Que la Chambre reconnaisse que le gouvernement a administré l’économie d’une façon nuisible pour les industries canadiennes et la stabilité économique du Canada en: a) ne négociant pas un accord sur le bois d’oeuvre et en offrant un programme d’indemnisation au lieu de créer des emplois à long terme pour les travailleurs forestiers canadiens; b) en tentant d’éliminer progressivement le secteur canadien de l’énergie par l’application d’une taxe sur le carbone destructrice d’emplois, l’imposition d’un fardeau fiscal accru pour les sociétés pétrolières et gazières, la suppression des incitatifs offerts aux petites entreprises pour faire de nouvelles découvertes dans le domaine de l’énergie et le refus de prendre en compte la crise qui secoue actuellement le marché de l’emploi en Alberta; c) en refusant de prolonger les ententes relatives au service ferroviaire pour les agriculteurs de l’Ouest du Canada qui expireront le 1er août 2017, ce qui entraînera des retards dans le transport qui feront perdre des milliards de dollars en recettes aux agriculteurs.
— Monsieur le Président, c'est un honneur de prendre la parole aujourd'hui, un lundi à midi, pour parler de la façon dont le gouvernement libéral continue de mal gérer l'économie.
Avant de commencer, je signale que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Puisque le congé estival approche à grands pas, j'estime qu'il nous faut impérativement déposer cette motion aujourd'hui pour parler de l'incompétence des libéraux en ce qui concerne la gestion de dossiers importants sur le plan économique, notamment de leur mauvaise gestion du secteur pétrolier et gazier. Des infrastructures essentielles, par exemple pour le transport et le service ferroviaire, ont été complètement oubliées par le gouvernement libéral, tout comme l'ont été les industries primaires, notamment celles du bois d'oeuvre, de l'agriculture et de l'extraction minière.
La façon dont les libéraux ont géré l'économie est extrêmement nuisible aux gens qui habitent dans les régions rurales du Canada et qui dépendent de ces secteurs de l'économie. Les libéraux ne semblent se soucier que de projets politiques partisans. Ils ont oublié les régions rurales du Canada. Ils ont oublié nos industries importantes, tout particulièrement celles de l'Ouest canadien. Nous devons faire la lumière sur la mauvaise gestion des libéraux dans ces dossiers. Nous devons veiller à ce que les Canadiens comprennent que, en ce qui concerne ces dossiers importants, les libéraux sont soit incompétents, soit insensibles ou indifférents. À mon sens, c'est très troublant.
La première partie de la motion a trait à l'accord sur le bois d'oeuvre. J'aimerais rappeler à tous que, lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, en 2006, sous la direction de l'ancien premier ministre Harper, nous avons négocié un accord sur le bois d'oeuvre avec les États-Unis dans un délai de trois mois. En 2012, nous l'avons prolongé jusqu'en octobre 2016. Cela a permis de protéger plus de 400 000 emplois à l'échelle du pays, et de soutenir la population et diverses entreprises dans toutes les régions.
Les libéraux ont adopté une attitude de laissez-faire dans le dossier du bois-d'oeuvre. Ils ont laissé le dernier accord arriver à terme en octobre 2016, sans entreprendre de négociations avec l'administration américaine pour protéger les emplois au Canada et l'accès au marché américain et pour éviter que les consommateurs américains ne paient des prix plus élevés. Les emplois des travailleurs du secteur forestier canadien sont menacés car les entreprises de coupe de bois d'oeuvre et de fabrication de produits de bois d'oeuvre sont en péril. Pourtant, les libéraux se sont contentés d'apporter des réformes au régime d'assurance-emploi sans vraiment aider ces travailleurs. Ces mesures ne règlent pas le problème.
La , qui est chargée du dossier de l'accord sur le bois-d'oeuvre avec les États-Unis, a reconnu dans un gazouillis ce matin que, comme le Canada et les États-Unis ont des positions aux antipodes, il est difficile d'envisager une entente prochaine. Il est carrément inacceptable que les libéraux n'arrivent pas à dénouer l'impasse dans ce dossier. Ils ne peuvent rester sur la touche et attendre alors que des emplois, des entreprises et des collectivités sont menacés.
Nous devons veiller à ce que le gouvernement se concentre sur ce dossier. Aujourd'hui, l'occasion lui est donnée de s'engager à aplanir les difficultés dans le dossier du bois-d'oeuvre et à s'inspirer du manuel des conservateurs pour savoir comment aborder la question.
Aujourd'hui à la Chambre, de nombreux députés conservateurs interviendront pour réclamer que les libéraux s'attaquent au problème au lieu de se croiser les bras. Je sais que les députés conservateurs, notamment les porte-parole de l'opposition officielle, inciteront vivement le gouvernement à trouver des solutions. Par la même occasion, ils signaleront, sans hésitation, que l'approche et le processus de prise de décision que les libéraux ont retenus mettent en péril les régions rurales et l'Ouest du Canada de même que les industries des ressources.
La deuxième partie de la motion indique comment les libéraux continuent de nuire à l'économie en mettant en oeuvre des mesures qui risque d'anéantir le secteur de l'énergie canadien, notamment l'industrie gazière et pétrolière.
Le est attaché à une politique boiteuse et régressive appelée la taxe sur le carbone et il l'impose aux provinces et aux territoires. La taxe sur le carbone nuira aux plus vulnérables de la société. Elle augmentera le coût d'exploitation des entreprises. Les agriculteurs, en particulier, devront payer des coûts supplémentaires énormes pour le carburant, l'engrais et d'autres coûts énergétiques. L'agriculture est une industrie énergivore.
Mon gendre est producteur de céréales. Je viens d'un milieu agricole. Mes frères et mes parents ont tous travaillé dans le milieu agricole, tout comme moi. C'est ce milieu qui sera le plus touché. Que fera la taxe sur le carbone? Non seulement elle réduira les bénéfices nets, mais elle augmentera le prix des aliments. Non seulement elle augmentera les coûts de production des aliments, mais elle augmentera aussi leurs coûts de transport. Le Canada est un vaste pays, et toutes les marchandises doivent être transportées par camion ou par train. Tous ces véhicules sont alimentés au diésel. Le niveau de taxation sur le carbone appliqué à ce produit sera l'un des plus élevés de tous.
Les Canadiens à faible revenu et à revenu fixe n'ont pas les moyens de payer une taxe sur le carbone, mais le gouvernement libéral n'en tient pas compte. Les libéraux se vantent d'avoir donné à la classe moyenne les plus importantes réductions d'impôt, ce qui est pure fumisterie. C'est un tour de passe-passe, car ils donnent d'une main et ils reprennent de l'autre.
En effet, les libéraux ont réduit de 1,5 % l'impôt sur le revenu des Canadiens qui gagnent plus de 45 000 $ par année, pour ensuite augmenter de 2 % les charges sociales et les cotisations au RPC. La classe moyenne subit donc une augmentation de 0,5 %, et c'est sans compter les coûts qu'entraînera la taxe sur le carbone, qui s'appliquera à toutes leurs dépenses, qu'il s'agisse du chauffage ou des transports en commun. Les frais d'utilisation des transports en commun augmenteront, parce que le carburant qui alimente les véhicules coûtera plus cher.
Qui plus est, monsieur le Président, les libéraux ont supprimé le crédit d'impôt pour le transport en commun, ce qui touche encore une fois les Canadiens à faible revenu, les étudiants et les aînés. Ainsi, ils laissent en plan ceux qui dépendent des transports en commun.
Ils les ont sacrifiés.
Les libéraux les ont sacrifiés, monsieur le Président, comme vient de le dire mon ami de Durham. C'est inacceptable et cruel. Cela dénote un manque total d'égards. Les libéraux font du mal à ceux pour qui chaque sou compte. Les pickpockets du Parti libéral adorent créer des taxes pour soutirer encore plus d'argent aux Canadiens.
Les libéraux ciblent également les sociétés pétrolières et gazières en instaurant des mesures comme la taxe sur le méthane, qui fait augmenter les frais d'exploitation sans toutefois améliorer les choses en matière de changements climatiques.
En effet, les Canadiens consomment de l'essence, du diésel, de l'électricité et du mazout, peu importe le prix des combustibles et de l'énergie. La hausse des prix n'a pas d'incidence sur les taux de consommation. Elle ne fait que générer plus de recettes pour le fédéral et les provinces, ce qui est inacceptable. On fait ainsi disparaître des emplois.
Il y a actuellement une crise de l'emploi en Alberta, en Saskatchewan et en Colombie-Britannique, trois provinces dont l'économie dépend du secteur pétrolier et gazier. La crise sévit aussi dans l'Ouest du Manitoba, ainsi qu'en Ontario, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve, au large de laquelle se trouve le gisement pétrolifère Hibernia et des plateformes de forage en mer. Or, les emplois du secteur pétrolier, qui font vivre certaines localités, disparaissent. Si les employés de ce secteur n'ont plus de travail, qui fera vivre les commerces familiaux de la rue principale? Si aucun client ne vient dans ces commerces, comment feront-ils pour survivre? Ils ne pourront pas vendre leurs produits et leurs services. C'est inacceptable.
