La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
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Monsieur le Président, dans
La Ferme des animaux, une allégorie de la dictature, George Orwell notait que tous les animaux étaient égaux, mais que certains étaient plus égaux que d'autres. Eh bien, c'est pareil à la Chambre des communes. Tous les citoyens et les députés qui les représentent sont égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres.
Me voilà donc relégué au 34e tour de parole, avec un temps de parole limité à 10 minutes, pour discuter d'un projet de loi mammouth de 308 pages. Ce sera le seul tour de parole du Bloc québécois, vu le bâillon imposé par le gouvernement. Ma collègue du Parti vert voulait prendre la parole, mais elle ne pourra pas le faire. Tout cela est attribuable au fait que les règles sont conçues pour servir un bipartisme qui est révolu depuis longtemps. Ainsi, dans les circonstances, je ne pourrai pas aborder tous les sujets.
Comme toujours, avant le dépôt du budget, le Bloc québécois a mené une consultation pour cerner les besoins du Québec. J'ai rencontré une cinquantaine de groupes, dont des syndicats, des étudiants, des élus municipaux, des groupes environnementaux et communautaires, ainsi que des gens du milieu des affaires, et ce, en ville comme en région. Les attentes du Québec, nous les avons cernées.
Il y a deux mois aujourd'hui, je mentionnais ces attentes au ministre et à sa secrétaire parlementaire. Comme toujours, ils étaient très contents et intéressés, et comme toujours, ils n'en ont pas tenu compte. Les consultations, sous les libéraux, ne servent pas à grand-chose. On l'a vu dans le cas de la réforme électorale. En passant des conservateurs aux libéraux, nous sommes passés de « tais-toi » à « cause toujours ».
Il suffit de penser aux transferts en santé et en éducation. S'il y a une chose sur laquelle tout le monde s'entendait pendant notre tournée, c'était la préservation de nos services publics. Avec le vieillissement de la population, les coûts en santé augmentent et le Québec est sous pression. Or, à partir de cette année, les transferts ne suivront plus l'augmentation des coûts. À terme, il est clair que cela ne s'équilibrera plus. Ce qui nous attend, c'est une austérité permanente où nos services les plus essentiels en santé ou en éducation seront menacés d'implosion.
Toutefois, le gouvernement a choisi de ne pas écouter. Actuellement, le réseau de santé québécois coûte à peu près 90 millions de dollars par jour. Or le projet de loi prévoit un financement de 69 millions de dollars pour ce réseau, soit moins que le coût d'une journée de fonctionnement. Pour le reste de l'année, nous devons nous débrouiller. C'est une chance que ce ne soit pas une année bissextile! Nous ne voterons clairement pas pour ce projet de loi.
Par ailleurs, en matière d'infrastructure, le gouvernement se pète les bretelles en annonçant de gros montants. Dans ses communiqués de presse « ensoleillés », la vie est belle et l'avenir est radieux. Dans la vraie vie, c'est moins drôle.
Le fédéral ne possède que 2 % des infrastructures publiques. Il ne s'y connaît pas. Ce sont les villes, les municipalités et le gouvernement du Québec qui s'y connaissent. Le seul programme fédéral d'infrastructure qui pourrait être efficace, c'est un programme qui transfère l'argent à ceux qui s'y connaissent et savent le gérer. Le modèle de la taxe sur l'essence fonctionne bien ainsi. Toutefois, ce n'est pas ce que le gouvernement fait.
L'an dernier, le gouvernement a annoncé plus de 13 milliards de dollars. Il a écrit de beaux communiqués et des gazouillis avec des bonhommes sourire. La vie est belle! Toutefois, plus tôt cette année, le chat est sorti du sac. Le directeur parlementaire du budget, celui-là même que le gouvernement vient de museler avec le projet de loi , nous apprenait que seulement le tiers des sommes avaient été dépensées.
Comme Ottawa veut mettre son nez partout et approuver les projets un par un, tout est gelé. Les deux tiers de l'argent sont restés à Ottawa, et au Québec, c'est deux fois pire et deux fois plus lent qu'ailleurs. On n'a reçu que 12 % des sommes. À quoi cela sert-il d'annoncer de tels montants? C'est la moitié de ce à quoi on avait droit.
Je me serais attendu à ce que le budget de cette année règle cette situation. Eh bien, non. Dans le projet de loi , le gouvernement maintient son approche inefficace. Pire encore, il en remet une couche avec sa banque de privatisation des infrastructures. C'est une autre bonne raison de voter contre ce projet de loi.
Dans leur plateforme, les libéraux disaient que le gouvernement allait offrir sa marge de crédit aux municipalités pour leur permettre d'emprunter de l'argent à des meilleurs taux. Toutefois, ils ont eu une petite « bulle »: c'est aux banquiers qu'ils offrent leur garantie financière. Le projet de loi n'est rien d'autre qu'un outil de privatisation des infrastructures. C'est le pactole pour les financiers de Toronto.
Si les projets d'infrastructure sont déficitaires, ils vont pouvoir piger dans la garantie de 80 milliards de dollars de fonds publics. S'ils font des profits, ce sont eux qui vont les empocher. Dans tous les cas, que l'on parle de l'argent des taxes des contribuables, de l'argent qui vient des péages ou des deux, l'argent va atterir à Bay Street.
Le projet de loi C-44 socialise les pertes, privatise les profits et envoie ceux-ci à Toronto. Quand le gouvernement redonne aux financiers de Bay Street ce qu'il prend aux pauvres, on ne parle pas de Robin des Bois, on parle du Shérif de Nottingham. Non, nous ne voterons pas pour cela.
Le projet de loi me déçoit, d'autant plus que le Québec est plein d'atouts. Quand on parle d'économie verte, c'est nous. Le moteur technologique du Canada, il est au Québec. La créativité, c'est nous. L'avenir, nous le représentons bien.
Ottawa nous rogne les ailes. Pas plus tard qu'hier, voici ce que disait le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain: « Sur les grands dossiers stratégiques et économiques, qui est la voix du Québec à Ottawa? Pour l’instant, personne ». Ce n'est pas le Bloc québécois qui le dit, c'est la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Nous ne voterons pas en faveur de cela. D'ailleurs, je me demande bien comment les 40 députés libéraux du Québec, les 40 fantômes, pourront justifier leur décision d'appuyer cela. Je doute qu'un communiqué ensoleillé et qu'un bonhomme sourire soient suffisants cette fois-ci.
Prenons un instant pour parler de l'économie verte. Que retrouve-t-on dans le budget à ce sujet? Le gouvernement coupe les 2 milliards de dollars annoncés l'an dernier pour « décarboniser » l'économie, 750 millions de dollars cette année. À quoi ressemble la taxe sur le carbone dans le projet de loi ? À rien. Elle est aussi absente que les 40 députés libéraux du Québec.
