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44e LÉGISLATURE, 1re SESSION

HANSARD RÉVISÉ • No 324

TABLE DES MATIÈRES

Le mardi 4 juin 2024




Emblème de la Chambre des communes

Débats de la Chambre des communes

Volume 151
No 324
1re SESSION
44e LÉGISLATURE

COMPTE RENDU OFFICIEL (HANSARD)

Le mardi 4 juin 2024

Présidence de l'honorable Greg Fergus


    La séance est ouverte à 10 heures.

Prière



Affaires courantes

[Affaires courantes]

(1005)

[Traduction]

La vérificatrice générale du Canada

    Conformément au paragraphe 7(3) de la Loi sur le vérificateur général, il est de mon devoir de déposer les rapports de la vérificatrice générale du Canada pour le printemps 2024.

[Français]

     Conformément à l'article 108(3)g) du Règlement, ces documents sont réputés renvoyés en permanence au Comité permanent des comptes publics.

[Traduction]

Réponse du gouvernement à des pétitions

    Monsieur le Président, conformément à l'article 36(8)a) du Règlement, j'ai l'honneur de déposer, dans les deux langues officielles et sous forme électronique, la réponse du gouvernement à quatre pétitions.

Pétitions

Le Code canadien du travail

    Monsieur le Président, je prends la parole pour présenter la pétition e‑4038, qui a été signée par plus de 3 000 Canadiens grâce aux efforts d'Ayaan Virani. Selon cette pétition, la majorité des milléniaux ont du mal à concilier travail et famille. Des études révèlent que l'augmentation du nombre de jours de vacances est bénéfique pour la santé, le bien-être et la productivité des travailleurs. Elle souligne que divers pays comparables au Canada accordent depuis longtemps plus de deux semaines de vacances payées et que, dans bien des cas, ils offrent de quatre à six semaines. Les pétitionnaires demandent au gouvernement du Canada de modifier le Code canadien du travail de façon à accorder au minimum quatre semaines de vacances payées par année par rapport aux deux semaines actuelles, et de porter ce nombre à six semaines après 10 années consécutives d'emploi.

Questions au Feuilleton

     Madame la Présidente, je demande que toutes les questions restent au Feuilleton.
    Des voix: D'accord.

Ordres émanant du gouvernement

[Travaux des subsides]

[Traduction]

Travaux des subsides

Motion de l'opposition — Les mesures pour réduire le coût des aliments

     Que, étant donné que le coût des aliments continue d’augmenter pendant que les géants de l’alimentation comme Loblaws, Metro et Sobeys font des profits records, la Chambre demande au gouvernement de:
a) forcer les grandes chaînes d’épicerie et les fournisseurs à baisser leurs prix des aliments essentiels sous peine d’être soumis à un plafonnement des prix ou à d’autres mesures;
b) cesser de retarder les réformes requises depuis longtemps au programme Nutrition Nord;
c) mettre fin aux cadeaux des libéraux et des conservateurs aux grands épiciers.
    Madame la Présidente, conformément à l'article 43(2)a) du Règlement, j'aimerais informer la Chambre que les périodes d'intervention restantes du Nouveau Parti démocratique seront partagées en deux.
     Madame la Présidente, je suis extrêmement fier de lancer aujourd'hui le débat sur la motion de l'opposition du NPD. Nous proposons des mesures pour lutter contre la cupidité des entreprises et faire baisser les prix pour le bien des familles canadiennes en difficulté. Les Canadiens ont besoin d'aide. Les Canadiens ont besoin d'un répit des prix élevés des aliments. Les Canadiens ont besoin de voir que les personnes qu'ils élisent à la Chambre des communes sont résolues à prendre des mesures contre les entreprises qui ont réalisé des profits records à leurs dépens.
    Pendant 40 ans, les gouvernements conservateurs et libéraux qui se sont succédé ont adopté une politique économique qui a élargi le fossé entre les riches et les pauvres au point d'en faire un gouffre. En cours de route, les deux partis ont appuyé les réductions d'impôts pour les entreprises riches, la déréglementation et l'affaiblissement du cadre législatif canadien en matière de concurrence. Ce n'est pas par hasard que nous nous trouvons aujourd'hui dans cette situation, car les conservateurs et les libéraux ont tous deux encouragé les entreprises dans leur cupidité.
    Nous avons besoin d'un parti politique qui est prêt à faire pencher la balance en faveur de la classe ouvrière et de ceux qui gagnent durement leur argent et en ont assez de se faire escroquer par des sociétés qui engrangent des profits records et versent à leurs PDG des salaires et des primes ridicules. Cela m'amène à la motion d'aujourd'hui, que j'ai été très fier de parrainer et qui a été appuyée par mon collègue le député de New Westminster—Burnaby. Je vais la lire pour la gouverne des Canadiens qui nous regardent. Elle dit ceci:
    Que, étant donné que le coût des aliments continue d'augmenter pendant que les géants de l'alimentation comme Loblaws, Metro et Sobeys font des profits records, la Chambre demande au gouvernement de:
a) forcer les grandes chaînes d'épicerie et les fournisseurs à baisser leurs prix des aliments essentiels sous peine d'être soumis à un plafonnement des prix ou à d'autres mesures;
b) cesser de retarder les réformes requises depuis longtemps au programme Nutrition Nord;
c) mettre fin aux cadeaux des libéraux et des conservateurs aux grands épiciers.
     Il est temps d'agir. Comme je l'ai dit, les Canadiens ont besoin de répit. Ils sont en difficulté, et cela saute aux yeux lorsqu'on examine les statistiques. Au cours des trois dernières années, le coût des aliments a augmenté de plus de 20 %. Le recours aux banques alimentaires n'a jamais été aussi élevé depuis 35 ans, et l'on rapporte qu'un Canadien sur cinq saute des repas simplement pour boucler son budget mensuel. En 2024, cette année, la famille moyenne de quatre personnes devrait dépenser 700 $ de plus pour se nourrir, poursuivant ainsi la tendance observée au cours des deux dernières années.
     Tout cela alors que le secteur de l'épicerie continue d'engranger des bénéfices. Rien que l'année dernière, il a réalisé des profits de 6 milliards de dollars. Loblaws a presque doublé sa marge bénéficiaire au cours des cinq dernières années, et Metro a la plus grande marge bénéficiaire de tous les épiciers. Les Canadiens savent que le problème réside dans la cupidité des entreprises. Ils le savent très bien. L'un des partis à la Chambre est ici non seulement pour mettre en lumière cette cupidité, mais aussi pour prendre des mesures afin de la contrer.
    Un peu partout, des gens ont pris l'initiative de boycotter Loblaws et d'autres épiceries parce que, encore une fois, cela fait 40 ans que les libéraux et les conservateurs ne protègent pas les consommateurs canadiens contre les prix abusifs et ne demandent pas de comptes à ces grandes entreprises. De nombreuses entreprises ont profité des perturbations de ces quatre dernières années, et du désespoir des consommateurs qui en découle, pour augmenter leurs prix bien au-delà de ce que beaucoup considéreraient comme raisonnable et de ce qui est nécessaire pour couvrir leurs propres coûts d'intrants.
     Malgré des mois de promesses, le gouvernement libéral n'a pas pris de mesures énergiques pour faire baisser les prix des aliments qui font souffrir les familles canadiennes. Nous attendons beaucoup plus. Nous avons un groupe de travail sur l'épicerie qui n'a rien fait et qui n'a pas vraiment de mordant. Les libéraux se sont engagés à stabiliser les prix des aliments. Cela ne signifie pas grand-chose pour une famille canadienne qui peine à mettre des aliments de qualité et en quantité suffisante sur la table. Les familles ne souhaitent pas une stabilisation des prix, mais plutôt une diminution des prix, et cela ne s'est pas produit. Comme je l'ai dit, les familles devraient payer encore plus cette année. Demander gentiment aux entreprises n'a rien donné.
(1010)
     Grâce à une question inscrite au Feuilleton que j'ai soumise, nous savons que les libéraux ont donné 25,5 millions de dollars à Loblaws et à Costco entre 2019 et 2023, alors que ces entreprises réalisaient d'énormes bénéfices. La dernière chose dont ce secteur ait besoin, c'est d'une aide sociale supplémentaire de la part des libéraux et des conservateurs qui ont mis la table avant eux.
     Nous réglons ce problème en demandant au gouvernement d'obliger les grandes chaînes d'alimentation et les fournisseurs à baisser les prix des aliments essentiels ou de mettre en place des mesures pour les y contraindre. Nous montrons la voie à suivre dans ce dossier depuis le début. Nous avons obtenu un vote unanime à la Chambre des communes sur une motion que j'ai parrainée. Nous avons obtenu deux votes unanimes au comité de l'agriculture de la Chambre des communes pour étudier cette question afin d'exercer une pression politique et publique. C'est moi qui ai proposé une motion visant à convoquer les PDG des épiceries devant le comité afin de les obliger à répondre, publiquement, de la manière lamentable qu'ils ont traité leurs clients. C'est nous qui, au cours des deux dernières années, avons constamment dénoncé la cupidité des entreprises qui est à l'origine de cette crise du coût de la vie.
     Avant de nous lancer dans une critique trop poussée, je tiens à souligner qu'on trouve de multiples exemples dans le monde entier. Je voudrais citer la France, la Grèce et la Corée du Sud, qui ont chacune pris des mesures sur leurs territoires respectifs pour réduire les prix des produits alimentaires de base. Les mesures de contrôle des prix ne datent pas d'hier. Nous constatons que nos gouvernements provinciaux l'ont fait pour les augmentations de loyer. Ils ont des commissions de services publics qui contrôlent et régulent les augmentations des coûts de l'énergie. Ce n'est pas un nouveau concept, et il faut y recourir en temps de crise.
     La France a conclu un accord avec de grandes entreprises pour baisser le prix de 5 000 produits alimentaires, et le gouvernement français peut demander à ces entreprises de rendre des comptes au public si elles ne respectent pas cet engagement.
     En Grèce, le gouvernement a annoncé le plafonnement des bénéfices bruts pour les principaux biens et services de consommation dans les secteurs de l'alimentation et de la santé. Cette politique stipule que le bénéfice brut par unité ne peut excéder les bénéfices réalisés avant le 31 décembre 2021.
     En Corée du Sud, le président a formé un groupe de travail ministériel chargé de surveiller les prix des aliments dans des secteurs clés et de mettre en œuvre des mesures de contrôle, surtout en ce qui concerne des produits comme le lait, le café, les nouilles et le pain.
     En ce qui concerne la partie de notre motion qui traite du programme Nutrition Nord, je tiens vraiment à féliciter mon amie et collègue, la députée de Nunavut. Elle a fait un travail remarquable au nom de ses concitoyens et a dénoncé les entreprises présentes dans cette région pour avoir accepté cette subvention et l'avoir utilisée pour gonfler leurs résultats nets, au lieu de servir les habitants du Nord qui ont besoin d'avoir accès à des aliments abordables. C'est la raison pour laquelle ce point est un élément clé de notre motion.
     En conclusion, je tiens à dire qu'il n'est pas seulement question du secteur de l'épicerie, même si la motion d'aujourd'hui se concentre sur celui-ci. Si nous examinons bon nombre des principaux secteurs d'activités, en particulier leurs gains par rapport à 2019, nous verrons des augmentations massives, à la fois de leurs bénéfices nets et de leurs marges. En 2023, le secteur de l'épicerie a réalisé 6 milliards de dollars de bénéfices. Certaines de ces entreprises ont des employés qui n'ont même pas les moyens de faire leurs courses là où ils travaillent. Imaginez: un employé d'une épicerie qui doit avoir recours à une banque alimentaire parce que son propre employeur ne lui verse pas un salaire suffisant pour survivre avec un emploi à temps plein. C'est une honte. Selon 95 % des Canadiens, les prix des aliments sont trop élevés et 97 % ne croient pas que les prix des aliments vont baisser dans six mois.
     Nous savons que les prix des produits alimentaires augmentent à leur rythme le plus rapide depuis plus de 40 ans. Nous savons que les entreprises utilisent les coûts comme prétexte pour augmenter encore leurs prix, ce qui leur permet de réaliser des bénéfices record. Nous avons besoin d'un contrôle limité des prix pour rompre ce cycle. En cas de déséquilibre des pouvoirs dans la société, le gouvernement élu par le peuple est le grand égalisateur. Le gouvernement est le lieu où l'on fait respecter l'équité. Il est temps que le gouvernement libéral prenne ses responsabilités et agisse comme les Canadiens l'espèrent.
(1015)
    Madame la Présidente, je suis tout à fait pour la motion, mais il faut préciser le quoi et le comment.
     Nous voulons que les prix des aliments se stabilisent ou baissent. En ce qui concerne le comment, je voudrais parler du plafonnement des prix et poser une question à mon collègue. La réponse du marché libre à un plafonnement des prix aboutit bien souvent à un rationnement. Quelle serait la réponse si les grandes épiceries décidaient que nous les forçons à vendre, par exemple, du lait, des œufs et du beurre à un prix bas, et qu'elles n'allaient donc pas mettre un grand nombre de ces produits à la disposition des gens? A-t-on des suggestions sur la manière de réagir à pareille éventualité?
    Madame la Présidente, comme je l'ai souligné dans mon discours, nous avons cité trois exemples concrets de pays, la France, la Corée du Sud et la Grèce, qui s'attaquent de front à ce problème.
     Il est vrai que dans notre motion, nous évoquons un plafonnement des prix, mais aussi d'autres mesures, car nous voulions donner au gouvernement la possibilité d'envisager d'insérer d'autres outils dans la boîte à outils. Nous avons souvent demandé une taxe sur les bénéfices exceptionnels. C'est une mesure que le Canada a utilisée avec beaucoup d'efficacité pendant la Seconde Guerre mondiale. Il existe toute une série de mesures, mais l'idée sous-jacente est que la déférence des libéraux et des conservateurs à l'égard des entreprises doit cesser.
     Il est temps de ramener le pendule du côté des travailleurs canadiens, et le NPD est là pour montrer la voie et forcer le gouvernement libéral à enfin agir. C'est ce que les Canadiens attendent. C'est ce que nous, en tant que députés, devrions faire.
    Madame la Présidente, j'ai beaucoup apprécié l'intervention de mon collègue et ami. Je conviens que nous devons faire en sorte de ne pas faire grimper les coûts dans ce pays. C'est à l'épicerie que le consommateur ressent le plus ces coûts. L'un des principaux facteurs, bien sûr, est l'inflation et ce qui cause l'inflation, ce sont les dépenses excessives du gouvernement libéral.
     Mon collègue se joindrait-il à nous pour ramener le gouvernement à l'équilibre budgétaire afin que nous puissions nous attaquer à la cause première de l'inflation qui fait grimper le coût de tout pour les Canadiens?
    Madame la Présidente, la seule réponse des conservateurs à la crise du coût de la vie est de supprimer l'outil même dont disposent les Canadiens pour faire respecter l'équité. Imaginez un peu: à une époque où la cupidité des entreprises et la concentration du marché sont sans précédent, la seule réponse des conservateurs est de réduire le pouvoir du gouvernement et de donner de la bride au marché libre. Qu'est-ce qui nous a mis dans ce pétrin? La cupidité des entreprises. Ce n'est pas la taxe sur le carbone qui est à l'origine de l'augmentation du coût de la vie ni les dépenses publiques. Les bénéfices des entreprises ont atteint des niveaux record au cours des trois dernières années.
     D'où mon collègue pense-t-il que viennent les bénéfices dans les secteurs du pétrole et du gaz, des banques et des biens de consommation, qui affichent tous des bénéfices record? Tous ces profits sont venus directement des poches des familles qui travaillent dur et que je représente dans Cowichan—Malahat—Langford, des familles qu'il est censé représenter dans sa circonscription et, en fait, des familles de tout le Canada, d'un océan à l'autre.

[Français]

     Madame la Présidente, je comprends l'intention derrière la motion. La hausse du coût du panier d'épicerie touche tout le monde et cause bien des maux de tête, mais je me demande à quel point un plafonnement des prix est réalisable.
    Comment est-ce qu'on peut imposer, par exemple, le plafonnement du prix du pain lorsque le blé se négocie à la Bourse de Chicago? Comment est-ce qu'on peut plafonner le prix des légumes frais lorsqu'on sait que l'explosion des prix découle principalement des récoltes qui sont perdues à cause des inondations et des sécheresses attribuables au dérèglement climatique? Je me demande à quel point c'est concrètement réalisable de forcer un producteur maraîcher de la Californie à vendre son brocoli moins cher aux Québécois et aux Canadiens qu'il ne le vend aux Américains.
    Mon collègue peut-il me dire de quelle façon c'est réalisable concrètement?
(1020)

[Traduction]

    Madame la Présidente, je répondrai à ma collègue que sur le continuum de la chaîne d'approvisionnement alimentaire se trouvent les agriculteurs à un bout et les consommateurs à l'autre bout. J'ajouterai que ces deux groupes se font avoir par les gens qui se trouvent au milieu. Voilà ce qui se passe.
     Je ne vais pas m'en prendre aux agriculteurs; ils ont besoin de gagner leur vie, et je sais que leurs marges sont très serrées. Je ne parle pas des consommateurs. Ce sont les acteurs du milieu, les intermédiaires et surtout les chaînes d'épicerie qui, malgré l'augmentation des coûts attribuables aux changements climatiques et aux perturbations de l'approvisionnement, ont vu leurs bénéfices nets augmenter à des niveaux inacceptables et déraisonnables.
     Voilà ce à quoi nous devrions nous attaquer. C'est ce que les Canadiens veulent. Si un gouvernement dynamique le faisait, nous obtiendrions les résultats que les Canadiens veulent et dont ils ont besoin en cette période cruciale.

[Français]

    Madame la Présidente, c’est une période difficile pour les gens partout au Canada. On le voit. On voit que les files d’attente pour les banques alimentaires ont doublé depuis que ce gouvernement a été mis en place. On se rappelle que cela avait aussi doublé sous le gouvernement Harper. Quand les conservateurs étaient au pouvoir, les nouvelles étaient mauvaises pour les gens. Depuis que les libéraux sont au pouvoir, on voit la même chose, soit l’augmentation des loyers et des files d’attente pour les banques alimentaires.
    Le chef du NPD et député de Burnaby‑Sud ainsi que l’ensemble du caucus du NPD font cependant beaucoup de pressions pour changer la donne. On l’a vu avec les soins dentaires, qui ont été accueillis avec beaucoup de plaisir par les Québécoises et les Québécois. Il est important de noter que c'est au Québec qu'on trouve la plus grande participation au programme de soins dentaires du NPD. On a aussi l’assurance-médicaments, qui a été adoptée hier lors d'un vote historique. Là encore, une vaste coalition au Québec qui regroupe près de 2 millions de gens de toutes les centrales syndicales, des syndicats, des professionnels de la santé et l’Union des consommateurs demandait cette mesure du NPD, qui va toucher et aider 6 millions de Canadiennes et de Canadiens, de même que neuf autres millions de Canadiens...

[Traduction]

    J'invoque le Règlement, madame la Présidente. Il ne semble pas y avoir quorum. Je vous prie donc de vérifier s'il y a quorum.
    Je vais vérifier pour savoir qui est présent en ligne. Je demande au greffier de compter les députés.
    Après le compte:
    La vice-présidente adjointe (Mme Carol Hughes): Il n'y a pas quorum. Nous devrons donc faire retentir la sonnerie pour convoquer les députés. La sonnerie d'appel se fera entendre pendant au plus 15 minutes.
    Après l'appel de la sonnerie:
(1025)
     Il y a maintenant quorum.
    Le secrétaire parlementaire de la leader du gouvernement à la Chambre invoque le Règlement.
    J'aimerais bien comprendre, madame la Présidente. Est-ce que, même en l'absence de tous les députés conservateurs à la Chambre, il y a quorum?
    Il y a quorum, et j'aimerais rappeler aux députés qu'ils ne peuvent pas signaler l'absence ou la présence d'une personne à la Chambre ni le nombre de députés de chaque parti présents à la Chambre.
    Nous reprenons le débat. Le député de New Westminster—Burnaby a la parole.
    Madame la Présidente, je trouve dommage qu'aucun conservateur ni bloquiste ne participent au débat. Qu'ils fassent une telle chose un jour de l'opposition montre bien leur vulnérabilité. À vrai dire, je vais consacrer la majeure partie de mon discours à ce que les conservateurs ont fait la dernière fois qu'ils étaient au pouvoir.

[Français]

     D’abord, je veux juste mentionner que le Bloc québécois s’oppose à tout ce que le NPD a fait. J’étais d'ailleurs en train de parler du fait que c'est au Québec qu'on trouve le plus taux de participation au pays en ce qui concerne les soins dentaires. Le Bloc québécois a essayé de bloquer les soins dentaires, mais le NPD a tenu ses engagements.
    Ce qu'on voit aujourd'hui, c'est l’absence complète du Bloc québécois. On a vu les bloquistes s'opposer à l’idée que nous ayons l’assurance-médicaments. Pourtant, une vaste coalition de Québécoises et de Québécois, soit deux millions de personnes, a dit qu’il fallait adopter ce projet de loi.
    Évidemment, le Parti conservateur et le Bloc québécois s’opposent à cette motion du NPD aujourd’hui. Je vais la lire:
    Que, étant donné que le coût des aliments continue d’augmenter pendant que les géants de l’alimentation comme Loblaws, Metro et Sobeys…
     L'honorable députée de Manicouagan invoque le Règlement.
    Madame la Présidente, je veux simplement vous demander si on peut ou non faire référence à la présence ou à l'absence d'un autre député à la Chambre. Je pense que ce n'est pas permis.
    J'ai déjà répondu à la question.
    L'honorable député de New Westminster‑Burnaby a la parole.
     Madame la Présidente, il est évident que le Bloc québécois s'oppose à cette motion, alors il est important que je la lise.
    Que, étant donné que le coût des aliments continue d’augmenter pendant que les géants de l’alimentation comme Loblaws, Metro et Sobeys font des profits records, la Chambre demande au gouvernement de :a) forcer les grandes chaînes d’épicerie et les fournisseurs à baisser leurs prix des aliments essentiels sous peine d’être soumis à un plafonnement des prix ou à d’autres mesures;b) cesser de retarder les réformes requises depuis longtemps au programme Nutrition Nord;c) mettre fin aux cadeaux des libéraux et des conservateurs aux grands épiciers.
    C'est quelque chose que tout le monde devrait appuyer. Les députés du Bloc québécois s'y opposent, et je pense qu'ils vont en subir les conséquences lors des prochaines élections. Je crois qu'il subiront aussi les conséquences de leur opposition aux soins dentaires, qui sont vraiment appréciés par les Québécoises et les Québécois, et de leur opposition à l'assurance-médicaments, qui est appuyée par la plus vaste coalition de l'histoire du Québec. Ça démontre un peu que le Bloc québécois est à côté de la plaque quand il s'agit de faire des choses qui sont dans l'intérêt des Québécoises, des Québécois et de tout le monde.

[Traduction]

     Je vais maintenant parler du bilan honteux des conservateurs à cet égard. Tout le monde sait que les conservateurs amis des grandes sociétés ont causé certaines des plus graves répercussions subies par les consommateurs canadiens. Parlons un peu du scandale de la manipulation des prix du pain. Les prix à l'épicerie avaient augmenté, et quelques mois seulement après l'élection du gouvernement Harper, tous les PDG des grandes chaînes d'alimentation se sont réunis pour fixer le prix du pain, car ils savaient que le gouvernement Harper ne ferait absolument rien pour les en empêcher. À peine quelques mois après l'élection de M. Harper, c'est ce qu'ils ont choisi de faire, et ils avaient raison de penser qu'ils pouvaient le faire.
     Pendant près d'une décennie, des familles canadiennes se sont fait voler 400 $ en moyenne sans qu'un seul député conservateur ne le dénonce. Pendant dix ans, pas un seul d'entre eux n'a critiqué l'acte de fixer les prix et d'escroquer les Canadiens et affirmé que les grandes chaînes d'alimentation devraient cesser d'arnaquer les consommateurs canadiens. Rien ne s'est passé pendant ces dix ans. Les conservateurs devraient avoir honte. Tous les députés conservateurs ont facilité cette escroquerie, ces 400 $ soutirés des poches des consommateurs canadiens. Pendant dix ans, les consommateurs ont payé 400 $ de plus que si la fixation des prix n'avait pas été autorisée par le gouvernement Harper.
     Les conservateurs ont-ils changé depuis qu'ils sont dirigés par le député de Carleton? Malheureusement, je crains que non. Des lobbyistes de grandes entreprises privées sont présents à toutes les collectes de fonds organisées par le député de Carleton. Le directeur de campagne nationale des conservateurs est un lobbyiste et leur leader adjointe est une lobbyiste. La moitié de leur exécutif national est composé de lobbyistes de grandes entreprises. Lorsque les conservateurs amis des grandes sociétés sont au pouvoir, les grands PDG sont libres d'exploiter le public en toute impunité.
     Certes, on me dira que les libéraux ne font guère mieux. Cependant, aujourd'hui, il se trouve que, avec un gouvernement minoritaire, nous avons réussi, grâce aux efforts du député de Burnaby-Sud, du député de Cowichan—Malahat—Langford et de tout le caucus néo-démocrate, à faire adopter des changements à la loi sur le Bureau de la concurrence qui permettront enfin à ce dernier de prendre des mesures.
     Sous le gouvernement Harper, le scandale de la fixation des prix du pain a été une véritable arnaque qui a fait perdre des centaines de dollars aux familles canadiennes qui achetaient du pain à l'épicerie. L'odieux stratagème qui permettait de fixer le prix du pain avait été autorisé par le gouvernement Harper, mais ce ne sera bientôt plus qu'un souvenir, car la loi sur le Bureau de la concurrence a été modifiée à l'initiative du député de Burnaby-Sud, du député de Cowichan—Malahat—Langford et de tout le caucus néo-démocrate dans le cadre de la loi portant exécution du dernier budget.
     Nous avons donc pris des mesures pour assurer la protection des Canadiens. C'est ce que nous faisons, nous, au NPD. Nous ne sommes pas des amis des grandes entreprises, comme les conservateurs. Nous ne permettons pas simplement aux lobbyistes de faire ce qu'ils veulent, comme ce fut le cas lorsqu'ils ont fixé les prix du pain sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper qui, pendant près de 10 ans, a enregistré le pire bilan de toute l'histoire du Canada tout en étant le gouvernement le plus corrompu et le plus incompétent sur le plan financier, puisque nous avons connu 10 années de déficit pendant toute cette période.
(1030)
     Je me souviens que c'était un gouvernement qui était prêt à donner n'importe quoi aux banques et aux grands PDG, 116 milliards de dollars de soutien aux liquidités des grandes banques canadiennes, afin qu'elles puissent verser des dividendes plus élevés à leurs actionnaires et des bonus plus généreux à leurs cadres.
     Il y a eu bien sûr des subventions faramineuses aux PDG de l'industrie pétrolière et gazière, un autre exemple de fixation des prix qui est abondamment documenté. En Colombie-Britannique, nous avons observé, il y a à peine quelques mois, une augmentation inexpliquée de 30 ¢, car les géants du pétrole et du gaz naturel se plaisent à arnaquer les consommateurs, et les conservateurs n'ont pas dit un mot. Tant que les grandes entreprises en profitent, ils sont contents. Nous avons également eu droit, avec le gouvernement Harper, aux traités sur les abris fiscaux les plus infâmes. À telle enseigne que, selon le directeur parlementaire du budget, plus de 30 milliards de dollars sont détournés chaque année dans des paradis fiscaux. Au bout de 10 ans, cela représente 300 milliards de dollars.
     Les règnes conservateurs sont toujours des époques difficiles, voire toxiques, c'est indéniable. On le voit tout particulièrement dans la façon dont les conservateurs permettent aux grands PDG d'arnaquer les Canadiens en toute impunité. Le NPD ne le tolérera pas. C'est la raison pour laquelle nous proposons cette motion, afin d'empêcher le versement de subventions aux grandes entreprises, comme l'a fait le gouvernement conservateur et, plus récemment, comme l'a souligné mon collègue, le député de Cowichan—Malahat—Langford, le gouvernement libéral, avec les 25 millions de dollars qu'il a donnés à Loblaws, comme si cette entreprise en avait besoin.
    Sous les conservateurs et les libéraux, les aînés et les personnes à faible revenu ont tendance à en payer le prix, sauf si le gouvernement est minoritaire et que le NPD demande des comptes aux libéraux et les oblige à prendre des mesures comme le remboursement de la TPS, le remboursement pour l'épicerie, le logement abordable, les soins dentaires, l'assurance-médicaments et toute une gamme d'autres mesures qui aident vraiment les Canadiens. Selon nous, il faut aussi réformer le programme Nutrition Nord. Nous espérons que tous les députés appuieront cette motion aujourd'hui.
(1035)
    Madame la Présidente, il faudrait poser une question dès maintenant, car dès que le Parti conservateur prendra la parole à ce sujet, je m'attends à une attaque contre la gestion de l'offre. C'est arrivé avec certains conservateurs, et nous l'avons vu dans les commentaires aux médias des conservateurs.
    Le NPD appuie-t-il la gestion de l'offre et rejettera-t-il toute tentative d'imputer le prix élevé des aliments à cette mesure?
    Madame la Présidente, le NPD est le plus ardent défenseur de la gestion de l'offre pour deux très bonnes raisons. Elle permet d'offrir un produit de meilleure qualité, et nous le constatons partout au pays. Le secteur soumis à la gestion de l'offre est vraiment un exemple pour le reste du monde, et c'est pourquoi d'autres pays cherchent à adopter le même type d'approche. Il assure la qualité des produits et la stabilité des exploitations agricoles et des collectivités agricoles partout au pays. Dans tous les secteurs soumis à la gestion de l'offre, les collectivités prospèrent, parce que les prix sont stables. Les grandes entreprises agroalimentaires ne viennent pas accaparer tout le marché, ce qui évite ainsi l'instabilité des prix qui découle de ce phénomène.
     Le Canada a un système qui fonctionne, qui fournit un bon niveau de revenu aux collectivités agricoles et aux agriculteurs de tout le pays, et un produit de bonne qualité. C'est pourquoi tant de gens aux États‑Unis cherchent à reproduire l'exemple canadien, et dans d'autres pays aussi. Ils se tournent vers le Canada.
     Le NPD est le plus ardent défenseur du secteur soumis à la gestion de l'offre, et il le demeurera.
    Madame la Présidente, dans la plus récente mouture du Parti conservateur, ils sont nombreux à se réclamer de la classe ouvrière. Cependant, je suis heureux que mon collègue en parle. Pendant les années du gouvernement Harper, l'un des plus importants transferts de richesse est survenu entre les familles canadiennes et les sociétés, et je parle ici des réductions d'impôt pour les sociétés.
     Mon collègue pourrait-il rappeler aux Canadiens ce que le gouvernement conservateur a fait pendant les années Harper en ce qui concerne le taux d'imposition des sociétés et leur rappeler comment cela a limité les revenus actuels, qui auraient pu servir à soutenir les familles canadiennes de ma circonscription, de sa circonscription et de partout au pays?
    Madame la Présidente, le gouvernement conservateur de Stephen Harper était un cancre de la gestion financière. En fait, le terme « gestion financière des conservateurs » est un oxymoron. Les conservateurs sont tout simplement incapables de gérer les deniers publics.
     Mon collègue le député de Cowichan—Malahat—Langford a entièrement raison. Des échappatoires massives ont été créées. Des ententes de faveur ont été conclues, notamment les 116 milliards de dollars en soutien des liquidités aux grandes banques du Canada, comme si elles en avaient besoin, et, bien sûr, les tristement célèbres conventions de Harper avec les paradis fiscaux, à hauteur de 30 milliards de dollars par année, selon le directeur parlementaire du budget.
     Qu'est-ce que les conservateurs ont fait après avoir engraissé le portefeuille des PDG des sociétés? Ils ont coupé les fonds octroyés aux aînés et les ont obligés à travailler plus longtemps. Ils ont sabré dans les soins de santé et les services offerts aux anciens combattants de notre pays, qui ont risqué leur vie pour nous et qui ont été bafoués par le gouvernement Harper. C'était un gouvernement toxique, incompétent et corrompu. C'est la raison pour laquelle les conservateurs ont été chassés du pouvoir en 2015.
    Madame la Présidente, en ce qui concerne le programme Nutrition Nord, les libéraux parlent toujours de l'argent qu'ils dépensent, mais ils injectent cet argent dans une grosse bureaucratie défaillante. Le programme ne fonctionne pas. Plus ils dépensent d'argent, plus l'insécurité alimentaire augmente dans le Nord. La motion parle bien sûr des réformes dont le programme Nutrition Nord a grandement besoin. Je conviens que des réformes sont nécessaires. Un certain nombre de recommandations clés ont été formulées au fil des ans au comité des affaires autochtones et du Nord.
     Toutefois, le député de New Westminster—Burnaby dit également qu'il faut forcer le gouvernement à agir. Ce sont ses mots. Je suis curieux de l'entendre expliquer pourquoi il n'a pas été en mesure de forcer le gouvernement à s'occuper de ces réformes et du programme Nutrition Nord jusqu'à présent.
    Madame la Présidente, la Chambre est saisie de la motion. Si les conservateurs, après avoir tenté de saboter le débat ce matin, disent maintenant qu'ils vont l'appuyer, cela donne l'élan nécessaire pour son adoption si une majorité de députés votent pour. Cependant, je me souviens qu'il ne s'est rien passé concernant le programme Nutrition Nord sous le régime Harper, bien que la question ait été soulevée, et ce, pendant des années. La députée de Nunavut a parlé avec beaucoup d'éloquence et de franchise de la réforme du programme Nutrition Nord.
     Je mentionnerai une pratique mise en place par le gouvernement Harper et poursuivie par le gouvernement libéral, qui consiste à empocher une partie de la subvention destinée à faire baisser les prix. Le programme Nutrition Nord a arnaqué les habitants du Nord. Il est temps que cela cesse.
(1040)
    Madame la Présidente, pour rester fidèle au thème d'aujourd'hui, j'aimerais axer mes commentaires sur les efforts que nous déployons pour lutter contre l'insécurité alimentaire et changer les choses pour de bon. Les solutions qui favorisent la sécurité alimentaire reposent sur une politique solide. C'est pourquoi, dès notre arrivée au pouvoir, nous nous sommes engagés à mettre en place une politique alimentaire pour le Canada, la première dans l'histoire du pays.
     La politique alimentaire du Canada a été lancée en 2019 après de vastes consultations, qui ont réuni tout le monde pour discuter des différents aspects du système alimentaire et pour s'attaquer aux problèmes. Outre les parties intéressées, les clients, les agriculteurs et les intervenants de la chaîne de valeur, nous avons noué le dialogue avec des Canadiens de tous les réseaux alimentaires du pays, y compris des consommateurs, des experts en santé et en nutrition, des défenseurs de la sécurité alimentaire, des groupes environnementaux, des pêcheurs, des Autochtones et des universitaires.
     Après avoir consulté plus de 45 000 Canadiens, nous sommes parvenus à une vision collective de la politique alimentaire, à savoir que tous les habitants du Canada doivent pouvoir accéder à une quantité suffisante d'aliments sains, nutritifs et culturellement diversifiés, et que le système alimentaire canadien doit être résilient et innovant, préserver l'environnement et soutenir l'économie.
     Aujourd'hui, cinq ans plus tard, le gouvernement du Canada continue de travailler avec des organisations communautaires pour renforcer le système alimentaire canadien, qu'il s'agisse de la production et de la transformation durables des aliments, des infrastructures alimentaires locales solides ou de la réduction des déchets alimentaires. Cette collaboration comprend le Fonds des infrastructures alimentaires locales, qui soutient les systèmes alimentaires locaux et régionaux de manière durable. En favorisant le développement de systèmes alimentaires locaux à petite échelle et la mise en place de capacités de transformation locales, y compris en matière d'abattage dans les régions, ces exigences en matière de soutien aux producteurs sont cruciales.
     Au cours des quatre dernières années, le Fonds a soutenu plus de 1 000 projets relatifs à la sécurité alimentaire partout au Canada, afin d'aider les organisations qui œuvrent pour la sécurité alimentaire à tendre une main secourable à plus de familles qui ont du mal à composer avec les prix élevés des denrées alimentaires. Parmi ces projets, on compte des jardins et des cuisines communautaires, des camions frigorifiques, des unités de stockage pour les dons de nourriture ainsi que des serres dans les collectivités éloignées et nordiques qui font face à de graves problèmes de sécurité alimentaire.
     Aujourd'hui plus que jamais, nous devons soutenir le travail des organisations qui aident ceux qui en ont le plus besoin. C'est pourquoi, plus tôt cette année, le ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire a annoncé un investissement fédéral de près de 10 millions de dollars destinés à financer plus de 190 projets dans le cadre du Fonds des infrastructures alimentaires locales. La phase la plus récente consiste à attribuer un financement d'intervention rapide pour améliorer la sécurité alimentaire dans les collectivités grâce à des investissements visant l'équipement et les besoins d'infrastructure. Les projets sont ciblés et immédiats.
     Ce financement aidera les collectivités, les banques alimentaires et les organisations de tout le Canada à investir dans de nouveaux équipements et de nouvelles infrastructures qui permettront d'acheminer les denrées alimentaires là où c'est le plus nécessaire. Par exemple, le financement aide une communauté des Premières Nations de l'Alberta à se procurer une technologie permettant de cultiver des légumes frais à l'intérieur. Une banque alimentaire du Québec pourra investir dans une chambre frigorifique afin qu'il soit possible de fournir plus de nourriture aux familles tout au long de l'année.
     Le budget de 2024 propose d'accorder 62,9 millions de dollars sur trois ans pour renouveler et élargir le Fonds des infrastructures alimentaires locales, de façon à soutenir les organisations communautaires à travers le Canada. Il s'agit d'investir dans l'infrastructure alimentaire locale, la priorité étant donnée aux communautés autochtones et noires, ainsi qu'à d'autres groupes méritant l'équité. Une partie de cette expansion permettra d'aider les organisations en vue d'améliorer l'infrastructure des programmes d'alimentation dans les écoles, en complément du programme national d'alimentation scolaire.
     Le Canada a la chance de pouvoir compter sur des agriculteurs hors pair qui travaillent sans relâche pour produire et distribuer chaque jour des aliments nutritifs et de qualité. Malheureusement, beaucoup trop d'enfants vont encore à l'école le ventre vide. C'est pourquoi le budget de 2024 consacre 1 milliard de dollars sur cinq ans à un programme national d'alimentation visant à servir aux enfants des repas sains pour qu'ils puissent apprendre, grandir et atteindre tout leur potentiel. Cette initiative créera de nouveaux débouchés pour les agriculteurs locaux, les transformateurs de produits alimentaires, les moissonneurs et les groupes sous-représentés et marginalisés dans le secteur de l'agriculture et de l'alimentation.
(1045)
     Le programme national d'alimentation dans les écoles que propose le Canada contribuerait à assurer un brillant avenir aux élèves de toutes les régions du pays. Il nous aiderait à bâtir une économie plus forte pour tous les Canadiens. Nous savons tous à quel point il est important de soutenir nos jeunes, surtout au début de la journée. Trop souvent, nous considérons le prix des aliments comme un obstacle, cependant ce programme est la voie à suivre pour que tous ceux qui en ont le plus besoin en bénéficient.
     Nous continuons à travailler fort pour améliorer la sécurité alimentaire au Canada en renforçant la résilience du secteur canadien de l'alimentation. Entre autres choses, nous aidons l'industrie à élaborer un code de conduite pour les épiceries. C'est formidable de voir qu'un plus grand nombre d'épiciers appuient maintenant ce code. Nous cherchons à rendre la relation entre les détaillants et les fournisseurs plus transparente et plus prévisible pour le bien de la chaîne d'approvisionnement alimentaire. Ce code serait plus efficace avec la participation des grandes entreprises, ce qui profiterait autant à l'industrie dans son ensemble qu'aux consommateurs. Il faut que ce code entre en vigueur le plus tôt possible afin d'accroître la force et la résilience de la chaîne d'approvisionnement alimentaire du Canada tout en rehaussant la confiance des consommateurs.
     Nous sommes pleinement conscients que la hausse des prix des aliments rend la situation difficile pour de nombreux Canadiens et risque de miner leur sécurité alimentaire. Notre gouvernement a fait des progrès dans la lutte contre la pauvreté, qui est l'une des principales causes de l'insécurité alimentaire. Il rend la vie plus abordable pour les Canadiens en investissant dans les garderies d'enfants et dans le logement. Nous avons instauré un crédit d'impôt pour la TPS de 2,5 milliards de dollars pour les familles à faible revenu, car elles souffrent de façon disproportionnée de l'inflation qui touche les produits alimentaires, le logement et le transport. Nous avons mis en place des mesures ciblées pour améliorer l'abordabilité globale pour les Canadiens, notamment en offrant des choix de garderies plus abordables et un programme national de soins dentaires.
     Dans le budget de 2024, nous nous sommes engagés à soutenir des prix concurrentiels pour l'épicerie et pour d'autres produits essentiels. Nous offrons davantage de choix aux Canadiens en surveillant le travail des épiciers qui s'efforcent de stabiliser les prix. Notre groupe de travail sur les épiceries examine aussi d'autres pratiques ayant une incidence sur l'inflation des prix dans ce secteur. Nous maintenons le carrefour des données sur les prix des aliments afin de fournir aux Canadiens des renseignements détaillés sur le prix des aliments, ce qui les aide à prendre des décisions éclairées quant à leur choix à l'épicerie. Nous nous attaquons à la « réduflation », notamment grâce au Bureau de la consommation, qui a lancé des projets de recherche pour enquêter et révéler l'inflation des prix et les pratiques commerciales nuisibles qui réduisent la quantité et la qualité des produits d'épicerie. Enfin, nous améliorons la concurrence en appliquant la Loi sur le logement et l'épicerie à prix abordable, qui a modifié la Loi sur la concurrence afin d'accroître la concurrence, notamment dans le secteur de l'alimentation. Cette loi donne plus de pouvoir au Bureau de la concurrence pour sévir contre les pratiques déloyales et lui permet d'empêcher les entreprises d'étouffer la concurrence.
     Le gouvernement continuera à se battre pour obtenir des prix équitables et à collaborer avec tous les députés afin d'assurer l'équité du système.
     Si nous voulons vraiment renforcer notre infrastructure alimentaire locale, nous devons également nous pencher sur les mesures que nous prenons pour protéger l'environnement. Nous faisons un effort concerté pour l'environnement, du moins certains d'entre nous. Tout le monde n'est pas d'accord de l'autre côté, mais il est essentiel de lutter contre les changements climatiques pour améliorer la situation des agriculteurs canadiens. Nous faisons des investissements historiques de l'ordre de 1,5 milliard de dollars pour aider ceux-ci à renforcer leur résilience aux changements climatiques grâce à des technologies et à des pratiques durables.
     En fin de compte, les changements climatiques nous concernent tous et ont des répercussions sur nous tous. Nous devons prendre des mesures véritables et tangibles pour aider les producteurs à produire de la nourriture pour le Canada et le monde entier. Cependant, ils doivent être compétitifs sur un marché mondial qui tarifie le carbone, et ils doivent être compétitifs pour produire le produit de manière durable.
     Nous ne baissons pas les bras. Par exemple, au cours des deux dernières années, le Fonds d'action à la ferme pour le climat a fourni près de 100 millions de dollars en soutien direct à plus de 4 000 agriculteurs répartis dans tout le Canada. Grâce à ce fonds, ils peuvent prendre des mesures dans leur ferme pour réduire leur empreinte carbone grâce à des cultures de couverture, la gestion de l'azote et la rotation des pâturages.
(1050)
     Tout indique que ce programme suscite un vif intérêt chez les agriculteurs. C'est pourquoi nous investissons plus de 470 millions de dollars pour prolonger le programme jusqu'en 2028. Le Programme des technologies propres en agriculture a également fourni plus de 200 millions de dollars de financement au cours des trois dernières années pour soutenir plus de 400 projets à la ferme dans tout le Canada, allant de l'énergie solaire à l'agriculture de précision en passant par les séchoirs à grains écoénergétiques. Dans le cadre du programme Agri-science, nous soutenons la recherche pour aider les secteurs agricoles à réduire leur empreinte carbone, à trouver des innovations et des moyens inédits de produire efficacement tout en réduisant notre empreinte carbone. Par exemple, la grappe de recherche sur le bœuf de boucherie, soutenue par des investissements gouvernementaux de près de 22 millions de dollars au cours des cinq dernières années, oriente la recherche vers les grandes priorités du secteur, notamment les changements climatiques et l'environnement.
     Agriculture et Agroalimentaire Canada a également lancé le défi de réduction du méthane agricole, qui offrira des prix allant jusqu'à 12 millions de dollars aux innovateurs proposant des solutions peu coûteuses pour réduire les émissions de méthane provenant du bétail. N'oublions pas que la résilience climatique est au cœur du nouveau Partenariat canadien pour l'agriculture durable. Il s'agit d'un accord fédéral-provincial-territorial sur les priorités et les investissements qui stimuleront le secteur agricole et agroalimentaire canadien au cours des cinq prochaines années. Le nouveau partenariat de financement donnera aux producteurs et aux transformateurs les outils dont ils ont besoin pour renforcer la durabilité, la compétitivité et la résilience du secteur.
     Dans le cadre de ce financement supplémentaire, le nouveau Programme des paysages agricoles résilients, un programme à coûts partagés de 250 millions de dollars, paie les agriculteurs pour leurs produits et les services écologiques. C'est important pour améliorer la résilience et la biodiversité des exploitations agricoles, tout en contribuant à la réduction des émissions dans ce secteur. Nous disposons en outre d'un réseau de 14 laboratoires vivants dans le pays, où les chercheurs travaillent côte à côte avec les agriculteurs pour trouver des solutions environnementales qui fonctionnent dans les exploitations agricoles.
     Nous agissons au-delà des cycles électoraux. C'est un travail à long terme, tant dans sa portée que dans ses effets. Nous nous efforçons donc de trouver des moyens de soutenir le secteur agricole pendant de nombreuses années pour qu'il adopte la nouvelle stratégie agricole durable. Les producteurs et les autres acteurs concernés contribuent à l'élaboration de cette stratégie, afin que le secteur agricole canadien soit prêt et capable de se remettre rapidement des phénomènes extrêmes, de prospérer malgré les changements climatiques, d'atteindre ses objectifs de lutte contre ces changements et de nourrir le monde.
     C'est maintenant qu'il faut agir pour réduire les risques à long terme liés aux phénomènes météorologiques extrêmes, aux nouveaux ravageurs, aux inondations et à la sécheresse. Nos agriculteurs, nos éleveurs tous les autres Canadiens continueront de ressentir les effets des changements climatiques. Il est de notre responsabilité d'agir maintenant, afin que l'agriculture canadienne produise des aliments de manière durable, pour notre planète et pour les générations à venir.
     L'argent fourni par le gouvernement aide les agriculteurs à exploiter les technologies de pointe pour nourrir les Canadiens et le reste du monde de manière plus durable. En agissant dans tous ces domaines clés, non seulement nous favoriserons une production alimentaire durable pour l'avenir, mais nous améliorerons la sécurité alimentaire au Canada et dans le monde, tout en progressant vers la réalisation de l'objectif de développement durable des Nations unies, à savoir la faim « zéro » d'ici 2030.
     La sécurité alimentaire est une préoccupation, tant à l'échelle mondiale qu'à l'échelle locale. Le gouvernement du Canada sait que, dans l'ensemble du pays, le prix des denrées alimentaires et les problèmes de sécurité alimentaire sont en hausse, ce qui pèse sur les finances des ménages. De nombreuses familles ont plus de difficulté à se procurer des aliments nutritifs. Nous poursuivons nos efforts pour renforcer les systèmes alimentaires du Canada, en améliorant l'accès à des aliments sains et culturellement diversifiés, en assurant une production et une transformation durables des aliments, en soutenant une infrastructure alimentaire locale solide et en réduisant le gaspillage alimentaire.
(1055)
     Aider la population canadienne dans son ensemble à accéder à une alimentation saine est une priorité. Tous les Canadiens, quel que soit leur lieu de résidence, méritent d'avoir accès à une alimentation abordable et nutritive. Nous devons nous concerter pour atteindre cet objectif.
     Au-delà des attaques partisanes, l'enjeu est de taille: il s'agit des moyens de subsistance des Canadiens. Nous ferons tout ce qu'il faut pour soutenir nos agriculteurs et nos collectivités afin de favoriser la durabilité et la diversité. Le prix des denrées alimentaires est au cœur du problème, parce que l'abordabilité est importante à l'heure actuelle. La chaîne d'approvisionnement a été mise à rude épreuve. Pour améliorer la situation, nous privilégions une politique globale qui porte sur toutes les facettes du secteur agroalimentaire, ce qui comprend entre autres l'économie et l'environnement. Par conséquent, nous ferons tout notre possible pour soutenir ceux qui en ont le plus besoin, pour favoriser par divers moyens la réduction du prix des denrées alimentaires et pour garantir la viabilité et la prospérité à long terme de l'industrie agroalimentaire au Canada.
    Madame la Présidente, j'ai écouté très attentivement le discours de mon collègue. Cependant, nous sommes saisis d'une motion et je ne l'ai pas entendu dire qu'il appuierait celle-ci. La motion vise à forcer les grandes chaînes d'épicerie à baisser le prix des aliments essentiels sous peine de se voir imposer diverses mesures, y compris un plafonnement des prix; à cesser de retarder les réformes du programme Nutrition Nord; et à mettre fin aux cadeaux que les libéraux et les conservateurs ont faits aux grands épiciers.
     Le député convient-il que ces cadeaux doivent cesser? Appuiera-t-il la motion du NPD?
    Madame la Présidente, comme je l'ai dit dans mon discours, le problème va bien au-delà de l'utilisateur final ou, dans ce cas, du détaillant. La chaîne d'approvisionnement doit être prise en compte et les agriculteurs et les consommateurs doivent être protégés. Il doit y avoir une politique plus globale dans l'ensemble du système pour obtenir des résultats durables à long terme. Je parle ici d'une politique qui dépasse les cycles électoraux. Je parle de la durabilité de l'industrie.
    Madame la Présidente, le député a mentionné les coûts d'intrants de la chaîne d'approvisionnement tout au long de son intervention. L'un de ces coûts est la taxe sur le carbone. Je parlais à un ami qui est maraîcher dans le sud de l'Ontario; il dit qu'il lui est de plus en plus difficile de concurrencer les régimes sans taxe sur le carbone, comme la Californie et même l'Amérique du Sud, desquels le Canada importe des légumes. Il est difficile pour un producteur local de les concurrencer à cause de la taxe sur le carbone. Que dit le député à ce sujet?
    Madame la Présidente, je comprends vos préoccupations, et nous sommes tous préoccupés par le coût des intrants dans la chaîne d'approvisionnement. Toutefois, nous parlons également de l'aide gouvernementale sous forme de remises et de remboursement à nos fournisseurs. Ils sont en concurrence sur le marché international, qui tarife le carbone. Si nous ne le faisons pas au pays, ils devront payer par la suite. Le gouvernement du Canada accorde des remises et des aides et, comme je viens de le mentionner dans mon discours, et il en accorde une quantité considérable aux agriculteurs pour qu'ils soient compétitifs à long terme. Nous devons faire les deux, car protéger l'environnement, c'est aussi protéger notre économie.
    Madame la Présidente, contrairement à ce qu'a dit le député de l'opposition, la Californie tarifie la pollution. Cependant, là n'est pas ma question au député.
     En fin de compte, nous examinons les facteurs de coût, les taux d'inflation et leur incidence sur la société. Nous voulons que les prix de l'alimentation se stabilisent. Au fond, les citoyens doivent avoir l'assurance que le gouvernement agit dans leur intérêt.
     Nous avons présenté le projet de loi visant à modifier la Loi sur la concurrence qu'a mentionné le député. C'est une des mesures qui peuvent nous permettre de stabiliser davantage les prix de l'alimentation. Peut-il expliquer plus en détail pourquoi il était important de modifier la Loi sur la concurrence?
(1100)
    Madame la Présidente, la Loi sur la concurrence est essentielle. La motion du NDP parle, en gros, d'un oligopole dans le secteur canadien du commerce de détail. Comme nous l'avons fait pour le secteur bancaire, nous devons prendre des mesures pour protéger les consommateurs dans ces entreprises.
     La Loi sur la concurrence et le Bureau de la concurrence nous permettent d'évaluer certaines des activités de ce système. La chaîne d'approvisionnement est beaucoup plus concurrentielle en raison de sa diversité et des nombreux intrants qui entrent dans l'approvisionnement alimentaire, mais le Bureau de la concurrence est essentiel pour s'assurer de l'équité du système dans son ensemble, surtout par rapport au prix de détail facturé au consommateur.