Enfin, je veux aborder une chose dont mes collègues parleront abondamment aujourd'hui, à savoir que le projet de loi , Loi sur la modernisation des transports, comme l'ont appelé les libéraux, ne modernisera pas les transports, bien au contraire. Ce projet de loi nuira aux transporteurs et aux producteurs céréaliers du Canada.
Pour les producteurs céréaliers de l'Ouest, le 1er août est le début d'une nouvelle année de production. Lorsque les ententes relatives aux services d'expédition viendront à échéance, ces producteurs agricoles auront plus de difficulté à faire acheminer leurs nouvelles récoltes vers les marchés. Le projet de loi redonnera tout le pouvoir aux quelques sociétés ferroviaires qui contrôlent le marché.
Je suis impatient d'entendre tous les arguments que mes collègues feront valoir aujourd'hui au sujet de cette importante motion.
:
Monsieur le Président, depuis 18 mois, le parle de soi-disant voies ensoleillées. Le soleil brille aujourd'hui, et nous sommes ravis que l'été soit de retour au Canada.
[Français]
Aujourd'hui, notre propos porte essentiellement sur la situation économique canadienne et sur le bilan des 18 derniers mois de ce gouvernement. Qu'est-ce que celui-ci a fait pour stimuler l'économie et pour créer des emplois et de la richesse? Dans mon exposé, je démontrerai que, malheureusement, ce gouvernement a mis plusieurs fois des bâtons dans les roues à celles et ceux qui, selon nous, les conservateurs, constituent l'épine dorsale de l'économie canadienne et de la croissance économique: les petites et moyennes entreprises.
Parmi les vilaines décisions qui ont été prises par ce gouvernement, évidemment, en tout premier lieu, il y a la taxe libérale sur le carbone. C'est l'une des pires choses qui puissent être faites pour stimuler l'emploi et l'économie. Nous reconnaissons tous qu'il faut faire face au nouveau défi climatique et qu'il y a des occasions fantastiques permettant à l'économie canadienne d'émerger avec des éléments d'économie verte.
Toutefois, la pire chose à faire est de punir les entrepreneurs canadiens en leur disant qu'on va leur imposer une taxe de 50 $ la tonne parce qu'ils sont des producteurs et qu'ils sont mauvais. D'ailleurs, ce prix va grimper au fil des années. Ce n'est pas la bonne façon d'aider les entreprises et l'économie ni la bonne façon de faire fructifier la richesse canadienne. Au contraire, cela pénalise les travailleurs et les travailleuses et les producteurs et les productrices.
Plus tôt, j'écoutais mon collègue de , qui est mon député quand je suis ici, à Ottawa.
M. Greg Fergus: Un grand député.
M. Gérard Deltell: Monsieur le Président, il dit qu'il est un grand député. Je le confirme, c'est vrai, physiquement parlant. Plus tôt, il disait que c'était fantastique que plus de la moitié des provinces étaient maintenant d'accord avec les libéraux. C'est facile d'être d'accord quand on sait que, tôt ou tard, une loi nous obligera à l'être de toute façon. C'est cela, l'approche libérale. Sans respecter ce qui devait être fait à Vancouver, c'est-à-dire de travailler main dans la main avec les provinces, les libéraux leur ont présenté leur plan de match et ont dit qu'ils le leur imposeraient dans trois ans avec ou sans leur accord. Alors, lorsque les libéraux sont tout contents de dire que les provinces sont d'accord avec eux, je les crois bien, puisqu'un bâton attend celles-ci si elles ne le sont pas. C'est une mauvaise approche.
La taxe libérale sur le carbone met des bâtons dans les roues à nos entrepreneurs et punit les travailleurs, les producteurs et les créateurs de richesse, plutôt que d'aider les entreprises à réduire leur empreinte environnementale dans l'économie et l'environnement canadien. Bref, la première mauvaise décision du gouvernement libérale est la création de la taxe libérale sur le carbone.
Par ailleurs, les entrepreneurs sont aussi embêtés par les charges supplémentaires liées au Régime de pensions du Canada. L'année dernière, ce gouvernement a fait adopter une loi qui augmente les charges pour tous les travailleurs canadiens et toutes les entreprises. À terme, cela coûtera aux travailleurs canadiens 1 000 $ de plus par année. Quant aux employeurs, cela leur coûtera 1 000 $ de plus par année par employé. En fin de compte, pour le travailleur, c'est 2 000 $ de plus, soit 1 000 $ pour le travailleur et 1 000 $ pour l'employeur. Ce sont des charges supplémentaires. Voilà les défis auxquels sont confrontés nos entrepreneurs. On veut créer de la richesse, de l'emploi et du dynamisme, mais on dit aux employeurs qu'ils devront payer 2 000 $ de plus par année pour chaque employé, incluant la charge imposée aux employés eux-mêmes. Ce n'est pas la bonne chose à faire.
D'autre part, c'est la même chose en ce qui concerne la réduction du taux d'imposition. Ce gouvernement s'était fait élire, entre autres, en promettant de petits déficits de 10 milliards de dollars, qui sont devenus des déficits de 30 milliards de dollars. Les libéraux ont bafoué leurs promesses. Ils avaient dit qu'on reviendrait à l'équilibre budgétaire en 2019, alors qu'on sait aujourd'hui que cela n'aura lieu qu'en 2055, selon le ministère des Finances.
Qui plus est, les libéraux ont brisé une autre promesse en matière financière. Ils se sont fait élire en disant qu'ils allaient réduire à 9 % le taux d'imposition des PME, qui était à 11 % au moment où ils ont présenté leur plateforme électorale et qui est descendu à 10,5 % par la suite, pour donner de l'oxygène à nos entrepreneurs. Toutefois, ce taux n'a pas bougé. Ils ne l'ont toujours pas réduit comme ils avaient promis de le faire.
Tout cela s'ajoute à l'abolition de plusieurs crédits d'impôt. Mon collègue de mentionnait plus tôt que le crédit d'impôt accordé aux entreprises pour exploitation pétrolière avait été aboli par ce gouvernement. Rappelons aussi que celui-ci a aboli plusieurs crédits d'impôt visant à stimuler la création d'emplois et de richesse, tels ceux pour l'investissement et ceux pour la création d'emplois.
C'est vrai pour nos entrepreneurs, mais que dire de l'abolition de crédits d'impôt pour la famille? Par exemple, l'abolition d'un crédit d'impôt que nous avons créé pour permettre l'achat de matériel scolaire, sportif et artistique?
L'absolue bêtise de ce gouvernement libéral a été d'abolir le crédit d'impôt pour le transport en commun. Mon ami le député de , qui prend le transport en commun pour venir au Parlement — je salue d'ailleurs le fait qu'il le prenne, bravo! —, doit être malheureux de constater que son propre gouvernement a aboli le crédit d'impôt auquel des milliers de Canadiens et lui avaient droit.
Si on m'avait dit, il y a trois mois, que le gouvernement libéral allait abolir le crédit d'impôt pour le transport en commun, j'aurais dit que c'était impossible. Ce gouvernement n'arrête pas de dire qu'il est vert, intéressé par l'environnement et qu'il est pour les travailleurs. Voilà une mesure qui aidait directement le travailleur canadien qui prenait l'autobus et qui polluait moins. Le gouvernement libéral, soyons honnêtes, n'a pas été capable de sentir cette initiative conservatrice, et il a décidé de mettre tout cela de côté. Ce n'était pas la bonne chose à faire.
En ce qui concerne les entreprises, le bilan du gouvernement libéral est de leur mettre des bâtons dans les roues plutôt que de les aider: la taxe libérale sur le carbone, le Régime de pensions du Canada, la réduction du taux d'imposition qui n'a toujours pas été faite; et l'abolition de crédits d'impôt importants pour les entrepreneurs.
Concrètement, les exportations ne sont pas en hausse. Cela nous inquiète, parce que c'est l'exportation qui crée la richesse au pays et que nous avons seulement un marché interne de 35 millions de citoyens. Il faut absolument faire de l'exportation. Ce que l'on constate malheureusement depuis les 18 derniers mois de gouvernement libéral, c'est qu'il n'y pas eu d'augmentation en ce qui concerne l'exportation et l'investissement pour les entreprises. Ce n'est pas surprenant quand on voit toutes les taxes supplémentaires imposées aux entreprises, en plus des réductions d'aide aux entreprises que notre gouvernement avait établies par le biais de crédits d'impôt.
Ce qui préoccupe tous les Canadiens — pas seulement les gens du Québec ou de la Colombie-Britannique —, c'est la question du bois d'oeuvre. On sait que le bois d'oeuvre est une ressource naturelle très importante pour l'économie canadienne. Elle fait fructifier plusieurs régions du Canada, pas seulement le Québec et la Colombie-Britannique. Toutes les autres entreprises partout au pays, qui travaillent avec le bois d'oeuvre pour la deuxième transformation, sont gagnantes lorsque tout va bien.
