Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait, en collaboration avec les provinces, les municipalités et les communautés autochtones, élaborer une stratégie nationale afin de lutter contre la pollution par les plastiques à l’intérieur et en périphérie des milieux aquatiques, stratégie qui inclurait les mesures suivantes: a) une réglementation visant à réduire (i) les rejets des débris de plastique des déversoirs d’eaux pluviales, (ii) l’utilisation industrielle de microplastiques, y compris, mais sans s’y limiter, les microbilles, les petites granules de résine de plastique ainsi que les microplastiques et les fragments sous forme fibreuse, (iii) l’utilisation industrielle et de consommation des plastiques à usage unique, y compris, mais sans s’y limiter, les sacs, bouteilles, pailles et vaisselle de plastique, la mousse de polystyrène, les filtres de cigarette et les contenants de boissons; b) un financement annuel permanent et dédié pour (i) le nettoyage de l'équipement de pêche désuet, (ii) des projets d’initiative citoyenne de collecte des plastiques et des débris le long des rives, berges, plages et autres endroits en périphérie de milieux aquatiques, (iii) une campagne d’éducation et de sensibilisation aux causes profondes et aux répercussions de la pollution par le plastique à l’intérieur et autour de l’eau.
— Monsieur le Président, c'est un véritable honneur pour moi d'amorcer le débat sur la motion M-151, que je propose. Cette motion vise l'élaboration d'une stratégie nationale de lutte contre la pollution par le plastique dans les eaux et sur les rives du pays. Le Canada possède le plus long littoral au monde. En outre, il compte 20 % des réserves d'eau douce et 60 % des lacs de la planète. Cela signifie que, en plus de dépendre de l'eau potable, le Canada est responsable d'en assurer la protection.
Cette motion est le fruit de nombreuses heures de discussions menées auprès de groupes de défense de l'environnement, d'universitaires, de petites entreprises, de municipalités, de Premières Nations et de Canadiens intéressés. Je suis fier de faire part de leur point de vue à la Chambre.
Cet enjeu est très important pour les Canadiens. J'ai entendu l'opinion d'élèves enthousiastes du primaire, d'aînés qui vivent dans des résidences, ainsi que de nombreuses autres personnes, que ce soit à leur porte, dans des cafés, à des matchs de hockey, dans des épiceries ou à des assemblées publiques. Et c'est sans parler des centaines de Canadiens qui ont communiqué directement ou indirectement avec mon bureau, notamment au moyen de cartes postales, de courriels et des médias sociaux. Ils souhaitent tous que nous réalisions des progrès à cet égard.
Je me suis déjà exprimé sur cette question, à la Chambre ou devant un comité, à plus de 50 reprises. On ne peut plus se contenter de parler de l'état des océans. Le temps presse. Nous devons prendre des mesures pour faire face à cette crise causée par l'humain et il est temps que nous, les députés, agissions ensemble indépendamment de notre appartenance politique pour faire ce qui s'impose. Ce problème n'est pas limité à ma circonscription. Il s'agit aujourd'hui d'un problème important pour l'ensemble du Canada et de la planète. C'est donc la mobilisation citoyenne qui est à l'origine de cette motion, car les Canadiens sont plus conscients de l'urgence du problème de la pollution des milieux marins par les plastiques.
Selon un sondage mené récemment par Abacus Data, un Canadien sur trois considère que le problème des matières plastiques qui se retrouvent dans nos océans et autres cours d'eau figure parmi les plus importants problèmes environnementaux aujourd'hui et 88 % estiment qu'il s'agit d'un problème important. Plus de 90 % des Canadiens veulent que le gouvernement adopte des règlements pour réduire l'utilisation du plastique dans les emballages, de même que la quantité de plastique employée dans les produits de consommation. Quatre-vingt-seize pour cent sont favorables aux activités communautaires de nettoyage.
Seulement dans les Grands Lacs, on trouve plus de 500 000 microparticules de plastique par kilomètre carré. Régler ce problème constitue une tâche colossale et nous ne pouvons le faire à nous seuls. La motion M-151 a pour objet l'élaboration d'une stratégie nationale en collaboration avec les municipalités, les provinces et les communautés autochtones pour réduire l'utilisation des plastiques par les industries et les consommateurs et éliminer la pollution par le plastique de nos cours d'eau.
Cette motion vise à mettre en place une stratégie pour repenser et restructurer l'économie liée au plastique au Canada. Le travail de Megan Leslie, ancienne députée d'Halifax, et de l'actuel député de a mené à l'interdiction des microbilles en 2015, et illustre ce que nous pouvons accomplir en travaillant ensemble.
Je remercie mon collègue le député de pour son appui à cette motion, ainsi que pour ses conseils et encouragements lors de la préparation de celle-ci. Je salue et remercie également les députés de , , et pour leur appui à cette motion, et mes collègues du caucus néo-démocrate qui se sont montrés très favorables envers celle-ci.
Nos pêches dépendent d'un environnement marin propre. Des études ont démontré que, si l'on ne retire pas les plastiques présents dans nos océans, ils continueront de se dégrader, pour éventuellement pénétrer dans nos écosystèmes et notre chaîne alimentaire. Nous savons également que l'ingestion de microplastiques par des animaux réduit leur taux de reproduction.
Cette motion s'inspire des travaux effectués par le professeur Calvin Sandborn et ses étudiants au Centre du droit de l'environnement de l'Université de Victoria. Elle comporte sept réformes qui forment un plan directeur d'initiatives du gouvernement fédéral en matière de réduction et d'élimination de la pollution causée par les déchets de plastique dans nos eaux.
La présence de plastique dans les océans est un problème environnemental mondial, et pourtant, le Canada n'a aucune politique nationale visant à empêcher le plastique d'entrer dans les eaux du pays ni de mécanismes pour appuyer les efforts en vue d'éliminer la pollution actuelle. Le Canada a besoin d'une stratégie qui donnera lieu à des lois et des règlements ayant pour but d'endiguer la crise de la pollution des milieux marins par le plastique. Le Plan de protection des océans du gouvernement fédéral prétend protéger les côtes alors qu'il n'y est nullement question de plastique ou de débris marins. Qui plus est, il ne s'attaque pas au problème des débris et du plastique terrestres, qui représentent près de 80 % du plastique dans les océans.
Malheureusement, le Canada accuse un retard par rapport à ses voisins. Quarante pays partout dans le monde ont déjà créé des stratégies pour réduire l'utilisation du plastique. Plus particulièrement, la semaine dernière, l'Union européenne a adopté une résolution historique visant à interdire le plastique à usage unique d'ici 2021. Il faut commencer par dépolluer les océans. Il faut retirer le plastique des eaux avant qu'il ne se désagrège et qu'il entre dans l'écosystème et la chaîne alimentaire.
