaient pas en mesure d'évaluer directement s'il y avait eu des baisses d'émissions des gaz à effet de serre. Cela ne s'invente pas. On parle d'un accélérateur pour la carboneutralité, un accélérateur pour réduire à zéro les émissions, mais on n'est pas capable de déterminer exactement si on a réussi à réduire les émissions.
Il y a pire. Parlons des témoignages que nous avons entendus au comité parlementaire. Le commissaire à l'environnement et au développement durable a comparu en comité les 2 et 9 mai derniers. Lorsque nous lui avons demandé comment tout cela avait été fait, voici ce qu'il a répondu:
Nous avons aussi constaté que le ministère ne savait pas toujours à combien s'élèverait la réduction des émissions de GES de la plupart des entreprises participant à l'initiative [Accélérateur net zéro], ou si le financement accordé entraînerait une réduction des émissions.
Cela s'appelle Accélérateur net zéro. C'est le commissaire à l'environnement et au développement durable qui nous dit qu'il n'y a strictement rien qui permette de s'assurer que les émissions vont baisser. Cela ne s'invente pas après neuf ans de gouvernement libéral. Un peu plus loin dans son témoignage, le commissaire à l'environnement et au développement durable a indiqué ceci: « La majorité des accords de contribution ne comportent pas d'engagements en matière de réduction […] » En effet, 12 des 17 entreprises n'avaient pas à s'engager à réduire les émissions. Pourtant, cela s'appelle l'Accélérateur net zéro. Il faut accélérer pour atteindre la carboneutralité, mais 12 des 17 entreprises n'ont aucune cible. Quelle est cette gestion? C'est la gestion libérale des neuf dernières années.
Nous avons demandé d'avoir accès à ces documents. Le gouvernement a imposé un veto silencieux absolu concernant cela. Cependant, les parlementaires peuvent regarder ces documents, mais seulement avec les yeux, et c'est le cas de le dire. On ne peut pas prendre de notes ni de photos, on ne peut rien faire avec cela. On ne peut qu'observer. Nous souhaitons ardemment que ces documents soient rendus publics.
Évidemment, je ne peux pas dire ce que j'ai vu et je n'entends pas commencer à me mettre les pieds dans les plats. Je ne peux pas dire ce qu'il y avait dans ces documents, mais je peux dire que tout ce que j'ai vu mérite d'être connu par les Canadiens. C'était troublant. Tous les députés du Comité permanent de l'environnement et du développement durable y ont accès. Nous souhaitons ardemment que tous les députés puissent y avoir accès. Les députés conservateurs ont vu les documents, et c'est pourquoi je dis à tous les Canadiens qu'ils méritent de savoir comment ces 8 milliards de dollars, qu'ils ont donnés, ont été dépensés.
Parlons maintenant d'un autre programme qui a été mis en place par ce gouvernement depuis cinq ans, soit le fonds vert sur les technologies de développement durable. Ce n’est pas une invention du Parti libéral. Cela existait sous d’autres gouvernements, et cela allait bon train parce que c’était un fonds qui visait à aider les entreprises à réduire leurs émissions. À la suite de dénonciations dans quelques médias, la vérificatrice générale du Canada a été mandatée pour étudier ce qui s’était passé dans ce fameux fonds vert. Ce qu'on apprend est très troublant. Ce n’est pas nous qui le disons, ce n’est pas le Parti conservateur qui le dit, mais la vérificatrice générale. Sur 500 millions de dollars au cours des cinq dernières années, ce gouvernement libéral a dépensé 390 millions de dollars, c'est-à-dire que presque 80 % de l’argent de ce fonds n’a pas été géré selon les règles de l’art. Les membres du conseil d'administration se donnaient à eux-mêmes de l’argent des contribuables pour leurs propres entreprises. Ce n’est pas comme ça qu’on doit gérer.
Quand on constatait qu’il y avait beaucoup de va-et-vient au conseil d’administration, parce que les gens étaient en conflit d’intérêts, c’est peut-être la preuve qu’ils ne devaient pas être là. Quand on passe son temps à rentrer et à sortir, il me semble qu’il y a un drapeau rouge qui se lève. Il me semble qu’il y a une sonnette d’alarme qui doit retentir dans l’esprit des gens pour dire qu’on va faire les choses autrement. Ce n’est pas ce qu’ils ont fait, et c’est très dommage. C'est aussi pourquoi on voit qu'après neuf ans sous ce gouvernement, non seulement le Canada est le pire pays du G7, mais il est au 62e rang sur 67, selon le dernier rapport déposé à la COP29, il y a quelques jours à peine. J’ai d’ailleurs demandé à pouvoir déposer ce document, mais les libéraux ont refusé.
On constate que ces gens-là n’ont pas atteint les cibles, qu'ils n'ont pas atteint ce qu’ils voulaient et, surtout, qu’ils ne savent pas gérer lorsqu’ils ont des fonds d’investissement. Nous, les conservateurs, avons une approche qui se veut positive, constructive, efficace et surtout pas dogmatique. Lors du congrès de Québec, il y a un peu plus d’un an, en septembre 2023, notre a défini les quatre piliers de notre action en matière environnementale.
Le premier pilier, ce sont les incitatifs fiscaux en recherche et développement pour de nouvelles technologies pour réduire les émissions. Cela doit se faire de façon responsable, et pas pour faire plaisir aux petits amis, comme l’a conclu la vérificatrice générale avec le fonds vert, et pas non plus en lançant des milliards de dollars — 8 milliards de dollars dans le cas des libéraux — sans avoir des engagements de réduction réelle. Comme conclu par le commissaire à l’éthique, 12 entreprises sur 17 ont reçu des milliards de dollars sans avoir d’objectif. Qu’est-ce que c’est que cette affaire? Nous, les conservateurs, voulons une approche concrète, réaliste, responsable et respectueuse du porte-monnaie des contribuables.
Le deuxième pilier, c'est le feu vert aux énergies vertes. Il faut encore plus d’éolien, de solaire, d’hydroélectricité, de géothermie et de nucléaire au Canada. Oui, la décarbonation conduit à l’énergie verte. C’est pour ça que nous en avons besoin. Nous n’en avons pas assez. Il faut en avoir davantage. Il faut donner le feu vert aux énergies vertes.
Le troisième pilier, c'est l’avantage canadien. Nous avons au Canada toutes les ressources naturelles dont nous avons besoin pour la décarbonation. Pensons au lithium. Comme l’a dit le député de lorsqu’il est devenu chef, nous avons besoin du lithium canadien pour électrifier nos voitures électriques. Ce que nous voulons, c'est donner le feu vert aux énergies vertes et développer tout le potentiel d’énergie et de ressources naturelles que nous avons au Canada pour justement permettre cet avancement.
Le quatrième pilier est le suivant: travailler main dans la main avec les Premières Nations. Trop souvent dans notre histoire, quand on arrivait quelque part pour faire du développement et qu'il y avait des Premières Nations, on signait un petit chèque pour leur dire de s’en aller et que nous allions développer ça. Ce n’est pas l’approche à avoir. Il faut une approche de création de richesse partagée, de travail d’égal à égal, de partenariat dans la prospérité.
Nous, les conservateurs, prenons au sérieux la question des changements climatiques, avec des incitatifs fiscaux pour de nouvelles technologies, le feu vert aux énergies vertes, le développement de tout notre potentiel de richesses naturelles pour la décarbonation, et le travail main dans la main avec les Premières Nations. Vivement une élection qui va donner un gouvernement responsable pour tous les Canadiens.