:
Je vous remercie d’apporter cette précision, monsieur le Président.
Comme cinquième recommandation, je propose de supprimer les séances du vendredi à la Chambre, ce qui permettrait aux députés qui habitent à l’extérieur de la région de la capitale de retourner dans leur circonscription pendant une journée de plus chaque semaine. Le vendredi, on ne siège pas toute la journée, seulement de 10 heures à 14 h 30. Il ne devrait pas être difficile de répartir ces 4 h 30 entre les quatre autres jours de la semaine, en ajoutant une heure de séance à chacun. Les 30 minutes qui restent pourraient être supprimées en accélérant la procédure de vote, mais je reviendrai là-dessus tout à l’heure.
La principale critique que j’ai entendue à propos de la suppression des séances du vendredi concerne la façon dont ce sera perçu par l’opinion publique. Les Canadiens vont penser que les députés s'accordent une semaine de travail de quatre jours. Toutefois, j’estime pour ma part que cet argument ne tient pas debout. Si les Canadiens pensent qu'un député ne travaille que pendant que la Chambre siège, alors nous travaillons actuellement moins d’une journée sur trois de l’année. Si mes calculs sont exacts, le Parlement aura siégé pendant 102 jours entre le 4 novembre 2015 et le 3 novembre 2016.
Comme tous les députés le savent, notre travail ne se limite pas à ce que nous faisons sur la Colline parlementaire. Quand nous rentrons dans notre circonscription, nous travaillons dans notre bureau de circonscription. Nous rencontrons des résidants et divers intervenants de notre circonscription. Nous participons à des activités dans notre circonscription, ainsi qu’à des tribunes et à des colloques. Nous voyageons parfois avec des comités permanents pour consulter les Canadiens au sujet de projets de loi.
Le travail d’un député est un travail à plein temps, sept jours sur sept. Si je le dis, c'est pour bien montrer que, lorsque nous discutons de la suppression de la séance du vendredi à la Chambre, ce n’est pas pour déterminer le nombre d’heures que le député devrait travailler, mais plutôt l’endroit où il devrait le faire.
La suppression de la séance du vendredi présente l’avantage de donner aux députés la possibilité d’avoir des contacts plus réguliers et plus directs avec les électeurs de leur circonscription, ce qui ne peut qu’en faire de meilleurs représentants et de meilleurs défenseurs des intérêts de leur collectivité. Elle présente aussi l’avantage d’accorder aux députés une soirée de plus à la maison avec leur petite famille. Il arrive trop souvent, et je suis bien placé pour le savoir, que des familles soient sacrifiées par les contraintes dont une charge publique est souvent assortie. La séparation et le divorce sont malheureusement monnaie courante dans notre milieu, et c’est en partie causé par l’éloignement du député de sa famille.
J'en arrive à ma sixième et dernière recommandation, qui porte sur notre façon de voter. Notre système de mise aux voix est dépassé et il a cruellement besoin d'une réforme. Je recommande que nous passions au vote électronique. Ce simple changement nous ferait gagner énormément de temps. J’ai calculé le temps que nous avons pris pour voter hier. Pour sept votes, il nous a fallu près de 70 minutes, le temps que chaque député se lève, que son nom soit appelé et qu'il se rassoie.
Certains diraient que le fait de se lever est quelque peu salutaire pour les députés, que cela les force à penser plus sérieusement à la gravité de leur vote et à ce qu’ils font. Ces personnes font valoir que cela rend les députés plus redevables de leurs décisions. Ma réponse est simple. Un député est redevable de la position qu'il adopte lorsqu'il vote. C’est important. Ce qui importe, c’est que tous les votes sont publics, et non pas secrets, et que les votes de chaque député sont consignés par écrit, ce qui permet aux électeurs de savoir comment le député qui les représente a voté sur une question donnée.
Le vote électronique ne changerait rien à cette fonction de base. En fait, j’estime qu’il l’améliorerait, parce que j’ai observé, à mon grand désarroi, que certains députés ont tendance à chahuter, à huer et à siffler ou encore à se moquer des députés pendant le vote même. Lorsque des députés exercent la fonction démocratique la plus fondamentale et la plus essentielle de leur travail, soit exprimer leur vote concernant un projet de loi au nom de leurs concitoyens, ils ont absolument le droit de le faire sans subir d’intimidation. C’est ce que leur permettrait le vote électronique.
Aujourd’hui, pas moins de 38 assemblées législatives nationales utilisent le vote électronique. Tel est le cas du Congrès américain, qui l’utilise depuis 1995, l’année où j’ai visité la Chambre des représentants en qualité de stagiaire parlementaire canadien pour la Chambre des communes. J’étais alors un stagiaire de 23 ans bien impressionnable et je ne m’attendais certainement pas à devenir moi-même un élu un jour. Maintenant que je suis député, j’aimerais penser que, si j’avais l’occasion de retourner à Washington en participant à une délégation parlementaire, je pourrais dire que j’ai appris quelque chose sur la façon d’améliorer notre démocratie lors de ce voyage, il y a 21 ans.
