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Monsieur le Président, je suis heureux de continuer mon discours sur la motion de l’opposition concernant la déclaration de revenus unique pour l’ensemble des Québécois et des Québécoises, qui sont les seuls à ne pas avoir la chance de produire une seule déclaration de revenus par année.
Je me permets de revenir sur quelque chose qui s’est passé pendant la période des questions. Pendant la période des questions, dans une réponse que le premier ministre donnait à un de mes collègues, on l’a entendu dire ceci:
[Traduction]
Il est intéressant que les conservateurs ne posent pas la même question en anglais que celle qui vient d'être posée en français au sujet d'une déclaration d'impôt unique au Québec.
[Français]
Par la suite, j’ai eu l’occasion de poser une question à la . Mon collègue et porte-parole en matière de revenu national a posé la question en anglais et, par la suite, j’ai posé la question en français. J’ai en effet demandé au parti gouvernemental si c’était possible de faire la même chose qu’il nous demandait, c’est-à-dire d’avoir une réponse dans les deux langues pour que tous les Canadiens puissent la comprendre. C’était aussi simple que cela. Si j’ai heurté la ministre du Revenu national, je m’en excuse, ce n’était pas mon but. Je sais qu’elle fait de très grands efforts pour apprendre l’anglais. Je pense que c’est à l’honneur de tous les députés de la Chambre de vouloir apprendre les deux langues officielles. C’est très important, d’ailleurs j’appuie plusieurs de mes collègues qui tentent d’apprendre le français. Je sais qu’elle fait de très gros efforts.
Comme c’est l’anniversaire de la ministre du Revenu, je m’excuse, si elle a été offensée. Ce n'était pas mon but. Par contre, j’aimerais que le ne fasse pas le même genre de rhétorique et de demander des questions en anglais ou en français pour essayer de nous faire passer pour des gens qui tiennent un double discours en anglais ou en français, alors que c’est complètement faux.
Cela étant dit, la ministre du Revenu national a beau célébrer aujourd’hui son anniversaire, il n’en reste pas moins qu’elle est complètement déconnectée de ce que veulent les Québécois, de ce que veut le premier ministre du Québec, de ce que veut l’Assemblée nationale, de ce que veulent les militants et les militantes du Parti conservateur et de ce que veulent la majorité des Québécois, c’est-à-dire la possibilité d’avoir une seule déclaration de revenus à produire année après année.
On devient émotif, parce qu’une campagne électorale se pointe à l'horizon. Je vais demander aux gens d’en face de prendre deux minutes pour réfléchir à cette possibilité. Croient-ils possible qu’on facilite la vie des Québécois, oui ou non? La question est toute simple. Ce n’est pas très compliqué à faire. Sont-ils sont intéressés à amorcer des discussions avec le gouvernement du Québec pour qu’on puisse trouver une solution et faire en sorte que la production d’une seule déclaration de revenus soit possible pour les Québécois, oui ou non?
Malheureusement, à entendre les différentes réponses et à entendre le premier ministre, ce ne sera pas possible. Ils ont fermé la porte avant même d'en discuter. Cependant, cela n’a pas toujours été le cas. On se souviendra que, la première fois que l’Assemblée nationale en avait parlé au moyen d'une motion unanime, la première réaction du premier ministre avait été de se moquer de l’Assemblée nationale, en éclatant de rire après avoir dit que l’Assemblée nationale avait voté une motion unanime.
C’est quand même l’Assemblée nationale du Québec, et ce sont quand même des élus. On doit avoir du respect envers une autre Assemblée. Si le désire discuter avec les députés de l’Assemblée nationale, il peut s'y faire élire aussi. Il n’y a aucun problème. Or, compte tenu de l'attitude qu’il a eue depuis le début, de celle qu’il a avec le Québec, de celle qu’il a eue dans le dossier du ravitailleur Obelix, de celle qu’il a par rapport à la réforme électorale et de celle qu’il a envers les déficits qui ne cessent de s’amplifier et de s’accumuler, je ne suis pas convaincu que les citoyens quelque circonscription du Québec voudraient d’un premier ministre comme celui-là.
La question est simple: si on met de côté les débats et les propos partisans et si on met fin aux campagnes de peur que ce gouvernement tente de faire présentement avec les milliers d’emplois de Revenu Canada du Québec, est-il possible d’amorcer cette discussion à un niveau plus fonctionnel où les parlementaires pourraient vouloir travailler ensemble pour rendre possible la création d’une seule déclaration de revenus?
Je tiens à réitérer une chose à tous les gens qui travaillent pour Revenu Canada au Québec, il n’y aura pas de perte d’emplois. Ce sont des épouvantails que brandissent les libéraux. Ils mènent une campagne de peur. Pourtant, ce sont eux qui n’arrêtent pas de dire que les conservateurs font des campagnes de peur. C’est bizarre, mais, sur ce coup-là, je pense que les attaques viennent surtout de leur côté. Il n’y aura pas de perte d’emplois si on fait les choses correctement et si on les fait dans l'intérêt supérieur des Québécois et des Québécoises, c’est-à-dire pour leur faciliter la vie.
Mettons les ressources, l’expérience et l’expertise de tout le monde à profit pour rendre possible ce projet. Il me semble que c'est un beau projet, qu’on pourrait réaliser ensemble, avec le Québec, pour montrer une fois pour toutes qu’à Ottawa, on n’a pas peur du Québec et qu’au contraire, on veut travailler avec lui.
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Monsieur le Président, je vais prendre la parole pendant 20 minutes pour parler de la motion qui a été présentée par le Parti conservateur et défendue par des collègues québécois et québécoises. En tant que Québécois, cela m'étonne.
Je voudrais remercier le député de de son propos durant la période des questions. Il s'est excusé pour les propos qu'il a tenus concernant ma collègue, la . Franchement, je le remercie parce que, effectivement, je pense que nous sommes tous d'accord à la Chambre pour pouvoir utiliser la langue de notre choix, que ce soit le français ou l'anglais. Je le remercie parce qu'il a fait amende honorable et c'est un député pour lequel j'ai énormément de respect.
Aujourd'hui, nous allons être émotifs parce qu'il s'agit de défendre 5 500 familles. C'est cela l'enjeu aujourd'hui. L'enjeu aujourd'hui n'est pas de faire de la politique. Il y a 5 500 familles qui dépendent des emplois fédéraux. Je dis souvent de côté-ci de la Chambre que nous avons de l'ambition pour nos régions. Je ne comprends pas qu'il y ait encore des députés de l'autre côté de la Chambre qui sont contre le fait de préserver des emplois en région.
Je dirais que toute personne se levant à la Chambre aujourd'hui pour permettre de fragiliser ces emplois est irresponsable.
Oui, nous sommes pour l'harmonisation. Oui, nous sommes pour la simplification. Oui, nous sommes pour la modernisation de la déclaration de revenus pour les Québécois et les Québécoises, mais nous sommes aussi pour des emplois de qualité en région. Oui, nous voulons préserver ces emplois à Shawinigan et à Jonquière.
J'ai rencontré des familles et des gens qui ont une expertise exceptionnelle. Ils travaillent jour après jour, à titre de fonctionnaires de l'Agence canadienne du revenu et ils font un travail exceptionnel. On doit les féliciter plutôt que de fragiliser leur emploi.
J'ai entendu le député de parler de respect de l'Assemblée nationale. Je suis content que les citoyens aient aussi eu la chance l'entendre et de le voir à la télévision. Évidemment, nous avons le plus grand respect pour l'Assemblée nationale et pour ses élus. Lorsque le député dit aux Canadiens et aux Canadiennes qui nous regardent présentement qu'il n'y aura pas de perte d'emplois, je pense qu'il ne fait pas honneur à l'institution. S'il croit tant que cela aux propos de l'Assemblée nationale, il devrait écouter les propos du premier ministre du Québec, qui a lui-même admis que cela engendrerait des pertes d'emplois au Québec.
Je me lève aujourd'hui parce que je suis ici pour être la voix de ceux qui ne peuvent pas être à la Chambre. Je me lève pour ceux qui se lèvent jour après jour pour servir les Canadiens et les Canadiennes, particulièrement pour les gens de Shawinigan où nous étions hier. Hier, nous avons fait une grande annonce pour les gens de la Mauricie. Nous avons annoncé que non seulement nous allons procéder à la réfection du bâtiment, mais nous allons construire une nouvelle bâtisse.
Mon collègue lel'a dit de façon très claire. Cela fait plus de 10 ans que l'emploi de ces familles est remis en question par les conservateurs. Nous voulions mettre un terme à cela. Hier, nous avons annoncé qu'il y aura un nouveau bâtiment pour héberger les gens qui travaillent à l'Agence du revenu, ce qu'on appelle chez nous le centre fiscal de Shawinigan.
Nous allons offrir à ces gens un édifice plus vert, plus moderne, à la fine pointe de la technologie, un édifice dont nous serons tous fiers. Oui, il y a de la fierté dans les régions. Oui, il y a de la fierté à Shawinigan. Oui, il y a de la fierté à Jonquière de travailler pour l'Agence canadienne du revenu. Aujourd'hui, nous sommes la voix de ces gens que nous avons rencontrés hier.
J'entends les collègues conservateurs dire qu'il n'y aura pas de perte d'emplois. Je leur propose d'aller parler au président du syndicat. Qu'ils parlent à M. Pelletier, à Mme Lafond et avec la directrice du centre. Ils auront une tout autre vision. On a réussi à créer une expertise à Shawinigan qui est unique. Le centre fiscal de Shawinigan est le plus grand centre bilingue de vérification et de recouvrement au Canada, et c'est au Québec que cela se passe.
Alors, on devrait se lever à la Chambre et être fiers d'être Québécois et d'avoir des emplois fédéraux en région. On devrait être fiers de défendre ces travailleurs et ces travailleuses qui attendent des élus qu'ils soient leur voix à la Chambre. Je trouve déplorable que des collègues soient ici aujourd'hui à faire de la politique, alors que nous parlons de préserver des emplois de qualité en région.
En 2019, on peut harmoniser et on peut simplifier la déclaration de revenus des Québécois et des Québécoises. On peut coordonner les efforts entre l'Agence canadienne du revenu et Revenu Québec, mais pas au détriment des emplois en région. On sait que nos régions sont des moteurs économiques importants.
Je peux vous parler de ma région. Le tissu socioéconomique dépend du Centre national de vérification et de recouvrement de Shawinigan, qui représente une masse salariale d'environ 50 millions de dollars par année. Depuis son ouverture, probablement près de 1 milliard de dollars ont été versés en salaires dans la région. C'est un moteur économique important. Hier, dans l'enceinte, on pouvait voir ces gens dans les tribunes nous regarder avec un grand sourire, applaudir et nous remercier de mettre fin à l'incertitude qui a été créée au cours des 10 dernières années. Ils nous remerciaient d'être là pour réaffirmer que le travail qu'ils font a de la valeur, de croire en leurs capacités, de croire encore au Québec et de croire que la contribution de ces employés peut changer les choses. Ce que nous avons décidé hier, c'est justement de leur donner un nouvel édifice qui serait à la hauteur de leurs ambitions.
Je vois mes collègues du Bloc québécois, qui sont de fiers Québécois. J'aimerais les entendre défendre Shawinigan, défendre Jonquière. J'aimerais voir des gens comme moi, qui viennent du Québec, qui viennent des régions, se lever à la Chambre pour dire que nos collègues conservateurs font de la politique sur le dos des familles québécoises, parce que c'est ce qu'ils sont en train de faire.
J'espère que mes collègues du Bloc québécois, comme ceux du NPD, vont continuer de se lever pour déplorer ce qui est en train de se passer. Oui, on peut être fier d'être Québécois; oui, on a le droit d'avoir des emplois en région; oui, on est capable de moderniser le système en maintenant des emplois à Jonquière et à Shawinigan. J'invite mes collègues du Bloc québécois à prendre la parole haut et fort pour les Québécois et les Québécoises, parce que 1 600 familles de chez nous les regardent probablement aujourd'hui. Il y a 1 600 familles à Shawinigan et 5 500 Québécois et Québécoises qui s'attendent à ce que mes collègues les défendent à la Chambre.
Si mes collègues du Bloc québécois et du NPD ne les défendent pas, nous allons les défendre, parce que nous, les 40 députés libéraux, avons une voix forte, ici. Les sept ministres vont être là, et le premier ministre va être là.
Des voix: Oh, oh!
L'hon. François-Philippe Champagne: Certains de mes collègues rient peut-être, mais je peux dire que s'ils avaient été dans l'enceinte hier, ils auraient vu les 1 600 travailleurs rire d'eux, parce qu'eux, ils ont compris que, la vérité, c'est qu'il faut des gens qui vont se battre pour garder des emplois en région. Je ne peux pas concevoir qu'en 2019, on ne soit pas capable de concilier des emplois au Québec et de moderniser le tout en même temps. Nous sommes capables de faire les deux. C'est ce que nous disons aux Québécois et aux Québécoises: nous allons évidemment travailler avec eux, mais nous allons aussi nous donner les moyens de réussir dans nos régions. Nous avons le droit de défendre les familles, en région, qui travaillent fort pour l'Agence du revenu du Canada.
Je suis émotif, parce que bien que ces gens n'aient pas de siège à la Chambre, ils s'attendent à ce que les députés défendent ici le Québec. J'inviterais mes collègues conservateurs à parler à leur chef et à leurs collègues pour leur dire l'importance des emplois au Québec.
Je ne peux pas comprendre qu'un élu du Québec ne se lève pas aujourd'hui pour défendre le Québec. En effet, c'est de cela qu'il est question; il est question de l'occupation de territoire, de la défense de l'expertise qui a été développée en région et de la défense des employés qui se lèvent chaque matin pour servir les Canadiens.
Le Centre national de vérification et de recouvrement de Shawinigan est le centre le plus bilingue au pays. Il sert l'ensemble des Canadiens à partir de Shawinigan. C'est une fierté. J'étais dans l'enceinte hier; 1 600 personnes se sont levées et ont applaudi pendant environ une minute, en nous remerciant de leur faire confiance et de croire en eux.
C'est sûr que nous allons continuer de les défendre, parce que nous croyons que nous sommes capables d'améliorer les choses. Ce que nous allons nous donner à Shawinigan, c'est non seulement un édifice plus grand, mais aussi un édifice plus vert, qui correspond justement à ce que les Québécois et les Québécoises veulent. Quand nous investissons, nous le faisons de façon intelligente, et c'est pour cela que nous avons investi dans un nouvel édifice.
Cela faisait plusieurs années que nous avions pris un engagement. En 2015, j'étais dans le parc situé juste devant le Centre fiscal de Shawinigan; j'y étais avec l'ancien premier ministre Chrétien. Nous nous sommes tenus debout et nous nous sommes dit que, nous, nous ferions tout pour préserver la pérennité du centre fiscal de Shawinigan. En 2016, la a pris l'engagement de transformer le Centre fiscal de Shawinigan en un Centre national de vérification et de recouvrement, et nous avons concrétisé tout cela hier en disant que nous allions leur fournir des locaux et un immeuble du XXIe siècle.
Nous voulons que le centre fiscal de Shawinigan soit là pour des générations à venir. Je pense que nous allons démontrer à l'ensemble de la Mauricie, du Québec et du Canada que c'est un joyau et que ces emplois en région font une énorme différence.
J'espère que mes collègues, dont celui de , vont se lever haut et fort pour défendre le Québec. Ce n'est pas une question de politique. Ce sont des familles. Nous ne ferons certainement pas de politique sur le dos des familles. Nous sommes ici pour les défendre. Si les gens du Québec nous ont envoyés à Ottawa, c'est pour que nous les défendions, avec nos collègues du Bloc québécois.
