La Chambre reprend l'étude de la motion.
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Madame la Présidente, je suis toujours fier de prendre la parole à la Chambre et fier également de partager mon temps de parole avec la députée de .
Il y a des moments où j'ai du mal à justifier ce que les gens voient à la télévision, lorsqu'il s'agit de la Chambre des communes. Beaucoup d'entre eux pensent que notre démocratie dégénère en un ridicule spectacle de guignol où libéraux et conservateurs refusent de s'occuper des problèmes de l'heure. Aujourd'hui en est un très bon exemple: les conservateurs sont montés sur leurs grands chevaux à propos d'un débat interne entre les chiffres du directeur parlementaire du budget et ceux du gouvernement, tout cela au sujet d'un rapport auquel nous avons accès.
Il y a tellement de sujets dont nous pourrions prendre le temps de débattre, comme l'ingérence étrangère, qui préoccupe tout le monde, mais les conservateurs n'iront évidemment pas voir le dossier sur l'ingérence étrangère parce que le , qui vit à Stornoway, ne veut pas ou ne peut pas obtenir d'habilitation de sécurité. Je n'ai jamais imaginé que quelqu'un qui aspire à devenir premier ministre ne puisse pas ou ne veuille pas savoir si des menaces planent sur notre pays, car en politique, se complaire dans l'ignorance, c'est manquer à son devoir.
Nous pourrions parler de ce qui se passe sur la scène mondiale vu l'effrayante montée de la droite en Europe et la menace que cela représente pour la défense de l'Ukraine, alors que la machine de guerre de Poutine s'acharne sans relâche contre les Ukrainiens, mais les conservateurs ne montrent pas vouloir se porter à leur défense, et ils ont voté contre l'Ukraine à plusieurs reprises.
Nous pourrions parler des conclusions des Nations unies à propos de crimes de guerre, cette semaine, que je trouve très inquiétantes. L'ONU a rapporté que les crimes du Hamas contre les civils, les violences sexuelles et les enlèvements ont été tout à fait horribles le 7 octobre, et nous savons bien sûr que le Hamas est une organisation terroriste qui est largement dénoncée, et à juste titre. Toutefois, les conclusions des rapports de l'ONU sur Israël relèvent que la fréquence, la prévalence et la gravité des violences sexuelles et sexistes à l'encontre des Palestiniennes font désormais partie des procédures opérationnelles normales des forces de sécurité israéliennes. Il s'agit d'un constat effrayant de la part des Nations unies: un de nos proches alliés utilise la violence sexuelle à grande échelle contre les civils.
L'autre constatation à propos de laquelle l'ONU a exprimé de sérieuses inquiétudes est l'emploi de la famine comme arme de guerre. En réalité, la famine n'est pas une arme de guerre. Il ne s'agit pas d'un objectif militaire, mais d'une tentative de destruction d'un peuple. Lorsqu'on prive de nourriture des enfants et des familles, on tente de détruire un peuple, ce qui constitue un génocide, mais les conservateurs ne veulent pas en parler.
Il fut un temps où le Canada brillait sur la scène internationale en matière de justice sociale. Nous marchons sur des œufs face à l'horrible violence perpétrée contre des personnes sans défense en Palestine. Les conservateurs ne veulent pas en parler et préfèrent que nous passions notre temps à nous quereller entre nous sur des chiffres. Le reste du monde regarde le Canada et dit: « Où sont-ils? Où est leur voix? Pourquoi ne défendent-ils pas fermement la Cour pénale internationale et la justice, comme tant de nos alliés, comme nos amis irlandais qui n'ont pas peur de s'exprimer? »
Nous vivons aujourd'hui encore une journée qui s'ajoute à l'affrontement interminable entre les conservateurs climatosceptiques, qui croient que les grandes pétrolières devraient pouvoir mettre le feu à la planète gratuitement, et les libéraux, qui se sont constamment montrés incapables de nous présenter un plan crédible pour contrer l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Le fait est que les émissions de gaz à effet de serre provenant du secteur pétrolier et gazier ont augmenté chaque année. Elles continuent d'augmenter. Elles augmentent de façon spectaculaire sous le gouvernement actuel.
Le gouvernement nous explique que la tarification du carbone, lorsque je fais le plein à la station-service ou lorsque je voyage, est très bénéfique. Les Canadiens paient leur contribution, et les Canadiens sont prêts à faire leur effort de guerre pour lutter contre la crise climatique, mais les grandes pétrolières, elles, n'en ont pas l'intention. La tarification des émissions de gaz à effet de serre de l'industrie permet aux incendiaires de la planète, comme Suncor, de payer un quatorzième de ce que paierait une personne moyenne.
Les Canadiens savent que ce n'est pas juste. Le vrai problème de la tarification des émissions de gaz à effet de serre du gouvernement, c'est que le s'est rendu à la COP26 et a annoncé un plafond des émissions au sujet duquel il n'avait consulté personne. Il dit vouloir imposer un plafond des émissions aux grandes pétrolières, mais en même temps, il a réservé 34 milliards de dollars pour construire un oléoduc sans analyse de rentabilisation.
Comparez cela au travail du gouvernement dans le domaine de l'énergie propre. Combien de temps s'est écoulé depuis que la a annoncé que des crédits d'impôt seraient accordés aux investisseurs pour stimuler le secteur canadien de l'énergie propre? Nous attendons toujours. Nous attendons toujours aussi que justice soit rendue aux communautés autochtones qui manquent de logements. Ce qu'on nous sert, ce sont des promesses. Dans ma région, le a écrit une lettre à l'autorité sanitaire de la région de Weeneebayko pour lui dire que le gouvernement était favorable à l'abandon de ce qui est en réalité un hôpital datant de l'apartheid, mais rien de tout cela n'a été fait. Cependant, lorsqu'il s'est agi de donner de l'argent aux grandes pétrolières, les robinets se sont ouverts, et 34 milliards de dollars en sont sortis.
Qu'est ce que cela signifie du point de vue de la crédibilité de la tarification du carbone? En ce moment, dans le secteur pétrolier, on parle d'une année de production record. Imperial Oil bat des records de production. Pourquoi? Grâce au projet de pipeline TMX. La production de Cenovus va passer de 800 000 à 950 000 barils par jour. La production de bitume lourd va augmenter de 500 000 barils par jour, grâce à l'argent des contribuables dont le gouvernement fait cadeau à une industrie qui n'a jamais pris au sérieux la réduction des émissions. Nous allons assister à une augmentation de 500 000 barils par jour de bitume brut, qui produit les émissions de gaz à effet de serre les plus élevées de tous les carburants de la planète dans le secteur des hydrocarbures.
Les contribuables sont censés payer la note, mais ils ne font pas que cela. L'oléoduc Trans Mountain est un tel gâchis que même des entreprises super-riches comme Suncor, Imperial et Cenovus ne pourraient pas y transporter le bitume, parce que les droits de péage leur coûteraient trop cher. Ce sont les droits de péage qui nous permettent de récupérer l'argent investi dans l'oléoduc. Dans l'état actuel des choses, 78 ¢ sur chaque dollar seront payés par le peuple canadien à titre de subvention à des entreprises qui ont réalisé 68 milliards de dollars de bénéfices. Le gouvernement dit maintenant qu'il va rendre les choses un peu plus équitables. Il veut que les contribuables paient 55 ou 60 ¢ sur chaque dollar. Telles sont les mathématiques libérales.
Au lieu de nous parler du tatouage haïda du et de son projet de redonner au Canada sa place sur la scène internationale, les libéraux auraient dû nous dire depuis le début qu'ils avaient la ferme intention d'augmenter massivement la production du pétrole le plus sale de la planète. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est un fait. Le bitume produit les émissions de gaz à effet de serre les plus élevées au monde.
Ce n'est pas pour rien que les libéraux ont dû se dépêcher pour dépenser cet argent. Grâce au GIEC et aux avertissements d'António Guterres, nous savons que nous avons irrémédiablement basculé dans la catastrophe climatique qui est en train de se produire. Les Nations unies reprochent aux dirigeants d'un peu partout dans le monde de « mentir » en faisant des promesses sur la scène internationale tout en augmentant massivement la production d'hydrocarbures à un moment où la planète est en feu. C'est ce que disent les Nations unies, mais il y a aussi l'Agence internationale de l'énergie, qui n'est pas vraiment un repaire de gauchistes et qui ne cesse de mettre en garde le monde contre l'accroissement des infrastructures pétrolières et gazières, car elles deviendront superflues. En fait, l'Agence prévoit une production massivement excédentaire d'hydrocarbures au cours des trois prochaines années, ce qui plombera le secteur pétrolier et gazier. Le bitume étant le plus coûteux à produire, le gouvernement a dû faire des pieds et des mains avec notre argent pour en faire croître la production, de sorte que nous pourrions devoir en subir les conséquences pendant des décennies.