[Français]

    Madame la Présidente, à la suite du discours de mon collègue, je me posais une question.
    On nous parle de Nutrition Nord Canada et du fait qu'il serait intéressant de faire une réforme. En même temps, ça fait des années que nous le savons. Ce n'est pas seulement le contexte actuel qui fait que ça ne fonctionne pas dans les régions nordiques ou les régions éloignées. Chez moi, il arrive fréquemment que le bateau n'arrive pas et qu'on soit obligé de transporter des denrées par avion. C'est toujours de plus en plus cher. Il y a huit ans, dans le Nord, j'ai vu un contenant de café Maxwell House à 25 $.
    Qu'est-ce que les libéraux attendent pour faire quelque chose? Ça fait huit ans qu'ils sont au gouvernement.

[Traduction]

    Madame la Présidente, il existe en effet des disparités régionales au Canada. Nous avons un pays aux réalités disparates, et nous avons des problèmes plus importants dans le Grand Nord et dans les collectivités éloignées. Si nous ne procédons pas avec certains des investissements prévus, il sera encore plus difficile d'approvisionner les collectivités éloignées.
     Cependant, la stratégie vise aussi à rendre ces collectivités durables grâce à des investissements et à des infrastructures qui leur permettront à l'avenir de subvenir à leurs propres besoins et de moins dépendre de la fourniture de systèmes venant de l'extérieur de la région. C'est essentiel. Il y a un élément économique et un élément environnemental, mais les investissements sont nécessaires pour promouvoir l'économie des régions du Grand Nord.
     Nous ferons, et nous faisons, tout ce qui est nécessaire. Nous sommes un partenaire solide qui soutient les collectivités autochtones, plus que l'opposition dans le passé. Notre stratégie vise en partie les collectivités autochtones du Grand Nord afin qu'elles réussissent, qu'elles survivent et, pour tout dire, qu'elles jouent un rôle prépondérant dans le système agroalimentaire.
    Madame la Présidente, j'aimerais revenir sur les observations du député de Langley—Aldergrove.
     Ce sont les coûts de la chaîne d'approvisionnement qui ont un réel impact sur les prix des denrées alimentaires. Le gouvernement maintient des droits de douane de 34 % sur les engrais russes. Qu'on ne s'y trompe pas. Je ne suis pas du tout pour des mesures favorables à Poutine. Cependant, le gouvernement exempte le titane russe pour notre industrie aérospatiale. À quoi rime cette hypocrisie?
    Madame la Présidente, nous parlons maintenant de commerce à grande échelle. Nous parlons de commerce international. C'est une question importante parce que la transformation agroalimentaire est un élément commercial essentiel pour le Canada, tout comme nos échanges commerciaux concernant tous les gisements minéraux et tous les autres aspects. Il est important pour le Canada d'avoir des échanges à valeur ajoutée dans le secteur de la transformation. Nous cherchons donc des moyens de renforcer la concurrence et de soutenir le Canada dans ses activités commerciales sur le plan de la composante à valeur ajoutée.
     Je suis d'accord avec vous. La situation géopolitique actuelle ne me plaît pas du tout. Le Canada doit protéger sa souveraineté, et le meilleur moyen de le faire, c'est de protéger les entreprises agroalimentaires et les producteurs canadiens.
    Je rappelle au secrétaire parlementaire qu'il doit adresser toutes ses questions et observations à la présidence.
    Nous poursuivons les questions et observations. Le député d'Esquimalt—Saanich—Sooke a la parole.
    Madame la Présidente, je me demande si le député était aussi surpris que moi d'entendre les conservateurs mentionner la concurrence avec la Californie et dire que cet État n'a pas de taxe sur le carbone. La Californie a un système de plafonnement et d'échange et a donc une tarification du carbone. Par conséquent, je ne comprends pas pourquoi ils disent qu'il est impossible pour les agriculteurs canadiens de concurrencer les agriculteurs californiens.
    Madame la Présidente, le député d'en face soulève un point très intéressant.
     Le Canada et l'Ontario, par exemple, faisaient partie de la Western Climate Initiative, avec la Californie et le Québec, ainsi que d'autres provinces et d'autres États américains, afin d'établir une tarification du carbone pour toute l'industrie. Cette province, de même que le Québec, était exemptée du filet de sécurité, qui est le programme fédéral auquel toutes les provinces ont droit et qui rapportait à l'Ontario 1,5 milliard de dollars par an, car nous avions décarboné notre réseau en éliminant le charbon. Nous progressions.
     Le gouvernement conservateur ontarien a décidé de supprimer le système de plafonnement et d'échange, et de perdre 1,5 milliard de revenus, pour croiser le fer avec le gouvernement fédéral sur la question de la tarification du carbone, ce qu'il n'avait pas besoin de faire, puisque nous étions exemptés. Il s'agissait d'un programme incitatif. Il encourageait à investir dans la modification des habitudes de consommateurs, à rénover les logements et à assurer la durabilité de l'agriculture. Chaque élément du programme est tarifé à l'échelle internationale. Les députés conservateurs devraient bien le savoir.
(1105)
    Madame la Présidente, alors que les Canadiens éprouvaient des difficultés, le gouvernement a mis en place un remboursement pour l'épicerie afin de les aider à payer l'épicerie. Je me demande si le député pourrait formuler quelques brèves observations à ce sujet.
    Madame la Présidente, il s'agit d'un programme important, car il rend la vie plus abordable pour les consommateurs et les gens les plus démunis. Ce n'est pas quelque chose que le gouvernement conservateur juge nécessaire de faire, ce qui est très malheureux.
    Madame la Présidente, je dois reconnaître que je me montre parfois un peu dur avec le NPD, non seulement à la Chambre, mais aussi dans mes déplacements et dans ma tournée du pays au nom de notre parti, de notre chef et de l'opposition officielle.
     Je pense être quelqu'un d'assez gentil, mais je dois dire que je perds patience quand il est question de la crédibilité du NPD. J'ai eu l'occasion de me rendre plusieurs fois dans le Nord de l'Ontario, d'aller en voiture à North Bay, à Sudbury, à Timmins, à Sault Ste. Marie, à Thunder Bay et dans toutes les localités entre ces villes. Il est déjà frustrant de voir le NPD continuer de soutenir un gouvernement libéral à bout de souffle, mais je laisse les députés imaginer combien la taxe sur le carbone qui augmente sans cesse est impopulaire dans le Nord de l'Ontario.
     Si quelqu'un qui vit à Timmins doit se rendre à des rendez-vous médicaux à Sudbury, qui se trouve à environ trois heures et demie de route, la taxe sur le carbone fait monter le coût de l'essence. Elle ajoute un coût aux produits d'épicerie quand des camions frigorifiques doivent aller livrer de la nourriture dans le Nord de l'Ontario. Le NPD est complètement déconnecté de la réalité des collectivités du Nord de l'Ontario qu'il prétend bien représenter.
     Parlons de l'île de Vancouver. Depuis quelques années, beaucoup de citoyens qui ont donné leur voix au NPD aux dernières élections s'en mordent les doigts. Ils n'ont pas voté néo-démocrate pour soutenir les libéraux dans une entente de coalition de quatre ans, pour dissimuler leurs scandales ou pour aller dans le sens du premier ministre et de son programme déconnecté de la réalité qui fait grimper l'inflation, doubler le prix des logements et doubler la dette nationale. Ce que ces citoyens trouvent de plus en plus frustrant, c'est que, s'ils avaient voulu voter pour que le premier ministre reste au pouvoir, ils auraient choisi les libéraux. Or, ils ont voté pour le NPD pour avoir autre chose, au lieu de quoi, il leur a fallu se contenter de la même rengaine.
     Il y a quelque chose d'hypocrite là-dedans. Il semble y avoir deux poids deux mesures, et le NPD doit être rappelé à l'ordre. Je suis heureux de le faire de temps à autre. Je le rappellerai aux Canadiens, que ce soit dans l'île de Vancouver, dans le Nord de l'Ontario ou à tout autre endroit que le NPD représente actuellement à la Chambre. Le NPD soutient les libéraux à chaque budget. C'est hypocrite parce que, dans les interventions relatives au budget, les députés néo-démocrates se plaignent que des mesures soient annoncées dans le budget, mais qu'elles ne se concrétisent jamais.
     Le NPD camoufle aussi les scandales constants pour lesquels les conservateurs essaient d'obtenir des réponses aux comités. La « coalition de camouflage » est une expression que nous avons utilisée à plusieurs reprises au cours des dernières années, comme dans le cas des documents du laboratoire de Winnipeg, de l'ingérence étrangère et d'ArriveCan. Le nombre de fois où le NPD a voté pour mettre fin aux réunions, aux études en comité et aux enquêtes sur les nombreux exemples de gaspillage est sans fin et frustrant pour ceux qui, par le passé, ont peut-être appuyé le NPD. Beaucoup de partisans traditionnels du NPD disent qu'ils ne reconnaissent plus le parti, et à juste titre.
     C'est pourquoi je crois que les conservateurs pleins de gros bon sens ont le vent dans les voiles dans tout le pays. Nous incarnons le contraste. Après neuf ans, le gouvernement veut quadrupler la taxe sur le carbone par rapport à son niveau actuel. Nous voulons éliminer la taxe sur le carbone. Lorsque nous promettons une chose aux Canadiens, nous y donnons suite, contrairement au NPD, et nous sommes ici à la Chambre aujourd'hui pour discuter de la motion de l'opposition. Les députés néo-démocrates prétendent qu'ils s'opposent à la cupidité des entreprises et aux cadeaux versés aux entreprises parasites. Je précise qu'il s'agit d'une motion non contraignante que le NPD a présentée. C'est un tour de passe-passe et une mascarade. Les Canadiens le dénoncent, à juste titre.
     Cette motion, qu'elle soit adoptée ou non, n'obligera pas le gouvernement libéral à apporter les changements qu'il prétend vouloir apporter. Si seulement les députés néo-démocrates pouvaient réussir quelque chose de concret et peut-être apporter un vent de changement dans ce pays, ce serait toujours cela de pris. Ils pourraient arrêter de soutenir le premier ministre fatigué, déconnecté de la réalité et corrompu et mettre fin à la coalition libérale—néo-démocrate. Ils pourraient laisser les Canadiens décider. S'ils ont tellement confiance en leurs idées et s'ils sont si persuadés d'être sur la bonne voie, ils ne devraient pas avoir peur de lancer la campagne électorale. Trois ans se sont écoulés depuis les dernières élections, alors déclenchons des élections et laissons les Canadiens décider qui ils veulent à la tête du pays. Ce n'est pas pour rien que nous sommes saisis aujourd'hui d'une motion non contraignante.
     Je partagerai mon temps de parole avec le député de Baie de Quinte, un excellent député de l'Est de l'Ontario. Je tiens simplement à dire que je me sens mal pour le NPD, parce qu'il montre clairement aujourd'hui à quel point il est hypocrite avec ses messages et ses tentatives de faire croire aux Canadiens qu'il est différent du gouvernement libéral actuel.
(1110)
     Aujourd'hui, nous discutons d'une motion de l'opposition du NPD. Il y a quelques instants, pendant les affaires courantes, le Président a déposé la dernière série de rapports de la vérificatrice générale sur les dépenses du gouvernement libéral—néo-démocrate, dépenses qui ont été non seulement approuvées par les libéraux, mais validées chaque fois par le NPD.
     L'un des rapports porte sur Technologies du développement durable Canada. Il s'agit du scandale de la caisse noire environnementale du gouvernement libéral—néo-démocrate, scandale qui a fait l'objet d'un examen pendant plusieurs mois. Le rapport vient d'être déposé. Si le NPD veut s'attaquer à la cupidité des grandes entreprises, aux entreprises parasites, aux subventions aux grandes entreprises, et aux proches du Parti libéral qui obtiennent des privilèges spéciaux et des contrats avec l'argent du contribuable, alors il a du pain sur la planche.
     Voici ce que dit la vérificatrice générale, et c'est tout frais puisque le rapport sur le scandale de la caisse noire environnementale a été déposé ce matin. Je cite: « Nous avons constaté que la Fondation avait accordé du financement à des projets non admissibles, qu'il y avait des conflits d'intérêts dans certains cas, et que certaines exigences [...] n'avaient pas été respectées. » Je poursuis la citation: « Nous avons constaté que [le groupe nommé par les libéraux] avait accordé du financement à 10 projets non admissibles [qui] se sont vu accorder 59 millions de dollars malgré le fait qu'ils ne répondaient pas à certaines exigences importantes des accords de contribution conclus entre le gouvernement et la Fondation. »
    Et cela continue. Voilà le niveau de corruption que nous avons atteint. Tout cela avec l'appui du NPD, qui, je peux le garantir, va continuer de maintenir les libéraux au pouvoir. Je poursuis la lecture du rapport: « Par ailleurs, nous avons relevé [...] 90 cas liés à des décisions d'approbation — représentant près de 76 millions de dollars en financement de projets — où les politiques de la Fondation sur les conflits d'intérêts n'avaient pas été respectées. »
     Qu'est-ce que cela signifie? Je vais le dire en termes simples. Cela signifie que les personnes nommées par les libéraux ont, alors qu'elles étaient en situation de conflit d'intérêts, donné de l'argent à leurs copains libéraux et leurs amis des grandes entreprises, avec l'approbation et la bénédiction du NPD. On parle de cupidité des grandes entreprises, d'entreprises parasites et de gaspillage des deniers publics à cause de la corruption, mais rien qu'avec ce rapport de la vérificatrice générale, le NPD aura énormément de comptes à rendre s'il veut continuer de soutenir les libéraux. Il ne pourra pas se contenter d'une motion de l'opposition non contraignante. Il va devoir continuer de soutenir le gouvernement libéral. Il n'a plus aucune crédibilité.
    Comme si cela ne suffisait pas, la vérificatrice générale a remis cela avec un deuxième rapport déposé aujourd'hui sur les fonds octroyés à des entrepreneurs et consultants externes par le gouvernement libéral. Le rapport s'intitule « Les contrats de services professionnels ». Il me suffit de donner quelques chiffres: McKinsey, une entreprise amie des libéraux, a reçu plus de 200 millions de dollars, plus précisément 209 millions de dollars, au cours des dernières années. Le rapport cite de nombreux exemples où des ministères et agences ainsi que 8 des 10 sociétés d'État n'ont pas respecté tous les critères de leurs politiques d'approvisionnement et de leurs lignes directrices dans au moins un contrat qu'ils avaient signé avec McKinsey.
     L'enquête doit se poursuivre. Nous devons aller au fond des choses et mettre un terme à ces cadeaux faits aux entreprises par le gouvernement néo-démocrate—libéral. N'oublions pas qu'il ne s'agit pas seulement des libéraux qui déposent un budget, mais des néo-démocrates qui leur donnent carte blanche et approuvent tout, que ce soit le budget, les prévisions budgétaires ou les manœuvres de dissimulation aux séances des comités, alors que les conservateurs tentent d'aller au fond des choses, d'éradiquer tout cela et de mettre un terme à ces cadeaux aux petits amis des libéraux. Les néo-démocrates doivent donc répondre de leur attitude.
     En fin de compte, certaines choses peuvent être faites dans ce pays qui ne l'ont pas été après neuf ans de gouvernement néo-démocrate—libéral. Nous avons un problème en matière de concurrence. Malgré toutes leurs plaintes et leurs questions difficiles à la période des questions, les néo-démocrates soutiennent les libéraux à chaque fois.
    Il y a un élément important que contrôle le gouvernement et avec lequel il pourrait apporter un soulagement immédiat, et c'est l'abolition de la taxe sur le carbone. C'est désormais clair. Cette taxe fait grimper le prix des produits alimentaires, et ce n'est qu'un début. Les libéraux veulent quadrupler la taxe sur le carbone pour la porter à 61 ¢ le litre. Ils sont déconnectés de la réalité. Les Canadiens n'ont plus d'argent. Franchement, avec cette motion, ils en ont assez de l'hypocrisie des néo-démocrates, qui montent toujours aux barricades lors des débats, mais qui soutiennent ensuite les libéraux et qui le feront au moins jusqu'à l'automne prochain. J'ai hâte que les Canadiens aient leur mot à dire aux prochaines élections.
(1115)
    Madame la Présidente, les propos fantaisistes de mon collègue sont toujours amusants. La réalité, c'est que la moitié de l'exécutif national des conservateurs amis des grandes sociétés se compose de lobbyistes d'entreprises. Leur directrice de campagne nationale et leur cheffe adjointe sont des lobbyistes. Le député a insisté sur le fait que les motions de l'opposition sont non contraignantes. C'est vrai. Lors de chaque journée de l'opposition des conservateurs, leur motion est également non contraignante, ce qui est un peu absurde. Je sais que les conservateurs exagèrent.
     Ma question est très simple. Quelques mois seulement après l'élection de M. Harper, la fixation du prix du pain a commencé. Ce scandale a coûté des centaines de dollars à la famille canadienne moyenne. Il s'est poursuivi tout au long du régime Harper. Les conservateurs n'ont jamais levé le petit doigt pour mettre fin à ce vol. Le député se lèvera-t-il aujourd'hui pour présenter des excuses solennelles aux Canadiens parce que Harper et son gouvernement ont permis à cette escroquerie de se poursuivre pendant près d'une décennie?
    Madame la Présidente, le député néo-démocrate a voulu nous donner une petite leçon de science politique. Il est ici depuis longtemps. Il a été élu en même temps que le premier ministre, il y a maintenant neuf ans. Chaque fois que les députés néo-démocrates ont présenté un grief ou une plainte, ils ont eu l'occasion de corriger la situation. Malgré toutes les plaintes que le NPD a formulées dans cette motion aujourd'hui, les députés néo-démocrates pourraient aller voir le premier ministre aujourd'hui et lui dire qu'à moins qu'il ne fasse A, B ou C, ils vont mettre fin à la coalition et déclencher des élections pour que les Canadiens puissent décider. Il fait semblant de durcir le ton.
     Les conservateurs sont du côté des Canadiens moyens. Nous voulons réduire le prix des aliments. Le NPD a soutenu l'idée des libéraux. Souvenons-nous du sommet sur l'épicerie qui a eu lieu l'an dernier. Les prix allaient baisser à l'Action de grâces. Cela n'a rien donné. Pour ce qui est du plan du NPD concernant la taxe sur le carbone, le NPD sait qu'il est déconnecté de la réalité de vouloir quadrupler la taxe sur le carbone en raison des dommages déjà causés. Le NPD tient de beaux discours. Je n'aurais certainement pas peur de comparer notre bilan, lorsque nous formions le gouvernement, à celui du NPD en ce qui concerne la baisse du prix des produits alimentaires.
    Madame la Présidente, je siège au comité des pêches depuis 2015. Nous venons d'être témoins d'une tentative grossière de rouler tout le monde dans la farine. On devrait peut-être ouvrir une boulangerie.
     Le député qui vient de parler est-il à l'aise avec le fait que les grandes épiceries ont fait des profits de 6 milliards de dollars l'an dernier? Était-ce trop, pas assez ou juste assez? Qu'en pense-t-il?
    Madame la Présidente, tous les chiffres que le député vient de citer correspondent au bilan du gouvernement après neuf ans. Il s'agit d'une motion non contraignante du NPD. Les députés néo-démocrates font semblant de durcir le ton lorsqu'ils parlent d'apporter des changements, mais ils ne font rien. Encore une fois, tour ce que cherche le NPD, c'est alourdir le fardeau fiscal global en augmentant la taxe sur le carbone et en la quadruplant. Les Canadiens savent que c'est une mesure déconnectée de la réalité et que cela ne fera qu'accentuer l'écart de prix.
     Je vais demander aux Canadiens de réfléchir un instant à ce qui s'est produit depuis neuf ans. Le gouvernement a augmenté les taxes: la taxe sur le carbone, la taxe sur l'alcool et les charges sociales. Le gouvernement avait en poche une taxe inutilisée sur le logement qui était censée régler une foule de problèmes. Je demande aux Canadiens de réfléchir au bilan et à la crédibilité du gouvernement en matière de finances et de fiscalité. Les changements climatiques ont-ils été résolus? A-t-on mis fin aux feux de forêt? La réponse est non. Le budget est-il équilibré? Il n'en est même pas proche. La vie est-elle plus abordable? Pas du tout. Construit-on plus de maisons? Pas du tout.
     Chaque fois que le gouvernement prétend que la solution passe par une augmentation des taxes, la situation empire. Les Canadiens voient clair dans tout cela. Ils se sont fait avoir avec la taxe sur le carbone, alors que les riches, que le gouvernement prétend taxer davantage, semblent s'en sortir très bien.
(1120)
    Madame la Présidente, j'aimerais savoir ce que mon collègue pense de la différence entre l'inflation d'aujourd'hui et celle des années Harper, alors que l'ancien gouvernement Harper a stimulé l'économie et l'a rééquilibrée en six ans au lieu des sept qu'il avait prévus dans son plan, par rapport à ce qui se passe aujourd'hui.
    Madame la Présidente, les conservateurs ont équilibré le budget. Nous avons réduit les impôts. Les loyers étaient deux fois moins élevés qu'aujourd'hui. Le prix des maisons était deux fois moins élevé qu'aujourd'hui, et la vie était beaucoup plus abordable qu'elle ne l'est maintenant, même après tous les discours et toutes les propositions des néo-démocrates et des libéraux. Je suis prêt à présenter n'importe quand le bilan plein de bon sens des conservateurs et à le comparer à leurs réalisations et au bilan dont ils devront rendre compte.
    Madame la Présidente, la Banque Royale du Canada, aussi appelée RBC, a dégagé 1 milliard de dollars de bénéfices exceptionnels par rapport à son dernier trimestre de 2023 parce que le NPD n'a pas arrêté la fusion, approuvée par la ministre des Finances, de la RBC, qui a racheté la Banque HSBC, un petit concurrent combatif. Le NPD est une contradiction ambulante à la Chambre des communes. Les néo-démocrates parlent de la cupidité des grandes entreprises et de s'attaquer aux grandes sociétés cupides, mais en ne s'opposant pas à la fusion de la RBC et de la Banque HSBC, ils ont permis à la RBC de s'enrichir et les Canadiens, eux, se sont appauvris. Au bout du compte, les Canadiens ont le sentiment que le NPD les a trahis, car il ne demande pas de comptes au gouvernement et ne les défend pas.
     Le gouvernement libéral a autorisé trois mégafusions que le NPD n'a pas arrêtées. Il y a un an seulement, Rogers et Shaw ont fusionné, ce qui a entraîné une augmentation des tarifs de la téléphonie cellulaire. Il y a aussi eu la fusion de WestJet et de Sunwing, et on vient d'annoncer, il y a quelques semaines, que Sunwing cessera ses activités.
     La concurrence, c'est un plus grand nombre d'acteurs qui se disputent notre clientèle, ce qui fait baisser les prix et améliore le service. Au Canada, nous avons un gros problème de monopole, trop de grands acteurs ayant contraint les petits concurrents à l'abandon, avec pour résultat que les Canadiens paient les prix les plus élevés au monde.
     Après neuf ans de gouvernement libéral, les Canadiens paient les factures de cellulaire les plus élevées au monde. En fait, elles sont trois plus élevées que celles des Australiens et deux fois plus que celles des Américains et des Européens. Quant aux frais bancaires, ils sont parmi les plus élevés au monde. Six banques contrôlent à elles seules 95 % des prêts hypothécaires. Pensons aux factures de cellulaire et à leur poids sur les familles qui n'ont pas les moyens de payer leur épicerie et qui veulent utiliser des cellulaires pour des questions de sécurité et d'éducation ou sur leur lieu de travail. Elles disent tout simplement qu'elles ne peuvent pas se permettre ces factures, qui sont trop élevées pour elles. Pensons aux compagnies aériennes: elles sont 2 à se partager 80 % du transport aérien au Canada. Quand on examine les tarifs, les frais inutiles, les taxes et les frais aéroportuaires, on constate qu'ils sont parmi les plus élevés au monde.
     Les néo-démocrates ont eu maintes occasions de dire non. Ils ont une entente de soutien. Le NPD est le seul parti à la Chambre qui soutient le gouvernement et, en ne s'opposant pas à la fusion entre la RBC et la Banque HSBC, il a permis une hausse des taux hypothécaires de près de 1 %, notamment à Vancouver et à Toronto, où la part des prêts hypothécaires de la Banque HSBC était, respectivement, de 10 % et de 5 %. Le NPD n'a pas pu dire non à la fusion de Rogers et de Shaw, et les prix ont augmenté, alors que le premier ministre a promis de les faire baisser de moitié pour les Canadiens. Le NPD n'a pas pu dire non à la fusion de WestJet et de Sunwing, et Sunwing a tout simplement été rayé de la carte.
     Le gouvernement néo-démocrate se contredit en défendant à la fois les méchantes entreprises et les Canadiens, qui ne pourraient être plus différents de celles-ci. Les Canadiens se sentent complètement trahis. Il y a même un limerick pour cela…
(1125)
    Il semble y avoir d'autres conversations pendant que le député essaie de prononcer son discours. Je demande donc aux députés d'attendre leur tour. Ils disposeront de cinq minutes pour des questions et des observations.
    Le député de Baie de Quinte a la parole.
    Madame la Présidente, les néo-démocrates applaudissent ce bilan. À l'heure actuelle, les Canadiens sont plus pauvres qu'ils ne l'ont jamais été et ils paient plus pour leurs services comparativement au reste du monde. Il y a moins de concurrence. On a même composé ces quelques vers à ce sujet:
    

Le NPD a laissé les gros avaler les petits.
HSBC et Shaw y sont passés aussi.
La RBC et Rogers ont pris de l'expansion,
Tandis que Sunwing a disparu de l'horizon.

    Ce qu'il faut retenir, c'est que le NPD et son chef ont été les seuls à ne pas s'opposer à ces fusions pour aider les Canadiens. En ce qui concerne la hausse du prix des aliments, c'est le seul parti qui aurait pu dire non à ce qui contribue le plus à cette hausse au Canada, c'est-à-dire la taxe sur le carbone. Lorsqu'on taxe l'agriculteur qui produit les aliments, le camionneur qui les transporte et le fabricant qui les transforme, ces taxes ajoutent des coûts tout au long de la chaîne d'approvisionnement et le prix des aliments augmente en conséquence.
     Surtout, quand on pense à la concurrence dans le secteur de l'alimentation, même si on entend toujours parler de Loblaws à la Chambre et pratiquement jamais de Metro, jamais on ne mentionne les fabricants qui exercent d'immenses monopoles non seulement au Canada, mais partout en Amérique du Nord: Nestlé, PepsiCo, Tyson Foods, Kraft Heinz, Archer Daniels Midland et George Weston Limited. Ces fabricants imposent des prix excessifs pour leurs produits parce qu'il n'y a pas de concurrence.
    Parlant de concurrence, j'ai enfin compris ce qui va si mal chez les néo-démocrates et les libéraux. Si on s'assoit sur un tabouret à trois pattes, on sent qu'il y a un équilibre. Il y a trois pattes. Ces trois pattes sont la réglementation, la concurrence et l'innovation. En ce moment, il manque la concurrence. Les conservateurs du gros bon sens parlent de ces trois éléments.
     Premièrement, en ce qui concerne la réglementation, nous ne croyons pas aux grandes et puissantes sociétés. Nous voulons nous assurer qu'il y a une réglementation, que ces sociétés modèrent leurs ardeurs et que des modifications sont apportées à la Loi sur la concurrence. J'ai un projet de loi qui éliminerait la défense fondée sur les gains en efficience. Deuxièmement, en ce qui concerne la concurrence, nous avons besoin que de petits acteurs croissent et soient compétitifs. Troisièmement, nous devons favoriser l'innovation et trouver de nouvelles façons d'innover et de favoriser la concurrence pour le bien des Canadiens. J'ai enfin trouvé la solution avec ce tabouret à trois pattes. Le NPD n'a qu'une seule patte. C'est pourquoi, lorsque les gens s'assoient dessus, ils parlent de réglementation, de réglementation et de réglementation, et non d'innovation ou de concurrence. Les gens basculent, et ils basculent à gauche. C'est ainsi que les choses se passent.
     Lorsque nous parlons des éléments dont nous avons besoin pour assurer la concurrence, nous devons bien sûr parler de réglementation, mais nous devons parler de la concurrence au Canada. Aucun aspect de cette motion n'envisage que l'on s'attaque aux fabricants et à leurs gros profits ou d'examiner quels acteurs ont la possibilité de croître au Canada. Parlons de Save-On-Foods, qui compte 183 magasins dans l'Ouest du Canada. Pourquoi n'aidons-nous pas Save-on-Foods à s'implanter dans l'Est du Canada? En Alberta, Freson Bros. possède 16 magasins à travers la province, une excellente épicerie locale. Pourquoi ne l'aidons-nous pas à se développer, à prendre de l'expansion et à s'implanter dans le reste du Canada? Nous voulons que les épiceries locales puissent jouer un rôle dans la concurrence au sein de l'économie canadienne.
     Il y a des innovations en ce moment. Les gens peuvent commander des produits d'épicerie sur leur téléphone, et ils sont livrés à domicile. Il y a normalement des frais de livraison de quatre dollars, mais qu'est-ce qui est éliminé? On élimine l'entreposage et le magasin de détail. Le plus grand avantage de Loblaws, de Sobeys et de Metro, outre le fait que le frère du chef du NPD travaille pour Metro, c'est l'immobilier. Les sociétés de placement immobilier connexes forment d'ailleurs le plus grand monopole. Elles possèdent tous les terrains. Bien sûr qu'il sera difficile de faire concurrence à ces épiceries, car elles sont propriétaires des terrains sur lesquels elles sont installées. À l'heure actuelle, l'épicerie est un commerce de détail. Il s'agit essentiellement d'un jeu immobilier. Elles possèdent le terrain en bordure de la rue principale, et les gens qui rentrent chez eux après le travail, qui se rendent au travail ou qui passent devant pendant la fin de semaine s'y arrêtent pour faire les courses familiales. Ces épiciers ont un monopole total et absolu sur la manière dont les Canadiens se procurent des produits alimentaires.
     Il faut miser sur la distribution, ce qui fait partie de l'innovation. Il doit y avoir de la concurrence, ce qui signifie accepter plus de concurrents. Il doit y avoir une réglementation, mais cela signifie aussi que nous nous débarrassons du fardeau de la taxe sur le carbone qui, on le sait, augmente les prix. Rien de tout cela ne figure dans cette motion de l'opposition. Quand nous parlons de ce qui aurait pu arriver aux Canadiens, il y a eu des motions et des idées, mais nous avions des idées dès le départ, nous avons présenté des motions que le gouvernement aurait pu présenter et auxquelles le NPD aurait pu dire non, c'est-à-dire s'opposer aux trois fusions qui nuisent aux Canadiens aujourd'hui.
(1130)
     Le fait est que le Canada n'arrive même pas à faire baisser le prix des téléphones cellulaires. Nous avons les prix les plus élevés au monde. La réponse, bien sûr, est la même: la concurrence et l'innovation pour faire baisser ces prix. En ce qui concerne les frais bancaires, le système bancaire ouvert révolutionnera le secteur bancaire au Canada, si nous y parvenons un jour. Il a fallu six ans pour mettre en place une réglementation. En ce qui concerne les compagnies aériennes, les aéroports et la concurrence dans son ensemble, le seul parti de la Chambre qui soit disposé à se pencher sur la question est le Parti conservateur, qui fait preuve de bon sens. Un gouvernement conservateur de gros bon sens comprend qu'il faut passer par trois étapes: d'abord, nous allons créer de la concurrence et nous allons encourager l'innovation. Ensuite, nous allons supprimer la taxe sur le carbone. Enfin, nous allons veiller à ce que des règlements empêchent les monopoles de contrôler l'économie. Nous allons rétablir la concurrence pour les Canadiens, leur famille, leurs économies et leur ménage.
    Uqaqtittiji. Au Nunavut, le carburant d'aviation est exempté de la taxe sur le carbone. On ne peut donc pas se servir de la taxe sur le carbone pour justifier le prix élevé des produits d'épicerie. Le député convient-il qu'en fait, c'est la cupidité des entreprises qui est à l'origine de la hausse des prix au Nunavut?
     J'ai cité l'exemple du PDG de la North West Company, qui a gagné 3,91 millions de dollars, ce qui correspond à ce que l'ensemble de mes concitoyens ont gagné en un an. Pendant ce temps, mes concitoyens souffrent d'insécurité alimentaire et le coût de l'épicerie ne diminue pas. Sachant que la taxe sur le carbone ne s'applique pas au carburant d'aviation et que toutes les collectivités que je représente sont des collectivités accessibles uniquement par avion, que dit le député lorsqu'il se rend compte que c'est la cupidité des entreprises qui est la cause des prix élevés dans l'Arctique?
    Madame la Présidente, la taxe sur le carbone est comprise dans les déplacements interprovinciaux, de sorte que la députée sera peut-être étonnée d'apprendre que la taxe sur le carbone est ajoutée à ces factures de carburant. Toutefois, nous sommes d'accord sur le fait qu'il faut plus de concurrence pour lutter contre les monopoles et les oligopoles. Suis-je d'avis que nous devrions avoir des sociétés énormes dirigées par de grands PDG qui gagnent des sommes astronomiques? Absolument pas.
     Nous avons toujours dit que nous voulons plus de concurrence, ce qui signifie un plus grand nombre d'entreprises et la répartition de la richesse. Pour ce faire, il doit y avoir plus d'entreprises. Le problème des régions isolées du Canada, c'est qu'il faudra beaucoup plus d'innovation et parfois un peu d'aide pour y parvenir, parce que de grandes entreprises dominent le paysage. La seule façon de remédier à la situation, c'est d'être présents dans les régions rurales pour les aider à s'améliorer, et de faire en sorte qu'il y ait plus de concurrence en général dans les régions urbaines.
    Madame la Présidente, les PDG de cinq grandes pétrolières comparaîtront jeudi devant le comité de l'environnement. Nous savons que ces compagnies maintiennent les prix élevés, qu'elles font des profits excessifs et qu'elles ne réinvestissent pas ces profits. Le député pense-t-il que ces compagnies devraient être scindées en de nombreuses petites compagnies? Voterait-il pour une telle mesure ou reçoit-il ses ordres de la première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, qui augmente la taxe sur l'essence?
    Madame la Présidente, en ce qui concerne la concurrence, je ne pense pas que nous protégions vraiment aucune industrie et qu’une industrie soit vraiment protégée. Tous les secteurs de l'économie canadienne sont des monopoles ou des oligopoles. C'est un fait, et ce après neuf ans de gouvernement libéral.
     Quel que soit le secteur, qu'il s'agisse des télécommunications, des banques ou des compagnies aériennes, le gouvernement n'a rien fait pour stimuler la concurrence. Le résultat, c'est que les Canadiens — et je ne sais pas si les concitoyens du député doivent s'en réjouir — paient tous plus cher que les citoyens des autres pays du G7 à cause de l'incapacité du gouvernement à favoriser la concurrence. C'est un peu fort de dire que nous protégeons un secteur alors que tout ce qui relève du gouvernement est en situation de monopole ou d'oligopole.
(1135)

[Français]

    Madame la Présidente, mon collègue siège au Comité permanent de l'industrie et de la technologie. Je sais qu'il s'intéresse au prix de beaucoup de biens et services dans le panier de consommation des Québécois et des Canadiens.
    Dans le dernier budget, une proposition a été faite par le gouvernement relativement au système bancaire ouvert. Cela va complètement mettre de côté Desjardins, qui est la plus grosse institution financière du Québec. Le gouvernement fédéral veut imposer un système bancaire ouvert et forcer Desjardins soit à s'isoler, soit à entrer dans le giron fédéral, ce qui serait certainement en contradiction avec l'esprit de la Constitution.
    J'aimerais savoir ce qu'en pense mon collègue. Ne pense-t-il pas qu'avant d'imposer encore une fois aux provinces une politique faite à la dernière minute, le gouvernement fédéral ne devrait pas se coordonner avec le Québec de façon à ce que les Québécois, qui sont majoritairement chez Desjardins, puissent être traités comme tous les autres Canadiens?