Depuis 18 mois, le gouvernement tarde à s'entendre avec les États-Unis pour conclure une entente gagnant-gagnant, tant pour les Américains que pour les Canadiens. Le prix du bois canadien est tellement inférieur et tellement de bonne qualité par rapport aux produits américains, que cela influe sur le prix des maisons aux États-Unis. C'est un test de leadership: quand on a un premier ministre, un chef d'État, qui prend à coeur un dossier, il le prend à bras le corps et le complète.
C'est ce que nous avons vu en 2006 quand le premier ministre Stephen Harper a rencontré pour la première fois son homologue américain, le président Bush. Leur premier sujet de conversation n'a pas été la pluie et le beau temps. Ils ont parlé des sujets qui touchaient directement l'économie canadienne. Le résultat: trois mois après cette rencontre, sous l'égide du premier ministre Harper et du président Bush, il y a eu une entente sur le bois d'oeuvre.
Quand un premier ministre fait preuve de leadership, il y a des résultats. Quand un premier ministre profite de toutes les occasions pour faire prendre des photos plutôt que de prendre des décisions, c'est ce qui fait que 18 mois plus tard, on n'a toujours rien.
J'aimerais rappeler la belle époque de Brian Mulroney et du président Reagan. Rarement avait-on vu dans l'histoire canadienne une telle communion d'esprit entre le chef de l'État canadien et le chef de l'État américain. L'actuel et le président Obama étaient très copain-copain, c'est fantastique! Mais cela n'a rien donné. Le premier ministre aurait pu profiter de cette amitié personnelle très forte avec le président américain. Pendant 12 mois, ils auraient pu régler quelque chose. Mais non, il n'a rien fait. Il a préféré aller manger un sandwich dans un restaurant de Montréal, c'est bien beau, mais cela ne donne pas de résultats.
C'est pourquoi après 18 mois de gouvernement libéral, l'économie canadienne n'est malheureusement pas aussi forte qu'elle devrait l'être.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la députée d'.
Je suis heureux d'avoir l'occasion de souligner certaines des réflexions et des objections du NPD à l'égard de la motion dont nous sommes saisis, qui présente toutes les caractéristiques d'une casserole de restants.
Comme c'est le cas pour une casserole de restants, même si les gens n'aiment pas le produit final, cela ne veut pas dire qu'ils n'aiment pas certains des ingrédients qui ont servi à le concocter. Cette motion contient de bons ingrédients, mais lorsque ces ingrédients sont tous mis ensemble, malheureusement, nous ressentons le besoin de nous y opposer.
L'aspect de la motion concernant le bois d'oeuvre est un ingrédient que nous trouvons alléchant. Il est juste d'attirer l'attention sur le fait que le gouvernement n'a tout simplement pas réussi à trouver de solution raisonnable pour régler la crise du bois d'oeuvre.
Comme vient tout juste de le souligner mon collègue néo-démocrate, il est un peu difficile d'entendre toutes ces critiques provenant des conservateurs. Ce sont eux qui étaient au pouvoir lorsque l'accord a expiré. Ils ont eu 10 ans pour trouver un autre terrain d'entente, mais ils ne l'ont pas fait. Ils ont légué cette tâche aux libéraux, qui ont ensuite fait grand cas de leur bonne relation avec le gouvernement Obama et des répercussions positives que cela aurait sur les producteurs de bois d'oeuvre canadiens. Ils ont affirmé qu'ils seraient en mesure de conclure le meilleur accord possible pour les producteurs, mais cet accord ne s'est toujours pas concrétisé.
On a annoncé un programme d'indemnisation. Cela augure mal pour les producteurs canadiens, qui espéraient la conclusion d'un accord qui leur permettrait de subvenir aux besoins de leur famille en travaillant et non pas en dépendant d'un programme d'indemnisation du gouvernement. Je suppose que, si les libéraux ne sont pas capables de conclure un accord, un tel programme est mieux que rien. Nous préférerions cependant que le gouvernement lutte pour conclure cet accord de sorte que les producteurs de bois d'oeuvre puissent se remettre sur pied.
Même l'accord qui était en place auparavant, signé par le gouvernement Harper, n'était pas excellent. Aujourd'hui, les conservateurs veulent attirer l'attention sur le fait qu'ils ont conclu un accord. Or, à l'époque, le premier ministre pouvait tirer avantage du fait que des contestations successives à l'égard du régime canadien de bois d'oeuvre soulevées par les États-Unis auprès de l'OMC et d'un tribunal de l'ALENA avaient échoué. Les deux organismes avaient appuyé le régime canadien. D'ailleurs, l'OMC était sur le point de rendre une autre décision qui, selon les experts, aurait soutenu la position du Canada.
Plutôt que d'attendre cette décision et les avantages qu'elle aurait apportés aux producteurs canadiens, le gouvernement Harper a conclu une entente particulière, qui a laissé entre les mains des États-Unis 1 milliard de dollars des 5,4 milliards puisés à tort dans les poches des producteurs canadiens. Ce n'est pas que le NPD qui le dit; c'est aussi l'opinion des tribunaux de l'ALENA et de l'OMC.
Il s'agit là d'ententes que, il faut le dire, le NPD n'appuie pas toujours. L'OMC arrivait à la conclusion que les États-Unis avaient agi illégalement face au Canada, mais on a coupé l'herbe sous le pied des producteurs canadiens qui voulaient ravoir l'argent qu'on leur avait pris au moyen de droits injustes. Le gouvernement Harper est intervenu pour l'empêcher. C'est un milliard de dollars qui n'ont pas pu être versés aux producteurs.
Ce que personne aujourd'hui ne semble se rappeler dans cette histoire, c'est l'identité d'un des acteurs du gouvernement Harper: David Emerson, l'ancien libéral devenu ministre du Commerce conservateur. Peut-être que d'autres partis de la Chambre voudront aussi explorer cette question aujourd'hui. En plus d'avoir pratiquement la même position sur cette question et d'avoir tous les deux échoué dans la recherche d'une solution durable au problème du bois d'oeuvre, même si ce secteur est sous l'égide de l'OMC et de l'ALENA, qu'ils défendent ardemment tous les deux, les libéraux et les conservateurs n'ont eu aucun problème à confier la négociation dans ce dossier à la même personne avant et après les élections de 2006.
À cet égard, il nous faut une solution durable pour les producteurs de bois d'oeuvre canadiens et il incombe au gouvernement de la trouver. Les belles paroles ne suffisent pas; il faut agir. Entendre les critiques des conservateurs à ce sujet est par contre un peu indigeste, pour moi du moins, surtout qu'ils ont toujours agi de la même manière que les libéraux dans le dossier du bois d'oeuvre.
Le grain est un autre élément de la motion, qui diffère beaucoup du bois d’oeuvre; or, les deux sujets y figurent ensemble. Comme nous avions commencé à en débattre pendant la période des questions et observations, la grande crise qui a frappé les agriculteurs de l’Ouest par rapport au transport du grain est survenue après l’abolition de la Commission canadienne du blé. En l’occurrence, les conservateurs reprochent aux libéraux de ne pas trouver de solution à un problème qu’ils ont eux-mêmes créé. La loi qui s’apprête à expirer était une solution de fortune. Le problème que présente l’approche libérale est que, si elle prévoit certaines solutions dans le projet de loi , la Chambre doit encore se prononcer sur la recevabilité de ces dispositions. Malheureusement, il est peu probable qu'elles soient adoptées avant l’expiration de la solution provisoire ou de fortune proposée par le parti conservateur.
Je ne me prononcerai pas sur la question de savoir si la proposition des libéraux représente une solution durable. Ce qui est clair, c’est qu’un intervalle de temps s’écoulera entre la solution proposée par les libéraux et la solution de fortune des conservateurs. Cela place les producteurs de grains dans une situation difficile qui aurait pu être évitée puisqu’il y a longtemps que l’on voyait venir le problème. Les libéraux, qui avaient déjà prolongé une fois l’application de la solution de fortune des conservateurs, étaient au courant de l'échéance qui arrivait. Il est triste qu’ils n’aient pas pu mettre en place une solution plus durable en prévision d’une échéance qu’ils avaient eux-mêmes fixée. Les producteurs de grains canadiens méritent mieux que cela.
Le dernier ingrédient est lié à la tarification du carbone, et c'est l'élément que le NPD trouve le plus répréhensible. La motion ne tente pas de critiquer l'approche des libéraux en matière de tarification du carbone, mais plutôt d'affirmer que toute forme de tarification du carbone, voire le principe même de la tarification du carbone, n'a pas sa place dans une économie fonctionnelle et florissante. Nous rejetons tout simplement cette affirmation.
La semaine dernière, j'ai pu observer tous les députés conservateurs, à une exception près, voter en faveur d'une motion demandant au Parlement d'appuyer l'Accord de Paris sur le climat. L'idée que nous puissions poursuivre avec nos politiques actuelles, comme le préconisent les conservateurs, pour continuer l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta et la construction des pipelines sans instaurer un quelconque mécanisme de tarification du carbone est tout simplement impossible. Cet aspect de la motion est en contradiction avec la position qu'ils ont prise la semaine dernière relativement à l'Accord de Paris. Certains éléments de la politique environnementale du Canada doivent changer si nous comptons respecter nos engagements en vertu de l'Accord de Paris sur le climat. Voilà qui est clair.