Selon le scénario du Canada pour la production de pétrole, les libéraux s'attendent à ce que nous consommions autant de bitume en 2050 qu'aujourd'hui. Ils n'ont jamais vraiment voulu s'attaquer à la crise climatique. Ils n'ont jamais eu sérieusement l'intention de réduire les émissions. Ils refilent cette responsabilité aux contribuables ordinaires, qui sont tout à fait disposés à aider la planète. Toutefois, tout repose sur leurs épaules alors que le gouvernement distribue des cadeaux à des sociétés qui font des milliards de dollars. C'est ce que l'histoire retiendra du bilan du gouvernement relativement à la crise climatique.
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Madame la Présidente, je suis honorée de prendre la parole pour participer à ce débat. Toutefois, je dois dire que débattre de la motion à l'étude est un gaspillage colossal des ressources de la Chambre des communes et du précieux temps dont nous disposons à la Chambre pour débattre de situation et de dossiers urgents.
Pourquoi dis-je cela? La motion proposée par les conservateurs demande au gouvernement de déposer un ensemble de données d'ici le 17 juin 2024. Or, le gouvernement libéral a déjà déposé ces données. En fait, il l'a fait aujourd'hui même. Je conviens qu'il aurait dû faire preuve de transparence et rendre cette information publique dès le départ. Quoi qu'il en soit, nous avons maintenant accès à cette information. La question qui s'impose est donc: pourquoi sommes-nous en train de débattre d'une motion qui, honnêtement, n'est plus utile, puisque l'affaire est résolue?
Pendant ce temps, que se passe-t-il dans nos communautés? Une crise du logement sévit partout au pays. D'ailleurs, pas plus tard qu'aujourd'hui, j'ai déposé un projet de loi d'initiative parlementaire qui demande au gouvernement de tenir compte des droits de la personne dans les mesures qu'il prend pour remédier à la crise du logement. Les libéraux ont déjà promis de le faire en application de la Loi sur la stratégie nationale sur le logement, mais en réalité, nous savons qu'ils ne le font pas. En fait, partout au pays, des campements sont remplis de gens incapables de trouver un logement adéquat, qui répond à leurs besoins.
Mon projet de loi d'initiative parlementaire propose que le gouvernement intègre à la Loi sur la stratégie nationale sur le logement des dispositions interdisant le démantèlement de campements sur les terres fédérales et collabore avec d'autres ordres de gouvernement, d'autres paliers de gouvernement, pour régler efficacement la crise du logement. Nous devrions peut-être justement nous efforcer de trouver des moyens de nous attaquer à la crise du logement, au lieu de laisser les conservateurs présenter des motions discutables qui ne sont déjà plus pertinentes.
Permettez-moi aussi de dire que le système d'immigration pose beaucoup de problèmes en ce moment. Le gouvernement a soudainement décidé de plafonner le nombre d'étudiants étrangers, ce qui a des répercussions sur plusieurs d'entre eux qui sont pris au dépourvu. En raison de ce seuil, ils ne pourront pas renouveler leur permis de travail ou leur permis d'études. Certains d'entre eux sont exploités.
Je viens de recevoir un courriel d'une personne qui me dit qu'on lui a conseillé de se marier, de s'engager dans un mariage frauduleux, pour pouvoir rester au Canada. Ce n'est pas la bonne solution. Nous savons que les étudiants étrangers ont du mal à joindre les deux bouts. Soit dit en passant, ils contribuent à l'économie canadienne et font partie de nos communautés économique, sociale, culturelle et éducative. Ils devraient être valorisés au lieu d'être tenus responsables de la crise du logement que les libéraux et les conservateurs ont créée.
Ce sont les conservateurs qui ont annulé le Programme national de coopératives d'habitation en 1992. C'est le conservateur qui était ministre quand le gouvernement Harper fait perdre 800 000 logements abordables aux Canadiens. Après les conservateurs, ce sont les libéraux qui, en 1993, ont abrogé le Programme national de logement abordable. Ils ont aussi contribué à la perte de logements abordables dans nos collectivités.
Par conséquent, au lieu de discuter d'une motion qui n'est plus pertinente, nous devrions parler de ce que nous allons faire, sérieusement, pour résoudre la crise du logement, pour que ceux qui n'en ont pas puissent retrouver leur dignité, et pour que non seulement le Canada construise des logements plus rapidement, mais aussi qu'il construise des logements abordables et décents. Nous devrions discuter de ce que nous allons faire pour interdire le démantèlement des villages de tentes, car cela revient à déplacer des gens qui n'ont pas de logement, à les marginaliser et à les précariser encore davantage.
Si nous voulons parler de la crise climatique, ce qui est souhaitable, nous ne devrions pas parler de ce qu'il faut faire pour l'aggraver encore plus. Je ne sais pas si les conservateurs sont des climatosceptiques, mais ils ne peuvent pas continuer de faire l'autruche et de nier cette réalité. Dans ma collectivité, en Colombie-Britannique, nous avons connu un épisode climatique extrême qui s'est traduit par une vague de chaleur ayant fait plus de 600 victimes. Une ville a été complètement ravagée par un incendie, auquel ont succédé une inondation et un glissement de terrain qui n'ont fait qu'aggraver les effets de la crise climatique. On ne peut pas prétendre que cela n'existe pas et que c'est la taxe sur le carbone qui en est la cause.
Reconnaissons franchement qui en est le responsable et quelles mesures il faut prendre. Les grandes pétrolières doivent en assumer la responsabilité, et elles doivent rendre des comptes. Les libéraux refusent de prendre les mesures nécessaires pour lutter contre le changement climatique. Ils refusent de contraindre les grandes pétrolières à payer leur juste contribution. Ils refusent de cesser de subventionner l'industrie pétrolière et gazière, alors que cette industrie engrange des profits faramineux. Ce qu'ils font dessert les intérêts des Canadiens, dessert l'intérêt collectif.
Quand la planète brûle, et c'est littéralement ce qui se passe avec tous ces incendies de forêt, nous ne pouvons pas nous contenter de dire que c'est à cause de la taxe sur le carbone. Sur quelle planète vivons-nous? Si nous continuons dans cette voie, nous n'allons jamais réussir à régler la crise climatique, qui nécessite urgemment toute notre attention. Nous devrions dire à Suncor que nous sommes désolés, mais que, étant donné qu'ils ont fait 2,8 milliards de profits au quatrième trimestre de 2023, assez c'est assez, nous n'allons plus verser de subventions à l'industrie pétrolière et gazière, et cette industrie va devoir faire sa contribution à la lutte contre les changements climatiques.
Madame la Présidente, permettez-moi d'ajouter que nous avons aussi, sur la scène internationale, l'obligation de nous attaquer à ce problème parce que de plus en plus de personnes sont déplacées en raison des changements climatiques. Nous avons donc une responsabilité collective de prendre les mesures nécessaires. Il y a beaucoup de sujets dont nous devons débattre, débattre sérieusement j'entends, mais ce n'est certainement pas le cas de cette motion puisque les documents réclamés par les conservateurs ont déjà été déposés. Cela dit, je suis prête à répondre aux questions.
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Madame la Présidente, je vous informe que je vais partager mon temps de parole avec mon collègue de .
Je suis bien heureux de participer à ce débat et je remercie mes collègues.
Nous sommes rassemblés aujourd'hui parce que les Canadiens ont le droit de savoir, et c'est notre devoir, en tant qu'opposition officielle, de demander des comptes au gouvernement. Nous voulons savoir quelles sont les répercussions réelles de la taxe libérale sur le carbone sur le porte-monnaie des Canadiens et sur l'économie canadienne.
Nous faisons ce débat aujourd'hui pour aller au fond des choses, pour que les gens puissent se faire une idée basée sur les faits, ces faits que le gouvernement voulait cacher.
Il ne voulait pas seulement les cacher à la population. Ce sont les déclarations du directeur parlementaire du budget au sujet de ses demandes qui ont fait que nous faisons ce débat aujourd'hui.
Je rappelle que, la semaine dernière, en comité parlementaire, mon collègue de a interrogé le directeur parlementaire du budget.
[Traduction]
Mon collègue du Manitoba a eu une très bonne discussion avec le directeur parlementaire du budget au comité il y a quelques jours.
[Français]
Je vais résumer l'échange qui a eu lieu au Comité permanent des finances.