En terminant, je suis d’avis que nous devrions finalement moderniser le système parlementaire de mise aux voix et le faire entrer dans le XXIe siècle. Cette mesure et les cinq autres recommandations que j’ai formulées concernant la courtoisie et les séances de la Chambre influeraient considérablement non seulement sur la perception qu’ont les gens de notre institution, mais également sur leur désir de servir à leur tour.
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Monsieur le Président, je me lève aujourd'hui pour parler effectivement d'un sujet très à propos, soit le décorum et l'étiquette à la Chambre des communes et lors des réunions de nos comités permanents. Je dois avouer que je suis un nouveau député. Je suis à la Chambre depuis un an. J'ai été vraiment surpris et déçu de voir les comportements à la Chambre. Je ne parle pas d'un parti ou d'un autre. Je ne parle pas de l'opposition ou du gouvernement. Je parle de l'ensemble des députés. C'est quelque chose que je trouve inacceptable et cela doit changer.
[Traduction]
Lorsque je suis arrivé ici, j'ai été si étonné par ces mauvais comportements que j'ai demandé à divers députés ce qu'ils pensaient de la période des questions. J'ai reçu deux types de réponses. S'il s'agissait d'un nouveau député, comme je l'étais moi-même, celui-ci répondait que c'était incroyable, que ces comportements étaient inacceptables et qu'il ne savait pas ce qu'il faisait dans un tel environnement. Si je m'adressais à un député qui était là depuis longtemps, celui-ci me disait que ce n'était pas si mal, que l'on s'y habituait et que les humains avaient la capacité de s'adapter.
C'est ce qui m'est arrivé dans mon premier emploi. Je travaillais dans un immeuble d'un étage situé juste à côté d'un aéroport. Quelques jours après avoir commencé cet emploi, un avion est passé juste au-dessus de l'immeuble. J'étais en train de parler au téléphone et j'ai dit à mon interlocuteur que je devais partir. J'ai raccroché, puis je suis sorti en courant parce qu'il y avait tellement de bruit et que l'immeuble tremblait. C'était incroyable. Je ne savais pas ce qui était en train de se produire. L'avion volait si bas que j'aurais pu le frapper si j'avais lancé une pierre. Après six mois dans le même emploi, lorsque j'étais au téléphone, je demandais à la personne au bout du fil d'attendre quelques secondes, je couvrais le combiné, puis, six secondes plus tard, je recommençais à parler. Je m'étais adapté.
Durant la relâche estivale, je me suis promis de ne pas m'habituer à un tel comportement à la Chambre. Aujourd'hui, les députés d'un côté ont présenté une chose comme la vérité. Cette chose est une fausseté qu'on prétend vraie, mais qui demeure fausse.
Je propose quatre façons d'améliorer le décorum à la Chambre. Premièrement, j'appuie l'idée de la députée de , qui soutient qu'on devrait accorder des pouvoirs supplémentaires à la présidence, non pas pour qu'elle expulse des députés de la Chambre des communes, mais pour qu'elle leur refuse le droit de parole. Que ce soit pour une, deux ou dix séances, je n'en sais rien, mais il faut discuter de cette proposition. La mauvaise conduite devrait faire perdre son droit de parole au député.
[Français]
Je parlerai maintenant d'un deuxième point. Nous vivons maintenant à l'ère de la technologie. J'aimerais voir l'installation de deux caméras à haute de définition et à grand angle, l'une faisant face aux bancs de l'opposition et l'autre faisant face aux bancs du gouvernement. Ces caméras seraient strictement pour l'usage de la Présidente ou du Président de la Chambre, et elles seraient utilisées exactement dans le genre de cas que nous avons eu aujourd'hui, et où il y a eu une plainte. C'est un peu comme ce que nous voyons dans toutes sortes de sports, tels le tennis, le hockey et le football, où l'arbitre a le droit de regarder quelque chose pour vérifier ce qu'il n'a pas pu voir. Je propose d'utiliser exactement cette même approche pour la Chambre. Cela veut dire que nous aurions deux caméras, strictement à l'usage du Président, pour lui permettre de constater, dans certains cas et si nécessaire, s'il y a un enjeu sur lequel il doit appliquer un règlement.
[Traduction]
La séance d'aujourd'hui montre l'importance de ma troisième proposition. J'aimerais qu'on interdise les applaudissements durant la période des questions. Certains députés trouveront peut-être cela étrange, mais n'oublions pas que la Chambre des communes à Westminster est l'ancêtre de la nôtre et qu'elle ne permet pas les applaudissements. Ils y sont interdits. De même, le gouvernement du Québec ne permet plus les applaudissements à l'Assemblée nationale depuis moins d'un an et demi.