Lorsqu'on entre dans les détails, cela suscite rapidement une vive controverse et assurément beaucoup de critiques justifiées à l'égard du gouvernement pour n'avoir pris aucune mesure concrète.
Par exemple, si nous voulons respecter les engagements de l'Accord de Paris, il est évident que nous avons besoin d'objectifs pour y arriver, mais nous n'en avons pas. Nous avons les objectifs inadéquats du gouvernement précédent de Stephen Harper, auxquels les libéraux s'opposaient au cours de la dernière campagne électorale, mais ils n'ont pas établi de nouveaux objectifs plus ambitieux, donc la façon de respecter les engagements est clairement problématique.
Selon moi, le problème, avec le plan de tarification du carbone des libéraux, réside en partie dans le fait qu'ils ont donné toute la responsabilité de la mise en oeuvre aux provinces, ce qui signifie qu'il pourrait être mis en oeuvre différemment un peu partout au pays. Cette situation soulève un problème d'équité entre les provinces: les Canadiens qui vivent dans certaines provinces pourraient être assujettis à un régime de tarification du carbone différent des Canadiens qui habitent d'autres provinces. C'est un réel problème, et les libéraux n'ont pas réussi à le régler adéquatement.
La taxe sur le carbone n'est pas équitable parce qu'elle représente un fardeau disproportionné pour les personnes à faible revenu ou à revenu fixe. D'autres gouvernements, comme le gouvernement néo-démocrate de l'Alberta, cherchent à résoudre ce problème en offrant un remboursement de la taxe aux personnes à faible revenu, un peu comme le remboursement de la TPS. Le problème n'est pas insurmontable, et nous serions capables de le résoudre. Malheureusement, le gouvernement libéral a comme approche de se décharger sur les provinces de la mise en oeuvre de la taxe. Ainsi, les Albertains, qui vivent dans une province gouvernée par le NPD, n'auront pas à supporter le même fardeau disproportionné que les Canadiens vivant à un autre endroit, où le gouvernement n'est pas le même.
Il y aurait beaucoup à dire et beaucoup à critiquer. Il est très décevant de voir, comme nous pouvions l'apprendre en fin de semaine dans la presse internationale, qu'Angela Merkel ne pourra pas compter sur le du Canada, parmi les chefs d'État du G20, pour tenir tête à Donald Trump sur la question du climat, contrairement à ce qu'elle croyait.
Le comportement du gouvernement va à l'encontre de la motion que les libéraux eux-mêmes ont présentée à la Chambre la semaine dernière et qui nous permettait de confirmer notre engagement à respecter l'Accord de Paris. Nous avons adopté la motion presque à l'unanimité. Or, nous voyons maintenant que les libéraux ne sont pas capables de passer de la parole aux actes. Le scénario du retrait du Protocole de Kyoto est en train de se reproduire.
Nous devons faire mieux, mais je ne crois pas que les auteurs de cette motion soient de bonne foi lorsqu'ils prétendent vouloir résoudre le problème.
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Monsieur le Président, je me réjouis de prendre la parole aujourd’hui au sujet de cette motion fourre-tout, comme l’ont qualifiée mes collègues. Avant de m’attarder sur la deuxième partie de la motion, qui concerne le secteur énergétique du Canada, je voudrais dire quelques mots sur le dernier point de la motion, qui concerne la situation des agriculteurs dans l’Ouest du Canada.
Au sujet de l’interconnexion, je dois dire que l’ancien gouvernement conservateur a complètement négligé de trouver une solution à long terme à ce problème. Il s’est contenté de prolongations temporaires. Certes, il a augmenté la distance d’interconnexion, jusqu’à 120 kilomètres je crois.
J’ai rencontré des céréaliers et des cultivateurs de l’Alberta que je connais bien, notamment Humphrey Banack. Ils m’ont dit qu’ils aimeraient bien, si cette loi entre en vigueur, que cette distance soit portée à 1 200 kilomètres, mais ils regrettent que le gouvernement, encore une fois, laisse passer la date limite du 1er août sans faire quoi que ce soit, car cela signifie que l’interconnexion est ramenée à 30 kilomètres. Les expéditeurs canadiens vont se retrouver dans une situation très défavorisée, surtout ceux qui sont en train de négocier l’expédition de leur récolte cet automne.
Nous souhaitons vivement que ce dossier soit réglé au plus vite. Nous demandons au gouvernement libéral de prendre les mesures nécessaires pour que le dispositif provisoire qui est en place soit prolongé jusqu’à l’adoption de la loi.
J’aimerais maintenant parler des allégations lancées par les conservateurs selon lesquelles le gouvernement s’emploie à démanteler progressivement le secteur énergétique du Canada en mettant en place ce qu’ils appellent une taxe sur le carbone destructrice d’emplois, en imposant un fardeau fiscal accru aux sociétés pétrolières et gazières, en supprimant les incitatifs offerts aux petites entreprises pour faire de nouvelles découvertes dans le domaine de l’énergie, et en refusant de prendre en compte la crise qui secoue actuellement le marché de l’emploi en Alberta. En fait, ce sont eux qui refusent de voir la réalité de tout le secteur énergétique, non seulement en Alberta mais aussi à l’échelle du Canada et du monde entier. Je veux dire que la plupart des investissements sont en train de se déplacer vers le secteur des énergies renouvelables. Le Parti conservateur est incapable de comprendre que le secteur de l’énergie ne se limite pas au pétrole et au gaz naturel.
Contrairement à ce qu’ils prétendent, ce n’est pas la décision récente qu’ont prise les libéraux pour lutter contre le changement climatique qui pose problème, c’est l’incapacité crasse du gouvernement précédent d’avoir adopté une position crédible pour lutter contre ce phénomène mondial et d’avoir pris les mesures nécessaires pour encourager la diversification de notre économie, y compris celle de ma province, l’Alberta, pour assurer le développement et l’expansion des énergies renouvelables et de la création d’emplois dans le secteur de l’efficacité énergétique.
Les conservateurs s'étaient engagés à réduire les émissions de gaz à effet de serre, et ils avaient fixé des cibles à atteindre. Ils ont ensuite promis à maintes reprises d’établir un système pour s’attaquer à la principale source d’émissions de carbone, soit l’industrie du pétrole et du gaz naturel. Ils ont proposé un régime de plafonnements et d’échanges. Ils ont même présenté un document de travail sur les compensations. Toutefois, au final, tout cela n’a absolument rien donné. Certes, ils ont proposé la fermeture des centrales alimentées au charbon d’ici 2050 si les émissions de gaz à effet de serre ne diminuaient pas entretemps, et ont investi des millions de dollars de deniers publics dans la capture et la séquestration du carbone.
Les entreprises de l’Alberta se sont désintéressées de tout cela, en raison des coûts élevés des technologies et de leur efficacité douteuse. J’ajouterai que les cibles des conservateurs ne prenaient pas en compte les problèmes sanitaires causés par les centrales alimentées au charbon, problèmes qui sont bien documentés par l’Association médicale canadienne. Je salue la décision prise par le gouvernement néo-démocrate de l’Alberta de devancer la date de fermeture des centrales alimentées au charbon, en raison des problèmes de santé causés par les émissions toxiques produites par celles-ci. Le gouvernement fédéral lui a finalement emboîté le pas en décidant lui aussi de devancer cette date.
L’Alberta a également annoncé l’adoption d’un règlement visant à réduire les émissions de méthane, que le gouvernement fédéral a encore une fois imité, mais en repoussant la date d'entrée en vigueur. Les conservateurs n’ont rien fait au sujet du méthane, alors que les émissions de ce gaz sont beaucoup plus nocives que le carbone au chapitre du changement climatique.
Les litanies des conservateurs au sujet de la taxe sur le carbone deviennent fatigantes. Un grand nombre de provinces ont déjà mis en place des programmes visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur leur territoire, notamment une taxe carbone imposée il y a plusieurs années par le gouvernement progressiste-conservateur albertain de l’époque, ainsi qu’une taxe carbone imposée par le gouvernement de la Colombie-Britannique. Les conservateurs prétendent qu’en luttant contre le carbone, on détruit le secteur des combustibles fossiles, mais il n'y a qu'à voir ce qui se passe dans un secteur qui est en plein essor en Colombie-Britannique et en Alberta. Les conservateurs devraient se joindre à tous ceux, et ils sont nombreux, qui demandent au gouvernement fédéral de ne pas se limiter à la taxe sur le carbone pour lutter contre le changement climatique, et à prendre d’autres mesures.
Environnement Canada prévoit que, avec les politiques que nous avons en ce moment, notre pays n’atteindra pas son objectif de 2030 pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, parce les niveaux actuels sont au moins 30 % plus élevés que ce que le gouvernement avait promis — et c’est par rapport aux cibles bien timides du gouvernement Harper, que le gouvernement actuel s'entête à vouloir maintenir.