Quand le gouvernement fait quelque chose, c'est pour empêcher le Québec de jouir de ses avantages comparatifs. On peut penser à Muskrat Falls qui vient nous faire concurrence et qui est un fiasco monumental de 10 milliards de dollars. C'est une farce qui n'est pas drôle du tout, en plus d'être très onéreuse.
Lorsque je dis que le Québec est le moteur technologique du Canada, je n'exagère pas. Selon les années, entre 40 et 45 % des exportations technologiques du Canada proviennent du Québec. Au premier chef, bien sûr, se trouve l'aéronautique. Avec la C Series, le Québec entre dans le club très sélect des fabricants d'avions de ligne. C'est un grand projet tellement ambitieux que les coûts de développement ont presque mené l'entreprise à la faillite. Pendant qu'on avait besoin de lui, Ottawa était aux abonnés absents. Lorsqu'il a décidé de bouger, il a accouché d'une souris. Pire encore, il a trouvé le moyen d'envoyer les deux tiers de son argent vers un projet pour Toronto. Lorsque le Québec est bon dans quelque chose, Ottawa essaie de développer la même chose ailleurs au Canada, avec notre argent.
En 1995, en pleine campagne référendaire, le PDG de Bombardier, Laurent Beaudoin, avait écrit à ses employés pour leur dire de voter non à l'indépendance du Québec. À l'époque, il disait que le Québec était trop petit et qu'une entreprise de classe mondiale comme Bombardier avait besoin du soutien du Canada pour se développer. Les temps ont beaucoup changé. La C Series, on l'a bâtie nous-mêmes, sans l'aide du fédéral. À Ottawa, le Québec n'existe tout simplement plus. On s'est donc arrangé, et on a réussi, alors qu'on ne pouvait compter que sur un demi-gouvernement. Imaginons ce qu'on pourrait faire avec un vrai État!
Toutefois, il n'y a pas que l'aéronautique. Le Canada a une économie de filiales américaines. Ce n'est pas étonnant que le projet de loi hausse le seuil d'examen des investissements étrangers à 1 milliard de dollars: il veut davantage de filiales. La protection des sièges sociaux n'est pas un enjeu pour le Canada. Des filiales, cela innove peu.
Alors que le Canada est l'une des économies les moins innovantes de l'OCDE, le Québec innove, invente, développe et crée. Notre intensité en recherche-développement est presque deux fois plus élevée que dans le reste du Canada. Il y a beaucoup de jeunes pousses: 2 500 jeunes entreprises technologiques sur la seule île de Montréal. Jeux vidéos, technologie de l'information: il y en a de la créativité chez nous. C'est notre version moderne du patenteux, comme on dirait.
Il y a aussi tout le domaine de l'intelligence artificielle. Le plus grand génie en Amérique dans le domaine se trouve à Montréal. Comme il a formé plusieurs jeunes, c'est tout un écosystème d'innovation qui est en train de se développer dans ce secteur d'avenir. Les grands joueurs comme Google et Microsoft se sont bien rendu compte que ça bouge chez nous, et ils ont ouverts des bureaux au Québec.
On s'apprête à entrer dans les ligues majeures. On est près de se mesurer à la Silicon Valley. Que fait Ottawa? Il annonce une stratégie pancanadienne pour que l'intelligence artificielle se développe ailleurs au Canada.
Quand l'industrie automobile ontarienne a eu besoin d'un très grand coup de pouce en 2009, Ottawa n'a pas développé une superstratégie pancanadienne pour que l'industrie revienne au Québec. Il a envoyé tout l'argent en Ontario. Or quand il s'agit du Québec, ce n'est pas la même chose. Quand on veut se développer, Ottawa nous traite de chiâleux et il nous parle de péréquation. Nous ne demandons pas la charité, nous voulons seulement nous développer.
Les secteurs d'avenir, c'est chez nous qu'ils se trouvent, et non pas dans le pétrole ou dans les filiales qui n'innovent pas. Pour nous, l'avenir est au Québec, et non pas dans le projet de loi . En fait, je suis plus convaincu que jamais que notre avenir ne se trouve tout simplement pas dans le Canada.
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Madame la Présidente, je suis ravi de représenter ma circonscription, Yukon, et de parler du projet de loi d'exécution du budget.
Lorsque le gouvernement est arrivé au pouvoir, il a changé la stratégie pour le Nord, la stratégie sur l'Arctique, afin de miser sur les personnes. Nous croyons que, si les gens dans le Nord sont forts et en santé, la souveraineté se portera bien dans le Nord, l'exploitation des ressources se fera correctement et la protection environnementale sera bonne. J'ai été heureux de constater que les budgets de 2016 et de 2017 tiennent compte de l'accent mis sur les personnes.
Je parlerai de quelques postes dans ce budget qui ont rendu les habitants du Nord très heureux.
D'abord, l'augmentation considérable de la déduction pour les habitants de régions éloignées dans le budget de 2016 a contribué à couvrir le coût élevé de la vie dans le Nord. Par exemple, un litre de lait peut coûter trois, quatre ou cinq fois plus cher dans l'Extrême-Arctique qu'ici, dans le Sud. Beaucoup de choses coûtent plus cher, donc cette hausse importante de la déduction a été une très bonne nouvelle pour contribuer à ce que les personnes talentueuses veuillent rester dans le Nord et pour aider les gens qui y vivent depuis des générations à s'offrir un bon style de vie, à élever leur famille et à bien vêtir et nourrir leurs enfants.
Évidemment, l'Allocation canadienne pour enfants y a énormément contribué. L'aide a été grandement bonifiée, en particulier pour les familles à faible revenu avec des enfants. Avec le coût de la vie élevé, on peut imaginer les difficultés incroyables qu'une mère seule doit surmonter dans le Nord pour élever ses enfants. Cette allocation pour enfants non imposable a grandement aidé les familles dans le Nord.
Il en va de même pour tous le groupes de la population. Il y a la Sécurité de la vieillesse, qui aide les aînés les plus pauvres. On a bonifié les bourses d'études pour les étudiants à faible revenu et doublé le nombre d'emplois d'été pour les étudiants. Toutes ces mesures aident la population, en particulier les gens du Nord qui en ont le plus besoin.
Dans ma circonscription, Yukon, les deux principales industries du secteur privé sont l'exploitation minière et le tourisme. Évidemment, l'exploitation minière est le principal contributeur au produit intérieur brut de la région depuis la plus grande ruée vers l'or de l'histoire, celle du Klondike. C'est une industrie très importante.
Depuis quelques années, la prospection minière est très importante pour l'économie canadienne. Nous avons déployé beaucoup d'efforts pour inciter le , un fervent défenseur de la prospection minière, à prolonger le crédit d'impôt pour l'exploration minière. Il s'agit d'un crédit d'impôt de 15 %. Actuellement, la prospection représente une bonne part des activités de l'industrie minière. Il est probable que la majeure partie des activités de prospection ne pourraient pas se faire sans ce crédit d'impôt, qui est essentiel et très utile aux gens du Yukon.