En fait, j'aime les applaudissements, mais on n'y a plus recours pour appuyer une bonne cause ou une bonne déclaration. Les députés se conduisent de manière tellement inappropriée qu'il me semble improbable de les voir applaudir comme il se doit. C'est pourquoi je propose d'interdire les applaudissements.
Voilà les trois points que je soulève dans l'espoir de rétablir un peu le décorum à la Chambre des communes.
Je ne me permettrai jamais de m’y faire. Si les mesures que je propose ne sont pas acceptées cette fois-ci, je m'emploierai à faire changer les choses petit à petit. Comme quelqu’un l’a mentionné, ce genre de comportement chargé de testostérone a commencé il y a cent ans, lorsque les femmes et les gens des minorités ethniques n’avaient pas le droit de vote, et qu'il ne profitait qu’à un seul type de personne. Ce genre d'attitude exerce un effet dissuasif énorme sur les gens de cultures différentes, pour qui la grossièreté est inacceptable. Il a également un effet extrêmement dissuasif sur les femmes, et cela doit changer.
Le dernier point que j’aimerais soulever a trait aux comités permanents. Je siège au comité de l’industrie et, trop souvent, certains de nos invités n’ont pas pu témoigner parce qu’ils ont été constamment interrompus par des motions ou des recours au Règlement fallacieux et des absurdités sans fin.
Nous avons établi un précédent ici, à la Chambre des communes, pour la période de questions. Personne ne peut interrompre ce processus pendant une heure. Les députés ont le droit de parler, ils peuvent présenter des motions par la suite, faire des recours au Règlement par la suite. Par respect non pour nous-mêmes mais pour ceux que nous invitons à comparaître devant nos comités, qui parfois viennent de loin et qui ont préparé des déclarations, je propose que nous reconnaissions à ces gens le droit de se faire entendre. Cela prend une heure, et je propose que nous utilisions exactement les mêmes règles que nous appliquons ici, à savoir que, pendant cette heure, il n’y ait pas de motions, ni d’interruptions de quelque sorte que ce soit, qu’on n’invoque pas le Règlement, exactement comme à la période des questions. Il s’agit de manifester du respect à l'égard de nos invités de l’extérieur.
Voilà les quatre mesures que je propose pour rétablir un peu de décorum dans cette enceinte.
Je vais terminer avec une petite anecdote. Comme je l’ai dit, je me mêlais aux gens et je bavardais avec eux. Je n’essayais pas de savoir où ils logeaient. J’ai deux filles et un garçon. Ma deuxième fille dit les choses comme elles sont. Tous étaient fiers de moi lorsque j’ai été élu et ils me l’ont dit. J’aimerais qu’ils viennent ici et me rendent visite un jour, mais j’y ai pensé. Si ma seconde fille était venue ici et m’avait vu, elle n’aurait pas été fière de moi. Je me suis promis que je n’accepterais pas cela. Si elle vient ici et voit ce comportement horrible, je pourrai lui dire que je me bats contre cela.
Voilà ce qui est arrivé au type que j’ai approché et qui n’était pas un député de mon parti. Il m’a regardé, la tête baissée et le dos voûté, et il m’a dit: « Frank, ma fille de 17 ans était ici il y a deux semaines et elle est partie complètement dégoûtée ». Voilà ce que nous faisons. Il faut que ça change.
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Monsieur le Président, j'interviens aujourd'hui pour débattre de la motion portant que la Chambre prenne en considération le Règlement et la procédure de la Chambre et de ses comités.
Comme nous le savons tous, le Règlement nous fournit, ainsi qu'à nos employés et au personnel administratif de la Chambre des communes, nombre des outils et des renseignements dont nous avons besoin pour que les Chambres continuent de fonctionner convenablement et, dans tous les cas, dans l'intérêt des Canadiens.
Je tiens simplement à vous donner un bref historique du Règlement afin que vous ayez un aperçu du rôle on ne peut plus critique qu'il a joué dans notre histoire et qu'il continuera de jouer pour l'avenir du Canada.
Selon l'édition de 2009 de l'ouvrage d'O'Brien et Bosc, le Règlement a pour la première fois été adopté en 1867. Il se fondait essentiellement sur le Règlement élaboré en 1791 par les assemblées législatives du Haut-Canada et du Bas-Canada.
Le débat que nous avons aujourd'hui doit avoir lieu entre le 60e et le 90e jour de séance de la première session d'une législature. Je le dis au bénéfice des téléspectateurs qui pourraient être déconcertés en pensant qu'il y a aujourd'hui dans le monde des enjeux plus graves.