En fait, la taxe sur le carbone pose un problème, car, comme l’on fait remarquer un grand nombre de sources tout à fait crédibles, cette taxe ne suffit pas à elle seule pour atteindre les cibles fixées, sans parler des engagements pris à Paris.
Un certain nombre de pays ont réussi à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, mais le Canada continue d’augmenter les siennes. Le gouvernement devrait commencer par prendre les mesures nécessaires pour s’acquitter de la promesse qu’il a faite au G20 de diminuer progressivement et de rationaliser les subventions pour les combustibles fossiles. C’est ce que recommande le vérificateur général du Canada dans son rapport du printemps 2017, dans lequel il reproche au ministère de l’Environnement et du Changement climatique et au ministère des Finances de ne pas avoir mené à bien une étude sur ces subventions perverses, et de ne pas avoir préparé un plan et un échéancier pour les éliminer progressivement. Une telle mesure contribuerait pourtant énormément à l’instauration de conditions plus équitables pour les investissements dans le secteur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.
Ensuite, même si le budget énumère une myriade de mesures pour appuyer le déploiement de sources d'énergies renouvelables et l'amélioration de l'efficacité énergétique, le paiement de la plupart de ces mesures sera réparti sur plusieurs législatures. Presque aucun financement n'a été accordé à cet égard cette année. La distribution de fonds fédéraux visant à appuyer les initiatives provinciales et territoriales dans le cadre des ententes bilatérales sur les infrastructures vertes et du fonds pour une économie à faibles émissions de carbone est également retardée.
Pourquoi ne pas rétablir le programme écoÉNERGIE Rénovation, comme l'a mentionné ma collègue, en contrepartie des programmes provinciaux et municipaux, ce qui contribuerait à réduire les coûts énergétiques des petites et moyennes entreprises et à calmer l'inquiétude que suscite l'arrivée de la taxe sur le carbone?
Le moment est aussi venu de suivre le modèle du Royaume-Uni en exigeant une reddition de comptes par rapport au programme de lutte aux changements climatiques. Comme notre parti le recommande depuis mon élection, il y a huit ans, il est crucial de fixer des objectifs de réduction contraignants et de mettre sur pied une commission indépendante en vue de formuler des conseils, d'exercer une surveillance et de produire des rapports.
Le problème c'est que nous avons toute une liste de mesures dont divers ministres parlent, ici et là, au public et à l'industrie, mais qu'on ne sait absolument pas lesquelles se concrétiseront. Le premier indice que nous en avons eu a été la liste de programmes qui figurait dans les documents budgétaires. Or, quand on y regarde de plus près, on se rend compte que, en réalité, aucun montant n'a été affecté cette année. Cela comprend des programmes visant à réduire la dépendance au diesel dans les communautés éloignées et les communautés du Nord, des programmes qui auraient été bons pour la santé de ces communautés et pour la réduction des gaz à effet de serre. C'est une petite mesure qui, malheureusement, est encore reportée.
Il serait temps de mettre fin à la diabolisation de la taxe sur le carbone et, à la place, d'unir nos efforts pour pousser le gouvernement libéral à concevoir un programme sensé et exhaustif pour respecter et ses cibles plutôt anémiques, et les cibles qu'il devrait respecter pour contribuer raisonnablement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale et aux objectifs de l'Accord de Paris.
Envoyer la un peu partout dans le monde, ce n'est pas suffisant. Elle passe beaucoup de temps à rencontrer des membres de l'Union européenne et ainsi de suite. Elle devrait rentrer au pays et commencer à mettre en oeuvre des mesures qui vont profiter aux Canadiens, réduire leurs coûts en énergie et rapprocher le Canada d'une économie axée sur l'énergie propre.
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Monsieur le Président, je suis très honoré que tant de nos collègues soient à la Chambre aujourd'hui.
Il y a un certain temps que je n'ai pas pris la parole dans cette enceinte. Je vais vous demander, à vous, monsieur le Président, et à mes collègues des deux côtés de l'allée, de faire preuve d’une certaine indulgence aujourd'hui. J'ai bien l'intention de parler de la motion de fond dont nous sommes saisis, mais avant de le faire, il y a des questions de nature personnelle que je porte dans mon coeur depuis un certain temps et que je dois exprimer. Je vais donc simplement les exposer, si la Chambre veut bien m'accorder cette permission.
J'aimerais d'abord présenter certaines des personnes les plus importantes dans ma vie, que j'ai le plaisir d'avoir avec moi aujourd'hui, à Ottawa. Ce sont mes parents, Sandra et Anthony Chan, mon frère, le docteur Kevin Chan, et bien sûr, mon épouse bien-aimée, Jean Yip. Malheureusement, nos trois enfants, Nathaniel, Ethan et Theodore, n’ont pas pu se joindre à nous. Les deux plus vieux ont des examens en ce moment, mais Jean et moi serons ravis d'accueillir notre plus jeune fils, Theo, mercredi, quand il viendra à Ottawa pour sa sortie scolaire de fin d'études. Nous attendons sa visite avec impatience.
D'abord et avant tout, c'est un immense honneur de servir la population en tant que député de Scarborough-Agincourt. Nous apprécions tous le privilège qui nous est donné de représenter nos concitoyens à la Chambre. Je ne saurais remercier suffisamment les électeurs de Scarborough-Agincourt de m'avoir confié deux fois le mandat de les servir dans cet endroit merveilleux.
Bien que je sois très fier de siéger en tant que député, il y a une chose qui m’inspire encore plus de fierté, et c'est simplement de faire savoir à mes parents que ma plus grande fierté reste d’être d’abord et avant tout leur fils et le frère de Kevin et, chose la plus importante, le mari de mon épouse bien-aimée, qui s’est toujours tenue à mes côtés. Je ne pourrais tout simplement pas avoir de meilleure partenaire dans la vie.
Comme je l'ai mentionné, l'une des difficultés auxquelles nous sommes souvent confrontés — et les Canadiens n’en ont pas l’exclusivité, mais évidemment c'est un défi pour ceux d'entre nous qui occupent des charges publiques —, ce sont les sacrifices que font nos familles. Si j'ai fait passer mes enfants au second rang à certaines occasions, par exemple en manquant quelques-uns des moments importants dans leur vie, comme le concert de jazz auquel Ethan a participé récemment à son école, afin d'exercer ma fonction ici à la Chambre des communes, je leur demande de me pardonner. J’expliquerai cependant les raisons importantes pour lesquelles nous faisons ce que nous faisons.
Les personnes les plus importantes dans ma vie m’ont enseigné trois leçons importantes, à savoir, le dévouement, le devoir et l’engagement.
En ce qui concerne le dévouement, mes parents nous ont inculqué à mon frère et à moi-même, dès un très jeune âge, le concept de faire de son mieux. Je dois dire et je reconnais que je n’ai sans doute pas su faire preuve d'un dévouement aussi constant que mon frère cadet. Mon père m’a souvent rappelé que je me fie trop souvent à mon talent, au lieu de travailler dur et avec application. Toutefois, j’aime à penser que nous nous sommes bien imprégnés de cette importante leçon.
En ce qui a trait au deuxième point, le devoir, je tiens à dire que ce n'est pas par la parole que mes parents me l’ont enseigné, mais bien par leurs gestes et leur mode de vie au quotidien.
Le devoir était, de toute évidence, d’une importance capitale pour eux. J’espère, d’ailleurs, que Kevin et moi avons su nous acquitter de notre devoir. J’ai le privilège d’agir comme titulaire de charge publique. Mon frère aussi, mais différemment. En tant que médecin pédiatre, il a parcouru le monde entier pour venir en aide aux enfants les plus démunis. Je suis très fier de ses réalisations jusqu’à maintenant et de celles à venir, pour le compte des enfants les plus vulnérables de la planète.
Enfin, mes parents m’ont enseigné l’engagement. À cet égard, j’ai eu un autre professeur très important, mon épouse Jean. Comme bon nombre de députés le savent déjà, je lutte contre une maladie depuis plusieurs années. Je n’aurais pu demander une partenaire plus dévouée pour m’accompagner dans ce long cheminement. À ce titre, qu'on me permette de citer notre ancien premier ministre, l’honorable Jean Chrétien, lorsqu’il fait référence à son épouse, Aline: « Sans toi, je ne suis rien. »
Je voudrais faire un retour sur une question plus fondamentale qui a été soulevée un grand nombre de fois à la Chambre. Je parle de la façon dont nous nous comportons.
Je ne sais pas pendant encore combien de temps j’aurai la force de me tenir debout ici et de prononcer un discours de 20 minutes, mais le message que je souhaite transmettre est le suivant: je sais que nous sommes tous des députés honorables, je sais que les députés vouent le plus grand respect à cet endroit, et je nous prie donc de ne pas être seulement des députés honorables, mais aussi de traiter cette institution de façon honorable.