Le deuxième secteur économique du Yukon en importance est le tourisme. Ce secteur est parfois celui qui emploie le plus de gens. Il représente une part plus importante du PIB du Yukon que de toute autre province ou tout autre territoire. Les compressions budgétaires qui ont été imposées dans ce secteur ont particulièrement nui aux Yukonnais.
L'annonce récente des 2 millions de dollars que le gouvernement consacrera aux publicités télévisées et à la promotion du secteur touristique du Yukon, et du million de dollars qui sera versé à l'Association touristique et culturelle des Premières Nations du Yukon nous réjouit, car beaucoup de gens qui viennent nous visiter dans le Nord veulent vivre quelque chose d'authentique et connaître les produits et les services touristiques offerts par les Premières Nations. Le budget de 2017 consacre 8,6 millions de dollars aux activités touristiques autochtones par l'entremise du ministère des Affaires autochtones et du Nord.
Le principal organisme de promotion du tourisme du Canada, Destination Canada, s'est vu accorder une hausse budgétaire de 37,5 millions de dollars l'an dernier. Il en avait grandement besoin après de nombreuses années de compression. Cette somme servira à faire la promotion des destinations touristiques du Canada dans le monde entier. À partir du budget de 2017, cette hausse sera permanente, et nous nous en réjouissons.
La situation de l'emploi au Yukon est très curieuse: d'une part, certains emplois restent inoccupés et, d'autre part, certaines personnes n'ont pas d'emploi. Il en est ainsi parce que les gens auraient besoin d'être formés. Il y en a, des emplois, mais les gens n'ont pas les qualifications nécessaires pour les occuper. Nous sommes ravis que le budget de 2017 consacre 14,7 millions de dollars à la formation de base des adultes dans les trois territoires. Cette somme est essentielle, car elle permettra aux personnes qui ont besoin d'une formation supplémentaire après leurs études secondaires ou collégiales d'apprendre un métier ou une profession. Nous nous réjouissons du renouvellement de cette mesure.
Le budget comporte aussi 90 millions de dollars pour aider les étudiants autochtones à accéder à l'éducation postsecondaire, et 50 millions de dollars de plus pour la Stratégie de formation pour les compétences et l'emploi destiné aux Autochtones, qui favorise le développement des compétences pour les personnes autochtones partout au Canada.
Un autre élément très important dans le Nord et dans ma circonscription est le logement. J'ai été l'un des premiers membres de la Coalition antipauvreté du Yukon. Depuis des années, l'une de nos plus grandes priorités est le logement abordable. Nous sommes donc ravis que le budget de 2017 accorde 11,2 milliards de dollars à une stratégie nationale en matière de logement. De plus, le Yukon en particulier recevra 24 millions de dollars.
L'ajout de places en garderie serait également important pour la population active, surtout pour permettre aux femmes d'entrer sur le marché du travail. Nous sommes donc heureux des 7 milliards de dollars accordés à la création de plus de places en garderie.
Tout comme dans les autres coins du pays, cette année, nous avons un certain nombre de projets en cours pour célébrer le 150e anniversaire du Canada, ce qui est très réjouissant. J'ai également annoncé des projets destinés aux aînés qui ont été très bien accueillis.
Le budget comporte également 25,6 millions de dollars pour le fonds d'investissement territorial dans la santé pour nous aider à surmonter les défis uniques de la santé dans le Nord, et 89,9 millions de dollars pour favoriser les langues autochtones, qui sont très importantes dans ma circonscription. Il y aurait aussi des fonds supplémentaires pour la santé mentale des personnes autochtones.
Je viens récemment de faire une annonce au sujet des jeunes Autochtones et le sport, et des jeux autochtones.
Le gouvernement du Yukon reçoit aussi, de la part du gouvernement fédéral, 24,9 millions de dollars de plus que l'année dernière dans le cadre du transfert le plus important de l'histoire. Par rapport à l'année dernière, les paiements au titre du Transfert canadien en matière de santé augmenteront de 800 000 $, et ceux au titre du Transfert social canadien, de 300 000 $.
Nous sommes également ravis d'obtenir le nouveau juge que nous réclamions. Nous avons seulement deux juges à la Cour suprême fédérale. L'un est saisi d'une grave affaire de meurtre, et l'autre s'occupe chaque semaine des affaires courantes. Bon nombre des affaires civiles étaient en attente. Nous sommes donc enchantés que la nomination d'un nouveau juge soit prévue dans le budget.
Les augmentations prévues pour Parcs Canada revêtent une grande importance pour ma circonscription. Quant aux technologies vertes, il est essentiel de les soutenir dans l'ensemble du pays afin de faciliter le passage à des énergies renouvelables.
Je me suis rendu à Washington il y a quelques semaines pour prononcer un discours dans le cadre d'une conférence de dirigeants du Nord de l'Amérique du Nord, de l'Alaska, des trois territoires canadiens et du Groenland. Pour favoriser le développement du Nord, il faut davantage d'infrastructures et des sources d'énergie plus abordables.
Les administrations municipales et les gouvernements territoriaux se sont réjouis des importants transferts en infrastructure. Malheureusement, je n'ai pas suffisamment de temps pour parler de chacun d'entre eux en détail. Il y a les corridors de commerce et de transport, un investissement de 10 milliards de dollars dans le Fonds Chantiers Canada, des projets récréatifs, des initiatives de transport en commun et toutes sortes de projets pour la construction de réseaux d'aqueduc et d'égout, de routes et de ponts. Les fonds destinés au transport en commun nous ont déjà permis de faire l'acquisition de quelques autobus.
Le budget prévoit également du financement pour les infrastructures sociales, les infrastructures vertes et les infrastructures Internet. De plus, deux milliards de dollars seraient injectés dans les infrastructures du Nord et dans les infrastructures rurales. Je ne me souviens pas d'un autre moment dans l'histoire où le gouvernement a accordé autant d'importance aux régions rurales du Nord du Canada, et a dégagé 2 milliards de dollars pour l'infrastructure. D'ailleurs, le Nord est admissible à tous ces autres fonds d'infrastructure. Le financement est calculé selon la méthode du prix coûtant majoré et non en fonction du nombre d'habitants, auquel cas nous n'obtenons presque rien. Nous nous réjouissons à l'idée d'obtenir le montant de base.
De l'argent sera consacré à la construction d'infrastructures pour les Premières nations afin de les protéger contre les changements climatiques. C'est très avant-gardiste.
L'autre aspect de la conférence que j'ai soulevé est l'énergie abordable pour le Nord. Nous sommes ravis que 21,4 millions de dollars soient consacrés à aider les collectivités autochtones du Nord à éliminer progressivement l'emploi du diésel, parce que beaucoup d'entre elles en dépendent, et que 400 millions de dollars seraient fournis au moyen d'un fonds pour l'énergie dans l'Arctique.