Malgré les années qui se sont écoulées et la multitude de débats qui ont été tenus, croyons-le ou non, certaines règles datent encore de la fin des années 1700. Voilà une autre raison pour laquelle il est essentiel que nous continuions à examiner le Règlement et à suggérer des modifications pour nous assurer qu'il est adapté au XXIe siècle.
J'aime souvent faire une comparaison avec le hockey. Sans livre de règlements, le hockey ne serait pas un sport très civil. Parfois, il ne l'est pas, en dépit de ces règles. Cela dit, les règlements ont changé au fil des ans. Je garantis que la première partie de hockey était bien différente des parties de la LNH que nous regardons aujourd'hui.
Je suis conscient que beaucoup d'entre nous à la Chambre aujourd'hui reconnaissent l'importance du Règlement. Toutefois, je crois également que nous devons en comprendre la pertinence. Lorsque le débat prendra fin, la question sera renvoyée au comité de la procédure et des affaires de la Chambre, le PROC. En tant que membre de ce comité, je crois qu'il est important pour moi d'être ici et d'écouter les observations de mes collègues. Il est bon que nous entendions les modifications au Règlement qui sont suggérées, et je crois que toutes méritent d'être débattues parce que la plupart présentent des avantages.
Les propositions et les arguments que présentent aujourd'hui mes collègues sont instructifs. Je peux dire que le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre aura beaucoup de choses à discuter lorsque ces idées lui seront soumises.
Les modifications du Règlement que je propose peuvent se regrouper en trois catégories: l'efficacité, la reddition de comptes et les mesures d'adaptation aux besoins des familles.
En ce qui concerne l'efficacité, ma première proposition concerne les questions inscrites au Feuilleton. Je recommande, de façon générale, de ne plus obliger le gouvernement à demander chaque jour que toutes les questions restent au Feuilleton. Il serait beaucoup plus efficace que les questions auxquelles on n'a pas encore répondu y restent. Je me reporte pour cela à l'article 33 du Règlement.
J'estime aussi que, pendant les affaires courantes, l'ordre des rubriques devrait être modifié. Je recommande que les questions inscrites au Feuilleton soient placées immédiatement avant le dépôt de documents plutôt qu'à la fin des affaires courantes, comme c'est le cas actuellement. À mon avis, ces changements seraient utiles tant au gouvernement qu'à l'opposition. Le gouvernement pourrait ainsi répondre comme il se doit aux questions inscrites au Feuilleton et l'opposition obtiendrait une réponse à ces questions.
Par ailleurs, comme je l'ai mentionné, je recommanderais d'inscrire les motions à la fin des affaires courantes, mais il faudrait toujours modifier et déplacer un article du Règlement.
Au paragraphe 106(4), je recommanderais de faire passer de quatre à deux le nombre minimal de membres pour qu'on puisse convoquer une réunion d'un comité, et d'imposer comme condition que ces deux membres représentent des partis différents. Cela empêcherait un parti ou un autre de convoquer unilatéralement une réunion d'urgence.
Je pense que l'article 53.1 du Règlement devrait permettre à l'opposition officielle de demander un débat exploratoire à deux reprises au cours de chaque session, et au troisième parti de présenter une telle demande une fois par session.
J'aimerais maintenant parler d'un Parlement propice à la vie de famille. Je crois que le débat a surtout porté là-dessus aujourd'hui et que c'est une question relativement nouvelle pour les membres du comité de la procédure et des affaires de la Chambre. Dès le départ, nous nous sommes penchés sur les façons de rendre le Parlement moderne, efficace, inclusif et propice à la vie de famille.
Nous avons examiné de nombreuses façons de faire du Parlement un milieu de travail plus compatible avec la vie familiale. Je vais citer un extrait de notre rapport avec lequel nous serons tous d'accord, je crois:
Rares sont les emplois plus prenants et plus stressants que celui de député. Les nombreuses tâches et les multiples fonctions qu’exerce un député à l’assemblée législative et dans sa circonscription sont très chronophages. Les députés sont aussi souvent appelés à voyager à l’étranger, en comité parlementaire ou au sein d’une délégation officielle. Parallèlement, la population s’attend à ce que les parlementaires travaillent sans relâche pour elle et scrute leurs moindres faits et gestes.
De telles conditions peuvent nuire à l’équilibre travail-vie personnelle des députés, surtout s’ils ont un conjoint et une famille, car ils peuvent se trouver loin de chez eux pendant de longues périodes.
Nous sommes nombreux, ici, à avoir une famille. Pour ma part, j'ai un petit garçon de cinq ans, mais nous sommes tous aussi des frères, des soeurs, des oncles, des tantes, des fils et des filles, et nous savons tous qu'il est très difficile d'être loin des nôtres, surtout pendant de longues périodes.