Mon collègue a dit: « Monsieur Giroux, dans votre témoignage plus tôt, vous avez dit que vous aviez compris que le gouvernement disposait d'une analyse économique concernant la taxe sur le carbone qu'il n'avait pas publiée. Êtes-vous en train de dire que le gouvernement n'a pas fait preuve de transparence à propos de son analyse? »
Le directeur parlementaire du budget a répondu: « J'ai mentionné que le gouvernement dispose d'une analyse économique concernant l'incidence de la taxe sur le carbone elle-même et du STFR, le système de tarification fondée sur le rendement. Nous l'avons vue — le personnel de mon bureau —, mais on nous a dit explicitement de ne pas la divulguer et de ne pas y faire référence. »
Cette dernière partie est importante. C'est le directeur parlementaire du budget qui a dit cela au Comité.
Mon collègue du Manitoba a continué en disant ceci: « Le gouvernement vous a donné son analyse, mais il vous a bâillonnés, en gros, en disant que vous ne pouvez pas en parler. » À cela, le directeur a répondu: « C'est ce que je comprends. »
Un gouvernement bâillonne le directeur parlementaire du budget. Si ce n'est pas du contrôle absolu de l'information pour cacher les informations qui touchent directement les Canadiens, je ne sais ce que c'est.
C'est pourquoi nous avons déposé sciemment cette motion pour tenir ce débat afin d'obliger le gouvernement à faire ce qu'il ne voulait pas faire, lui qui voulait cacher de l'information. Il a même dit au directeur parlementaire de se taire. C'est ce qu'il a dit. Il a dit au directeur parlementaire du budget qu'il n'avait pas le droit d'y faire référence.
Malheureusement, cela rappelle de bien tristes souvenirs d'une époque lointaine où, au Québec, des politiciens pouvaient dire à d'autres de se taire. Malheureusement, c'est ce que l'on voit encore aujourd'hui en 2024, ici, sous ce gouvernement libéral.
Qu'apprend-on ensuite? Ce matin, quelques minutes à peine avant que la Chambre commence à siéger, le gouvernement a affirmé avoir déposé les documents en question. Que nous révèle cette documentation partielle? Elle nous révèle une très mauvaise nouvelle pour les Canadiens. Il y est écrit noir sur blanc que l'impact réel de la taxe sur le carbone sur l'économie est un impact négatif de 30,5 milliards de dollars, et ce, jusqu'en 2030.
Si j'étais au gouvernement, je ne serais peut-être pas non plus très fier de dévoiler ces chiffres, mais les chiffres et les faits sont têtus. Nous, les conservateurs, avons mis de la pression depuis des mois pour avoir les vrais chiffres. Nous en avons mis encore davantage aujourd'hui avec l'annonce de ce débat. Le gouvernement, en faisant un petit peu de théâtre, a déposé les documents quelques minutes avant que la Chambre ne commence à siéger.
Comme le disait le officielle de façon un peu illustrée et un peu révoltante, c'était aussi difficile pour eux que d'arracher une dent et, pour cause, parce que la dent était pourrie.
Il y a 30 milliards et demi de dollars en moins, pour le produit intérieur brut, ou PIB, du Canada, d'ici 2030. C'est cela, l'effet réel de la taxe libérale sur le carbone. Ce n'était pas la première fois que le directeur parlementaire du budget mettait en lumière le fait que la taxe sur le carbone allait coûter cher aux Canadiens, et beaucoup plus que ce que le gouvernement a affirmé en disant qu'il allait remettre les sous qu'il était allé chercher dans leurs poches.
C'est assez spectaculaire. Ces gens n'ont de cesse de nous répéter qu'il y a un prix sur la pollution, mais qu'ils remettent de l'argent dans les poches des gens.
C'est parce qu'ils prennent l'argent, qu'ils en prennent une petite partie et qu'ensuite, ils remettent cela dans les poches des contribuables. Prend-on les gens pour des imbéciles?
En tout cas, je peux dire une chose: les maires du Canada ne l'ont pas trouvé drôle. Il y a quelques jours, le a été invité à la Fédération canadienne des municipalités, ou FCM. Encore une fois, il a répété son fameux propos voulant que les Canadiens et les Canadiennes en ont plus pour leur argent. Les maires du Canada ne l'ont pas trouvé drôle et ils ont commencé à le chahuter.
Le premier ministre a répondu par un hé, hé! Voilà ce qu'a été sa réponse, dans son arrogance malheureuse et insultante pour les Canadiens.
Le 5 mai dernier, lors d'une entrevue à l'émission Power Play, sur CTV, le directeur parlementaire du budget a dit ceci:
[Traduction]
« La situation de la majorité des gens sera moins bonne à cause du régime de tarification du carbone et nous ne nous attendons pas à ce qu'il y ait de changement à cet égard. »
[Français]
Dans la même entrevue, il poursuit en disant ceci:
[Traduction]
« Je demeure convaincu que les conclusions auxquelles nous sommes arrivées quant à la détérioration de la situation de la majorité des ménages causée par le régime de tarification du carbone ne changeront pas. Elles sont fondées sur notre analyse préliminaire, mais aussi sur les discussions que nous avons eues avec des fonctionnaires et avec des parties prenantes. »
[Français]
Ce n'est pas la première fois que le directeur parlementaire du budget affirme que la taxe libérale sur le carbone a un impact négatif sur le porte-monnaie des contribuables. Là, il a chiffré l'impact négatif sur l'économie des Canadiens, moins les 30,5 milliards de dollars d'ici 2030 pour le produit intérieur brut canadien.
Un peu plus tôt, un ministre a déposé une série de documents, et je lui ai posé des questions sur ces documents. Cela m'a rappelé qu'il y a un autre document que j'essaie de déposer à la Chambre depuis des mois et des mois. Il s'agit du rapport présenté à la COP28 en décembre dernier et intitulé « Climate Change Performance Index 2024 ». On y voit les résultats de 67 pays dans le monde, de même que leur efficacité réelle, en matière de lutte contre les changements climatiques. Où se situe le Canada du gouvernement libéral après neuf ans? Sur une liste de 67 pays, après neuf ans de gouvernance libérale, l'efficacité libérale du Canada, telle qu'analysée par les scientifiques du monde entier, se retrouve au 62e rang sur 67 pays. Pourtant, les libéraux font la leçon à tout le monde. Ils disent que nous ne sommes pas fins, mais qu'ils sont bons. Ils sont tellement bons que le Canada est rendu au 62e rang, après neuf ans de gestion de ce gouvernement. Cela fait des mois que je demande de déposer ce document. Les libéraux refusent toujours. Ce n'est pas agréable.
Qu'a répondu le ministre à ma question à ce sujet? Il a dit que le député, en parlant de moi, sait très bien que l'exploitation du pétrole en Alberta plombe notre bilan. Le chat sort du sac. Voilà le problème du ministre. Dans son monde idéal, il n'y aurait plus de pétrole partout. Je ne sais pas sur quelle planète il vit, mais ce n'est pas la réalité. Peut-être que son rêve absolu est de fermer toute l'économie du pétrole canadien. Si on arrête toute l'industrie du pétrole canadien, que va-t-il se passer? Le pétrole sera exploité ailleurs. Fermer le Canada demain matin ne changera pas grand-chose. C'est ça, le problème: on a besoin du pétrole.
Je suis un Québécois, et je regarde ce qui se passe chez moi dans ma province. L'année dernière, selon les chiffres de HEC Montréal, le Québec a consommé 19 milliards de litres de pétrole. C'est une hausse de 7 %. Ce n'est pas réjouissant, ce n'est pas attristant, c'est un constat. Les chiffres sont là. Chacun peut tirer ses conclusions.
Si demain matin on arrête toute la production du pétrole canadien, ça va être produit ailleurs. Qui va gagner si on suit le rêve du gouvernement libéral, particulièrement de ce ministre qui, malheureusement, dans ses rêves, ne se soucie pas de l'économie canadienne? Le grand gagnant ne sera pas la planète Terre, mais bien le Qatar, l'Arabie saoudite ou d'autres pays. Voilà justement le grand problème avec le dogmatisme libéral, par opposition au pragmatisme des conservateurs.
Quand les libéraux affirment que la taxe sur le carbone va permettre de réduire les émissions, c'est faux. Par contre, ce que cela va réduire, c'est l'argent dans les poches des contribuables. L'économie canadienne va en souffrir.