Nous devons défendre ces emplois au Québec. Nous sommes capables d’harmoniser et de moderniser des choses et de travailler avec Québec, et ce, dans le respect des familles qui dépendent de ces emplois en région. De ce côté-ci de la Chambre, on trouvera toujours un député ou un ministre fier de parler de sa région et de défendre aussi les travailleurs de Jonquière.
Hier, nous étions fiers de réaffirmer notre intention de demeurer un employeur de choix en Mauricie en annonçant un investissement majeur dans la région. Comme je le disais hier, les héros de l’histoire sont les 1 600 travailleurs qui sont là. Grâce à leur travail et à leur expertise, ensemble, nous avons assuré la pérennité du centre fiscal de Shawinigan. Je leur ai dit que j'avais le goût de les applaudir et de les remercier, car c’est grâce à eux si nous en sommes rendus là et si nous pouvons investir dans l’avenir avec eux.
Je souhaite vraiment que les deux côtés de la Chambre en viennent à conclure que notre engagement à l'égard de l’harmonisation et de la modernisation est le bon engagement, mais que nous devons aussi préserver les acquis du Québec. Je ne comprends pas les députés qui ne sont pas fiers de représenter une circonscription où il y a des emplois fédéraux et de défendre nos régions. J'en vois à la Chambre.
C'est au Québec que cela se passe. Il y a 5 500 emplois de qualité au Québec. Les députés du Parti conservateur, comme le député de , disent qu’il n’y aura pas de pertes d’emplois. Je ne sais pas combien de centres fiscaux celui-ci a gérés dans sa vie, mais les directeurs et les directrices des centres fiscaux, les gens du syndicat et le premier ministre du Québec nous disent tous que cela pourrait occasionner des pertes d'emplois. Nous sommes en 2019 et nous pouvons faire mieux. Nous pouvons harmoniser des choses et simplifier la vie aux Québécois, mais nous pouvons aussi garder les emplois chez nous.
On parle du Québec. Cela va de soi que les députés québécois se lèvent pour le Québec. Nous en sommes capables. Tournons-nous vers l’avenir ensemble et facilitons la vie aux Québécois et aux Québécoises. Avec la technologie d'aujourd'hui, tout est possible. Cependant, il ne faut certainement pas le faire aux dépens des familles. J’en appelle au gros bon sens de mes collègues, parce que je sais que ce sont des gens de cœur.
Je sais qu'on parle de chiffres aujourd’hui, mais hier, lorsque j'étais dans l'enceinte, j'ai vu 1 600 visages. Ce sont des gens que je rencontre au IGA, au Jean Coutu ou au Shell. Ils me remercient de me tenir debout pour eux et leur emploi et de dire qu'on est capable de mettre à profit l'excellent travail qu'ils font en région. C’est cela qu'ils attendent des députés québécois à la Chambre des communes. Ils s'attendent à ce qu'ils portent fièrement le flambeau et non à ce qu’ils sacrifient des emplois pour gagner une élection.
J’invite ma collègue à rencontrer les représentants des syndicats et à parler aux employés des centres fiscaux. Ils vont lui dire ce qui va se passer.
Face à un tel enjeu, nous devons tous nous mobiliser. À la Chambre des communes, nous devons recourir au gros bon sens. Nous devons nous dire que nous pouvons faire mieux ensemble. Je ne comprends pas pourquoi on préfère la confrontation à la recherche de solutions lorsqu'on parle d'emplois et des familles. Ce ne sont pas seulement 5 500 personnes, ce sont 5 500 familles. C'est beaucoup de monde.
J’invite les députés conservateurs à venir faire un tour dans mon coin pour voir comment ils seront reçus. Je les invite à aller voir ces familles pour leur dire qu'il n'y a aucun danger. Ces familles vivent dans la crainte depuis 10 ans. C’est pourquoi nous avons parlé haut et fort hier. C’est pourquoi le s’est exprimé aujourd’hui, parce que nous nous tenons debout pour les Québécois et les Québécoises et que nous avons de grandes ambitions pour les régions.