J'ai raté la première rencontre parents-enseignant de mon fils. J'ai raté sa première partie de soccer, son premier but. Quand il a appris à faire du vélo sans roues stabilisatrices, je n'y étais pas non plus. C'était loin d'être facile. Cela fait mal au coeur.
Nous reconnaissons tous ici que ce n'est pas un travail facile. Le rapport du comité de la procédure et des affaires de la Chambre traite de nombreux articles du Règlement qui ne favorisent pas la création d'un milieu qui réponde davantage aux besoins des familles. Nous avons fait des recommandations, notamment sur l'heure des votes; celles-là sont d'ailleurs appliquées maintenant. Les whips des deux côtés ont fait un travail remarquable pour que les votes aient lieu tout de suite après la période des questions parce que nous sommes tous ici. Cela permet à certains d'entre nous qui vivent proche ou dont la famille est à Ottawa de rentrer pour le souper ou l'heure du coucher, qui sont les moments probablement les plus importants.
Par ailleurs, si nous décidions du calendrier de l'année suivante en juin plutôt que d'attendre en septembre, nous pourrions mieux planifier le travail dans nos circonscriptions et le temps que nous passons en famille.
Nous pourrions aussi avoir plus d'activités familiales au Parlement. Il y a déjà eu, par le passé, l'Hilloween. Nous amenions nos familles et nous nous déguisions et tentions d'obtenir des bonbons. C'était une façon de rassembler les parlementaires de toutes allégeances avec leur famille et de les amener à mieux se connaître sur le plan personnel. Je pense que c'est très important, car certains resteront peu de temps ici et d'autres resteront longtemps, mais il est toujours important de profiter de ce temps pour en apprendre un peu les uns sur les autres, indépendamment du côté de la Chambre où nous siégeons.
J'apprécie le travail fait par mes amis du comité de la procédure et des affaires de la Chambre et je les respecte tous. Nous faisons du bon travail. Nous ne sommes pas toujours d'accord, mais il semble toujours y avoir une volonté de trouver un terrain d'entente. À titre de nouveau député, je m'en réjouis.
Comme je l'ai indiqué tout à l'heure, le travail de député n'est pas facile, mais nous savons que les Canadiens doivent travailler ferme pour joindre les deux bouts. Lorsque nous discutons de l'idée de ne pas tenir de séance aux Communes le vendredi et de retourner dans nos circonscriptions, nous savons tous que nous y serons probablement pour travailler. Mais les Canadiens qui travaillent cinq, six ou sept jours par semaine ne le verront peut-être pas du même oeil.
En outre, le problème ne se résume pas à cette question de perception. Il faudra également modifier le Règlement pour que nous siégions plus longtemps du lundi au jeudi, ce qui causera des problèmes à ceux qui ont emmené leur famille vivre à Ottawa, à ceux qui ont du personnel dans la région de la capitale nationale et aux environs. Ce personnel devra ajuster la durée de ses journées de travail et devra peut-être les prolonger jusqu'à minuit. Puis les employés seront quand même obligés de travailler le vendredi, comme de nombreux députés de la Colombie-Britannique nous l'ont dit.
Ne pas siéger le vendredi signifie également que les députés doivent se déplacer de toute façon et qu'ils doivent partir le vendredi, alors ce n'est pas avantageux pour ces députés non plus. Fondamentalement, abolir les séances du vendredi n'a aucun autre avantage que de réduire de 20 % le nombre de jours que nous passons dans cette enceinte. À mon avis, les gens de nos circonscriptions savent que la majeure partie de notre travail se fait à Ottawa. Nous sommes des législateurs, mais aussi des champions de diverses causes et, dans certains cas, des travailleurs sociaux. Nous nous efforçons d'oeuvrer pour les gens que nous représentons.
Voilà pourquoi nous passons certaines semaines dans nos circonscriptions, pendant les pauses parlementaires, notamment en juillet et en août, ce qui nous permet de trouver le juste équilibre. En connaissant le calendrier à l'avance, en tenant des événements où la famille et les amis sont invités et en ayant accès à un service de garde d'enfants, nous sommes capables d'organiser nos vies convenablement.
Je répondrai avec plaisir aux questions de mes collègues.
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Monsieur le Président, l'article 51 du Règlement, curieusement introspectif, oblige la Chambre à étudier le Règlement aujourd'hui. Comme j'ai beaucoup à dire sur le sujet, je m'excuse auprès des services d'interprétation.
À titre de membre du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, désigné par l'acronyme « PROC », et en tant qu'indéfectible maniaque de la procédure qui a commencé à regarder la chaîne CPAC dès le début de ses études secondaires, je suis ce débat avec encore plus d'enthousiasme que d'habitude.