À cette fin, j’aimerais rendre hommage à notre collègue la députée de . Malgré le fait que nous ne soyons pas dans le même parti et que nous ayons des opinions très divergentes sur certaines questions clés, je voue la plus profonde admiration à cette parlementaire, non seulement parce qu’elle nous exhorte à respecter l’article 18 du Règlement, mais surtout parce que j’ai remarqué, en l’observant, qu’elle a le plus grand respect pour cette enceinte. Elle est dévouée envers ses concitoyens. Tant ici qu’en comité, elle adhère aux règles de conduite les plus élevées qui soient pour les parlementaires. Malgré le fait qu’elle soit, peut-être, fortement en désaccord avec le gouvernement en place, elle fait preuve du plus grand respect dans le ton qu’elle adopte. Je demanderais à chacun d’entre nous de rehausser notre débat et de mieux nous conduire en suivant son exemple.
Ce n’est qu’en nous inspirant de son attitude si éloquente que nous inspirerons la confiance des Canadiens envers cette institution démocratique qui nous est chère à tous. C'est important d'y parvenir.
Je voulais aussi suggérer que nous renoncions à ce que j’appelle les points de discussion préfabriqués. Je ne suis pas parfait. Je sais que parfois cela exige un peu de pratique. Il arrive que nous devions avoir recours aux conseils et à l’aide de notre personnel et des ministères ou aux recherches de l’opposition. Toutefois, je ne crois pas que nous rétablirons la confiance des Canadiens envers les débats ayant lieu à la Chambre si nous ne faisons que remâcher des formules toutes faites. Il est bien plus important de tenir compte des expériences de nos concitoyens au regard de la question à l'étude, quand nous nous penchons sur un projet de loi et nous demandons comment l'améliorer.
Nous avons le droit d’être fortement en désaccord; en fait, nous devrions l’être. C’est sur cette diversité des points de vue que repose la démocratie. Néanmoins, nous ne devrions pas nous en remettre uniquement aux points de discussion déjà préparés. Cela n’élève pas le débat à la Chambre. Cela ne renforce pas la confiance des Canadiens dans ce qu’est véritablement la démocratie.
De plus, quand nous intervenons et débattons de sujets comme nous le faisons en ce moment, je propose à tous nos collègues d’écouter réellement ce que chacun dit, lorsque vient le moment d’écouter, malgré nos fortes divergences d’opinion. C’est alors que nous incarnons la vraie démocratie. C’est le défi que doit relever le monde entier de nos jours. Personne n’écoute. Tout le monde parle en même temps. Nous devons nous écouter les uns les autres. C’est ainsi que nous ferons de ce lieu une institution plus forte.
J’ai également quelques commentaires à adresser d’une manière générale aux Canadiens avant d’en venir à la question de fond de la motion principale présentée par le député de . Je suis conscient que, parfois, par exemple quand nous sommes sur le point de passer à la période des questions, en toute honnêteté, je fais partie de ceux qui commencent à trouver difficile d’observer ce qui se passe, peut-être parce que je suis du côté du gouvernement --, j'y ai certainement participé avec une certaine jubilation par moments, lorsque j’étais du côté de l’opposition. Je le reconnais aujourd’hui. Peut-être ma perspective a-t-elle changé depuis que j'ai changé de côté à la Chambre, bien que je n’aie pas à faire face au barrage quotidien de questions, contrairement aux représentants du gouvernement.
J’ai la ferme conviction que, malgré ce que nous voyons ici, ce qui fait notre force, c’est que nous pouvons vraiment nous livrer à ce processus sans rancœurs fondamentales, sans désaccords fondamentaux et sans violence. Voilà la différence, et c’est pourquoi j’aime tellement cette institution. Je demanderais aux Canadiens de faire vivre leur démocratie, de la chérir et de la révérer. Certes, je leur demanderais de faire la chose la plus fondamentale: voter. Mais, c’est beaucoup plus que cela. Je leur demande une participation citoyenne, quelle que soit la forme qu’ils veuillent donner à ces mots, qu’il s’agisse d’entraîner une équipe de soccer ou de travailler dans une banque alimentaire. Pour moi, cela peut être encore plus simple que cela.
C’est le civisme de base dont nous faisons preuve les uns envers les autres qui est fondamental. C’est remercier le serveur chez Tim. C’est céder le passage à quelqu’un sur la route. C’est dire merci. De mon point de vue, ce sont les petites choses que nous faisons collectivement qui font une grande société et, pour moi, c’est, en définitive, l’essence de l'identité canadienne. Nous sommes tellement privilégiés de vivre dans ce pays, car ces petits gestes de savoir-vivre et de civisme font ce que nous sommes. Je demanderais aux députés de protéger cette tradition, car elle est le fondement de ce qui fait la grandeur du Canada.
La Constitution prône la paix, l’ordre et le bon gouvernement. Mon estimé collègue de apprécierait ce point en particulier. Nous avons beaucoup de motifs de fierté, et je nous demanderais tout simplement de reconnaître la grandeur de cette institution remarquable. Par ces petits gestes, nous maintiendrons la démocratie canadienne et les valeurs qui nous unissent.
Je m’en voudrais de ne pas parler de la motion de fond qui a été présentée aujourd’hui. Au cours des cinq dernières minutes dont je dispose, je me pencherai brièvement sur la motion dont nous a saisis notre estimé collègue de et au sujet de laquelle je n’ai peut-être encore rien dit.
Je comprends ce qui sous-tend la motion du député, mais, avec tout le respect que je lui dois, je suis totalement en désaccord avec lui. Je ferais trois brèves critiques pour justifier ma position.
Premièrement, la motion cherche à montrer qu’un certain parti sait gérer l’économie mieux qu'un autre. Ensuite, on y donne diverses raisons pour justifier cette affirmation. Tout d’abord, j'estime difficile de bien évaluer la performance économique d’un gouvernement après 18 mois, sur la foi des mesures qu’il a prises.
Je reconnais parfaitement qu'on puisse critiquer certaines mesures que le gouvernement a prises. Que l’on soit d’accord ou pas, c’est manifestement une question à débattre de façon raisonnable. Cependant, il est tout simplement prématuré d'affirmer que nos politiques entraîneraient en quelque sorte une catastrophe ou faillite économique profonde. Je soutiens qu’il faudrait encore un certain temps pour évaluer si les politiques du gouvernement déboucheront sur une croissance économique durable à long terme.
Deuxièmement, à mon humble avis, cette motion ne dit rien de certaines variables beaucoup plus complexes pour mesurer la performance économique. Je dirais que la motion ne tient pas compte de certains grands paramètres touchant l’innovation et la direction que devrait prendre l’économie.
Enfin, je dirais tout simplement que, à certains égards, la motion traduit peut-être une certaine nostalgie. Elle tend à considérer l’ensemble de notre économie en fonction de ce qu’elle était jadis par opposition à ce qu’elle devrait être et à la direction qu’elle devrait prendre. De mon point de vue, elle ne tient pas compte de certaines des forces que je considère comme beaucoup plus vives du changement technologique auxquelles le gouvernement veut essentiellement s’attaquer. Nous devons poser les questions cruciales dans l’optique du positionnement ultime de l'économie nationale.
Voilà les trois brèves critiques que j'émets au sujet de la motion de fond dont la Chambre est saisie aujourd’hui. Je remercie néanmoins le député de d’avoir présenté cette motion qui soulève une question importante sur la direction de notre économie. Je demanderais au député de considérer l'économie dans une perspective nationale plutôt que ponctuelle. À certains égards, cette motion tend à la régionalisation, une approche que j’estime inopportune pour un gouvernement qui souhaite s’attaquer aux enjeux économiques nationaux.
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Monsieur le Président, c’est la première fois que les propos tenus à la Chambre me laissent sans mot. Nous devrions probablement lever la séance sur cette intervention et ce conseil éloquents du député de , mais je sais qu’il souhaite que la démocratie parlementaire se poursuive et que la roue continue de tourner. J’aimerais lui rappeler amicalement que j’avais raison lorsque j’étais à Vulcan.
Je devrais mentionner que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Avec les projets actuels du gouvernement libéral — hausse des impôts, augmentation du déficit et de la dette, guerre relative aux emplois dans le secteur des ressources, lesquels sont vus comme des emplois de deuxième rang —, il semblerait que nous ne soyons pas en bonne voie pour vivre une vie longue et prospère, comme je l’ai mentionné à la blague à mon ami le député de ce jour-là à Vulcan.
Voilà l’objet du débat aujourd’hui. La motion présentée par le député de est très convaincante avec sa liste d’enjeux qui montrent le recul accusé par notre économie en une année et demie. À plusieurs égards, la phrase « Le Canada est de retour » signifie maintenant de retour au déficit, de retour à la dette, de retour à des impôts libéraux plus élevés et de retour aux compressions des dépenses militaires, même si les libéraux laissent entendre qu’à un moment donné, ils injecteront des fonds supplémentaires comme par magie.
Dans la motion qu'il a présentée, le député de a soulevé de nombreux éléments que nous devrions aborder dans notre débat sur l'économie.