J'ai pris conscience du problème de la pollution à grande échelle des milieux marins par le plastique en novembre 2016 lorsque 35 conteneurs vides sont passés par-dessus bord du cargo Hanjin Seattle qui naviguait dans une mer agitée, près de l'entrée du détroit de Juan de Fuca. Les populations de Tofino, d'Ahousaht, de Hesquiaht, de Clayoquot, de Tla-o-qui-aht, de Huu-ay-aht et d'Ucluelet, sur la côte ouest de l'île de Vancouver, ont rapidement vu des feuilles métalliques avec des morceaux de polystyrène rejetés sur les rives qui se fragmentaient en morceaux de plus en plus petits. Toutes ces collectivités dépendent grandement d'un milieu marin en santé, et de pareilles menaces sont prises très au sérieux.
La récupération des débris et le nettoyage des berges étaient la priorité des dirigeants, des entreprises et des défenseurs de l'environnement de la région, car les marées hautes et les ressacs violents font ballotter des billes de bois au bord des plages, ce qui érode le polystyrène. Le nettoyage de centaines de kilomètres de nos précieuses côtes était ce qui comptait le plus pour tout le monde. Les travaux ont commencé immédiatement. Des bénévoles de Clayoquot CleanUp, de l'antenne Pacific Rim de la fondation Surfrider et de la fondation Ocean Legacy ainsi que de nombreux résidants ont participé. Beaucoup d'autres personnes sont venues de loin pour leur prêter main-forte dans le cadre de ce nettoyage monumental.
Malheureusement, ils n'ont pas pu compter sur l'aide financière du gouvernement fédéral pour les appuyer dans leur tâche. Ils ont dû tout assumer eux-mêmes. Selon ce qu'on leur a dit, il y aurait un vide législatif et réglementaire. Ils ont été laissés à eux-mêmes. Les tribunaux ont obligé l'armateur à verser 72 000 $ en vertu de Loi sur la marine marchande du Canada, mais c'est tout — et encore, les fonds n'ont pas été débloqués tout de suite. Pourtant, les bénévoles ont poursuivi le grand ménage entamé, souvent à leurs propres risques. Ils ont réussi à regrouper plusieurs tonnes de débris à ramasser ultérieurement.
Au bout du compte, une partie de dépenses engagées ont été remboursées, mais c'est à peine 15 000 $ qui ont ainsi été versés à l'un des groupes environnementaux ayant pris part à l'opération, soit une fraction du coût total. Le reste de l'argent dort ici, à Ottawa, depuis près de deux ans. Le Canada a une énorme dette envers les nombreux Canadiens qui répondent « présent » dès que l'environnement est en péril.
L'enquête que j'ai menée relativement à ce seul déversement m'a permis de me constituer un réseau informel de contacts parmi les ONG environnementales, les établissements d'enseignement, les municipalités, les Premières Nations et la population du coin — tous des gens que la pollution marine par le plastique inquiète au plus haut point. Les déversements comme celui causé par le Hanjin Seattle peuvent causer énormément de tort aux milieux marins de la région, c'est indéniable. Or, selon ce qu'on me dit, ce ne serait que la pointe de l'iceberg.
Le milieu marin est menacé à l'échelle mondiale. Chaque année, plus de 20 millions de tonnes de débris se retrouvent dans les océans du monde. On estime que, chaque minute de chaque jour, l'équivalent d'un camion à ordures de plastique fait son chemin jusque dans les océans. En moyenne, on compte 18 000 morceaux de plastique par kilomètre carré d'océan partout dans le monde. Quatre-vingts pour cent de tous les plastiques dans l'océan proviennent de sources terrestres. Quatre-vingt-dix pour cent de tous les plastiques dans l'océan sont des microplastiques. Quatre-vingt-quinze pour cent des plastiques à usage unique sont utilisés une seule fois et ensuite jetés au rebut. La production mondiale de plastique a doublé au cours des 20 dernières années et elle devrait doubler de nouveau au cours des 20 prochaines.
Si la tendance se maintient, d'ici 2050, il y aura plus de plastiques que de poissons dans l'océan. Selon une étude, les saumons matures en remonte de la Colombie-Britannique ingèrent jusqu'à 90 morceaux de plastique chaque jour. On retrouve plus de deux microparticules de plastique dans chaque crustacé provenant de notre coin de pays. Chaque année, les débris de plastique tuent plus d'un million d'oiseaux de mer et de 100 000 mammifères marins, comme les tortues, les dauphins, les baleines et les phoques. On a découvert plus de 260 espèces animales empêtrées dans des débris marins dangereux ou tuées par ceux-ci.
Un grand nombre des bénévoles qui sont descendus sur les plages après le déversement du Hanjin Seattle étaient déjà au courant de ces tristes réalités, bien entendu. De fait, au moment du déversement du Hanjin Seattle, les Nations unies n'étaient qu'à quelques mois d'annoncer leur campagne Océans propres, et le Canada n'était qu'à moins d'un an d'y adhérer volontairement. Depuis, il ne se passe pas un jour sans que les médias annoncent de nouvelles découvertes concernant la pollution des milieux marins par le plastique, chacune plus inquiétante que la dernière.
Aujourd'hui, l'élève canadien moyen de niveau secondaire est au courant de la menace que représentent les plastiques dans les océans, et ce, bien plus que la plupart des députés au moment du déversement du Hanjin Seattle, il y a seulement deux ans. La sensibilisation de la population et la collaboration des consommateurs sont d'une importance capitale. Le gouvernement mérite d'être félicité pour avoir récemment créé des outils et des programmes éducatifs sur la pollution par le plastique. C'est un élément indispensable d'une stratégie nationale.
Nous devons fixer des cibles claires et contraignantes de réduction de la pollution des milieux marins par le plastique, en collaboration avec les gouvernements provinciaux, territoriaux et autochtones et les administrations municipales. Il nous faut des normes et des pratiques exemplaires nationales si nous voulons respecter les objectifs nationaux de réduction et nous devons encourager les autres ordres de gouvernements à les adopter. Le leadership fédéral est essentiel, y compris au chapitre de la coordination et du financement des efforts intergouvernementaux pour atteindre les cibles fixées.
Il faut établir des mesures législatives dans le cadre d'une stratégie nationale pour régler les aspects du problème des matières plastiques dans les milieux marins qui relèvent clairement de la compétence fédérale.
La pollution par les plastiques dans les milieux marins devrait être inscrite à l'ordre du jour de la réunion du Conseil canadien des ministres de l'environnement, qui devrait aussi s'engager à faciliter les transferts technologiques entre les différents ordres de compétence pour mieux permettre d'atteindre les objectifs nationaux.
Le gouvernement fédéral doit s'engager à réaliser la nouvelle charte pour un Canada sans déchets plastiques, car il doit donner l'exemple au reste du monde en luttant de façon décisive contre la pollution par les plastiques dans les milieux marins, ici même, au Canada. Par contre, l'interdiction des pailles en plastique ne doit pas nuire à l'accessibilité. Il faut prévoir des exceptions pour les pailles en plastique biodégradable. Mettons-nous tous au défi de regarder le monde sous différents angles pour créer un monde plus inclusif, plus accessible et plus soucieux de l'environnement.
Nous devons nous engager à mesurer nos progrès dans le dossier de la pollution par les plastiques dans les milieux marins en établissant des critères de mesure efficaces et en faisant régulièrement rapport des progrès au Parlement. Le Centre du droit environnemental de l'Université de Victoria propose des politiques de réglementation précises qui devraient impérativement faire partie d'une stratégie nationale.