Toutes ces mesures contribueront grandement à l'économie, à l'environnement et, plus important encore, aux habitants du Nord. Lorsque les gens du Nord sont forts, en santé et engagés et que leur culture est appuyée, cela se traduit par une région du Nord du Canada renforcée, ce qui revêt une grande importance pour nous tous.
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Madame la Président, j'aimerais citer la , qui nous disait, lundi dernier:
[...] c’est avec regret que j’informe mes collègues que le gouvernement devra recourir plus souvent à l’attribution de temps afin de mettre en oeuvre le programme ambitieux pour lequel il a été élu. À chaque fois, nous serons entièrement transparents.
Nous assistons aujourd'hui au premier bâillon depuis l'annonce de cette nouvelle façon de faire transparente du gouvernement. Il a la vérité infuse et nous avons uniquement la capacité de nous taire; la nouvelle façon de voir des libéraux ressemble à cela.
Mon collègue qui vient de terminer son discours est le président d'un comité très important et a été témoin des tentatives de son propre gouvernement de bâillonner l'opposition et de lui enlever ses droits traditionnels, dont celui de demander des comptes au gouvernement au nom de la population canadienne. C'est notre rôle, en tant que députés de l'opposition, de chercher les petites failles dans la cuirasse libérale. C'est très facile, parce qu'il y en a beaucoup.
Nous sommes ici aujourd'hui pour parler du projet de loi , qui est censé mettre en oeuvre les mesures du budget du gouvernement libéral. Je voudrais remercier mon collègue de , qui travaille fort afin de demander des comptes au gouvernement libéral et au au Parlement. C'est son rôle, et c'est ce que nous faisons chaque jour avec beaucoup de bonnes intentions. C'est surtout un devoir pour nous de relever cet énorme défi.
Ce gouvernement a promis bien des choses et a surtout fait le contraire. La promesse dont tout le monde se souviendra pas seulement l'année prochaine, dans cinq ans ou dans dix ans, mais aussi dans 40 ans, c'est celle des petits déficits. Ce gouvernement s'est fait élire en promettant de faire de tout petits déficits et de revenir à l'équilibre budgétaire en 2019. Toutefois, au lieu des tout petits déficits, on a eu d'énormes déficits. C'est cela dont nos enfants vont se souvenir, soit les énormes déficits que leur lèguent le Parti libéral et les collègues du , qui approuvent cette tendance qui consiste à endetter nos enfants.
Ce gouvernement a promis à deux reprises d'être transparent. Puis, il a tenté au moins à deux reprises de changer les procédures à son avantage. Par ailleurs, il a promis de ne pas déposer de projets de loi mammouth ou omnibus, alors que celui dont nous discutons aujourd'hui, le projet de loi , en est vraiment un. Finalement, il a promis de ne pas politiser les fonctionnaires. Or le directeur parlementaire du budget lui-même dit que le gouvernement libéral fait le contraire en voulant justement politiser sa fonction.
Bienvenue à l'heure de la transparence et des voies ensoleillées! Malheureusement, ce n'est pas ce qui arrive. Pour qui ce gouvernement d'une arrogance sans limites prend-il les Canadiens?
Le projet de loi C-44, dont nous débattons aujourd'hui, est censé mettre en oeuvre les mesures budgétaires présentées au Parlement le 22 mars dernier. Or c'est un projet de loi mammouth qui vient modifier une trentaine de lois.
S'il est adopté dans sa forme actuelle, ce budget va coûter très cher aux contribuables. Le gouvernement libéral viendra piger davantage dans les poches des Canadiens et des Canadiennes; il va éliminer des mesures existantes qui visent à contrôler les frais aux usagers des services fédéraux, ainsi que des crédits d'impôt; il va taxer les déplacements faits par l'entremise des entreprises de covoiturage; et il va taxer encore plus les loisirs des Canadiens et des Canadiennes en imposant une nouvelle taxe sur l'alcool et le tabac.
D'autre part, ce n'est pas dans le budget, mais on ne contredit pas non plus qu'on veut vendre les aéroports afin de payer les intérêts énormes sur la carte de crédit du gouvernement.
Alors, quelles sont les véritables priorités du gouvernement? Alors que la situation de l'emploi se détériore, on remplace des emplois à temps plein par des emplois à temps partiel. Par ailleurs, on veut adopter des lois pour légaliser la marijuana.
On est en attente au lieu de se tenir debout devant l'administration américaine, qui attaque l'industrie forestière et nos producteurs agricoles. Alors que les provinces demandent la nomination de juges, qu'y a-t-il dans le projet de loi C-44 qui réponde aux demandes des différentes provinces? On sait que le Québec demande la nomination de 14 juges. Récemment, on en a annoncé quatre. Hourra! Il en manque 10.
Un citoyen de ma circonscription a été victime du manque de juges au Québec. Il s'appelle Dannick Lessard et a récemment publié une lettre ouverte dans les journaux. Il se dit victime d'acte criminel et se considère aujourd'hui victime du système judiciaire et de l'arrêt Jordan. Je vais faire un rappel rapide.
En octobre 2012, M. Lessard a été victime d'un tireur armé de deux pistolets de calibre 10 mm, qui a fait feu sur lui. Il a été atteint à neuf reprises, subissant de nombreuses physiques et psychiques irréversibles. « Cet acte, d’une violence indescriptible, a bouleversé ma vie », écrit-il dans sa lettre.
Le vendredi 21 avril 2017, l'accusation pour le meurtre au premier degré de Pierre-Paul Fortier, ainsi que l'accusation pour la tentative de meurtre contre M. Lessard ont fait l'objet d'un arrêt des procédures en vertu de l'arrêt Jordan dans le cadre d'un procès qui devait avoir lieu en septembre 2017. Ce jugement s'inscrit dans la nouvelle tendance qu'est l'arrêt Jordan. Il a dit: « L’effet de ce jugement est effectivement de mettre fin à toute chance que la poursuite dans mon dossier soit entendue et que justice soit rendue. »
Il pose cette question:
Est-il « raisonnable » que mon « présumé » agresseur n’ait pas à faire face à la justice pour un crime aussi violent et gratuit? Est-il « raisonnable » pour moi de vivre le restant de mes jours avec les séquelles qui sont le résultat de mon agression?
Il ajoute ceci: « Les conséquences de l’arrêt Jordan sont une perte de la confiance des victimes et de la citoyenneté envers le système judiciaire canadien. »
Qu'est-ce qu'il y avait dans le projet de loi C-44 pour ajouter les juges nécessaires au Québec pour justement éviter le recours excessif à l'arrêt Jordan? Absolument rien.
De nombreux enjeux importants se trouvent dans ce projet de loi. L'un deux concerne le directeur parlementaire du budget. La semaine dernière, en point de presse, M. Fréchette a déclaré ceci: « La semaine dernière, on a demandé une séance d’information au Conseil privé. J’ai quitté la rencontre furieux et dubitatif ». Pendant ce temps, les libéraux tentent de nous faire croire qu'ils veulent donner plus d'autonomie au directeur parlementaire du budget. Ce qu'ils veulent, c'est mieux le contrôler.