[Traduction]

    Madame la Présidente, mon collègue et moi avons bien du plaisir à siéger ensemble au comité de l'industrie et de la technologie, et j'aime beaucoup travailler avec lui.
     Le système bancaire ouvert est censé réduire la réglementation et accroître la concurrence dans le secteur bancaire. Le gouvernement fédéral devrait seulement adopter un règlement exigeant la mise en place d'une interface de programmation d'applications, ou API, qui obligerait les banques, avec le consentement des consommateurs, à communiquer les renseignements qui les concernent. Il ne devrait pas dire à une entreprise ce qu'elle doit faire, sauf pour faire appliquer ce règlement, qui obligerait les banques à fournir au consommateur, à sa demande, ses renseignements bancaires.
     Les entreprises de technologie financière du secteur des services bancaires ouverts se sont battues pour passer ce cap. Elles le font actuellement dans l'illégalité, au détriment des provinces seulement. Le gouvernement fédéral doit s'ôter du chemin.

[Français]

    Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de Saint-Hyacinthe—Bagot.
    Aujourd'hui, nous allons parler du prix de la nourriture et du prix des aliments que nous consommons. J'aimerais d'abord prendre quelques secondes pour remercier ici, à la Chambre, toutes celles et tous ceux dans le secteur de l'agriculture et de la transformation au Québec qui nous nourrissent et qui commencent leur saison. Plusieurs de mes collègues de tous les partis, particulièrement ceux du Bloc québécois, sont dans des circonscriptions agricoles du Québec qui nourrissent nos villes. Je pense notamment au député de Montcalm et au député de Saint-Hyacinthe—Bagot.
    Je pense qu'il est important de souligner le travail des gens du secteur de l'agriculture. Ils travaillent durement dans des circonstances de marché difficiles. Le réchauffement climatique et les conditions climatiques ne les aident pas. Les intempéries se rajoutent à toutes les difficultés économiques que ces gens-là ont à subir. Pourtant, le gouvernement fédéral n'a depuis un an à peu près rien fait en matière de programmes structurants pour les aider. Je veux donc saluer leur travail.
    Aujourd'hui, nous étudions cette motion du NPD. J'ai une opinion partagée sur cette motion parce que le NPD, on le sait, a une espèce de talent pour poser des diagnostics corrects, mais pour proposer des solutions qui sont, pour le dire poliment, inadaptées et mal réfléchies. C'est peut-être à cause d'un manque de compétences, je ne sais pas d'où ça vient. En tout cas, les gens du NPD posent des diagnostics.
    Ils l'ont notamment fait pour la question des soins dentaires, en disant que les gens ont besoin de soins dentaires. Leur solution a été de demander au gouvernement le plus incompétent dans ce domaine de mettre en place un programme qui viole la Constitution en envoyant des chèques aux gens, en les faisant attendre, en ne leur indiquant pas clairement les paramètres et dont la gestion est confiée au privé.
    Un diagnostic avec une mauvaise solution, c'est la marque de commerce du NPD. C'est la même chose avec le régime d'assurance-médicaments. Les néo-démocrates sont bons dans les évidences: selon eux, les gens ont besoin de médicaments. Je remercie le NPD, car personne ici ne s'en doutait. Dans ce cas encore, le NPD arrive avec la solution: demander au gouvernement fédéral de s'en mêler et d'imposer des conditions aux provinces. Dans des circonstances où le Québec a déjà son régime et où il innove, on vient déstabiliser le système et ralentir l'évolution du système québécois, qui est pourtant un modèle dans la fédération. On vient ralentir l'innovation, parce qu'une province qui innove peut inspirer les autres provinces.
    C'est ça, la marque de commerce du NPD. Il pose un diagnostic évident sur un problème évident. Dans ce cas-ci, il faut rappeler que le problème ne l'a pas intéressé depuis 30 ans, alors que ce problème existe depuis facilement 30 ou 40 ans dans notre régime de concurrence. Or, après la période où on a eu 7, 8 ou 9 % d'inflation annuelle, le NPD s'intéresse tout à coup à ça, et il propose une solution étrange. La solution du NPD, c'est de contrôler les prix, c'est-à-dire les plafonner.
    Je veux bien qu'on parle du prix des aliments, parce qu'il est vrai que les prix ont augmenté. Comment fait-on pour plafonner les prix de l'épicerie? On ouvre une nouvelle tour ici à Ottawa, on remplit ça de fonctionnaires, et ces derniers vont éplucher des circulaires à longueur de journée: le beurre va être tel prix, le céleri est trop cher à Val-d'Or, il faudrait peut-être que les betteraves baissent de prix à Rimouski, et la miche de pain sur le Plateau-Mont-Royal coûte 25 ¢ de trop.
    Ça a déjà été fait aux États-Unis pendant la crise des années 1930. C'étaient des mesures d'exception. On l'a fait aussi pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu'existait ce qu'on appelait l’Office of Price Administration. C'était une place remplie de fonctionnaires qui se lançaient des papiers d'un étage à l'autre, comme dans la maison qui rend fou d'Astérix. À l'époque, dans tous les régimes non communistes où ça a été fait, c'étaient des mesures d'exception en réponse à une situation d'exception. Le problème avec ce que le NPD nous propose, c'est qu'il veut une mesure d'exception en réponse à un problème qui est devenu permanent. C'est une mauvaise façon d'aborder le problème.
    C'est la même chose pour la taxation des surprofits. C'est peut-être une bonne taxe. C'est peut-être une taxe qui ne distord pas les marchés. Quand on est spécialisé en taxation, on dit qu'il y a des taxes meilleures que d'autres et qui créent moins de dommages à l'économie, ce qui va surprendre les conservateurs. Au Bloc québécois, nous avons proposé une taxe sur certains surprofits à une époque, dans des circonstances qui étaient temporaires. C'était une surtaxe sur les banques, parce que les banques avaient fait des profits excédentaires en période de pandémie, et ces mesures temporaires pouvaient être appropriées.
(1140)
     Cependant, ici, on est dans une situation qui est structurelle. En 1986, j'avais 4 ans. Je n'aime pas beaucoup dire mon âge, mais quelqu'un l'a mis sur Wikipédia, donc je le dis. En 1986, on avait 13 grandes chaînes d'épicerie qui se faisaient concurrence. Au fil des années, elles ont été avalées les unes par les autres. Il y a de plus gros joueurs qui se sont créés, ce qui fait qu'aujourd'hui, il n'y a que trois grandes chaînes canadiennes, oui, trois. Je rappelle que le Canada est géographiquement un très grand pays, et on n'a que trois chaînes, cinq si on ajoute Costco et Walmart. Target a essayé, mais a raté son coup. On est donc parti de 13 grandes chaînes pour aboutir à 5. C'est ça, le problème. Le problème, il est dans le régime de concurrence. Que va-t-on faire? Va-t-on laisser cinq joueurs se partager 80 % du marché, remplir une tour de fonctionnaires et contrôler les prix? C'est tout là, le problème.
     Je vais démontrer à quel point on peut diagnostiquer le fait qu'il manque de concurrence ici, et qu'il y a aussi des barrières à l'investissement. La marge bénéficiaire chez les grands épiciers au Canada est d'à peu près 5 %. Les gens vont se dire que ce n'est pas une très grosse marge, mais il s'agit d'un marché de volume, où cinq joueurs se partagent 80 % du marché. Cinq pour cent, c'est une assez grosse marge, parce qu'en Europe, la marge moyenne est de 3 %. Aux États-Unis, la marge moyenne est de 2 %. En plus, aux États-Unis, comme il y a plus de concurrence, il y a davantage d'innovation. Par ailleurs, un des plus grands spécialistes du droit de la concurrence est venu nous dire en comité que, contrairement à ici, il y a une offre différenciée aux États-Unis: les épiceries sont différentes les unes des autres, et il y a différents modèles. Par contre, ici, qu'on entre dans une épicerie ou dans une autre, elles sont toutes pareilles. Elles pourraient changer de bannière demain matin, on ne verrait pas de différence.
     Je disais que les marges de profit sont de 5 % au Canada et de 2 % aux États-Unis. Dans un marché qui fonctionne bien, qu'est-ce qui devrait arriver dans ces circonstances-là? Il y a une chaîne américaine qui finirait par se dire qu'elle n'est pas plus folle qu'une autre et qu'elle va aller faire du 5 % au Canada en y ouvrant des épiceries.
    Or, qu'est-ce qui arrive, à la place? On a un ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, dont je salue l'énergie, qui prend l'avion pour les États‑Unis, où il court après des épiciers et s'accroche à leurs jambes pour leur dire de venir ouvrir des magasins chez nous. On voit bien qu'il y a un problème d'investissement. Il n'est pas normal que Bloomberg dise que le Canada est devenu, pour certains domaines industriels, un emplacement de choix pour l'investissement, mais que les épiciers américains, qui sont à quelques kilomètres d'ici, disent qu'ils ne veulent pas entrer.
    Pourquoi est-ce que c'est comme ça? C'est parce qu'il y a possiblement encore des comportements anticoncurrentiels, parce qu'il y a des barrières réglementaires, et parce qu'il y a des joueurs qui sont trop gros. Or, ça, le NPD n'en parle pas. Il ne fait pas cette analyse, et c'est pour ça qu'on va continuer à vivre dans un marché avec plusieurs gros joueurs.
    Des améliorations ont été faites, oui. On a donné au commissaire de la concurrence le pouvoir de citer des témoins à comparaître et d'assigner un témoin à produire des documents. On lui a permis de mener des enquêtes. On a amélioré ses pouvoirs, mais il demeure que c'est l'équivalent de passer de l'âge de pierre à l'âge de fer. Le régime de concurrence canadien était, il y a quelques mois, le même que dans les années 1980, et il évolue extrêmement lentement. Pourtant, tous les marchés concurrents donnent plus de pouvoirs à leurs commissaires. Ils leur donnent plus de latitude. Il y a toujours une présomption en faveur du consommateur, et le commissaire n'a pas toujours à se justifier au tribunal pour finalement aller perdre ses causes.
     Ça prend donc une réforme en profondeur et ça prend une réforme de la réglementation. Pour y arriver, ça prend un Parlement qui se soucie de la concurrence et qui se soucie de l'innovation. J'ajouterais que ça prend aussi des chaînes d'approvisionnement qui sont stables et prévisibles. Ça prend de la production locale. Le libre-échange, c'est bien, mais ça prend une réciprocité des normes, parce qu'on importe des produits pour lesquels on a utilisé des pesticides qui ne sont pas autorisés au Canada. Lorsqu'on a eu la pandémie, évidemment, on a eu des ruptures d'approvisionnement. Ça fera partie de la solution.
     La motion d'aujourd'hui nous permet de parler et de débattre du prix des aliments. C'est le deuxième poste le plus important dans les dépenses des ménages, mais je suis malheureusement loin d'être convaincu que de remplir des tours de fonctionnaires pour contrôler les prix est un remède approprié à une situation qui mérite une part appréciable de notre attention.
(1145)

[Traduction]

    Uqaqtittiji, je sais que le député n'a pas beaucoup parlé du programme Nutrition Nord dans son discours, mais c'est le point central de mon intervention. Certains députés du Bloc représentent des citoyens qui peuvent avoir accès au programme Nutrition Nord, et je parle plus particulièrement des habitants des communautés inuites du Nunavik. Je me demande ce qu'il a à dire sur le fait que le programme Nutrition Nord n'a pas d'effet positif sur les communautés inuites du Nunavik.

[Français]

    Madame la Présidente, je me permets d’abord de remercier ma collègue. Non seulement sa question est pertinente, mais elle est importante.
    Évidemment, nous sommes d'accord sur cette portion de la motion déposée par le NPD. Il est important de reconnaître que les communautés, notamment dans le Grand Nord et dans les territoires, vivent une situation particulière sur le plan géographique. Effectivement, l’augmentation du financement de ces programmes répond à une demande du milieu. C’est évidemment une demande que le Bloc québécois appuie.

[Traduction]

    Madame la Présidente, le Carrefour de données sur le prix des aliments est l'une des initiatives dont nous n'avons pas beaucoup parlé. Je trouve très intéressant qu'on puisse informer les consommateurs au moyen d'une banque de données qui indique le prix moyen des aliments. Cette banque de données est personnalisée en fonction de la province, et il est intéressant de la parcourir. Je me demande si le député pourrait nous dire ce qu'il pense de l'existence de telles banques de données et de leur utilité, en particulier lorsque la concurrence n'est pas ce qu'elle devrait être.

[Français]

    Madame la Présidente, évidemment, quand on donne plus d'informations au consommateur, on lui donne un outil qui lui permet de faire du mieux qu’il peut. Cependant, compte tenu de l’état de la concurrence au Canada, ces informations vont permettre aux consommateurs de constater qu’ils se font arnaquer et qu’ils paient trop cher.
    On a beau créer toutes les bases de données possibles et donner tout l’éventail de prix pour un produit d’épicerie donné sur un portail, si le prix le plus bas sur le portail est encore trop haut, ça veut dire qu’on a un problème de concurrence. Ce n’est pas nécessairement en rajoutant un outil de diagnostic du problème qu’on va régler le problème. Il faut s’attaquer au manque de concurrence, rendre le Canada attractif pour les investissements et faire en sorte que le commissaire de la concurrence puisse faire librement son travail avec moins d’entraves.
    Je pense que, après ça, si le député de Winnipeg‑Nord établit sa base de données, il verra que les prix dans la base de données auront baissé.
(1150)

[Traduction]

    Madame la Présidente, mon collègue du Bloc a prononcé un excellent discours.
     Je suis tout à fait d'accord avec le député lorsqu'il compare la solution reposant sur les impôts à celle reposant sur une plus grande concurrence. De toute évidence, j'appuie l'idée d'une concurrence accrue. Cependant, ne serait-il pas également d'accord pour dire que le pourcentage d'un nombre plus élevé donne nécessairement un nombre plus élevé? Par exemple, les détaillants affirment qu'ils ont maintenu leurs marges tout au long de la pandémie, mais avec l'augmentation des coûts, leurs bénéfices ont évidemment atteint un niveau record en chiffres absolus. Par conséquent, en plus d'accroître la concurrence, ne devrions-nous pas réduire les coûts de nos chaînes d'approvisionnement, comme la taxe sur le carbone, les droits de douane qui ont un impact sur les agriculteurs, et d'autres choses de ce genre?

[Français]

    Madame la Présidente, nous avions passé trois minutes sans parler de taxe sur le carbone. Je trouvais que c’était un record. Je remercie mon collègue d’avoir rappelé sa position politique.
    On peut travailler sur les coûts de production des épiceries, mais les conservateurs veulent toujours jouer là où c’est le plus polluant. Il y a plusieurs façons de réduire les coûts des épiceries. Il y a plusieurs sources de taxation. Il y a des questions de zonage qui sont provinciales. La plupart de ces choses ne sont pas provinciales. Or, on va se le dire, tout ce qui intéresse les conservateurs, c’est le pétrole.
    Je pense que, dans un marché où la marge bénéficiaire est plus du double de ce qu’elle est aux États‑Unis, ce n’est pas en agissant contre la lutte contre les changements climatiques qu’on va rendre le marché concurrentiel. Ça fait partie des fausses solutions.
    Chez les conservateurs, on essaie de leurrer le public en essayant de lui faire croire que, quand on va abolir la taxe sur le carbone, tous les problèmes de l’humanité vont être réglés. Je pense que ces gens doivent commencer à travailler sur une plateforme politique sérieuse, plus complexe et plus adaptée au monde complexe dans lequel on vit aujourd’hui.
     Madame la Présidente, en soirée, hier, nous avions un débat sur un amendement conservateur à un rapport du Comité permanent des finances. Cet amendement essayait de rejouer sur ce que nous avions voté, sur ce que nous avions défait à peine quelques heures plus tôt, à savoir cette espèce de solution miracle du congé de taxes qui durerait le temps de l'été. Les taxes reprendraient par contre au retour du congé parlementaire afin qu'on puisse collectivement s'offusquer de leur retour.
    Plus tôt dans la journée, hier, c'était la solution simpliste à la lutte contre les prix élevés des épiceries, car, comme on le sait, en plus de mettre fin à l'ensemble des catastrophes du monde, à la faim dans le monde, ainsi qu'aux épidémies de cancer et de sida, l'abolition de la taxe sur le carbone garantira également un prix des aliments plus abordable pour tous. En fait, si nous abolissons la taxe sur le carbone, cela coûtera même un gros zéro dollar et la bouffe sera gratuite pour tout le monde.
    En ce lendemain de la motion simpliste des conservateurs, nous étudions une motion simpliste du NPD. Nous ne sommes plus dans le congé de taxes, mais dans le plafonnement des prix. Je me permets de lire la motion du NPD, puisque je parlerai des trois propositions qu'elle contient. Il y a de bonnes idées là-dedans, mais la totalité des points mis ensemble fait que le Bloc québécois ne pourra pas l'appuyer. On peut donc y lire ce qui suit:
    Que, étant donné que le coût des aliments continue d'augmenter pendant que les géants de l'alimentation comme Loblaws, Metro et Sobeys font des profits records, la Chambre demande au gouvernement de:
a) forcer les grandes chaînes d'épicerie et les fournisseurs à baisser leurs prix des aliments essentiels sous peine d'être soumis à un plafonnement des prix ou à d'autres mesures;
b) cesser de retarder les réformes requises depuis longtemps au programme Nutrition Nord;
c) mettre fin aux cadeaux des libéraux et des conservateurs aux grands épiciers.
    Le premier constat porte sur le libellé de base: « Que, étant donné que le coût des aliments continue d'augmenter pendant que les géants de l'alimentation font des profits records ». Nous sommes tous d'accord sur ce constat. Toutefois, nous rencontrons le même problème qu'avec les conservateurs. On s'appuie sur la colère populaire parfaitement légitime, mais pour offrir des solutions simplistes plutôt que de s'attaquer véritablement au nœud du problème.
    Commençons par la première proposition: « a) forcer les grandes chaînes d'épicerie et les fournisseurs à baisser leurs prix des aliments essentiels sous peine d'être soumis à un plafonnement des prix [...] ». Imaginons que nous soyons en faveur. J'aimerais maintenant savoir comment on fait ça. Quel est le mode d'emploi pour y arriver? Comment fait-on pour imposer le plafonnement du prix du pain, par exemple, alors que le prix du blé se négocie à la Bourse de Toronto? Comment fait-on pour imposer un plafonnement du prix des légumes frais, alors que l'explosion des prix découle principalement de récoltes perdues en raison des sécheresses ou des inondations qui, elles, sont dues aux changements climatiques?
    Contrairement aux conservateurs, les néo-démocrates croient certes à l'existence de ces dérèglements climatiques. Par contre, ils n'arrêtent pas d'appuyer les politiques budgétaires des libéraux, qui donnent toujours des cadeaux aux pétrolières, lesquelles contribuent comme aucun autre à ces mêmes dérèglements climatiques.
    Comment forcer un producteur agricole à baisser ses prix quand le prix des engrais azotés a été multiplié par quatre? On parle d'une augmentation de 250 $ à 1 000 $ la tonne entre 2020 et 2022. Comment forcer un producteur maraîcher de la Californie à vendre ses brocolis moins chers au Canada qu'aux États‑Unis? Ainsi, par quelle magie le NPD pense-t-il qu'un tel plafonnement des prix ne va pas créer de pénurie?
    Le point a), qui est impraticable et irréalisable, est déjà une raison suffisante pour que le Bloc québécois vote contre cette proposition, et ce, malgré la bonne intention qu'il y a derrière.
    Maintenant, intéressons-nous à la hausse du programme Nutrition Nord. Je le dis d'emblée: c'est une bonne mesure. Depuis 2011, par l'entremise du programme Nutrition Nord, des subventions sont accordées aux épiciers du Grand Nord pour compenser les coûts élevés de transport et faire baisser le prix de l'épicerie. Cependant, le programme ne compense pas entièrement les prix qui sont élevés et qui ne découlent pas uniquement des coûts de transport. Les prix élevés découlent aussi du faible volume et des coûts de fonctionnement qui sont plus élevés. Quand on sait que le revenu moyen de la communauté inuite tourne autour de 23 000 $ par an, ce qui est un scandale, on comprend que l'insécurité alimentaire doit être extrêmement répandue.
(1155)
     Les entreprises offrent un pont d'or aux travailleurs de l'extérieur pour les inciter à aller travailler dans le Nord. Le revenu des non-Autochtones, pour sa part, est d'environ 95 000 $ par an, selon une étude de Gérard Duhaime, un professeur de l'Université Laval que j'ai déjà côtoyé dans une ancienne vie.
    Nous sommes d'accord sur ce bout de la motion. Si la motion ne contenait que cela, tant mon collègue de Mirabel que moi aurions fait des discours de pas plus de deux minutes. Nous nous serions contentés de dire que nous appuyons la motion. Or, c'est malheureusement tout le reste qui vient noyer, diluer et miner la crédibilité de cette proposition.
    La troisième demande est de « mettre fin aux cadeaux des libéraux et des conservateurs aux grands épiciers ». La seule chose que nous nous demandons, c'est de quoi il s'agit. Le NPD parle souvent d'une subvention que Loblaw a reçue il y a quelques années pour changer ses réfrigérateurs pour des appareils moins énergivores. En soi, cela ne devrait pas nous scandaliser. Il me semble qu'on aspire tous à cela.
    Au-delà de cela, le seul cadeau que je vois les libéraux et les conservateurs offrir aux grands épiciers, c'est leur inaction. C'est en ne faisant rien que, par le silence et l'inaction, on leur offre un cadeau indirectement. Dans les faits, il n'y a pas de programme de subvention destiné précisément aux épiciers, sauf Nutrition Nord, que le NPD demande aujourd'hui de bonifier. La seule subvention qui existe, il l'appuie. Il demande au gouvernement de l'augmenter et de l'améliorer, et c'est ce que nous demandons aussi, d'ailleurs.
    Comme on l'a dit plus tôt, les vrais gloutons en ce qui a trait aux subventions, ce sont les pétrolières. Depuis deux ans, Ottawa n'a pas arrêté de leur donner des subventions. Cela a toujours été le cas, mais cela n'a pas arrêté depuis la signature de cette fameuse entente, de cette fameuse coalition avec le NPD. Les cadeaux fiscaux offerts dans les divers budgets et énoncés économiques qu'Ottawa n'arrête pas de multiplier vont totaliser 83 milliards de dollars d'ici 2035. C'est donc plus de 2 000 $ par habitant ou près de 4 000 $ par contribuable. Le NPD n'arrête pas d'appuyer chaque budget, chaque énoncé économique, chaque crédit, et ce, sans poser de questions, au nom d'une entente sur l'intrusion accrue dans les compétences du Québec.
    Ce printemps, le Parlement a été saisi des projets de loi C‑59 et C‑69. Le Comité permanent des finances procède aujourd'hui même au vote dans le cadre de l'étude article par article du projet de loi C‑69. Cela risque de durer jusqu'à minuit ce soir. C'est 48 milliards de dollars en cadeaux fiscaux principalement destinés aux pétrolières. Est-ce que le NPD appuie cela? La réponse, c'est oui.
    Comme il ne me reste que deux minutes de temps de parole, je vais terminer mon discours en accéléré. Je vais essayer de parler aussi vite qu'un encanteur dans les soirées que nous vivons tous parfois dans nos circonscriptions.
    Cela dit, il y a réellement un problème. J'insiste là-dessus. Le secteur des victuailles se trouve dans les mains de quelques potentats de l'épicerie, soit Loblaw, Sobeys et Metro. En l'an 2022 seulement, ces trois maisons les plus opulentes de ce secteur ont cumulé des ventes de plus de 100 milliards de dollars et ont engrangé des bénéfices de plus de 3,6 milliards de dollars. Oui, il y a un problème de concurrence. Les petits entrepreneurs ont du mal à percer dans ce milieu alors que les colosses de l'épicerie contrôlent tout. On observe avec un mélange de stupeur et de consternation que la concentration croissante du secteur complexifie davantage l'entrée et l'expansion des nouveaux venus, tout en rendant la concurrence quasi inexistante.
    Selon un rapport du Bureau de la concurrence datant de 2023, il est urgent d'élaborer une stratégie en la matière. S'il y a un cadeau de la part des libéraux et des conservateurs, c'est le fait de ne pas avoir de stratégie dans ce domaine. Le cadeau, il est là.
    Entendons-nous sur le fait qu'il y a plusieurs solutions. Il faudrait favoriser l'entrée d'investisseurs étrangers. Il faudrait favoriser plus d'épiciers indépendants. Il faudrait aussi avoir des exigences plus claires et harmonisées pour l'affichage des prix unitaires. Il faudrait aussi prendre des mesures pour éviter, voire interdire, les contrôles de propriété dans le secteur de l'épicerie. Ces contrôles restreignent l'utilisation de l'immobilier par les épiciers concurrents. Ils rendent l'ouverture de nouveaux magasins d'alimentation plus ardue, voire impossible, en réduisant ainsi la concurrence au sein de nos communautés.
    Pourquoi la concurrence est-elle aussi importante? C'est parce que c'est le levier de l'économie. Il faut éviter les solutions simplistes. Plus de concurrence dans le domaine sera la solution.
(1200)
    Madame la Présidente, j’aime toujours écouter mon collègue.
    En France, le gouvernement a obligé les grandes entreprises à réduire leurs prix sur à peu près 5 000 produits d’épicerie. Cet exemple a été répété aussi à d’autres outils et à d’autres mesures qui ont été prises en Corée du Sud et en Grèce aussi.
    Mon collègue est-il d’accord sur ce que le NPD propose aujourd’hui, c'est-à-dire d'utiliser des moyens et des outils gouvernementaux pour faire baisser le prix des aliments essentiels et obliger les compagnies à réduire les prix, comme on l'a fait d’ailleurs en France, en Grèce et en Corée du Sud?
    Madame la Présidente, je ne veux pas tout répéter ce que j'ai dit, mais j’ai souligné dans le cadre de mon allocution plusieurs aspects complètement irréalistes de prix qui émanent non pas d’une espèce de volonté publique, mais de toutes sortes de facteurs, dont le prix du blé qui est déterminé à Chicago ou le prix des légumes qui augmente à cause des dérèglements climatiques. Un paquet d’exemples de ce genre montrent que, de manière générale, c’est irréaliste. Le problème, contrairement à la Corée du Sud ou à la France, c’est notre concentration. C’est ça le vrai chantier. C’est la concentration en quelques géants de l’épicerie.
    La proposition de mon collègue consiste à mettre en place une solution provisoire et temporaire parce que la situation est rendue paniquante et qu’il faut faire quelque chose. D’accord, mais si on fait cela sans s'attaquer au problème structurel, central et permanent, qui est celui des monopoles toujours grandissants dans le domaine, il va toujours y avoir un problème de prix, à moins de supposer que ce plafonnement des prix puisse être permanent, ce que personne ne semble prétendre aujourd’hui.

[Traduction]

    Monsieur le Président, je soupçonne que la question des plafonnements a beaucoup à voir avec l'offre et le résultat final. Ma question au député porte sur l'idée d'une concurrence accrue. Nous avions six grandes sociétés d'alimentation. Shoppers est la dernière à avoir fusionné avec Loblaw. Cela a partiellement contribué à envoyer un message très fort en soi, et c'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons dû modifier et moderniser la Loi sur la concurrence.
     Je me demande si le député pourrait nous dire ce qu'il pense du rôle important que jouent la Loi sur la concurrence et la commission pour assurer la stabilité des prix.

[Français]

    Monsieur le Président, il va sans dire que cette loi est importante et qu’elle a besoin d’être mise à jour. Visiblement, Houston, on a un problème.
    S’il y a effectivement juste six grands épiciers, il me semble que c’est un constat d’inadéquation de la Loi en question. Il va sans dire que ça en fait partie. Je trouve parfois qu’il y a des réponses qui sont déjà dans la question; en voilà une.
    Quand le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie fait le tour de la planète pour dire de venir investir chez nous et que ça n’attire personne, malgré les yeux doux, c’est qu’il y a un problème. La clé se trouve dans la concurrence. Cependant, je pense qu’on a ici même un exemple assez frappant démontrant hors de tout doute que ça ne fonctionne pas dans l’ordre actuel des choses.
(1205)
    Monsieur le Président, je voudrais revenir à cet autre aspect de la motion dont parle mon collègue, c’est-à-dire de « mettre fin aux cadeaux des libéraux et des conservateurs aux grands épiciers ». On a vu ça sous le régime Harper. Ils ont laissé faire et ça a coûté 400 $ d’épicerie à la famille moyenne canadienne, qui n’aurait pas dû payer cela. On a vu qu'avec les libéraux le total s'élève à 25 millions de dollars.
    Mon collègue pense-t-il aussi, comme le NPD, qu’il faut mettre fin à toutes ces subventions et à tous ces cadeaux aux grandes chaînes d’épicerie qui viennent des gouvernements, soit libéraux ou conservateurs?
    Monsieur le Président, comme je l’avais dit aussi plus tôt, il y a eu une subvention il y a quelques années pour mettre à niveau les réfrigérateurs pour qu’ils soient moins énergivores. Je ne pense pas que ce soit un scandale. En soi, l’idée est bonne. Honnêtement, je ne suis pas expert de cette subvention précise qui a été accordée. Je pense que l’idée est bonne, nous sommes tous d’accord sur le fait d'avoir des pratiques plus écoénergétiques.
    Cette chose étant dite, il n’existe pas actuellement de subvention spécifique aux grands épiciers. Il n’y en a pas. La seule qui existe, c’est Nutrition Nord Canada; le NPD veut l’augmenter et nous sommes d’accord. La seule subvention qui existe vise à aider finalement les populations du Nord.
    Si cadeaux il y a, c’est davantage par l’inaction des libéraux et des conservateurs.

[Traduction]

    Uqaqtittiji, avant de commencer mon discours, j'aimerais adresser mes meilleurs vœux d'anniversaire à mon fils Robin. Je l'aime énormément et j'ai hâte de le revoir.
     En ce qui concerne le programme Nutrition Nord, je remercie le NPD d'avoir présenté cette motion de l'opposition afin d'expliquer pourquoi nous travaillons à le faire réviser. L'inaction des libéraux a contraint le NPD à parler des lacunes du programme dans le cadre de ce débat.
     Pour la petite histoire, le programme Nutrition Nord a remplacé le programme Aliments-poste qui, à l'époque, remboursait directement aux consommateurs les frais d'expédition par avion d'aliments nutritifs périssables et d'articles essentiels aux collectivités isolées et nordiques. Il s'agissait à l'origine d'un programme qui accordait des subventions directement aux consommateurs. Le gouvernement conservateur a remplacé ce programme par le programme Nutrition Nord. Lorsque les conservateurs ont remplacé le programme Aliments-poste par le programme Nutrition Nord, ils ont clairement indiqué qu'ils préféraient soutenir la cupidité des entreprises. La subvention a cessé d'aider les gens ordinaires à se procurer de la nourriture pour donner des millions de dollars à des sociétés comme la North West Company. Celle-ci reçoit 51 % de la subvention. En tout, environ 125 de ses magasins se remplissent les poches à même l'argent des contribuables dans des collectivités qui comptent parmi celles où l'insécurité alimentaire est la plus forte.
     Les conservateurs ont modifié le programme, mais les libéraux n'ont pas fait beaucoup mieux par la suite. Ils ont permis à ce programme créé par les conservateurs de continuer à favoriser la cupidité des entreprises. Depuis mon élection en 2021, j'ai pris la parole à la Chambre à maintes reprises pour demander au gouvernement libéral d'apporter des changements au programme Nutrition Nord. J'ai demandé 17 fois ce qu'il comptait faire pour lutter contre la pauvreté en améliorant le programme. J'ai posé des questions sur les aliments périmés qui arrivent dans les collectivités. En effet, des coopératives payaient des frais de transport pour que des aliments nutritifs arrivent dans leurs collectivités, mais on les transportait ensuite directement de l'aéroport à la décharge.
     La réponse du ministre des Affaires du Nord a été que le gouvernement libéral a augmenté les fonds publics destinés à alimenter la cupidité des entreprises. Il a ajouté 163,5 millions de dollars pour lutter contre l'insécurité alimentaire dans le Nord. Une étude a montré que seulement un tiers de chaque dollar de subvention a servi à cette fin, le reste allant à la cupidité des entreprises. La North West Company a reçu environ 67 millions de dollars du programme Nutrition Nord. Ces fonds publics sont censés contribuer à lutter contre la pauvreté.
     Dans une question écrite adressée au gouvernement libéral, j'ai demandé quels mécanismes d'assurance de la qualité étaient en place pour garantir que les denrées périssables, quelle que soit leur provenance, arrivent à destination avant leur date de péremption.
     On m'a répondu que Nutrition Nord Canada ne met pas en œuvre ou n'impose pas de mécanismes d'assurance de la qualité aux détaillants et aux fournisseurs; que les détaillants et les fournisseurs inscrits sont responsables de la gestion de la logistique de leurs chaînes d'approvisionnement respectives, et que la subvention de Nutrition Nord Canada aide à réduire le prix de vente des aliments pour les clients en compensant les coûts opérationnels considérables; et que tous les détaillants en alimentation, où qu'ils soient, auront des produits qui ne peuvent pas être vendus en raison de leur date de péremption, ce qui fait partie du cours normal des affaires. On ajoutait que Nutrition Nord Canada ne met pas en œuvre ou n'applique pas de mécanismes d'assurance de la qualité pour les détaillants et les fournisseurs.
(1210)
     Étant donné l'absence de réponses éclairées de la part du ministre des affaires du Nord libéral, j'ai été contraint de m'adresser au PDG de la North West Company, aux PDG de compagnies aériennes du Nord et au PDG d'une coopérative locale à Kimmirut, la Kimik Co-Op.
     Lors de cette réunion du Comité des affaires autochtones et du Nord, nous avons découvert que le PDG de la North West Company a touché plus d'un million de dollars en primes en 2023, en plus des primes de 3 et 5 millions de dollars qu'il a touchées en 2022 et 2021. Pendant ce temps, le salaire des travailleurs d'Iqaluit, comme les caissiers, ne s'élève qu'à 37 000 $ par an. Cela peut sembler beaucoup pour le Sud du Canada, mais cela signifie que ces travailleurs vivent sous le seuil de pauvreté.
     L'Amautiit Nunavut Inuit Women's Association a récemment publié le tout premier rapport sur la pauvreté des enfants au Nunavut. Dans ce rapport, l'Association demande instamment que des mesures immédiates soient prises. Elle signale que les familles du Nunavut continuent d'être confrontées à l'insécurité alimentaire et à des obstacles à l'accès à des aliments nutritifs et culturellement adaptés. Dans son rapport, l'Association indique que, bien qu'il n'y ait pas de chiffres pour le Nunavut, en Ontario, le seuil de pauvreté se situe à 45 324 $. Le rapport montre qu'en 2021, à 35,8 %, le Nunavut avait le taux de pauvreté chez les enfants de moins de 18 ans le plus élevé au pays.
     On m'a dit et répété que le programme Nutrition Nord ne fonctionnait pas. Il m'a fallu presque trois ans, à cause de la taille du Nunavut, pour visiter les 25 collectivités accessibles par avion que je représente. Dans chaque collectivité, le problème majeur était toujours le logement, mais parallèlement, le coût des produits alimentaires était toujours en tête de liste des problèmes à résoudre pour que les Nunavummiuts puissent s'épanouir.
     Les prix des denrées alimentaires sont toujours communiqués, et chaque fois que je me suis rendue dans les collectivités, j'ai vérifié les prix moi-même. À Kimmirut, à la coopérative Kimik et au magasin Northern, j'ai comparé le même jour les prix des œufs. Le prix d'une douzaine d'œufs à la coopérative Kimik était de 3,99 $. Je pense que c'est comparable aux prix pratiqués au sud. Dans la même collectivité, le même jour, le prix d'une douzaine d'œufs au magasin The North West Company était de 6,49 $, soit une différence de près de 3 $.
     Lorsque le ministre des Affaires du Nord dit que certains volets du programme fonctionnent, c'est parce que les coopératives locales profitent du programme comme elles sont censées le faire pour réduire les prix des aliments nutritifs. Ce sont les coopératives locales du Nunavut qui aident les gens à se procurer des aliments de qualité. Des sociétés comme la North West Company ne contribuent pas à réduire le coût de la nourriture.
     Un dernier commentaire que je souhaite faire concerne la taxe sur le carbone. Le Nunavut est exempté de la taxe pour le carburant d'aviation. Comme je l'ai dit plus tôt, les 25 collectivités sont toutes accessibles uniquement par avion. Lorsque des produits alimentaires sont acheminés par avion vers ces communautés, la taxe sur le carbone ne s'applique pas aux produits acheminés par avion, ce qui peut s'expliquer par le coût de l'expédition d'aliments nutritifs aux Nunavummiuts.
     Je répondrai aux questions avec plaisir.
(1215)
    Monsieur le Président, j'ai procédé à une analyse à partir de données publiques provenant de sources crédibles. Selon cette analyse, l'effet de la taxe sur le carbone sur le prix d'une miche de pain dans une province ou un territoire où le plan fédéral s'applique est de 0,2 ¢.
     Je voudrais demander à la députée s'il faut dénoncer le discours que les conservateurs continuent de tenir, à savoir que la taxe sur le carbone est en quelque sorte la cause de la hausse des prix des denrées alimentaires et peut-être des profits des entreprises.
    Uqaqtittiji, le NPD dénonce sans cesse la désinformation que les conservateurs communiquent aux Canadiens. Comme je l'ai dit, en ce qui concerne les localités uniquement accessibles par avion, que ce programme est censé aider, tous les vols à destination du Nunavut sont exempts de la taxe sur le carbone, alors on ne peut pas attribuer la hausse du prix des aliments à la taxe sur le carbone.
    Monsieur le Président, parlons du coût de la vie dans les collectivités du Nord. Le carburant d'aviation est peut-être exempt de la taxe sur le carbone, mais qu'en est-il du carburant nécessaire pour transporter les aliments de l'épicerie au domicile des gens? J'imagine que les habitants du Nord habitent plus loin de l'épicerie que les autres Canadiens.
    Quelle est l'incidence de la taxe sur le carbone sur ce coût? Cela augmente-t-il le coût de la vie dans le Nord du Canada?
    Uqaqtittiji, je peux uniquement parler de la situation au Nunavut. Comme je l'ai dit, toutes les localités que je représente ne sont accessibles que par avion. Il m'a fallu presque trois ans pour les visiter toutes.
    Lorsque les entreprises comme les coopératives locales les utilisent adéquatement et comme prévu, les programmes tels que Nutriton Nord peuvent fonctionner. Le gouvernement libéral ne fait pas son travail, qui consiste à améliorer le programme créé par les conservateurs.