Je tiens à souligner certains changements que le PROC a déjà proposés dans le rapport provisoire qu'il a soumis récemment au sujet des initiatives visant à rendre le Parlement plus moderne, efficace, inclusif et propice à la vie de famille. J'aimerais ensuite discuter d'autres idées.
Bon nombre des questions abordées dans notre rapport n'ont aucun lien direct avec le Règlement. J'invite tous ceux qui s'intéressent aux procédures de la Chambre et à leurs effets sur leur famille et sur leur vie personnelle à prendre le temps de lire le rapport, et peut-être même à joindre le membre du PROC le plus près afin de lui faire part de leur avis sur la façon dont cette étude devrait être menée à l'avenir.
Dans le onzième rapport du PROC, nous avons présenté un certain nombre de recommandations et de thèmes de discussion. Trois de ces recommandations ainsi que trois de ces thèmes de discussion sont directement liés au Règlement. Les deux premières recommandations visent à uniformiser les pratiques de manière à ce que les votes soient tenus à des périodes plus prévisibles et de façon plus efficace. Je cite les recommandations:
Que les leaders à la Chambre des communes aient recours, autant que faire se peut, à la pratique officieuse voulant que les votes par appel nominal reportés se tiennent immédiatement après la période des questions.
Que, chaque fois que c’est possible, les leaders à la Chambre des communes s’abstiennent de tenir des votes par appel nominal les jeudis, sauf immédiatement après la période des questions.
La troisième recommandation, elle, dit ceci:
Que le Président dépose le calendrier de la Chambre des communes chaque année avant la relâche estivale.
Ce n'est pas toujours facile, mais l'objectif est certainement louable.
Le comité jugeait en outre important de voir s'il serait possible de restreindre le nombre de semaines consécutives de séance. Comme nous en avons eu l'expérience au printemps, les périodes de quatre semaines consécutives et plus de séance jouent beaucoup sur le moral des troupes, surtout quand les séances se prolongent jusqu'à minuit tous les soirs. Cela dit, c'est vrai qu'il y a beaucoup de travail à faire, et le Parlement canadien est reconnu pour la lenteur de son processus législatif. Ce n'est pas, à mon avis, le genre de réputation que le Canada souhaite avoir sur la scène internationale.
Il y a un autre sujet dont nous avons abondamment parlé, sans pour autant en arriver à quoi que ce soit de concluant: c'est la création d'une Chambre parallèle, comme on en voit dans d'autres parlements de type britannique, où il ne se tient aucun vote et où les sujets peuvent faire l'objet d'un débat préalable. Notre déménagement prochain dans l'édifice de l'Ouest serait le moment rêvé, avant notre retour dans l'édifice du Centre, de doter le Parlement de deux Chambres entièrement fonctionnelles.
Le sort des séances du vendredi est également litigieux. C'est pourquoi j'aimerais que mes collègues réfléchissent sur les moyens de rendre la Chambre plus efficace afin que nous puissions passer davantage de temps dans nos circonscriptions.
Le dernier point concerne évidemment le décorum. Si aucune conclusion n'a été tirée à ce sujet, je trouve personnellement que le ton de la période des questions a changé, du moins du côté du gouvernement. Il est généralement plus calme et plus constructif, et j'inviterais les députés de l'opposition à emboîter le pas, au moins de façon expérimentale et pendant un certain temps, pour voir si l'ambiance générale s'améliore. Je ne peux pas être le seul parlementaire enthousiaste à trouver que la période des questions est la partie la moins agréable des délibérations quotidiennes, quel que soit le gouvernement au pouvoir. Le décorum étant une question de culture plutôt que de règlement, c'est à nous de l'améliorer.
Nous sommes très peu nombreux à avoir lu le Règlement dans son intégralité. Je l'ai fait plus d'une fois et je le trouve fascinant. Je n'en saisis peut-être pas tous les arcanes, mais j'essaie de m'y familiariser.
L'article 4 du Règlement, par exemple, ne prévoit pas de mécanisme traitant de l'élection du Président par acclamation. Alors qu'il était doyen de la Chambre, Bill Blaikie avait présidé à l'élection par acclamation sans précédent de Peter Milliken. Je me souviens l'avoir vue à la télévision. Bill Blaikie avait fait remarquer qu'aucune procédure n'était prévue à cet effet, mais que la Chambre pouvait faire bien des choses par consentement unanime. Mais que serait-il arrivé si un député mécontent n'avait pas donné son consentement? À ce sujet, il y a plusieurs circonstances où le consentement unanime est nécessaire pour des choses tout à fait routinières qu'on ne devrait même pas mettre aux voix.