Le directeur parlementaire du budget devra soumettre son plan de travail aux Présidents des deux Chambres, la Chambre des communes et le Sénat. N'est-ce pas politiser le rôle de Président de la Chambre que de lui permettre d'autoriser le plan de travail d'un directeur parlementaire du budget? Comment ce processus va-t-il être possible? Le Président de la Chambre devra-t-il prendre des décisions politiques? Le projet de loi est vraiment un moyen détourné des libéraux pour prendre le contrôle de la Chambre, malgré tout ce qu'ils disent. Je conclurai en disant que la mise en oeuvre de cette disposition risque de réduire l'indépendance et l'impartialité politique perçue du Bureau du directeur parlementaire du budget.
Quand un budget est mis en oeuvre, que l'on soit du Québec, de la Colombie-Britannique ou de l'Atlantique, on s'attend avec raison à ce que le budget comporte certaines mesures pour aider les citoyens de nos circonscriptions. Pour ce qui est de ma circonscription, Lac-Mégantic, je n'ai malheureusement rien vu ni dans le dernier budget ni dans le projet de loi C-44 concernant la voie de contournement à Lac-Mégantic.
Je n'ai rien vu sur l'utilisation des résidus miniers. Va-t-on permettre aux villes de Thedford Mines et d'Asbestos de continuer à vivre et d'exploiter le potentiel immense des résidus miniers? Va-t-on enfin voir des mesures concrètes pour que toutes les municipalité aient accès à Internet haute vitesse et aux communications sans fil?
Pour toutes ces raisons, il est évident que je vais inviter mes collègues à voter contre le projet de loi , qui ne fait qu'accentuer la tendance lourde des libéraux à léguer aux Canadiens et aux Canadiennes d'énormes déficits.
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Madame la Présidente, je suis très heureuse de représenter ma circonscription et de donner aux habitants du Labrador une voix à la Chambre des communes.
Chaque fin de semaine, je retourne dans ma circonscription. Il s'agit d'une très grande région géographique de 295 000 kilomètres carrés, ce qui est difficile à imaginer. Ce n'est pas une mince tâche pour moi que de me déplacer dans ma circonscription la fin de semaine. Peu importe où je vais dans ma circonscription, les gens me disent qu'ils voient les améliorations qu'ils attendent depuis fort longtemps. Ces améliorations ne touchent pas seulement les collectivités, mais aussi les familles et les régions dans lesquelles les collectivités sont situées. Ces changements aident à établir et renforcer les collectivités dans les régions rurales et septentrionales isolées du Canada. Il se trouve simplement que ma circonscription est l'une de ces régions.
Lorsque je pense au budget de 2017, les programmes et les investissements qui me viennent immédiatement à l'esprit sont ceux qui ont une incidence directe sur les Canadiens ordinaires qui les attendent depuis longtemps. Je veux parler de certains de ces programmes et investissements aujourd'hui.
En ce qui concerne la stratégie nationale sur le logement, le budget de 2017 prévoit un investissement de plus de 11 milliards de dollars dans diverses initiatives conçues pour aider à construire, rénover et réparer des logements abordables au Canada et répondre aux besoins qui ont été mal satisfaits et qui ont été longtemps inabordables pour de nombreux Canadiens. Cet investissement a été fait pour la simple raison que les Canadiens l'ont demandé.
Pourquoi les députés refuseraient-ils d'appuyer cette mesure? Les personnes qui ont besoin de logements abordables et accessibles — dans les villes et les régions rurales, dans les réserves et hors réserve — ont attendu pendant des années que ces investissements soient faits. Pour quelle raison voudrait-on voter contre aujourd'hui? Elles attendent depuis longtemps.
L'an dernier, nous avons investi dans des logements destinés aux collectivités inuites du Nord dans ma circonscription. C'était la toute première fois dans l'histoire qu'un gouvernement reconnaissait le véritable besoin de logements pour les Inuits dans le Nord. Nous avons investi dans ces collectivités et veillé à ce que les fonds aillent aux sociétés d'habitation inuites afin que ces dernières puissent gérer leurs propres affaires, comme cela a été le cas dans ma circonscription avec le gouvernement du Nunatsiavut. Voilà un exemple des façons novatrices de faire les choses du gouvernement.
Il y a une autre chose que nous avons faite dans le budget — beaucoup le demandaient depuis longtemps —, et c'est rendre les aidants naturels admissibles à l'assurance-emploi. Nombre d'entre eux y seront admissibles pendant une période allant jusqu'à 15 semaines lorsqu'ils s'absenteront temporairement du travail pour s'occuper d'un membre de la famille gravement malade ou blessé. C'est très important.
Je me souviens d'une dame de ma circonscription qui s'est adressée à moi lorsque son enfant a été malade. Ce dernier devait quitter le Labrador pour se rendre à l'hôpital de St. John's. Comme elle devait l'accompagner pendant cette période de 10 à 12 semaines, elle a dû quitter son emploi. Son employeur ne lui versait aucune prestation de maladie et elle n'avait accès à aucun programme de revenu.
Grâce à ce changement, les parents dont l'employeur n'offre aucune assurance médicale, aucune prestation ni aucun autre revenu pourront profiter du programme d'assurance-emploi lorsqu'ils doivent s'absenter du travail parce que leur enfant est malade. C'est essentiel pour bon nombre de Canadiens, et ils l'ont demandé.
Il y a aussi la question des soins médicaux. Les députés parlent souvent des problèmes liés aux soins de santé, particulièrement au sujet des services de santé mentale.
Cette année, le gouvernement a négocié avec les provinces et les territoires un nouvel accord sur les soins de santé qui traite en priorité les services de santé mentale et les soins aux personnes âgées. À la suite de cet accord, le gouvernement investit 800 millions de dollars sur cinq ans qui ira exclusivement à l'amélioration des services de santé mentale offerts aux communautés inuites et des Premières Nations. Il s'agit d'argent frais versé aux gens qui en ont le plus besoin.
Il est insensé que des députés choisissent de ne pas appuyer ces investissements dans les services de santé mentale offerts aux communautés inuites et des Premières Nations qui en ont désespérément besoin. Il s'agit des mêmes personnes qui, jour après jour, prennent la parole à la Chambre pour demander qu'on finance davantage ces services. Or, c'est exactement ce que nous faisons. Nous réclamons l'appui de la Chambre pour faire en sorte que ces fonds aillent à ceux qui en ont le plus besoin.
Je veux aussi parler de combler les lacunes en matière d'emploi dans tout le pays. Le gouvernement fédéral peut fournir de l'aide pour de la formation professionnelle et avancée ainsi que des initiatives en cours d'emploi pour bien des Canadiens qui tentent d'intégrer le marché du travail et cherchent un emploi. Cette année, nous avons augmenté considérablement le soutien fédéral aux provinces et aux territoires en prévoyant l'octroi de 2,7 milliards de dollars au cours des six prochaines années pour aider les Canadiens sans emploi ou sous-employés à acquérir de la formation et à trouver des débouchés pour décrocher de bons emplois.