[Français]

     Monsieur le Président, qujannamiik à ma collègue de Nunavut, avec qui j’ai été heureuse de travailler au Comité permanent des affaires autochtones et du Nord.
    Je suis heureuse aujourd’hui qu’on parle un peu du Nord. Souvent, les communautés rurales et éloignées, notamment autochtones et inuites, rencontrent des difficultés en raison de l’éloignement géographique.
    Ma collègue a évoqué un peu la question du logement. On parle évidemment de la nutrition. Ce n’est pas quelque chose qui est nouveau. Dans le Nord, c’est un problème contre lequel on lutte depuis des décennies. Bien sûr, quand l'ensemble de la population voit qu’il y a une difficulté, on veut la prendre à bras-le-corps. Cependant, il y a déjà des solutions qui ont été émises pour le Nord.
    J’aimerais que ma collègue approfondisse cette question et qu'elle nous parle de Nutrition Nord Canada. Concernant la question de la sécurité alimentaire, ma collègue aurait-elle également d’autres solutions à proposer pour les régions comme la sienne et la mienne?
(1220)

[Traduction]

     Uqaqtittiji, j'ai beaucoup aimé travailler avec la députée lorsqu'elle siégeait au comité des affaires autochtones et du Nord.
    De bonnes solutions ont émergé de rapports comme les appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation ainsi que les appels à la justice de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Dans l'autre rapport que j'ai mentionné, des recommandations ont été formulées par l'Amautiit Nunavut Inuit Women's Association.
    Venant du NPD, ma collègue de Winnipeg‑Centre a un excellent projet de loi, qui propose un revenu universel de base pour les personnes qui ont du mal à atteindre au moins un certain seuil de revenu.
    Il se fait de l'excellent travail, et nous pourrions entre autres veiller à ce que le projet de loi de Leah Gazan soit appuyé par tous les partis.
    Je rappelle aux députés de ne pas désigner leurs collègues par leur nom à la Chambre. Je crois que la députée voulait dire la députée de Winnipeg‑Centre.
    La députée de Victoria a la parole.
    Monsieur le Président, les Canadiens ont besoin d'un répit par rapport au prix du panier d'épicerie. Nous savons que, partout dans le pays, beaucoup d'entre eux ont du mal à joindre les deux bouts. Depuis trois ans, le prix des aliments ne fait qu'augmenter, pour atteindre plus de 20 % dans certains cas. Il n'y a jamais eu autant de Canadiens à recourir aux banques alimentaires depuis 35 ans, et 1 Canadien sur 5 saute des repas.
     Pendant que les Canadiens grattent les fonds de tiroir, les grandes chaînes d'alimentation engrangent des profits records. Loblaws a presque doublé sa marge de profit en cinq ans. Metro affiche la plus grosse marge de profit de toutes les chaînes d'épicerie. Les Canadiens savent que s'ils en arrachent, c'est à cause de la cupidité des entreprises, mais les libéraux et les conservateurs ne proposent pratiquement rien pour lutter contre les prix abusifs, que la cupidité des entreprises tire vers le haut. Les libéraux et les conservateurs ont négligé de protéger les Canadiens. De plus en plus, les consommateurs se rendent compte qu'ils ont besoin d'un gouvernement qui a le courage et la conviction nécessaires pour s'en prendre aux géants de l'alimentation.
     Partout au Canada, des gens boycottent Loblaws en réaction à l'inaction du gouvernement. Malgré ses promesses au fil des mois, le gouvernement n'a toujours pas pris de mesures concrètes. Ce n'est pas en demandant gentiment aux épiceries de bien vouloir adhérer à un code de conduite, comme l'a fait le premier ministre, qu'on lutte contre la cupidité des entreprises. Au contraire, le premier ministre et le chef de l'opposition donnent même des subventions à ces énormes entreprises, ce qui ne fait qu'alimenter leur cupidité.
     Les libéraux ont donné 25 millions de dollars puisés à même l'argent du contribuable à Loblaws et à Costco, qui faisaient pourtant déjà des profits faramineux. Pierre Poilievre faisait partie du gouvernement lorsque les conservateurs...
    La députée sait que nous ne devons pas désigner les députés par leur nom.
    La députée de Victoria a la parole.
    De surcroît, monsieur le Président, le chef de l'opposition faisait partie du gouvernement lorsque les conservateurs ont octroyé des subventions énormes, à hauteur de 2,35 milliards de dollars, à de grandes chaînes d'alimentation, subventions que les libéraux n'ont pas annulées. De toute évidence, les conservateurs et les libéraux facilitent la vie aux plus grandes entreprises, compliquant du même coup celle des Canadiens.
     Le gouvernement a pourtant le devoir d'améliorer le sort des Canadiens. C'est pour cette raison que nous, c'est-à-dire mes collègues du NPD et moi-même, nous nous attaquons résolument à la cupidité des entreprises. Nous la prenons à bras-le-corps, qu'il s'agisse des entreprises d'alimentation, des sociétés pétrogazières ou des grandes banques. Nous réclamons l'instauration d'un impôt sur les profits exceptionnels dans tous ces secteurs. Nous avons réussi à forcer les libéraux à soumettre les plus grandes banques à un impôt ponctuel, mais ils ont refusé d'y assujettir les magasins à grande surface et les chaînes d'alimentation qui mangent la laine sur le dos des Canadiens, alors que nos concitoyens sont de plus en plus nombreux à recourir aux banques alimentaires. Les libéraux ont également refusé de soumettre les sociétés pétrolières et gazières à un impôt sur les profits exceptionnels, alors qu'elles aggravent la crise climatique tout en engrangeant des profits faramineux et en renonçant à certains de leurs engagements à l'égard du climat.
     Nous devons empêcher les entreprises cupides d'arnaquer les Canadiens pour les denrées alimentaires dont ils ont besoin. Nous avons besoin d'un gouvernement qui prend au sérieux sa responsabilité de protéger les Canadiens contre la cupidité des chaînes d'épiceries et des compagnies pétrolières et gazières ou contre les grandes banques qui financent et alimentent ces compagnies. Ces changements sont nécessaires depuis longtemps, et les Canadiens voient clairement que le gouvernement échoue à cet égard.
     La nourriture devrait être abordable pour tous. Les conservateurs et les libéraux ont un choix à faire. Vont-ils continuer à soutenir les plus grandes entreprises, alors que les PDG des épiceries reçoivent des primes de millions de dollars, ou vont-ils appuyer les Canadiens qui ont besoin d'un gouvernement qui les soutient et qui prend les mesures nécessaires pour faire baisser les prix?
     Nous demandons au gouvernement d'obliger les grandes chaînes d'alimentation et les fournisseurs à baisser les prix des denrées essentielles. S'ils ne le font pas, le gouvernement doit plafonner les prix ou recourir à d'autres mesures et sanctions. Des gouvernements agissent ainsi ailleurs dans le monde. La France et la Grèce prennent des mesures audacieuses pour empêcher les entreprises d'augmenter les prix des produits de base, les choses dont les gens ont besoin pour vivre, seulement pour s'en mettre plein les poches et pour donner à leurs PDG des millions de dollars de primes et à leurs actionnaires des milliards de dollars de profits.
     Nous savons que les plus grandes chaînes de magasins d'alimentation contrôlent certains de leurs prix. Elles ont annoncé le gel des prix des produits de leurs marques. Nous l'avons vu avec les produits sans nom. Tous ces magasins d'alimentation ont leurs propres marques. Ils sont tout à fait capables de gérer le plafonnement des prix de ces articles. Toutefois, le gouvernement ne peut pas se contenter de demander gentiment à ces épiceries de bien vouloir, de leur plein gré, geler les prix. Le gouvernement doit les obliger à le faire.
     Jusqu'à présent, les libéraux ont promis aux Canadiens de stabiliser les prix des denrées alimentaires, mais ils ne l'ont pas fait. Le premier ministre a demandé aux chaînes de supermarchés de présenter un plan de réduction des prix. Lorsqu'on lui a demandé ce qui se passerait si elles ne le faisaient pas, le premier ministre a déclaré: « Si leur plan n'apporte pas de véritable répit... alors nous...
(1225)
    Monsieur le Président, j'invoque le Règlement. Je crois qu'il n'y a pas quorum à la Chambre.
    Faisons un décompte rapide. De toute évidence, il n'y a pas quorum en ce moment; je vais donc devoir convoquer les députés.
     Après l'appel de la sonnerie:
(1230)
    Nous avons maintenant le quorum.
    La députée de Victoria a la parole.
    Monsieur le Président, il me semble très évident que les conservateurs ont tellement peur de s'attaquer à la cupidité des entreprises qu'ils estiment devoir recourir à des tactiques partisanes pour tenter de mettre fin à une dénonciation claire de la cupidité des épiceries et demander une réduction des prix imposés aux Canadiens.
     Cela dit, les libéraux ont également échoué à cet égard. J'étais sur le point de lire la citation suivante du premier ministre: « Si leur plan ne procure pas de véritable répit […], eh bien, nous prendrons d'autre mesures et nous n'excluons rien, y compris des mesures fiscales ».
     Ces trois dernières années, les prix des aliments ont augmenté de plus de 20 %. Le gouvernement se doit de prendre des mesures pour réduire le prix des aliments essentiels. Nous savons que c'est possible. Nous avons vu des pays comme la France et la Grèce prendre des mesures pour réduire le prix des aliments essentiels. En France, le gouvernement a conclu une entente avec 75 grandes entreprises pour réduire le prix de 5 000 produits d'épicerie. En Grèce, le gouvernement a annoncé qu'il imposait un plafond aux profits bruts pour les principaux biens et services de consommation dans les secteurs de l'alimentation et de la santé.
     Au Canada, le gouvernement ne cesse de penser que si on le leur demande gentiment, les grandes chaînes d'épicerie le feront d'elles-mêmes. Cela ne fonctionnera pas avec la cupidité des entreprises. Ce n'est pas une idée farfelue; des mesures de contrôle des prix sont actuellement en vigueur au Canada. De nombreux gouvernements provinciaux imposent des limites aux augmentations de loyer. Les prix de la plupart des formes d'énergie, mais pas ceux du gaz ou des produits pétroliers raffinés, sont déjà réglementés au Canada. Il y a quelques années, le gouvernement s'est aussi engagé à obliger les grandes entreprises de télécommunications à réduire leurs prix de 25 %.
     Nous pouvons nous attaquer aux prix élevés de l'épicerie pour les Canadiens. Les Canadiens méritent un gouvernement qui s'attaque à la cupidité des entreprises. Malheureusement, les Canadiens ont un gouvernement qui a échoué à maintes reprises. Il a maintenu les cadeaux que les conservateurs avaient faits aux entreprises. Des milliards de dollars de l'argent des contribuables ont été donnés aux plus grandes sociétés.
     Aujourd'hui, les néo-démocrates veulent réduire le prix des produits alimentaires pour les Canadiens et obliger les sociétés à rendre des comptes. Les libéraux et les conservateurs défendront-ils les intérêts des Canadiens plutôt que ceux des entreprises qui engrangent des profits records?
    Monsieur le Président, malheureusement le NPD a tendance à parler de cadeaux aux entreprises. Le seul cadeau fait aux entreprises, que je sache, est celui d'il y a quelques années dans lequel nous avons offert un incitatif sur la réfrigération. Je crois qu'il y avait environ 45 ou 50 demandeurs, dont Loblaw. Nous avons versé jusqu'à 25 % pour que cette société investisse dans des progrès technologiques qui réduiraient les émissions.
     La question que je pose à ma collègue est la suivante: le NPD nous dit-il que quand un gouvernement propose une politique de réduction des émissions, le secteur privé ne devrait pas recevoir ce type de subvention?
    Monsieur le Président, lorsque les entreprises réalisent des bénéfices records, oui, le gouvernement devrait les forcer à apporter les changements nécessaires pour réduire leurs émissions sans avoir à leur verser de l'argent des contribuables. Si nous mettions en place des règlements stricts pour le secteur pétrolier et gazier et les épiceries, nous pourrions changer les comportements sans avoir à accorder de grosses subventions aux combustibles fossiles ou aux chaînes d'alimentation.
     Toutefois, je tiens à souligner que lorsque les conservateurs étaient au pouvoir, ils ont réduit le taux d'imposition des sociétés de 22 % à 15 %, et que les libéraux ont maintenu cette réduction. Cela a coûté aux contribuables canadiens environ 60 milliards de dollars en cadeaux aux entreprises. L'administration Biden a proposé de faire passer le taux d'imposition des sociétés américaines de 21 % à 28 %. Le député voit-il qu'un taux d'imposition des sociétés qui profite aux plus grandes épiceries, qui les encourage à ne pas payer leur juste part, est une aumône aux grandes entreprises qui réalisent des bénéfices records?
(1235)
    Monsieur le Président, j'ai une question très simple à poser. Si tous les bénéfices des sociétés étaient éliminés, fixés à zéro volontairement ou par voie législative, si les PDG des épiceries ne recevaient aucune rémunération et si ces deux facteurs étaient éliminés du prix des aliments, la députée estimerait-elle que les aliments sont abordables et que leur prix est juste?
    Monsieur le Président, j'ai l'impression qu'il s'agit là de la définition même d'un argument spécieux. Personne n'a dit que les entreprises ne feraient plus de profits. Personne n'a dit que les PDG ne gagneraient rien du tout. Nous disons qu'à l'heure où les plus grandes entreprises gagnent des milliards de dollars, où elles engrangent des bénéfices records tandis que les Canadiens doivent se rendre dans les banques alimentaires, nous méritons peut-être un gouvernement qui s'attaquera à la cupidité des entreprises et qui fera baisser les prix des produits de première nécessité pour les Canadiens alors qu'ils peinent à joindre les deux bouts.
    Monsieur le Président, j'aurais aimé que les conservateurs n'essaient pas de perturber le discours inspirant de ma collègue avec toutes leurs tactiques procédurales, comme ils l'ont fait tout au long de la journée.
     Bien sûr, la palme du bilan le plus déplorable revient aux conservateurs. Sous le régime Harper, nous les avons vus autoriser la fixation du prix du pain, qui a coûté 400 $ à la famille moyenne. Cela a commencé juste après l'élection de M. Harper et s'est poursuivi tout au long de son mandat.
     Ma collègue pourrait-elle nous dire pourquoi les conservateurs sont si effrayés par la volonté du NPD de mettre fin aux prix abusifs dans le secteur des denrées alimentaires? Pourquoi sont-ils si inquiets lorsque cela a un impact négatif sur les lobbyistes des entreprises qui contrôlent leur parti?
    Monsieur le Président, je pense que mon collègue a raison. Nous avons vu les conservateurs utiliser des tactiques procédurales pour essayer d'éviter la discussion sur la lutte contre la cupidité des entreprises. C'est parce que le Parti conservateur, sa députation et la moitié de son organe directeur national sont composés de lobbyistes. En effet, certaines personnes au sommet de l'organisation essaient de dissimuler leurs activités de lobbying. La moitié des membres de l'organe directeur font ouvertement du lobbying pour de grandes sociétés pharmaceutiques, de grands magasins d'alimentation et de grandes sociétés pétrolières et gazières. Voilà ce que font les conservateurs. Voilà qui ils défendent. Ils défendent les plus grandes entreprises aux dépens des Canadiens ordinaires.
    Monsieur le Président, c'est un privilège de prendre la parole aujourd'hui au nom de mes concitoyens de Milton au sujet de la question très importante du prix des produits alimentaires et de tous les problèmes liés au coût de la vie auxquels les Canadiens sont confrontés ces jours-ci.
    Je tiens d'abord à dire que je partagerai mon temps de parole avec le député de Surrey—Newton.
    C'est avec plaisir que je réponds à certains commentaires formulés plus tôt par M. Singh au sujet des mesures que le gouvernement prend pour répondre aux défis de l'accès à des denrées alimentaires abordables et pour que tous les Canadiens puissent se procurer de la nourriture et d'autres biens essentiels de tous les jours…
    À l'ordre. Je rappelle aux députés qu'ils ne doivent pas désigner leurs collègues par leur nom. C'est la troisième fois de suite que cela se produit. C'est l'occasion pour la présidence d'intervenir dans le discours du député.
    Le secrétaire parlementaire a la parole.
    Monsieur le Président, je suis désolé, ce n'était pas du tout intentionnel. Si vous me le permettez, je reprendrai du début sans prononcer le nom.
     Je tiens à remercier la présidence pour la tribune qui m'est offerte et à dire que je suis très reconnaissant d'avoir l'occasion de réagir aux commentaires formulés plus tôt par le chef du Nouveau Parti démocratique concernant les mesures que notre gouvernement prend pour s'attaquer aux problèmes très réels de l'abordabilité des aliments auxquels les Canadiens sont confrontés. Cela inclut mes voisins, mes amis et ma famille à Milton, en Ontario.
     Nous avons l'obligation de veiller à ce que tous les Canadiens puissent se procurer de la nourriture et d'autres produits de première nécessité au quotidien. J'ai dit hier à la Chambre des communes que les Canadiens ne peuvent pas simplement acheter moins de nourriture. La nourriture est un produit essentiel et doit être abordable dans notre pays.
     Notre gouvernement a cherché activement et s'est engagé à améliorer l'abordabilité dans tous les domaines afin d'alléger les contraintes financières qui pèsent sur les Canadiens. Ce faisant, nous nous attaquons à l'augmentation des coûts des produits de première nécessité, y compris les aliments. À cette fin, nous avons besoin d'un secteur de défense des consommateurs très fort ainsi que de recherches indépendantes et opportunes sur les enjeux de consommation. C'est pourquoi ;e gouvernement cherche à renforcer le soutien aux consommateurs canadiens en investissant davantage dans les activités de défense des consommateurs.
     Hier, je parlais de l'utilité et du potentiel d'un plus grand nombre de protecteurs du citoyen dans le secteur de l'épicerie pour effectuer des recherches, notamment sur les raisons pour lesquelles les prix des produits d'épicerie sont si élevés de nos jours. Tout le monde semble avoir une théorie ou une idée pour expliquer la hausse du prix des aliments, mais les raisons sont diverses et très complexes en fait, parce que tout ce que nous achetons à l'épicerie vient d'ailleurs de nos jours.
     En octobre 2023, nous avons annoncé que le gouvernement triplerait son investissement dans le programme de contributions d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada pour les organismes de consommateurs et de bénévoles à but non lucratif. Le financement de ce programme a été porté à 5 millions de dollars par an. Les fonds supplémentaires permettent aux organismes qui défendent directement les droits des consommateurs d'examiner les pratiques commerciales existantes et émergentes qui peuvent être préjudiciables aux Canadiens tout en recommandant des mesures visant à améliorer l'abordabilité, à accroître la concurrence dans le secteur de l'épicerie et à renforcer les efforts déployés par le gouvernement pour promouvoir et protéger les intérêts des consommateurs canadiens.
     Il est on ne peut plus évident que les chaînes d'épicerie canadiennes ont profité des consommateurs à différents moments. Le fait même que nous ayons une approche non concurrentielle, consumériste et capitaliste de la vente des produits alimentaires, qui sont articles essentiels dans ce pays, fait sourciller. J'ai grandi dans un logement à but non lucratif, et je me demande s'il n'y a pas plus de place pour des épiceries à but non lucratif. Je ne veux pas dire par là que nous ne soutiendrons pas les employés de ces magasins, et nous continuerons certainement de soutenir les ouvriers agricoles, les agriculteurs et les producteurs d'aliments. Cependant, il y a un intérêt non négligeable à éliminer la quête de profits en matière de produits essentiels.
     Pour avoir grandi dans une coopérative d'habitation, je n'hésite jamais à parler de tout l'intérêt des organismes à but non lucratif. J'aimerais d'ailleurs parler du travail incroyable qu'accomplit un de ces organismes dans ma circonscription. Food for Life est un organisme caritatif local, un groupe au service de la collectivité qui récupère des aliments. En fait, il a acheté deux camions réfrigérés avec l'aide du gouvernement fédéral. L'organisme peut ainsi se présenter à l'épicerie avec laquelle il a des contrats et, avant que les aliments soient retirés des rayons pour finir à la décharge, les experts de Food for Life interviennent.
     Food for Life aide à rendre le coût de la vie plus abordable pour les Canadiens de deux façons. D'une part, éliminer des produits alimentaires coûte très cher aux épiceries, qui n'ont donc plus à assumer ce coût qu'elles refilaient à leur clientèle. D'autre part, l'organisme récupère des aliments de grande qualité qui ne seront pas vendus pour une raison ou une autre. J'ai bien des choses à dire sur les dates de péremption. Souvent, ma compagne et moi ne sommes pas d'accord sur les aliments qui sont périmés. Je suis du genre à enlever les moisissures du fromage et à le râper pour le manger avec des pâtes. Je vis très bien avec cela. Il se peut que ma compagne, en revanche, ne voie pas ces moisissures du même œil.
     Food for Life et ses experts font un travail remarquable en récupérant des produits alimentaires pour ensuite les mettre sur des rayons, les emballer, les entreposer et les congeler, et l'organisme a deux épiceries gratuites. Les gens sont toujours étonnés quand je leur dis que, dans ma circonscription, dans ma région, il y a deux épiceries gratuites. À mes concitoyens qui écoutent, il suffit de taper « Food for Life in Halton » dans Google pour trouver les adresses et aller voir sur place. Elles proposent toute une variété de produits: des fruits, des légumes, de la viande, du pain et tous les produits essentiels.
     Tout ce que les experts de Food for Life demandent, c'est un tout petit peu de renseignements, rien de très indiscret, pour pouvoir continuer de mieux servir notre collectivité. Je suis fier de dire que je donne tous les mois à Food for Life. Les personnes intéressées peuvent examiner la filière du gaspillage alimentaire et voir comment nous pouvons rediriger les aliments qui seraient jetés vers des gens qui en ont vraiment besoin. Je tiens à souligner que c'est précisément ce que fait Food for Life Canada à Halton par son fantastique et précieux travail.
(1240)
     Revenons à quelques-uns des projets que le gouvernement finance pour examiner de plus près les obstacles à la concurrence dans le monde de l'épicerie au Canada. Nous avons contribué au financement d'études menées par le Bureau de la concurrence. Il mentionne parmi les obstacles existant dans le secteur canadien de l'épicerie des « clauses restrictives » et des « contrôles de propriété », ainsi que des contrats de vente au détail qui limitent notre contrôle de l'utilisation de l'immobilier par les acteurs en concurrence dans ce secteur.
     Le gouvernement entend réitérer son engagement à rendre la vie plus abordable pour les Canadiens, comme le montre son investissement dans le budget de 2024. Nous savons que les familles canadiennes font face à des hausses de coûts qui commencent souvent par celles des prix des denrées alimentaires. C'est pourquoi nous avons annoncé dans le budget de 2024 le lancement d'un programme national d'alimentation dans les écoles, le tout premier du genre, qui fera en sorte que plus de 400 000 enfants aient accès à des collations et à des repas sains, afin qu'ils puissent continuer de se concentrer sur l'apprentissage et de grandir pendant leur scolarité.
     Je suis allé voir quantité de fantastiques programmes d'alimentation dans les écoles. En gros, ils retirent des collations de leur emballage et créent de petits paniers qui sont ensuite envoyés dans les salles de classe afin que tout enfant qui aurait un peu faim reçoive une collation saine.
     Un élève peut avoir un peu faim ou véritable fringale pour bien des raisons. Il se peut qu'il ait oublié son repas à la maison. Il se peut qu'il ne veuille pas manger la banane écrasée au fond de son sac. Peut-être que c'est à cause d'un manque de temps, car certaines familles manquent de temps. Il nous arrive d'oublier notre repas. Il arrive que ce soit un manque de moyens ou un manque de temps. Ou une question de commodité. Cependant, aucune de ces raisons ne devrait empêcher de veiller à ce qu'un jeune enfant ou un élève ait accès à une collation saine.
     Je tiens à saluer Halton Food for Thought et Food4Kids Halton, qui sont des organismes extraordinaires. Les bénévoles, les enseignants et les parents qui viennent donner un coup de main et toutes les personnes qui achètent des produits alimentaires pour ces programmes ou qui leur font des dons alimentaires sont tous des saints, et je tiens à dire que je les remercie.
     Un programme national d'alimentation dans les écoles fera ce travail à l'échelle du pays et n'aura pas à toujours dépendre de la bonne volonté d'autrui, de dons et de bénévoles. Nous allons faire en sorte que toutes les écoles y aient accès. Il est certain que les écoles des quartiers à revenu plus élevé ont généralement plus de bénévoles et, souvent, plus de services. Nous ne voulons pas que les écoles des quartiers ou des collectivités à plus faible revenu n'aient pas accès à ces programmes essentiels.
     Je suis très heureux du fait que nous avons pris la décision extraordinaire de mettre sur pied un programme national d’alimentation dans les écoles qui touchera 400 000 enfants. Cela fait beaucoup d'enfants. Ce programme formidable est un excellent moyen d'éviter que les jeunes et les élèves passent leurs journées à l'école le ventre vide.
     Le gouvernement estime également qu'une concurrence insuffisante entre les grandes chaînes alimentaires canadiennes se traduit par des prix plus élevés pour les Canadiens et leurs familles. Nous en avons vu des exemples concrets. Il n'y a pas si longtemps, la société Les Compagnies Loblaw Limitée envoyait — en Ontario du moins — des cartes-cadeaux de 25 $ à tous ceux qui s'inscrivaient en ligne. C'était une façon de s'excuser d'avoir fixé le prix du pain pendant une décennie. Il y a eu un procès retentissant, et Loblaws a essentiellement reconnu qu'elle avait fixé le prix du pain et a décidé de faire amende en envoyant 25 $ à tout le monde.
     En guise de protestation, en quelque sorte, j'ai dépensé mes 25 $ chez Loblaws. Je me souviens de l'avoir fait, mais je ne pense pas que cela compensait vraiment l'arnaque dont les clients avaient été victimes. Lorsque nous faisons nos courses, nous faisons un choix démocratique: nous voulons, avec nos dollars, encourager les entreprises qui servent au mieux les intérêts de leurs clients. Je crois dans le service à la clientèle, et je crois aussi que les entreprises ont le devoir de respecter leurs clients. Ce serait bien que ce principe soit plus largement appliqué.
     Revenons maintenant sur quelques-uns des efforts considérables que les libéraux ont déployés pour s'assurer que la législation canadienne sur la concurrence est adaptée à l'économie moderne. Nous avons proposé des amendements à la Loi sur la concurrence par l'entremise du projet de loi C‑56, Loi sur le logement et l'épicerie à prix abordable. Grâce à ces amendements, le Bureau de la concurrence disposera de plus de pouvoirs contraignants pour empêcher les fusions anticoncurrentielles et combattre les pratiques monopolistiques des grandes sociétés en position dominante.
     Quand il n'y a pas assez de concurrence dans un marché, cela se voit. S'il n'y a qu'un seul magasin dans une collectivité, il peut essentiellement imposer les prix qu'il veut. Même quand il y en a plus d'un, on peut observer des pratiques déloyales qui ciblent des communautés plus vulnérables. À proximité de logements sociaux, il y a souvent un petit magasin, comme un Shoppers Drug Mart ou un dépanneur, où on peut se rendre à pied. Mais pour se rendre dans un grand magasin de vente au rabais, il faut avoir une voiture.
     Dans ces petits magasins, les prix sont souvent plus élevés pour exactement les mêmes produits. Je l'ai constaté moi-même. Une boîte de soupe aux tomates coûte 2,49 $ chez Shoppers Drug Mart, mais dans un magasin No Frills, elle ne coûte que 1,29 $. Or, il se trouve que les deux magasins appartiennent à la même entreprise, ce qui en fait donc une pratique déloyale. On ne va pas me dire qu'il est normal que le coût de placement d'un produit sur une étagère soit deux fois plus élevé dans un magasin par rapport à un autre.
(1245)
    Enfin, le gouvernement s'est donné comme priorité de maintenir ce qu'on appelle le Carrefour de données sur les prix des aliments. Celui-ci fournit aux Canadiens des renseignements à jour et détaillés sur le prix des aliments, de manière à les aider à prendre des décisions éclairées au sujet de leurs options pour l'achat d'aliments. Je serai heureux de parler davantage du Carrefour de données sur les prix des aliments en répondant à une question.
(1250)
    Monsieur le Président, je ne sais toujours pas si les libéraux vont soutenir la motion. Je rappelle qu'elle comporte trois parties. La première consiste à obliger les grandes chaînes d'épicerie et les fournisseurs à baisser les prix des denrées alimentaires essentielles, sous peine d'être soumis à un plafonnement des prix ou à d'autres mesures, par exemple une taxe sur les bénéfices excédentaires. La deuxième consiste à cesser de retarder les réformes au programme Nutrition Nord, qui s'imposent depuis longtemps. Ma collègue de Nunavut a parlé avec beaucoup d'éloquence de l'argent qui est versé au programme Nutrition Nord, mais dont une grande partie va au salaire du PDG et aux profits plutôt qu'à la réduction du coût des denrées alimentaires essentielles pour les habitants du Nord. Troisièmement, il faut mettre un terme aux subventions accordées par les libéraux et les conservateurs aux grandes chaînes d'épiceries. Nous avons été témoins de telles largesses à plusieurs reprises.
     Les libéraux appuient-ils la motion et mettront-ils fin aux subventions accordées à des entreprises comme Loblaws au cours des dernières années pour un montant de plus de 25 millions de dollars?
    Monsieur le Président, je souscris à toutes les mesures visant à garantir l'abordabilité pour les Canadiens, mais je souhaite également un débat réfléchi à la Chambre sur la façon dont nous devrions nous y prendre. Dire simplement que le gouvernement fédéral devrait forcer une entreprise à faire quelque chose n'indique pas comment nous pourrions y parvenir. Nous avons entendu le Nouveau Parti démocrate dire que nous devrions forcer une entreprise à faire ceci ou cela, mais il n'a pas proposé beaucoup de mesures incitatives ou dissuasives ou de méthodes pour forcer une entreprise à faire une chose ou une autre.
     Nous devons trouver des solutions durables, et non imposer une taxe ponctuelle. Il ne faut pas changer de façon de faire pour simplement pénaliser. Moi aussi, je suis frustré. Les denrées alimentaires coûtent trop cher au Canada, mais je veux une solution qui garantisse que nous aurons toujours des denrées alimentaires abordables au Canada. J'ai proposé des idées comme la mise sur pied d'organisations à but non lucratif, des programmes de sauvetage alimentaire, la collecte de plus de données et davantage de recherches. Ce sont là des solutions durables à la crise de l'insécurité alimentaire que connaissent les Canadiens. Ces idées de taxes ponctuelles pour ceci ou cela ne sont pas vraiment la bonne façon de procéder.
    Monsieur le Président, je suis heureux que mon collègue ait parlé des données, car c'est ce dont les Canadiens ont besoin en ce qui concerne les émissions de carbone, les coûts et l’abordabilité au Canada.
    Je me demande pourquoi le député et son gouvernement dissimulent les résultats de l'initiative Accélérateur net zéro, un fonds de 8 milliards de dollars. Je me demande pourquoi ils parlent de secret du Cabinet alors que tout ce que les conservateurs souhaitent connaître, c'est la cible de réduction et la quantité d'émissions réduites grâce à cette caisse noire de 8 milliards de dollars.
    Monsieur le Président, encore une fois, les conservateurs tentent d'amalgamer la crise de l'abordabilité avec les mesures de lutte contre les changements climatiques et les cibles de réduction des émissions au Canada.
    Les émissions de carbone qui proviennent de divers secteurs ont toutes diminué, que ce soit dans les transports, l'agriculture, les épiceries ou la santé. Ce sont toutes des industries qui produisent énormément d'émissions, à l'instar de l'industrie sidérurgique dans ma circonscription. Oui, nous avons investi dans l'industrie sidérurgique afin d'éliminer le charbon de la production d'acier au Canada.
    Nous devons bâtir le Canada, nous devons aider le monde à se développer, et, pour ce faire, il faudra l'ingéniosité et l'innovation canadiennes.
    Quelle est la quantité d'émissions qui ont été réduites par ce fonds?
    Monsieur le Président, j'ai de la difficulté à répondre à la question, puisque mon collègue d'en face ne me laisse pas terminer.
    La vérité, c'est que nous devons investir au Canada pour rendre notre économie plus propre et plus verte, ainsi que pour aider certains des grands secteurs à innover. Dans le cas de Dofasco, à Hamilton, quand je fréquentais l'Université McMaster, je voyais l'épaisse fumée qui s'échappait des cheminées de cette usine alimentée au charbon. Dans quelques années, cette fumée sera chose du passé grâce aux investissements et aux interventions du gouvernement. Nous devrions célébrer certaines de ces innovations au lieu de nous disputer à leur sujet.
    Monsieur le Président, je suis heureux de participer à ce débat sur la motion du NPD présentée par le député de Cowichan—Malahat—Langford concernant le prix des aliments essentiels et la conduite des géants de l'alimentation, comme Loblaws, Metro et Sobeys.
     La motion arrive à point nommé, car en votant pour le projet de loi C‑59 la semaine dernière, la Chambre a approuvé la plus récente initiative de modernisation complète de la Loi sur la concurrence du gouvernement. Les articles pertinents ont été approuvés à l'unanimité, ce qui montre le fort consensus de la Chambre sur ces questions.
     La vérité est que le gouvernement est extrêmement actif dans la promotion de la concurrence dans tous les secteurs de l'économie, y compris dans le secteur de l'alimentation au détail. D'abord, il a investi dans les ressources. Dans le budget de 2021, le gouvernement a augmenté le budget du Bureau de la concurrence de 96 millions de dollars sur 5 ans et de 27,5 millions de dollars par la suite. L'augmentation des ressources était un coup de pouce bien nécessaire à la capacité du Bureau et, comme celui-ci l'a dit, « [c]es fonds améliorent notre capacité d'appliquer la loi et de promouvoir une concurrence accrue. Ils nous aident à nous assurer que nous disposons des bons outils pour relever les défis de la concurrence au Canada, maintenant et à l'avenir ».
     Il va sans dire que l'application de la loi ne sera pas efficace si les exécutants ne sont pas en mesure d'accomplir leurs tâches, et c'est pourquoi cette augmentation extraordinaire était cruciale pour le fonctionnement du Bureau. L'étape suivante concernait le cadre juridique dans lequel le Bureau opère, c'est-à-dire la Loi sur la concurrence, qui était vieillissante et en deçà des exigences de nos partenaires internationaux.
     Dans le cadre du projet de loi d'exécution du budget de 2022, le projet de loi C‑19, nous avons fait le premier pas pour remédier à cette situation en corrigeant certains problèmes évidents. Il s'agit notamment de criminaliser les accords de fixation des salaires, de permettre aux parties privées de demander une ordonnance pour abus de position dominante et d'augmenter les sanctions maximales en proportion des gains tirés de la conduite anticoncurrentielle. Ainsi, les sanctions ne seraient plus une simple tape sur les doigts pour les plus grands acteurs économiques d'aujourd'hui.
     Le gouvernement savait cependant qu'il restait encore beaucoup à faire. Lorsque les solutions étaient moins évidentes, le ministre s'est tourné vers le processus public, en lançant une vaste consultation publique sur l'avenir de la politique du Canada en matière de concurrence. Le processus s'est déroulé de novembre 2022 à mars 2023.
     En réponse à un document de consultation publié par Innovation, Sciences et Développement économique Canada, plus de 500 réponses ont été reçues. Plus de 130 d'entre elles provenaient de parties prenantes cernées, notamment des universitaires, des entreprises, des praticiens et des organismes non gouvernementaux.
     Pendant cette période de réception de la rétroaction, des fonctionnaires ont également organisé des tables rondes avec des parties prenantes, ce qui a permis à ces dernières d'exprimer leurs points de vue et d'échanger les unes avec les autres. Les parties prenantes ne se sont pas gênées pour nous faire part de leurs opinions. Elles savaient quels types de résultats elles souhaitaient obtenir.
     Les propositions n'ont pas manqué, certaines très concrètes et détaillées, d'autres plus axées sur des orientations. Cependant, nous avons compris que les Canadiens voulaient plus de concurrence. Dans de nombreux domaines, le désir de renforcer la loi, de donner au Bureau de la concurrence plus de liberté d'action et de s'aligner sur nos homologues à l'étranger était évident.
     Bien entendu, beaucoup ont également exprimé des réserves en insistant sur la nécessité de bien régler les détails et de faire attention au risque de surcorrection. Le gouvernement a également pris ces préoccupations à cœur, en s'inspirant d'exemples mis à l'essai dans d'autres administrations et en reconnaissant l'équilibre délicat qu'il faut trouver lors de l'élaboration de toute nouvelle mesure législative.
(1255)
     Dans l'ensemble, les résultats de ces consultations sont visibles dans deux projets de loi du gouvernement.
    D'abord, le projet de loi C‑56, Loi sur le logement et l'épicerie à prix abordable, a été adopté en décembre 2023. Cette loi a permis d'éliminer certains enjeux parmi les plus importants. Elle a éliminé les exceptions relatives aux gains en efficience, qui permettaient à des fusions anticoncurrentielles de résister aux contestations. Elle a révisé le droit en matière d'abus de position dominante afin d'ouvrir de nouvelles voies pour l'imposition d'ordonnances correctives. Elle a élargi les types de collaboration que le Bureau de la concurrence peut examiner, y compris celles qui ne sont pas formées entre des concurrents directs. Elle a établi un cadre permettant au Bureau de mener des études de marketing, en lui donnant notamment le pouvoir d'ordonner que des renseignements lui soient fournis. Le travail sur cette dernière modification est déjà en cours, puisque le Bureau a annoncé son intention de lancer une étude sur l'industrie du transport aérien de passagers.
     Le projet de loi C‑59, Loi d'exécution de l'énoncé économique de l'automne 2023, est le deuxième document législatif résultant de ces consultations. Comme nous le savons, il est actuellement à l'étude au Sénat, et le gouvernement espère qu'il sera adopté rapidement. Les modifications à la Loi sur la concurrence qu'il contient sont incroyablement exhaustives. En voici quelques points saillants.
     Le projet de loi apporte des modifications essentielles aux règles sur les avis et les examens des fusions afin de garantir que le Bureau soit au courant des transactions les plus importantes et en mesure d'agir avant qu'il ne soit trop tard. Le projet de loi remanie considérablement le cadre d'application de la loi afin de renforcer les dispositions relatives aux accords anticoncurrentiels, et il élargit le cadre d'application au civil afin qu'un plus grand nombre de personnes puissent saisir le Tribunal de la concurrence pour une plus grande variété de motifs. Dans certains cas, ces personnes pourraient même avoir droit à une indemnité financière.
     Le projet de loi C‑59 contribue également à la réalisation d'importantes priorités gouvernementales en rendant plus difficile de faire de l'« écoblanchiment », c'est-à-dire de présenter des renseignements douteux ou faux sur les avantages environnementaux d'un produit ou d'une entreprise. Il facilite certaines collaborations environnementales utiles qui, autrement, auraient pu être illégales. Il contribue à rendre les options de réparation plus accessibles aux consommateurs en veillant à ce que les refus de fournir les moyens nécessaires puissent être examinés et corrigés au besoin.
     Enfin, dans l'ensemble, le projet de loi C‑59 apporte à la législation un certain nombre de mises à jour essentielles, mais souvent techniques, afin d'éliminer les obstacles à l'application de la loi et de garantir le bon fonctionnement de l'ensemble du système.
     Je ne saurais exagérer l'importance de ces mesures. Le commissaire de la concurrence a dit qu'il s'agissait d'une transformation générationnelle. Il s'agit de loin de la plus importante mise à jour de la loi depuis les modifications apportées en 2009, par suite des recommandations du Groupe d'étude sur les politiques en matière de concurrence. On peut même dire qu'il s'agit de la refonte la plus complète de la Loi sur la concurrence depuis son entrée en vigueur, en 1986. Notre monde a changé depuis, et il est devenu évident que la Loi devait suivre le rythme pour que les institutions soient en mesure de surveiller les marchés et les conjonctures, qui évoluent rapidement.
     Après l'adoption du projet de loi C‑59, nous pouvons garantir que notre droit de la concurrence fonctionnera au bénéfice des Canadiens dans des marchés tels que celui qui est à l'étude aujourd'hui, ainsi que dans de nombreux autres marchés de notre économie.
     Je suis reconnaissant d'avoir eu l'occasion de dire quelques mots.
(1300)
    Uqaqtittiji, je suis consciente que le député n'en a pas parlé dans son intervention, mais je lui poserai une question sur le programme Nutrition Nord.
     L'Amautiit Nunavut Inuit Women's Association, que j'ai mentionnée plus tôt, a signalé que le taux de pauvreté infantile au Nunavut s'élève à 35,8 %. Un tel taux de pauvreté au Canada, c'est stupéfiant.
     Autre statistique: le salaire du PDG de la North West Company s'élève à 3,91 millions de dollars. Le programme Nutrition Nord a versé 64 millions de dollars de recettes fiscales à la North West Company pour lutter contre la pauvreté dans le Nord.
     De toute évidence, le programme Nutrition Nord ne fonctionne pas. Le député convient-il que le gouvernement libéral doit cesser de retarder la réforme du programme Nutrition Nord pour plutôt faire sans attendre le nécessaire dans le but de contrer la pauvreté au Nunavut?
(1305)
    Monsieur le Président, le gouvernement dépense de l'argent pour aider les habitants du Nord. Il a augmenté la somme consacrée à cette aide de plus de 150 millions de dollars. Le gouvernement est absolument déterminé à faire en sorte que la totalité de la contribution au commerce de détail soit directement transmise aux habitants du Nord.
    Les prix sont trop élevés dans le Nord. Nous collaborons avec les gouvernements territoriaux, les partenaires autochtones et les habitants du Nord et de l'Arctique pour faire plus de progrès, et nous allons continuer de déployer les efforts nécessaires.
    La situation s'améliore, mais il reste encore beaucoup de travail à faire. Nous sommes déterminés à y arriver.
    Monsieur le Président, le député vient de parler de quelque 100 millions de dollars qui ont été versés dans un fonds.
     Dans son rapport publié ce matin, la vérificatrice générale parle d'utilisation abusive des fonds par Technologies du développement durable Canada, affirmant qu'il s'agit presque d'une caisse noire. En effet, il a été constaté que des contrats d'une valeur de 123 millions de dollars avaient été accordés de manière inappropriée, et que 59 millions de dollars de cette somme avaient été consacrés à des projets pour lesquels on n'aurait jamais dû accorder de financement.
     Le député parle de la bonne utilisation de ces fonds, mais pourrait-il nous dire comment les fonds du processus technologique, que la vérificatrice générale vient d'annoncer aujourd'hui, auraient dû être utilisés?
    Monsieur le Président, je tiens à remercier le député, qui est un bon ami depuis de nombreuses années.
    En ce qui concerne les projets de loi dont j'ai déjà parlé, les projets de loi C‑56 et C‑59, nous allons nous assurer qu'ils contiennent des dispositions à ce sujet. Nous allons donner une plus grande marge de manoeuvre au Bureau du vérificateur général et aux contrôleurs. Ils seront ainsi en mesure d'assurer le suivi de ces subventions, y compris celle dont le député a fait mention.