Le paragraphe 7(1.1) du Règlement comporte un libellé plutôt curieux, mais pas vraiment, sur l'élection présumée du vice-président. Le libellé du paragraphe 7(2) est suffisamment alambiqué pour faire en sorte qu'à eux deux, le président et le vice-président parlent les deux langues officielles. Le paragraphe 7(3) prévoit qu'un vice-président doit être élu pour remplacer celui qui s'en va pendant son mandat, mais cela ne cadre pas avec la façon dont cette personne est arrivée là au départ.
L'article 11 du Règlement vous permet, monsieur le Président, de faire expulser une personne de la Chambre. Je vous encourage à exercer ce pouvoir sans hésiter et, à l'instar du Président Milliken, à ne pas ignorer les députés qui perturbent la séance, peu importe leur parti. Il y aurait peut-être lieu d'élargir ces pouvoirs. À quoi bon expulser un député de l'enceinte si c'est pour qu'il se rende à un point de presse? Existe-t-il d'autres recours plus tangibles?
L'article 17 du Règlement nous oblige à intervenir depuis notre place. Pour des raisons d'ordre purement pratique, j'aimerais personnellement que les membres de l'équipe du leader parlementaire puissent, pendant un débat ordinaire, prendre la parole depuis n'importe quel siège attribué à leur parti.
L'article 23 du Règlement indique qu'un pot-de-vin constitue un délit qualifié de « high crime » devant être puni avec la plus grande rigueur, sans toutefois fournir de détails sur un quelconque processus à cet effet.
Selon le paragraphe 28(1) du Règlement, la Chambre ne peut siéger le jour de la fête du Dominion, qui a pourtant laissé place à la fête du Canada en 1982; j'avais alors 1 an.
Selon le paragraphe 37(1) du Règlement, le Président peut ordonner qu'une question soit inscrite au Feuilleton s'il estime qu'elle ne comporte aucune urgence. Cependant, je suis les débats depuis de nombreuses années et je n'ai jamais vu une telle chose se produire.
Le chapitre VI du Règlement porte sur le processus du débat. Je crois qu'il serait utile d'envisager de faire passer les périodes d'intervention de 10 ou 20 minutes suivies des questions et des observations à des périodes de 15 ou 30 minutes. Jusqu'à 10 ou 20 minutes seraient utilisées pour les interventions, et la totalité du temps inutilisé servirait aux questions et aux observations.
Par exemple, si je n'intervenais que pendant six minutes sur les dix qui me sont allouées, ce qui m'arrive assez souvent, j'aurais jusqu'à neuf minutes pour répondre aux questions plutôt que cinq. Cela donnerait lieu à des interventions plus courtes et plus spontanées et à un débat plus riche par la suite.
La version anglaise du paragraphe 68(3) du Règlement comporte une bizarrerie due à un vocabulaire archaïque. On dit qu'un projet de loi ne peut être présenté dans une forme « imparfaite », alors que, en français, il ne peut être présenté dans une forme « incomplète ».
L'article 71 du Règlement comporte aussi une coquille en anglais. On y lit « three several readings » — trois plusieurs lectures — au lieu de « three separate readings », c'est-à-dire trois lectures distinctes, ou « trois lectures » tout court, comme la version française.
L'article 87 du Règlement a trait aux projets de loi d'initiative parlementaire. Lorsqu'un député siège à la Chambre depuis plusieurs législatures et qu'il n'a jamais eu l'occasion de présenter un projet de loi d'initiative parlementaire, alors qu'un autre député fraîchement élu voit le sien inscrit au Feuilleton avant même de savoir où se trouvent les toilettes de l'édifice du Centre, je dirais que le système n'est pas tout à fait au point.
Je propose qu'on repense le système de tirage au sort des initiatives parlementaires pour le rendre plus équitable. Au début de chaque législature, tous les députés réélus conserveraient leur place dans la liste de priorité. Les députés réélus ne figurant pas sur la liste parce qu'ils étaient des ministres, des secrétaires parlementaires ou le Président seraient les prochains sur l'ordre de priorité. Les nouveaux députés seraient ensuite inscrits à la liste de priorité selon la méthode actuelle. Enfin, les députés qui étaient présents lors de la législature précédente et qui ont fait franchir toutes les étapes à leur projet de loi seraient placés au bas de la liste, là aussi en suivant la procédure actuelle.
De plus, tous les députés devraient pouvoir changer de place avec n'importe quel autre député sur la liste. Tous les députés auraient alors des chances égales de proposer un projet de loi d'initiative parlementaire. Il n'y aurait pas de députés défavorisés parce qu'ils ne semblent jamais gagner le tirage au sort. Il n'y aurait pas non plus de députés qui devraient rédiger ou déposer un projet de loi avant d'apprendre à connaître les rouages de la Chambre.
J'aimerais aussi revenir sur la question des recommandations royales à un moment donné.