Il y a des initiatives importantes dans ma circonscription, dont le projet énergétique des chutes Muskrat, les activités minières et l'agrandissement de la mine de la baie Voisey, et l'agrandissement de la compagnie minière IOC dans l'ouest du Labrador. Toutes ces entreprises ont besoin de travailleurs possédant certaines compétences. Pour les aider à les acquérir, le gouvernement du Canada est prêt à mettre à leur disposition des fonds pour la formation, à les aider à trouver l'emploi dont ils ont besoin et à acquérir la formation et les compétences qu'il leur faut pour occuper ces emplois. C'est notre obligation comme gouvernement, et j'espère donc que les gens dans les circonscriptions comme la mienne profiteront de ces possibilités pour acquérir la formation et les compétences dont ils ont besoin pour obtenir un emploi durable dans les secteurs des ressources ou tout autre secteur dans lequel ils pourraient choisir de s'engager.
L'autre programme que nous avons annoncé dans ce budget est une mesure, encore une fois, que les Canadiens demandent depuis longtemps. Leurs demandes ont été ignorées jusqu'à présent, car il s'agit d'une question difficile, mais nous, le gouvernement, avons décidé de passer à l'action. Cette année, nous proposons d'investir 6 milliards de dollars sur 10 ans pour améliorer les services de soins à domicile, de soins en milieu communautaire et de soins palliatifs pour les Canadiens, en plus d'offrir plus de soutien aux aidants naturels. Cela signifie que plus de personnes qui désirent rester à la maison pourront obtenir les soins et le soutien dont elles ont besoin. Cela signifie aussi que plus de familles auront plus de soutien lorsqu'il s'agit d'obtenir des soins palliatifs ou ce genre de soutien pour un de leurs proches. Le gouvernement comprend et il écoute les gens de partout au pays et des circonscriptions comme la mienne, au Labrador, lorsqu'il fait ce genre d'investissements.
Il y a tellement de choses dont j'aimerais parler aujourd'hui, mais je vais seulement en souligner quelques-unes.
Premièrement, le gouvernement a investi dans des projets d'infrastructure partout au Canada. Un de ces projets était réalisé dans ma circonscription, au Labrador. Il s'agit du parachèvement de la route translabradorienne. L'an dernier, nous avons établi un partenariat avec le gouvernement provincial pour investir plus de 60 millions de dollars dans cette route, et nous poursuivrons notre engagement dans ce projet.
Nous poursuivrons aussi notre engagement dans d'autres projets d'infrastructure au Canada, y compris au Labrador. Je pense notamment aux ports pour petits bateaux, aux refuges et aux centres pour femmes, aux centres culturels pour les habitants des collectivités, ainsi qu'aux systèmes d'approvisionnement en eau potable pour les localités qui en ont besoin. Le gouvernement actuel ne se contente pas de consulter les Canadiens. Il est également à leur écoute.
Le budget dont la Chambre des communes est saisie aujourd'hui reflète les besoins des Canadiens de la classe moyenne, des Canadiens à faible revenu et d'autres citoyens partout au pays. Il permettra de favoriser la croissance de notre pays, de le garder en bonne santé et d'assurer sa force.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi , le premier projet de loi d'exécution du budget. Certaines des mesures prévues dans ce projet de loi auront des conséquences, parfois désastreuses, pour les habitants de ma circonscription, Souris—Moose Mountain, alors je suis heureux de pouvoir représenter leur point de vue.
La plupart de mes collègues sont revenus à Ottawa il y a un peu plus d'une semaine après avoir passé deux semaines dans leur circonscription. J'apprécie toujours les moments que je passe dans ma circonscription et je les chéris. J'ai alors l'occasion de discuter avec les gens de ma région pour savoir ce qu'ils pensent de nos travaux à Ottawa. Malheureusement, les gens de ma circonscription n'étaient guère impressionnés par le budget de 2017 des libéraux, car il ne comprend aucune mesure pour aider les Canadiens des régions rurales et pourrait même leur nuire à long terme.
Nous n'inventons rien de nouveau en affirmant que les libéraux sont complètement déconnectés des souhaits et des besoins des Canadiens vivant en milieu rural. Il y a tout juste deux semaines, le se trouvait dans un petit coin de ma circonscription, visitant une exploitation agricole et parlant de la taxe sur le carbone. Les habitants de ma circonscription ne veulent pas d'une taxe sur le carbone et ils en ont assez d'entendre des platitudes et des expressions à la mode de la part des libéraux. Nous savons tous que la visite du premier ministre dans ma circonscription n'était rien d'autre qu'une opération de relations publiques, et c'est ce qui ressort clairement lorsqu'on examine le contenu du projet de loi C-44. Si les libéraux se souciaient véritablement de l'Ouest du Canada, tout particulièrement des gens qui vivent à l'extérieur des centres urbains, ils prendraient des mesures et auraient pour priorité de fournir une aide aux gens qui en ont besoin.
Comme je l'ai dit auparavant à la Chambre, ma circonscription compte de nombreuses exploitations agricoles de taille variable. Une grande variété de fruits et de légumes sont produits dans le Sud-Est de la Saskatchewan. Les libéraux semblent oublier que les agriculteurs sont des propriétaires de petite entreprise. Ils donnent de l'emploi à des habitants de leur région. Compte tenu de la chute des prix du pétrole et du gaz au cours des dernières années, ces emplois sont absolument nécessaires. Les agriculteurs veulent avoir l'assurance que le gouvernement les appuie, mais le budget de 2017 ne prévoit à peu près rien pour eux.
Ce que le projet de loi inclut, c'est une mesure qui éliminerait l'exemption de l'impôt sur le revenu pour les assureurs de biens servant à l'agriculture ou à la pêche. Cette mesure provoquerait probablement une hausse des primes d'assurance pour les gens de ma région et une baisse de l'intérêt des régimes privés.
C'est la dernière chose dont les agriculteurs de mon coin ont besoin. Ils en ont déjà plein les bras, étant donné que l'agriculture peut se révéler une opération délicate: ils doivent composer avec la météo, lutter contre les parasites et gérer d'autres variables imprévisibles. Avec ce budget, leurs primes d'assurance pourraient augmenter, ce qui les obligerait à réserver une somme qui autrement aurait été utile à l'entreprise, sans oublier la menace de la taxe sur le carbone.
En plus d'augmenter les coûts pour les agriculteurs, le budget libéral ne prévoit rien pour les aider. Comme il n'y avait aucun détail sur le prochain cadre stratégique pour l'agriculture, les agriculteurs canadiens sont laissés dans l'incertitude. Ils nourrissent le Canada et le monde, et ils s'attendent à ce que le gouvernement les appuie. Il n'est pas suffisant de se présenter pour prendre une photo devant une moissonneuse-batteuse ou de jouer avec un GPS, comme si c'était un jeu vidéo.