Le déficit vient en tête de liste. Lorsqu'un gouvernement enregistre un déficit, deux explications sont possibles. Il sera éventuellement forcé soit de réduire les dépenses, notamment en éliminant des programmes, soit d'augmenter les impôts. De nombreux économistes considèrent les déficits comme des impôts différés.
À l'époque où le Parti libéral constituait le troisième parti à la Chambre, son chef, le actuel, a déclaré que le Canada était en récession et qu'il fallait créer des emplois dans le secteur de l'infrastructure. Par conséquent, il a promis d'enregistrer un faible déficit qui ne dépasserait pas 10 milliards de dollars. Cependant, il a rompu cette promesse à peine trois mois après son accession au pouvoir. En fait, le gouvernement libéral ne pourrait que rêver d'un déficit de l'ordre de 10 milliards de dollars: le dernier budget des libéraux affiche un déficit de 28,5 milliards de dollars et il prévoit des hausses d'impôts.
En dépit du fait que le déficit laisse présager de nouvelles ponctions fiscales, le gouvernement libéral envisage des mesures fiscales sans précédent. En effet, il réduit le plafond de cotisation au CELI, ce qui alourdit le fardeau fiscal des familles et des aînés, il augmente les cotisations au Régime de pensions du Canada, ce qui réduit la marge de manoeuvre des employeurs, et il annule la baisse d'impôts prévue, ce qui nuit aux petites entreprises. Qui plus est, l'imposition d'une taxe sur le carbone à l'échelle nationale affecte littéralement tous les groupes de contribuables et toutes les activités économiques.
On a fait des blagues récemment sur la taxe du samedi soir des libéraux. Ils ont décidé de taxer la bière, le vin et les trajets Uber. Ainsi, ils taxent même le partage rendu possible par l'économie de partage. Je suppose que ce sont là les voies ensoleillées qu'ils nous ont promises: des promesses brisées sur le déficit et des taxes de toutes les saveurs et de toutes les couleurs à n'en plus finir.
Je rappelle au , qui est là depuis des années, les propos qu'il a tenus en critiquant le gouvernement précédent. Il a dit:
Le ministre se réjouit-il de savoir que la dette est aussi élevée? Pourquoi a-t-il placé le pays en aussi triste posture en lui faisant faire des déficits avant même le déclenchement de la récession? Qu'il ne vienne pas dire que c'était à cause de la récession. Les conservateurs ont fait voler le cadre fiscal en éclats bien avant la récession.
Malgré ce que prétendait le chef du troisième parti lors de la campagne électorale de 2015, il n'y a pas eu de récession. Il n'était pas nécessaire d'enregistrer même un modeste déficit de 10 milliards de dollars. Toutefois, en raison de leurs dépenses inconsidérées, les libéraux enregistrent maintenant un déficit de 28,5 milliards de dollars. Cela n'a même pas d'effet tangible sur les emplois dans le domaine des infrastructures et sur le secteur des ressources et de la fabrication. Il y a à peine quelques semaines, l'usine de Procter & Gamble de Brockville a quitté le pays en raison des impôts élevés et du régime réglementaire strict.
C’est un bilan catastrophique. C’est la raison pour laquelle mon collègue de Selkirk—Interlake—Eastman a présenté cette motion à la Chambre des communes. Pour une famille, le plus important c’est de savoir si maman et papa vont pouvoir trouver du travail, s’ils en cherchent. Y-a-t-il des débouchés? Pas avec le gouvernement libéral, en tout cas, qui a décidé d’établir des catégories d’emplois. Apparemment, les technologies d’information et la technologie tout court semblent avoir la faveur du gouvernement, mais les emplois dans les secteurs des ressources, du bois d’œuvre ou des pêches au Canada Atlantique, sont apparemment secondaires pour lui par rapport à ces grappes industrielles qu’il cherche à créer.
Rien ne le montre plus clairement que la dernière recrue du Cabinet, la députée de . Avant d’entrer en politique, elle avait laissé entendre qu’il cesser l'exploitation des sables bitumineux, un commentaire que le lui-même a laissé échapper à l'occasion. Le gouvernement estime que le secteur qui contribue le plus à notre PIB, à notre économie, à notre secteur de la santé et aux programmes dont nous bénéficions devrait cesser ses activités, comme par un coup de baguette magique, et que ces gens pourront peut-être retrouver du travail grâce à la banque de l’infrastructure, comme on l’appelle, ou comme bureaucrates puisqu'il ne cesse d'en engager. Ils pourraient aussi essayer de trouver un emploi dans les 147 programmes que le gouvernement a mis sur pied dans le secteur de l’innovation. Manifestement, pour le gouvernement, l’extraction est un secteur qui salit les mains, et les redevances qu’il génère sont tout à fait secondaires.
J’étais présent dans cette Chambre lorsque le président Obama s’est adressé à nous. Le nous a mis mal à l’aise ce jour-là lorsqu’il a parlé de « bromance » entre les deux dirigeants. Très franchement, j’ai été fort gêné lorsque le premier ministre a employé ce mot lorsqu’il nous a présenté, dans cette Chambre, celui qui était alors président des États-Unis.
Que nous a apporté cette bromance? Le président Obama a annulé Keystone XL. Il n’a pas conclu d’accord sur le bois d’œuvre avec son copain pourtant doué pour la diplomatie. Il ne nous a même pas consenti un bon accord sur les frontières. Le projet de loi donne aux Américains beaucoup d’avantages sur le sol canadien, mais à nous, rien. Les États-Unis refusent même de supprimer la question sur la marijuana dans leur formulaire d’entrée aux États-Unis, à l’époque où le gouvernement canadien est en train de légaliser la marijuana. C’était donc une entente à sens unique. Les Américains ont obtenu tout ce qu’ils voulaient et le gouvernement libéral, en échange, a obtenu un dîner officiel avec des invitations pour la famille et les amis. Ce n’est pas une victoire. Ce n’est pas ça négocier dans les intérêts du Canada.
Comme l’a dit mon collègue de , c’est le gouvernement conservateur qui a négocié une entente sur le bois d’œuvre, qui a sécurisé les emplois de 1 100 travailleurs, lesquels vont très certainement les perdre au cours des prochains mois, et qui a injecté plus de 300 millions de dollars dans l’économie, ce qui ne sert maintenant plus à rien. Les libéraux n’arrivent à rien, malgré cette bromance avec le président Obama. Lorsque le a dîné avec M. Obama à Montréal la semaine dernière, j’espère que c’est Obama qui a réglé l’addition.
Très franchement, le gouvernement n’a rien fait pour renforcer notre relation avec les États-Unis, qui est pourtant une relation importante. Aujourd’hui, le gouvernement présente des motions au pied levé, présente des politiques étrangères et de défense au pied levé, et s’imagine que son rôle consiste à être le chef de file de l'opposition mondiale contre le président Trump. En fait, son rôle est d’aider le Canada, de créer des emplois pour les familles de l’Ouest du Canada, du Sud de l’Ontario, du Canada atlantique et du Nord.
Le a fait le tour du monde, mais il ne s’est pas encore rendu au Yukon. C'est gênant. On dirait que, pour le gouvernement, les emplois générés par le secteur des ressources dans le Nord et l’Ouest du Canada sont des emplois de seconde classe. Je peux vous dire que j’étais fier quand j’ai décroché mon premier véritable emploi chez TransCanada. J’étais chargé d’inspecter le pipeline qui relie Belleville à Ottawa, ce qui est le moyen le plus sécuritaire pour transporter les ressources vers les marchés. Le gouvernement a décidé de consulter pour savoir ce qui est dans l'intérêt du pays. Il a décidé de demander à des gouvernements étrangers ce que lui devrait faire. Il est prêt à investir notre argent dans des programmes verts d’autres pays, alors que notre industrie des ressources se porte mal.
Il y a quelques mois, alors que je faisais la queue dans un McDonald’s de Calgary pour un café, une mère de famille qui se trouvait derrière nous a dit à ses fils: « Vous ne pouvez plus commander les mêmes choses qu’avant parce que maman a perdu son emploi et que nous ne pouvons plus faire comme avant. » Il y a des milliers de cas comme celui-ci en Alberta, et les gens attendent toujours que le gouvernement libéral leur propose quelque chose.
En fait, avec cette approche antithétique que nous adoptons face à notre allié américain, nous parlons de plus en plus de multilatéralisme, mais nous allons nous retrouver complètement exclus des possibilités en matière d’économie, de commerce, de sécurité et de défense. Cette motion rappelle aux Canadiens que les déficiences du gouvernement libéral en matière économique sont graves, et que nous devons renverser la vapeur.
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Monsieur le Président, je suis ravi de prendre la parole aujourd'hui au sujet de la motion de l'opposition présentée par mon collègue de , qui témoigne de l'inefficacité du gouvernement à faire preuve de diligence raisonnable dans sa prise en charge de ce pays.