L'article 128 du Règlement permet de convoquer la Chambre à 13 heures le mercredi afin d'étudier un rapport du Comité mixte permanent d’examen de la réglementation. Je n'ai qu'un mot à dire à ce sujet: « Vraiment? »
Les articles 129 à 147 du Règlement traitent des projets de loi d'intérêt privé. Il fut un temps où c'était ainsi qu'on obtenait un divorce au Canada. Bien que le Sénat les utilise toujours, à la Chambre des communes, cela fait plusieurs législatures que nous n'avons pas eu de projet de loi d'intérêt privé. Pourrions-nous les éliminer tout simplement?
Enfin, l'article 158 autorise le sergent d'armes à détenir des étrangers pour leur comportement à la Chambre ou dans les tribunes et prévoit qu'il ne les libérera pas sans un ordre de la Chambre. Je ne sais pas si le parlement comporte une cellule, mais il s'agit certes là d'une relique intéressante d'une autre époque. Quelle est l'incidence concrète de cet article?
Je mets de côté le Règlement comme tel. Pourquoi les projets de loi meurent-ils au Feuilleton au Sénat lorsqu'il y a dissolution de la Chambre? Le Sénat ne pourrait-il pas poursuivre son étude des projets de loi dont il est déjà saisi et simplement renvoyer la version qu'il adopte à la nouvelle législature pour qu'elle l'adopte? Les projets de loi d'initiative parlementaire, en particulier, risqueraient ainsi beaucoup moins de mourir prématurément au Feuilleton.
Par ailleurs, j'estime qu'il devrait être inapproprié pour tout député de mentionner la langue officielle employée par un autre député à la Chambre des communes au même titre qu'il est inapproprié pour un député de mentionner la présence ou l'absence d'un autre député à la Chambre.
Le chapitre XIII garantit déjà que tous les députés peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix, mais j'irais plus loin et je ferais en sorte qu'il soit contraire au Règlement de mentionner la langue qu'un autre député choisit d'employer.
Il existe des bizarreries dans la procédure et la pratique de la Chambre qui ne figurent pas nécessairement dans le Règlement, comme les très enlevantes paroles suivantes: « Quand le projet de loi sera-t-il lu pour la deuxième fois? À la prochaine séance de la Chambre. » On entend alors toutes sortes de railleries, du genre « maintenant » ou « jamais ». Il s'agit d'une relique découlant d'un changement survenu il y a plus de 20 ans. Il va sans dire que plusieurs de ces anomalies sont attribuables au fait que les modifications corrélatives n'ont pas toutes été dûment apportées.
Je suppose que la nécessité de demander l'accord de la Chambre pour que les questions restent au Feuilleton constitue une autre relique, et il en existe certainement d'autres.
J'aimerais aussi qu'on remplace l'horloge de la Chambre par des horloges numériques synchronisées, qui pourraient être contrôlées par le Bureau et qui refléteraient l'heure apparente à la Chambre et l'heure réelle afin que, lorsqu'on décide de tenir compte de l'heure, l'horloge indique la bonne heure.
En fait, d'ici à ce que les députés disposent de systèmes d'information intégrés à leur pupitre — une autre question à long terme dont nous devrions au moins discuter —, je me permettrais de suggérer que tous les députés puissent consulter quatre horloges à la Chambre. Elles indiqueraient l'heure réelle, l'heure perçue, le temps de parole qu'il reste au député qui intervient et l'heure réelle à laquelle la séance est censée être levée ce jour-là.
Tant qu'à y être, pourquoi certaines activités prolongent la journée et d'autres pas? Y a-t-il une raison à cela? Pourrions-nous revoir ce qui fait ou ne fait pas finir la journée, par exemple, à 18 h 48?
J'aimerais évidemment que les sièges de la Chambre ne déchirent pas nos poches, comme cela m'est arrivé hier soir.
J'en profite aussi, en tant qu'ancien attaché politique, pour réclamer le retour du guichet unique, qui changeait beaucoup la manière d'aborder le Règlement.
Hier, un groupe de 20 personnes d'une résidence pour personnes retraitées de Mont-Laurier est venu me voir. À 15 heures, le service de sécurité les a fait sortir de la tribune, au-dessus de vous.
Par principe, je ne crois pas qu'on devrait demander à des gens dont le comportement est irréprochable de quitter la tribune des visiteurs. Au contraire, pour que le public puisse participer plus activement au processus législatif, il faudrait l'inciter à regarder les débats plutôt que la période des questions
L'article 51 du Règlement nous donne l'occasion en or de passer en revue le Règlement et d'en supprimer les vestiges qui ne sont plus nécessaires.
Je vais continuer avec plaisir à écouter les idées de mes collègues et je suis impatient d'en discuter au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre.