La Chambre reprend l'étude, interrompue le 9 mai, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
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Monsieur le Président, toujours au sujet du projet de loi , ce n'est pas tous les jours que je commence mon intervention en parlant des produits d'hygiène féminine. Cependant, la correction d'un régime de taxation injuste sur les biens essentiels est une question importante pour tous les Canadiens. Actuellement, la TPS et la TVH s'appliquent aux produits d'hygiène féminine, parce qu'ils ne sont pas considérés comme des biens essentiels. Je crois que nous sommes tous d'accord pour dire que c'est une politique malavisée, voire sexiste, qui ne correspond pas, du moins, à ce qu'en pense la population canadienne. Je suis fier de dire que le projet de loi corrigera ce régime de taxation disproportionnée à l'égard des femmes en éliminant la TPS et la TVH sur les produits d'hygiène féminine.
La prochaine mesure du budget de 2016 dont j'aimerais parler se trouve à la section 2 de la partie 4, qui modifie la Loi sur les mesures de réinsertion et d'indemnisation des militaires et vétérans des Forces canadiennes. J'aimerais souligner cinq principales améliorations.
Premièrement, le projet de loi remplacerait l'allocation pour déficience permanente par l'allocation pour incidence sur la carrière pour mieux soutenir les anciens combattants qui ont vu leurs options de carrière restreintes en raison d'une maladie ou d'une blessure liée au service.
Deuxièmement, la mesure législative augmenterait le pourcentage utilisé dans la formule qui sert à calculer le montant de projet de loi l'allocation pour perte de revenus. Cette allocation remplacerait 90 % de la solde brute avant la libération des anciens combattants blessés qui participent à un programme offert par Anciens Combattants Canada, qu'il s'agisse d'un programme de réadaptation ou d'un programme d'assistance professionnelle destiné à ceux qui ne peuvent pas occuper un emploi convenable et bien rémunéré en raison de leurs blessures. L'allocation serait augmentée en fonction de l'inflation, et l'indexation ne serait pas plafonnée à 2 %.
Troisièmement, la loi préciserait le moment auquel une indemnité d'invalidité peut commencer à être versée ainsi que la formule utilisée pour calculer le montant de cette indemnité.
Quatrièmement, l'indemnité d'invalidité serait indexée en fonction de l'inflation, comme le sont les autres prestations prévues dans la Nouvelle Charte des anciens combattants, et une somme plus élevée serait versée rétroactivement à tous les anciens combattants qui reçoivent l'indemnité depuis la mise en oeuvre de la Nouvelle Charte des anciens combattants, en 2006.
Cinquièmement, la loi améliorerait également le Fonds du Souvenir, qui offre une aide financière à la succession des anciens combattants admissibles pour payer les frais associés à l'inhumation et au service funéraire. L'exemption accordée à la succession des militaires à faible revenu augmenterait également; elle passerait d'environ 12 000 $ à 35 000 $.
Les anciens combattants du Canada méritent qu'on prenne soin d'eux et qu'on fasse preuve de compassion et de respect à leur égard. Les mesures que je viens de mentionner amélioreraient grandement les mesures de soutien du revenu destinées aux anciens combattants handicapés, y compris ceux qui font la transition à la vie civile et ceux qui ne peuvent pas occuper un emploi convenable et bien rémunéré en raison de leurs blessures.
Toutefois, l'aide gouvernementale aux anciens combattants ne s'arrête pas là. Au cours de la prochaine année, le gouvernement collaborera avec la communauté des anciens combattants afin de trouver la meilleure façon de rationaliser et de simplifier le système des programmes de soutien financier qu'offrent actuellement Anciens Combattants Canada et le ministère de la Défense nationale aux anciens combattants et aux membres de leur famille.
En plus d'aider les jeunes Canadiens, les familles de la classe moyenne et nos estimés anciens combattants, le gouvernement est déterminé à aider les aînés canadiens.
Les aînés vivant seuls sont presque trois fois plus susceptibles d'avoir un revenu faible que les aînés en général. C'est pourquoi le budget de 2016 vise à augmenter, jusqu'à concurrence de 947 $ annuellement, le taux pour personne célibataire du Supplément de revenu garanti pour les pensionnés ayant les plus faibles revenus. Grâce à cette bonification, la prestation complémentaire maximale actuelle au Supplément de revenu garanti sera plus que doublée. Elle représente une augmentation de 10 % des prestations maximales totales du Supplément de revenu garanti qui sont offertes aux aînés vivant seuls et dont le revenu est le plus faible.
En outre, le budget de 2016 abrogera l'article 2.2 de la Loi sur la sécurité de la vieillesse, qui fait passer l'âge d'admissibilité aux prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti de 65 ans à 67 ans. C'est une bonne décision.
Le budget de 2016 remédie également à une préoccupation soulevée par certains citoyens de ma circonscription en offrant une aide supplémentaire pour les couples d'aînés qui vivent séparément. En effet, il n'est pas rare que des coupes d'aînés doivent vivre séparément pour des raisons hors de leur contrôle, notamment les soins de longue durée, ce qui fait augmenter le coût de la vie et le risque de pauvreté. Le système actuel offre aux bénéficiaires des prestations du Supplément de revenu garanti en fonction de leur revenu individuel. Toutefois, le budget de 2016 étendrait ce traitement de sorte que les couples reçoivent également des prestations.
Le budget de 2016 accorde la priorité aux gens et offre l'aide dont les Canadiens ont besoin maintenant, et non dans 10 ans. C'est une étape essentielle pour restituer la prospérité de la classe moyenne. Lorsque l'économie fonctionne pour la classe moyenne, le pays fonctionne pour tous.
Le budget de 2016 est le reflet d'une nouvelle approche pour le gouvernement, une approche qui offre une aide immédiate à ceux qui en ont le plus besoin et qui ouvre la voie à la croissance pour l'ensemble des Canadiens. En mettant à exécution le budget de 2016, le gouvernement du Canada investit dans les années et les décennies à venir. Nous investissons dans nos aînés, nos anciens combattants, nos enfants et petits-enfants, de sorte que nous puissions tous profiter d'un Canada plus prospère et plein d'espoir.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir la chance de parler du projet de loi , alors que nous en sommes au troisième bâillon. Je me considère très chanceux de pouvoir prendre la parole à la Chambre, étant donné le peu de temps qu'il nous reste pour en débattre.
Le premier bâillon nous a été imposé dans le cadre de l'étude du projet de loi modifiant la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada, qui s'opposait aux travailleuses et travailleurs de l'aérospatiale. À ce moment, aucun député du Bloc québécois n'a pu prendre la parole, car on ne s'est pas rendu au 34e tour du débat. Je vais donc utiliser de façon judicieuse le temps qui m'est attribué.
Le premier élément que je veux soulever par rapport au projet de loi , c'est la question des paradis fiscaux. Le gouvernement se targue de faire un investissement important de 444 millions de dollars pour débusquer les fraudeurs et les bandits qui utilisent les stratagèmes des paradis fiscaux. Malheureusement, le problème des paradis fiscaux ne se trouve pas chez ces bandits et fraudeurs, il réside plutôt dans le fait que l'utilisation des paradis fiscaux est légale.
Les modifications ont été faites par voie réglementaire. Ainsi, on se retrouve, par exemple, avec 200 milliards de dollars en actifs d'investissements canadiens dans les 10 principaux paradis fiscaux, dont 80 milliards de dollars dans le premier paradis fiscal en importance, la Barbade. C'est comme si le gouvernement sortait l'artillerie lourde pour réparer un robinet qui fuit plutôt que de s'attarder au problème du chauffe-eau qui a explosé.
J'ajouterais que l'expertise du gouvernement en matière de paradis fiscaux est notable. Par exemple, le a une entreprise qui a des filiales aux Bahamas et au Delaware. Aussi, ce dernier a contribué à rédiger les règlements destinés à l'industrie de l'assurance pour les Bahamas, le Belize, la Grenade et les îles Turques-et-Caïques. Ce sont autant de paradis fiscaux qui peuvent attirer les assureurs canadiens et québécois qui désirent se soustraire à l'impôt.
Les députés du gouvernement ont une connaissance fine du fonctionnement des paradis fiscaux et de ce problème. Ils devraient donc faire preuve de magnanimité et mettre leurs connaissances au service du gouvernement afin de régler ce problème.
Par ailleurs, l'ex-associé du , qu'il connaît très bien, est lui aussi présent dans les paradis fiscaux, aux îles Turques-et-Caïques. Ce n'est pas d'hier que les libéraux ont une grande connaissance des paradis fiscaux. On se souviendra de l'histoire des bateaux de l'ancien ministre des Finances Paul Martin enregistrés dans une île antillaise.
Alors, je les prie de mettre leurs connaissances au profit de la Chambre, afin de régler le problème des paradis fiscaux. Ce ne sont pas les bandits, le problème. Il s'agit plutôt de la législation et des règlements qui ont été changés sans jamais que la Chambre se soit penchée sur le problème ou qu'un vote ait eu lieu à ce sujet. J'exhorte le gouvernement et ses députés à régler le problème des paradis fiscaux.
Dans le projet de loi , on parle de 75 pages d'amendements à la Loi de l'impôt sur le revenu et ses règlements. Toutefois, il n'y a rien pour régler le problème de la réglementation. Pourtant, il y a beaucoup à faire. Je les prie d'agir, car ils connaissent cela.
Sinon, les députés du Bloc québécois vont voter contre le projet de loi pour d'autres raisons. Il y a la question des paradis fiscaux, mais il y a plusieurs autres éléments. Le projet de loi compte 177 pages. On l'a lu attentivement et on l'a analysé en détails. Ce n'est rien de nouveau. Il reprend ce qui a été annoncé dans le budget, qu'on avait aussi bien étudié.
Le budget et le projet de loi ne répondent pas aux besoins particuliers du Québec. Il n'y a rien pour les villes afin d'aider les secteurs de pointe. Alors, le budget et le projet de loi n'appuient pas les régions urbaines du Québec. Il n'y a rien non plus pour les régions rurales, l'agriculture, la forêt ou les pêcheries. Pour nous, l'occupation du territoire, l'activité économique et les emplois en région, c'est important. Il aurait été important de donner un coup de barre à cet égard.
Il n'y a rien non plus pour les exclus du marché du travail, les chômeurs, ou très peu. Par exemple, la prolongation des délais et la bonification des mesures visent les régions pétrolières et excluent le Québec. Nous étions très tristes et déçus de le constater. Le budget et le projet de loi visent surtout à investir dans les infrastructures, et ils le font très mal.
Il existe un modèle de financement pour transférer l'argent rapidement et de façon efficace au Québec et aux municipalités, c'est le modèle de la taxe sur l'essence. Le gouvernement avait annoncé qu'il ferait cela lors de la campagne électorale. Or que constatons-nous? Pour les trois quarts des sommes annoncées, on revient au vieux programme Chantiers Canada. On se souviendra qu'il a fallu 27 mois pour établir une entente-cadre, donc plus de deux ans. On se chicanait sur la grosseur des tableaux, par exemple. Ensuite, cela a encore pris en moyenne 15 mois par projet pour obtenir les autorisations. On discutait de la grosseur du drapeau, on voulait ceci ou cela.
Des grosses sommes sont annoncées pour l'investissement, mais elles proviennent d'un endettement important. Dans toutes les provinces, et au Québec également, les contribuables auront à rembourser cette dette. La moindre des choses serait qu'en échange, on ait rapidement les sommes pour lesquelles on s'endette afin de les mettre à profit et de lancer les programmes d'infrastructure dès que possible.
Durant la campagne électorale, le gouvernement s'était engagé à procéder de la sorte. Dans le projet de loi , dans le budget, il revient là-dessus. C'est très décevant. Entre autres, c'est que je déplore présentement.
De plus, encore une fois, j'ai été très déçu concernant les infrastructures communautaires, sociales, culturelles et sportives. Les sommes à cet effet ont été intégrées à l'enveloppe de propagande du 150e anniversaire du Canada. C'est deux fois plus important que le programme des commandites qui avait mené au scandale dont on se souvient. On se demande jusqu'où va la mémoire des députés actuels. On retombe dans les vieux patterns, si on me passe l'expression.
Un autre élément tout à fait déplorable concerne les transferts et le financement pour la santé, l'éducation et les services sociaux. Ce sont des services donnés par les provinces. Au Québec, les besoins sont immenses. Je le vois dans ma circonscription et partout sur le terrain. Il y a de grands besoins. On est dans une période remplie de mesures d'austérité. Le gouvernement du Québec étouffe, comme celui des autres provinces. Il n'y a plus de marge de manoeuvre. La marge de manoeuvre est ici, à la Chambre.
Il faut que le gouvernement augmente à nouveau les transferts en matière de santé pour que cela revienne au moins au quart du financement. Je rappelle que dans les années 1970, Ottawa finançait la moitié des dépenses en santé. Maintenant, on coupe sans arrêt, et cela ira jusqu'à 18 %. Il faut que les transferts pour les dépenses en santé augmentent de 6 % par année pour atteindre le quart du financement. C'est la moindre des choses. Ce sont des services en moins à la population. Cela va mal. Il y a des problèmes.
C'est la même chose dans le cas des services sociaux et l'éducation. Il faudrait au minimum qu'il y ait un rattrapage pour revenir aux proportions des années 1990, avant les coupes sauvages qui ont été faites.
J'ai parlé rapidement de l'assurance-emploi tout à l'heure. Les périodes de prolongation s'appliquent seulement à certaines zones. Ces mesures ne sont pas unilatérales et le Québec en est exclu. Cela ramène donc au problème des trous noirs.
Ce ne sont pas les travailleurs qui sont saisonniers, ce sont les emplois. Ces travailleurs ne travaillent pas assez d'heures durant l'été. Ils reçoivent leurs prestations et, ensuite, il y a une période où ils n'ont plus rien pour vivre. Quand on a besoin de l'assurance-emploi pour avoir un revenu, on n'a pas d'argent pour épargner et pouvoir passer à travers ce trou noir. C'est une grande injustice qui doit être corrigée.
C'est la même chose pour la caisse d'assurance-emploi. Comment se fait-il qu'elle fasse encore partie du Trésor public? Elle n'a pas été mise à part. Au cours de la dernière année, 1,7 milliard de dollars été pigé dans la caisse d'assurance-emploi et on a dépensé cet argent ailleurs, dans d'autres programmes.
L'assurance-emploi n'est plus une assurance, c'est une taxe au travail. La preuve, ce ne sont même pas 4 travailleurs ou travailleuses sur 10 qui perdent leur emploi qui y ont accès. Ce n'est plus une assurance, c'est une taxe. Pour les femmes, c'est seulement une travailleuse sur trois qui a accès à l'assurance-emploi; deux sur trois en sont exclues. Pour les jeunes, c'est encore pire. L'assurance-emploi ne joue donc plus vraiment son rôle d'assurer, de donner une période de transition pour se retourner et se trouver un nouvel emploi. C'est une taxe au travail. C'est déplorable.
Il ne me reste plus beaucoup de temps de parole, mais j'en aurais encore beaucoup à dire sur l'économie d'innovation. Le Canada est un des pays où il y a le moins de mesures pour la recherche en entreprises. Au Québec, on dépend de cela. On a de la haute technologie. On ne tient pas compte des besoins du Québec dans le projet de loi et le budget. C'est pourquoi nous voterons contre le projet de loi.
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Monsieur le Président, bien que le budget ait été déposé en mars dernier, je me lèverai aujourd'hui à la Chambre afin d'ajouter ma voix à celles qui l'ont déjà encensée.
Avant d'aller plus loin, je dois d'abord prendre un moment pour remercier de nouveau les citoyens de , qui m'ont accordé leur confiance. Alors que je prends la parole aujourd'hui, je suis on ne peut plus conscient que c'est à eux que je dois le privilège de les représenter ici, à la Chambre. Comme tous mes collègues députés, j'ai dû travailler fort et avec acharnement sur le terrain afin de parvenir à siéger ici aujourd'hui. Bien entendu, ce long trajet ne s'est pas opéré seul, et j'ai eu le plaisir de pouvoir compter sur des collaborateurs aux qualités inestimables. En fait, d'abord et avant tout, si je me suis engagé en politique, c'est parce que la source de ma motivation se trouve chez les gens de ma circonscription, qui me rendent si fier, qui m'insufflent leur énergie et que je me suis engagé à aider et à représenter.
Lors de mon tout premier discours à la Chambre, j'ai évoqué le fait que ma circonscription, , était riche de ses gens. Ces richesses, j'ai eu le bonheur de les constater une fois encore dès mon retour chez moi, à Laval, alors que j'ai eu la joie d'être invité à souligner les anniversaires mémorables de deux pétillantes citoyennes de ma circonscription. En effet, ces jeunes centenaires confirment l'essence et l'esprit qui animent , alors qu'elles affichent un sourire contagieux après 101 ans et 102 ans parmi nous.
[Traduction]
Le et le gouvernement entendent bien améliorer la qualité de vie des personnes âgées, comme les deux illustres dames de ma circonscription qui ont vu le pays évoluer au fil des ans. Plus tôt cette année, mon collègue le député de a mentionné qu'on peut juger un pays à la façon dont il traite ses citoyens les plus vulnérables.
[Français]
Le budget du gouvernement contribue à bâtir, brique après brique, l'édifice de notre société. Nous oeuvrons à faire de cet édifice et de notre société un endroit où nous nous soucions de nos aînés et de nos citoyens les plus vulnérables.
Gardons en mémoire le proverbe grec suivant: « Une société atteint la grandeur lorsque les Anciens plantent des arbres en sachant qu'ils ne profiteront jamais de leur ombre ». Il est juste et bon. Néanmoins, sachons qu'il est entièrement possible de fournir à nos pères et à nos mères le soutien qu'ils méritent. Il est impératif de traiter nos aînés avec dignité et respect, ce que tout un chacun mérite.
Pour notre gouvernement, cela va au-delà des mots, et c'est pourquoi nous optons pour des mesures concrètes. À titre d'exemple, et puisque nous parlons de la dignité des aînés, je rappellerai à la Chambre que le gouvernement, sous le leadership du , s'est engagé, dans le cadre du budget de 2016, à rétablir à 65 ans l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti plutôt que de le laisser à 67 ans. Le précédent gouvernement avait, au contraire, haussé l'âge d'admissibilité de 65 à 67 ans. En raison de ce préjudice éhonté pour nos aînés, les membres les plus âgés et les plus vulnérables de notre société allaient durement écoper, pouvant perdre jusqu'à 28 000 $.
Aujourd'hui, le gouvernement, sous la gouverne du , a une vision différente et vers l'avenir, tout en gardant à l'esprit la nécessité de placer les aînés au coeur de ces priorités. Plutôt que de leur enlever des sommes dûment méritées après qu'ils aient contribué à la collectivité pendant des années, notre budget de 2016 ramène à 65 ans l'âge d'accessibilité aux prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti.
Une retraite digne et sûre, voilà ce que ce gouvernement s'est engagé à offrir à nos aînés. Cela donnera des milliers de dollars aux Canadiens lorsqu'ils seront, à leur tour, des aînés. De plus, nous augmenterons le montant du Supplément de revenu garanti de 947 $ par année pour les personnes âgées les plus vulnérables vivant seules. Cela équivaut à près de 1 000 $ injectés directement dans les poches des plus vulnérables, qui furent malheureusement les premiers négligés par le passé. Cette mesure représente un investissement de plus de 670 millions de dollars par année et améliorera la sécurité financière de 900 000 aînés vivant seuls de partout au Canada.
De Laval, de Marc-Aurèle-Fortin et de partout au Canada, 900 000 aînés pourront compter sur leur gouvernement fédéral qui a leur bien à coeur. Ce gouvernement entend respecter sa part du contrat social voulant qu'après avoir contribué de manière louable à la société durant toute une vie, on puisse enfin profiter de ses vieux jours dans la quiétude et sans la préoccupation perpétuelle de se retrouver éventuellement sans le sou.
Mes collègues et moi, ainsi que l'ensemble des gens qui viennent travailler chaque jour sur la Colline, nous constatons tous avec bonheur que le beau temps, le printemps et la chaleur reviennent vers nous. Nous ne pouvons jeter le regard sur la pelouse verte devant notre parlement sans y remarquer les jeunes qui viennent y jouer. Ces jeunes qui peuplent, par beau temps, la devanture du coeur de la démocratie canadienne font partie de ce contrat. Ils ont hâte de travailler et de contribuer à notre société. Nous nous devons de respecter leur avenir et de respecter les aînés qui, jadis, jouaient eux-mêmes à cet endroit. Nous devons garantir à ces gens qu'ils ne vivront pas dans la crainte de manquer d'argent. Nous devons leur assurer l'espoir de la tranquillité d'esprit pendant leurs vieux jours. Lorsqu'ils reviennent voir leur parlement, ces hommes et femmes âgés qui étaient auparavant venus y jouer ne doivent pas revenir avec amertume en ce lieu, mais plutôt avec un regard témoignant allégresse et gratitude.
Pour les jeunes et les aînés d'hier, d'aujourd'hui et de demain, le fonctionnement global de notre société doit tendre vers cette direction. Notre gouvernement l'a promis et, grâce au budget de 2016, nous pouvons désormais clamer haut et fort que notre gouvernement a agi.
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Monsieur le Président, c'est un grand honneur pour moi de parler de ce projet de loi. J'ai déjà parlé du budget, mais je vais maintenant dire un mot sur le projet de loi d'exécution du budget.
D'entrée de jeu, il importe de souligner que l'une des choses qui sont ressorties des dernières élections est le fait que tous les Canadiens ont une voix dans cette enceinte. Chacun des 338 députés ici présents a la chance de se faire entendre au nom de ses concitoyens.
Je ne faisais pas partie du précédent gouvernement. Je crois toutefois comprendre qu'on a usé de manoeuvres procédurales, mais le fait que les libéraux aient invoqué aujourd'hui la clôture de ce débat me consterne, en ma qualité de représentant de la circonscription de Barrie—Innisfil et en tant que nouveau député.
Je veux revenir à ce que disait le député de ce matin à propos du discours du Trône. Pour la suite de mes observations, je crois qu'il importe d'abord de reprendre ce que les libéraux ont dit aux termes de ce discours, soit que:
Tous les [députés] seront honorés, respectés et entendus, peu importe leur allégeance. Car ici, en ces chambres, la voix de tous les Canadiens et Canadiennes est importante.
N’oublions pas toutefois que les Canadiens et Canadiennes ont clairement indiqué qu’ils souhaitaient un réel changement. Ils veulent que leur gouvernement fasse différentes choses, et ce, différemment. [...]
En écoutant attentivement et en se comportant de façon respectueuse, le gouvernement peut relever ces défis et tous les autres qui se présenteront à lui.
En concertant ses efforts au service de tous les Canadiens et Canadiennes, le gouvernement peut apporter de vrais changements.
Or, nous voyons aujourd'hui à quel point les libéraux font preuve d'une hypocrisie qui n'est pas sans rappeler leur attitude dans le cadre du débat sur l'aide médicale à mourir, puisqu'ils veulent imposer la clôture et empêcher les Canadiens de se faire entendre au sujet de ce projet de loi et du projet de loi précédent. Je suis chanceux de pouvoir prendre la parole au nom des gens de ma circonscription, puisque je n'ai pas eu l'occasion de le faire au sujet de l'aide médicale à mourir à cause de la clôture du débat.
Pendant le bref temps de parole dont je dispose, j'aimerais me concentrer sur trois éléments. Je tiens d'abord à parler de ce que j'ai appelé, dans des observations précédentes que j'ai faites à la Chambre, une fraude fiscale envers la classe moyenne, c'est-à-dire le tour de passe-passe que représente la baisse d'impôt que les libéraux proposent pour la classe moyenne. Je tiens à donner des exemples bien précis de ce que j'avance.
Deuxièmement, j'aimerais parler du secteur de l'innovation. Je tiens à aborder cette question à la lumière des rencontres productives que mes collègues et moi avons eues la semaine dernière avec Startup Canada. Je veux donc parler au nom du secteur de l'innovation.
Troisièmement, j'aimerais aborder, si le temps le permet, la question des infrastructures.
En ce qui a trait à la fraude fiscale envers la classe moyenne, il suffit d'examiner le budget pour constater que ce que les libéraux donnent d'une main, ils le reprennent de l'autre. Je songe par exemple à la prestation pour la garde d'enfants. Personnellement, je considère comme faisant partie de la classe moyenne canadienne un ménage constitué d'un pompier et d'une infirmière dont le revenu annuel combiné se chiffre à environ 180 000 $. Or, la prestation pour la garde d'enfants actuelle nuira à la situation de ce couple. La proposition des conservateurs aurait permis à ce même ménage de toucher près de 240 $ par mois. Avec le plan des libéraux, il ne recevra que 112 $ par mois. En fait, les gens que nous classerions dans la classe moyenne seront dans une situation moins avantageuse. Je conviens que certains se tireront mieux d'affaire, mais je crois que la majorité ou une grande partie des Canadiens recevra moins d'argent.
Il est également troublant d'entendre les belles paroles que nous sert le à la Chambre pour justifier ce tour de passe-passe budgétaire des libéraux. Je songe notamment à l'idée selon laquelle neuf millions de Canadiens bénéficieront des mesures actuelles alors que certains éléments du budget montrent qu'il y a effectivement une fraude fiscale envers la classe moyenne.
En fait, le crédit d'impôt pour la condition physique serait supprimé. Depuis 2006, les Canadiens ont profité d'un allégement fiscal à hauteur de 1,13 milliard de dollars. Par ailleurs, depuis 2011, les Canadiens ont reçu jusqu'à 190 millions de dollars grâce au crédit d'impôt pour les activités artistiques; ils n'auraient plus droit non plus au fractionnement du revenu, représentant 2 000 $ par année. Comme je viens de le dire, ce que les libéraux donnent d'une main, ils le reprennent de l'autre.
Que rapporte ce tour de passe-passe aux Canadiens de la classe moyenne? Ils se retrouvent écrasés sous le poids du déficit et de la dette, ce qui n'est pas sans rappeler la situation dans ma province, l'Ontario. Les services diminuent de plus en plus, alors que les impôts augmentent sans cesse, et la conséquence est inévitable.
Je sais que le et le ont déclaré qu'il est maintenant temps d'investir dans les infrastructures, d'alourdir notre fardeau et d'accumuler des dettes. Il n'y a jamais de bon moment pour prendre de telles mesures. En fait, lors de ma récente visite à Washington, où j'ai assisté à la conférence de la National Governors Association, certains des plus grands économistes américains ont parlé de l'imminence d'une récession.
Ils ont dit que nous en sommes à la sixième année d'un cycle de récession qui dure normalement cinq ans. Si nous nous retrouvons dans ce genre de situation, tout en étant criblés de dettes, il nous sera extrêmement difficile, advenant une telle récession, de faire ce qui s'impose pour prendre soin des Canadiens les plus vulnérables, dont un bon nombre font partie de la classe moyenne — et c'est pourquoi les gouvernements doivent s'y prendre à l'avance.
La semaine dernière, comme je l'ai dit, les représentants de Startup Canada étaient en ville. D'ailleurs, beaucoup de députés ici présents ont pu les rencontrer. J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec, selon moi, l'un des plus brillants petits entrepreneurs du pays, Chad Ballantyne, et son épouse, Sandra. Ils ont beaucoup parlé du programme d'innovation.
J'ai demandé à Chad ce qu'il dirait aux Canadiens s'il avait deux ou trois minutes pour s'adresser à eux. Il m'a écrit un long courriel, dont j'aimerais vous lire un extrait.
Le premier ministre [...] a chargé le ministre de cette tâche: « Élaborer un programme d’innovation qui comprendra: l’élargissement d’une aide efficace pour les incubateurs et les accélérateurs d’entreprises [...] Ces investissements cibleront les principaux secteurs en croissance où le Canada a la capacité d’attirer des investissements ou des entreprises en croissance axées sur l’exportation. »
Startup Canada mériterait d'être représentée au sein du conseil consultatif du programme d'innovation lorsque ce conseil sera formé. Avec sa vision d'un pays novateur, Startup Canada dispose du seul réseau pancanadien pour aider, guider et former les entrepreneurs qui lancent et bâtissent leur entreprise.
Le programme Startup Communities, qui s'est implanté notamment chez nous, à Barrie, en Ontario, rassemble la totalité de la collectivité des entrepreneurs de manière à veiller au fonctionnement harmonieux et à l'optimisation d'un écosystème économique et social favorisant chaque entrepreneur.
Startup est en outre d'avis qu'un programme d'innovation devrait englober la totalité de l'écosystème permettant aux entreprises en démarrage de croître. Il ne faut pas qu'un tel programme ait des objectifs trop étroits. Tel qu'il est envisagé actuellement, le programme injecterait de l'argent dans une poignée de grappes. C'est trop limité comme horizon. Il ne sera possible d'investir que dans des entreprises qui sont parvenues à un stade assez avancé de développement et dans le secteur de la recherche et du développement technologiques. Les entreprises en démarrage et les entreprises de services seront ignorées, alors qu'elles sont au coeur du moteur économique du Canada.
Le budget prévoit peu de financement, si ce n'est aucun, pour les jeunes entreprises. Or, les compagnies qui en sont à une étape ultérieure à la recherche et au développement, en dépit de leur orientation sectorielle, recommandent de financer l'innovation dans l'ensemble de l'écosystème et d'appuyer la communauté des microentrepreneurs et des jeunes entreprises qui compte plus de 150 000 personnes au Canada.
En dernier lieu, je me penche sur l'infrastructure, dont il a abondamment été question dans le débat. Comme je l'ai dit précédemment lors de mon intervention sur le budget, j'estime, à l'instar de mon collègue bloquiste, que la façon la plus facile de financer les dépenses d'infrastructure serait par exemple de doubler ou de tripler la taxe sur l'essence.
Les libéraux ont prévu des milliards de dollars de dépenses au titre de l'infrastructure. Au cours de la campagne électorale, ils ont affirmé qu'il s'agit d'un enjeu qui concerne non pas uniquement les libéraux, les conservateurs ou les néo-démocrates, mais bien l'ensemble des Canadiens. Le transfert de la taxe sur l'essence constitue le moyen le plus honnête, le plus équitable et le plus simple pour faire en sorte que les collectivités canadiennes bénéficient des infrastructures dont elles ont besoin en tenant compte des critères déjà en place.
Au cours des dernières semaines et des derniers mois, les libéraux ont fait un grand nombre d'annonces dans les circonscriptions qui sont représentées par un des leurs. Nous devons nous assurer que toutes les collectivités qui ont besoin de financement en reçoivent. Que ce soit dans Cariboo—Prince George, Nanaimo—Ladysmith ou Barrie—Innisfil, les besoins se font sentir d'un bout à l'autre du pays et, en tant qu'ancien conseiller municipal, je considère que le recours à la formule de transfert de la taxe sur l'essence constitue la meilleure et la seule façon d'assurer l'équité et la transférabilité du système.
Dans le passé, le député de a déclaré que les municipalités se sont servi du transfert de la taxe sur l'essence pour baisser les taxes. Personnellement, je n'ai vu absolument aucune preuve de cela.
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Monsieur le Président, c'est un honneur et un plaisir pour moi, le nouveau député d'Egmont, de pouvoir parler aujourd'hui du projet de loi .
Avant d'entrer dans le vif du sujet, j'aimerais parler de la tragédie qui secoue présentement notre soeur, l'Alberta, et plus particulièrement la ville de Fort McMurray. Après tout, le plus gros employeur de ma circonscription demeure l'industrie pétrolière albertaine et saskatchewanaise. Une bonne partie des emplois qui sont créés chez nous sont tributaires de ce qui arrive dans cette partie du Canada.
Je veux que Fort McMurray sache que les habitants de l'Île-du-Prince-Édouard sont là pour eux en cette période difficile. Nous sommes des gens généreux; les Canadiens en général sont des gens généreux, et Fort McMurray peut compter sur nous.
Pendant les quelques semaines qui se sont écoulées depuis la présentation du budget, j'ai écouté attentivement les débats qui ont animé la Chambre et les questions qui ont été posées. J'ai écouté les députés de l'opposition se répandre en critiques contre le budget déficitaire du gouvernement. Comme, à les entendre, ils se font un sang d'encre à cause du déficit annoncé et qu'ils semblent s'être découvert une nouvelle passion pour l'équilibre budgétaire, je me suis dit que j'allais revenir sur le bilan financier des derniers gouvernements.
Il est intéressant d'étudier la situation financière du pays sur plusieurs années. Je me suis attardé en particulier à l'année 1994-1995, c'est-à-dire l'année du retour des libéraux au pouvoir. Cette année-là, après neuf ans de règne conservateur, le ratio de la dette au PIB approchait les 70 %. En 2006, après environ 12 ans d'administration libérale, le ratio de la dette au PIB était descendu sous la barre des 30 %. Peu de temps après, sous le gouvernement conservateur, ce ratio a commencé à grimper, puis a dépassé 30 % pour atteindre le taux enregistré aujourd'hui. Lorsque l'on compare la situation financière dont ont hérité les libéraux en 1993-1994 à celle laissée par le dernier gouvernement conservateur, on constate que le ratio de la dette au PIB a tendance à gonfler sous les conservateurs.
J'ai étudié plus attentivement les dernières années du dernier gouvernement conservateur, qui forme maintenant l'opposition. En 2006-2007, le gouvernement a hérité d'un excédent de 13,8 milliards de dollars, soit 16,2 milliards de dollars après rajustement. En 2007-2008, l'excédent était de 9,6 milliards de dollars, mais, en 2008-2009, le gouvernement conservateur a enregistré un déficit de 5,8 milliards de dollars. En 2009-2010, celui-ci a augmenté à 55,6 milliards de dollars, soit 61,27 milliards de dollars après rajustement. En 2010-2011, le déficit a atteint 33 milliards de dollars, soit 36 milliards après rajustement. En 2011-2012, le déficit s'est situé entre 26 et 27 milliards de dollars, puis a atteint 18 milliards de dollars en 2012-2013 et est descendu à 5 milliards de dollars en 2013-2014.
De toute évidence, et en dépit des observations formulées par le parti de l'opposition, lequel a formé le dernier gouvernement, celui-ci n'avait aucun scrupule à accumuler un déficit, même considérable. On m'a dit — corrigez-moi s'il y a lieu — que le déficit enregistré sous le dernier gouvernement conservateur est le plus important que le pays ait jamais enregistré.
Où en sommes-nous aujourd'hui? Notre parti a été honnête et franc avec les Canadiens pendant la campagne électorale. Nous leur avons dit qu'étant donné la détérioration de la situation financière il était peu probable que le gouvernement puisse afficher un surplus. Nous leur avons aussi dit qu'en raison de la situation financière du moment et des renseignements dont nous disposions, nous prévoyions un déficit de l'ordre de 10 milliards de dollars, ce qui nous permettrait de mettre en oeuvre les programmes souhaités.
Mon collègue, le député de , m'a transmis de bons documents de recherche qui montraient qu'en raison de la baisse du prix du baril de pétrole le Trésor fédéral avait perdu près de 18 milliards de dollars depuis la fin de l'été dernier.
Le gouvernement aurait pu prendre diverses mesures. Nous aurions pu réduire les dépenses pour éviter ce déficit, mais nous aurions alors dû abandonner plusieurs programmes pour lesquels nous avons fait campagne, auxquels nous croyons et dont le pays a besoin, à notre avis.
Je crois sincèrement que le rôle fondamental du gouvernement est de répondre aux besoins des personnes les plus vulnérables. Pendant trop longtemps, ce domaine a été négligé, et nous devrons faire des efforts considérables pour aborder ces questions. Au cours des 30 dernières années, les 0,1 % des Canadiens les mieux nantis ont vu leur revenu augmenter d'environ 155 %, tandis que 90 % des Canadiens ont vu leur revenu augmenter de 33 % seulement au cours de la même période. Il fallait que les choses changent.
La partie de notre plateforme que j'étais le plus fier de présenter à titre de candidat aux dernières élections, et un élément clé du budget que je suis fier d'appuyer et de défendre, c'est notre position au sujet de l'Allocation canadienne pour enfants, qui est plus simple et plus juste. La nouvelle allocation est libre d'impôt et vise les personnes qui en ont le plus besoin, soit les familles à faible et à moyen revenu. Elle est aussi beaucoup plus généreuse que l'ancien programme. Je sais que les familles de ma circonscription profiteront grandement de ce programme. Il y a 5 111 enfants inscrits dans le système scolaire d'Egmont. La famille moyenne recevra 2 300 $. La circonscription d'Egmont compte 4 150 familles. C'est donc 9,545 millions de dollars pour ma petite circonscription seulement.
Une chose m'a particulièrement frappé pendant la campagne électorale, et c'est le fait que les aînés qui vivent seuls sont aux prises avec de graves difficultés financières. C'est un aspect qui m'a réellement marqué. J'ai été très étonné de constater à quel point les aînés vivant seuls, dont la majorité sont des femmes, ont de graves difficultés financières.
Nous ne nous sommes pas uniquement engagés à accroître le Supplément de revenu garanti de 10 %; nous avons aussi promis de ramener à 65 ans l'âge d'admissibilité à ce programme. C'est un volet très important de notre budget. J'aimerais énoncer un fait. Selon des chercheurs de l'Université Laval, le plan des conservateurs aurait fait passer de 6 % à 17 % le nombre de personnes de 65 et de 66 ans qui vivent sous le seuil de la pauvreté. Le Parti libéral estime qu'une telle situation est inacceptable. Nous sommes d'avis qu'il faut garantir un revenu raisonnable à ce segment de la population.
Je suis fier des deux changements importants qui seront apportés lorsque le budget sera adopté. Une fois que le budget sera mis en oeuvre, les gens verront les avantages qu'il offre.
En terminant, je tiens à parler d'un autre domaine où nous apporterons des changements importants. Parallèlement, je vais faire de légers reproches au gouvernement que je représente. Je parle des changements qui ont été apportés au régime d'assurance-emploi. Les changements mis en oeuvre par le gouvernement devraient toujours avoir pour objectif de répondre aux besoins des personnes les plus vulnérables de la société. En ce qui concerne le régime d'assurance-emploi, nous n'avons pas répondu aux besoins des travailleurs saisonniers de ma circonscription qui occupent un emploi à court terme, car nous n'avons pas prolongé leur période de prestations. Nous avons prolongé la période de prestations dans d'autres régions du pays et je m'en réjouis. Nous avons apporté beaucoup d'améliorations notables au régime. Par contre, dans cette région en particulier, je pense qu'il reste encore beaucoup de travail à faire. J'ai hâte de poursuivre le travail dans ce dossier au cours des prochaines sessions parlementaires et dans le cadre des prochains budgets.
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Monsieur le Président, je salue tous mes collègues de la Chambre et tous ceux qui nous écoutent débattre du budget.
Nous sommes extrêmement déçus de la tournure des événements, alors que le gouvernement veut museler la Chambre et les parlementaires dans le cadre de ce débat très important. J'aurai l'occasion d'y revenir à la fin de ma présentation.
Tout d'abord, ce budget est tout à fait irresponsable, puisqu'il confirme que le gouvernement a perdu le contrôle des finances publiques et qu'il envoie la facture à nos enfants, nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants qui ne sont pas encore nés, mais qui devront payer pour nos excès d'aujourd'hui.
Lors des élections, le 19 octobre dernier, la population s'est prononcée. Puisque nous sommes démocrates, nous respectons son choix. Toutefois, quel était l'état des finances publiques? Le gouvernement précédent, dirigé par le très honorable député de , a eu la meilleure performance économique du G7. En effet, en matière économique, il était le champion triple couronne du G7. Nous avions atteint le meilleur ratio de dette au PIB. Le gouvernement actuel se targue d'avoir le meilleur ratio, mais il ne faut pas oublier que c'est nous qui l'avons généré.
Deuxièmement, nous sommes le pays qui s'est le plus distingué quant à la reprise économique après la crise de 2008-2010. Nous avions également le meilleur taux de création d'emplois. En outre, sous l'égide de l'ancien gouvernement, les Canadiens n'avaient jamais payé si peu d'impôt depuis 50 ans.
Par ailleurs, le ministère des Finances a conclu qu'au mois de novembre, lorsque les libéraux ont pris le pouvoir, il y avait un surplus d'un milliard de dollars. C'est l'état de la situation. Cela me fait toujours plaisir de citer la fameuse revue financière du ministère des Finances, que j'ai toujours sous la main. Nous avons essayé de la déposer environ 50 fois, mais les libéraux refusent de faire face à la vérité.
Voici le Canada dont les libéraux ont hérité: un Canada qui avait un surplus budgétaire; un Canada qui avait le meilleur ratio de dette au PIB; un Canada dont la performance économique était reconnue mondialement comme étant la meilleure du G7. De plus, les Canadiens n'avaient jamais payé si peu d'impôt depuis 50 ans. Bref, tout était en place pour que le Canada ait un bon élément économique.
Toutefois, les libéraux sont ensuite arrivés au pouvoir et on a assisté à un véritable festival de déficits et de dettes. Revoyons chacune des promesses de gestion rigoureuse qui ont été brisées.
Tout d'abord, parlons des changements à l'impôt. Les libéraux s'étaient targués, à la façon d'un Robin des Bois, de vouloir faire payer les riches afin que les autres aient plus d'argent dans leurs poches. Ils avaient dit vouloir apporter des changements à l'impôt à coût nul.
Ils ne pourraient plus répéter cela aujourd'hui, puisque ces changements à l'impôt entraînent un déficit de 1,7 milliard de dollars. L'argent qu'ils ont promis est de l'argent qu'ils n'ont pas. Nous aussi, nous voulons donner des sous aux gens. Nous avions aussi baissé les impôts, mais nous l'avions fait de façon réaliste et responsable, en maintenant l'équilibre budgétaire lors du dernier budget du gouvernement précédent. Les libéraux se sont fait élire en disant qu'ils apporteraient des changements à l'impôt sans que cela n'affecte la dette, ce qui est complètement faux, puisque ces changements à l'impôt entraînent un déficit de 1,7 milliard de dollars.
C'est la même chose en ce qui concerne l'aide aux enfants. Les libéraux sont bien fiers de dire qu'ils pensent aux familles et aux enfants et qu'ils veulent sortir les enfants de la pauvreté, et ce, à coût nul. Toutefois, cela ne fonctionne pas. Ce n'est pas cela, la réalité. En effet, leurs mesures ont entraîné un déficit de 1,4 milliard de dollars.
Pour ces deux engagements, ils ont accumulé une dette de 3 milliards de dollars. C'est cela, la gestion irresponsable dont on parle tant. C'est pourquoi nous trouvons que ces gens ont complètement perdu le contrôle des finances publiques et qu'ils agissent de façon irréaliste et irresponsable. Promettre mer et monde, c'est bien beau, mais encore faut-il en avoir les moyens. Dans le cas présent, ils ne les ont pas.
Le plus absurde, c'est que le Parti libéral avait promis de tout petits déficits de 10 milliards de dollars, qui sont maintenant de vrais déficits de 30 milliards de dollars. Non seulement cette promesse était-elle mauvaise, mais elle a également causé une véritable catastrophe financière. C'est tout à fait irréaliste et irresponsable.
Les libéraux n'ont pas respecté la promesse qu'ils ont faite aux Canadiens. Le Parti libéral s'est fait élire en promettant un petit déficit et en disant que l'équilibre budgétaire serait atteint dans trois ans de toute façon. Or c'est complètement faux. Cette année, le déficit est de 30 milliards de dollars, et on ne sait même pas si on retrouvera l'équilibre budgétaire au cours des quatre ou cinq prochaines années. Certains estiment qu'on se dirige vers un déficit de 150 milliards de dollars. C'est tout à fait inacceptable, irréaliste et irresponsable à l'égard des générations futures.
C'est pourquoi dans cette situation, ce sont véritablement deux visions qui s'affrontent, soit la vision d'un gouvernement responsable qui a pris des décisions difficiles mais nécessaires par rapport à la vision du gouvernement actuel, qui dirige comme si de rien n'était, qui n'a plus aucun contrôle des dépenses publiques et qui nous conduit vers des déficits compulsifs les uns derrière les autres.
Ce n'est pas tout à fait agréable, d'autant plus que le budget de ce gouvernement contient une clause tout à fait indigne, qui vise à abolir la Loi fédérale sur l'équilibre budgétaire. C'est tout à fait irresponsable d'autant plus qu'à la page 56 du budget, il est écrit: « Le gouvernement demeure résolu à rétablir l'équilibre budgétaire de façon responsable, réaliste et transparente ».
Or deux pages plus loin, dans le même document, on dit: « Il faut abolir la Loi fédérale sur l'équilibre budgétaire ». On dit une chose, et deux pages plus loin, on dit exactement le contraire, et cela, c'est typiquement libéral.
D'ailleurs, concernant le festival des déficits, il y a à peu près deux semaines, le , un homme honorable qui a eu une carrière dans le monde financier tout à fait impeccable, responsable et même tout à fait stimulante pour tout le monde, a parlé ici de nous comme étant des gens obsédés par l'équilibre budgétaire.
Bien sûr que nous en sommes obsédés! C'est de cette façon qu'on gère correctement. Je suis très fier d'être obsédé par l'équilibre budgétaire. C'est la marque de commerce du Parti conservateur et nous en sommes très fiers, alors qu'eux, de leur côté, que font-ils? Les libéraux créent des déficits de façon compulsive les uns derrière les autres, et c'est tout à fait inacceptable.
Parlons maintenant justement de la création de richesse. Au Parti conservateur, les véritables créateurs de richesse sont les entrepreneurs et les petites et moyennes entreprises. Ce sont eux qui créent l'emploi, la richesse et le stimulus économique nécessaire.
Un gouvernement ne crée pas de l'emploi. Un gouvernement doit épauler les entreprises en vue de créer des emplois, mais pas leur dire quoi faire. Nous respectons les PME. Ce n'est pas comme le député de , actuel du Canada, qui disait il n'y a pas si longtemps que les petites entreprises servaient essentiellement à faire économiser de l'impôt aux Canadiens riches. C'est un comportement très insultant pour celles et ceux qui créent de l'emploi.
Quand le a dit cela, le miroir ne devait pas être bien loin, parce que le premier ministre, député de Papineau au Québec, faisait sa déclaration de revenus en Ontario pour épargner 6 000 $ en impôt au Québec; il avait quatre entreprises à numéros pour épargner de l'impôt. Comme le dit l'expression: « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ».
Dans le cas présent, le pourrait dire ce qu'il a fait et dire pourquoi il méprise les petites entreprises, puisque pour lui, les propriétaires de petites entreprises sont des gens qui veulent épargner de l'impôt. Pour nous, au Parti conservateur, les propriétaires de petites entreprises sont des gens qui risquent leur porte-monnaie pour créer de l'emploi et créer la richesse, et on leur doit respect.
Or dans ce budget, que trouve-t-on pour les PME? On n'y trouve strictement rien. Si au moins il n'y avait rien, ce ne serait pas si mal, mais c'est pire encore. En effet, des mesures attaquent directement les petites entreprises. On était sur une lancée et on s'était engagé à réduire le taux d'imposition des entreprises. Pouf! On s'arrête là. Notre gouvernement avait proposé des mesures de crédit d'impôt pour la création d'emplois. Pouf! On les abolit.
Le résultat, c'est que selon le ministère des Finances, ces mauvaises mesures libérales vont coûter 2 milliards de dollars de plus aux PME. Ce qui est insultant, c'est que non seulement on méprise les PME, mais on ne les aide pas et on leur nuit. Cette attitude libérale mérite d'être condamnée.
C'est la même chose concernant l'âge de la retraite. Oui, c'était audacieux, mais tout à fait réaliste et responsable de la part de notre gouvernement de porter l'âge de la retraite de 65 à 67 ans. Notre premier ministre avait fait justement ce choix judicieux et responsable, et il l'avait annoncé bien à l'avance, en 2011, en vue de son application en 2023. On donnait donc le temps nécessaire aux gens pour le faire.
Qui était donc d'accord avec cette mesure à l'époque? L'actuel l'était. Dans un livre, il avait écrit: « Les pénuries de main-d'oeuvre en seraient aussi atténuées en raison du vieillissement de la population, et le passage graduel de l'âge d'admissibilité de 65 à 67 ans constitue un pas dans cette bonne direction. »
C'est ce que l'actuel disait avant de devenir, malheureusement, un militant du Parti libéral du Canada.
Ce budget est tout à fait irréaliste et irresponsable, et il nous ramène absolument dans la spirale désastreuse des déficits. Cela me fait toujours rire d'ailleurs d'entendre les libéraux évoquer le très honorable Paul Martin. Paul Martin se levait la nuit pour haïr les déficits. Je trouve qu'il est un peu délicat de leur part d'évoquer Paul Martin.
Nous condamnons surtout vigoureusement le fait que ce gouvernement va mettre un terme à ce débat, pourtant important. D'ailleurs, un de mes collègues a mentionné tout à l'heure qu'il s'agissait encore une fois d'une promesse rompue du discours inaugural. Que lisait-on dans le discours inaugural?
On lisait ce qui suit: « [Le gouvernement] n'aura pas recours à des mécanismes tels que la prorogation et les projets de loi omnibus pour éviter des examens minutieux. » Or c'est exactement ce qui se passe aujourd'hui.
Nous allons donc voter contre ce budget.
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Monsieur le Président, je tiens tout d’abord à remercier très brièvement le gouvernement qui a réalisé des investissements directs dans ma collectivité, , notamment sous la forme d’un investissement dans Neighbourhood Link, désormais connue sous le nom The Neighbourhood Group qui offre d’importants services d’aide à l’emploi et de relocalisation.
Le premier budget du gouvernement prévoit des investissements dans la productivité, dans les personnes et dans notre planète. Ce premier budget fait suite aux nombreuses promesses que nous avons faites avant les élections d’octobre, qu’il s’agisse d’appuyer les anciens combattants, de faire en sorte que l’enseignement postsecondaire soit plus abordable, d’investir en sciences et en innovation, de restaurer le financement de Radio-Canada, d’améliorer le soutien aux arts ou de faire en sorte que le gouvernement fonde davantage ses actions sur des faits.
L’un des piliers de notre plateforme était l’investissement dans les infrastructures. Le budget prévoit 3,4 milliards de dollars pour les infrastructures de transport en commun dans les trois prochaines années et 2,3 milliards de dollars pour les initiatives de logement abordable au cours des deux prochaines années.
J’ai trouvé particulièrement encourageant de voir qu’on a récemment réservé 840 millions de dollars pour le transport en commun à Toronto. Plus important encore, ces fonds serviront à l’entretien et à l’amélioration nécessaires du réseau de transport en commun existant, un travail souvent négligé et sous-estimé, mais qui est essentiel.
Il est important de souligner que l’engagement d’investir dans les transports en commun repose sur des données de fréquentation, ce qui confirme que notre gouvernement prend des décisions qui s’appuient sur des données. De plus, nous respectons les décisions prises à l’échelon local, puisque les fonds qui n’auront pas été dépensés en cours d’année civile seront intégrés à la formule de transfert de la taxe sur l’essence, ce qui garantira aux municipalités la réception des sommes promises, dans tous les cas.
Je dois m’arrêter un instant pour souligner le fait que le gouvernement précédent, lui aussi, a réalisé d’importants investissements dans les infrastructures. Il s’agit d’un domaine d’activité qui devrait faire consensus à la Chambre.
De plus, le budget annonce des investissements directs dans les familles ayant des enfants et dans les personnes âgées. Ces deux types d’investissement sont particulièrement notoires parce qu’ils étendent les programmes de revenu de base actuellement en place. Un revenu de base ou un revenu annuel garanti n’est pas le produit d’une idée partisane. Ceux qui appartiennent à la gauche traditionnelle, qui luttent pour mettre fin à la pauvreté, y trouvent une cause commune avec la droite traditionnelle qui, elle, souhaite réduire l’appareil de l’État et administrer plus efficacement l’État providence.
Le Sénat est un parfait exemple de ce genre d’action qui va par-delà les lignes de parti. L’ex-sénateur conservateur Hugh Segal a beaucoup fait pour sensibiliser la population au problème de la pauvreté et il réclame depuis longtemps déjà l’adoption d’un revenu de base. Le sénateur Art Eggleton défend depuis longtemps le dossier de la lutte contre la pauvreté, et il a récemment proposé une motion appelant le gouvernement à lancer un projet pilote sur un revenu de base. Le gouvernement provincial de l’Ontario a entendu cet appel et nous devrions faire de même.
Je félicite mon collègue de d’avoir attiré l’attention de la Chambre, par le truchement du comité des finances, sur l’importance du revenu de base. Certes, nous avons déjà une idée de la valeur que constitue le revenu de base, comme en attestent nos investissements budgétaires dans l’Allocation canadienne pour enfants et le Supplément de revenu garanti.
Comme je le disais, en décembre, dans ma première allocution à la Chambre, notre Allocation canadienne pour enfants représente effectivement un revenu de base pour les enfants et pour les familles dans le besoin. Celle-ci représentera un revenu de base de 6 400 $ annuellement pour tout enfant de moins de 6 ans et de 5 400 $ annuellement pour tout enfant de 6 à 17 ans. Elle cible précisément les familles qui ont besoin d’aide. Plus le revenu de la famille est élevé, moins le montant de l’allocation le sera. Autrement dit, c'est une allocation équitable. Elle permettra de sortir de la pauvreté des centaines de milliers d’enfants, 300 000 environ.
On peut encore, certes, améliorer les choses. Par exemple, l’Allocation canadienne pour enfants devrait immédiatement être indexée au taux d’inflation. Elle devrait être calculée en fonction du nombre total de membres de la famille et pas seulement des enfants. Tandis que nous continuerons d’améliorer la collecte de données dans l’avenir, nous devrions déterminer s’il n’y aurait pas lieu de tenir compte des différences d’une région géographique à l’autre sur le plan du coût de la vie.
Cependant, quand 25 % des enfants de Toronto et plus de 30 % de ceux de Crescent Town, dans ma circonscription, vivent sous le seuil de la pauvreté, force est de reconnaître que l’Allocation canadienne pour enfants changera énormément les choses pour beaucoup d’entre eux.
Le supplément de revenu garanti pour les aînés est une autre itération du même concept, mais pour un groupe cible différent. Dans le budget, il est prévu que le SRG augmentera de 10 %, ce qui peut représenter 950 $ de plus par an. On estime que cela donnera lieu à une augmentation des prestations de plus de 900 000 Canadiens.
Ces deux programmes, le SRG et l’ACE, sont constitués d’une prestation unique non imposable liée au revenu. Comme ils offrent un revenu de base garanti, il y aura lieu de continuer à les renforcer. D’après le rapport de 2011 du Conseil national du bien-être social, le coût de la pauvreté est supérieur au coût que nécessiterait l’éradication de ce fléau. La réponse est donc un revenu de base garanti ou des programmes qui soient fondés sur ce principe.
Soit dit en passant, on peut se faire une idée du coût que représente la pauvreté quand on songe aux communautés de Premières Nations, où les sommes investies en éducation, dans les infrastructures de même que dans le soutien global offert ont été insuffisantes durant des années. On constate le coût réel de notre inaction face à la pauvreté, à l’isolement et au manque de débouchés. Le budget prévoit plus de 5 milliards de dollars pour les communautés de Premières Nations, jusqu’à la fin de notre mandat. Cet investissement est important, mais il faudra mobiliser davantage de ressources pour combler l’écart.
Enfin, le budget prévoit des investissements dans les technologies propres et réserve certains montants pour alimenter un fonds de réduction de l’empreinte carbone. Malheureusement, nous ne sommes pas en voie de réaliser notre objectif de réduction de 2° Celsius.
Je suis député depuis décembre et je me demande comment mes collègues de l’opposition officielle, tant ils sont obnubilés par la liberté des marchés, peuvent passer outre le consensus des économistes qui estiment que la tarification du carbone constitue la solution axée sur le marché qui permettra de combattre les changements climatiques. Le gouvernement fédéral doit prendre les rênes en main en matière de tarification du carbone. J’espère que nous nous servirons du fonds de réduction de l’empreinte carbone pour inciter les provinces à hausser leurs cibles. Si nous voulons respecter nos engagements de Paris, nous devrons nous montrer plus ambitieux.
Personnellement, j’estime que nous devrions proposer une tarification du carbone suivant le modèle de la loi fédérale sur la protection des renseignements personnels. Le cadre fédéral, soit l’imposition d’un prix minimum sur le carbone fixé à l’échelle nationale, serait appliqué à moins que les provinces n’appliquent des règles à peu près semblables, auquel cas, celles-ci prévaudraient.
La Colombie-Britannique applique une formule qui est un modèle pour le reste du pays et qui est sans incidence sur le plan des recettes. Tous les fonds prélevés grâce à la taxe sur le carbone sont reversés aux citoyens, ce qui permet d’abaisser les taxes et impôts de la majorité de la population. Un cadre fédéral devrait commencer au niveau actuellement en vigueur en Colombie-Britannique, soit 30 $ la tonne, comme l’a proposé la coalition des citoyens pour le climat.
Le gouvernement fédéral doit également intervenir au sujet de l’exemption accordée au secteur industriel par les provinces dans leur propre régime de tarification du carbone. Les provinces ont raison de craindre que la tarification du carbone ne fasse grimper les coûts des intrants pour les entreprises canadiennes et n'entraîne un désavantage concurrentiel pour certaines industries. Le gouvernement fédéral peut résoudre ce problème. Il pourrait appliquer des ajustements fiscaux à la frontière pour les produits provenant de pays qui n’ont pas de politiques de tarification du carbone équivalentes afin de protéger les industries canadiennes ou, à tout le moins, de leur donner des chances égales.
Il faut établir un prix pour le carbone, mais cela n’est pas suffisant. Nous devons également miser sur l’innovation. Dans le classement de la compétitivité des pays en matière d’innovation, établi par le Forum économique mondial, le Canada occupe une piètre 22e place. Au cours de la dernière décennie, notre secteur des technologies propres, en particulier, a perdu 40 % de sa part du marché mondial. Un grand nombre d’innovations essentielles sont sur le point de voir le jour — je pense notamment aux voitures électriques abordables —, mais elles n’arrivent pas assez vite par rapport aux forces du marché.
Le gouvernement a un rôle à jouer et notre plan d’action pour l’innovation sera bénéfique. Nous investirons 1 milliard de dollars dans le secteur des technologies propres au cours des quatre prochaines années, plus de 60 millions de dollars dans le déploiement de carburants de remplacement pour le transport, 130 millions de dollars par année pour stimuler la recherche sur les technologies propres, ainsi que des millions de dollars supplémentaires pour financer de nouvelles chaires de recherche dans le domaine des technologies propres et durables.
Nous devons également chercher à accroître l’efficience énergétique. Des milliards de dollars seront investis dans l’amélioration des réseaux municipaux de traitement des eaux usées, 570 millions de dollars seront consacrés à la rénovation écoénergétique de logements sociaux existants. Bien que les nouvelles constructions puissent et doivent être conformes à la norme de la maison passive ou à celle de la maison à consommation énergétique nette zéro, nous devrons également améliorer et mieux normaliser les lignes directrices en matière de modernisation et de rénovation.
Le budget n’est pas parfait. Il existe une flagrante omission dans le plan d’action en matière de santé, et j’espère qu’elle sera corrigée dès qu’un nouvel accord sera négocié avec les provinces dans ce domaine. Je suis partisan d’une stratégie nationale pour les aînés, comme celle que réclame l’Association médicale canadienne, par exemple. Dans l’ensemble, le budget mérite cependant notre appui. Il permettra d’améliorer la vie de millions de Canadiens et c’est la raison fondamentale pour laquelle nous sommes ici.
Une lettre signée par 350 économistes a été diffusée aujourd’hui. Compte tenu de son importance pour notre système financier, j’aimerais en lire un extrait: « Les paradis fiscaux n’ajoutent rien à la richesse ou au bien-être mondial; ils ne servent aucun objectif économique. » Ils contribuent à accroître les inégalités de revenu. Le « secret qui les entoure […] alimente la corruption et mine la capacité des pays à percevoir leur juste part d’impôts. » Ils faussent le « fonctionnement de l’économie mondiale [...] Ils menacent également la primauté du droit [...] Il n’y a aucune justification économique qui permette de laisser les paradis fiscaux perdurer [...] »
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Monsieur le Président, je trouve intéressant d'entendre le député d'en face parler des familles ayant un revenu de 500 000 $ par année, alors que le , qui est millionnaire et qui fait plus de 300 000 $ par année, a droit à deux bonnes d'enfants dont le salaire est payé par les contribuables. Que dire des parents qui n'ont pas les moyens de faire garder leurs enfants et qui ne peuvent donc pas occuper un emploi?
J'interviens aujourd'hui à la Chambre pour parler du premier budget présenté par le gouvernement actuel. Il s'agit d'un budget conçu soit pour donner suite aux promesses faites par le Parti libéral, soit pour montrer que les attentes suscitées par le gouvernement ne sont pas conformes à la réalité. L'une après l'autre, les promesses faites aux Canadiens ont toutes été rompues.
Qu'il s'agisse des déficits qui montent en flèche, des hausses d'impôt dont les libéraux ont sûrement oublié de parler aux familles, d'un plan d'investissement dans les infrastructures de 10 milliards de dollars qui ne figure pas dans le budget ou d'un plan audacieux pour l'économie canadienne dont les baisses d'impôt pour les petites entreprises ne se sont jamais matérialisées, le gouvernement a laissé tomber les Canadiens.
C'est incroyable ce qui peut arriver en politique en seulement trois mois, c'est-à-dire entre le moment où le gouvernement a livré un discours du Trône positif et enthousiaste et celui où il a présenté un budget criblé de dettes, rempli de promesses rompues et vide d'espoir et de possibilités.
Voici un extrait du discours du Trône:
Le gouvernement réalisera ces initiatives, parmi d’autres, tout en respectant un plan de gestion financière responsable et transparent, et adapté aux périodes économiques difficiles.
Voilà ce que disait ce gouvernement qui accouchera d'un déficit de 20 à 30 milliards de dollars, les prévisions variant selon que l'on écoute le directeur parlementaire du budget ou le gouvernement. Les libéraux ont augmenté les impôts, ils ont fait faux bond aux petites entreprises et ils ont laissé en plan les familles où les enfants s'adonnent aux arts ou à des activités de loisir. Voilà un budget qui suscite des questions au sein de la population canadienne: qu'est-il arrivé à l'optimisme, à cet avenir de possibilités que le Parti libéral nous a promis? Qu'est-il arrivé au plan de gestion financière responsable et transparent qu'annonçait ici même, il y a à peine trois mois, le discours du Trône?
Tout au long de leur campagne électorale, les libéraux ont parlé à maintes reprises de leur intention d'augmenter les impôts de la tranche supérieure de 1 % et de réduire les impôts de la classe moyenne en conséquence. Ils ont cependant omis deux détails très importants. Tout d'abord, le fait qu'ils avaient l'intention de présenter une réduction d'impôt pour la classe moyenne qui allait favoriser avant tout les 10 % des Canadiens les mieux rémunérés. Ensuite, ils n'ont pas dit que le gouvernement allait annuler les réductions d'impôt pour les familles avec enfants. Il est ici question de réductions d'impôt qui sont destinées aux familles et qui visent à soutenir les modes de vie sains et la lutte à l'obésité. La réduction s'applique aux mères et aux pères dont les enfants s'adonnent au hockey, au soccer, au basketball, au volleyball, à la natation et à une foule d'autres activités.
Ma famille a utilisé le crédit d’impôt pour la condition physique des enfants pour des cours mère-enfant pendant le congé de maternité de mon épouse après la naissance de notre fils. Ce crédit d'impôt constituait un incitatif financier pour les nouveaux parents. Les libéraux avaient promis aux nouveaux parents de les appuyer, mais à peine six mois plus tard ils suppriment cette mesure fiscale.
Quant au crédit d'impôt pour les activités artistiques des enfants, il permettait de faire connaître le milieu des arts aux enfants et aux adolescents et de favoriser la production artistique dans l'ensemble de la collectivité. Il permettait également aux entreprises artistiques d'organiser des camps de jour et diverses activités pendant l'été et les semaines de relâche scolaires en mars. Grâce à ce crédit, les enfants pouvaient développer leur potentiel artistique, se découvrir de nouveaux talents, intérêts et capacités, et explorer de nouvelles possibilités qu'ils n'avaient jamais envisagées auparavant.
Non contents d'avoir éliminé ces crédits d'impôt aux familles, les libéraux n'ont pas tenu leur promesse aux municipalités en ce qui concerne le financement des infrastructures. Pendant la campagne électorale, le n'a pas cessé de promettre aux Canadiens d'un océan à l'autre que le gouvernement allait investir la somme énorme de 10 milliards de dollars dans l'infrastructure et que cela n'entraînerait qu'un tout petit déficit de 10 milliards de dollars. Toutefois, le gouvernement a accru le déficit tout en réduisant de plus de la moitié les investissements promis aux Canadiens.
Si l'on croit que les libéraux créeront des emplois en investissant dans les infrastructures, notre économie recevra moins de 50 % du montant qui avait été promis. En même temps, le déficit est deux à trois fois plus élevé, selon l'autorité qu'on choisit de croire, le directeur parlementaire du budget ou le gouvernement, et c'est ce qui se rapproche le plus d'un plan des libéraux pour notre économie, chers concitoyens.
Les libéraux aiment parler de leur plan à la période des questions, surtout le . En fait, le ministre parle tout le temps du plan libéral.
Le 1er février, le a dit à la Chambre que le gouvernement avait un plan. Le 3 février, il a dit « Nous avons un plan. » Le 18 février, il a dit « Nous avons un plan. » Est-ce que quelqu'un sait ce qu'il a dit le 23 février? Il a dit « Nous avons un plan. » Le 25 février, il a dit « Nous avons un plan. » Les 7 et 8 mars, il a dit « Nous avons un plan. » C'est donc surprenant de ne voir aucune mention d'un plan dans le budget. Pas de plan pour créer de l'emploi, pas de plan pour aider les familles en difficulté et pas de plan pour faire croître notre économie.
Il est écrit, à la page 123 du budget, que le gouvernement définira un « plan audacieux » pendant les années à venir, ce qui veut dire qu'il n'existe aucun plan présentement. Il y a simplement un plan visant à créer un autre plan. Comment le a-t-il pu constamment inciter la Chambre à croire qu'il avait un plan de développement économique alors qu'il n'avait qu'un échéancier en vue de créer un plan?
Sa lettre de mandat répète ce que le a dit dans le Sud-Ouest de l'Ontario à propos d'une transition pour réduire l'importance du secteur de la fabrication. Je peux dire en toute franchise que, depuis décembre 2015, le gouvernement a donné suite à cette promesse. Plus de 51 000 emplois ont été perdus dans le secteur de la fabrication, ce qui nous incite à nous demander s'il s'agit bien du plan qui serait en cours d'exécution. Évidemment, espérons que ce n'est pas le cas, mais cela nous amène à nous poser la prochaine question: quel est le plan au juste?
Comme le n'a pas fourni au comité la version détaillée du plan, il ne nous reste que les quelques mots qui, dans le budget, nous indiquent qu'un plan sera créé au cours des prochaines années. Entretemps, le ministre, le et le reste du gouvernement sont en train d'utiliser l'argent des contribuables pour réaliser des projets qui ne font partie d'aucune stratégie globale.
Le ministre a annoncé que le gouvernement accordait 9,7 millions de dollars dans la région de Waterloo il y a quelques semaines. Cet argent provient du Fonds d'innovation pour le secteur de l'automobile. Évidemment, les députés de mon parti ont hâte d'assister à la mise en oeuvre de la nouvelle stratégie que le gouvernement n'a décrite ni devant le comité ni dans le budget. Nous avons hâte de savoir comment cette stratégie créera des emplois. Encore une fois, nous avons posé la question au ministre: « Combien d'emplois seront créés avec ces 10 millions de dollars? La réponse a été zéro emploi direct et peut-être de cinq à 10 emplois indirects. Par conséquent, on peut dire que 9,7 millions de dollars donnent zéro emploi ou que 1 million de dollars égalent un emploi.
Il faut s'attendre à ce genre de résultats lorsque le gouvernement ne suit aucun plan et qu'il avance à tâtons, sans trop savoir comment faire croître l'économie. Le peuple canadien mérite mieux qu'un beau plan de marketing, mieux que des clichés et des discours interminables, mieux que des demi-vérités et des promesses non tenues. Le peuple canadien mérite qu'on lui donne la possibilité de réussir et l'espoir d'une vie meilleure.
Il est incroyable que le gouvernement libéral soit si concentré sur ses intérêts politiques qu'il est prêt à risquer les intérêts des Canadiens. Le Parti libéral avait promis un grand respect pour la Chambre. Or, voilà qu'il se moque honteusement de l'idée d'un débat plus exhaustif. Il avait promis de modestes déficits, mais en propose des grands. Il avait promis un investissement considérable dans les infrastructures, mais en offre moins de la moitié. Il avait promis d'aider la classe moyenne, mais il supprime le soutien pour les activités récréatives et artistiques. Il avait promis un débat exhaustif, mais il limite la Chambre à 19 heures de débat sur un budget prévoyant un déficit de 20 à 30 milliards de dollars.
Le gouvernement est si indifférent à l'égard du Trésor public qu'il n'est même pas prêt à garantir une heure de débat pour chaque tranche de 1 milliard de dollars de déficit proposé. Le budget soulève tant de questions chez les Canadiens et apporte si peu de réponses. Qu'est-il advenu du modeste déficit de 10 milliards de dollars? Qu'est-il advenu de la baisse d'impôt pour les petites entreprises? Qu'est-il advenu du plan pour l'économie? Qu'est-il advenu des 10 milliards de dollars supplémentaires par année pour les infrastructures?
Le gouvernement n'a jamais fait le calcul de ses engagements. Il n'a jamais trouvé un groupe auquel il ne voulait pas plaire et il n'a jamais eu l'intention d'honorer ses promesses.
Aujourd'hui, j'implore le gouvernement de cesser de réprimer le débat, de cesser de faire fi de la démocratie et de cesser de mépriser les millions de Canadiens qui ont voté pour lui.
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Monsieur le Président, j'ai quelques remarques à faire sur le budget.
Tout d'abord, un budget doit être le reflet des besoins et préoccupations de nos concitoyens. Le budget que nous avons devant nous est ce reflet des besoins et préoccupations de nos concitoyens. Les députés que nous sommes tous sont la courroie de transmission de ces besoins et préoccupations de nos concitoyens.
Je dirai d'abord quelques mots sur mon comté. Il y a trois régions dans mon comté: Magog et Sherbrooke; dans le centre, il y a Cowansville, Bromont et Sutton; et, plus vers Montréal, on trouve Bedford, Farnham et le lac Champlain. Ces régions ont, bien sûr, des caractéristiques propres à chacune. Dans la région de Magog, on parle de paysages, d'aînés, de tourisme et de culture. Dans la région du centre, il y a les parcs industriels, l'innovation et les nouvelles technologies. Dans la région de Bedford, Farnham et du lac Champlain, il y a l'agrotourisme, l'agriculture et le secteur rural.
Avant de souligner l'importance des dispositions du budget pour ces trois régions de mon comté, j'aimerais réitérer la principale raison de mon retour en politique. J'ai été absent pendant les 10 dernières années. J'étais ici avant. J'ai décidé de revenir — je l'ai répété maintes fois pendant la campagne électorale — à cause de deux lacs où on veut léguer à la future génération l'eau la plus claire possible. Je parle du lac Champlain et du lac Memphrémagog. Vous savez, dans le lac Champlain, l'été quand il fait chaud, ce n'est plus de l'eau. C'est vraiment de la soupe aux pois. Les citoyens de ma région, notamment de Bedford, s'approvisionnent en eau potable dans le lac Champlain. Je suis vraiment tanné de voir cette situation.
Avec les maires de la région du lac Champlain, soit le maire de Venise-en-Québec, Jacques Landry; de Saint-Armand, Réal Pelletier; de Saint-Georges-de-Clarenceville, Renée Rouleau; de Noyan, Réal Ryan; et de Bedford, Yves Lévesque, nous allons rencontrer la Commission mixte internationale pour voir quelle solution peut être mise en place pour régler le problème de l'eau dans le lac Champlain.
D'ailleurs, j'en profite pour remercier mon collègue, le , qui a déjà visité le lac Champlain. Cela a peut-être fait en sorte que, à un moment donné, on a pu retrouver dans le budget une somme de 19,5 millions de dollars sur cinq ans pour quatre bassins transfrontaliers. C'est de l'eau que nous partageons avec nos voisins américains.
Voici ce qu'il faut faire. On va arrêter de faire des études selon lesquelles il faut trouver d'autres problèmes. Cherchons des solutions et appliquons-les pour que les générations futures puissent avoir de l'eau claire.
La première région est celle de Magog. Elle est superbe pour ses paysages et son lac Memphrémagog. Je n'ai pas besoin de rappeler la beauté de ses paysages. C'est un coin de mon comté où il y a beaucoup de personnes aînées. Je dois vous dire que je suis extrêmement fier des mesures que contient le budget en ce qui a trait aux personnes âgées. Il y a notamment l'augmentation de 10 % du Supplément de revenu garanti pour les aînés vivants seuls. C'est l'accroissement de la prestation complémentaire au Supplément de revenu garanti dont je parlais. Il y a aussi l'annulation de la disposition de la Loi sur la sécurité de la vieillesse, qui faisait passer le seuil d'admissibilité à 67 ans. Ces mesures de la prestation complémentaire du Supplément de revenu garanti touchent 900 000 personnes au Canada. C'est une mesure extrêmement importante.
Le tourisme est aussi extrêmement important, non seulement pour l'est de mon comté, qui comprend la région de Magog, mais pour les deux autres régions de mon comté. Un montant de 50 millions de dollars sur deux ans a été alloué à Destination Canada pour renforcer le marketing dans les marchés internationaux importants comme les États-Unis, qui sont nos voisins.
Tourisme et culture vont très bien ensemble. Chez nous, se trouve l'un des comtés où il y a le plus d'artistes et de gens de culture au kilomètre carré. J'avais l'habitude de dire « au pouce carré », mais cela va mieux de dire « au kilomètre carré ».
Pour les musées nationaux, il y a 105,9 millions de dollars sur cinq ans.
Je suis très fier parce qu'il y a deux musées importants dans Brome—Missisquoi: la Société d'histoire de Missisquoi et la Société historique du comté de Brome. Ces deux musées pourront bénéficier de l'argent supplémentaire que le budget va nous donner.
Dans le centre, il y a Bromont et Cowansville. C'est un secteur un peu plus industriel. Bromont a un parc de haute technologie, avec General Electric et IBM. Il y a aussi cette jeune entreprise, Groupe Fabritec, qui n'a pas loin de 500 employés maintenant et qui en aura 1 500 très bientôt. Elle exporte beaucoup aux États-Unis. C'est aussi cela que fait le budget: redonner confiance dans l'innovation et se différencier à l'échelle mondiale en misant sur les nouvelles technologies.
On l'a répété maintes fois, mais c'est important de redonner la parole aux chercheurs. Le précédent gouvernement avait muselé les chercheurs. C'est important de leur redonner la parole. C'est important de renforcer les réseaux et les grappes d'innovation, et de renforcer le réseau canadien d'incubateurs.
Pour la classe moyenne, il y a l'Allocation canadienne pour enfants. Nous en avons abondamment parlé à la Chambre. Nous rendons les études postsecondaires plus abordables avec une bonification des bourses. Nous accroissons les investissements dans les emplois verts et les emplois d'été. Dans le budget, nous avons doublé les sommes allouées aux emplois d'été pour les étudiants.
Je vais parler rapidement de l'autre région, qui comprend Bedford, Farnham et le lac Champlain. J'en ai beaucoup parlé. C'est un secteur un peu plus rural. Le dynamisme de la ruralité s'y retrouve davantage. J'en profite pour saluer les gens de mon comté qui trouvent que le budget que nous avons à la Chambre aujourd'hui, redonne confiance en l'économie au Québec et redonne confiance aux gens dans l'investissement.
En parlant d'agriculture, je vais dire quelques mots sur la ferme expérimentale de Frelighsburg. J'en profite pour féliciter Jean Lévesque, qui vient d'être élu maire de Frelighsburg. Cette ferme expérimentale a été fermée par les conservateurs il y a deux ou trois ans. La recherche agricole que nous faisons au Québec et au Canada est importante. Dans le budget, nous avons aussi investi dans la recherche agricole. J'ai dit aux gens de chez nous que je travaillerais fort, et je le répète, pour faire en sorte que la ferme expérimentale de Frelighsburg soit rouverte le plus rapidement possible.
Pour terminer, je tiens à dire qu'un Canada branché est important pour un comté comme le mien. C'est important d'avoir Internet haute vitesse. Je l'ai répété, et je vais le répéter encore, c'est incroyable que nos petites municipalités ne soient pas toutes branchées en haute vitesse d'un océan à l'autre. Je me rappelle que j'étais ici, à la Chambre, quand Brian Tobin était ministre de l'Industrie. À l'époque, il nous avait promis de brancher le Canada d'un océan à l'autre. On part de loin. Il faut brancher le Canada partout.
Il y a une semaine, j'ai eu le plaisir d'annoncer à Noyan, petite municipalité de mon comté, de concert avec Développement innovations Haut-Richelieu, que tout le village de Noyan, toute la population et toutes les maisons ont été branchés. Le budget promet donc 500 millions de dollars sur cinq ans pour qu'il y ait un service à large bande dans les collectivités rurales de partout au pays.
En terminant, je veux redire ma fierté d'être député de Brome—Missisquoi et ma fierté d'être un député du Parti libéral du Canada.
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Monsieur le Président, je vais commencer par parler des aspects du projet de loi d'exécution du budget qui se retrouvent dans le projet de loi . Je suis vraiment déçue que les députés n'aient pas pu étudier ce projet de loi en comité pour l'améliorer. Les anciens combattants sont laissés de côté depuis bien longtemps, mais il semble que ce ne soit pas depuis assez longtemps selon le gouvernement libéral. Ils sont au désespoir, et leur famille aussi. Nous le constatons tous les jours au comité des anciens combattants. Ils sont trop nombreux à être absolument anéantis.
Les anciens gouvernements conservateurs et libéraux ont très mal géré le ministère des Anciens Combattants, ce n'est un secret pour personne. Des pensions ont été récupérées et des services de première ligne ont été supprimés, ce qui a entraîné une augmentation des délais d'attente pour une aide désespérément nécessaire. Les services de soins à domicile de qualité ne sont pas aussi disponibles qu'il le faudrait, et nous savons tous que les services de soins de longue durée diminuent. Les militaires qui souffrent de stress post-traumatique doivent attendre des mois avant d'être dirigés vers des services d'aide et même alors, ces services sont difficiles à obtenir.
Les modifications apportées dans le projet de loi à l'allocation pour perte de revenus et l'indemnité d'invalidité accordée aux anciens combattants constituent un bon début. J'espère qu'elles feront en sorte que les anciens combattants soient plus nombreux à avoir droit aux prestations et que ces héros du pays voient leur qualité de vie s'améliorer réellement.
Cependant, ce projet de loi omnibus n'offre pas aux anciens combattants toutes les mesures d'aide qu'ils méritent.
Premièrement, le budget ne prévoit aucune aide en santé mentale, ce qui est très préoccupant. Nombreux sont les anciens combattants qui souffrent d'un traumatisme lié au combat et du stress qu'ils ont subi en servant le pays. Or, les anciens combattants et leur famille ne reçoivent aucune aide à l'égard des problèmes de santé mentale dont souffrent les anciens combattants à cause de ce qu'ils ont vécu en servant leur pays, que ce soit dans le cadre d'une mission ou dans d'autres circonstances. N'oublions pas que c'est le gouvernement qui leur a demandé de s'acquitter de leur devoir; ils n'ont pas manqué à cette obligation, et nous ne devrions pas manquer à la nôtre.
Il est malheureux et triste que le projet de loi d'exécution du budget ne bonifie pas l'aide aux époux ou aux aidants naturels des anciens combattants blessés. Les conjoints d'anciens combattants des Forces canadiennes blessés sont souvent obligés de quitter leur propre emploi pour prendre soin du blessé. Ces aidants naturels reçoivent peu de formation et très peu d'aide. Cela a une incidence non seulement sur le revenu des aidants naturels, mais aussi sur les prestations de retraite qu'ils toucheront plus tard.
Tous les députés savent que le montant des prestations de retraite est largement déterminé en fonction des revenus que le bénéficiaire a gagnés pendant ses années de travail. Par conséquent, les aidants naturels qui renoncent à un revenu d'emploi sont terriblement désavantagés. Ils paient un prix terrible pendant leurs vieux jours parce que leur pension est tout simplement inadéquate.
Lorsque le Canada envoie ses militaires dans des conflits, leurs familles et eux-mêmes en acceptent l'entière responsabilité, et ce, même s'il est très possible que les ordres qui leur soient donnés leur coûtent la vie. Notre pays n'a rien de moins que le devoir sacré de s'occuper des anciens combattants à leur retour. Il est temps pour le gouvernement d'entamer une nouvelle relation avec les anciens combattants — une relation qui soit fondée sur le respect et qui assure leur dignité, leur sécurité financière et leur qualité de vie.
Si le gouvernement tient sérieusement à réparer les torts causés à Anciens Combattants Canada, il devrait prendre des mesures immédiates et faire en sorte que tous les anciens combattants reçoivent le soutien du revenu dont ils ont besoin. Nous appelons le gouvernement à montrer qu'il s'agit d'une nouvelle relation en travaillant avec les anciens combattants et en examinant, en mettant à jour et en améliorant sans tarder la Nouvelle Charte des anciens combattants, notamment pour ce qui est de la question des paiements forfaitaires actuellement offerts aux anciens combattants gravement blessés.
Il est primordial que le gouvernement élabore une politique « un ancien combattant, une norme » pour faire en sorte que tous les anciens combattants soient traités équitablement, quel que soit le moment ou l'endroit où ils ont servi.
Il est temps de mettre fin à la récupération injuste des pensions versées aux membres à la retraite des Forces canadiennes et de la GRC qui sont handicapés, et de faire preuve de bonne foi en haussant la pension de survivant des anciens combattants.
Il est temps d'éliminer l'article archaïque sur les mariages qui limite les prestations dans le cas où l'ancien combattant se marie après l'âge de 60 ans. Imaginez, à notre époque, que les conjoints âgés qui épousent, aiment et prennent soin des anciens combattants soient accusés d'être cupides. C'est totalement ridicule.
Le gouvernement doit veiller à la santé et aux mieux-être des anciens combattants en leur offrant des soins de santé opportuns et accessibles. Il faut qu'il améliore et accroisse le soutien en santé mentale et le traitement du stress post-traumatique pour les anciens combattants afin de leur faciliter un accès rapide aux soins dont ils ont besoin.
Le gouvernement devrait annuler les compressions dans les soins de longue durée pour les anciens combattants et élargir le Programme pour l’autonomie des anciens combattants, de sorte que les anciens combattants grièvement blessés et âgés des Forces armées canadiennes et de la GRC puissent continuer à vivre à domicile. La charge que représente une personne ayant besoin de soins ne devrait pas revenir aux conjoints, aux époux ou aux aidants. Le gouvernement doit faire en sorte que le Programme pour l’autonomie des anciens combattants s'ajoute aux soins offerts par les aidants et les conjoints.
J'ai parlé devant la Chambre des anciens combattants de la guerre de Corée, qui, bien qu'ils aient servi le Canada au péril de leur vie, se sont vu refuser les soins de longue durée dont ils ont besoin. Il est honteux de considérer comme moindre la contribution d'un ancien combattant qui a servi après 1954.
Même si les blessures subies par les anciens combattants n'étaient pas évidentes au moment où ceux-ci ont obtenu leur libération, ces blessures ont tout de même été subies lorsque les anciens combattants ont servi le Canada avec dévouement. Ceux qui souffrent de telles blessures méritent notre respect. Ils méritent des soins de longue durée dans un hôpital pour anciens combattants, si c'est ce qu'ils souhaitent.
On doit déployer plus d'efforts pour appuyer les familles et les aidants des anciens combattants, qui sont souvent leur unique source de soutien.
Nous avons l'obligation absolue d'offrir ces services selon les besoins des anciens combattants. Pour y arriver, nous pourrions officiellement signer un pacte sur les soins offerts aux anciens combattants qui reconnaisse l'obligation morale, sociale, juridique et fiduciaire du gouvernement de s'occuper des vétérans canadiens.
J'estime également qu'il convient d'éliminer le Tribunal des anciens combattants, révision et appel, organe composé de personnes nommées par le gouvernement qui sont bien trop souvent insensibles aux circonstances des vétérans souhaitant toucher des prestations d'invalidité. Il est temps de remplacer l'ancien Tribunal par un processus d'appel axé sur les aspects médicaux.
Un tribunal peut annuler les décisions de la Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail, mais pas celles du Tribunal des anciens combattants, lorsque la demande est rejetée. Il peut seulement à nouveau saisir de la question les personnes mêmes qui ont rejeté la demande. Peut-on vraiment parler d'équité pour les anciens combattants dans de telles circonstances? Il semble que le désir du gouvernement de donner l'impression de ne pas s'ingérer dans les activités indépendantes du TACRA ne soit qu'un prétexte pour se décharger de ses responsabilités. C'est la politique à son plus laid.
Enfin, les Canadiens aimeraient beaucoup démontrer le respect qu'ils ont pour tous les anciens combattants qui, selon eux, méritent notre soutien. Le gouvernement peut les aider à le faire en assouplissant les critères d'admissibilité et en accroissant le financement du Fonds du Souvenir afin que tous les anciens combattants puissent être inhumés en toute dignité.
Les néo-démocrates sont reconnaissants envers les membres, anciens et actuels, des Forces canadiennes et de la GRC pour leur travail et leurs sacrifices, que ce soit au pays, en zone de guerre ou dans des missions de maintien de la paix. Nous demandons au gouvernement de rétablir sa relation avec eux, de manière à ce qu'elle soit fondée sur le respect, plutôt que sur l'indifférence comme c'est le cas actuellement.
Il est important de bien s’occuper de nos anciens combattants et de leur famille, du moment où ils s’enrôlent jusqu'au moment de leur décès, en leur accordant, notamment, des funérailles et une inhumation en toute dignité, comme je l'ai mentionné.
Les mesures du projet de loi qui sont couvertes dans ce projet de loi budgétaire sont loin de répondre à tous les besoins de nos anciens combattants. La façon dont nous honorons nos anciens combattants et leur famille et dont nous prenons soin d'eux témoigne de l'intégrité de notre pays. Quand nous demandons à des gens de risquer leur vie pour le Canada, nous devons nous assurer que leurs sacrifices sont reconnus, qu'ils sont indemnisés pour leurs pertes monétaires, matérielles et affectives, et qu'ils sont chaleureusement remerciés de leur service.
Si nous laissons un seul ancien combattant vivre dans la pauvreté, être sans abri et connaître les souffrances du trouble de stress post-traumatique ou que nous abandonnons à son sort une seule personne à la charge d'un ancien combattant, nous aurons failli à notre pacte sacré.
Je sais que nous pouvons faire mieux. Je suis confiante, remplie d'espoir et d'optimisme. Je crois que nous devons et pouvons offrir des services de soutien complets à nos anciens combattants. Le projet de loi d'exécution du budget aurait pu nous aider à corriger les problèmes qui nous empêchent de respecter le pacte nous liant aux anciens combattants, mais ce n'est malheureusement pas le cas. Nous sommes capables de faire mieux. Nous ne pouvons laisser personne nous dire que c'est impossible.