Je tiens particulièrement à dire que le fait que le gouvernement nuise aux industries canadiennes et à la stabilité économique du Canada, comme le député l'a souligné dans sa motion, est une grande source de préoccupation pour nous, chaque jour, à la Chambre. Nos concitoyens nous en parlent lorsque nous retournons dans notre circonscription la fin de semaine ou durant les semaines de relâche. Je sais qu'il s'agit d'un sujet dont me parlent très souvent les habitants de ma circonscription.
Mon collègue, le député de , vient tout juste de souligner que le Canada enregistre actuellement un énorme déficit, malgré le fait que les libéraux ont parlé de petits déficits durant la campagne électorale. Le déficit atteint maintenant 30 milliards de dollars, ce qui est 30 fois plus élevé que ce que les libéraux avaient promis. Il s'agit d'une gestion catastrophique. Les générations futures devront assumer le fardeau de cette dette chaque jour de leur vie, sans compter que chacun d'entre nous à la Chambre aujourd'hui devra aussi assumer sa part du fardeau.
Le député a attiré notre attention sur trois grands sujets d’inquiétude, soit l’entente sur le bois d’oeuvre, la taxe sur le carbone et surtout l’entente relative au service ferroviaire s’appliquant actuellement au transport du grain dans les Prairies.
Il a longuement parlé de l’entente sur le bois d’oeuvre, donc je n’ai pas besoin d’en dire beaucoup plus. Je me contenterai de dire que des milliers d’emplois dépendent de la conclusion d’un accord entre le Canada et les États-Unis. Les droits que les États-Unis viennent d’imposer aujourd’hui nous montrent clairement que le gouvernement n’avait pas de réponse prête lorsqu’il a fourni près de 870 millions de dollars pour couvrir une partie des frais assumés par notre industrie. Nous devons trouver une direction à long terme dans ce dossier. Ces mesures provisoires ne suffisent pas. C’est ce à quoi nous assistons dans les autres secteurs également.
La taxe sur le carbone que le gouvernement a mise en place ou imposée aux provinces est certainement une mesure qui va continuer de mettre des gens au chômage. Seulement en Alberta, 200 000 emplois ont disparu. Des pertes d'emplois ont été constatées dans ma circonscription. L’industrie pétrolière dans l’Ouest du Manitoba est de très petite taille et elle est située en grande partie dans ma circonscription. Des gens ont perdu leur emploi, là aussi. Une certaine stabilité revient dans ce secteur uniquement en raison de la stabilité des prix du pétrole à l’heure actuelle et également en raison d’une amélioration de l’économie américaine. Il y a un peu de relance de ce côté. C’est ce qui amène une certaine stabilité au Canada actuellement. Toutefois, on ne sait vraiment pas combien de temps cela va durer et si ce sera du long terme.
L'aspect dont je veux parler aujourd’hui concerne surtout les ententes sur le service ferroviaire qui permettent aux agriculteurs de transporter leurs produits jusqu’aux marchés.
Au printemps 2014, le ministre des Transports et le ministre de l’Agriculture de l’époque ont présenté le projet de loi , Loi sur le transport ferroviaire équitable pour les producteurs de grain. Ces ministres ont accompli un travail remarquable en mettant en place un programme qui accorderait une certaine protection aux agriculteurs quant au mouvement du grain par rail. Bien sûr, cet hiver-là a créé des circonstances atténuantes. À cette époque de l’année, un froid sans précédent s’est abattu sur le pays. Nous sommes pourtant habitués à cela au Canada, et en particulier dans l’Ouest canadien, et cela ne doit pas nous empêcher de transporter le grain à destination à temps.
Ce projet de loi proposait trois ou quatre mesures très importantes pour cette filière. L’une d’elles a été de faire passer la zone d’interconnexion de 30 à 160 kilomètres, ce qui a eu pour effet de stimuler la concurrence au sein du secteur; cela n’est généralement pas possible quand deux compagnies de chemin de fer sont en situation de duopole pour le transport du grain dans les Prairies.
Les camions ne peuvent pas transporter efficacement d’aussi gros volumes de grain et nous n’avons pas suffisamment d’usines de transformation pour traiter la totalité des céréales dans les Prairies. À l’époque, près de 50 % du grain canadien était destiné à l’exportation. C’est pour cette raison que nous avons désespérément besoin d’ouverture et d’une certaine protection contre la concurrence d’autres produits. Nous ne pouvons pas négliger le secteur céréalier, non seulement à cause des énormes volumes de grain en jeu, mais aussi parce qu’il s’agit d’un secteur fondamentalement captif. Bon an mal an, nous devons produire du grain. Nous devons le transporter et le mettre en marché, pas nécessairement au cours d’une même année, mais nous devons absolument le transporter. Ce produit devient périssable à la longue.
Voilà pourquoi il est si important que nous allions de l’avant, pour les familles et les entreprises canadiennes des Prairies et du reste du pays. N’oublions pas que le blé contribue grandement au produit intérieur brut de notre pays. Des millions d’emplois sont liés au transport des céréales dans le secteur agricole canadien.
Le ministre a présenté le projet de loi , mais nous nous demandons avec inquiétude s’il aura assez de mordant et s’il sera adopté avant l’ajournement de la Chambre pour l’été. Je félicite le ministre de cette initiative, mais je l’incite à convaincre ses collègues qu’il faut agir rapidement, sinon cela créera un trou énorme dans ce secteur. Le projet de loi prendra la relève à nouveau, mais il ne s’applique que jusqu’au 31 juillet. Je répète que cela créera un trou énorme, et les agriculteurs devront commencer les récoltes sans connaître à l’avance les conditions qui régiront l’expédition du grain l’an prochain, faute de réglementation en place.
Pour revenir aux droits d’interconnexion dont je parlais un peu plut tôt, il serait possible d’utiliser la zone d’interconnexion prolongée. Cette mesure a été efficace pour stimuler la concurrence dans un rayon de 160 kilomètres. L’interconnexion est un outil que nous avons proposé dans le cadre du projet de loi . C’est une règle plus efficace que le recours aux prix de ligne concurrentiels, un mécanisme utilisé depuis la modification de la subvention du Nid-de-Corbeau en 1995. Malgré les apparences, ce mécanisme n’a pas permis de garantir un certain niveau de concurrence aux agriculteurs et aux entreprises céréalières. C’est pourquoi les entreprises céréalières et les groupes agricoles ont conjugué leurs efforts pour faire pression auprès du gouvernement afin qu’il applique un taux plus élevé, un mécanisme plus rigoureux et plus convivial dans ce secteur.
Certains groupes de la Saskatchewan et un nombre croissant de groupes de l’Ouest canadien demandent instamment au gouvernement de reconduire l’application de la Loi sur le transport ferroviaire équitable pour les producteurs de grain, que nous avions proposée en vertu du projet de loi . Aujourd’hui, j’exhorte le gouvernement à prolonger l’application de cette loi. Le gouvernement l’a déjà fait une fois et il doit absolument le faire à nouveau. Cette mesure garantira l’équité et la prévisibilité dont le secteur a besoin en vue du transport du grain l’automne prochain.
Le gouvernement parle de proroger le Parlement. Si le Parlement est prorogé cet été ou au début de l'automne, le projet de loi mourra au Feuilleton, et le gouvernement devra recommencer à zéro. Cela créerait un climat d'incertitude dans l'industrie pendant une période prolongée. Il faudrait attendre au printemps 2018, au plus tôt, ou à l'automne 2018 avant que des règles prévisibles soient établies pour le transport des produits céréaliers dans l'Ouest canadien et l'acheminement des céréales jusqu'aux ports selon le système « juste à temps ». Ce système est requis aujourd'hui pour répondre aux besoins des marchés que nous avons développés grâce à la quarantaine d'accords de libre-échange que le gouvernement Harper a conclus avec nos partenaires commerciaux. La meilleure chose qu'un gouvernement puisse faire pour l'industrie agricole, c'est de garder les marchés ouverts.
Le gouvernement doit aussi examiner la coordination du système de classement des grains entre le Canada et les États-Unis, car il y a beaucoup de mouvements. Il y a des mouvements fréquents de bétail entre les deux pays. J'ai siégé au Comité de normalisation des grains de l'Ouest de la Commission canadienne des grains pendant un certain nombre d'années à titre de représentant agricole; je sais à quel point l'accès aux États-Unis est important.
Il y a d'autres choses que je demanderais au de faire, notamment de convaincre le de faire avancer quelques-uns de ces dossiers. Il songe à éliminer les bons de paiement différés pour le grain, les bons de paiement au comptant, et cela n'aidera pas non plus les producteurs. Le ministre de l'Agriculture doit agir plus rapidement pour régler le problème du virus de la diarrhée épidémique porcine et assainir les camions au Manitoba.
Il y a eu neuf cas le mois dernier, mais aucune mesure n'a encore été prise pour assurer le maintien d'une forte industrie porcine.
Tout cela s'inscrit dans le transport du produit. Il s'agit du transport des grains, mais le transport du bétail fait partie intégrante de l'utilisation des grains dans les Prairies.
Je répondrai avec plaisir aux questions.