Premièrement, les plastiques à usage unique représentent la plus grande partie des débris plastiques trouvés sur les plages. Nous devons adopter des politiques qui réduisent l'emploi commercial et industriel des plastiques à usage unique. On voit déjà l'Europe agir en ce sens. Le Kenya a interdit les sacs en plastique. Nombre de villes nord-américaines donnent l'exemple en prenant des mesures en ce sens.
Deuxièmement, comme on le sait, des débris de plastique provenant des effluents d'eaux pluviales des régions urbaines aboutissent dans les océans. Notre stratégie nationale doit donc viser à réduire les rejets des débris de plastique des déversoirs d’eaux pluviales, comme Los Angeles le fait déjà.
Troisièmement, les petits débris — par exemple les microbilles, les petites granules de résine de plastique servant à la fabrication d'autres objets, les microparticules de plastique provenant de tissus synthétiques, les particules de plastique détériorées et les fragments de polystyrène — deviennent omniprésents dans l'environnement marin et pourraient poser plus de risques que les grands débris de plastique. Notre stratégie nationale doit donc réduire la pollution causée par ces microplastiques. San Francisco, qui a même interdit l'emploi de polystyrène dans la construction des quais, fait figure de chef de file dans ce domaine.
Quatrièmement, lorsque du matériel de pêche ou d'aquaculture contenant du plastique est perdu ou abandonné, il met des centaines d'années à se décomposer. Un aspect crucial de notre stratégie nationale consiste donc à retirer de nos océans les engins de pêche fantômes qui s'y trouvent et à prévenir la perte d'autres engins. L'État de Washington, l'Oregon et la Californie sont tous des meneurs dans ce domaine. Ils ont retiré des eaux des milliers de tonnes d'engins de pêche fantômes.
Cinquièmement, il est temps que les producteurs de plastique prennent la responsabilité des coûts associés à tout le cycle de vie de leurs produits et de leurs emballages. Ils doivent prendre en charge les coûts de nettoyage que les Canadiens et les gouvernements du pays assument actuellement. Notre stratégie de lutte contre la pollution marine doit élargir la responsabilité des producteurs de plastique.
Sixièmement, le Centre du droit de l'environnement de l'Université de Victoria souligne que, pour lutter efficacement contre la pollution des océans causée par le plastique, il faudra remplacer la production de nouveaux objets de plastique par un nouveau système en boucle fermée, qui ne produit aucun déchet ou qui réduit la quantité de plastique utilisée tout en maximisant sa réutilisation. Il faut réformer l'économie liée au plastique au Canada.
Septièmement, l'étude de l'Université de Victoria indique que l'éducation, la sensibilisation et le nettoyage des plages sont d'une importance cruciale. Les corvées de nettoyage des plages constituent une forme de gestion en aval des déchets marins. Elles suscitent l'engagement citoyen et elles contribuent aux modifications des habitudes. À l'heure actuelle, Environnement et Changement climatique Canada appuie le grand nettoyage des rivages canadiens qui a lieu partout au pays lors la Journée mondiale de l'environnement. Il ne fait aucun doute cependant que tous les ordres de gouvernement devront soutenir davantage la tenue de corvées de nettoyage tout au long de l'année et non pas pour une seule journée.
Depuis la présentation de la motion à l'étude, il y a un an, des Canadiens de partout au pays ont réclamé que nous agissions pour créer une économie du plastique axée sur la durabilité, qui rend des comptes par rapport aux déchets générés. Des municipalités, des Premières Nations, des groupes environnementaux, des églises, des sociétés et des particuliers appuient la création d'une stratégie nationale globale assortie d'un financement suffisant pour promouvoir les travaux en cours visant à faire avancer les politiques de réduction du plastique.
Enfin, lors de son assemblée annuelle tenue en octobre dernier, l'Union des municipalités de la Colombie-Britannique a adopté presque à l'unanimité une résolution appuyant la motion à l'étude. Plus tôt cette année, la Fédération canadienne des municipalités a adopté une motion semblable avec un appui de plus de 90 %. Dans ma propre circonscription, de nombreuses municipalités ont présenté ou pris des règlements concernant les plastiques.
En conclusion, nous savons que de nombreuses personnes appuient la motion à l'étude. SumOfUs a présenté une pétition, qui a recueilli plus de 120 000 signatures en quelques semaines et que nous avons remise à la ministre. Je profite de l'occasion pour remercier tous les signataires de la pétition. Leurs voix comptent aujourd'hui. Je dois aussi remercier d'autres personnes, comme Margaret Atwood, et des centaines de champions communautaires, d'écoliers, de chefs religieux et de simples citoyens qui se sont prononcés en faveur de la motion.
Surtout, je tiens à remercier les gens qui travaillent sur le terrain pour résoudre ce problème. Je remercie les collectivités et les organisations qui m'ont aidé à préparer la motion, y compris l'organisme Communities Protecting our Coast d'Oceanside, Clayoquot CleanUp, Surfrider Pacific Rim, l'Association for Denman Island Marine Stewards, Surfrider Foundation Vancouver Island, The Ocean Legacy Foundation, SumOfUs, le Centre du droit de l'environnement de l'Université de Victoria et l'Aquarium d'Ucluelet.
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Monsieur le Président, j'aimerais profiter de cette occasion pour remercier le député de de l'intérêt soutenu qu'il porte à la lutte contre la pollution par le plastique dans les cours d'eau et les océans au Canada. Je sais que c'est une question qui lui tient à coeur parce que j'ai eu l'occasion de m'entretenir brièvement avec lui à ce sujet.
Le gouvernement et moi partageons les inquiétudes soulevées par le député au sujet des répercussions négatives que peuvent avoir les matières plastiques sur l'environnement marin, et je suis heureux d'annoncer que nous avons déjà pris plusieurs mesures importantes pour résoudre ce problème. Nous collaborons avec les provinces et les territoires, les industries, les communautés des Premières Nations et d'autres intervenants afin d'élaborer une stratégie et un plan d'action qui auront pour résultat que les matières plastiques ne se retrouveront pas dans les sites d'enfouissement et dans l'environnement en général.
Les Canadiens se servent de produits de plastique au quotidien. Depuis les années 1950, la production mondiale de plastique est celle qui connaît la plus forte croissance de tous les autres matériaux de fabrication en raison des coûts peu élevés, de la durabilité et de l'utilité de cette matière. Cependant, la production d'une quantité aussi importante de plastiques à usage unique entraîne un énorme gaspillage de ressources et d'énergie et crée des déchets qui polluent l'environnement et qui s'accumulent dans les sites d'enfouissement.
Ces dernières années, l'incidence des microplastiques et des déchets marins de plastique a capté l'attention du public et poussé des gens de partout dans le monde à intervenir. La pollution des milieux marins par les plastiques, en particulier, est une menace grave pour la santé des eaux et de l'économie. À l'heure actuelle, plus de 150 millions de tonnes de déchets de plastique se trouvent dans les océans, et environ 8 millions de tonnes supplémentaires s'y rajoutent chaque année. Comme l'a indiqué le député, cela équivaut au déversement, dans l'océan, d'un camion à ordures rempli de plastiques toutes les minutes. Si nous n'intervenons pas immédiatement, nous pouvons nous attendre à ce que ces statistiques doublent d'ici 2025.