Nos collègues du Bloc québécois et du NPD, eux, ont eu le courage de leurs convictions. Ils se sont levés pour défendre les régions. Ils ont la conviction que nous sommes capables de faire mieux. Je salue ces députés, car même s'ils ont hésité pendant un moment, ils ont vu le gros bon sens. Je suis convaincu que nos autres collègues vont aussi voir le gros bon sens, parce qu'il ne sera pas question de mettre des emplois à risque. Personne ici n’a été élu pour mettre des emplois à risque.
Je ne pense pas qu'il y ait des gens qui nous regardent à la maison et qui pensent que, quand ils ont voté, ils ont envoyé quelqu'un à la Chambre des communes pour mettre en péril leur emploi. Je me fais le défenseur de ces 1 600 familles en Mauricie qui dépendent jour après jour de leur emploi au centre fiscal. Ce que j'ai vu hier, c'était de la fierté. Je vais continuer de le répéter, car c'est important de parler d'eux.
D'un côté de la Chambre, on parle en concepts, mais moi je parle en réalité. C'est du monde, ce sont des gens. Quand on parle du monde, il faut prendre le temps de parler de leur histoire. Il faut parler de 40 ans d'expertise qu'on a développée en Mauricie. C'est pour cela qu'il faut prendre le temps d'en parler.
Je pense que les conservateurs font fausse route, mais les Québécois le savent. Les Québécois se le rappelleront. Ils ont la mémoire longue. Quand il y a des gens qui mettent en péril leur emploi, ils ont le bon réflexe. Ils vont s'en souvenir, et nous allons nous assurer de le leur rappeler. Qui a voté pour mettre leur emploi en péril? Qui a voté contre la réduction d'impôts? Qui s'oppose à la modernisation du cadre fiscal au pays?
Je pense que, aujourd'hui, il faut se poser une question: peut-on faire mieux? Quand on pose cette question, la réponse vient toute seule. Oui, on peut faire mieux. Ce que je souhaite, c'est que les hommes et les femmes ici, à la Chambre, arrivent à trouver une solution afin que nous parlions d'harmonisation plutôt que de perte d'emplois.
Arrêtons de faire de la politique sur le dos des régions au Québec. Continuins de penser que nous sommes capables de bien faire notre travail, tout en mettant la politique de côté quand c'est dans l'intérêt supérieur des familles et des gens que nous représentons. Je sais que chacun d'entre nous est capable de le faire.
Je me permets de terminer en disant qu'il y a des moments dans l'histoire où les gens vont être jugés pour leurs actions et leurs paroles et pour ce qu'ils ont décidé de faire pour le Québec. Je pense que nous sommes à l'un de ces moments, et les gens vont s'en souvenir longtemps. Ne mettons pas en péril des emplois précieux en région, mettons plutôt en avant l'expertise qui a été développée et continuons d'avoir de l'ambition pour nos régions.
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Monsieur le Président, cela me fait plaisir de prendre part à cette discussion. Je partagerai mon temps de parole avec mon collègue de .
Je serai très claire: oui, je vais faire de la politique. Je ne me cacherai pas. Je suis politicienne d'abord et avant tout. Je suis la seule députée conservatrice au Québec et j'ai à coeur ma région et toutes les régions.
Il est déplorable que le Parti libéral commence à faire une campagne de peur qui vise non pas les politiciens, mais les travailleurs. Les libéraux n'ont pas à s'inquiéter, notre chef va aller voir les travailleurs. Il a quelque chose à leur dire. En 2006, ici à la Chambre, nous avons voté à l'unanimité pour que le premier ministre Harper reconnaisse la nation québécoise. Je rappelle que 266 députés ont appuyé la motion et que les 15 députés qui s'y étaient opposés étaient des libéraux. C'est curieux. Je ne comprends pas. Où étaient les libéraux lorsqu'il était temps de voter pour la nation québécoise?
Voici la résolution de l'Assemblée nationale du Québec qui, elle aussi, a été votée à l'unanimité:
QUE l’Assemblée nationale demande au gouvernement du Québec et au gouvernement fédéral la mise en place d’un rapport d’impôt unique, transmis à Revenu Québec, pour tous les contribuables québécois et ce, tout en préservant l’autonomie fiscale du Québec.
Après en avoir pris connaissance, il faut passer de la parole aux actes. Nous avons à coeur les gens du Québec, et je n'accepterai jamais qu'un député québécois, de quelque parti que ce soit, surtout si c'est le Parti libéral, vienne nous faire une grande mise en scène en disant que nous ne défendons pas le Québec. Nous avons toujours défendu le Québec. Nous sommes 12 députés conservateurs au Québec et nous avons tous une voix qui se fait entendre au Québec. On ne peut pas en dire autant des libéraux en ce moment. On entend les ministres, mais les députés du Québec, on les entend peu ou pas.
Quand le Québec avait besoin d'aide, nous avons presque toujours été là. Il faut comprendre qu'aujourd'hui, on peut avoir les coudées franches. On entre dans une nouvelle ère. On est en 2019 et on va faire les choses comme en 2019. Il est important que la Chambre éprouve un profond respect pour les compétences provinciales et une grande confiance à l'égard des institutions provinciales. Or, de l'autre côté se trouve un parti très paternaliste qui empiète sur les compétences provinciales autant qu'il le veut. De notre côté, nous laissons les provinces plus libres, car nous reconnaissons que chaque province est différente et a sa propre couleur. Il est important de le dire. Au Québec, nous voulons diminuer la paperasserie. Nous avons deux déclarations de revenus, alors que toutes les autres provinces n'en ont qu'une seule.
Il y a longtemps que le Québec a demandé d’avoir sa propre façon de faire. Au fil des ans, chaque parti fédéral au pouvoir nous a donné un peu plus de jeu. Aujourd’hui, nous demandons la même chose. Les Québécois nous le demandent et l’Assemblée nationale nous le demande à l’unanimité. Dans nos circonscriptions respectives, nous avons une grande écoute à ce sujet.
Il y a une campagne de peur au sujet de la perte d'emplois, mais ce n’est pas vrai. On peut les créer différemment, les emplois. Depuis longtemps, on parle beaucoup de l’évasion fiscale. C’est peut-être le moment de mettre ces gens-là à contribution pour contrer l’évasion fiscale. Il serait peut-être temps de se pencher là-dessus et d’avoir des solutions de rechange pour que tout ce beau monde travaille, encore et encore, pendant plusieurs années.
Au cours des derniers mois, mes collègues, notre chef et moi-même sommes tous allés à la rencontre des Québécois afin d’entendre leurs points de vue et leurs idées. Nous avons fait le tour du Québec plus d’une fois. Nous avons tous été à l’écoute des Québécois. Chaque fois que nous avons eu une rencontre avec les Québécois, nous avons échangé avec eux. Nous nous sommes assis pour les écouter, pour prendre des notes et pour parler. C’est cela, avoir une discussion franche.
Ce que nous demandons à tous les partis, c’est d’avoir les coudées franches, d’être à l’écoute de ce que le Québec veut et, ensuite, de s’asseoir avec les Québécois pour déterminer comment se fera la déclaration de revenus unique. C’est ce que le Québec nous demande. Avant, le Parti libéral du Québec était d’accord. Aujourd’hui, la CAQ est d’accord. Les partis sont unanimes au Québec. Nous avons beau faire de la politique, ils n’ont pas tous sorti cela d’une boîte de Cracker Jack. Tout le monde est d’accord.
Les libéraux brandissent l’épouvantail des pertes d'emplois, mais il faut arrêter. En 2019, on ne veut pas brandir cet épouvantail, car on a besoin d’emplois partout. Il n’y aura pas de perte d’emploi. À notre époque, on peut regarder ce qu’on peut améliorer et comment on peut l’améliorer, afin que tout ce beau monde soit conscient du changement. Il y aura des changements, puisqu’on aura une seule déclaration de revenus.
Je vais toujours me tenir debout pour le Québec. Je vais toujours être fière d’être Québécoise. Je vais toujours être fière de ma patrie. Je vais toujours être fière de répondre « présente », le cas échéant, aux demandes du Québec.