[Français]

     Monsieur le Président, dans sa motion, le NPD demande à ce qu'on mette « fin aux cadeaux des libéraux et des conservateurs aux grands épiciers ». Je me demande si le député sait à quoi fait référence le NPD en parlant de ça, parce que, à ma connaissance, il n'y a aucun programme de subventions destiné précisément aux épiciers. Évidemment, il y a le programme Nutrition Nord Canada, mais le NPD propose d'augmenter son financement pour des raisons qui sont légitimes.
    À mon avis, les gloutons qui reçoivent des cadeaux du gouvernement fédéral, ce sont plutôt les pétrolières. Ces grandes entreprises font des milliards de dollars de profits par année et peuvent quand même bénéficier de l'argent des contribuables parce que le gouvernement leur donne des cadeaux.
    Alors, je me demande à quel programme de subventions fait référence le NPD en parlant de ça. Est-ce que le député du gouvernement peut me dire s'il sait à quoi le NPD fait référence?

[Traduction]

    Monsieur le Président, nous pouvons parler des subventions. Le député a mentionné le Nord en particulier. Nous savons tous que les prix sont élevés pour les collectivités du Nord. Pour les aider, notre gouvernement a investi 150 millions de dollars, comme je l'ai mentionné. Cet argent sera versé à des organismes caritatifs, à des banques alimentaires et à d'autres organisations du Nord afin que les gens puissent en bénéficier.
(1310)
    Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole en appui à la motion du NPD, dont voici le texte:
    Que, étant donné que le coût des aliments continue d’augmenter pendant que les géants de l’alimentation comme Loblaws, Metro et Sobeys font des profits records, la Chambre demande au gouvernement de:
a) forcer les grandes chaînes d’épicerie et les fournisseurs à baisser leurs prix des aliments essentiels sous peine d’être soumis à un plafonnement des prix ou à d’autres mesures;
b) cesser de retarder les réformes requises depuis longtemps au programme Nutrition Nord;
c) mettre fin aux cadeaux des libéraux et des conservateurs aux grands épiciers.
    J'appuie cette motion, car ce que les Canadiens vivent dans tout le pays, et en particulier dans ma circonscription, Edmonton Griesbach, est vraiment déchirant. Lorsque je suis dans ma communauté, je parle souvent à des personnes âgées, à des jeunes et à des personnes qui font tout ce qu'il faut, mais qui s'aperçoivent que leur situation continue de se détériorer. Nous savons que la procrastination des libéraux coûte vraiment cher aux Canadiens, non seulement quand vient le temps d'acheter des aliments, mais aussi de beaucoup d'autres manières, notamment en ce qui concerne leur dignité. Les conservateurs, quant à eux, aiment détourner l'attention des Canadiens, qui se font arnaquer par de grandes entreprises. Ils réduisent toutes les craintes, tous les malheurs et toute la réalité de notre économie à des slogans.
     Toutefois, le problème auquel sont confrontés les Canadiens est extrêmement grave, et nous devons avoir le courage d'interpeller les entreprises qui continuent à faire passer leur énorme cupidité avant la dignité la plus élémentaire des Canadiens. Aujourd'hui, un Canadien sur cinq saute un repas. Les banques alimentaires n'ont jamais été autant sollicitées, en comparaison avec les 35 dernières années. En fait, le prix des denrées alimentaires a augmenté de plus de 20 % depuis trois ans. Nous devons donc être en mesure de maîtriser l'immense appétit de ces entreprises qui ont largement utilisé la période postpandémique, une période de crise que les Canadiens traversent, pour leur propre bénéfice.
     Il n'est pas nécessaire de remonter très loin dans l'histoire du Canada pour constater que les mégaentreprises privées font toujours la même chose lorsque survient une crise. Elles augmentent les prix. Elles s'acharnent sur ceux qui ont le plus besoin d'aide et elles leur font du tort. Elles le font parce que leurs actionnaires ne se soucient pas nécessairement du sort des Canadiens moyens. Elles ne se soucient pas de la peine des gens qui doivent regarder leur enfant dans les yeux et leur dire qu'ils n'ont rien d'autre à leur donner à manger. Elles ne ressentiront jamais la peine des gens qui doivent travailler quatre heures de plus et peut-être rater le concert que leurs enfants donnent à l'école parce qu'ils ont besoin de cet argent pour joindre les deux bouts. Ces parties acteurs économiques sont complètement déconnectées des réalités auxquelles font face tant de Canadiens, alors ils continuent d'augmenter les prix, de plus en plus, à tel point que les Canadiens de partout au pays sont aujourd'hui mobilisés pour boycotter une mégaentreprise comme Loblaws afin d'obtenir justice. C'est le genre de justice que le gouvernement devrait rechercher. C'est le genre de justice à laquelle ces sociétés devraient être assujetties.
     Il n'y a pas si longtemps, quelques-unes de ces mégaentreprises ont été déclarées coupables se s'être entendues pour fixer le prix du pain. Il est honteux que des entreprises fixent le prix du pain pour réaliser des profits, et il faut que nous puissions leur demander des comptes.
     Non seulement ces entreprises cupides devraient nous rendre des comptes, mais les gouvernements conservateurs et libéraux qui se sont succédé continuent de les laisser faire et récompensent leur cupidité. Par exemple, lorsque les conservateurs étaient au pouvoir, ils ont fait des cadeaux de 2,35 milliards de dollars aux grandes chaînes d'alimentation, ce qui est tout à fait scandaleux.
     Il y a pire encore, parce qu'on avait promis un changement systémique aux Canadiens en 2015, en disant que justice serait rendue au Canada, mais les libéraux ont continué de faire des cadeaux aux grandes entreprises, alors rien n'a changé. Nous n'avons pas à chercher très loin dans notre histoire. En 2019, par exemple, quand Loblaws a eu besoin de réfrigérateurs, devinez qui a payé? Je vous le donne en mille: ce sont les contribuables canadiens. C'est révoltant. Imaginez si tous les Canadiens se faisaient payer un réfrigérateur. Imaginez-vous l'économie pour chaque ménage. Mais c'est plutôt Loblaws qui a eu accès à un programme de réfrigérateurs gratuits, et cela a coûté des millions de dollars.
(1315)
     Ces cadeaux aux entreprises se poursuivent et les conservateurs passent leur temps à essayer de convaincre les Canadiens qu'ils n'ont jamais fait partie du problème, qu'ils n'ont pas gouverné le pays pendant la moitié de son existence et que, pour une raison ou une autre, les problèmes apparus dans les années 1980, dans les années 1990, 2000 et aujourd'hui, ne sont nullement attribuables à leurs mesures législatives, à leurs priorités et à leur choix de ne jamais exiger des grandes entreprises qu'elles nous rendent des comptes.
     Les conservateurs nous disent souvent que les neuf dernières années ont été difficiles. Oui, elles ont été difficiles pour les Canadiens. Ma parole, elles ont été ardues, mais la cause de cette situation trouve son origine bien avant cela. Elle est le résultat d'un sous-financement critique, pendant des générations, du filet de sécurité sociale sur lequel comptent les Canadiens.
     La députée du Nunavut parle, par exemple, du programme Nutrition Nord. C'est un programme essentiel et important, car il nous permet de respecter un tant soit peu la dignité aux habitants du Nord, mais nous constatons que le gouvernement est totalement incapable de voir l'humanité de ces gens, qu'il s'agisse de parents, de membres de la famille, d'enfants ou de bébés. Il vient un moment où nous devons nous demander si le racisme systémique et les problèmes qui affligent le Nord empoisonnent ce dossier, et je dirais que c'est le cas, que l'histoire de la colonisation profonde du Canada a joué un rôle dans le sous-financement direct de régions à prédominance autochtone. Nous le savons lorsque nous regardons l'histoire des Prairies et nous le constatons de nouveau avec le programme Nutrition Nord.
     Les Canadiens savent que le problème, c'est la cupidité des entreprises. Ils le savent. Je vais donner un exemple à la Chambre, et je sais que les conservateurs vont l'adorer parce que je vais parler de la taxe sur le carbone, leur sujet préféré. C'est tout ce dont ils parlent toute la journée. Dans ma circonscription, beaucoup de gens travaillent fort et possèdent des camions. Il faut beaucoup d'argent pour faire rouler un camion. Le premier avril dernier, le premier ministre a augmenté la taxe sur le carbone de 3 cents. Les conservateurs n'ont pas aimé cela, mais Danielle Smith l'a augmentée de 4 cents, et ce, sans l'accompagner d'un remboursement. Pour ce qui est des 13 cents, qui les perçoit?
     Je dis à ces travailleurs qu'ils se font arnaquer. Ils se font escroquer à la pompe par de grandes entreprises qui nagent dans les profits parce que, encore une fois, leurs actionnaires l'exigent. Ils n'ont jamais eu à faire le plein de leur vie. Ils n'ont aucune idée du prix de l'essence, mais les Canadiens en ont une bonne idée, parce qu'ils essaient d'étirer chaque dollar qu'ils gagnent chèrement pour joindre les deux bouts.
     Ce que nous avons, c'est un gouvernement tellement déconnecté qu'il n'admet pas que la cupidité des entreprises joue un rôle dans cette affaire. Ses copains conservateurs l'appuient et continuent de détourner l'attention de la vérité. C'est pourquoi nous ne savons pas si cette motion sera appuyée. C'est pourquoi, dans cette enceinte, personne ne veut parler de la cupidité des entreprises. Lorsque les néo-démocrates forcent la Chambre à en discuter, comme nous le faisons aujourd'hui, nous devons absolument être honnêtes avec les Canadiens au sujet du coût réel de la vie et de la crise qui y contribue. Lorsqu'on permet aux grandes entreprises de continuer à arnaquer les gens, lorsqu'on leur permet d'augmenter les prix à volonté, par exemple, de faire payer les consommateurs le prix, mon Dieu, combien injuste de sept dollars pour trois pommes, si on les autorise à le faire sans aucune sanction, elles continueront.
     C'est pourquoi il est très important d'avoir à l'esprit le scandale de la fixation du prix du pain par les trois principales chaînes d'alimentation au pays. C'est un exemple flagrant. S'ils s'entendent pour fixer le prix du pain de manière à réaliser un maximum de profits et qu'aucun député conservateur ni aucun député libéral ne parle de ce crime, quand les Canadiens obtiendront-ils justice?
     Je suis fier de voter pour cette motion et j'espère que mes collègues feront de même.
(1320)
    Monsieur le Président, nous avons entendu aujourd'hui nos amis conservateurs parler de la taxe sur le carbone, des producteurs qui font des profits faramineux sur le dos des Canadiens et des grandes chaînes d'alimentation. Si c'était le cas, si c'était la véritable cause de la hausse des prix des denrées alimentaires, cela voudrait dire que les chaînes d'épicerie auraient payé les produits beaucoup plus cher. Alors, n'auraient-elles pas réalisé des profits beaucoup moins considérables?
     Comment le député évalue-t-il le propos des conservateurs à l'intention des Canadiens sur cette question?
     Monsieur le Président, la question de mon collègue illustre bien la position des conservateurs qui consiste à diviser pour mieux régner. Ils veulent toujours faire croire que le problème vient de quelqu'un d'autre, que c'est toujours le gouvernement qui est la cause des difficultés rencontrées par les Canadiens, et que la seule façon de résoudre le problème est de les porter au pouvoir. Quelle solution commode: il suffit d'élire des conservateurs. La vérité, c'est que nous l'avons fait à maintes reprises. Les Canadiens l'ont fait à maintes reprises, et pourtant nous sommes toujours dans une impasse. Pire encore, certains programmes ont largement déçu les Canadiens et leur ont coûté des milliards de dollars. Il n'est pas nécessaire de chercher bien loin pour se souvenir du système de paie Phénix, l'un des scandales les plus coûteux du gouvernement conservateur, qui a encore des répercussions sur les travailleurs ordinaires aujourd'hui.
    Lorsque les conservateurs affirment que la crise du coût de la vie n'est attribuable qu'à la taxe sur le carbone et qu'elle ne peut être liée à Loblaws, force est de se demander pour qui ils travaillent vraiment. Ils sont probablement à la solde d'entreprises qui bénéficient de cette manœuvre de diversion.
    Monsieur le Président, mon collègue a parlé des politiques du gouvernement et a dit que ces politiques ne servent pas les intérêts du Canadien moyen. Entretemps, lui et son parti continuent d'appuyer le même gouvernement. Les Canadiens nous écoutent et se demandent ce qui se passe ici. Pourquoi les députés néo-démocrates blâment-ils le gouvernement et se plaignent-ils de lui alors qu'ils continuent à l'appuyer?
    J'espère juste qu'ils seront cordiaux et qu'ils parleront des Oilers d'Edmonton à un moment donné.
    Le député d'Edmonton Griesbach a la parole.
     D'abord deux choses, monsieur le Président: allez, les Oilers, allez! Je suis tellement fier de ma ville, et nous allons gagner la coupe Stanley.
    Je vais répondre à la question du député dans un instant, mais je veux d'abord l'interroger sur sa position sur la Palestine. Je sais qu'il n'a pas voté pour une Palestine libre. Il s'est abstenu de voter, et j'espère qu'il aura le courage de soutenir ses concitoyens, qui sont aussi les miens et qui demandent un cessez-le-feu et le respect de la justice.
    Ensuite, en ce qui concerne notre soutien à l'entente de soutien sans participation avec le gouvernement, nous avons établi des priorités et nous avons accordé un certain soutien au gouvernement. Nous ne sommes pas responsables de la mise en œuvre, mais comme le veut le vieil adage, entre deux maux, il faut choisir le moindre. Nous savons ce que le gouvernement va faire, et il ne le fera pas comme il faut, mais au moins nous sommes là pour veiller au grain et éviter que les Canadiens ne souffrent davantage. Si nous ne le faisions pas, ce serait pire encore, car qui prendrait le relais? Les conservateurs. Là, la vie serait encore plus pénible.
    À la Chambre, le choix le plus difficile que les néo-démocrates doivent faire est de continuer à faire ce qu'ils ont toujours fait, c'est-à-dire veiller à l'élaboration de bonnes politiques. Pour être franc, les bonnes politiques ne sont le fruit que de gouvernements minoritaires qui sont tenus à l'œil par les néo-démocrates.
    Monsieur le Président, j'apprécie toujours l'éloquence du député d'Edmonton Griesbach. Il défend ses concitoyens avec beaucoup de ferveur.
    J'aimerais savoir pourquoi, à son avis, les conservateurs n'ont jamais présenté d'excuses au sujet du scandale sur la décennie de fixation des prix du pain, qui a commencé tout juste après l'élection de Harper et qui s'est poursuivie jusqu'après que le gouvernement Harper se soit fait montrer la porte. Cela a permis de soutirer en moyenne 400 $ à chaque famille canadienne, ce qui signifie que ces familles ont payé plus qu'elles auraient dû parce que le gouvernement Harper a refusé d'exiger des comptes des grandes sociétés qui fixaient le prix du pain.
    Le député peut-il me dire pourquoi les conservateurs n'ont jamais présenté d'excuses et qu'ils n'ont jamais dit aux Canadiens qu'ils étaient désolés d'avoir laissé autant de familles canadiennes être victimes de ce vol scandaleux?
(1325)
    Monsieur le Président, les conservateurs ne présentent jamais d'excuses pour leurs erreurs.Ils ne cessent de répéter qu'ils ne sont pas responsables. D'ailleurs, les conservateurs n'assument jamais la responsabilité de leurs échecs. Ils n'avoueront jamais qu'ils ont laissé tomber les Canadiens à de nombreuses reprises, pas plus qu'ils n'admettront avoir joué un rôle dans l'économie qui laisse pour compte tellement de Canadiens. Toutefois, lorsqu'on les surprend en flagrant délit, lorsqu'on constate que pendant qu'ils formaient le gouvernement, ils ont laissé les grandes sociétés fixer le prix du pain, on doit exiger qu'ils rendent des comptes. Pire, ils ont aussi versé 2,35 milliards de dollars en cadeaux à ces mêmes sociétés, ce qui fait qu'ils travaillent pour elles.
    Voilà pourquoi les conservateurs n'ont jamais présenté d'excuses. Ce sont eux qui ont causé le problème.
    Monsieur le Président, je suis fière de prendre la parole au sujet de la motion de l'opposition du NPD, qui demande à tous les partis à la Chambre d'appuyer les Canadiens et les néo-démocrates et de réclamer des mesures pour exiger des comptes aux PDG d'épiceries cupides, faire baisser le prix des aliments et réformer le programme Nutrition Nord. Les Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts, et les coûts continuent d'augmenter partout. C'est particulièrement évident en ce qui concerne le prix des aliments.
     Les prix à l'épicerie sont hors de contrôle, et ce sont les Canadiens qui se font avoir. De plus, pendant que de riches PDG comme Galen Weston profitent de la situation, les libéraux leur demandent timidement de mettre la pédale douce et les conservateurs les encouragent à peser sur l'accélérateur. Pendant ce temps, quelques PDG prospèrent grâce aux fonds publics, tandis que les habitants du Nord, les peuples autochtones et tous les Canadiens se font avoir.
     Au cours des trois dernières années, le coût des aliments a augmenté de plus de 20 %. Le recours aux banques alimentaires a atteint un sommet en 35 ans. Un Canadien sur cinq saute des repas. Parallèlement, le secteur de l'épicerie a réalisé des profits records en 2023, totalisant 6 milliards de dollars. C'est un système injuste, et les Canadiens en paient le prix.
     C'est particulièrement le cas dans les collectivités du Nord, surtout celles qui dépendent du programme Nutrition Nord. Le prix des produits alimentaires dans le Nord est habituellement de deux à trois fois plus élevé que dans les collectivités plus au sud. Les profits de la plus grande chaîne d'épicerie du Nord, The North West Company, ont augmenté de 10 % depuis 2022. Son PDG a perçu une rémunération de 4 millions de dollars en une seule année, soit 98 fois ce que ses employés ont gagné. Or, malgré tous ces profits, elle reçoit 67 millions de dollars en subventions dans le cadre du programme Nutrition Nord. Ces économies sont-elles répercutées sur les habitants du Nord? Bien sûr que non.
     En fait, dans les grandes collectivités où il y a plus d'un magasin, les épiciers ne transfèrent qu'environ 67 ¢ sur chaque dollar de subvention aux consommateurs. Dans les petites collectivités où il n'y a qu'une seule épicerie, les PDG d'épiceries cupides gardent 67 ¢ sur chaque dollar qu'ils devraient transférer aux consommateurs. Plus une collectivité est isolée et moins les gens ont d'argent à dépenser, plus ils se font escroquer. C'est inacceptable, et c'est pourquoi nous, au NPD, avons demandé une enquête publique. Cependant, nous savons que les libéraux et les conservateurs n'en veulent pas, préférant tenir les habitants du Nord et les Canadiens dans l'ignorance.
     Cette réalité n'est pas le fruit du hasard. Par leurs politiques, les gouvernements libéraux et conservateurs successifs se sont fait les complices de la cupidité des entreprises qui s'étalent sous nos yeux. Le problème ne se limite pas au prix des denrées alimentaires dans le Nord. Le Canada force des Premières Nations comme celles de Garden Hill, de St. Theresa Point, de Wasagamack, de Red Sucker Lake, d'Oxford House, de Gods River et de God's Lake Narrows à vivre dans un isolement forcé. Au lieu de travailler avec la Première Nation de Wasagamack pour construire un aéroport dont on a désespérément besoin, au lieu de financer des infrastructures routières praticables par tous les temps pour les Premières Nations qui en ont besoin, celles-ci sont obligées de compter sur les routes d'hiver pour tout acheminer, y compris la nourriture. Puisque les changements climatiques catastrophiques réduisent la durée de vie des routes de glace, c'est-à-dire la période où les marchandises peuvent être acheminées, tout devient de plus en plus coûteux, et la situation ne fait qu'empirer.
     Les collectivités nordiques et autochtones doivent déjà composer avec la surenchère des prix pratiquée par des PDG cupides, alors la collaboration des gouvernements libéraux et conservateurs successifs, qui refusent de se battre pour améliorer la vie des gens, ne fait qu'ajouter à leurs difficultés. La triste réalité, c'est qu'aucun politicien ne tolérerait de tels prix s'il devait lui-même les payer.
     Nous pouvons être certains que si le premier ministre vivait à Norway House, une boîte de céréales ne coûterait pas 17,99 $. Si le chef de l'opposition officielle vivait à Wasagamack, une boîte de soupe ne coûterait pas quatre fois plus cher qu'à Ottawa. Si quelqu'un ici avait payé plus de 35 $ pour un paquet de six boîtes de saumon en conserve, comme le font les gens de Garden Hill, il ne se précipiterait certainement pas pour donner 25,5 millions de dollars à Loblaws et à Costco sur une période de quatre ans, comme l'ont fait les libéraux. Nous ne verrions pas le soutien aux entreprises que les gouvernements libéraux et conservateurs successifs ont accordé, soit 2,35 milliards de dollars en subventions, à des géants de l'alimentation, si les leaders adjoints des libéraux ou des conservateurs payaient 25 $ pour une boîte de quatre paquets de craquelins Ritz. Non, ils seraient scandalisés et ils aideraient les gens.
     Au Canada, l'un des pays les plus riches du monde, cette exploitation, cette privation et cette inégalité sont inacceptables. Les communautés autochtones et nordiques méritent mieux que cela. Les Canadiens méritent mieux que cela. C'est pourquoi cette motion du NPD est si importante. Elle exige ce que le NPD réclame depuis des années, c'est-à-dire des réformes indispensables au programme Nutrition Nord Canada afin que les communautés autochtones et nordiques puissent consommer des aliments sains, une baisse des prix des aliments essentiels dans les épiceries et la fin des cadeaux que les libéraux et les conservateurs donnent aux grandes entreprises.
(1330)
     En parlant d'oligopoles et du lien indéfectible entre les gouvernements libéraux et conservateurs successifs et les PDG qu'ils flattent dans le sens du poil, je m'en voudrais de ne pas évoquer une autre société, Bell. Peu d'entreprises canadiennes illustrent mieux l'arrogance du milieu des affaires que Bell Canada.
     J'ai eu des nouvelles du vice-président de Bell, Robert Malcolmson, à diverses reprises depuis que le NPD a sommé le PDG de Bell de comparaître devant le comité le 11 avril dernier pour expliquer pourquoi Bell avait, en 8 mois, éliminé 6 000 postes et mis la hache dans la programmation. Au nom des employés de Bell, au nom de la clientèle de Bell et au nom des Canadiens, nous avons demandé au PDG de se justifier.
     Curieusement, au lieu de s'affairer à se racheter auprès des Canadiens, Bell Média passe son temps à surveiller mes comptes sur les réseaux sociaux et elle a choisi de m'envoyer un certain nombre de lettres non sollicitées qui montrent à quel point elle ne comprend pas. Soyons clairs: cette entreprise est à l'avant-garde de l'industrie en matière d'évitement fiscal. Selon un rapport des Canadiens pour une fiscalité équitable, Bell s'est en effet servi d'une série d'échappatoires et de stratagèmes pour éviter de payer plus de 1 milliard de dollars d'impôts en 4 ans, ce qui la classe parmi les 20 pires entreprises du pays à ce chapitre.
     Quant aux salaires, Mirko Bibic, PDG de Bell Canada, a gagné 2,96 millions de dollars en 2023, bien qu'il n'ait pas atteint les objectifs financiers de Bell pour 2023. Les dividendes versés aux actionnaires ont augmenté de 3,1 % pendant cette période. Comme toujours, ce sont les travailleurs qui paient le prix tandis que les chefs d'entreprise riches en profitent.
     Lorsque le PDG de Bell a témoigné devant le comité, je l'ai confronté à la réalité de ma circonscription, où la plupart des gens ont peu ou pas de choix et doivent se tourner vers la société Bell MTS pour obtenir des services. J'ai rappelé que Bell avait acheté notre fournisseur de services de télécommunications, autrefois fièrement public et privatisé par les conservateurs dans les années 1990, Manitoba's MTS, en promettant des tarifs moins élevés et un meilleur service. Au lieu de cela, Bell a réduit l'effectif et augmenté les tarifs, laissant de nombreuses collectivités dans l'attente d'un meilleur service.
     J'ai soulevé deux points particuliers. Le premier concernait la téléphonie filaire à Dallas, au Manitoba, qui ne fonctionnait pas de manière fiable, obligeant Susann Sinclair à communiquer avec son père, un vétéran de 89 ans, par walkie-talkie. Le téléphone filaire ne fonctionnait pas en 2024. Je sais pertinemment qu'après cet échange avec le PDG, Bell MTS s'est réveillée. Elle a communiqué avec Susann Sinclair à plusieurs reprises et, surtout, elle a remplacé l'équipement obsolète desservant les câbles du service filaire dans la région de Dallas. Elle l'a remplacé par de l'équipement neuf qui dormait dans l'entrepôt. Enfin, la ligne terrestre de Susann fonctionne correctement.
     Malheureusement, le vice-président de Bell a refusé de faire mention de tout cela et, dans ses deux dernières lettres, il a confondu à tort les problèmes de service à Bloodvein et à Dallas. Bloodvein et Dallas sont deux collectivités différentes. Elles ne sont même pas proches géographiquement. Il est temps que la haute direction de Bell consulte une carte de notre province et sache où vivent ses clients.
     Soyons clairs: le problème de service a été résolu à Dallas, mais pas à Bloodvein. Ce qui est le plus surprenant dans mes communications avec Bell, c'est le refus persistant de l'entreprise d'assumer ses responsabilités. Lorsque la Première Nation de Bloodvein a eu besoin du service de téléphonie cellulaire à des fins d'évacuation lors d'un feu de forêt, Bell lui a dit qu'elle devrait payer 652 000 $ pour que soit activé le service à partir d'un pylône qui se trouvait sur ses terres.
     Dans les lettres qu'elle m'a adressées, Bell conteste que cela se soit produit et mentionne une tour temporaire qu'elle a installée. J'étais au courant de l'existence de cette tour temporaire, mais la haute direction de Bell s'est trompée. Cette tour ne se trouvait pas à Bloodvein, mais à Loon Straits pour appuyer les équipes de lutte contre les incendies. Le signal ne parvenait pas du tout à Bloodvein. Trois ans plus tard, et même après notre séance du 11 avril, Bloodvein n'a toujours pas de service cellulaire.
     Je ne m'excuse pas de me battre pour mes électeurs. Je ne m'excuse pas de demander des comptes aux PDG et aux hauts dirigeants cupides qui font des profits au détriment des Premières Nations, des collectivités rurales, des Manitobains, des consommateurs de tout le pays et des travailleurs qui ont été licenciés.
     J'espère que les PDG des épiceries, les grandes sociétés pétrolières et les géants des télécommunications comme Bell Media et les autres sont attentifs. Soyez assurés que nous travaillerons d'arrache-pied pour les poursuivre, pour nous attaquer aux profits qu'ils réalisent au détriment des Canadiens. Nous continuerons à nous battre pour obtenir une taxe sur les bénéfices exceptionnels afin qu'ils paient enfin leur juste part.
     Si les milliardaires et les PDG savent qu'ils peuvent compter sur les libéraux et les conservateurs, les habitants du Nord, les membres des Premières Nations, les personnes à revenu fixe et les Canadiens savent qu'ils peuvent compter sur nous, néo-démocrates, pour défendre leurs intérêts.
(1335)
    Monsieur le Président, je me demande si la députée pourrait nous dire ce qu'elle pense d'un plafonnement des prix et de la façon dont cela aiderait les électeurs qu'elle représente ou les habitants du Nord du Canada, de façon générale. Pourrait-elle nous dire si elle pense qu'un plafonnement des prix aurait des conséquences?
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de s'intéresser aux mesures qui profiteraient aux habitants du Nord. Je vais aller droit au but. Il fait partie du gouvernement libéral qui a refusé de réformer le programme Nutrition Nord Canada et qui a refusé d'investir dans des initiatives qui rendraient les aliments sains vraiment abordables. Son gouvernement libéral a refusé de collaborer avec des Premières Nations comme celle de Wasagamack pour construire un aéroport et avec des communautés situées à l'est du lac Winnipeg pour construire des routes praticables en toutes saisons. Ces infrastructures auraient un effet direct sur la baisse des prix.
     Je n'ai pas de leçon à recevoir des libéraux sur ce qu'il faudra faire pour que des aliments soient disponibles dans des communautés comme la mienne. Ils doivent cesser d'accorder des subventions à la North West Company, envisager une réforme du programme Nutrition Nord Canada en tenant compte de ce qui fonctionnerait pour les habitants du Nord et investir dans les collectivités autochtones pour faire baisser les prix dès maintenant.

[Français]

    Monsieur le Président, comme l'ont mentionné mes collègues plus tôt dans l'analyse de la motion du NPD, on cible un vrai problème, mais on propose une fausse solution. En effet, comment peut-on plafonner le prix des aliments essentiels?
    Je voudrais que ma collègue me dise comment on peut imposer un plafonnement du prix du pain lorsque le prix du blé se négocie à la Bourse de Chicago.
     Monsieur le Président, je commencerai en disant que nous invitons le Bloc québécois à appuyer une motion qui vise à ce qu'on prenne des mesures pour mettre fin à ce que nous pouvons observer de la part des plus grandes entreprises du secteur commercial de l'alimentation. Nous espérons voir de telles mesures être également prises dans d'autres secteurs, à l'avenir.
    Maintenant que nous savons par expérience que le prix du pain, par exemple, a été fixé par des entreprises dans notre pays, il faut prendre des mesures beaucoup plus ambitieuses. Nous savons que des économistes proposent une telle mesure. Cette motion est claire. Il faut agir de façon concrète et beaucoup plus ambitieuse pour mettre fin aux profits énormes des entreprises qui existent et qui sont en train d'exploiter les consommateurs canadiens partout au pays.

[Traduction]

    Uqaqtittiji. Je me demande si ma collègue pourrait parler des répercussions qu'ont les retards constants des libéraux dans la mise en œuvre des réformes au programme Nutrition Nord. Je demande des changements depuis 2021, après avoir entendu le point de vue de mes électeurs. À ce jour, les réponses les plus récentes ont été de faire encore un autre examen interne, avec la possibilité d'un examen externe ultérieur.
     Quel est l'impact sur nos électeurs lorsque les libéraux continuent à retarder les solutions pour corriger le programme Nutrition Nord?
(1340)
    Monsieur le Président, ma collègue, la députée de Nunavut, a toujours défendu la reddition de comptes en ce qui concerne le programme Nutrition Nord et ses électeurs sur toutes les questions, y compris l'insécurité alimentaire et les prix abusifs auxquels ils sont confrontés en ce qui concerne la North West Company et les mesures prises par les libéraux à cet égard.
     En fait, lors de l'une de nos premières conférences de presse conjointes, nous avons demandé au gouvernement fédéral de s'attaquer à ce problème dont les effets sont dévastateurs. Il y a quelques semaines, j'étais dans la région d'Island Lake où j'ai parlé à des résidants. Je suis allée dans les magasins Northern où les gens m'ont parlé de leur incapacité à acheter des aliments sains parce qu'ils étaient trop chers. Tout le monde sait qu'il y a une subvention du gouvernement fédéral, mais les gens disent que cela ne fonctionne tout simplement pas.
     Ils savent également que dans des collectivités comme les nôtres, l'isolement joue un rôle important et que le gouvernement doit y remédier en investissant dans les infrastructures, notamment des routes praticables en tout temps. L'aéroport de Wasagamack est également essentiel. En réalité, dans les collectivités du Nord du Manitoba, et je sais que c'est le cas au Nunavut, la situation ne s'améliore pas, elle empire. Lorsque les prix augmentent dans le Sud du Canada, ils explosent dans le Nord. Il faut que les libéraux se ressaisissent, qu'ils réforment le programme Nutrition Nord et qu'ils lancent même une enquête publique sur la manière dont il est géré.
    Monsieur le Président, je commencerai par dire que je ne veux pas passer pour quelqu'un qui cherche à défendre les cinq grandes chaînes d'alimentation, qu'il s'agisse de Loblaw, de Metro, de Sobeys, de Costco ou de Walmart. Je ne pense pas qu'ils aient besoin de défenseurs intervenant en leur nom à la Chambre des communes.
     Je suis vraiment préoccupé par le coût des produits alimentaires, et ce n'est pas nouveau. Cela m'inquiète depuis de nombreux mois, ou en fait, depuis plusieurs années. Cela me préoccupe vraiment. C'est également une grande préoccupation du gouvernement du Canada, en particulier du premier ministre. On ne peut pas dire que cette situation vient de se produire ces derniers mois.
     Nous pouvons parler des problèmes liés aux produits d'épicerie, même de ceux avant la pandémie, et du manque de concurrence. La situation est bien réelle et, malheureusement, ce sont les Canadiens qui doivent en payer le prix. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous accordons une attention considérable à ce dossier.
    Les députés se souviendront du moment où la situation a commencé à vraiment tourner au vinaigre. Le premier ministre et le ministre responsable ont voulu inviter les cinq grandes chaînes d'alimentation qui, essentiellement, détiennent environ 80 % du marché, voire un peu plus. La question devrait tous nous préoccuper. C'est pourquoi ces chaînes ont été convoquées devant le gouvernement. C'est pourquoi elles ont été appelées à comparaître devant un comité permanent.
    Il est tout simplement faux de prétendre, comme le font des conservateurs, des néo-démocrates, des bloquistes ou d'autres, que le gouvernement ne se soucie pas de la situation. Au cours des dernières années, nous avons proposé des idées et des mesures, sous forme de mesures budgétaires ou législatives, pour tenter d'obliger les grandes chaînes d'alimentation à rendre des comptes ou à faire preuve de plus de transparence ou à se responsabiliser.
     Il est vraiment très encourageant de voir que la Chambre est tout à fait consciente des préoccupations des Canadiens. Néanmoins, je tiens à attirer l'attention sur le Carrefour de données sur les prix des aliments dont on ne parle pas assez. Il s'agit d'une initiative qui a été renforcée par le gouvernement. Nous voulons nous assurer que les Canadiens soient mieux informés des prix. Avant les interventions d'aujourd'hui et le début du présent débat, j'ai fait une recherche rapide sur le site pour avoir une idée de la situation au Manitoba.
     Statistique Canada assure la mise à jour du Carrefour de données sur les prix des aliments qui publie des chiffres assez précis. Les prix indiqués correspondent au prix moyen. Les consommateurs peuvent consulter ce site pour avoir une idée de nombreux produits différents et du prix auquel ils peuvent s'attendre. Puisque nous parlons d'inflation, il m'a semblé intéressant d'examiner le prix de certains produits les plus courants.
     Par exemple, au Manitoba, lorsqu'on s'intéresse au prix du bœuf haché, on voit qu'il coûtait 11,22 $ en novembre 2023, puis qu'il est passé, en décembre, à 11,75 $, avant de redescendre à 11,10 $ en janvier, et à 10,77 $ en février. Aujourd'hui, il coûte 11,37 $. La longe de porc coupée était à 9,70 $ le kilogramme en novembre, et je vais aller jusqu'en mars, où elle a augmenté de 0,04 ¢.
     Un poulet entier coûtait 8,89 $ le kilogramme en novembre, et il est aujourd'hui à 6,89 $. Les pilons de poulet, l'une de mes coupes préférées, je dois dire, étaient à 8,43 $ en novembre et sont passés à 7,96 $. En ce qui concerne le quatre litres de lait, il était à 5,72 $ en novembre et à 5,72 $ en mars. Le beurre était à 6,29 $ en novembre et il est passé à 5,99 $ en mars. Les 500 grammes de fromage coûtaient 6,65 $ en novembre et 6,59 $ en mars.
(1345)
     En fin de compte, certains prix ont augmenté, et d'autres ont baissé. Je trouve encourageante la tendance générale que nous avons pu observer dans le secteur de l'alimentation et j'espère qu'elle se maintiendra. L'un des engagements pris par le gouvernement il y a quelque temps était de s'efforcer d'assurer une plus grande stabilité des prix dans le secteur. C'est une évolution que nous voulons voir. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons apporté des modifications importantes à la Loi sur la concurrence.
     Nous entendons souvent parler du scandale des prix du pain. De nombreuses personnes qui suivent ce débat aujourd'hui en auront déjà entendu parler à quelques reprises. Les députés peuvent s'imaginer un secteur qui a fini par s'entendre pour fixer le prix du pain. Des centaines de millions de dollars de profits supplémentaires ont été réalisés au moyen d'une hausse des prix pour les consommateurs. Cela s'est produit pratiquement durant toute la période où Stephen Harper était premier ministre. En fin de compte, l'affaire a été portée devant les tribunaux, et il a été établi qu'il y a bien eu un scandale de fixation des prix au sein de cette industrie. Des amendes de centaines de millions de dollars ont été imposées. Nous devons prendre conscience que, si le secteur était laissé à lui-même, nous verrions beaucoup plus de cas de fixation de prix. L'un des rôles du gouvernement est de veiller à ce qu'il y ait de la concurrence.
     J'aborde la question sous un angle rétrospectif. Il fut un temps où nous avions six grands magasins d'alimentation. Il y avait Loblaw, Metro, Sobeys, Costco, Walmart et Shoppers Drug Mart. Il y a quelques années, alors que Stephen Harper était premier ministre, Loblaw a fait l'acquisition de Shoppers. Aucune question n'a été posée, et la transaction s'est faite. Nombreux sont ceux, dont moi, qui affirment que les situations comme celle-là diminuent la concurrence et que quand la concurrence diminue, les prix risquent d'augmenter éventuellement. Aucun conservateur n'a parlé de cela. Aujourd'hui, les conservateurs parlent de concurrence dans le marché de l'alimentation, mais à l'époque, lorsqu'ils étaient au pouvoir, ils n'ont absolument rien fait à cet égard. Les conservateurs ont vu l'un des géants de l'épicerie tomber dans l'escarcelle de Loblaw.
    Prenons l'exemple de la Loi sur la concurrence. Les conservateurs ont fait de l'obstruction. Ils ont essayé d'empêcher le gouvernement de l'adopter. Cette loi a renforcé la concurrence. Elle a fourni davantage de ressources au Bureau de la concurrence. Grâce à elle, le Bureau de la concurrence est en mesure de mener des études de marché. Il est mieux à même de faire respecter la loi. Il est mieux à même d'envisager des sanctions pécuniaires, et bon nombre des montants maximaux ont été augmentés en conséquence directe.
    Le plus important, de mon point de vue, c'est que le Bureau de la concurrence a mis en place un processus d'examen des fusions de nature distincte. Par exemple, il y avait autrefois l'argument de l'efficience, selon lequel un magasin pouvait faire valoir devant le Bureau de la concurrence qu'une transaction lui permettrait de gagner en efficience et donc d'offrir de meilleurs prix et davantage d'options aux Canadiens. Les modifications que nous avons apportées à la Loi sur la concurrence ont invalidé cet argument.
    C'est le genre de mesures législatives que le gouvernement a prises pour favoriser la prévisibilité et la stabilisation du prix des aliments. C'est quelque chose de positif. En comparaison avec ce qu'a fait l'administration précédente, il s'agit d'un changement important. Quand les Canadiens ont affronté la pandémie, nous avons commencé à constater les retombées de ses actions sur les graphiques de l'inflation. Lorsque les taux ont atteint leur maximum, le gouvernement a réagi par des mesures budgétaires. Le gouvernement a offert aux Canadiens le remboursement pour l'épicerie.
(1350)
    Vu l'augmentation du prix du panier d'épicerie à ce moment-là, le remboursement a aidé des millions de Canadiens en leur donnant un revenu disponible supplémentaire. Que ce soit au moyen de mesures législatives ou budgétaires, les députés constateront que le gouvernement, dans l'ensemble, a beaucoup soutenu les Canadiens. Je pense qu'il vaut la peine de le souligner.
    Examinons d'autres aspects de la motion du NPD d'aujourd'hui. Elle indique que le gouvernement libéral accorde des cadeaux aux entreprises ou qu'il verse des centaines de millions de dollars à des entreprises comme Loblaws et Metro. La motion mentionne expressément Loblaws. À ma connaissance, les députés néo-démocrates font allusion aux deux façons dont le gouvernement, sous la direction du premier ministre, a subventionné des chaînes d'épicerie.
    Primo, il y a les subventions pour le Nord et, secundo, il y en a une autre qui est plus indirecte. Le gouvernement a proposé une série de politiques en matière d'émissions et d'environnement. L'une de ces politiques portait sur les progrès technologiques dans le domaine de la réfrigération. Nous avons dit que, si une entreprise modernisait son équipement, le gouvernement fédéral l'aiderait à hauteur, je crois, d'environ 25 % du coût total du projet.
    Il y a eu une cinquantaine de demandeurs dans le cadre de ce programme, dont Loblaw. Loblaw a profité d'un programme gouvernemental pour réduire ses émissions. Au total, environ 48 millions de dollars ont été dépensés, dont 12 millions de dollars par l'État, dans le cadre de ce programme particulier de réduction des émissions. D'après ce que je comprends, le projet en question visait à réduire les émissions. Je demanderais aux députés de ne pas me citer à ce sujet, mais je crois que c'est l'équivalent du retrait de milliers de véhicules de la circulation. Ce programme a permis au Canada de continuer à jouer un rôle de premier plan dans la fabrication de réfrigérateurs. Il a créé des emplois, il a été bon pour l'environnement et, oui, Loblaw a été l'un des nombreux demandeurs. Voilà le programme dans lequel ils accusent le gouvernement d'avoir gaspillé l'argent des contribuables. Je ne suis pas de cet avis.
    L'autre programme dont j'ai connaissance, c'est celui qui vise à soutenir le Nord du Canada. Les mesures de soutien dans le Nord sont bien réelles. En 2011, le budget du programme Nutrition Nord était d'un peu plus de 50 millions de dollars. Aujourd'hui, il est d'un peu moins de 150 millions de dollars, et c'est en plus des programmes alimentaires communautaires.
    Dans la motion à l'étude, les néo-démocrates critiquent les libéraux en disant qu'ils n'en font pas assez pour stabiliser et réduire les prix des aliments dans le Nord et que nous encourageons les entreprises dans leur cupidité. J'ai parlé des deux programmes que je connais, mais j'invite les députés à mentionner tout autre programme qui m'échappe. J'aimerais avoir une réponse à cet égard.
    En ce qui concerne le programme Nutrition Nord, je signale que les libéraux ont considérablement haussé son enveloppe, grâce à des contributions. Nous avons également cherché à favoriser les progrès technologiques afin de multiplier les programmes alimentaires communautaires en place. Ce faisant, nous offrons aux habitants du Nord la possibilité de produire davantage de denrées alimentaires et de diversifier leur production, pour ainsi dire.
(1355)
    En même temps, nous envisageons divers moyens de continuer, dans le cadre de ce programme précis, à faire baisser le prix du panier d'épicerie dans le Nord. Dans le dernier budget, nous avons également investi dans les programmes d'infrastructures alimentaires locales pour, encore une fois, améliorer la capacité des organismes sans but lucratif, notamment, à fournir des aliments en circuit court.
    Le gouvernement a pris de nombreuses initiatives de stabilisation des prix, et nous en constatons les effets lorsqu'on examine les chiffres. Les données montrent clairement que nous avons une incidence plutôt positive. Toutefois, comparons nos réalisations à ce que dit le Parti conservateur. Si je ne m'abuse, les deux premiers députés conservateurs qui ont pris la parole sur ce sujet important n'ont même pas parlé d'insécurité alimentaire. Tout ce dont ils voulaient parler, c'était de ce que leur dit Jenni Byrne, qui, en passant, fait du lobbyisme pour les grandes chaînes d'épicerie. Peu importe le sujet du débat, les conservateurs doivent rabâcher leur discours populiste à la sauce « Abolir la taxe ».
    Les conservateurs ne participent pas au débat et n'y apportent aucun élément valable. Ils veulent strictement parler du déclenchement des élections et de l'abolition de la taxe. C'est dommage, car nous pourrions faire beaucoup plus à la Chambre des communes. Même si le Parti conservateur tient à se concentrer sur un seul enjeu, nous allons continuer de chercher des façons d'améliorer les possibilités qui s'offrent dans de nombreux secteurs de sorte que les Canadiens finiront par constater une stabilisation des prix à l'épicerie, par exemple. Nous avons déjà commencé à observer ce phénomène, sans parler des nombreux programmes variés que le gouvernement a mis de l'avant, notamment un programme dont j'espère parler très bientôt, après les déclarations des députés.
    Disons simplement que je suis heureux à l'idée de parler du prix des aliments, mais que je crois que la motion comme telle est plus ou moins avisée. Je comprends que j'aurai un peu plus de temps pour y revenir après la période des questions. Je ferai donc d'autres réflexions là-dessus quand nous reprendrons le débat.