Bien que le Canada contribue faiblement à la pollution mondiale par les plastiques, on trouve des déchets marins de plastique sur toutes les côtes canadiennes, dans l'Arctique, ainsi que dans les étendues d'eau douce, dont les Grands Lacs. Voilà pourquoi, en plus des efforts qu'il déploie en collaboration avec ses partenaires à l'échelle mondiale, le gouvernement fédéral, de concert avec un éventail de partenaires, travaille à prendre des mesures afin de protéger les littoraux, les eaux et la vie aquatique au Canada.
En particulier, nous nous attaquons à diverses sources de pollution par les plastiques et nous améliorons nos connaissances afin de mieux en comprendre l'incidence. Par exemple, depuis la fête du Canada, cette année, il est interdit de fabriquer ou d'importer tout article de toilette contenant des microbilles de plastique. Ce règlement vise à réduire la quantité de microbilles qui entrent dans les écosystèmes marins et d'eau douce.
Nous nous sommes engagés à donner l'exemple en réduisant de 75 % les déchets de plastique provenant des activités du gouvernement d'ici 2030. Nous y arriverons en augmentant le recyclage, en réduisant la quantité de déchets de plastique générés par les réunions et les activités du gouvernement et en faisant la promotion de l'achat de produits faits de plastique durable.
La science et la recherche font également partie de notre plan afin d'approfondir notre compréhension des effets de la pollution par le plastique sur l'environnement. Par exemple, nous avons consacré 1,5 million de dollars à la recherche sur les microplastiques présents dans les eaux du Canada atlantique, ma région, de la côte Ouest et de l'Arctique, notamment pour un partenariat entre le ministère des Pêches et des Océans et le programme de recherche sur la pollution océanique d'Ocean Wise.
Les chercheurs du gouvernement fédéral contribuent également à notre base de connaissances. Par exemple, ils ont récemment publié un article dans Environmental Pollution au sujet du transfert des microfibres dans les réseaux trophiques.
Le Canada souhaite bâtir sur ces bases afin de montrer au reste du monde qu'il est possible de profiter de tous les avantages socioéconomiques du plastique sans qu'il n'y ait nécessairement d'incidences négatives pour l'environnement.
Plus précisément, pour en revenir à la question du député de , nous sommes ouverts aux suggestions et, d'après ce que je comprends, il serait prêt à imposer une tarification de la pollution par le plastique.
Notre approche consiste à ne pas nous occuper uniquement d'une seule catégorie de déchets de plastique, tels que les pailles ou les sacs. Nous voulons éviter les déchets de toutes sortes de plastiques et de produits contenant des plastiques, des emballages jusqu'aux matériaux de construction en passant par l'électronique et le mobilier. Il y a pas mal de choses à faire en ce qui concerne chacun de ces produits. Nous avons besoin d'une approche holistique.
Beaucoup de travail reste à faire, car le taux national de recyclage pour tous les plastiques est inférieur à 11 %, mais il y a aussi pas mal de choses sur lesquelles nous pouvons faire fond. Certaines provinces sont des leaders mondiaux de la mise en oeuvre de programmes de responsabilité élargie des producteurs. En Colombie-Britannique, par exemple, les producteurs d'emballages assument le coût total de la collecte et du recyclage de leurs produits.
L'industrie canadienne est en outre un chef de file de la production de plastiques à faibles émissions de carbone, ainsi que de l'innovation et du recyclage avancé des produits, et le gouvernement fédéral accélère l'innovation dans ce secteur. Nous avons lancé à l'industrie un défi d'une valeur de 12 millions de dollars par lequel nous invitons les entreprises à soumettre leurs solutions les plus innovantes pour gérer les déchets de plastique. Grâce à cette initiative, nous investissons dans des approches et des technologies canadiennes visant à stopper le déversement de plastiques dans les océans tout en appuyant les entreprises canadiennes afin qu'elles soient des leaders mondiaux de la gestion des déchets ici et à l'étranger.
Notre collaboration avec les provinces et les territoires sur la question des déchets de plastique consiste à: chercher des solutions pour que la conception et la production des plastiques soient plus viables; améliorer les systèmes et les infrastructures de collecte et de gestion des déchets; promouvoir les choix et les comportements éclairés parmi les consommateurs, en particulier pour les encourager à faire une utilisation responsable des plastiques jetables; améliorer les connaissances dans le domaine en consacrant des efforts accrus à la recherche et l'innovation.
Comme je l'ai dit, la collaboration est essentielle pour résoudre le problème complexe des déchets de plastique. Nous avons consulté le public, les peuples autochtones, l'industrie, les municipalités, les organismes sans but lucratif et les établissements de recherche pour pouvoir établir judicieusement notre approche à plusieurs volets.
Nous savons que les Canadiens sont prêts à s'attaquer au problème des déchets de plastique. En 2017, quelque 58 000 Canadiens ont participé au Grand nettoyage des rivages canadiens. Sur 3 000 kilomètres de rivages, ils ont ramassé un total de 88 000 kilogrammes de déchets — en grande partie des plastiques.
À l'occasion du Jour de la Terre, cette année, le gouvernement a lancé un dialogue en ligne sur les déchets de plastique pour recueillir les points de vue des Canadiens et trouver des moyens d'éliminer ces déchets et de réduire leur propagation en mer. Plus de 12 000 courriels et près de 2 000 commentaires ont pu être recueillis à l'aide d'un formulaire en ligne. Cette consultation sert à orienter notre collaboration avec les provinces et les territoires afin d'élaborer une stratégie nationale complète.
Nous collaborons aussi avec d'autres acteurs clés en vue de résoudre le problème des plastiques et des microplastiques dans l'environnement. Nous aidons les municipalités et les autres pouvoirs publics locaux à financer leurs infrastructures de gestion des déchets et des eaux usées. Grâce au Fonds municipal vert, à l'Initiative de gestion des matières résiduelles des Premières Nations et à Technologies du développement durable du Canada, nous contribuons à doter le pays des infrastructures et des technologies nécessaires pour résoudre le problème des déchets de plastique.
Nous savons que nous devons offrir aux autres pays l'expertise et les ressources que nous développons au Canada, étant donné qu'il s'agit réellement d'un problème mondial. Cette année, dans le cadre de sa présidence du G7, le Canada a saisi l'occasion pour prendre les devants dans ce dossier et il a joué un rôle de premier plan en faisant adopter la Charte sur les plastiques dans les océans. Nous avons fait en sorte que la santé des océans et la lutte contre la pollution par le plastique soient une priorité pour le G7 dans le but de stimuler l'adoption de mesures internationales concrètes quant à l'ensemble du cycle de vie du plastique afin de réduire les déchets de plastique et les déchets marins.
En particulier, dans le cadre de l'initiative du G7, le gouvernement investira 100 millions de dollars sur les quatre prochaines années pour aider les pays en développement à gérer leur plastique afin qu'il n'atteigne pas les océans. Ces fonds serviront à construire des infrastructures et à développer une capacité de gestion des déchets et ils contribueront à atteindre les objectifs de développement durable de l'ONU, plus précisément la cible 14.1, qui demande aux pays de prévenir et de réduire nettement les déchets marins d'ici 2025.
De plus, le Canada s'est joint au Partenariat mondial sur les déchets marins et à la campagne #OcéansPropres de l'ONU pour veiller à ce que les discussions et la recherche entourant la politique internationale donnent lieu à des mesures concrètes. Tout le monde a un rôle à jouer pour empêcher la pollution par le plastique et protéger les cours d'eau et l'environnement. Nous remercions le député de de l'initiative dont il fait preuve dans ce dossier. Cela nous donne la chance de faire connaître le travail actuel et futur du gouvernement du Canada à l'égard de cette question très importante.
Je suis heureux d'avoir l'occasion de m'exprimer. J'ai hâte de travailler avec le député à mesure que ce dossier progresse.
:
Monsieur le Président, il s'agit d'une étude sur la pollution par les plastiques en périphérie des milieux aquatiques. Je félicite le député néo-démocrate de d'avoir présenté la motion. Celle-ci renverrait la question au comité de l'environnement de la Chambre aux fins d'étude.
La motion propose ce qui suit:
[...] le gouvernement devrait, en collaboration avec les provinces, les municipalités et les communautés autochtones, élaborer une stratégie nationale afin de lutter contre la pollution par les plastiques à l’intérieur et en périphérie des milieux aquatiques [...]
La motion demande au Comité permanent de l'environnement et du développement durable de mener une étude sur la pollution par les plastiques en périphérie des milieux aquatiques et ensuite de faire rapport à la Chambre dans les quatre mois suivant sa prise en considération. Je souligne qu'elle ne précise pas si l'étude devrait être axée sur la pollution par les plastiques au Canada ou le problème beaucoup plus insidieux des plastiques dans les océans du monde. Si on demande au comité de mener une étude, je souhaite notamment qu'on sache l'objet exact de l'étude afin que les membres du comité puissent avoir une discussion animée et se concentrer sur le problème pour lequel le Canada peut faire la contribution la plus utile.
Plus précisément, la motion charge le comité d'étudier ce qui suit:
a) une réglementation visant à réduire (i) les rejets des débris de plastique des déversoirs d’eaux pluviales, (ii) l’utilisation industrielle de microplastiques, y compris, mais sans s’y limiter, les microbilles, les petites granules de résine de plastique ainsi que les microplastiques et les fragments sous forme fibreuse, (iii) l’utilisation industrielle et de consommation des plastiques à usage unique, y compris, mais sans s’y limiter, les sacs, bouteilles, pailles et vaisselle de plastique, la mousse de polystyrène, les filtres de cigarette et les contenants de boissons; b) un financement annuel permanent et dédié pour (i) le nettoyage de l'équipement de pêche désuet, (ii) des projets d’initiative citoyenne de collecte des plastiques et des débris le long des rives, berges, plages et autres endroits en périphérie de milieux aquatiques, (iii) une campagne d’éducation et de sensibilisation aux causes profondes et aux répercussions de la pollution par le plastique à l’intérieur et autour de l’eau.
Nous ne savons toujours pas ce qu'on entend par « à l’intérieur et autour de l’eau ». Est-ce à l'échelle internationale? Il s'agit d'un problème mondial, et les cas les plus préoccupants ne sont pas au Canada; ils sont ailleurs dans le monde.
Je souligne que l'objectif de la motion est en fait d'accroître — encore plus, selon moi — le rôle intrusif du gouvernement dans la vie des Canadiens. La motion propose aussi d'étudier l'allocation de nouveaux fonds permanents pour des initiatives du gouvernement dans un contexte où le gouvernement libéral accuse d'énormes déficits et n'atteindra pas l'équilibre budgétaire avant au moins 25 ans.
En juin, dans le cadre du Sommet du G7, le a demandé aux pays partenaires de signer une charte sur les plastiques afin de réduire la pollution de l'environnement par le plastique. La France, l'Allemagne, l'Italie, l'Union européenne et le Canada ont finalement convenu de signer cette charte, mais la décision n'a pas été unanime puisque les États-Unis et le Japon ont choisi de ne pas le faire. On peut comprendre leur réserve: l'objectif de cette charte n'était pas clair. Certaines des préoccupations que je présenterai à la Chambre dans un instant vont dans le même sens que celles qui ont été exprimées par ces deux pays.
Je tiens à préciser qu'il s'agit d'un problème mondial. À l'échelle planétaire, on estime qu'environ huit millions de tonnes de déchets de plastique se retrouvent chaque année dans les océans, et on prévoit que ce chiffre doublera au cours des 10 prochaines années. Tous les problèmes dans le monde liés aux plastiques dans les océans devraient doubler dans la prochaine décennie. Plus de déchets plastiques ont été produits au cours des 10 dernières années que pendant tout le vingtième siècle.
On estime qu'environ 10 000 tonnes de déchets parviennent jusqu'aux Grands Lacs tous les ans. En 2017, le nettoyage des plages des Grands Lacs à lui seul a permis de ramasser 16 tonnes de plastique. Les matières plastiques qui se retrouvent dans les Grands Lacs proviennent de cours d'eau extérieurs, mais je tiens à préciser que le pourcentage de la pollution par le plastique est nettement inférieur dans de nombreux autres milieux aquatiques au Canada. Il convient de noter que la rivière Saint-Jean, le fleuve Saint-Laurent et les Grands Lacs présentent des niveaux élevés de pollution qui, en grande partie, ne sont pas attribuables au plastique.
Le gouvernement libéral actuel a beau chanter ses propres louanges en matière d'environnement, je rappelle qu'il a été directement impliqué dans le déversement de millions de litres d'eaux d'égout brutes dans le fleuve Saint-Laurent. Comme c'est bel et bien le gouvernement actuel qui a pris ces décisions, l'image vertueuse qu'il tente de projeter me semble plutôt hypocrite.
Quelle est véritablement la part de responsabilité du Canada par rapport au problème de la pollution par le plastique du milieu marin, surtout si l'on tient compte du contexte mondial? Des chercheurs ont recueilli un vaste ensemble de données afin de déterminer l'origine des matières plastiques qui polluent nos océans. Ces données leur permettent de classer les pays en fonction de la quantité de déchets de plastique qu'ils déversent dans les océans, et de vérifier s'il y a eu une mauvaise gestion. Le Canada ne figure même pas dans ce classement. Voilà qui prouve à quel point nous sommes soucieux de l'environnement, ce qui ne signifie toutefois pas qu'il faut faire fi des préoccupations liées à la pollution par le plastique au pays. Cependant, si on examine le problème de la pollution par le plastique des océans dans une perspective plus large, la part de responsabilité du Canada est insignifiante. En fait, j'oserais même dire qu'elle est nulle.
Les interdictions et les taxes finissent éventuellement par faire augmenter le coût des produits en plastique, ce qui ne fait qu'aggraver la situation. Inévitablement, ces coûts sont refilés aux consommateurs. Par conséquent, les entreprises doivent payer plus d'argent en taxes, les consommateurs doivent payer plus cher les produits qu'ils achètent, et notre compétitivité en prend un coup. Nous devons donc faire preuve de prudence avant d'alourdir le fardeau réglementaire de nos entreprises, car au bout du compte, c'est le consommateur qui est pénalisé.
Ce qui complique encore plus les choses, c'est que les provinces, les territoires et les municipalités ont des pouvoirs distincts en matière de gestion des plastiques. Cet effet sur les entreprises s'est déjà manifesté dans certaines municipalités, comme Montréal et Victoria, qui ont décidé, par exemple, d'interdire les sacs de plastique. Des entreprises disent qu'une politique sur les plastiques mal conçue leur nuirait, puisqu'il faut tenir compte des diverses exigences qui sont imposées par les différentes administrations dans l'ensemble du pays. Si nous voulons nous engager dans cette voie, nous devrions réfléchir attentivement aux conséquences à long terme et faire les choses intelligemment.
Je peux assurer aux députés que les conservateurs seront les seuls à représenter les intérêts des contribuables au comité. Nous connaissons l'effet de ce genre de mesures sur le fardeau fiscal des Canadiens, et nous allons nous assurer que toutes les recommandations faites par le comité tiennent compte de la volonté des contribuables d'avoir des gouvernements qui font des dépenses judicieuses en fonction de leurs moyens.
Pour résumer, le Canada n'est pas responsable du niveau élevé de pollution par le plastique dans les milieux aquatiques du monde entier. Le Canada devrait principalement s'efforcer de travailler avec la communauté internationale afin de s'attaquer aux grandes sources de pollution par le plastique dans le monde, notamment dans des régions comme la Chine ainsi que l'Asie du Sud et du Sud-Est, qui sont les principaux contributeurs à la pollution par le plastique. Si nous nous concentrons exclusivement sur notre propre contribution, nos efforts auront un effet négligeable sur ce problème d'envergure mondiale.
Les conservateurs du pays sont conscients des effets néfastes de la pollution par le plastique dans les océans, et ils estiment que le Canada doit collaborer avec les autres pays et les aider à s'attaquer aux principales sources de cette pollution. Nous appuierons donc la motion à l'étude, même si cela risque d'en étonner plus d'un. Je félicite d'ailleurs le député de de l'avoir présentée. Nous suivrons de près les travaux du comité pour être certains que les recommandations qu'il transmettra à la Chambre respectent la capacité de payer des contribuables et permettent de combattre efficacement la pollution par le plastique à l'échelle mondiale. Nous allons appuyer la motion, et je félicite encore une fois le député de l'avoir présentée.
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Monsieur le Président, je suis fière de joindre ma voix à celle de mon collègue néo-démocrate de afin de proposer des solutions à la terrible tragédie que constituent les plastiques marins venus s'échouer sur les plages. Ce problème est particulièrement visible sur la côte du Pacifique en Colombie-Britannique, que nous représentons lui et moi, mais nous savons qu'il touche le pays en entier.
Le député conservateur qui vient de prendre la parole devrait se rendre sur les plages de ma province afin de voir de ses propres yeux les causes et les conséquences de ce fléau. Le coût est déjà énorme pour la population et les municipalités du pays, alors je trouve que c'est manquer énormément de vision que d'affirmer que les contribuables n'ont pas les moyens financiers de s'attaquer à ce problème pancanadien.
À l'époque où j'étais présidente de l'Islands Trust Council, l'Association for Denman Island Marine Stewards venait faire une présentation chaque année. Avec tout le respect que je dois à nos aînés, ces femmes devaient bien avoir au-delà de 80 ans, mais chaque année, elles débarrassaient les plages de deux à quatre tonnes de débris de plastique, qui provenaient en bonne partie de l'aquaculture. Ce n'est qu'un exemple parmi les nombreuses corvées organisées, et tout reposait sur les épaules des bénévoles.
Les saumons matures en remonte de la Colombie-Britannique — important moteur économique et culturel de la province — ingèrent quotidiennement jusqu'à 90 morceaux de plastique. L'Université Simon Fraser, l'Université de Victoria et l'Université de l'île de Vancouver à Nanaimo conviennent toutes que le Canada est responsable de la pollution du milieu marin par les plastiques et que c'est notre économie et notre écologie qui en paient le prix.
Presque aucune autre cause que je défends à titre de parlementaire ne suscite davantage l'intérêt des citoyens que le problème des plastiques en milieu marin. Les campagnes mondiales menées dans ce dossier sont d'ailleurs très agressives. On nous montre des tortues prisonnières de sacs de plastique, et des autopsies réalisées sur des baleines échouées nous font découvrir les quantités de plastique qu'elles contiennent. Les albatros meurent de faim, car leur estomac est rempli de plastique.
Les images sont d'autant plus tragiques qu'elles nous mettent en cause. Ce que nous voyons est le résultat de l'activité humaine. Chaque année, les déchets de plastique tuent plus d'un million d'oiseaux marins et 200 000 mammifères tels que les tortues, les dauphins, les baleines et les phoques. Quatre-vingts pour cent de tous les plastiques contenus dans l'océan proviennent de la terre. Dans le détroit de Géorgie, il y a 3 000 particules de plastique par mètre cube d'eau, et cette proportion augmente encore davantage à proximité des aires d'élevage de mollusques et de crustacés. Sept à huit pour cent de la production mondiale de pétrole et de gaz servent à créer du plastique à usage unique et, d'ici 2050, on estime que la production de plastique représentera 15 % du bilan carbone mondial.
Comme je l'ai répété à maintes reprises, en prenant des mesures pour débarrasser les milieux marins du plastique, cela permettra de sauver l'environnement, d'améliorer notre économie côtière, d'empêcher les bénévoles de devoir accomplir cette corvée et de cesser de dépendre des combustibles fossiles. D'ici 2050, si nous ne faisons rien, il y aura plus de plastique que de poissons dans l'océan. Nous devons donc agir.
C'est ce que m'exhortent à faire régulièrement des écoliers de Nanaimo et de Ladysmith. L'éco-école de la baie Departure patrouille sur les plages. D'après elle, les mégots de cigarette laissés sur les plages par des adultes sont probablement la forme la plus immédiate de débris marins. J'ai eu le privilège de travailler pendant des années en tant que guide de kayak de mer le long de certaines des plages les plus sauvages de la Colombie-Britannique, sur la côte Ouest, et chaque année, nous voyons certainement de plus en plus de plastique. Ce problème ne s'observe pas uniquement en Asie, mais aussi ici même.
Il existe bien des initiatives communautaires. L'école élémentaire Seaview à Lantzville vient de remporter un prix dans le cadre du défi Collecte de sacs de plastique. Les élèves ont recueilli près de 6 000 sacs de plastique en un mois et ont eu l'excellente idée de faire des annonces quotidiennes sur cet enjeu à leur école afin de sensibiliser les gens de l'école à ce problème. Jolaine Canty, la bibliothécaire scolaire qui a dirigé cette initiative, a dit que le fait que les élèves avaient gagné ce grand concours était un avantage supplémentaire. Elle est très fière du travail qu'ils ont fait.
À Nanaimo, le restaurant Smokin' George's BBQ est en voie d'adopter des contenants et des pailles compostables et souhaite faire savoir au Parlement qu'il recycle l'huile de friture. Des gens doivent utiliser des pailles pour des raisons médicales ou parce qu'ils sont handicapés. C'est tout à fait compréhensible. Toutefois, il est génial de constater que des restaurants ont recours à des solutions de rechange à la fois compostables et renouvelables. Ces commerces font ce qu'ils peuvent pour adopter des options plus durables.
Cold Front Gelato, de Nanaimo, est aussi en train de faire l'acquisition de cuillères et de contenants compostables. Le Vault Café, qui me fournit le café auquel je carbure, est aussi en voie d'adopter des produits compostables, à base végétale. Il agit ainsi pour répondre aux demandes de ses clients, ce qui montre à quel point les gens souhaitent l'adoption de mesures concrètes dans ce dossier.
Lors de la Journée des océans, j'ai eu le plaisir de me joindre à mon collègue le député de pour participer à une opération de nettoyage d'une plage située à Parksville. Les groupes avec lesquels nous collaborons, c'est-à-dire la Surfrider Foundation, l'Ocean Legacy Foundation et Clayoquot CleanUp, travaillent tous sur le terrain et prouvent qu'il est possible d'utiliser le plastique, une fois qu'il a été extrait de l'eau. Ces groupes mènent déjà des projets pilotes, qui consistent à recueillir le plastique sur les plages et à l'utiliser pour créer de nouveaux produits au moyen d'imprimantes 3D. Dans le cadre d'autres projets pilotes, ils trouvent de nouveaux usages pour le plastique qui pollue le milieu marin en le transformant en combustibles sous forme liquide ou gazeuse.
C'est vraiment intéressant de parler avec un capitaine de cinquième génération, Josh Temple si je me souviens bien, de la quantité de flotteurs de filet en plastique qu'on voit sur les plages. Si nous utilisions le surplus de verre recyclé qui ne sert à rien et qui, dans certains cas, se retrouve dans les sites d'enfouissement et revenions à la fabrication de flotteurs en verre? Les batteurs de grève seraient ravis. On réglerait ainsi un autre de nos problèmes de surplus de recyclage et de pollution. Encore une fois, avec une boule de verre, soit qu'un touriste la retrouve, soit qu'elle se brise en morceaux et se transforme en sable.
Ces groupes travaillent sur le terrain. Ce sont eux qui déploient le gros des efforts puisque le gouvernement ni n'encadre ni ne soutient. Nous les félicitons. Ils sont une source d'inspiration.
La Georgia Strait Alliance est un groupe extraordinaire qui se dévoue pour la protection de l'océan dans la mer des Salish. Elle est établie à Nanaimo. Elle travaille en collaboration avec des partenaires internationaux pour s'attaquer au problème des engins de pêche fantômes. Il s'agit des filets de pêche perdus ou abandonnés, qui sont de plus en plus souvent faits de plastique et ne se désintègrent pas de la même façon que les autres. Ils se déplacent dans les océans de la planète, ramassant des poissons au passage et attirant ainsi d'autres prédateurs. C'est un terrible cercle vicieux funeste. Ce groupe travaille à une initiative destinée à empêcher cela.
Le district régional de Nanaimo a présenté une motion pendant la rencontre de la Fédération canadienne des municipalités. Le président, Bill Veenhof, a très fièrement soutenu la motion M-151 présentée par mon collègue, qui recommande l'adoption d'une stratégie nationale concernant les débris de plastique en milieu marin. Cette proposition a reçu un soutien presque unanime des membres de la fédération. De toute évidence, si le Parti conservateur est contre cette idée, c'est qu'il n'a pas parlé avec ses partenaires locaux.
Comme la Chambre le sait, je m'efforce depuis longtemps de trouver une solution à un autre problème lié aux débris de plastique dans les cours d'eau, plus précisément aux bateaux de fibre de verre qui, lorsque leur durée de vie utile est terminée, sont abandonnés et tombent en pièces. C'est aussi un problème important. Si nous avions un programme gouvernemental complet et que nous mettions en place un programme de retrait des bateaux — une idée que j'ai déjà proposée mais que les libéraux ont rejetée —, nous pourrions collaborer avec les entreprises de récupération et de recyclage afin de créer de nouveaux marchés pour la fibre de verre, tout comme on pourrait le faire pour les débris de plastique en milieu marin si on adoptait une approche globale.
C'est là la beauté de la motion présentée par mon collègue, et nous encourageons la Chambre à l'adopter. Nous n'avons pris aucun engagement à l'égard de l'adoption de règlements. Nous ne nous sommes pas encore engagés à prendre des mesures concrètes. Il faudrait vraiment interdire les plastiques à usage unique partout au pays, mais nous ne pouvons pas nous contenter de parler de mesures: nous devons aussi prévoir du financement et adopter une réglementation. Ce sera un poste budgétaire continu, et non seulement un fonds temporaire à la mode.
Il y a un appui mondial sans précédent pour les mesures axées sur la lutte contre la pollution par les plastiques en milieux marins. Les néo-démocrates luttent depuis longtemps en ce sens. C'est notre ancienne collègue Megan Leslie qui, en 2015, a obtenu l'accord de la Chambre pour interdire les microbilles. C'est notre collègue la députée de qui a présenté une motion à la Chambre visant à interdire les sacs en plastique au Canada.
Étant donné ce qui arrive aux mammifères marins que nous sommes légalement tenus de protéger, nous devons prendre cette mesure simple. Les écoliers nous exhortent à le faire, ainsi que les entreprises d'ici. J'encourage fortement la Chambre à joindre le geste à la parole et à prendre les mesures que mon collègue le député de nous propose, en votant pour la motion M-151.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'avoir l'occasion de parler de la motion en question.
[Traduction]
Les plastiques jouent un grand rôle dans notre économie et dans notre quotidien. Les plastiques offrent une solution peu coûteuse, répondant à de nombreux besoins, en plus d'être légers, durables et polyvalents. Nous ne devons pas l'oublier, car c'est une partie importante de l'équation. Toutefois, les déchets de plastique posent un problème grandissant dans le monde et menacent la santé des océans, des lacs, des rivières et de la faune qui les habite.
Je suis très heureuse que le député de ait présenté cette motion et je le félicite de se consacrer depuis aussi longtemps à cette cause.
Comme moi, il habite sur la côte sud de la Colombie-Britannique et il a probablement vu beaucoup trop de plastique sur les plages lors des opérations de nettoyage locales ou en s'adonnant aux diverses activités de loisir que notre côte a à offrir. On trouve de gros morceaux de plastique et de polystyrène sur des plages éloignées, où ils sont rejetés, se décomposent graduellement et entrent dans l'écosystème de l'océan au détriment de la faune. Des mammifères se retrouvent prisonniers d'engins de pêche fantômes. Des organismes marins, du plus petit jusqu'au sommet de la chaîne alimentaire, ingèrent des particules de plastique, et des oiseaux, des tortues et d'autres animaux meurent étranglés par du plastique.