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Madame la Présidente, la motion d'aujourd'hui porte sur la production de documents et elle découle du refus du gouvernement de permettre au directeur parlementaire du budget de divulguer des informations qu'il a examinées et qui étayent ses conclusions, à savoir que, quand on tient compte des répercussions économiques de la taxe sur le carbone, la grande majorité des Canadiens s'en tirent moins bien à cause de cette dernière. C'est le plus récent exemple de l'opération de camouflage entourant la taxe sur le carbone.
Je pense que le député libéral de a cru pouvoir prendre le directeur parlementaire du budget en défaut au comité en l'amenant à admettre que, lorsque l'on tient compte des répercussions économiques de la taxe sur le carbone, celle-ci ne nuit pas aux Canadiens. C'est à ce moment-là que le directeur parlementaire du budget, qui avait vu clair dans le jeu du député, a révélé qu'il avait vu les données du gouvernement et que celles-ci étayaient ses conclusions.
Quand le député de a demandé au directeur parlementaire du budget si nous pouvions voir ces informations, celui-ci a indiqué au comité qu'il avait été bâillonné. Le gouvernement empêche un mandataire du Parlement de divulguer ses propres données.
Depuis neuf ans, le gouvernement entretient une culture de secret, de secret par défaut, de faux-fuyants et de dissimulation, et c'est quelque chose dont nous avons été témoins à maintes reprises dans toute une série de dossiers. Cet exemple n'est donc que le dernier d'une longue liste. J'aimerais rappeler aux membres du caucus libéral qui ont été élus en 2015 qu'ils ont fait du porte-à-porte en promettant un vrai changement et un gouvernement ouvert et transparent. Voici ce qu'ils ont dit aux Canadiens en 2015:
Le temps est venu d'élire un gouvernement plus transparent qui se consacre pleinement à celles et ceux qu'il représente. Le gouvernement et l'information à sa disposition doivent être accessibles par défaut. Les données financées par les Canadiennes et les Canadiens leur appartiennent. Nous rétablirons la confiance en nos institutions démocratiques, d'abord en faisant confiance à nos concitoyennes et concitoyens.
Quelle mauvaise blague après neuf ans de secret, de dissimulation et de mépris absolu pour les Canadiens et leur accès à l'information. Depuis que je siège ici, j'ai passé beaucoup de temps au Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique, et je me suis penché quelques fois sur la question de l'accès à l'information. Il est consternant que le gouvernement continue d'insister pour entretenir tout ce secret.
On en a déjà eu un exemple avec le laboratoire de Winnipeg, quand les libéraux ont empêché la divulgation d'informations pendant des années. Ils ont même intenté des poursuites contre l'ancien Président de la Chambre, ce qui constitue un outrage au Parlement. Après avoir freiné des quatre fers pendant des semaines, ils ont finalement présenté un document tout en se vantant d'être d'ardents défenseurs de la liberté d'accès à l'information.
Nous en avons eu un autre exemple avec le système d'accès à l'information, que j'ai eu l'occasion d'examiner au comité de la défense et au comité de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. Quand il a été élu, le gouvernement a présenté un projet de loi sur l'accès à l'information qui visait à remplir, proclamait-t-il, sa promesse électorale, que j'ai lue tout à l'heure. Le commissaire à l'information de l'époque a déclaré que c'était un pas en arrière, et que les libéraux avaient délibérément modifié la loi pour rendre l'accès à l'information encore plus difficile dans notre pays.
En cette matinée d'une journée de l'opposition, alors que les conservateurs ont présenté une motion demandant la production de documents que le gouvernement a en sa possession, afin que les Canadiens puissent en connaître exactement le contenu puisque ce gouvernement continue de tromper les Canadiens en leur disant que la taxe sur le carbone leur est avantageuse, les libéraux ont décidé de déposer ces documents littéralement quelques minutes avant que le présente sa motion de l'opposition. Encore une fois, après s'être attribué tout le mérite, le gouvernement prétend maintenant qu'il n'est plus nécessaire de discuter de la motion puisqu'il nous a donné toutes les informations demandées.
Certes, les libéraux ont bien fourni l'information demandée, mais c'est uniquement parce qu'ils savaient que la motion allait être présentée et débattue, et que si elle était adoptée par la Chambre, à défaut d'obtempérer à l'ordre de production, ils seraient accusés d'outrage au Parlement. C'est la façon de faire du gouvernement. Il s'imagine qu'il peut empêcher la publication de documents et cacher à la population le véritable coût de la taxe sur le carbone.
Les documents déposés juste avant le débat sur cette motion révèlent que la taxe sur le carbone représente bel et bien une ponction sur le PIB. La taxe sur le carbone appauvrit les Canadiens. Actuellement, le Canada enregistre le plus faible taux de croissance du PIB par habitant de tous les pays du G7. Et ce n'est pas une croissance positive, mais une croissance négative. Le PIB par habitant du Canada est en déclin. Les Canadiens sont de plus en plus pauvres. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le PIB, qui représente le niveau de richesse de notre pays divisé par le nombre d'habitants. Ce chiffre est en diminution. Voilà où nous en sommes en 2024, et nous devons absolument sortir de cette ornière.
La taxe sur le carbone ne nous aide pas. Elle pèse sur le PIB. Elle a provoqué une crise au sein de notre économie qui pousse l'OCDE à prédire que, dans les décennies à venir, le Canada se situera au bas de l'échelle des pays pairs. La taxe sur le carbone contribue à cette réalité. La taxe sur le carbone nuit à l'économie et appauvrit les Canadiens. Nous le savons. Le directeur parlementaire du budget l'a dit. Les données que le gouvernement a divulguées confirment ses conclusions. Quand il a témoigné devant le comité des finances il y a quelques semaines, le directeur parlementaire du budget a clairement indiqué que ces données appuieraient ses conclusions.
Notre pays connaît d'énormes problèmes, dont certains ont été soulevés par des députés de tous les partis dans le débat d'aujourd'hui. Nous vivons une crise du logement. Nous vivons une crise dans les Forces armées canadiennes en matière de recrutement et de maintien en poste, ainsi qu'en matière de disponibilité d'équipement et de munitions. Toutes ces choses vont nécessiter une économie forte. Nous avons besoin d'une économie en croissance où les gens s'enrichissent, au lieu de s'appauvrir, où les gens pourront se permettre d'acheter une maison décente dans un quartier sûr, et où nous aurons la capacité financière et économique de financer un système de soins de santé sur lequel les gens pourront compter.
Nous avons besoin d'une économie forte pour financer les mises à niveau et les améliorations dont notre défense nationale et nos forces armées ont désespérément besoin. Toutes ces choses sont menacées par le manque d'intérêt du gouvernement pour l'état de notre économie. Les libéraux insistent sur le fait que le régime de tarification du carbone qu'ils ont créé est en quelque sorte bon pour les Canadiens, même s'il déprime le PIB et appauvrit les Canadiens. Ils sont déterminés à s'en tenir à cela, même si le mandataire du Parlement nous a dit le contraire.
Pour un gouvernement qui a prétendu être le plus ouvert et le plus transparent de l'histoire du Canada et qui en a fait une priorité de sa campagne, dans quelles circonstances un mandataire du Parlement devrait-il recourir à une demande d'accès à l'information et de protection des renseignements personnels pour obtenir des données du gouvernement, devrait-il déposer officiellement une demande et, tout comme d'autres intervenants, que ce soit des journalistes, des politiciens, des chercheurs et des universitaires, voir sa demande rejetée?
Ce matin, le gouvernement demande une tonne d'applaudissements pour avoir fourni une tonne de documents. J'ai jeté un coup d'œil à l'article publié par la CBC à ce sujet. La demande d'accès à l'information et de protection des renseignements personnels de la CBC n'a même pas été remplie. La divulgation complète n'a pas été faite, mais le gouvernement prétend qu'il est une sorte de héros de l'ouverture parce que, face à une ordonnance de communication débattue et votée dans cette enceinte, il a pris quelques minutes d'avance en déposant une tonne de documents. La dissimulation se poursuit. La culture de dissimulation se poursuit, et il faut qu'elle cesse.
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Madame la Présidente, tout ce qu'a dit le député de est tout à fait faux. Récapitulons ce qui s'est passé pour en arriver là où nous en sommes aujourd'hui.
Les conservateurs ont demandé des données, pas un rapport. Ce n'est pas comme s'ils demandaient un rapport secret du gouvernement que le directeur parlementaire du budget voulait voir. Ce qu'ils demandent, ce sont des données, et ils ne demandent rien qui soit vraiment compilé d'une manière qui est présentable. Ils demandaient des feuilles de calcul Excel, et même pas cela.
Même si le député de , entre autres, dira que les libéraux sont cachottiers et qu'ils ne communiquent pas les renseignements, c'est exactement ce que nous avons fait. Je suis désolé si cela n'a pas été fait en temps voulu pour répondre à leurs besoins.