Bien que je puisse sans doute continuer toute la journée d'entretenir ainsi la Chambre au sujet de l'importance des agriculteurs et de l'agriculture, je tiens également à parler des dispositions du budget qui concernent les anciens combattants.
Comme certains députés le savent peut-être, je siège au Comité permanent des anciens combattants à titre de vice-président. Je suis très fier d'occuper ce poste, et mon travail au sein du Comité m'a permis d'apprendre beaucoup sur les défis auxquels les anciens combattants sont confrontés.
La première étude que le Comité a réalisée, tout de suite après les élections de 2015, a porté sur la prestation de services aux anciens combattants. Dans le cadre de cette étude, le Comité a entendu un large éventail de témoins issus de la communauté des anciens combattants. Un grand nombre des témoins qui ont comparu étaient eux-mêmes des anciens combattants, et je les remercie d'avoir accepté de se présenter devant un groupe de politiciens pour parler de questions difficiles liées à leur service pour le Canada.
Un thème récurrent des témoignages des anciens combattants, des professionnels de la santé, des fonctionnaires, des fournisseurs de soins et des autres intervenants a été la difficulté de faire la transition entre la vie militaire et la vie civile après leur libération. Quand des militaires sont libérés, et particulièrement lorsqu'ils sont libérés pour des raisons médicales, ils perdent l'identité qu'ils avaient depuis de nombreuses années. Ils étaient habitués à faire partie d'une grande famille dont ils pouvaient compter sur le soutien indéfectible; puis, soudainement, au moment où ils sont libérés, cette famille disparaît.
Cela ne touche pas seulement les anciens combattants, mais aussi les membres de leur famille qui bénéficiaient du soutien de la communauté formée des autres conjointes et conjoints des militaires, de leurs enfants et ainsi de suite. Ces changements bouleversent toute leur vie, et bien que les libéraux aient promis d'aider les anciens combattants et leur famille, le budget de 2017 ne fait rien pour les aider dès maintenant.
Un autre problème qui a été soulevé à maintes reprises devant le Comité est que nous formons les soldats et les mettons en service pour qu'ils se battent, mais nous ne les préparons pas à réintégrer la vie civile au moment de leur libération des Forces armées canadiennes. Bien que le projet de loi prévoie des mesures afin de créer une allocation pour soutenir les études et la formation des anciens combattants, cela n'aide aucunement ceux-ci à composer avec la perte d'identité et de raison d'être qu'éprouvent de nombreux militaires lorsqu'ils reviennent de mission et sont libérés.
Les membres des Forces armées canadiennes n'ont pas besoin de prendre rendez-vous chez le docteur ou le dentiste. Cela est fait pour eux. Ils n'ont pas besoin de remplir des tas de documents, des formulaires ou des listes alambiquées pour des prestations auxquels ils n'ont possiblement pas droit, puisque d'autres s'en occupent à leur place dans les bases militaires. Tout cela prend fin quand le soldat est libéré et que ses soins ne relèvent plus du ministère de la Défense nationale, mais du ministère des Anciens Combattants. La prestation pour les études et la formation est bien belle, mais pour les anciens combattants, elle n'est utile que plus tard, une fois que leur transition à la vie civile est terminée.
De plus, les anciens combattants ne devraient avoir aucune limite de temps pour décider s'ils veulent profiter de cette prestation. La plupart du temps, les maladies comme le trouble de stress post-traumatique ne se manifestent que plusieurs années après qu'ils aient été libérés des Forces armées canadiennes. Ils devraient avoir la possibilité de prendre tout le temps qu'ils veulent pour faire des études et suivre des formations après leur libération.
Ce dont ont besoin nos anciens combattants, ce sont des services de transition solides et efficaces. C’est d’ailleurs ce qu’avait proposé l’ombudsman de la défense. Or le projet de loi ne met en oeuvre aucune de ces recommandations.
On recommandait par exemple que les Forces armées canadiennes maintiennent en poste les militaires en voie de libération pour raisons médicales jusqu’à ce que tous leurs services et prestations des Forces armées canadiennes, d’Anciens Combattants Canada et du Régime d’assurance-revenu militaire soient confirmés et instaurés. L’ombudsman recommandait également que les Forces armées canadiennes mettent sur pied un service de guide-expert à l’intention des militaires en voie de libération pour des raisons médicales; ce service servirait de guichet unique aider les militaires et leur famille avec toutes les questions d’ordre administratif touchant la transition du militaire. Voilà des mesures logiques que les libéraux ont décidé de ne pas mettre en oeuvre.
Étant donné la taille de ce projet de loi omnibus, il est honteux qu’ils n’aient pas fait plus pour faire en sorte que les anciens combattants et leur famille aient les services et avantages sociaux dont ils ont besoin et qu’ils méritent.
Le Parti conservateur a toujours défendu les anciens combattants et nous, de ce côté-ci de la Chambre, croyons que les anciens combattants méritent des programmes et avantages sociaux conçus pour répondre dans l’immédiat et à long terme à leurs besoins en constante évolution. Les libéraux doivent faire plus et ils doivent faire mieux.
Tous les Canadiens, y compris ceux habitant les régions rurales du Canada, comptent sur le gouvernement pour leur fournir le soutien dont ils ont besoin pour s'épanouir dans ce merveilleux pays. Malheureusement, ils se font ponctionner à tout coup.
Les dépenses des libéraux sont irresponsables et hors de contrôle. Le budget ne sera pas équilibré avant 2055, puisque le déficit s'élèvera à 25,8 milliards de dollars. Je ne veux pas que mes enfants, mes petits-enfants et mes arrière-petits-enfants subissent les conséquences de l'insensibilité du gouvernement actuel en ce qui a trait à la gestion des fonds publics. Le budget de 2017 et le projet de loi ne favoriseront ni la croissance de l'économie ni la création d'emplois, mais ils entraîneront une hausse des taxes sur la bière, le vin et la garde d'enfants et ils feront augmenter les impôts des petites entreprises.
Il est grand temps que les libéraux se réveillent et qu'ils réalisent que les Canadiens méritent mieux que cela. Les Canadiens ont besoin que le gouvernement reconnaisse les priorités des travailleurs canadiens moyens et de leur famille, pas seulement celles de l'élite. Le Parti conservateur continuera de défendre les intérêts de ces Canadiens, d'être la voix des contribuables et d'obliger les libéraux à rendre compte de leurs dépenses effrénées et de leur déconnexion de la réalité.
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Le monde change, madame la Présidente. Les changements climatiques causent de graves problèmes au chapitre de l'environnement. Un nombre croissant de Canadiens, les jeunes en particulier, craignent de n'être jamais en mesure d'accéder au marché de l'habitation. Les préoccupations grandissantes que soulève le marché de l'emploi rendent les Canadiens anxieux. Ces incertitudes sont assorties de nouvelles difficultés, mais elles offrent également aux Canadiens une occasion de faire valoir leur créativité et leur sens de l'innovation, que ce soit sur le plan de l'économie, de la société ou de l'environnement.