Cette menace pour l'environnement met aussi en péril des moyens de subsistance. Plus de 72 000 Canadiens ont comme gagne-pain la pêche ou des activités connexes. On trouve maintenant des microplastiques dans la chair d'aliments que nous achetons au supermarché. Ils constituent donc aussi une menace pour la santé humaine.
Quand j'ai pris conscience de ce problème, je me suis mise à travailler avec le caucus libéral en rédigeant une résolution demandant aux membres du caucus d'appuyer les mesures visant à retirer des plages les débris de plastique qui s'y échouent après avoir été charriés par les océans. Ensuite, l'hiver dernier, j'ai organisé une table ronde avec des experts du milieu universitaire, du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et d'organisations non gouvernementales qui participent aux efforts de prévention et de nettoyage de la pollution par le plastique. Les représentants du programme Ocean Wise de l'Aquarium de Vancouver, de la Fondation David Suzuki, de l'Ocean Legacy Foundation, de la Surfrider Foundation, de la Living Oceans Society, des Highlander Marine Services, de l'Association of Professional Biology, de Clayoquot Cleanup, du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et de la BC Marine Trails Network Association y ont notamment participé. On a passé plusieurs heures à parler de nos expériences, de nos craintes et de certains des renseignements techniques que nous avions appris.
C'est un problème complexe. Les plastiques présents dans les océans proviennent de nombreuses sources et de nombreux pays sont concernés. Une grande partie de ce problème est d'ordre international, comme l'a mentionné le député d'. J'ai été capable de faire part au caucus libéral et aux ministres pertinents des choses que j'avais apprises des experts à la table ronde. Je suis très fière de dire que le gouvernement a pris des mesures audacieuses pour résoudre ce problème.
Le député d' a complètement tort d'affirmer que nous faisons abstraction du volet international de la question. Dans le cadre du sommet du G7 dont il a été l'hôte cette année, le gouvernement du Canada a invité les autres pays membres à participer à la solution sur la scène internationale et à mettre en place des programmes nationaux. En fait, faisant fond sur la Charte sur les plastiques dans les océans, signée lors du sommet, le Canada investira 100 millions de dollars pour soutenir les régions vulnérables dans le monde, notamment pour qu'elles élaborent des programmes de saine gestion des déchets, empêchent les déchets de plastique de polluer l'environnement, les cours d'eau et les zones côtières, et gèrent mieux les ressources de plastique existantes. Nous prenons des mesures tant à l'échelle nationale qu'internationale.
Face à un problème mondial, prêcher par l'exemple constitue toujours un élément clé de la solution. Je parle brièvement de ce que fait le gouvernement pour s'attaquer au problème dans le cadre de ses propres activités.
Le gouvernement du Canada est le plus grand employeur et le principal propriétaire foncier et acheteur au pays. Par conséquent, les mesures qu'il applique à ses propres activités favorisent l'innovation, soutiennent les industries émergentes aux prises avec ce problème et ont une incidence nettement plus grande puisqu'il est au coeur des politiques publiques au Canada.
Comme je l'ai mentionné, le Canada s'est engagé à faire figure de chef de file dans le monde en matière d'activités gouvernementales faibles en carbone, résilientes, vertes et axées sur une réduction des déchets de plastique. Voilà l'objectif visé dans le cadre de la Stratégie pour un gouvernement vert.
Lors de la dernière rencontre ministérielle du G7 en septembre, la , le et le ont annoncé de nouveaux engagements pour mieux gérer l'utilisation et l'élimination des plastiques dans les activités gouvernementales.
[Français]
Premièrement, nous avons défini un objectif explicite pour la réorientation des déchets de plastique. D'ici à 2030, au moins 75 % des déchets de plastique seront retirés des activités fédérales.
[Traduction]
C'est un objectif considérable. Cet objectif concorde avec l'engagement que nous avons pris dans le cadre de la Stratégie pour un gouvernement vert, soit de réacheminer au moins 75 % en poids de tous les déchets opérationnels non dangereux d'ici 2030, et le soutient.
Notre objectif de réduction des déchets de plastique appuiera les engagements pris dans le cadre de la Charte sur les plastiques dans les océans, soit d'accroître l'utilisation efficace des ressources et, en même temps, de renforcer l'infrastructure et les systèmes de réacheminement des déchets destinés à la collecte et au traitement des matières plastiques.
Une autre chose que j'ai apprise à la table ronde que j'ai organisée l'hiver dernier à Vancouver, c'est qu'il n'y a tout simplement pas d'infrastructure adéquate pour la collecte, la retransformation et le surcyclage des matières plastiques. Ce domaine présente amplement d'occasions pour l'innovation, pour que l'entrepreneuriat et le recours à la science et à la recherche nous aident à résoudre ce problème à une échelle beaucoup plus grande que par le passé.
Je vais maintenant parler de deuxième engagement du gouvernement, relativement aux activités du gouvernement. Nous éliminerons l’utilisation inutile de plastiques à usage unique dans les activités, les réunions et les événements du gouvernement. Les articles en plastique à usage unique comprennent les pailles jetables, les ustensiles, les gobelets jetables pour boissons, les sacs en plastique et bien d'autres articles que l'on n'utilise qu'une seule fois avant de les jeter ou de les recycler. Ces articles représentent une partie importante des déchets de plastique dans notre environnement. Beaucoup d'entre eux, dont les pailles et les ustensiles, peuvent être difficiles à recueillir et à recycler. Bien que les plastiques à usage unique puissent parfois être nécessaires pour des raisons d'accessibilité, de santé ou de sécurité, ils peuvent, dans de nombreuses situations, être remplacés par des produits plus réutilisables, compostables ou recyclables.
Passons maintenant au troisième engagement que je veux souligner aujourd'hui: nous miserons sur les processus d'approvisionnement qui sont axés sur l'utilisation de produits en plastique durable dans les activités du gouvernement à l'échelle du pays.
Pour l'achat de matériel contenant du plastique, nous privilégierons les produits en plastique durable et la réduction des déchets causés par les emballages en plastique. L'approche englobe les activités du gouvernement à l'échelle du pays; elle cible donc des centaines de milliers de fonctionnaires et des dizaines de milliers d'immeubles.
Les plastiques durables peuvent être réutilisés, réparés, transformés ou remis à neuf, être faits de contenu recyclé ou être facilement recyclés ou compostés à la fin de leur vie utile.
Les Canadiens sont conscients qu'il faut s'attaquer rapidement à la pollution par le plastique au pays et partout dans le monde. Le problème s'aggrave à un rythme effroyable, et il faut agir maintenant. Le gouvernement prêche par l'exemple en gérant mieux l'utilisation et l'élimination des matières plastiques dans le cadre de ses activités à l'échelle du pays.
Je remercie encore une fois le député de d'avoir présenté cette question afin qu'elle soit étudiée en profondeur par le comité permanent de la Chambre des communes.