Je partagerai mon temps de parole avec la députée d'.
Même si cela ne répond pas à leurs besoins à ce moment précis, ils ont reçu les données. J'ai entendu le député de parler de ces données et du fait qu'elles indiquent que la taxe aura une incidence sur notre PIB. Pour que les Canadiens qui nous regardent puissent bien en comprendre l'incidence, nous parlons d'un PIB qui était auparavant prévu à 2,68 billions de dollars et qui est maintenant prévu à 2,66 billions de dollars. Voilà ce dont nous parlons.
C'est sur cela que le député de fonde toute son hypothèse, sur les données. S'il est prêt à accepter les données relatives au PIB, même s'il n'a même pas commencé à prendre en compte le coût des changements climatiques, comme une collègue néo-démocrate et moi-même le lui avons fait remarquer, alors il doit également accepter les données, produites aujourd'hui pour les conservateurs, qui indiquent clairement que huit Canadiens sur dix s'en sortent mieux grâce à la remise qu'ils reçoivent, que la taxe sur le carbone a contribué à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80 millions de tonnes à ce jour et que cette réduction devrait se poursuivre au rythme de plus de 25 millions de tonnes par an.
Voilà la vérité. Les conservateurs ont demandé les données. Les conservateurs les ont obtenues. Les conservateurs, notamment le député de , utilisent maintenant ces données, les présentent comme des faits et citent des articles de la CBC comme des faits. Selon toute logique raisonnable, ils doivent aussi être en mesure d'accepter les données relatives à l'incidence sur les Canadiens, à la quantité d'argent qu'ils récupèrent et aux répercussions globales de la taxe sur le carbone.
C'est une mauvaise journée pour les conservateurs. En réalité, ils se retrouvent dans une situation où ils ne savent tout simplement pas quoi faire. Ce matin, ils ont eu la preuve que les gens s'en sortent mieux et que la taxe sur le carbone réduit effectivement les émissions de gaz à effet de serre. Ils y vont à tâtons, essayant de dire qu'on empêche des gens d'obtenir les renseignements qu'ils ont demandés.
En réalité, les conservateurs essaient simplement de détourner l'attention et d'élaborer leur prochaine stratégie. Leur stratégie a toujours été la même: exploiter les craintes et l'angoisse des Canadiens et tenter de blâmer le gouvernement fédéral. La stratégie des conservateurs est très claire en ce qui concerne la taxe sur le carbone. De mon point de vue, c'est un succès sur le plan de la communication.
Les conservateurs ont très bien réussi à communiquer une fausse version des faits aux Canadiens. Selon cette version, la taxe sur le carbone ne fonctionne pas et elle nuit à tout le monde. Ils ont fait du bon travail, je le reconnais.
Nous n'avons pas réussi à faire comprendre à quel point cette mesure est efficace. À vrai dire, nous aurions pu faire mieux. Toutefois, je préfère être du côté d'une bonne politique et d'une mauvaise stratégie de communication plutôt que de dire littéralement des faussetés aux gens pour essayer de me faire du capital politique, ce qui est exactement ce que font les conservateurs. Et ils recommencent leur manège.
Le a à peine parlé de la motion ce matin. Il a plutôt décidé de parler des gains en capital. Voilà un autre exemple parfait de la façon dont les conservateurs tentent d'induire les Canadiens en erreur. Pendant deux mois, nous avons dit aux Canadiens, aux conservateurs et à la Chambre que nous allions présenter un projet de loi prévoyant une augmentation du taux d'imposition des gains en capital de plus de 250 000 $. Les conservateurs n'ont rien dit à ce sujet. Ils étaient...
Des voix: Où est le projet de loi?
M. Mark Gerretsen: J'y viens dans un instant.
Madame la Présidente, les conservateurs sont restés muets sur le sujet. Pas un mot. Les libéraux ont essayé de leur demander leur avis, mais ils ont refusé de le donner. Tout à coup, à 13 h 30, il y a deux jours, le a décidé de parler. Il était entouré de plus de conservateurs que d'habitude. Il a expliqué que cette mesure tuerait l'impôt et anéantirait tout le monde, et il a expliqué en long et en large pourquoi les conservateurs s'y opposaient.
Parallèlement, les conservateurs ont dénoncé le projet de loi à tout va sur les médias sociaux. Voilà la situation. Après deux mois de silence, ils ont appuyé sur le déclencheur de rage qui a activé tous leurs trolls, qui ont commencé à bombarder tout le monde de courriels sur le sujet. Quand j'en ai parlé aux députés conservateurs aujourd'hui et que je leur ai demandé pourquoi ils avaient attendu deux mois, ils ont répondu que le projet de loi n'avait pas été déposé. Pensent-ils vraiment qu'un seul Canadien croit que les conservateurs se tairaient jusqu'au dépôt d'un projet de loi?
Les conservateurs ne font que déblatérer au sujet de la mésinformation. S'ils avaient vu l'ombre d'un filon politique à exploiter, ils auraient foncé dessus comme des requins sur une goutte de sang dans l'océan. Voilà la situation. Les conservateurs n'ont qu'une idée en tête: raconter des histoires aux Canadiens pour pouvoir surfer sur leurs craintes et leur angoisse. C'est ce qu'ils cherchent à faire maintenant, avec l'impôt sur les gains en capital, comme ils l'ont fait avec la taxe sur le carbone.
Je demanderais à celles et ceux qui se joignent à nous maintenant quand cette discussion sur la taxe sur le carbone est apparue dans notre débat national, selon eux. La plupart des gens pensent probablement que c'était au cours de l'automne dernier ou peut-être à la fin de l'été. C'est drôle parce que nous avons une tarification de la pollution, une taxe sur le carbone, depuis 2018. N'est-il pas intéressant qu'aucun conservateur n'en ait vraiment parlé avant? N'est-il pas intéressant que tous les conservateurs qui siègent de l'autre côté de la Chambre aient fait campagne en proposant un programme qui comprenait la tarification de la pollution? Ils ont tous fait campagne là-dessus en 2021.
Un certain nombre de députés conservateurs prendront la parole pour dire que ce n'est pas vrai et que c'était une idée de leur ancien chef de parti. À eux de s'arranger avec leurs dirigeants pour savoir quelles parties de leurs politiques ils sont prêts à abandonner. Je suppose cela explique en grande partie pourquoi certains conservateurs se disent pro-choix et veulent rouvrir le débat sur l'avortement. C'est ce que nous constatons de la part des conservateurs actuellement. S'ils croient vraiment...
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Madame la Présidente, j'écoute tout cela avec beaucoup d'amusement, ainsi que les allusions des députés aux raisons pour lesquelles nous n'avons pas abordé le sujet de la motion. Comme l'a dit la députée d'en face, la motion est en fait tout à fait insignifiante à ce stade. Je voudrais parler un peu de ce que les conservateurs ont fait récemment en gaspillage du temps et des ressources de la Chambre; la motion actuelle en est un autre exemple.
Je siège au comité de l'environnement, et nous recevons régulièrement ces motions du Parti conservateur qui demandent de produire ceci, de produire cela et de produire tous les renseignements sur le modèle. Je ne sais pas exactement ce qu'ils font de ces renseignements quand nous les produisons. Cependant, il est incroyablement coûteux pour le gouvernement de produire tous ces documents, dans les deux langues officielles, uniquement pour qu'ils ne servent qu'à des fins politiques.
Les conservateurs parlent du programme de tarification de la pollution. D'abord, ils répandent de la mésinformation en parlant de taxe sur le carbone. Nous savons qu'il s'agit d'une cotisation. Comme l'a réaffirmé aujourd'hui le Bureau du directeur parlementaire du budget, le remboursement associé à cette cotisation profite à 8 ménages sur 10 au pays. Cependant, les conservateurs répètent à l'envi qu'elle alourdit le coût de la vie pour les Canadiens. Les conservateurs aiment bien faire peur aux gens en disant que c'est une partie du problème et pas de la solution. Ils ne parlent jamais, ô grand jamais, du vrai problème auquel nous faisons face avec les changements climatiques.
Les libéraux savent qu'il y a un problème d'abordabilité. Nous travaillons d'arrache-pied à l'établissement de mesures pour aider les Canadiens à faire face à la crise du coût de la vie qui résulte en grande partie de l'économie postpandémique conjuguée à des ruptures dans la chaîne d'approvisionnement dues à la guerre en Ukraine et à la guerre au Moyen-Orient. Nous reconnaissons qu'il y a une crise du coût de la vie, et nous prenons des mesures en conséquence. Cependant, les conservateurs votent contre tous les programmes que nous proposons pour remédier à la crise de l'abordabilité. Ensuite, ils tiennent des propos alarmistes et présentent des motions qui disent que le programme de tarification de la pollution est le problème et la cause de tous les problèmes au Canada.