Déclarations de députés

[Déclarations de députés]

(1400)

[Traduction]

La santé mentale

    Monsieur le Président, le service des urgences n'est pas le meilleur endroit pour une personne en situation de crise, mais de plus en plus de gens s'y présentent en dernier recours.
    Il existe de meilleures options, et des organismes comme Thresholds Homes and Supports et l'Association canadienne pour la santé mentale de Waterloo Wellington montrent la voie à suivre. Ils s'apprêtent à ouvrir, dans un lieu accueillant, dans ma collectivité, un centre de crise intégré qui offrira des soins spécialisés qui tiennent compte des traumatismes, ce qui allégera la charge de travail des urgences. Toutefois, comme ils n'ont pas encore obtenu de soutien gouvernemental, ils devront financer le lancement du centre à partir des budgets existants, ce qui signifie qu'ils ne pourront fournir des services que pendant trois mois avant d'avoir besoin de fonds supplémentaires.
    J'espère que tous les ordres de gouvernement comprendront que les centres de crise intégrés constituent une solution essentielle et qu'ils fourniront le financement nécessaire. Ainsi, quand l'un de nos voisins vivra une situation de crise, il pourra recevoir les meilleurs soins possible.

L'assurance-médicaments

    Monsieur le Président, les Canadiens aiment leur système de santé. D'un océan à l'autre, nous comprenons la Loi canadienne sur la santé et l'importance des soins de santé pour tous les Canadiens et nous y croyons.
    J'ai été déçu hier lorsque les députés du Parti conservateur et du Bloc, l'alliance contre nature, ont voté de concert contre un régime national d'assurance-médicaments qui soutiendrait des millions de Canadiens. Qu'il s'agisse de contraceptifs ou de médicaments contre le diabète, je pense que ces types de programmes amélioreront vraiment la vie de millions de Canadiens.
    On voit encore une fois la différence entre le Parti conservateur-réformiste et un gouvernement libéral bienveillant. Les conservateurs sont plus préoccupés par les compressions que le gouvernement libéral, qui reconnaît la valeur réelle d'un système de santé national qui comprend certaines composantes de l'assurance-médicaments.

Les marchés agricoles

    Monsieur le Président, l'hiver long et froid est terminé. Le soleil brille, et les jours sont plus chauds. Juin est ici et, avec son arrivée, on attend avec impatience l'ouverture des marchés agricoles locaux partout au Canada.
    Dans ma collectivité, nous avons l'immense chance d'avoir trois grands marchés agricoles locaux.
    Le marché agricole de Barrie est de retour en plein air, et il est ouvert tous les samedis, sur la rue Collier, de 9 heures à 13 heures.
    Le marché agricole d'Oro-Medonte sera ouvert pour la fête du Canada, de 10 heures à 18 heures. Ensuite, il commencera sa saison et sera ouvert tous les jeudis de l'été à Chappell Farms, de 12 heures à 18 heures.
    Enfin, le marché agricole de Springwater se tient tous les jeudis, du 13 juin au 29 août, de 17 heures à 20 heures, au stationnement municipal d'Elmvale.
    J'encourage tous les habitants à se rendre dans l'un ou l'autre de ces excellents marchés agricoles et à soutenir les petites entreprises et les agriculteurs locaux au moment où ils en ont le plus besoin.
    Je souhaite un bel été à tous.

Les droits de la personne en Chine

    Monsieur le Président, alors que nous examinons les relations entre le Canada et la Chine, je prends la parole pour souligner le 35e anniversaire du massacre des participants au mouvement pour la démocratie en Chine qui a eu lieu sur la place Tiananmen.
    En réponse à ce mouvement, qui s'est étendu à 400 villes et qui, selon les observateurs, a causé de profondes divisions au sein de la direction du Parti communiste chinois, la décision a été prise le 2 juin 1989 d'envoyer l'armée pour mettre fin à la manifestation.
    Personne ne sait combien il y a eu de victimes le 4 juin ni ce qui serait advenu de la transition graduelle vers une société chinoise plus libérale, mais le degré de répression a considérablement augmenté depuis. De nos jours, on peut être arrêté n'importe où en Chine ou à Hong Kong si on ose commenter ou souligner cet anniversaire.
    La démocratie est une force résiliente, et des milliers de membres de la diaspora chinoise au Canada et ailleurs dans le monde s'expriment aujourd'hui au nom du peuple chinois qui doit souligner cette journée et nourrir l'espoir d'un avenir meilleur en silence.

[Français]

Joseph‑Armand Bombardier

    Monsieur le Président, il y a de ces symboles forts pour un peuple et pour une nation. Joseph‑Armand Bombardier a démarré son entreprise chez nous, à Valcourt. C’est dans un garage de cette municipalité de l’Estrie qu’il a développé ses inventions, dans ce bâtiment qui est maintenant devenu un musée fort populaire.
    Le 9 mai dernier, plus de 60 ans après la sortie du premier modèle de motoneige, son créateur a été intronisé au prestigieux Temple de la renommée des inventeurs nationaux aux États‑Unis pour la cuvée 2024. Il rejoint maintenant un club sélect avec des noms comme Nikola Tesla, Thomas Edison et Henry Ford.
    Ayant récemment visité les installations de BRP à Valcourt, j’ai réalisé le nombre impressionnant de brevets que Joseph‑Armand Bombardier a obtenus et qui contribuent encore aujourd’hui à changer le monde. Son ingéniosité continue à faire rayonner le modèle des PME du Québec. Plus encore, il a fait rêver le Québec, fait vibrer la fibre entrepreneuriale des Québécois et nous a mis sur l’échiquier économique mondial.
    Les Américains reconnaissent maintenant ce que nous savons depuis longtemps, Joseph‑Armand Bombardier est un géant.
(1405)

[Traduction]

Le Mois du patrimoine philippin

    Monsieur le Président, Mabuhay. Joyeux Mois du patrimoine philippin. Tout au long du mois de juin, nous saluons la contribution des Canadiens d'origine philippine qui travaillent sans relâche pour construire leur vie au Canada et qui s'intègrent dans le tissu social de nos collectivités. La communauté compte actuellement 1 million de personnes.
    À Vaughan, les Philippins apportent une contribution inestimable: ce sont des travailleurs dévoués dans le domaine de la santé, nos héros de première ligne, des éducateurs et des entrepreneurs de tous les secteurs. La Ville de Vaughan, qui est jumelée depuis près de 30 ans à la ville de Baguio, aux Philippines, entretient des liens profonds avec les Philippines. Ma collectivité est très reconnaissante à ma chère amie Erlinda Insigne et à tous les membres de l'association philippino-canadienne de Vaughan.
    La Fiesta Extravaganza, un coup de cœur de la communauté, a été lancée à Vaughan en 2018. Elle s'étend maintenant à neuf villes partout au Canada, et elle s'aventurera bientôt au sud de la frontière. Ensemble, célébrons la dynamique communauté philippine, son patrimoine et sa vitalité qui nous rappellent l'importance de l'unité, de la persévérance et de la fierté culturelle.
    Joyeux Mois du patrimoine philippin.

La Festa della Repubblica

    Monsieur le Président, aujourd'hui, nous célébrons la Festa della Repubblica en l'honneur de la République italienne. Cette fête symbolise l'amitié et la coopération qui perdurent entre nos deux pays. Les liens entre le Canada et l'Italie ont toujours été étroits, comme en font foi les quelque 1,6 million d'Italo-Canadiens qui habitent principalement à Toronto, à Vaughan et à Montréal. Ce matin, nous avons eu l'honneur d'accueillir Son Excellence Andrea Ferrari, l'ambassadeur de l'Italie au Canada, qui s'est joint à nous pour le lever du drapeau.
    Je suis fière de mon grand-père, qui a quitté la Calabre en quête d'une vie meilleure. Je suis aussi très fière de ma grand-mère, qui m'a appris à toujours faire preuve de respect et de compassion à l'égard de mon prochain. Nous avons tous la possibilité d'exceller dans ce pays qui donne à chacun la possibilité d'atteindre ses buts.
     Nonna, ti amo oggie e tutto I giorno.

[Français]

La Fédération des communautés culturelles de l'Estrie

    Monsieur le Président, avec plus de 30 ans de service et 180 projets pour les associations culturelles, la Fédération des communautés culturelles de l'Estrie est un acteur essentiel à l'intégration socioéconomique et culturelle des nouveaux arrivants.
    La Fédération crée des espaces propices à des rencontres et à des échanges entre les personnes immigrantes et leurs communautés d'accueil, comme le jardin communautaire. Les gens de la Fédération sont aussi proactifs dans la lutte contre le racisme, la violence faite aux femmes et la discrimination. Ils valorisent les actions innovantes qui permettent un milieu de vie et de travail ouvert sur la diversité, accueillant et inclusif.
    Je veux remercier particulièrement Boubacar, Mariame, Jesus, Charphadine, Roberto, Soumaïla, Henri et Juan Carlos, qui sont en visite aujourd'hui à Ottawa, ainsi que toute leur équipe pour leur travail incroyable, qui favorise le rapprochement interculturel et est un levier de développement en Estrie.

[Traduction]

Les affaires étrangères

    Monsieur le Président, après huit mois de cette horrible guerre douloureuse au Moyen‑Orient, de nombreuses familles ressentent la douleur ici aussi, au Canada. Trop d'entre nous connaissent une famille qui a perdu un être cher à Gaza ou qui a de la parenté qui vit là-bas, dans la peur et dans des conditions insoutenables. Trop d'entre nous ont entendu parler d'un otage qui ne reviendra jamais chez lui ou d'un ami ou d'un membre de la famille qui a été tué le 7 octobre en Israël. Trop d'entre nous sont touchés par le vandalisme et la violence dirigés contre nos communautés en raison de notre identité, de nos croyances ou de nos actes. Tandis que nous, en tant que Canadiens, manifestons dans les rues, évitons de propager la haine et la peur par nos paroles et nos actes. Pensons plutôt à nos concitoyens canadiens et à l'incidence de nos actes et de nos paroles sur eux.
    Nous avons le droit de manifester et de nous exprimer librement. Nous avons également la responsabilité de respecter et de protéger nos concitoyens canadiens. Tandis que nous militons et travaillons pour une paix permanente et une solution à long terme à ce conflit, veillons d'abord et avant tout à ne pas porter préjudice à nos concitoyens canadiens.
    L'amour pour tous, la haine pour personne.
(1410)

[Français]

La sécurité publique

    Monsieur le Président, après neuf ans sous ce gouvernement, nos rues sont de moins en moins sécuritaires. Le taux de criminalité partout au pays n'arrête pas d'augmenter. Les Montréalais ont de plus en plus peur dans leur propre ville. On est rendu au point où le service de police de la ville est complètement débordé.
    Hier, on apprenait dans le rapport annuel du SPVM que les appels au 911 à Montréal ont grimpé de 10 % depuis l'année dernière, à 1,6 million. Les gens sont inquiets et je les comprends. Cette hausse d'appels reflète la dangereuse politique de remise en liberté du gouvernement libéral. Par qui cette politique est-elle appuyée à 100 %? Elle est appuyée par le Bloc québécois, qui a causé cette criminalité et le chaos dans nos communautés.
    Les bloquistes, qui se disent les défendeurs des Québécois, ont voté en faveur du projet de loi C‑5, qui permet aux criminels condamnés de rester à la maison plutôt que d'aller en prison. C'est pour ça qu'un gouvernement conservateur en place s'attaquera aux criminels avec des politiques plus sévères pour stopper le crime, afin de protéger chaque personne et ses proches.

[Traduction]

Le débarquement de Normandie

    Monsieur le Président, nous commémorons aujourd'hui le jour J et la bataille de Normandie, qui a eu lieu pendant la Deuxième Guerre mondiale, le 6 juin 1944. Nous honorons ceux qui ont donné leur vie et qui ont servi le pays dans cette bataille ultime qui a mené à la victoire des Alliés et à la libération de l'Europe.
    Le 6 juin 1944, plus de 14 000 courageux soldats canadiens ont participé au débarquement de Normandie et ont combattu avec un courage exceptionnel pour reprendre le contrôle de Juno Beach et d'autres positions contrôlées par les forces occupantes allemandes. Le prix de ce sacrifice fut élevé. Le premier jour, 359 Canadiens ont perdu la vie, et plus de 5 000 sont morts au cours des deux mois et demi de combat en Normandie.
    À l'occasion du 80e anniversaire du jour J, n'oublions pas les sacrifices que les soldats canadiens ont faits au cours de cette bataille afin d'apporter la paix dans le monde.

La fiscalité

    Monsieur le Président, après neuf ans, les Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts parce que les dépenses inflationnistes et les hausses de taxes du premier ministre ont fait augmenter le coût de tout. En fait, la famille canadienne moyenne paiera 700 $ de plus pour l'épicerie cette année, et de nombreux Canadiens n'auront d'autre choix que de recourir aux banques alimentaires.
    Les Canadiens méritent un répit des conséquences des politiques inefficaces du gouvernement. C'est pourquoi les conservateurs ont présenté une motion visant à donner aux Canadiens la pause estivale dont ils ont besoin. Nous avons proposé d'abolir la taxe sur le carbone, la taxe fédérale sur le carburant et la TPS sur l'essence, cet été, afin que les Canadiens puissent avoir les moyens de prendre des vacances. Contrairement au premier ministre, les travailleurs canadiens ne peuvent pas se payer des vacances de luxe dans une île paradisiaque. Malheureusement, au lieu de défendre les intérêts des Canadiens, le gouvernement néo-démocrate—libéral s'est opposé à notre motion et a voté pour maintenir les taxes imposées aux Canadiens cet été.
    Seuls les conservateurs pleins de bon sens aboliront la taxe et feront baisser le coût de la vie pour tous les Canadiens.

L'éthique

    Monsieur le Président, ils ont conseillé le régime communiste de Pékin sur la construction d'îles militaires, et ils ont tenté d'empêcher leurs employés de participer au mouvement prodémocratie en Russie. Ils ont pointé du doigt des dissidents saoudiens influents, et ils ont contribué à aggraver la crise des opioïdes. Ils ont même conseillé Disney sur la façon d'augmenter ses profits au détriment de la sécurité. Armés de costumes sombres et de présentations PowerPoint, ils sont les consultants de McKinsey, les gens qui peuvent exécuter n'importe quoi sans jamais rien régler.
    Lorsque les libéraux sont arrivés au pouvoir il y a neuf ans, ils voulaient faire appel à des initiés bien branchés et, bien sûr, ils ont choisi leurs chers amis de McKinsey. Le rapport explosif publié aujourd'hui par la vérificatrice générale révèle que le gouvernement néo-démocrate—libéral a enfreint à maintes reprises les règles de base en matière de passation de marchés afin d'envoyer des contrats d'une valeur de 200 millions de dollars à cette entreprise qu'on peut qualifier d'amorale. L'argent dépensé n'a absolument rien donné. La balance était intentionnellement penchée en faveur de McKinsey, et il n'y a aucune preuve que les contrats étaient même nécessaires.
    Les libéraux adorent McKinsey et ils ont enfreint les règles pour lui verser des montagnes de deniers publics, mais les contribuables canadiens en ont assez. Il est temps de mettre les consultants à la porte et de revenir au bon sens.

Le Programme de leadership pour les jeunes femmes

    Monsieur le Président, mon équipe a récemment exécuté la cinquième édition annuelle du Programme de leadership pour les jeunes femmes. Ce programme novateur jumelle des mentors avec de jeunes femmes pour leur offrir du mentorat et des conseils. Dans le cadre du programme, chaque mentorée a l'occasion d'explorer un domaine d'intérêt existant ou d'acquérir des compétences dans un nouveau domaine d'intérêt.
    Cette année, j'ai clôturé le programme en organisant une merveilleuse réception avec une conférencière invitée, la professeure Maja, sociologue, autrice, conférencière TEDx et créatrice de confiance. Son message sur la bienveillance envers soi et le leadership avec assurance a trouvé écho chez tout le monde, mais surtout chez les jeunes mentorées présentes qui sont au début de leur parcours professionnel.
    Je remercie Jas Brar, de mon bureau, qui a fait un excellent travail d'organisation. Je tiens également à remercier tous les mentors et les mentorées de la région de Halton d'avoir rendu ce programme possible et d'avoir créé un environnement sûr et positif pour la prochaine génération de dirigeantes.
(1415)

L'organisme Reaching Out Assisting Refugees

    Monsieur le Président, juin est le Mois de la fierté, une occasion de célébrer les personnes 2ELGBTQIA+, mais aussi de s'unir et de lutter contre la montée inquiétante de la haine, aussi bien au pays qu'à l'étranger.
    De nombreux organismes font un travail vital qui nécessite un leadership et un financement fédéral, comme Reaching Out Assisting Refugees, ou ROAR, un organisme situé dans ma circonscription, Nanaimo—Ladysmith. ROAR travaille avec des personnes criminalisées et confrontées à la persécution et à la discrimination à l'échelle internationale parce qu'elles appartiennent à la communauté 2ELGBTQIA+. Certaines risquent même la peine de mort, ce qui les oblige à fuir leur pays. Pour accomplir ce travail qui permet de sauver des vies, ROAR reçoit des contributions de particuliers, d'entreprises et d'organismes généreux, mais elle a besoin de soutien pour parrainer davantage de réfugiés et les mettre en sécurité.
    Aujourd'hui, j'exhorte le gouvernement libéral à s'engager à faire preuve de leadership et à apporter le soutien financier durable dont ont besoin les organismes comme ROAR, et je demande à tous les députés de s'opposer à la haine et de veiller à ce que l'avenir soit exempt d'homophobie, de biphobie et de transphobie.

[Français]

Le 35e anniversaire de la manifestation de la place Tiananmen

    Monsieur le Président, nous soulignons aujourd'hui le triste 35e anniversaire du massacre de la place Tiananmen, au cours duquel des milliers d'étudiants ont perdu la vie.
    Il subsiste de l'écrasement brutal de ce mouvement pacifique par le régime communiste chinois des images qui continuent de nous hanter. Je pense à celle de cet étudiant se tenant debout devant les chars pour interrompre leur parcours.
    Nous avions évidemment dénoncé ces événements tragiques, mais nous dénoncions aussi la complaisance des pays occidentaux, dont le Canada, qui, en privilégiant les intérêts commerciaux au détriment de la protection des droits de la personne, avaient en quelque sorte ouvert la porte à une telle répression.
    Trente-cinq ans plus tard, la République populaire de Chine contrôle plus que jamais sa population et continue de s'en prendre violemment aux opposants, réels ou appréhendés, en plus de se montrer belliqueuse envers ses voisins. Alors qu'elle continue de mater sans ménagement le mouvement prodémocratie à Hong Kong et qu'elle menace sans cesse Taïwan, nous avons le devoir de rappeler les événements tragiques de la place Tiananmen afin de lutter contre l'apathie qui pourrait de nouveau nous rendre malgré nous complices de la réédition de tels événements.

[Traduction]

L'éthique

    Monsieur le Président, le premier ministre n'en vaut pas le coût, l'incompétence ou la corruption à l'état pur.
    Aujourd'hui, la vérificatrice générale a découvert que 123 millions de dollars ont été versés à des amis libéraux au moyen de ce qu'on appelle la caisse noire environnementale de Technologies du développement durable Canada. Cinquante-neuf millions de dollars ont été accordés à des projets qu'on n'aurait jamais dû financer; 76 millions de dollars ont été accordés à des projets qui présentaient un conflit d'intérêts, et les règles sur les conflits d'intérêts n'ont pas été suivies dans 90 cas. Par exemple, une amie personnelle du premier ministre a siphonné 217 000 $ pour le compte de son entreprise.
    Parler de corruption serait un euphémisme. C'est honteux. La vérificatrice générale a conclu que le premier ministre et le ministre de l'Industrie étaient fautifs, et Technologies du développement durable Canada sera intégrée à un organisme fédéral. La belle affaire. Comme si les Canadiens n'en avaient déjà pas assez sur le dos.
    Le gouvernement libéral devrait avoir honte de gaspiller ainsi l'argent des contribuables. Seuls les conservateurs mettront fin à la corruption et ramèneront le bon sens à Ottawa.

Les pow-wow

    Monsieur le Président, juin est le Mois national de l'histoire autochtone. Le 21 juin, on souligne la Journée nationale des peuples autochtones partout au pays avec des célébrations et des vitrines culturelles d'un océan à l'autre. C'est aussi le coup d'envoi de l'été, autrement dit la saison des pow-wow.
    Je tiens à féliciter les élèves de l'école secondaire de Fredericton et de l'école secondaire Leo Hayes, qui ont travaillé sans relâche à la planification d'événements couronnés de succès ainsi qu'au rassemblement de groupes de tambours, de danseurs et de gardiens du savoir, en plus d'offrir de délicieux mets pour promouvoir la dynamique culture wolastoqkew avec leurs camarades de classe et le personnel. C'était le premier événement du genre organisé à l'école secondaire de Fredericton, et ce ne sera pas le dernier.
    À tous ceux qui n'ont jamais eu le plaisir d'assister à un pow-wow, il faut s'attendre à voir de magnifiques formes d'expression culturelle et à entendre le battement de cœur de la Terre mère, ainsi qu'à rire et à apprendre. C'est vraiment tout un spectacle à voir, et j'ai hâte de parcourir la route des pow-wow au Nouveau‑Brunswick avec ma famille.
    À tous les formidables comités de pow-wow, ainsi qu'aux chefs et aux conseils de l'île de la Tortue, je dis wela'lin pour leur travail acharné et leur dévouement visant à perpétuer cette importante tradition dans leurs collectivités et dans les régions environnantes chaque année.
    De l'époque où des rassemblements essentiels comme ceux-là étaient interdits au Canada, nous faisons un bond dans le présent où tous sont les bienvenus alors que nous poursuivons notre route sur la voie de la réconciliation.

Questions orales

[Questions orales]

(1420)

[Français]

L'innovation, les sciences et l'industrie

    Monsieur le Président, après neuf ans, ce premier ministre n'en vaut pas le coût ni la corruption. Selon un rapport de la vérificatrice générale sur le fonds vert de 1 milliard de dollars, on a dépensé 123 millions de dollars sans suivre les règles.
     Des initiés libéraux ont canalisé l'argent des contribuables vers leurs propres entreprises. C'est un niveau de corruption que l'un des fonctionnaires de ce gouvernement a décrit comme étant comparable à celui du scandale des commandites. Est-ce que le premier ministre va prendre la responsabilité de ce gaspillage et de cette corruption ou va-t-il juste blâmer les autres encore une fois?
     Avant que le premier ministre réponde à la question, j'invite l'honorable député de Timmins—Baie James à ne pas prendre la parole avant que la présidence ne lui accorde la parole.
    Le très honorable premier ministre a la parole.
     Monsieur le Président, comme toujours, nous remercions la vérificatrice générale de son travail. Nous allons lire son rapport attentivement et nous allons regarder attentivement les recommandations aussi. Évidemment, nous devons nous assurer que, pendant que nous luttons contre les changements climatiques et que nous créons une économie plus verte, nous sommes en train d'investir de façon responsable et transparente. C'est ce que nous allons toujours faire.

Les services publics et l'approvisionnement

    Monsieur le Président, le rapport de la vérificatrice générale confirme encore que le gouvernement a favorisé McKinsey avec l'argent voté par le Bloc québécois. Ce sont 97 contrats dont la valeur totalise 209 millions de dollars, soit beaucoup plus que ce qu'on pensait auparavant, qui ont été accordés à l'entreprise de consultation préférée de ce premier ministre.
    De plus, 70 % de ces contrats ont été octroyés sans appel d'offres. Pire encore, dans plusieurs cas, au moins quatre contrats ont été conçus spécialement pour embaucher McKinsey. Pourquoi donne-t-il cet argent à ses petits amis libéraux?
     Monsieur le Président, nous avons déjà mis en place des mesures pour nous assurer que l'octroi de contrats par la fonction publique suit les règles les plus rigoureuses et transparentes. Nous devons nous assurer que les investissements des contribuables sont faits de façon transparente et responsable. C'est quelque chose que nous allons toujours continuer à faire pendant que nous luttons contre les changements climatiques et pendant que nous créons une économie plus forte et croissante.

[Traduction]

La tarification du carbone

    Monsieur le Président, le directeur parlementaire du budget a déjà fait la démonstration que la taxe sur le carbone des libéraux, à l'instar du premier ministre, n'en vaut pas le coût, parce que le régime de tarification du carbone empire la situation de la majorité des gens. C'est notamment à cause du coût économique de la taxe sur le carbone. Un de nos députés de Winnipeg a demandé au directeur parlementaire du budget si le gouvernement avait fait une analyse économique du coût de la taxe, et le directeur a répondu qu'il y en avait une, mais que le gouvernement empêchait sa publication et lui avait interdit d'en parler.
    Pourquoi y a-t-il une opération de camouflage entourant la taxe sur le carbone?
    Monsieur le Président, évidemment, nous respectons le travail du directeur parlementaire du budget, qui produit des analyses indépendantes pour le compte du gouvernement. Or, dans le cas présent, le directeur parlementaire du budget a admis avoir fait une erreur dans les rapports qu'il a produits sur la tarification du carbone et qu'il avait employé des analyses et des modèles erronés, ce qui redonne toute sa crédibilité à ce que nous affirmons depuis le début, c'est-à-dire que 8 Canadiens sur 10 reçoivent plus sous la forme de la Remise canadienne sur le carbone que ce qu'ils ont payé pour la lutte contre les changements climatiques.
    La Remise canadienne sur le carbone sera d'ailleurs versée le 15 juillet dans le compte en banque des Canadiens de tout le pays. Nous allons continuer de redonner de l'argent aux gens et de lutter contre les changements...
    L'honorable chef de l'opposition a la parole.

L'innovation, les sciences et l'industrie

    Monsieur le Président, si cela était vrai, le premier ministre rendrait tout simplement public le rapport sur le coût réel de la taxe sur le carbone au lieu de le cacher.
    Cependant, la vérificatrice générale a publié un autre rapport qui montre que le premier ministre n'en vaut pas le coût ni la corruption après neuf ans au pouvoir; 123 millions de dollars de la caisse noire environnementale du premier ministre ont été versés sans respecter les règles. Selon l'un des fonctionnaires impliqués, l'ensemble de ces dépenses ressemble au scandale libéral des commandites.
    Le premier ministre assumera-t-il personnellement la responsabilité de ces coûts et de cette corruption ou se contentera-t-il encore une fois de blâmer les autres?
    Monsieur le Président, le ministre a déjà pris des mesures pour garantir que les fonds de ces programmes soient dépensés de façon adéquate et que les processus liés aux contrats soient respectés. Nous savons que nous devons faire une utilisation optimale de l'argent des contribuables tout en intensifiant la lutte contre les changements climatiques et en créant une économie verte. C'est pourquoi nous continuons de verser la Remise canadienne sur le carbone qui permet à 8 Canadiens sur 10 d'avoir plus d'argent dans leurs poches, dans les régions où le système fédéral est en place, tout en luttant efficacement contre les changements climatiques à l'échelle du pays.
(1425)
     Je demande simplement à la personne à qui la présidence a donné la parole de bien vouloir poser une question ou de répondre à la question posée, afin que la présidence et les députés puissent entendre toutes les questions. Il est difficile d'entendre les interventions avec le son ambiant, surtout pour les personnes qui ont recours aux services d'interprétation.
    Le chef de l'opposition a la parole.

Les services publics et l'approvisionnement

    Monsieur le Président, nous savions déjà que le premier ministre aimait verser de l'argent public à sa société d'experts-conseils préférée, McKinsey, une entreprise qui a contribué à alimenter la crise des opioïdes et des décès par surdose.
    Aujourd'hui, la vérificatrice générale nous apprend que les sommes d'argent sont beaucoup plus importantes que l'on croyait. Cette société a reçu 200 millions de dollars à elle seule, et 90 % des contrats qu'elle a obtenus n'étaient pas conformes aux règles gouvernementales, 70 % ont été octroyés sans appel d'offres et 100 % de ces contrats ont reçu l'appui du NPD.
    Le premier ministre va-t-il s'engager, ici et maintenant, à ne plus verser d'argent à McKinsey?
    Encore une fois, je prie les députés — et je me suis déjà adressé au député de Timmins—James Bay à ce sujet — de bien vouloir s'abstenir de formuler des commentaires lorsque d'autres députés ont la parole, pour que nous puissions tous entendre les interventions.
    Monsieur le Président, bien sûr que les contribuables méritent d'en avoir pour leur argent. C'est pourquoi nous avons continué de renforcer la surveillance et les mesures par lesquelles les fonctionnaires attribuent des contrats, y compris à des consultants externes.
    Nous avons réduit ce nombre. Nous faisons ce qu'il faut pour à la fois faire croître l'économie et lutter contre les changements climatiques tout en nous assurant d'en avoir pour notre argent. Bien entendu, nous continuerons de collaborer avec la vérificatrice générale et de suivre ses recommandations.
    Parallèlement, nous sommes déterminés à mettre plus d'argent dans les poches de 8 Canadiens sur 10 dans notre lutte contre les changements climatiques grâce à la Remise canadienne sur le carbone.

[Français]

Les institutions démocratiques

     Monsieur le Président, le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement a déposé un rapport qui révèle de la complexité, de la confusion, du déni, de la complaisance, de l'inaction dans le traitement des dossiers de sécurité nationale, en particulier en matière de démocratie, par le Cabinet du premier ministre. Il y aurait ici et maintenant à la Chambre des élus volontairement ou naïvement sous influence étrangère.
    Qu'entend faire le premier ministre?
    Monsieur le Président, nous remercions évidemment le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement de son travail. Nous prenons l'ingérence très au sérieux. C'est pourquoi nous prenons toutes les mesures nécessaires pour protéger les Canadiens de la menace de l'ingérence étrangère.
    Nous avons mis en place des organes de contrôle et de responsabilité. Nous avons mis en place une enquête publique. Nous avons introduit une nouvelle mesure législative qui prévoit un registre pour la transparence en matière d'influence étrangère qui fait de l'ingérence étrangère un crime grave et permet au Service canadien du renseignement de sécurité de partager des renseignements avec tous les niveaux de gouvernement, les entreprises, les chercheurs et plus encore.
    Nous allons continuer d'être là pour protéger les Canadiens.
    Monsieur le Président, le premier ministre a dit lui-même ne pas avoir lu des rapports. Il a ignoré des rapports. Il a ralenti le processus de renseignement et d'enquête. Ici et maintenant, il y a de possibles élus sous influence étrangère dans n'importe quel parti. Il doit nous dire et nous donner une réponse parce que pour l'instant, le premier ministre dans un Parlement en partie sous influence ne fait rien.
    Monsieur le Président, c'est un peu ironique que le chef du Bloc québécois soit en train de poser ces questions parce qu'il a lui-même refusé d'obtenir la cote de sécurité nécessaire qui lui permettrait de lire ces documents classifiés et de comprendre les enjeux sur lesquels le gouvernement est en train de travailler. Parce qu'il refuse de se faire donner la cote de sécurité nécessaire, il se permet de faire des attaques partisanes sur un enjeu extrêmement important sur lequel le gouvernement et les parlementaires qui prennent ça au sérieux font le travail nécessaire.
(1430)

[Traduction]

    Monsieur le Président, nous savons que la Chine et l'Inde s'ingèrent dans notre démocratie et qu'elles se servent de députés pour le faire.
    Un Canadien est mort parce que l'Inde aurait envoyé des assassins pour le tuer à Surrey, en Colombie-Britannique. Pourtant, le chef conservateur refuse de condamner le gouvernement indien de M. Modi, et le premier ministre n'a pas su protéger notre démocratie.
    Comment le premier ministre va-t-il prendre cette question au sérieux et demander des comptes à ces gouvernements étrangers?
    Monsieur le Président, depuis 2015, nous sommes le premier et le seul gouvernement à avoir mis en place de solides mesures pour contrer l'ingérence étrangère. La création même du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement, une initiative contre laquelle le Parti conservateur a fait campagne et contre laquelle il s'est farouchement opposé lorsqu'il était au pouvoir, nous a permis d'en voir beaucoup plus et de faire en sorte que tous les parlementaires sachent ce que fait le milieu du renseignement pour protéger la sécurité des Canadiens.
    Nous avons fait des progrès en ce qui concerne les protocoles de protection des élections. Nous avons mis en place d'autres outils pour nos organismes de sécurité. Nous continuerons de faire tout ce qui est nécessaire pour protéger les Canadiens.
    Monsieur le Président, le premier ministre a tardé à agir dans ce dossier, et les répercussions sont graves.

[Français]

    Nous savons que la Chine et l'Inde s'ingèrent activement dans notre démocratie et utilisent des députés pour ce faire. Cependant, le chef des conservateurs refuse de condamner le gouvernement indien de Modi et ce premier ministre échoue à protéger notre démocratie.
    Comment le premier ministre va-t-il tenir les gouvernements de l'Inde et de la Chine responsables de leur ingérence?
    Monsieur le Président, non seulement nous sommes en train de doter nos agences de sécurité et de renseignement ainsi que les parlementaires de nouveaux outils pour pouvoir contrer l’ingérence étrangère, mais nous nous tenons fortement contre l'ingérence étrangère en étant là pour la règle de droit et la loi internationale.
    Nous sommes là pour tenir tête aux pays qui bafouent les principes de droit international, que ce soit la Russie, la Chine ou d’autres. Nous allons continuer d’être là pour assurer que nous protégeons les Canadiens et les gens qui viennent au Canada pour fuir justement des régimes autoritaires. Nous serons toujours là pour les protéger.

[Traduction]

L'innovation, les sciences et l'industrie

     Monsieur le Président, après neuf ans, le premier ministre n'en vaut ni le coût ni la corruption. Selon le dernier rapport de la vérificatrice générale, la caisse noire environnementale créée par les libéraux a versé des dizaines de millions de dollars à des entreprises qui appartiennent, comme nos collègues l'ont deviné, aux libéraux eux-mêmes. Leurs propres fonctionnaires ont qualifié ces actions d'« incompétence pure et simple », mais c'est pire que cela, puisque 123 millions de dollars de contrats inappropriés, soit près de la moitié, n'auraient pas dû être attribués à ces entreprises. C'est encore pire, car 76 millions de dollars sont liés à des initiés libéraux. S'agit-il d'incompétence? S'agit-il de corruption? S'agit-il des deux? Que diable se passe-t-il de l'autre côté de la Chambre?
    Avant de donner la parole au ministre, je demanderai aux députés de choisir leurs mots judicieusement de façon à respecter le langage parlementaire et à être poli.
    Le ministre a la parole.
    Monsieur le Président, je pense que les Canadiens voient jusqu'où les conservateurs sont prêts à aller lorsqu'il est question de changements climatiques. Nous avons été très clairs dès que nous avons été informés des allégations. Nous avons lancé deux enquêtes, l'une menée par Raymond Chabot Grant Thornton, et l'autre par le cabinet d'avocats McCarthy Tétrault, et il y a maintenant celle de la vérificatrice générale.
    Nous avons clairement dit que nous voulions faire toute la lumière sur cette affaire. C'est ce que nous avons fait. Non seulement nous avons enquêté, mais nous acceptons aussi la conclusion de la vérificatrice générale. Nous allons rétablir la gouvernance. Nous allons rétablir le financement des technologies propres au Canada et nous allons rétablir la confiance des Canadiens.
    Monsieur le Président, combien d'argent les libéraux devront-ils empocher pour résoudre le problème des changements climatiques? Des dizaines de millions de dollars retournent dans leurs poches. La vérificatrice générale a dit clairement que c'est ce ministre qui est responsable du scandale. Pendant que des millions de personnes ont recours aux banques alimentaires, que les jeunes ne peuvent pas accéder à la propriété et que les familles ne peuvent pas prendre de vacances d'été, ce ministre donne des millions de dollars à ses amis sous le couvert de son idéologie en matière de changements climatiques. Est-il sérieux? Quand les députés d'en face devront-ils faire face à une seule conséquence pour quoi que ce soit?
(1435)
    Monsieur le Président, on voit, encore une fois, où les conservateurs veulent en venir. Le rapport de la vérificatrice générale était très clair. Il y a 20 ans, le Parlement a décidé de confier la gestion de ce dossier à un organisme indépendant. Nous avons fait enquête sur les allégations. Nous proposons maintenant un nouveau modèle de gouvernance, qui sera régi par les règles de la fonction publique fédérale, afin que nous puissions avoir des règles plus strictes en matière de ressources humaines et de financement.
    Nous allons rétablir la confiance. Nous allons nous assurer d'avoir un modèle de prestation qui respecte les normes les plus élevées. Nous allons nous battre pour les technologies propres dans ce secteur.
    Monsieur le Président, le rapport de la vérificatrice générale montre clairement que le premier ministre n'en vaut pas le coût ni la corruption. La caisse noire environnementale de 1 milliard de dollars du premier ministre a versé illégalement 123 millions de dollars de fonds publics. Nous le savons parce que les conservateurs s'efforcent de déjouer l'opération de dissimulation des libéraux et de mettre en évidence l'incompétence du ministre libéral. Nous savons que l'enquête de la vérificatrice générale a révélé près de 100 conflits d'intérêts. Ce fait renversant confirme la corruption existante, que les libéraux vont s'efforcer de dissimuler. Voici ce que nous tenons à savoir aujourd'hui: le ministre garantira-t-il aux Canadiens que les dirigeants corrompus ne recevront aucune indemnité de départ?
    Monsieur le Président, encore une fois, permettez-moi de rappeler aux Canadiens qu'à l'époque, il y a 20 ans, les conservateurs souhaitaient que l'organisme en question soit indépendant du gouvernement. C'est le modèle de fonctionnement qui a été choisi. Dès que nous avons découvert les allégations, nous avons mené une enquête, car nous tenons à faire la lumière sur cette affaire.
    Nous avons vu les rapports qui ont été publiés et nous travaillons de façon proactive avec la vérificatrice générale. Nous allons rétablir la confiance. Nous allons rétablir la gouvernance au sein de cette organisation. Cela dit, nous ne laisserons jamais tomber les propriétaires de petites et moyennes entreprises qui luttent contre les changements climatiques au Canada. Nous allons nous battre à leurs côtés.
    Chers collègues, c'est normalement le mercredi qu'on retrouve ce genre d'énergie à la Chambre. Je demanderais au député de St. Albert—Edmonton d'attendre d'avoir la parole pour intervenir.
    Le député de Leeds—Grenville—Thousand Islands et Rideau Lakes a la parole.
    Monsieur le Président, les seules luttes que mènent les libéraux visent à multiplier les largesses au bénéfice des proches du Parti libéral. Tandis que les proches du Parti libéral font la file pour s'enrichir, les Canadiens, eux, font la file aux banques alimentaires. Le rapport de la vérificatrice générale est on ne peut plus clair: le premier ministre actuel et le gouvernement qu'il dirige n'en valent ni le coût ni la corruption.
    Soixante-seize millions de dollars ont été accordés à des projets liés à des amis des libéraux. Ce sont des amis des libéraux qui se sont vu confier des mandats à la caisse noire par ces mêmes libéraux. Les libéraux remplissent les poches des libéraux. Après neuf ans sous la gouverne de ce premier ministre corrompu, le chat est sorti du sac. Les libéraux cesseront-ils les dissimulations pour plutôt s'engager à récupérer la totalité des deniers publics?
    Monsieur le Président, on est reparti pour un tour avec les conservateurs, qui s'en prennent aux propriétaires de petites et moyennes entreprises du pays qui luttent contre les changements climatiques. Comme je l'ai déjà dit, une fois que nous avons reçu des allégations, nous avons lancé l'enquête parce que nous voulions tirer les choses au clair. La présidente-directrice générale de l'organisme a démissionné. La présidente du conseil d'administration a démissionné. Nous avons exigé un plan d'action de la direction. Nous accueillons positivement le rapport de la vérificatrice générale. Nous rétablirons la confiance et nous rétablirons la gouvernance, mais nous serons toujours là pour défendre les propriétaires de petites et moyennes entreprises au Canada.