Eh bien, je l'ai déjà dit et je vais le répéter: les conservateurs ont non seulement besoin de cours de mathématiques élémentaires, mais aussi de cours de causalité et de corrélation. Ce n'est pas parce que des choses se produisent en même temps qu'elles sont causées par la même chose. Les conservateurs font toujours la même erreur. Nous pouvons examiner le programme de tarification de la pollution et voir que, quand la contribution sur le carbone a augmenté, l'inflation a baissé. Les conservateurs en ont-ils jamais parlé? Comment explique-t-il cette baisse si, dans les faits, c'est la tarification de la pollution qui alimente l'inflation?
Si nous regardons ce qui se passe dans d'autres pays, nous constatons que l'inflation y est plus forte. Certains n'ont pas le même genre de programme de tarification de la pollution que nous. Ils ont d'autres programmes pour lutter contre les changements climatiques. Si le programme de tarification de la pollution alimente l'inflation et est responsable de notre crise du coût de la vie, comment est-ce que cela fonctionne? Est-ce que le programme canadien de tarification de la pollution alimente l'inflation mondiale? Avons-nous un tel pouvoir? Le programme a-t-il une telle incidence? Je ne pense pas, et je ne crois pas non plus que les conservateurs le pensent. À mon avis, ils estiment qu'il est dans leur intérêt politique de continuer de dire qu'il est la cause du problème.
Cependant, voyons ce qu'il en résulte. Encore une fois, aujourd'hui, le Bureau du directeur parlementaire du budget a reconfirmé que huit ménages canadiens sur dix reçoivent une remise sur le carbone supérieure à ce qu'ils paient sous forme de taxe. Les seuls ménages qui ne s'en tirent peut-être pas mieux grâce à ce programme, pour qui la taxe ne règle pas la question de l'abordabilité, sont ceux qui gagnent plus de 250 000 $ par année. Hier, nous avons entendu le dire que c'étaient les ménages les plus pauvres, ceux qui avaient besoin d'aide. Le chef de l'opposition soutenait que les ménages qui réalisaient des gains en capital de plus de 250 000 $ dans une année avaient, pour une raison ou une autre, besoin d'un allégement fiscal. Je ne sais pas quels Canadiens les conservateurs regardent, quel est leur salaire et leur gagne-pain, mais les gens que je connais qui réalisent des gains en capital de plus de 250 000 $ dans une année ou qui gagnent plus de 250 000 $ par année ne font généralement pas la queue devant les banques alimentaires. Ce ne sont généralement pas eux qui ont de la difficulté à payer les soins dentaires ou les services de garde des enfants.
Le gouvernement aide les Canadiens qui en ont besoin, et non les riches et les élites du monde des affaires qui gagnent plus de 250 000 $ par année, que ce soit en revenus gagnés ou en gains en capital. Pour les gens qui gagnent moins de 250 000 $ par année, qui ont des gains en capital de moins de 250 000 $ par année ou qui n'ont peut-être pas de société dans laquelle placer leur revenu à un taux d'imposition inférieur afin d'éviter d'avoir à payer le taux normal d'impôt sur le revenu gagné, les programmes que nous avons mis en place au cours de la dernière année — et même depuis 2015, en fait — auront été à leur avantage.
La tarification de la pollution ne réglera pas seulement la crise de l'abordabilité, mais aussi la crise climatique. Contrairement à ceux d'entre nous qui reconnaissent qu'il y a une crise de l'abordabilité et une crise climatique, il semble que de nombreux députés d'en face, et en fait même certains des députés qui siègent avec moi au comité de l'environnement, ne reconnaissent pas qu'il y a une crise climatique.
Certaines des questions qui sont posées au comité et certains des témoins qui y comparaissent sont tellement étonnants que je passe parfois près de tomber de mon siège. Certains des autres témoins qui connaissent la science, qui connaissent les faits, semblent avoir de la difficulté au comité, et je m'inquiète pour eux à cause de certains des propos qui y sont tenus.
Nous avons besoin d'un gouvernement dont tous les membres comprennent que la crise climatique est réelle et que l'inaction n'est pas une option. Nous devons agir et nous savons, grâce aux experts du monde entier, à l'expérience d'autres pays et à celle du Canada, notamment en Colombie‑Britannique, que les programmes de tarification de la pollution fonctionnent. En fait, on nous a répété que 30 % de la réduction des émissions sera attribuable au programme de tarification de la pollution. Nous avons déjà constaté une réduction des émissions de carbone grâce à ce programme; les données ont été présentées à maintes reprises.
Tout ce que les conservateurs parviennent à faire pour répondre à cette question, c'est de demander à voir tous les détails du modèle. En fait, ils voulaient une feuille de calcul. La modélisation utilisée pour examiner ce que serait la situation économique avec ou sans tarification de la pollution est si complexe qu'on nous a dit qu'il faudrait utiliser un ordinateur central. Les données ne pouvaient donc pas être remises aux conservateurs; ils n'auraient pas pu les analyser eux-mêmes.
Néanmoins, ils ont exigé qu'Environnement et Changement climatique Canada leur fournisse ces données, alors que ce ministère a beaucoup de travail très important à faire dans des dossiers comme les mesures législatives sur la biodiversité qui sont proposées pour protéger 30 % de la nature canadienne, ou encore l'aide à apporter aux Canadiens pour l'adaptation aux changements climatiques. Ce travail est donc mis de côté pour produire un nombre croissant de documents, dans les deux langues officielles, ce qui est irresponsable. Il est tout à fait irresponsable qu'un parti et ses députés tentent de nous faire reculer de la sorte.
J'espère que les Canadiens qui écoutent le débat aujourd'hui comprendront qu'une énième motion conservatrice a pour conséquence de faire perdre du temps pour les travaux de la Chambre des communes et ceux des comités, en plus d'obliger des ministères à consacrer du temps à la production de documents pour que les conservateurs puissent chercher la petite bête dans ce qui, selon eux, n'est pas tout à fait correct. Ils font cela au lieu d'écouter 300 experts du monde entier et d'examiner les faits et les données pour voir la preuve que non seulement il y a une crise climatique, mais aussi qu'un programme de tarification de la pollution aidera à résoudre cette crise et profitera aux citoyens de leurs circonscriptions et de la mienne.
Nous devons aider les Canadiens à surmonter la crise de l'abordabilité et nous devons appuyer les Canadiens d'aujourd'hui et de demain en luttant contre la crise climatique. C'est exactement ce que fait notre gouvernement, et j'aimerais vraiment que les conservateurs se joignent à nous et aillent de l'avant au lieu de reculer.
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Madame la Présidente, je commencerai par dire que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je suis heureux d'avoir l'occasion de parler pour appuyer une motion très raisonnable que les députés de tous les partis devraient appuyer et qui a été présentée aujourd'hui par le .
Quand on prend une décision importante, il est important de tenir compte des coûts et des avantages. C'est vrai dans le secteur privé, c'est vrai dans la vie en général et c'est particulièrement vrai pour les politiciens quand ils se prononcent sur les politiques du gouvernement, ce qui inclut la politique environnementale. La taxe sur le carbone des libéraux — leur politique phare destinée à lutter contre le réchauffement de la planète et les changements climatiques — ne devrait donc pas faire exception à la règle.
Lorsque les libéraux ont mis en place leur taxe sur le carbone en 2019, elle était fixée à 20 $ la tonne équivalent CO2, soit un peu plus de 4 ¢ le litre d'essence. Depuis, les libéraux ont augmenté la taxe sur le carbone tous les ans, de sorte qu'elle s'élève maintenant à 80 $ la tonne, soit environ 18 ¢ le litre. Les libéraux affirment qu'ils continueront à augmenter la taxe sur le carbone annuellement jusqu'à la fin de la décennie, jusqu'à ce qu'elle atteigne 170 $ la tonne, soit environ 40 ¢ le litre d'essence.
En d'autres termes, si le réservoir d'une voiture type contient environ 50 litres d'essence, cela signifie qu'en 2030, le Canadien moyen paiera 20 $ de plus chaque fois qu'il fera le plein à la station-service.
Cependant, la taxe sur le carbone ne s'applique pas seulement au plein d'essence. Elle s'applique au chauffage domestique. Elle s'applique au chauffage des entreprises commerciales. Elle s'applique au chauffage des écoles, des hôpitaux et des bâtiments municipaux. C'est pourquoi les conservateurs ont plaidé pour l'adoption du projet de loi visant à exempter de la taxe sur le carbone le séchage du grain et le chauffage des bâtiments agricoles, afin que ces coûts ne soient pas répercutés sur les consommateurs.
En fait, l'hiver dernier, Environnement et Changement climatique Canada est allé jusqu'à contacter les propriétaires de pizzerias et de fabriques de bagels au sujet de leurs fours à bois, pour voir s'ils devaient être soumis à la taxe sur le carbone. Heureusement, cette mesure n'a pas été appliquée, mais elle montre à quel point la taxe sur le carbone des libéraux a eu des répercussions sur tous les aspects de la vie des Canadiens.
Il semblait parfaitement raisonnable qu'en avril dernier, le directeur parlementaire du budget demande à Environnement et Changement climatique Canada son analyse interne des répercussions économiques de la taxe sur le carbone. La lettre de réponse envoyée par le ministère le mois dernier contient une phrase très troublante qui dit: « Le ministère fournit […] de l'information non publiée. Par conséquent, je vous demande de veiller à ce qu'elle ne soit utilisée qu'à des fins internes par votre bureau et qu'elle ne soit pas rendue publique ou autrement diffusée. »
Je ne vois aucune raison valable pour qu'une analyse gouvernementale des répercussions économiques de la taxe sur le carbone soit cachée aux députés ou à la population canadienne. Si, en tant qu'élus, nous sommes chargés de prendre les meilleures décisions possibles pour les Canadiens et d'évaluer les coûts et les avantages de la politique, il est absurde que l'analyse des coûts ne soit pas divulguée.
Ce matin, grâce à la motion présentée d'aujourd'hui, le gouvernement libéral a publié au moins une partie de l'information. Maintenant, nous savons que, selon le gouvernement, la taxe sur le carbone coûte à l'économie canadienne 20 milliards de dollars par an, soit environ 1 200 $par ménage. Je dois dire qu'il est extrêmement pénible qu'un gouvernement ayant prétendu une fois être transparent par défaut continue à manœuvrer pour bloquer l'accès à des renseignements importants.
Maintenant que j'ai présenté certains des coûts de la taxe sur le carbone, je pense qu'il est juste pour les Canadiens de poser la question suivante : « Quels sont les avantages? » L'objectif déclaré de la taxe sur le carbone étant de prévenir le réchauffement de la planète et le changement climatique, alors il faut poser la question suivante: « De combien de degrés Celsius le réchauffement de la planète a-t-il diminué grâce à la taxe sur carbone du Canada? » Cette question est fondamentale dans toute cette discussion. Est-ce un demi-degré Celsius? Est-ce entre 0,1 °C et 0,01 °C? Les Canadiens méritent de savoir ce qu'ils obtiennent en contrepartie des 20 $ supplémentaires qu'ils paient pour le plein d'essence.
J'aimerais lire un extrait du rapport du gouvernement intitulé « Comment la tarification de la pollution contribue à réduire les émissions », dont le ministère a fait mention dans sa réponse au directeur parlementaire du budget. Je cite la première ligne du rapport : « Nous constatons chaque jour que les répercussions des changements climatiques se font de plus en plus sentir et qu'elles coûtent de plus en plus cher aux Canadiens. »
Des voix: Oh, oh!
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Madame la Présidente, en ce qui concerne les changements climatiques, permettez-moi de citer de nouveau le rapport du ministère. On y lit ce qui suit: « Nous constatons chaque jour que les répercussions des changements climatiques se font de plus en plus sentir ». D'emblée, il faut en déduire que la taxe sur le carbone ne doit pas fonctionner très bien si le propre rapport du ministère nous dit que nous constatons chaque jour une augmentation des répercussions des changements climatiques.
Selon le rapport, « La tarification de la pollution est largement reconnue comme le moyen le plus efficace de réduire les émissions de gaz à effet de serre qui contribuent à l'intensification des feux de forêt, des sécheresses et des inondations causées par les changements climatiques. » Bon, si c'est la position que le gouvernement souhaite adopter, c'est très bien. Tout ce que nous demandons de ce côté-ci de la Chambre, c'est que le gouvernement daigne montrer son travail, tout son travail, et pas seulement ce que le a publié à contrecœur ce matin.
Cela ne devrait pas prendre une journée entière de débat parlementaire pour amener, à cor et à cri, le gouvernement à faire preuve de transparence. Le rapport mentionne les feux de forêt, ce qui soulève la question suivante: combien de feux de forêt y a-t-il eu en moins grâce à la taxe sur le carbone? Le rapport mentionne également les sécheresses. Combien de sécheresses en moins avons-nous eues grâce à la taxe sur le carbone? Le rapport mentionne les inondations. Combien d'inondations en moins avons-nous eues grâce à la taxe sur le carbone? Je ne connais pas la réponse à ces questions, mais je soupçonne fortement que l'effet de la taxe sur le carbone du Canada sur tous ces phénomènes est extrêmement insignifiant.
Toutefois, si Environnement et Changement climatique Canada a effectué des analyses et des études pour faire la lumière sur ces sujets, j'aimerais certainement, comme député, les lire, sans avoir à recourir à une journée entière de débat parlementaire.
Il est tout à fait normal que les Canadiens se demandent s'il existe une meilleure façon de procéder. Je crois qu'il y en a une: la technologie, et non pas les taxes. Le Canada dispose d'un potentiel énorme pour l'élaboration et l'application de nouvelles technologies respectueuses de l'environnement. Au comité de l'environnement, des experts ont fait part de recherches sur les avantages de l'irrigation et sur la manière dont l'augmentation de la production agricole peut séquestrer davantage de carbone dans l'atmosphère grâce à une irrigation améliorée.
Dans le Sud-Est de ma province, la Saskatchewan, une importante installation de captage et de stockage du carbone a été mise en place dans une centrale électrique au charbon, ce qui permet de conserver l'infrastructure existante tout en stockant le carbone dans le sol au lieu de le libérer dans l'air. Dans le Nord de la Saskatchewan, il existe d'importantes réserves d'uranium, qui peuvent être utilisées dans des réacteurs nucléaires pour produire de l'électricité sans aucune émission.
Toutefois, si nous voulons tracer la meilleure voie à suivre et prendre de bonnes décisions en matière de politique publique, nous devons disposer d'informations éclairées sur lesquelles fonder nos décisions. Le gouvernement doit donc être tout à fait transparent, comme il l'a promis il y a des années. C'est pourquoi je soutiens la motion qui exigerait du gouvernement qu'il produise tous les documents pertinents.
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Madame la Présidente, c'est un privilège de prendre la parole aujourd'hui. J'ai pensé commencer par un petit récapitulatif pour expliquer comment nous en sommes arrivés là où nous sommes présentement.
Je suis fier d'être membre du comité de l'environnement. Étant l'un des rares conservateurs à y siéger, j'apporte une bonne dose de gros bon sens et de rationalité à un comité qui est généralement rempli de militants qui se soucient plus de réduire les émissions à tout prix que de stimuler la croissance économique.
Depuis des mois, nous insistons pour que le gouvernement libéral communique au comité et aux Canadiens les projections relatives à l'économie et à la réduction des émissions, mais nos efforts sont demeurés vains. À l'occasion, nous avons pu faire des percées avec nos partenaires de l'opposition. Toutefois, au bout du compte, le gouvernement ne nous a rien fourni de ce que nous avions demandé.
En fait, à propos de la motion d'aujourd'hui, il se trouve que j'ai eu une réunion avec le Bureau du directeur parlementaire du budget quelques heures à peine après sa comparution devant le comité des finances pour parler de la modification des données qu'il utilisait dans sa modélisation économique. Le gouvernement libéral paniquait au sujet d'une prétendue erreur, mais en réalité, les données du directeur parlementaire du budget correspondaient tout à fait à celles du gouvernement. En fait, le directeur parlementaire du budget avait reçu un rapport caché et secret, mais on lui a imposé le silence. On lui a interdit de transmettre ce document Excel qui montrait, pour chaque province et chaque secteur, quelles étaient les conséquences financières pour l'économie canadienne.
Revenons à aujourd'hui, où nous présentons cette motion importante. Le gouvernement libéral a décidé que le moment est venu. Je ne pense pas que, sans la motion d'aujourd'hui, il aurait fourni cet ensemble de données que nous réclamons depuis longtemps. Il s'agit de données brutes. Elles ne sont pas alambiquées, édulcorées et embrouillées par les beaux discours des libéraux. Elles montrent, comme nous l'affirmons, que la taxe sur le carbone freine considérablement notre croissance économique et qu'elle appauvrit les Canadiens.