[Français]

    Monsieur le Président, après neuf ans, ce premier ministre n'en vaut pas le coût ni la corruption. Ce n'est pas un ou deux, mais trois rapports de la vérificatrice générale, trois constats dévastateurs.
    Je cite la vérificatrice générale. Premièrement, il y a un « non-respect fréquent des politiques [...] par les organisations fédérales ». Deuxièmement, il y a « des défaillances importantes dans la gouvernance et la gestion des fonds publics ». Troisièmement, il y a « une approche [...] déconnectée du gouvernement ».
    Après neuf ans de dépenses inflationnistes votées par le Bloc québécois, les petits amis libéraux sont heureux, oui, mais pourquoi les Canadiens en paient-ils le prix des loyers, de la nourriture et des taxes?
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de me permettre de remercier à nouveau la vérificatrice générale de son travail très important. Son rapport livre des conclusions semblables aux conclusions que nous avons déjà pu observer et entendre au cours des derniers mois de la part d'organismes du gouvernement canadien et des comités de la Chambre des communes.
    Compte tenu de ces constatations antérieures, nous avons agi depuis plus d'un an pour mettre fin à toutes les offres à commandes, y compris pour les entreprises semblables à McKinsey.
(1440)
     Monsieur le Président, voilà le résultat de l'action des libéraux: le fonds vert libéral et ses administrateurs nommés par le premier ministre en ont mis plein les poches aux amis libéraux.
    La vérificatrice générale a entre autres révélé ce matin que le fonds vert libéral a versé 59 millions de dollars à des projets qui n'avaient même pas droit à des subventions, tout ça sous les yeux du ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie. Comme d'habitude, le ministre n'a rien fait. On sait maintenant que le ministre savait.
    Est-ce que le ministre va demander à ses amis de rembourser aux Canadiens l'argent auquel ils n'avaient pas droit?
    Monsieur le Président, les conservateurs se réveillent. Ce doit être le soleil. Je l'ai dit en anglais: lorsqu'il y a eu des allégations, nous avons lancé les enquêtes. Pendant que les conservateurs dormaient, nous avons lancé les enquêtes avec Raymond Chabot Grant Thornton et McCarthy Tétrault. Nous avons travaillé avec la vérificatrice générale. Pourquoi? C'est parce que nous voulons aller au fond des choses.
    Le modèle de gouvernance que nous présentons va nous permettre de relancer l'organisation et de nous assurer que nous pouvons financer les petites et moyennes entreprises qui s'attaquent aux changements climatiques. Nous allons restaurer la confiance et, en même temps, soutenir nos petites et moyennes entreprises au pays.

Les institutions démocratiques

    Monsieur le Président, pour le bien des auditeurs éventuels, le rapport a été déposé hier. Il aurait été impossible de le voir avant. Un seul député du Bloc québécois siège au comité, c'est le député de Montarville. Il aurait été interdit à n'importe qui de révéler les noms dont il est question.
    J'invite en particulier le caucus des libéraux à se regarder et à se dire qu'il y a parmi eux des gens possiblement sous influence étrangère. Lors de leur prochain caucus, je leur suggère de parler entre eux pour qu'on identifie de qui il s'agit.
    Monsieur le Président, comme je l'ai dit hier et je l'ai répété aujourd'hui, il faut être très prudent quand on parle de détails de renseignement dans un contexte public.
    Comme le premier ministre l'a bien dit, nous sommes le seul gouvernement qui a mis sur pied une série de mesures qui ont évolué au fil des années pour renforcer notre capacité de détecter l'ingérence étrangère. Moi, j'ai beaucoup confiance en nos services de sécurité et de renseignement et en la GRC. Je sais qu'ils vont très bien faire le travail qui s'impose.

L'immigration, les réfugiés et la citoyenneté

    Monsieur le Président, les temps sont troubles. La situation au Moyen-Orient, en Europe de l'Est, au Mexique et un peu partout sur la planète est trouble. Avec le réchauffement planétaire, la violence institutionnalisée et la guerre, oui, les temps sont troubles.
    Il est facile de comprendre que des gens des quatre coins du monde cherchent un refuge. Alors, on se retrouve avec un nombre record de demandeurs d'asile, des gens qui attendent leur permis de travail. Ils sont contraints aux banques alimentaires et à l'aide sociale.
    Comme d'habitude, Ottawa dort au gaz. Quand est-ce que ce gouvernement va prendre au sérieux la question des demandeurs d'asile?
    Monsieur le Président, je remercie le député d'en face de sa question très juste.
    Il est vrai que le Canada, comme bien d'autres pays, fait face à un nombre record de demandes d'asile. C'est encore une année record cette année. Ça ne veut pas dire que nous ne prenons pas les choses au sérieux. Bien au contraire, nous décuplons les efforts pour nous assurer que les gens qui viennent ici, qui sont en train de fuir la guerre et la violence, peuvent être bien accueillis et bien appuyés. Ça prend l'appui du Québec.
    Je souligne avec importance le militantisme du Bloc québécois pour s'assurer que les demandeurs d'asile sont bien accueillis au Québec et au Canada.
    Monsieur le Président, il y a un coût lié aux demandeurs d'asile. Il y a aussi une responsabilité. Il faut les loger, les soigner, les éduquer et leur offrir des cours de francisation. Il faut leur permettre de travailler, ce qu'Ottawa est incapable de faire.
    Les demandeurs d'asile représentent présentement 20 % des prestataires d'aide sociale au Québec. Le premier ministre clame « venez au Canada, opprimés de la Terre ». Or, il oublie de leur dire qu'une fois qu'ils seront arrivés, il ne lèvera pas le petit doigt pour eux. Il n'est même pas capable de leur donner un permis de travail en moins de 30 jours.
    Pour les libéraux, est-ce que c'est ça que ça veut dire, être accueillants?
(1445)
    Monsieur le Président, il y a plusieurs semaines, le député d'en face prétendait que ça prenait six, sept ou huit mois, je ne me souviens plus du délai. Or, ce n'est qu'à trois mois que les gens ont droit à un permis de travail. Nous faisons de notre mieux pour leur en donner.
    Évidemment, de l'argent dans la poche, ça peut aller loin. Il est clair que nous pouvons mieux faire. Il est clair que nous voulons mieux faire. Évidemment, avec le nombre de demandes qui est à un niveau record, ça va prendre l'appui des provinces, dont le Québec. J'accueille ardemment cet appui.

[Traduction]

Les services publics et l'approvisionnement

    Monsieur le Président, le rapport de la vérificatrice générale prouve que le premier ministre n'en vaut ni le coût ni la corruption. Le gouvernement néo-démocrate—libéral a versé 200 millions de dollars à McKinsey, ce qui n'est qu'un exemple parmi d'autres du fait que le premier ministre favorise ses amis initiés. La vérificatrice générale a déclaré que la situation témoigne d'un mépris flagrant des règles de passation des marchés, car le gouvernement a accordé des contrats à un fournisseur unique sans aucune justification, et le processus d'appel d'offres a été modifié pour favoriser McKinsey. Ce favoritisme manifeste n'est qu'un exemple de plus du fait que le gouvernement préfère ses amis à l'intégrité.
    Pourquoi le premier ministre se fait-il encore et toujours prendre en flagrant délit à octroyer de juteux contrats à ses amis?
    Monsieur le Président, je remercie ma collègue d'avoir posé cette question importante, qui me donne l'occasion de remercier la vérificatrice générale pour le travail important qu'elle a réalisé dans ce dossier.
    Dans son rapport, la vérificatrice générale arrive à des conclusions similaires à celles du rapport publié par le gouvernement l'année dernière. À la lumière de nos conclusions, nous agissons depuis plus d'un an pour mettre fin aux offres permanentes avec McKinsey et toutes les sociétés du même genre, et pour imposer des exigences plus strictes aux ministères dotés de leur propre pouvoir de passation de marchés.
    Monsieur le Président, le premier ministre n'en vaut ni le coût ni la corruption. Dominic Barton, qui était à la tête de McKinsey, a été choisi personnellement par le premier ministre pour devenir ambassadeur du Canada en Chine et président du conseil consultatif sur la croissance économique. Par conséquent, il n'est pas surprenant qu'après 2016, les contrats accordés à McKinsey aient commencé à s'accumuler. Il a même participé à une réunion entre McKinsey et la Banque d'infrastructure du Canada alors qu'il était ambassadeur, chose qu'il a cachée aux membres du comité.
    Pourquoi les Canadiens devraient-ils tolérer un premier ministre qui accorde des promotions à ses riches amis et un gouvernement dirigé par McKinsey?

[Français]

    Monsieur le Président, comme je viens de le dire en anglais, mais je peux le répéter en français, nous remercions la vérificatrice générale du Canada de son important travail dans ce dossier.
    Bien que le rapport tire des conclusions semblables à celles des rapports publiés par le gouvernement l’an dernier, nous allons continuer de tenir compte de ces constatations. Depuis un an par exemple, les offres à commandes de McKinsey et de toutes les entreprises semblables ont été annulées et nous allons continuer à mettre en place des exigences plus strictes pour les ministères qui effectuent leurs propres contrats.

[Traduction]

    Monsieur le Président, le rapport de la vérificatrice générale démontre qu'après neuf ans, le premier ministre n'en vaut pas le coût. Dans son rapport sur McKinsey, la vérificatrice générale a constaté que le gouvernement libéral avait enfreint les règles, qu'il avait fait preuve d'un favoritisme manifeste et qu'il était incapable de démontrer une optimisation des ressources.
    Le premier ministre doit assumer ses responsabilités. Près de 200 millions de dollars ont été versés à McKinsey. Des contrats ont été truqués, des proches des libéraux se sont enrichis et ce sont les contribuables qui doivent payer la note.
    Le premier ministre va-t-il enfin interdire à McKinsey d'obtenir des contrats gouvernementaux?
    Monsieur le Président, j'ai déjà répondu plusieurs fois à cette question. J'ajouterais simplement que, en plus de ce que j'ai dit, ces contrats ont été examinés de près à plusieurs reprises, y compris par la vérificatrice générale. Elle n'a trouvé aucune indication d'ingérence politique.
    D'ailleurs, puisqu'on parle de contrats, puis-je parler des soins dentaires? Le chef conservateur n'a rien à dire à ce sujet; il croit et prétend que ce programme n'existe pas. Deux millions d'aînés au Canada se sont déjà inscrits au programme de soins dentaires. Pourquoi le chef conservateur mésinforme-t-il les aînés et leur nuit-il en leur disant que le programme n'existe pas?
    Monsieur le Président, le rapport de la vérificatrice générale prouve une fois de plus que le premier ministre n'en vaut ni le coût ni la corruption.
    Ce qu'il y a, c'est que les libéraux adorent McKinsey. Apparemment, en amour comme en contrats gouvernementaux, tous les coups sont permis. Pour la plupart des contrats accordés à McKinsey, à hauteur de 200 millions de dollars, les règles n'ont pas été suivies et, dans près de la moitié des cas, il est difficile de dire si le contrat était nécessaire. Dans certains cas, le gouvernement a même truqué le processus pour favoriser McKinsey.
    Pourquoi les libéraux éprouvent-ils tant d'affection pour McKinsey, mais tant de mépris pour les contribuables canadiens?
(1450)
    Monsieur le Président, mes collègues ont déjà répondu plusieurs fois à cette question. Cependant, je suis heureuse d'entendre les conservateurs, même s'ils le font indirectement, parler de l'inégalité des revenus dans notre société. C'est une préoccupation que nous partageons.
    La bonne nouvelle pour les conservateurs, c'est qu'ils ont l'occasion de nous appuyer et d'appuyer notre augmentation du taux d'inclusion des gains en capital, ce qui est une façon de demander aux plus riches d'aider la classe moyenne canadienne. Voyons si les conservateurs le feront.

[Français]

Le travail

     Monsieur le Président, depuis des années, les agents des services frontaliers et les douaniers demandent une retraite équitable avec leurs homologues qui appliquent la loi. C’est une question de justice et de respect pour ces travailleurs qui assurent notre sécurité.
    Depuis trois ans, un comité se penche sur la question. La présidente du Conseil du Trésor a reçu des recommandations en décembre. Depuis, c’est le silence radio. Le déclenchement d’une grève par ces agents pourrait commencer ce jeudi, dans 48 heures.
    Pourquoi les libéraux se traînent-ils encore les pieds quand vient le temps de défendre les travailleurs et les travailleuses?
    Monsieur le Président, ce n’est pas vrai. Nous sommes à la table. Nous continuons de négocier parce qu'il est crucial d’avoir une entente qui est juste pour les contribuables et pour les fonctionnaires du service public.
    Nous continuons d’être là pour le service public et pour une entente très juste et équitable. Nous sommes là.

[Traduction]

Les affaires du Nord

    Uqaqtittiji, les Nunavummiuts paient déjà des tarifs aériens parmi les plus élevés au monde. En 2023, le prix le plus bas d'un billet d'avion entre Ottawa et Grise Fiord dépassait 11 000 $. Pire encore, les frais liés aux bagages ont augmenté dernièrement, ce qui pressure encore plus les habitants du Nord. Tout cela se passe sous le règne des libéraux, eux qui avaient pourtant promis que le prix du transport aérien dans le Nord n'augmenterait pas.
    Les vols sont indispensables au Nunavut. Pourquoi le gouvernement laisse-t-il les compagnies aériennes saigner les Nunavummiuts à blanc pour leurs déplacements essentiels?
    Monsieur le Président, nous savons que le coût de la vie est au cœur de tout ce que nous faisons au Canada, particulièrement dans le Nord. Pour faire baisser le coût de la vie, nous avons mis en place les garderies à 10 $ par jour. Le Nunavut a été la première province ou plutôt le premier territoire à en profiter. Le coût de la vie est au cœur de nos préoccupations, c'est indéniable. Nous sommes conscients que les déplacements sont dispendieux. Nous cherchons des moyens de renverser cette tendance.

Les femmes et l'égalité des genres

    Monsieur le Président, tous les députés conservateurs sans exception ont voté contre l'assurance-médicaments, qui vise à assurer un accès universel aux contraceptifs, et les membres du caucus du parti ont tenu des discours anti-choix. Une députée conservatrice a d'ailleurs dit que le projet de loi visait à « mettre l'accent sur l'éradication ou la réduction de la population ».
    Le ministre de la Santé pourrait-il expliquer que la députée conservatrice ne comprend pas l'objectif du projet de loi et en quoi ses observations peuvent nuire aux femmes et aux Canadiens de diverses identités de genre?
    Monsieur le Président, nous savons que plus de la moitié des membres du caucus conservateur sont des militants anti-choix avérés qui s'opposent au droit des femmes au libre choix. Nous savons aussi que 100 % des députés conservateurs ont voté contre les contraceptifs gratuits pour les femmes.
    Lorsqu'une députée tient de tels propos, il devient évident que, si elle est à la fois contre l'avortement et contre l'accès aux contraceptifs, c'est qu'elle est contre le droit des femmes au libre choix et leur droit de disposer de leur corps comme elles l'entendent. Il ne revient pas aux députés conservateurs de dire aux femmes de fonder ou non une famille; ce sont toujours les femmes elles-mêmes qui doivent prendre cette décision.

L'innovation, les sciences et l'industrie

    Monsieur le Président, le rapport explosif de la vérificatrice générale prouve que le premier ministre n'en vaut ni le coût ni la corruption. Le gouvernement néo-démocrate—libéral savait que les politiques relatives aux conflits d'intérêts n'étaient pas respectées, mais il n'a absolument rien fait. Des administrateurs nommés par les libéraux ont approuvé le versement de 76 millions de dollars, de l'argent qui a disparu à tout jamais. Les Canadiens méritent beaucoup mieux.
    Si le ministre était au courant de ces conflits, pourquoi n'a-t-il pas pris son travail au sérieux en congédiant les administrateurs?
(1455)
    Monsieur le Président, en fait, je remercie le député de la question parce que les conservateurs semblent ne pas vraiment m'avoir écouté. Dès que nous avons été informés des allégations, alors qu'eux dormaient, nous avons lancé une enquête. Nous avons lancé des enquêtes en les confiant à Raymond Chabot Grant Thornton et à McCarthy Tétreault. Ensuite, nous avons suspendu le financement de l'organisation. La présidente du conseil d'administration et la PDG ont démissionné. Nous avons exigé que la direction présente un plan d'action.
    Nous sommes déterminés à récupérer les fonds accordés aux sociétés, nous sommes déterminés à renforcer la gouvernance et nous sommes déterminés à bâtir la confiance envers une nouvelle organisation.
    Monsieur le Président, durant 48 mois, le ministre n'a rien fait. Il avait pourtant des représentants qui assistaient aux réunions. Le rapport explosif de la vérificatrice générale sur la caisse noire environnementale néo-démocrate—libérale montre que les amis personnels du premier ministre ont détourné des sommes scandaleuses d'argent vers leurs propres comptes en banque. La vérificatrice générale a confirmé que pas moins de 186 fois, dans presque la moitié des projets financés par la caisse noire environnementale, les escrocs libéraux ont voté pour que des centaines de millions de dollars des contribuables soient versés à leurs entreprises.
    Le premier ministre fera-t-il intervenir la police et obligera-t-il ces escrocs libéraux à rembourser cet argent?
    Monsieur le Président, les députés d'en face semblent nombreux à dormir au gaz. J'ai été très clair. Nous avons reçu des allégations et avons fait enquête. Nous avons fait enquête. Nous avons pris les moyens pour faire toute la lumière sur cette affaire. Nous avons suspendu le financement de cet organisme. La présidente du conseil d'administration et la PDG ont démissionné. Nous avons veillé à ce qu'un plan de gestion soit mis en place.
    Nous voulons rétablir la confiance. Nous nous attendons à ce que chacun adhère aux normes de gouvernance les plus élevées. Voilà pourquoi nous proposons un nouveau modèle de gouvernance qui garantira que les fonds publics sont dépensés selon le niveau de gouvernance auquel tous les Canadiens s'attendent.

[Français]

    Monsieur le Président, après neuf ans de ce gouvernement libéral-NPD-bloquiste, qui n'en vaut pas le coût ni la corruption, la vérificatrice générale nous indique que Technologies du développement durable du Canada a enfreint ses politiques en matière de conflit d'intérêts à 90 reprises et a octroyé 359 millions de dollars à 10 projets qui n'étaient pas admissibles. C'est encore une gestion déficiente du gouvernement libéral.
    Pourquoi ce gouvernement n'est-il pas vigilant et pourquoi gaspille-t-il à outrance l'argent des contribuables?
    Monsieur le Président, là, c'est le député de Lévis—Lotbinière qui se réveille.
    Comme je l'ai dit, nous avons reçu des allégations en février 2023. En mars 2023, nous avons lancé une enquête avec une organisation qui a été créée de façon indépendante par le Parlement il y a 20 ans.
    À la suite du rapport qui nous a été soumis par une firme de comptables et d'avocats, nous avons pris les mesures appropriées et suspendu le financement. La présidente du conseil d'administration a démissionné. La présidente de l'organisation a démissionné.
    Nous serons là pour restaurer la confiance et pour nous assurer que nos PME peuvent avoir du financement pour contrer…
    L'honorable député de Lévis—Lotbinière a la parole.
    Monsieur le Président, ce ministre dort au gaz. La vérificatrice générale a découvert que 76 millions de dollars de financement ont été accordés à des projets pour lesquels il existe des liens avec les petits amis des libéraux. Graisser la patte et enrichir les petits amis des libéraux est un manque d'éthique flagrant et irresponsable. C'est encore un autre scandale.
    Pourquoi les conflits d'intérêts et l'argent aux petits amis sont-ils monnaie courante chez le gouvernement libéral?
    Monsieur le Président, à la Chambre, on peut tous reconnaître que le député de Lévis—Lotbinière a de grands talents d'acteur, mais la réalité est simple. Je l'ai dit et je vais le répéter, comme ça tout le monde de ce côté-là de la Chambre et les Canadiens qui nous regardent pourront l'entendre: l'intégrité est la chose la plus importante.
    C'est pour ça que, quand nous avons reçu des allégations, nous avons lancé une enquête. Nous nous sommes assurés de suspendre les fonds jusqu'à ce que nous recevions les conclusions. La présidente de l'organisation a démissionné. La présidente du conseil d'administration a démissionné.
    Nous proposons un nouveau modèle de gouvernance pour restaurer la confiance et nous assurer que nous pouvons soutenir les PME qui sont dans le domaine des technologies vertes au pays.

Les services publics et l'approvisionnement

    Monsieur le Président, le rapport de la vérificatrice générale sur les contrats accordés à la firme McKinsey par le gouvernement vient de tomber. C'est 97 contrats pour un total de plus de 200 millions de dollars. Surtout, on apprend que 71 % de ces contrats ont été octroyés de manière non concurrentielle. Neuf des dix ministères et huit des dix sociétés d'État impliqués ont enfreint les règles. La vérificatrice générale précise même que c'est un problème généralisé.
     Comment les libéraux peuvent-ils à la fois augmenter la taille de la fonction publique de 40 % tout en étant dépendant de contrats sans appel d'offres aux firmes privées?
(1500)
    Monsieur le Président, c'est à nouveau une belle occasion de remercier et de féliciter la vérificatrice générale de son important travail. Ses conclusions, évidemment, sont semblables à celles qu'on a déjà entendues au cours des derniers mois. Ce sont des conclusions qui nous ont permis, au cours des derniers mois justement, de tenir compte de ces constatations antérieures pour agir, entre autres, pour mettre fin aux offres à commande à McKinsey, ainsi qu'à toute autre entreprise semblable. Cela comprend aussi l'introduction d'exigences plus strictes et plus légitimes pour tous les autres ministères qui effectuent leurs propres contrats.
    Monsieur le Président, le rapport de la vérificatrice générale nous démontre aussi que le recours à McKinsey a explosé depuis l'arrivée au pouvoir des libéraux. Ça, on l'avait remarqué. Pour plusieurs de ces contrats, les ministères n'ont pas pu prouver que ces consultants avaient l'autorisation de sécurité nécessaire. Pourtant, McKinsey s'est retrouvé les deux mains dans les services publics, l'immigration, Trans Mountain et même la défense.
    Comment les libéraux peuvent-ils tolérer que leurs propres règles soient contournées même lorsqu'il s'agit de sécurité?
    Monsieur le Président, la députée a tout à fait raison d'attirer l'attention sur deux choses. La première, c'est la sécurité. La deuxième, ce sont les dépenses.
    Commençons par les dépenses. La présidente du Conseil du Trésor a été très claire au cours des derniers mois. Nous réduisons de 15 % les contrats en matière de services professionnels pour donner à la fonction publique encore plus de latitude et de capacité pour servir les Canadiens.
    En matière de sécurité, la vérificatrice générale a été très claire. Elle a dit qu'il fallait plus d'information et plus de capacité d'entreposer et de partager cette information au moment opportun.

[Traduction]

La tarification du carbone

    Monsieur le Président, après neuf ans, une autre victime du bâillon imposé par le premier ministre néo-démocrate—libéral s'est manifestée. Cette fois-ci, c'est son propre directeur parlementaire du budget qui a révélé hier l'existence d'un document secret du gouvernement qui taille en pièces les fausses vertus de la taxe sur le carbone. Ce rapport secret confirmerait que, pour la plupart des Canadiens, leur situation est pire à cause de cette arnaque, malgré les remboursements bidon qu'ils obtiennent, et que les émissions ont augmenté.
    Le premier ministre néo-démocrate—libéral lèvera-t-il le bâillon imposé au directeur parlementaire du budget pour que les Canadiens, et tout le reste du monde, apprennent ce qu'ils savent déjà, à savoir que le premier ministre et cette arnaque qu'est la taxe sur le carbone n'en valent pas le coût?
    Monsieur le Président, le directeur parlementaire du budget fait un travail important et essentiel, et nous le remercions de cette mise à jour. Récemment, il a fait le point sur son site Web, disant que la dernière estimation qu'il avait réalisée était fondée sur des renseignements erronés, et nous le remercions d'avoir rectifié les faits. La mise à jour confirme ce que nous savons depuis le début, et ce que les économistes et les organisations indépendantes de tout le pays disent: huit Canadiens sur dix s'en sortent mieux grâce à la tarification fédérale du carbone.
    Si les conservateurs sont si contrariés à ce sujet, c'est parce que la mise à jour démontre encore une fois que la tarification du carbone réduit les émissions et que la Remise canadienne sur le carbone contribue à faire baisser le coût de la vie.
    Monsieur le Président, les libéraux musellent peut-être le directeur parlementaire du budget parce qu'ils ont honte de ce qu'il va dire sur la taxe sur le carbone, une arnaque qui n'en vaut pas le coût, et parce qu'il va confirmer qu'une majorité de Canadiens en sortent perdants, car ils paient plus en taxe qu'ils ne reçoivent en remboursement bidon.
    Si les libéraux ne veulent pas le débâillonner ni publier le rapport, pourquoi ne déclenchent-ils pas des élections sur la taxe sur le carbone afin que les Canadiens puissent décider du sort de cette arnaque, soit en la gardant, soit en donnant le pouvoir aux conservateurs de gros bon sens qui vont l'abolir?
    Monsieur le Président, les conservateurs s'accrochent à cette hypothèse douteuse et ils refusent de corriger les faussetés qu'ils répandent sur ce sujet de grande importance.
    Je recommande au chef de l'opposition de se rendre dans Carleton cet été et d'y réviser ses mathématiques. Il est toutefois manifeste que ce sont plutôt ses cours du primaire qu'il doit refaire. Nous parlons d'additions et de soustractions. Les conservateurs n'arrivent tout simplement pas à faire de bons calculs ces jours-ci. Je tiens cependant à rassurer les Canadiens: le 15 juillet, la Remise canadienne sur le carbone sera versée dans leur compte en banque ou déposée dans leur boîte aux lettres.
    Monsieur le Président, tout le monde sait au Canada, à l'exception peut-être de la coalition néo-démocrate—libérale, que les Canadiens paient plus en taxe sur le carbone que ce qu'ils récupèrent sous forme de remboursement. Il se trouve que même le gouvernement était au courant. Même le premier ministre le sait. Nous le savons parce que le directeur parlementaire du budget l'a dit.
    Quand le gouvernement publiera-t-il enfin le rapport et mettra-t-il fin à l'opération de camouflage entourant la taxe sur le carbone?
(1505)
    Monsieur le Président, nous savons, et les Canadiens le savent aussi, que huit Canadiens sur dix reçoivent plus d'argent grâce à la remise sur le carbone que ce qu'ils paient pour la tarification de la pollution. Cependant, il y a bel et bien quelqu'un qui est bâillonné, et c'est un député qui siège à la Chambre des communes, soit le député de Peace River—Westlock. Il a eu la témérité de dire tout haut ce que la majorité des députés conservateurs croient, à savoir qu'une femme ne devrait pas avoir le droit de choisir. Nous savons maintenant que les conservateurs, qui ont fait campagne en proposant une tarification de la pollution, qu'ils désavouent maintenant, feront la même chose avec...
     Le député de Malpeque a la parole.

L'infrastructure

    Monsieur le Président, la fin de semaine dernière, j'ai eu le plaisir de me joindre à des collègues à Halifax pour l'annonce d'un financement pour l'Œuvre des Manoirs Ronald McDonald des provinces de l'Atlantique.
    Le Manoir Ronald McDonald est un havre de confort et de stabilité pour de nombreuses familles des provinces de l'Atlantique dans le besoin. L'annonce de la fin de semaine dernière permettra au Manoir Ronald McDonald des provinces de l'Atlantique de devenir le premier manoir carboneutre au Canada grâce à l'engagement du gouvernement d'investir dans les infrastructures et de lutter contre les changements climatiques, un engagement que l'opposition officielle n'est pas près de prendre.
    Le ministre du Logement, des l'Infrastructure et des Collectivités peut-il parler de l'importance de cet investissement?
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de s'être joint à moi à Halifax pour visiter le Manoir Ronald McDonald. L'Œuvre des Manoirs Ronald McDonald est une organisation incroyable qui offre aux familles un endroit où rester lorsqu'ils doivent amener leurs enfants malades suivre des traitements loin de la maison.
    Lors de notre visite, nous avons eu la chance de rencontrer Brittany et Riley, qui viennent d'accueillir dans leur famille Finley, arrivé plus tôt que prévu, mais comme le manoir leur offre un endroit où rester, ils peuvent obtenir les traitements dont ils ont besoin.
    Nous investissons près de 3 millions de dollars pour aider l'organisme à rendre ses installations plus efficientes et plus accessibles et, surtout, à doubler sa capacité afin de pouvoir servir 1 200 familles. Je tiens à remercier tous les bénévoles et tous les travailleurs qui assurent le fonctionnement de cet organisme.

[Français]

La fiscalité

    Monsieur le Président, après neuf ans de ce gouvernement libéral, la vie coûte trop cher et les Québécois en paient le prix. Encore hier, le Bloc libéral a voté contre la suspension des taxes fédérales sur l'essence pour donner une pause aux Québécois. Le Bloc québécois persiste et signe: il veut radicalement augmenter les taxes qui coûtent cher aux Québécois.
    Le directeur parlementaire du budget a confirmé hier au Comité permanent des finances que le gouvernement dispose d'un rapport gardé secret.
    Quand ce ministre publiera-t-il ce rapport qui prouve que les Québécois ont raison de demander un répit pour cet été?
    Monsieur le Président, pendant la campagne électorale de 2021, tous les députés conservateurs ont promis de mettre un prix sur la pollution. C'était important, surtout au Québec, parce que les Québécois et les Québécoises comprennent l'importance de l'action climatique. On voit maintenant une volte-face des conservateurs.
    Une chose m'inquiète: la volte-face à venir des conservateurs concernant le droit des femmes de choisir. Le député conservateur du Nord de l'Alberta a vraiment dit ce qu'il pensait. Nous devons avoir peur de ces conservateurs.

[Traduction]

    Monsieur le Président, après neuf ans de gouvernement néo-démocrate—libéral, le premier ministre cache la vérité au sujet de la taxe sur le carbone: elle coûte plus cher aux Canadiens que ce qu'ils paient. Hier, le directeur parlementaire du budget a dit avoir reçu du gouvernement libéral des renseignements qui confirment son rapport selon lequel les Canadiens paient davantage, mais il a ajouté que les libéraux lui interdisaient d'en parler. Les Canadiens savent que cette taxe leur coûte plus cher.
    Quand le premier ministre cessera-t-il de bâillonner le directeur parlementaire du budget et rendra-t-il public le rapport secret qui prouve que les Canadiens ont raison?
    Monsieur le Président, la seule personne qui est bâillonnée à Ottawa en ce moment est le député conservateur de Peace River—Westlock. Il a commis un crime politique inexcusable au sein du Parti conservateur, un parti assoiffé de pouvoir: il a dit la vérité et fait part aux Canadiens de ses convictions et de son intention de mettre fin au droit des femmes au libre choix. L'opinion qu'il a exprimée est majoritaire au sein de son caucus. Il est temps que les conservateurs disent la vérité aux Canadiens à propos de leurs intentions.
(1510)
    Monsieur le Président, le 16 avril, les libéraux ont annoncé qu'ils augmentaient les impôts sur les investissements des Canadiens en augmentant l'impôt sur les gains en capital. Cet impôt est censé entrer en vigueur dans trois semaines et les Canadiens n'ont toujours pas vu le projet de loi. On se demande ce que fait le gouvernement de l'autre côté de la Chambre.
    Quand le gouvernement montrera-t-il le texte du projet de loi aux petites entreprises, aux familles, aux agriculteurs, aux entrepreneurs et aux médecins afin qu'ils connaissent les répercussions que cette hausse d'impôt aura sur eux?
    Monsieur le Président, enfin, les conservateurs posent une bonne question. Je suis très heureuse de dire que nous amorcerons le processus législatif qui vise à hausser le taux d'inclusion des gains en capital avant l'ajournement de la Chambre. L'une des raisons pour lesquelles c'est si important, c'est que cela donnera aux Canadiens la chance de voir le vrai visage des conservateurs. Jusqu'à maintenant, ils ont tergiversé, ils se sont esquivés et ils n'ont pas dit s'ils sont disposés à demander à ceux qui s'en sortent mieux de payer un peu plus. Ils ne pourront bientôt plus se défiler.

[Français]

L'infrastructure

    Monsieur le Président, comme on le sait, le Canada s'est engagé à atteindre la carboneutralité dès 2050 et notre gouvernement travaille très fort dans tous les secteurs pour atteindre cet objectif aussi ambitieux que nécessaire.
    L'une des initiatives mises en place est le Programme pour les bâtiments communautaires verts et inclusifs, qui vise à rendre les infrastructures du Canada moins polluantes, plus durables, mais aussi plus accessibles et inclusives.

[Traduction]

    La ministre pourrait-elle nous donner un exemple concret d'un projet soutenu par ce programme et expliquer en quoi celui-ci est avantageux pour la communauté qui bénéficie de son financement?

[Français]

    Monsieur le Président, avec le Programme pour les bâtiments communautaires verts et inclusifs, notre gouvernement investit massivement dans des projets comme celui du Centre des arts de Stanstead.

[Traduction]

    Le financement de 2,1 millions de dollars permettra de redonner vie au Théâtre sans frontières, qui organisera une variété d'événements culturels et artistiques, ainsi que de nombreuses activités communautaires.

[Français]

    Le théâtre complètement rénové va aussi jouer un rôle important dans le développement économique de cette petite municipalité frontalière.

[Traduction]

Les services publics et l'approvisionnement

    Monsieur le Président, le rapport publié aujourd'hui par la vérificatrice générale confirme ce que nous savions déjà: les libéraux et les conservateurs aiment leurs amis de McKinsey et de Bay Street, à un point tel que McKinsey a reçu plus de 200 millions de dollars et que des milliards supplémentaires ont été accordés à d'autres sociétés de gestion.
     Notre fonction publique est compétente et elle est prête à faire le travail; pourtant, une fois de plus, les libéraux et les conservateurs accordent un traitement de faveur aux sociétés ultrariches. Quand commenceront-ils à respecter notre fonction publique et cesseront-ils de distribuer de l'argent à de riches consultants?
    Monsieur le Président, nous remercions la vérificatrice générale pour son important rapport.
    Même si le rapport arrive à des conclusions similaires à celles des rapports publiés par le gouvernement l'année dernière, il s'agit évidemment d'un apport important qui nous permettra de poursuivre le travail que nous avons entrepris, en veillant par exemple à ce que McKinsey et d'autres sociétés similaires soient exclues des offres permanentes. Nous introduisons également des exigences plus strictes pour que d'autres ministères passent leurs propres marchés de manière à garantir l'intégrité et la confiance dans notre processus d'approvisionnement.

Les personnes handicapées

    Monsieur le Président, les Canadiens handicapés ont du mal à faire face aux coûts élevés des aliments et du logement. Les personnes handicapées, avec les maigres 200 $ du plan des libéraux, devront vivre bien en-deça du seuil de la pauvreté.
    Le gouvernement est tenu légalement de faire respecter les droits de la personne et d'assurer un niveau de vie adéquat à tous les Canadiens. Les libéraux devaient avoir honte de leur échec dans ce domaine, tout comme les conservateurs avant eux.
     Quand les libéraux prendront-ils au sérieux la nécessité de faire ce qu'il faut pour sortir les personnes handicapées de la pauvreté?
    Monsieur le Président, la prestation canadienne pour les personnes handicapées est un jalon important de notre engagement ferme et inébranlable à créer un Canada plus inclusif et plus juste.
    Dans le cadre de ce budget, nous nous sommes engagés à consacrer plus de 6,1 milliards de dollars comme investissement initial pour mettre en œuvre la prestation canadienne pour les personnes handicapées. Il s'agit de la toute première prestation fédérale conçue pour les personnes handicapées. Nous savons qu'il reste beaucoup à faire, mais nous allons continuer de travailler avec les provinces et les territoires, d'une part, pour nous assurer qu'il n'y aura aucune mesure de récupération de leur côté, et, d'autre part, pour déterminer ce que nous pouvons faire de plus pour soutenir les personnes handicapées, dès maintenant et à l'avenir.
(1515)

Présence à la tribune

    Je voudrais signaler aux députés la présence à notre tribune de Mme Oleksandra Matviichuk, présidente du Centre pour les libertés civiles en Ukraine, colauréate du prix Nobel de la paix en 2022.
     Des voix: Bravo!

Ordres émanant du gouvernement

[Travaux des subsides]

[Traduction]

Travaux des subsides

Motion de l'opposition — Les mesures pour réduire le coût des aliments

    La Chambre reprend l'étude de la motion.
    Monsieur le Président, avant la période des questions, je parlais d'un certain nombre d'initiatives, qu'il s'agisse d'initiatives législatives ou de mesures budgétaires, que nous avons prises en tant que gouvernement pour aider les Canadiens à faire face au défi du prix des aliments. Je me plais à croire que nous allons dans la bonne direction, que nous allons vers une stabilisation du prix des aliments. C'est une bonne chose, qui est attribuable à un certain nombre de mesures prises par la vice-première ministre et ministre des Finances ou les ministres responsables de veiller à favoriser la concurrence.
    J'aimerais utiliser les quelques minutes qu'il me reste pour faire un bref commentaire...
    Je regrette d'interrompre le député, mais je constate que la députée de Vancouver‑Est invoque le Règlement.

Hong Kong

    Monsieur le Président, c'est aujourd'hui le 35e anniversaire du massacre de la place Tiananmen. De nombreux Hongkongais décrivent les événements qui se déroulent actuellement à Hong Kong comme la nouvelle version du massacre de la place Tiananmen.
     Il y a eu des consultations entre les partis, et si vous le demandez, vous constaterez qu'il y a consentement unanime à l'égard de la motion suivante.
    Je propose:
     Que, étant donné que,
(i) les Hong Kong 47 défendent bon nombre des valeurs prônées par les Canadiens, principalement la démocratie, le respect de la primauté du droit et la défense de ce qui est juste,
(ii) les Hong Kong 47 ont pris part aux élections primaires légales en 2020,
(iii) 14 personnalités en faveur de la démocratie faisant partie des Hong Kong 47 ont été trouvées coupables de subversion en vertu de la Loi sur la sécurité nationale,
la Chambre demande aux autorités de Hong Kong de libérer les Hong Kong 47 et de cesser de les poursuivre, ainsi que les autres personnes accusées en vertu de la Loi sur la sécurité nationale.
     Que tous ceux qui s'opposent à ce que la députée propose la motion veuillent bien dire non.
    Le consentement est accordé.
    La Chambre a entendu la motion. Que tous ceux qui s'opposent à la motion veuillent bien dire non.

    (La motion est adoptée.)