Le directeur parlementaire du budget a déclaré à plusieurs reprises qu'il est sûr de l'analyse qu'il a présentée dans son dernier rapport et qui montre que la situation des Canadiens a empiré avec la taxe sur le carbone, parce que l'analyse correspond aux données de ce document. Maintenant que le gouvernement a finalement communiqué ces données, celles-ci nous donnent raison.
C'est absurde à tellement d'égards. Je ne siège ici que depuis un an à peine et j'ai constaté la culture du secret et la dissimulation d'éléments d'information qui ne cadrent pas avec le discours du gouvernement libéral. Son hypocrisie est sans limites. Rappelons-nous que c'est le gouvernement qui allait être « ouvert par défaut ». Il allait inaugurer cette nouvelle ère de transparence. Il allait faire les choses autrement.
Or, il a trahi sa promesse à maintes reprises et, en fait, les choses vont de mal en pis. On dirait que chaque fois qu'il y a un nouveau scandale ou une nouvelle opération de camouflage, les libéraux s'exclament qu'ils ont mieux encore. Aujourd'hui, ils veulent être traités en héros pour avoir communiqué des données qui ont été recueillies et préparées par des fonctionnaires payés par le contribuable et qui montrent que notre économie se porte plus mal à cause de leur politique. Ils ont le culot d'affirmer qu'ils sont transparents, mais c'est seulement à cause de la motion qui a été présentée par les conservateurs aujourd'hui.
Les données du rapport montrent que le plan des libéraux fera perdre plus de 25 milliards de dollars à notre PIB d'ici 2030. Évidemment, c'est sans compter toutes les autres idées de politique radicales et destructrices d'emplois que le gouvernement libéral a concoctées au cours des neuf dernières années et qui ont anéanti la croissance économique canadienne. Le PIB par habitant a baissé pendant quatre trimestres consécutifs, et Statistique Canada vient de révéler que le taux de chômage a également augmenté. En fait, pour que l'emploi suive la croissance démographique, il aurait fallu créer 33 000 emplois en mai, et nous en sommes loin. Pendant ce temps, les États‑Unis ont créé 272 000 emplois, et notre économie continue de perdre du terrain.
Les signaux d'alarme abondent et il suffit de ne pas faire l'autruche pour les voir. Il est évident que les Canadiens éprouvent des difficultés, que notre économie stagne et qu'on ne peut parler de croissance. C'est ce que disent les rapports de Statistique Canada et du Fonds monétaire international qui montrent à quel point la baisse du PIB par habitant et nos problèmes sont périlleux.
Nous connaissons la pire baisse du revenu par habitant du G7 sur les cinq dernières années. Aux États‑Unis, le PIB par habitant a augmenté de plus de 8 % depuis 2019, alors que le nôtre a baissé. Si nous nous comparons aux États américains, le Canada se classe parmi les plus pauvres, comme l'Alabama.
Bref, notre économie est nettement moins performante que celle de notre plus grand concurrent, de notre plus grand voisin, mais surtout du partenaire commercial avec lequel le Canada est le plus intégré. J'aimerais pouvoir présenter à la Chambre le graphique qui montre cette croissance, parce qu'il est vraiment renversant, et il n'est guère surprenant de voir à quel moment cette séparation du PIB par habitant a commencé.
Si notre économie avait simplement connu la croissance moyenne, les Canadiens auraient 4 200 $ de plus que ce que leur a laissé la coûteuse coalition. Je pense que tous mes collègues et moi le savons, mais mes amis le savent aussi. Ils sont conscients que, même s'ils ont de bons emplois, ils ont du mal à joindre les deux bouts. Ils ne mettent pas d'argent de côté, c'est certain. Ils sont tout simplement en difficulté financière. Nous assistons à l'une des baisses du niveau de vie les plus marquées de l'histoire de notre pays.
Nous traversons une crise du coût de la vie. Pensons au prix du panier d'épicerie. Je suppose que nous allons tous à l'épicerie et que nous voyons tous la même chose. Nous pouvons nous mettre à la place des gens qui essaient de subvenir aux besoins d'une famille et ainsi comprendre les difficultés qu'ils éprouvent lorsqu'ils doivent choisir des produits, sains ou non, pour leurs enfants lorsqu'ils font leur épicerie chaque semaine. Les déficits records du gouvernement libéral—néo-démocrate ont fait grimper les taux d'intérêt à des sommets vertigineux.
Le rêve de l'accès à la propriété ne pourra jamais être autre chose qu'un rêve pour trop de Canadiens. Les Canadiens peinent à garder la tête hors de l'eau. Que font le et ses partenaires de coalition? Ils nous accablent d'une hausse de 23 % de la taxe sur le carbone. Les libéraux lancent une enclume aux Canadiens, peu importe s'ils arrivent à rester à flot ou non, les libéraux leur souhaitent bonne chance. Évidemment, il y a des augmentations du prix de l'essence, de l'épicerie, du chauffage domestique et de tout le reste. Cela finit par faire beaucoup. Des millions de gens au pays ont recours aux banques alimentaires chaque mois. Il n'y a plus personne qui reconnaît le pays dans lequel nous sommes; ce n'est assurément pas le pays dans lequel j'ai grandi.
Sur quelle planète est-ce une bonne idée d'augmenter une fois de plus les impôts des créateurs d'emplois, des étudiants, des familles et des aînés? De plus en plus de voix s'élèvent, à juste titre, pour réclamer l'abolition définitive de la taxe sur le carbone. Ces appels viennent des libéraux provinciaux, des néo-démocrates provinciaux, des conservateurs provinciaux et des conservateurs fédéraux. Nous reconnaissons tous, comme les Canadiens, qu'une augmentation de 23 % de la taxe sur le carbone en période de stagnation économique et, pour beaucoup, de dévastation économique n'a tout simplement aucun sens. C'est un manque de bon sens.
N'oublions pas que plus de 130 Premières Nations en Ontario poursuivent le et le gouvernement devant les tribunaux au sujet de la taxe sur le carbone.
Il est évident que nous sommes le seul parti à la Chambre qui abolira la taxe. J'ai très hâte que nous tenions cette promesse après les prochaines élections sur la taxe sur le carbone. Tous les jours, entretemps, des électeurs communiquent avec moi. Je pense que c'est sans aucun doute le cas de tous mes collègues. Si les députés d'en face sont prêts à affirmer que leurs concitoyens ne leur disent pas qu'ils sont frustrés, qu'ils sont fatigués, qu'ils se sentent plus pauvres et qu'ils sont divisés, je ne les croirai tout simplement pas.
Le gouvernement doit se concentrer sur la création d'emplois et la croissance, l'emprisonnement des criminels et la réduction des dépenses gouvernementales inutiles qui font grimper la dette du pays et qui maintiennent les taux d'intérêt à un niveau élevé pendant plus longtemps. En réalité, il n'a jamais été aussi clair, du moins pour moi et, je pense, pour la plupart des Canadiens, que nous avons désespérément besoin d'un nouveau gouvernement. Le Canada a affiché la pire croissance des pays du G7, la pire de son histoire depuis la Grande Dépression. Le coût du logement a doublé, augmentant plus rapidement que dans tout autre pays du G7. Environ 76 % des jeunes croient qu'ils ne seront jamais propriétaires d'une maison, et des millions de personnes ont recours aux banques alimentaires.
Le gouvernement a saboté l'économie en taxant les agriculteurs pendant une crise alimentaire, en taxant les constructeurs de maisons pendant une crise du logement, en taxant les médecins, qui quittent notre pays pendant une crise des soins de santé, et en taxant les petites entreprises, l'épine dorsale de notre économie et nos créateurs d'emplois, pendant une crise de la croissance économique.
En fait, il a été récemment rapporté que plus de 120 000 personnes ont quitté le pays et ont émigré aux États‑Unis parce qu'elles y ont vu de meilleures possibilités. Elles ont constaté que le gouvernement américain respecte la liberté individuelle et la capacité à assurer sa propre prospérité, celle de sa famille et celle de sa collectivité. C'est à regret que je dis que, à l'heure actuelle, il semble difficile d'être un fier Canadien.
Toutefois, je n'abandonne pas pour autant. Je suis un fier Canadien. La situation n'était pas comparable il y a neuf ans, et elle ne le sera pas après les élections sous le thème de la taxe sur le carbone, parce qu'il est temps de retrouver le Canada dont nous nous souvenons, le Canada que nous reconnaissons, le Canada que nous voulons et le Canada que nous méritons.