Travaux des subsides

Motion de l'opposition — Les mesures pour réduire le coût des aliments

    La Chambre reprend l'étude de la motion.
    Monsieur le Président, je veux conclure mes observations en mentionnant la chaîne d'approvisionnement alimentaire et, en particulier, les agriculteurs, qu'il s'agisse des éleveurs de bétail de la région d'Interlake, au Manitoba, des éleveurs de porcs de l'industrie porcine ou des éleveurs de poulets et cultivateurs de céréales de tout le Sud du Manitoba.
    Je dois dire que c'est magnifique, l'automne venu, de voir les champs couverts de jaune et d'or à l'infini. Cela nous donne une idée plus précise de la mesure dans laquelle le Manitoba, les Prairies et même tout le Canada sont là pour fournir de la nourriture non seulement aux Canadiens, mais aussi au monde entier. Personnellement, je tiens à m'assurer, autant que possible, que les producteurs obtiennent l'argent qu'ils méritent pour le travail qu'ils effectuent.
    En ce qui concerne Loblaws, Metro, Sobeys, Costco et Walmart, nous surveillons la situation.
(1520)
    Monsieur le Président, il est intéressant d'écouter mon collègue d'en face. Je lui suis reconnaissant de remercier les agriculteurs de sa circonscription, car nous sommes tous reconnaissants envers les agriculteurs du pays. Cependant, ce que je ne comprends pas et ce que je trouve un peu fort de la part du député d'en face, c'est qu'il parle de réduire le prix des aliments alors que son gouvernement est toujours favorable à l'imposition de la taxe sur le carbone aux agriculteurs. Les agriculteurs doivent assumer le coût de la taxe sur le carbone pour de nombreux éléments de la chaîne d'approvisionnement. C'est ce qui fait augmenter le coût des aliments et le coût de production pour nos agriculteurs.
    Je me demande si le député serait prêt à appuyer le projet de loi C‑234, dans sa forme initiale, pour faire baisser les coûts liés à la taxe sur le carbone que les agriculteurs doivent assumer, étant donné que la taxe s'applique à plusieurs activités que les agriculteurs doivent mener afin de fournir des aliments aux épiceries. Cette mesure contribuerait ainsi à réduire le prix des aliments pour les Canadiens.
    Monsieur le Président, les conservateurs n'ont qu'une seule idée en tête: abolir la tarification de la pollution ou la taxe sur le carbone. Toutefois, ce que la députée ne dit pas, c'est que les conservateurs aboliraient aussi la remise sur le carbone pour 80 % des Canadiens qui reçoivent plus d'argent grâce à la remise qu'ils n'en dépensent en taxe sur le carbone.
    Voici ce qui est vraiment ahurissant. Trente députés conservateurs représentent l'Alberta. Le 1er avril, lorsque la taxe sur le carbone a augmenté de 3 ¢ le litre, le gouvernement conservateur provincial l'a augmentée de 4 ¢ le litre, et pas un seul député réformiste-conservateur n'a dit quoi que ce soit de négatif au sujet de cette hausse de taxe conservatrice en Alberta.
    Comment peuvent-ils se regarder dans le miroir?
    Monsieur le Président, une chose vraiment intéressante s'est produite sur la Colline hier. Le chef du NPD est venu témoigner devant un comité au sujet de son projet de loi modifiant la Loi sur la concurrence qui permettrait d'assurer une plus grande reddition de comptes et de s'attaquer à la cupidité des grandes entreprises. Il a été pris à partie par les conservateurs, qui ne lui ont pas posé de questions pertinentes, et ce devant l'apparente indifférence des libéraux.
    Le député peut-il me dire ce que pensent les libéraux de l'idée d'accroître la reddition de comptes, dans le cadre de la Loi sur la concurrence, afin d'éviter que les Canadiens pâtissent des problèmes systémiques instaurés par des gouvernements conservateurs et libéraux successifs qui n'ont pas su protéger les consommateurs?
    Monsieur le Président, c'est le premier ministre et le gouvernement libéral qui ont modernisé la Loi sur la concurrence de manière à ce que des entités, par exemple le Bureau de la concurrence, aient les ressources et les capacités nécessaires pour améliorer la reddition de comptes et la transparence en matière de concurrence, dans tous les secteurs et toutes les industries, y compris les épiceries. Je dirais que c'est l'une des raisons pour lesquelles nous commençons à voir une plus grande stabilité dans les prix de certains produits alimentaires.
    Je tiens à dire au député que le gouvernement est conscient que le coût des aliments est élevé et prend des mesures concrètes pour y remédier. Le gouvernement doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir les Canadiens et maintenir les prix à l'épicerie à un bas niveau. J'ai parlé tout à l'heure de la banque de données sur les prix des aliments, où il est possible d'extraire les données pour une province et de déterminer si les prix réels ont changé au cours des derniers mois.
    Notre politique, qu'elle soit budgétaire ou législative, a un effet positif sur le prix des aliments. Cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas en faire davantage. On peut toujours faire mieux.
(1525)
     Uqaqtittiji, selon l'Amautiit Nunavut Inuit Women's Association, c'est parmi les enfants du Nunavut que l'on enregistre les taux les plus élevés de pauvreté, soit plus de 35 %, comparativement aux taux du Canada. Parallèlement, le gouvernement libéral subventionne la cupidité des entreprises en versant 64 millions de dollars de fonds publics à la North West Company, qui, elle, verse un salaire de 3,91 millions de dollars à son PDG.
     Le député est-il d'accord avec nous pour dire qu'il est urgent de réformer le programme Nutrition Nord Canada afin qu'il contribue réellement à réduire la pauvreté plutôt qu'à soutenir la cupidité des entreprises?
    Monsieur le Président, nous sommes très conscients du rôle important que joue le programme Nutrition Nord. Que ce soit moi, le ministre des Affaires du Nord ou le premier ministre, nous y sommes tous favorables. En collaboration avec la vice-première ministre et ministre des Finances, nous avons bonifié ce programme dans le cadre du budget. Il y a un peu plus de 10 ans, le budget du programme Nutrition Nord se situait entre 40 et 50 millions de dollars. Aujourd'hui, il est d'un peu moins de 150 millions de dollars.
    Je tiens également à mentionner le programme alimentaire communautaire qui a été élaboré et qui a été bien accueilli. Il est facile pour les députés de l'opposition de tout critiquer. Cependant, je dirais au député que le gouvernement a fait des progrès considérables et qu'il continue de travailler avec les différents intervenants dans le Nord. Nous reconnaissons qu'il est toujours possible d'améliorer le programme, et c'est ce que le ministre des Affaires du Nord a fait.
    J'invite les députés à jeter un coup d'oeil aux déplacements du ministre et aux consultations qu'il mène régulièrement. Les députés auront peut-être du mal à trouver parmi ses prédécesseurs un ministre qui a voyagé autant que le ministre actuel. Il consulte les gens et les écoute. Je peux donner au député l'assurance que le gouvernement prend très au sérieux le programme Nutrition Nord et son amélioration.
    Si j'avais plus de temps, j'ajouterais quelques réflexions sur la question du soutien aux entreprises.

[Français]

     Monsieur le Président, nous sommes devant une situation où l'alimentation coûte de plus en plus cher, mais où nos producteurs, eux, ne voient pas leurs revenus augmenter alors que leurs coûts explosent.
    Ma question est simple. Qu'est-ce que le gouvernement a l'intention de faire pour que nos producteurs, qui nous nourrissent, soient capables de se nourrir eux-mêmes tout en nourrissant le reste de la population?

[Traduction]

    Monsieur le Président, c'est l'une des raisons pour lesquelles il faut un code de conduite pour les épiceries, afin de garantir une plus grande transparence et une plus grande reddition de comptes dans tous les maillons de la chaîne alimentaire.
    C'est pourquoi j'ai fait mention des agriculteurs, dans mes conclusions. Je me suis concentré sur le Manitoba, mais le même principe peut s'appliquer à l'ensemble du Canada. Nous avons les meilleurs producteurs du monde en termes de qualité des produits et des aliments. Le Canada joue un rôle très important dans le monde en matière d'alimentation. Il est important que nous continuions à soutenir nos agriculteurs et nos producteurs, mais aussi que nous cherchions des moyens de garantir qu'ils reçoivent leur juste part de la valeur de ce qu'ils produisent.
    L'un des moyens d'y parvenir serait d'examiner le code de conduite des épiceries afin de s'assurer que les épiciers y adhèrent, en particulier les cinq grandes chaînes. Nous devons veiller à ce qu'il y ait davantage de transparence et de reddition de comptes afin que les producteurs obtiennent un meilleur prix pour leurs produits. Le Canada compte de fervents défenseurs de cette cause. J'en ai cité quelques-uns. L'un d'entre eux, que j'ai récemment eu l'occasion de visiter, est l'entreprise Peak of the Market, qui met l'accent sur l'importance des légumes. Les gens ne se rendent pas compte que des produits comme les oignons et les pommes de terre sont cultivés et vendus tout au long de l'année.
    Le gouvernement recourt à toutes sortes de mécanismes, notamment des mesures budgétaires ou législatives, pour soutenir non seulement les producteurs, mais aussi, et surtout, les consommateurs de ces produits. En effet, nous sommes parfaitement conscients du coût des denrées alimentaires. C'est encourageant que les choses aillent dans la bonne direction; il a fallu beaucoup de travail de la part d'un large éventail de personnes, y compris des gouvernements de toutes les allégeances politiques. Je pense qu'il reste encore du travail à faire et nous nous engageons à le faire.
(1530)
    Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée d'Edmonton Strathcona.
    Les temps sont durs. Les Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts et, chaque fois qu'ils vont à l'épicerie, ils sont frappés par la hausse des prix. Ils y vont pour acheter des articles qu'ils ont déjà achetés, et ils voient que les prix ont augmenté. Ils y retournent, semaine après semaine, et les prix ne cessent de grimper. Les Canadiens le ressentent dès qu'ils passent à la caisse. Ils savent qu'ils se font arnaquer. Lorsqu'ils vont à l'épicerie et que leur facture explose, les Canadiens savent que, à l'autre bout de la transaction, un PDG s'en met plein les poches.
    Les grandes épiceries enregistrent des profits records alors que les Canadiens ont du mal à payer leurs achats. Un Canadien sur quatre saute des repas. Ces personnes ont expressément mentionné qu'elles sautent des repas parce que la nourriture coûte trop cher. Le recours aux banques alimentaires n'a jamais été aussi élevé. Nous savons que ces grandes épiceries font d'énormes profits et que leurs PDG touchent des primes et des salaires astronomiques. À cela nous disons: « Assez, c'est assez. »

[Français]

    Il est indéniable que les gens en arrachent. Faire l'épicerie est devenu plus difficile que jamais. Le coût des aliments augmente, et en même temps, les profits des grandes chaînes d’épicerie sont à un niveau record.
    Le gouvernement libéral continue de laisser ces grandes entreprises engendrer des profits record alors que les gens en arrachent. Nous disons que ça suffit.

[Traduction]

    J'aimerais m'attarder sur la réponse des libéraux à cette situation. Alors que les gens en arrachent, qu'ils n'ont pas les moyens de faire leur épicerie, que le recours aux banques alimentaires atteint un niveau record, tout comme les profits des grandes chaînes d'épicerie d'ailleurs, quelle a été la réponse du gouvernement libéral? Quelle a été la réponse du premier ministre? Eh bien, il a littéralement dit aux Canadiens qu'ils devaient apprendre à mieux magasiner. Ils doivent regarder les circulaires d'épicerie. Les libéraux ont vraiment dit cela aux Canadiens. Ensuite, le premier ministre a déclaré: « Nous allons demander aux PDG de ces grandes entreprises, gentiment, de stabiliser les prix. » Les libéraux continuent d'accorder aux grands épiciers de généreux cadeaux fiscaux, et ils ne parviennent pas à faire baisser les prix.
    La réponse des libéraux à cette crise est insultante. La réponse du premier ministre est insultante et n'a pas amélioré la situation.
    Qu'en est-il des conservateurs? Leur réponse est très révélatrice à un moment où les profits des entreprises atteignent un niveau record et où les Canadiens ont du mal à faire leur épicerie. Les Canadiens savent qu'ils se font arnaquer par ces grandes sociétés d'alimentation. Quelle est la réponse des conservateurs? Ils répondent par n'importe quoi. Ils s'attaquent à tout et à n'importe quoi, sauf à la véritable cause de l'augmentation du coût de la vie et à la véritable raison pour laquelle le prix des produits d'épicerie est si élevé. C'est la chose que les conservateurs évitent.
    Pourquoi les conservateurs évitent-ils de parler de la raison derrière des prix si élevés à l'épicerie? J'ai ma petite idée là-dessus. Serait-ce parce que le chef du Parti conservateur entretient des liens trop étroits avec ces grandes sociétés et qu'il ne veut pas parler de leur cupidité? Serait-ce parce que sa stratège en chef est une lobbyiste pour Loblaw? Serait-ce parce que sa cheffe adjointe a été lobbyiste pour Walmart? C'est peut-être parce que le président de son caucus est le président d'une entreprise d'une valeur de 2 milliards de dollars qui tire des profits de l'inflation alimentaire. C'est peut-être parce que le PDG de Metro est un important donateur du Parti conservateur. Le chef du Parti conservateur entretient des liens solides, sur lesquels nous nous sommes penchés, avec des entreprises qui font toujours l'objet d'une enquête pour fixation du prix du pain. Rappelons-nous que ce stratagème a floué les Canadiens de 5 milliards de dollars.
    Avec les conservateurs, les grandes épiceries et les grandes sociétés paient moins, et les Canadiens finissent par payer plus. C'est ce qu'ils obtiennent avec les conservateurs. Avec les conservateurs, les grandes sociétés paient moins, et les Canadiens paient plus.
(1535)
    Les Canadiens sont tellement fatigués et frustrés de l'inaction du gouvernement libéral et des conservateurs face à la cupidité des entreprises qu'ils ont décidé de prendre les choses en main. Les Canadiens se sont regroupés pour boycotter Loblaws. Ils boycottent une grande chaîne d'épicerie, mais on ne devrait pas en arriver là. Le rôle du gouvernement est de s'attaquer à la cupidité des entreprises pour protéger les consommateurs contre les PDG qui veulent les arnaquer. C'est ce que le gouvernement devrait faire, et c'est pourquoi nous demandons des mesures concrètes, des étapes claires, pour rendre les aliments plus abordables.
    Voici notre plan: le gouvernement doit forcer les grandes chaînes d'épicerie à réduire le coût des produits de première nécessité et, si elles refusent de le faire, il doit leur imposer un plafonnement des prix. Deuxièmement, le gouvernement doit réviser le programme Nutrition Nord. Ce programme doit être remanié de manière à ce qu'il apporte vraiment de l'aide aux personnes vulnérables dans le Nord. Il ne devrait pas s'agir d'un stratagème pour aider les PDG à mener leurs activités dans le but de faire rapidement fortune dans le Nord. Enfin, nous devons mettre fin aux subventions que les libéraux et les conservateurs ont accordées aux grandes chaînes d'épicerie.

[Français]

    Voilà pourquoi nous demandons que ce gouvernement fasse ce qui suit. Il faut immédiatement que les grandes entreprises d'épicerie réduisent le prix des articles essentiels, sinon ces prix seront plafonnés. Ensuite, il faut entièrement réformer le programme d'aide Nutrition Nord Canada, qui ne fonctionne pas. Finalement, il faut arrêter les gros cadeaux aux grandes entreprises d'épicerie, que les libéraux et les conservateurs donnent depuis longtemps.

[Traduction]

    Nous avons également dit que le gouvernement dispose d'outils et de pouvoirs importants pour s'attaquer à ce problème. En plus de ce que nous demandons aujourd'hui, nous avons demandé à ce qu'on interdise aux grands épiciers de jeter des aliments encore comestibles à la fin de la journée simplement pour préserver leurs profits. On devrait les obliger à veiller à ce que ces aliments aillent aux banques alimentaires et aux Canadiens qui en ont besoin. Nous voulons veiller à ce que les grandes chaînes d'alimentation qui réalisent des profits records paient leur juste part, et nous devrions remettre cet argent dans les poches des Canadiens. De plus, il faut plus de transparence par rapport à l'établissement des prix et aux profits de ces grands épiciers. Enfin, il faut soutenir les épiceries indépendantes.
    Au lieu de l'approche libérale, qui consiste à essayer de faire venir au pays une autre grande multinationale qui exploitera encore plus les Canadiens, nous devons investir dans une stratégie à long terme pour que toutes les collectivités du pays aient de bonnes épiceries locales indépendantes qui offrent plus de choix à la population. Les gens ont besoin de magasins indépendants dans leur collectivité, et il faut des initiatives et des incitatifs pour encourager ce genre d'entreprises indépendantes. Les Canadiens ne devraient pas avoir à payer 6 $ pour 2 pommes. Les Canadiens ne devraient pas avoir à s'endetter pour acheter des pâtes et du pain. Les aliments sont des produits essentiels, et le gouvernement a comme responsabilité fondamentale de veiller à ce que les gens aient les moyens de faire l'épicerie.
    Je sais ce que c'est que d'être inquiet, et je sais que le prix des aliments préoccupe beaucoup de Canadiens à l'heure actuelle. Je me souviens à quel point il était difficile de prendre soin de mon jeune frère de 15 ans quand j'avais 20 ans. La situation à la maison était difficile, alors il est venu vivre avec moi. Quand ma mère m'a dit que l'état de mon père s'était aggravé et qu'elle ne pouvait m'envoyer aucune aide financière, j'ai dû me débrouiller seul. Je me souviens qu'après cette conversation téléphonique, j'ai paniqué et je me suis mis à occuper un paquet d'emplois au salaire minimum, car c'est ce qu'on peut faire, à 20 ans.
    Je vivais constamment avec la crainte que mon jeune frère ne mange pas à sa faim. Je faisais tout mon possible pour garder nos têtes hors de l'eau, mais j'avais toujours le sentiment que nous étions sur le point de nous noyer. Je me souviens de cette peur. C'est ce qui me pousse à faire en sorte qu'aucun Canadien n'ait à craindre de ne pas avoir les moyens de nourrir sa famille et que tous les Canadiens puissent en fait avoir les moyens d'offrir une gâterie à leurs êtres chers.
     Je veux bâtir un pays où les gens ressentent plus de joie et moins d'inquiétude, où ils ressentent moins de peur et plus d'espoir, et où il y a moins de cupidité et plus de compassion. Nous pouvons bâtir un tel pays, et pour y arriver, nous devons nous attaquer à la cupidité des entreprises et faire baisser le prix des aliments dans les épiceries.
    Demain, les libéraux et les conservateurs auront un choix à faire. Vont-ils prendre le parti des grandes épiceries et des grandes sociétés afin d'en protéger les PDG et leurs profits, ou vont-ils prendre le parti des néo-démocrates et des Canadiens et exiger une baisse du prix du panier d'épicerie? C'est le choix qui s'offrira à eux à la Chambre. Nous verrons quel choix feront les libéraux et les conservateurs demain.
(1540)
    Monsieur le Président, j'ai entendu le député d'en face parler des lobbyistes libéraux et des lobbyistes conservateurs, mais je ne l'ai pas entendu parler de son frère, qui est lobbyiste pour Metro.
    Le député a-t-il discuté de la motion avec son frère avant de la présenter à la Chambre?
    Monsieur le Président, je ne suis pas étonné que les conservateurs veuillent détourner l'attention de la cupidité des entreprises et des puissantes épiceries qui arnaquent les Canadiens, mais je suis plutôt étonné que les libéraux le fassent aussi. Je ne devrais pas l'être, puisque les libéraux entretiennent le même genre de relations. Ils sont tout aussi proches de ces grandes sociétés que les conservateurs. Leurs actions parlent d'elles-mêmes. Au lieu de forcer les sociétés à réduire leurs prix et de s'attaquer à la cupidité des trois grandes chaînes d'alimentation au Canada, c'est-à-dire Loblaws, Metro et Sobeys, le premier ministre préfère demander gentiment aux PDG de stabiliser les prix. Notre motion réclame que le gouvernement force ces grandes épiceries à réduire leurs prix et à rendre la vie plus abordable pour les Canadiens, sans quoi les prix seront plafonnés. Voilà l'essence de notre motion.
    Je vois déjà que les conservateurs et les libéraux n'ont pas le courage de s'en prendre à leurs amis. Ils veulent protéger leurs riches amis PDG et les grandes épiceries. Nous allons plutôt les affronter.
    Monsieur le Président, le chef du NPD critique le gouvernement, mais il continue d'appuyer les politiques du gouvernement en question, qui causent du tort aux Canadiens tous les jours. Pourquoi le chef du NPD ne fait-il pas ce qui s'impose et ne cesse-t-il pas d'appuyer le gouvernement afin que les Canadiens puissent choisir un autre gouvernement qui fera ce qui s'impose pour eux?
    Monsieur le Président, voilà un autre argument facile et sans imagination. Les conservateurs continuent de se plaindre et de grommeler dans leur coin, tandis que les néo-démocrates obtiennent des résultats pour les Canadiens. Nous avons forcé le gouvernement à offrir des soins dentaires aux aînés, alors que les conservateurs veulent enlever ces soins aux aînés, qui sont les parents et les grands-parents des gens. Nous avons forcé le gouvernement à offrir une assurance-médicaments aux personnes atteintes de diabète. Les conservateurs sont d'avis que ces personnes n'en valent pas la peine. C'est ce qu'ils ont fait savoir aux quatre millions de personnes qui vivent avec le diabète: elles n'en valent pas la peine. Nous affirmons qu'elles méritent l'assurance-médicaments. Nous affirmons que les aînés qui souffrent parce qu'ils n'ont pas les moyens de se payer des soins dentaires méritent ces soins.
    Nous sommes d'avis que notre tâche au cours de la présente législature consiste à obliger le gouvernement fédéral à agir pour le bien de la population. Tandis que les conservateurs se plaignent dans leur coin, nous obtenons de véritables résultats qui améliorent la vie des Canadiens. Nous en sommes fiers. Il y a encore beaucoup de pain sur la planche, mais nous allons continuer à nous battre pour les Canadiens.

[Français]

    Monsieur le Président, en ce moment, les aînés attendent toujours de recevoir des soins dentaires. Ce n'est pas simple. Ils attendent toujours et, pendant ce temps, ils n'ont toujours pas plus d'argent dans leurs poches parce que le gouvernement continue à s'obstiner à ne pas augmenter la pension de la Sécurité de la vieillesse.
    Cela dit, j'ai l'impression que le populisme des conservateurs vient quelque peu affecter le NPD. En effet, le NPD pense qu'un coup de baguette magique va régler le problème, alors que c'est beaucoup plus profond que ça.
    Évidemment, la question du prix de l'épicerie est discutée à la Bourse de Chicago, mais, surtout, le prix des intrants est causé par le fait qu'en ce moment, les producteurs agricoles ont de la difficulté à cause des changements climatiques.
    Comment mon collègue continue-t-il à justifier son soutien à un gouvernement qui n'agit pas suffisamment en réaction aux changements climatiques, qui ont un impact très important sur le prix des aliments?

[Traduction]

    Monsieur le Président, j'invoque le Règlement. Il y a beaucoup à dire sur l'intervention du chef du quatrième parti à la Chambre, mais je vous demande de vérifier s'il y a quorum.
(1545)
    Nous allons compter de nouveau.
    Après le compte:
     Le vice-président: Je pense qu'il y a quorum.
    Le député de Burnaby‑Sud a la parole.

[Français]

    Monsieur le Président, je suis tout à fait d'accord que le bilan de ce gouvernement est un échec pour ce qui est des mesures nécessaires pour affronter la crise climatique. Nous avons utilisé notre pouvoir sur ce gouvernement minoritaire pour le forcer à prendre des mesures qu'il n'aurait sinon jamais prises.
    Je veux aussi souligner le fait que la raison principale pour laquelle les prix à l'épicerie sont élevés est vraiment l'exploitation de ces grandes entreprises.
    Dans notre motion aujourd'hui, nous proposons un plan pour réduire les prix, parce qu'au Québec et partout au Canada, les gens en arrachent. Il est plus difficile que jamais de faire l'épicerie. C'est pourquoi nous demandons que le gouvernement prenne des mesures aussi urgentes que cette crise. Nous demandons directement aux grandes entreprises de réduire les prix des aliments essentiels, sinon, nous allons plafonner les prix.
    Je veux aussi mentionner que c'est un plan que la France a mis en œuvre. Elle a adopté une approche similaire et forcé les entreprises d'épicerie du pays à réduire les prix des aliments essentiels. Elle a réussi à réduire ces prix.
    Nous voulons faire la même chose ici parce que les gens ont besoin de mesures urgentes.

[Traduction]

    Monsieur le Président, c'est un grand honneur de pouvoir prendre la parole en représentant les habitants d'Edmonton Strathcona. Aujourd'hui, nous parlons de l'augmentation du prix de l'alimentation. Je tiens d'abord à parler un peu de mon fils.
    J'ai un fils de 16 ans. Il mesure 6 pieds 3 pouces. Il joue au rugby, au football et au hockey, et il pratique la lutte. Je peux dire très clairement aux députés que je sais combien coûte un panier d'épicerie parce que cet ado mange beaucoup. Cependant, je tiens aussi à parler d'autres habitants de ma circonscription. Ma chère amie Luanne est venue à mon bureau. C'est une aînée, et, comme l'une de mes collègues du Bloc l'a mentionné, le gouvernement refuse d'augmenter les prestations de la Sécurité de la vieillesse. Les aînés sont au bord du gouffre dans ma circonscription. Luanne est venue me voir pour me demander comment elle pouvait acheter un peu de viande pour sa mère âgée. Luanne vit de la Sécurité de la vieillesse. Elle essaie de joindre les deux bouts et elle veut juste un peu de viande pour sa mère, qui vit au Canada, à Edmonton, en Alberta.
    Je souhaite parler un peu des personnes handicapées. Bev, une dame fantastique de ma circonscription, a un cochon d'Inde à qui elle fait porter les couleurs des Oilers d'Edmonton et qui figure d'ailleurs dans le calendrier que je donne à mes concitoyens. J'en profite pour féliciter les Oilers, une fois de plus. Quand Bev est venue me voir, elle m'a présenté un budget méticuleux qui montrait avec précision où allait chaque dollar qu'elle reçoit du programme albertain de Revenu garanti pour les personnes gravement handicapées. Elle n'a vraiment aucune latitude. Il n'est pas question d'aller souper au restaurant. Chaque sou est compté, et elle est d'une extrême prudence. Chaque fois que le prix des aliments augmente, c'est un nouveau coup dur, une fois de plus où elle n'aura pas les moyens de faire l'épicerie.
    C'est ce que vivent des aînés et des personnes handicapées partout au pays, mais je tiens à dire qu'ils ne sont pas les seuls. Des gens qui travaillent n'ont plus les moyens de payer l'épicerie; ils n'ont plus les moyens de se nourrir dans ce pays. C'est déjà un énorme problème, et le coût de l'alimentation n'arrête pas d'augmenter. Au cours des 3 dernières années, le prix du panier d'épicerie a augmenté de 20 %. Le recours aux banques alimentaires a atteint son plus haut niveau en 35 ans. Pourtant, ces banques ne sont pas vraiment une solution: elles n'offrent qu'un dépannage temporaire.
    La banque alimentaire d'Edmonton a servi 42 000 personnes en avril seulement et, selon un nouveau rapport de Banques alimentaires Canada, le taux d'insécurité alimentaire en Alberta est 27 % plus élevé que la moyenne nationale.
    Des Canadiens sautent des repas. C'est totalement inacceptable. Le gouvernement doit intervenir de toute urgence pour apporter de l'aide. Nous ne pouvons pas continuer de rester sans rien faire en laissant les libéraux demander gentiment aux PDG, qui engrangent des millions et des milliards de dollars de profits, d'arrêter. Ce n'est pas de cette manière qu'on réglera le problème. Si je demande gentiment à mon fils de 16 ans de faire le ménage de sa chambre, rien ne garantit qu'il le fera, et s'il ne le fait pas, il doit parfois y avoir des conséquences. Je dirais au gouvernement qu'il pourrait en être de même dans ce cas-ci.
    Loblaws a doublé sa marge de profit en 5 ans. Metro a la plus grosse marge de profit de toutes les épiceries. En fait, en 2023, le secteur de l'épicerie a engrangé des profits records, à hauteur de 6 milliards de dollars. Quand est-ce que ce sera assez? Nous devrions tous poser cette question. Quand ces entreprises auront-elles fait assez de profits à leur goût? Les Canadiens n'ont pas les moyens de faire l'épicerie; les gens n'ont pas les moyens de se nourrir.
    Ne parlons même pas de ce qui se passe dans le Nord. La députée de Nunavut n'a jamais hésité à soulever la question à la Chambre, jour après jour. Pourtant, le programme Nutrition Nord continue d'alimenter la cupidité des entreprises. Sur les 137 millions de dollars consacrés à Nutrition Nord, 64 millions de dollars ont fini à la North West Company, dont le PDG touche un salaire qui se chiffre en millions de dollars.
(1550)
    Ma collègue de Nunavut m'a dit que quand elle achète des œufs dans un magasin qui n'est pas géré par la North West Company, c'est moitié moins cher. Le système ne fonctionne pas. Nutrition Nord ne fonctionne pas. Par conséquent, les habitants du Nord sont incapables de se procurer des aliments, et la promesse des libéraux de les aider à se payer de la nourriture ne fait qu'alimenter la cupidité des entreprises.
    Qu'avons-nous vu comme solution? Les libéraux ont mis sur pied un groupe de travail. Pour reprendre les propos de l'un de mes collègues de la Colombie‑Britannique, ce groupe ne fait aucun travail et il n'a aucun pouvoir. C'est un exemple parfait du fait que les libéraux sont encore et toujours de grands parleurs, mais de petits faiseurs.
    Quant aux conservateurs, ils ont des lobbyistes aux plus hauts échelons de leur parti. Lorsque les conservateurs étaient au pouvoir, ils ont ramené le taux d'imposition des sociétés de 22 % à 15 %, ce qui représente pour elles un cadeau de 60 milliards de dollars, dont 2,35 milliards de dollars sont allés à Loblaw et à Metro. Aux États‑Unis, le taux d'imposition des sociétés s'élève à 21 %, et on tente de le faire grimper à 28 %. Nous offrons des cadeaux aux entreprises qui saignent les Canadiens à blanc.
    Si les conservateurs l'ont fait, c'est parce que les gens d'affaires sont leurs amis. Ce sont eux qu'ils représentent. Ce sont eux qui composent leur parti. Ils sont leurs donateurs. Pourquoi s'attendrait-on à ce que les conservateurs fassent autre chose?
    Voici ce que nous demandons, ce que le NPD veut voir: nous voulons que les choses soient équitables pour les Canadiens. Nous voulons que les gens puissent aller faire leur épicerie de façon équitable. Mon chef, le chef de Burnaby‑Sud, et le reste du caucus néo-démocrate veulent forcer les grandes chaînes d'épicerie et les fournisseurs à baisser leurs prix des aliments essentiels sous peine d'être soumis à un plafonnement des prix ou à d'autres mesures. C'est une mesure concrète que l'on pourrait prendre dès maintenant. C'est une action concrète que l'on pourrait prendre et qui aurait des effets immédiats sur ce que paient les Canadiens pour leurs produits d'épicerie.
    Nous voulons que le gouvernement cesse de retarder les réformes que requiert depuis longtemps le programme Nutrition Nord. Ce programme ne fonctionne pas. Il alimente la cupidité des entreprises, et les habitants du Nord méritent d'avoir les moyens de pouvoir acheter des aliments nutritifs et de qualité sans se ruiner. Ce n'est pas le cas en ce moment.
    Nous devons mettre fin aux cadeaux des libéraux et des conservateurs aux grands épiciers. C'est terminé de donner de l'argent à ceux qui rendent la vie des Canadiens plus difficile.
    Le NPD mène la charge dans ce dossier depuis des années. Je peux comprendre que les libéraux et les conservateurs veulent se joindre au mouvement. Bien sûr, le plan des libéraux consiste à parler de leurs grandes inquiétudes à ce sujet, et peut-être à établir un groupe de travail pour consulter et faire des demandes gentiment. Le plan des conservateurs serait évidemment de continuer à donner des cadeaux aux entreprises amies. Leur chef, le roi de Stornoway, vit dans un manoir de 19 pièces payé par les contribuables. Il ne fera pas disparaître l'assiette au beurre provenant de tous ses donateurs.
    Les Canadiens devront s'en remettre au NPD. Nous soulevons cette question aux comités et à la Chambre depuis des années. Le NPD a un plan. Nous l'avons présenté. Tous les députés à la Chambre pourraient prendre des mesures concrètes. Tous les députés pourraient voter pour la motion. Cela aiderait les Canadiens, les habitants de toutes nos circonscriptions. Le temps presse pour les Canadiens. J'espère que les députés appuieront la motion.
(1555)
    Monsieur le Président, la députée n'a-t-elle aucune réticence à ce que le gouvernement applique un plafonnement des prix comme elle le propose? Un autre pays du G20 le fait-il? Je crois comprendre que la France le ferait. Je dois dire que j'ai du mal à comprendre ce pays.
    La députée peut-elle fournir des données démontrant qu'un pays du G20 a mis en place un plafonnement des prix qui s'est révélé efficace, sans répercussions négatives sur l'approvisionnement?
    Monsieur le Président, il existe de nombreux exemples de la manière dont d'autres gouvernements dans le monde ont pris des mesures concrètes pour s'assurer que la cupidité des entreprises ne porte pas atteinte aux citoyens. Nous l'avons constaté.
    Aux États‑Unis, le président Biden a instauré une taxe sur les bénéfices exceptionnels. Nous avons réclamé une mesure semblable, mais le gouvernement n'a rien fait. Nous avons vu qu'en France, des travaux sont en cours à ce sujet. D'autres pays dans le monde se penchent sur la question.
    Ce que nous devons envisager, en tant que Canadiens, c'est une solution canadienne qui convienne à notre réalité. Quelle est la solution qui nous permettrait de réduire concrètement les prix des produits d'épicerie pour les Canadiens?
    Ce que nous avons proposé aujourd'hui est un plan solide qui permettrait réellement de faire baisser les prix. Il obligerait les épiciers qui exploitent les Canadiens, les grands PDG qui dépouillent les Canadiens de leur argent et qui engrangent des profits records, à rendre des comptes. Ils paieraient leur juste part.
    C'est ce que veulent tous les Canadiens. Les Canadiens veulent quelque chose d'équitable. Ils veulent être traités équitablement, sans discrimination, pour avoir une chance d'arriver à payer leur épicerie et à nourrir leur famille.

[Français]

     Monsieur le Président, je remercie ma collègue de son discours. Il est toujours intéressant de l'entendre et de collaborer avec elle.
    Cette motion porte sur une question très complexe, soit l'inflation du prix du panier d'épicerie. Comme je le mentionnais tout à l'heure, la hausse des prix dépend en partie de la Bourse de Chicago, et en partie de la hausse du prix des intrants à laquelle font face les producteurs et qui, elle, est largement liée aux changements climatiques.
     Je veux vraiment mettre l'accent là-dessus, parce que dans une circonscription rurale comme la mienne, Shefford, on parle beaucoup du fait que les producteurs sont obligés de hausser le prix de leurs aliments. On part de là, c'est la base.
    Étant donné tous les changements climatiques qui se déroulent en ce moment, Québec a annoncé un plan pour essayer d'aider les producteurs agricoles, mais on sait que ce ne sera pas suffisant. On sait aussi que le fédéral peut et doit faire mieux pour le domaine de l'agriculture. Ma collègue croit-elle que, comme l'a fait le gouvernement du Québec dans une annonce hier, qui a été saluée par les producteurs agricoles, le fédéral doit également fournir sa part d'efforts pour aider ces producteurs à traverser cette crise climatique?

[Traduction]

    Monsieur le Président, j'ai travaillé en étroite collaboration avec ma collègue sur un certain nombre de dossiers, et je la remercie de ses observations et de ses réflexions.
    Je suis d'accord avec elle pour dire qu'il s'agit d'une question très complexe. Il y a certaines choses que nous pouvons faire et d'autres sur lesquelles nous pouvons continuer à travailler. Il est essentiel de soutenir les producteurs locaux. Soutenir nos agriculteurs est un rôle très important que le gouvernement peut jouer. Je ne connais pas très bien le programme québécois dont parle la députée. Comme on le sait, je suis une députée de l'Alberta. Je tiens donc à féliciter les Oilers d'Edmonton.
    Ce que nous pouvons faire pour soutenir les agriculteurs locaux est bien différent de ce qu'il faut faire pour veiller à ce que les géants de l'industrie cessent d'arnaquer les Canadiens en leur soutirant plus 6 milliards de dollars. Ce sont deux choses très différentes, et nous pouvons facilement en soutenir une sans approuver l'autre.
(1600)
    Monsieur le Président, le scandale sur la fixation des prix du pain a été une véritable prise de conscience: 6 milliards de dollars ont été volés aux Canadiens. Il faut moderniser le Bureau de la concurrence et mettre à jour nos lois impuissantes.
     Au comité, nous avons entendu que les PDG de toutes les grandes épiceries se sont concertés pour mettre fin le même jour à la prime de pandémie ou à la rémunération des héros versée à leurs travailleurs. Ce genre de collusion existe toujours.
    Monsieur le Président, mon collègue est certainement très au fait de ce qui s'est passé historiquement dans cette enceinte. Je sais qu'il était ici pendant une partie de la décennie Harper, lorsque le scandale de la fixation des prix a coûté à chaque Canadien des centaines de dollars. Il est scandaleux que, au cours de cette décennie, pas un seul conservateur ne se soit levé pour dire: « Ça suffit. Nous voulons mettre un terme à tout cela. » Il n'y en a pas eu un seul. Bon nombre des conservateurs qui étaient au pouvoir pendant la décennie Harper sont toujours là. En fait, j'en veux pour preuve le chef du Parti conservateur. La façon dont le Parti conservateur de l'époque a laissé les Canadiens se faire arnaquer pendant une décennie est absolument honteuse.
    Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de Longueuil—Charles-LeMoyne.
    C'est toujours un plaisir de prendre la parole au nom des habitants de Winnipeg-Centre-Sud, que je représente, et c'est un honneur de le faire aujourd'hui pour deux raisons. La première, bien sûr, c'est qu'il s'agit d'une discussion très importante qui a lieu au Canada en ce moment. En outre, on a soulevé un certain nombre de points valables et intéressants au cours du débat à la Chambre, et ils méritent d'être examinés plus en profondeur. Je m'intéresse particulièrement à cette question parce que, au cours des derniers mois, j'ai eu l'honneur de siéger au Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire, même si je n'en suis plus un membre permanent. De plus, je siège actuellement au Comité permanent des affaires autochtones et du Nord, et ce, toujours de façon permanente.
    La raison pour laquelle j'ai parlé de ces deux comités, c'est que, dans les deux cas, nous avons eu de longues discussions sur divers éléments du débat qui se déroule en ce moment. En fait, le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire a mené une étude. Je ne sais pas si elle a été publiée ou non, mais pendant mes derniers jours en tant que membre du comité, elle était sur le point de l'être, et il y a eu des discussions fascinantes au cours de ces réunions, y compris avec les PDG des grandes chaînes d'alimentation.
    Des députés d'en face ont mentionné à plusieurs reprises que certains facteurs très complexes jouent un rôle dans la chaîne d'approvisionnement et qu'un certain nombre de facteurs ont déjà fait grimper et continuent de faire grimper le prix des aliments au Canada et dans le monde, qu'il s'agisse des répercussions des changements climatiques, sur lesquelles je reviendrai dans un instant, des conflits en Europe, comme la guerre entre la Russie et l'Ukraine, ou des perturbations de la chaîne d'approvisionnement liées à la pandémie. Divers facteurs entrent en ligne de compte. Bien sûr, il y a aussi des problèmes de longue date auxquels nous faisons face, en particulier dans les provinces comme la mienne et dans le Nord, qui ont trait à la pauvreté qui touche de manière disproportionnée les peuples autochtones dans ce pays.
    J'ai eu la chance de participer, il n'y a pas si longtemps, à un certain nombre d'annonces visant à soutenir la communauté agricole de tout le Canada, et plus particulièrement celle du Manitoba. L'une de ces annonces concernait l'octroi d'une subvention de 11 millions de dollars à Pulse Canada pour examiner les différentes façons dont nous pouvons avoir recours aux solides secteurs et industries agricoles des Prairies et de ma province, le Manitoba, pour nous assurer de faire ce qu'il faut pour lutter contre les changements climatiques et pour travailler à la réduction du coût des aliments tout en investissant dans des produits plus sains.
    Notre gouvernement reconnaît que l'abordabilité des aliments est un problème crucial auquel les Canadiens sont confrontés. Je comprends parfaitement, à travers les nombreuses histoires qui ont été partagées par des collègues à la Chambre aujourd'hui et auparavant, que certaines personnes de leur circonscription, comme de la mienne, ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. Comme je l'ai mentionné il y a un instant, une myriade de facteurs contribuent à cette situation.
    Nous sommes encouragés par les données qui indiquent que l'inflation dans le secteur alimentaire est passée d'un sommet de 11,4 % en janvier 2023 à 1,9 % en mars 2024. Je comprends bien que ce n'est pas la fin des défis auxquels les gens doivent faire face, mais c'est une donnée encourageante qui montre que la tendance se dirige dans la bonne direction.
    Nous demeurons déterminés à faire en sorte que les Canadiens paient des prix justes pour leur panier d'épicerie, et c'est pourquoi nous continuons de prendre des mesures pour assurer la stabilisation du prix des aliments, ce qui requiert la participation pleine et entière de l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement. C'est pourquoi nous avons demandé au secteur de l'épicerie et à ceux qui y travaillent, c'est-à-dire les épiciers et les fournisseurs, de prendre des mesures concrètes pour stabiliser le prix des aliments.
(1605)

[Français]

    Les consommateurs jouent un rôle essentiel dans l'économie et au Canada. Les dépenses de consommation représentent environ 60 % du produit intérieur brut de notre pays. Lorsque les consommateurs sont responsabilisés et informés, ils peuvent améliorer la performance économique en aidant à stimuler la concurrence et l'innovation commerciale.
    Notre gouvernement reconnaît que l’abordabilité des aliments est un problème crucial auquel tous les consommateurs canadiens sont confrontés. C’est pourquoi nous avons réaffirmé dans le budget de 2024 notre engagement à assurer la stabilité continue des prix des aliments et la réduction du coût de la vie au quotidien pour tous les Canadiens.
    La stabilisation des prix des aliments exige l’engagement total de toute la chaîne d’approvisionnement. C’est pourquoi nous avons demandé aux entreprises du secteur de l’alimentation, tant aux épiciers qu’aux fournisseurs, de prendre des mesures importantes pour stabiliser les prix des aliments. En plus de travailler avec les cinq plus grandes chaînes d’épicerie du Canada, nous mettons en œuvre plusieurs autres mesures concrètes pour soutenir la stabilisation des prix des aliments au Canada.

[Traduction]

    Je sais que les Canadiens sont insatisfaits des choix qui s'offrent à eux actuellement en matière d'épiceries. Un Canadien sur trois souhaite qu'il y ait une concurrence accrue dans le secteur de l'alimentation au détail. Les Canadiens veulent de la diversité et ils sont prêts à accepter de nouveaux détaillants. Dans ce contexte, il est important de noter qu'une plus grande concurrence entraînerait une baisse des prix.
    Comme le Bureau de la concurrence l'a fait remarquer dans deux exemples distincts, c'est possible. Premièrement, la décision de Walmart de réduire ses prix de 35 % au Canada en 2008 a poussé ses concurrents à faire de même. Deuxièmement, lorsqu'un grand épicier étranger connu pour son modèle d'affaires sans superflu est arrivé sur le marché australien, cela a considérablement influencé les autres épiciers australiens, les forçant à réagir en réduisant leurs prix. La concurrence que cet épicier étranger a injectée dans le marché australien a donné lieu à des réductions de prix presque sans précédent de la part des concurrents australiens.
    L'un des éléments intéressants des réunions du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire portait sur la concurrence et, plus précisément, sur les règles empêchant les nouveaux épiciers d'entrer sur le marché canadien en raison de la distance qui existait entre un épicier déjà construit et l'endroit où le nouveau pourrait se construire s'il entrait sur le marché canadien. Le ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, à la directive du Bureau de la concurrence, a apporté de grands changements, et ces changements ont contribué à améliorer considérablement les conditions pouvant stimuler la concurrence dans le secteur des épicer