Je prends la parole aujourd'hui pour appuyer le budget de 2017 parce qu'il prépare les Canadiens pour l'avenir en proposant des mesures propices au développement économique, environnemental et social du pays.
Le budget vise à ancrer les gains réalisés avec le budget de 2016, intitulé « Assurer la croissance de la classe moyenne », et à en tirer le meilleur parti. L'économie canadienne est forte, elle est souple et elle offre un grand potentiel. Ces qualités se retrouvent également chez les innovateurs et les entrepreneurs du pays, qui savent s'adapter à l'évolution des marchés tout en se souciant du patrimoine naturel et de leurs semblables.
Le budget à l'étude prépare le Canada à bâtir une économie à la fois forte, innovante et verte ainsi qu'à améliorer le filet social, en mettant l'accent sur la santé mentale et le logement.
Le budget de 2017 donne aux Canadiens et aux entreprises canadiennes les outils nécessaires pour continuer de stimuler la croissance économique que nous connaissons sous le gouvernement actuel. Après de nombreuses années de stagnation, l'économie a connu une croissance de 1,4 % l'année dernière. Cette année, l'Organisation de coopération et de développement économiques prédit une croissance de 2,4 %.
Des données exactes sur le marché du travail sont essentielles au maintien de la croissance du Canada. Le budget de 2017 prévoit 225 millions de dollars sur quatre ans et 75 millions de dollars par année par la suite pour appuyer l'amélioration de l'information sur le marché du travail, les programmes de développement des compétences et la mesure des résultats au Canada. Étant donné que l'économie prend de l'ampleur alors que de plus en plus de travailleurs prennent maintenant leur retraite, il est essentiel de déterminer les secteurs dans lesquels les entreprises connaissent des pénuries de main-d'oeuvre afin de les résorber.
Si nous connaissons les compétences exactes qui sont en demande, nous pouvons cibler les lacunes dans l'économie et les combler. Pour ce faire, nous devrons aussi répondre aux besoins des personnes qui se démènent pour faire partie de la classe moyenne.
À l'heure actuelle, les Canadiens qui perçoivent des prestations d'assurance-emploi n'ont pas accès à des programmes de formation. Il est tout simplement inacceptable d'empêcher les chômeurs canadiens de suivre de la formation. C'est pour cette raison que non seulement le gouvernement annule cette politique rétrograde, mais il investit aussi 900 millions de dollars de plus sur six ans dans la formation. Il faut éviter que les Canadiens aient besoin d'assurance-emploi, et c'est pour cette raison que nous devons nous attaquer au grave problème de chômage chez les jeunes. Le budget de 2017 fait fond sur celui de 2016 en permettant aux étudiants à temps partiel de demander des bourses d'études canadiennes. Le nombre de bourses a augmenté de 50 %. Afin d'élargir les débouchés pour les jeunes Canadiens, le budget de 2017 propose aussi d'affecter 395 millions de dollars de plus sur trois ans à la Stratégie emploi jeunesse.
Il est primordial d'investir dans les Canadiens pour bâtir l'économie du XXIe siècle, mais les gouvernements doivent aussi investir stratégiquement dans les secteurs où nous pouvons être un chef de file mondial. Les grappes sont des secteurs denses d'activités commerciales englobant de grandes sociétés et de petites entreprises, des établissements postsecondaires, ainsi qu'une main-d'oeuvre et une infrastructure spécialisées. Le budget de 2017 prévoit des investissements stratégiques dans l'innovation en agriculture, la fabrication de pointe, l'énergie propre, les biosciences et la technologie numérique.
Ces mesures stimuleront la croissance économique et favoriseront les emplois des Canadiens de la classe moyenne. Guelph peut jouer et jouera un rôle majeur dans ces domaines. C'est presque comme si ce budget avait été rédigé pour les gens de Guelph.
L'environnement est aussi une pierre angulaire de ce budget. Comme le gouvernement l'a dit et redit, l'économie et l'environnement vont de pair. C'est la raison pour laquelle le budget de 2017 propose la création de centres de services climatiques. Ces centres amélioreront l'accès à des centres de climatologie et de résilience climatique régionale. Ils travailleront de concert avec leurs partenaires locaux, provinciaux, territoriaux et autochtones. Il sera ainsi plus facile pour les gouvernements, les collectivités et les décideurs, les entreprises et les organisations d'obtenir des données et de l'information en climatologie.
Il est également primordial d'investir dans les transports en commun verts. Le budget de 2017 prévoit un engagement de 17 millions de dollars pour élaborer et mettre en oeuvre des règlements sur la remise en état de véhicules lourds. Ce plan prévoit aussi un programme de tarification de la pollution causée par le carbone pour encourager l'innovation et l'efficience. Cette mesure permettra de récompenser les entreprises créatives et novatrices et de percevoir des sommes grandement nécessaires que les provinces pourront dépenser. Ces investissements aideront le Canada à atteindre ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre et garantiront un environnement plus sûr et plus propre pour tous les Canadiens.
Ce budget s'attaque à des problèmes sociaux systémiques trop souvent ignorés. Dans la première année suivant notre élection, 18 avis permanents d'ébullition de l'eau ont pu être levés dans autant de communautés des Premières Nations. Notre objectif est qu'ils soient tous levés, et nous cherchons des solutions en collaboration avec les communautés autochtones elles-mêmes, les chercheurs, les fournisseurs de formation et les entreprises. Notre approche a l'avantage de reposer sur les travaux de planification à long terme réalisés par les dirigeants des Premières Nations, et c'est pourquoi le budget de 2017 pousse un cran plus loin les promesses faites dans le budget de 2016 de consacrer 1,8 milliard de dollars sur cinq ans à ce dossier. De ce montant, 275 millions ont déjà été affectés, et 201 projets sont déjà en branle.
La direction de ces initiatives a été confiée aux communautés des Premières Nations, qui doivent informer le gouvernement et leurs partenaires de leurs besoins. Nous allons venir à bout de ce problème, et nous ferons les choses dans les règles de l'art. La volonté est là, les capacités s'en viennent, et les gens sont déterminés à trouver des solutions à long terme fondées sur la confiance renouvelée.
Le gouvernement s'est aussi donné comme priorité de lutter contre la crise de santé mentale qui touche divers groupes autochtones. Les effets de la dépression, du suicide et des divers problèmes systémiques qui touchent les communautés autochtones sont aussi répandus qu'inacceptables. Le budget de 2017 propose ainsi d'investir 828 millions de dollars sur cinq ans pour donner suite aux priorités immédiates des Premières Nations et des Inuits en matière de santé.
Le budget aborde les questions sociales de la santé et du logement abordable. Nous prévoyons également un investissement de 7 milliards de dollars sur 10 ans pour créer 40 000 places en garderie. La santé mentale est une préoccupation grandissante pour tous les Canadiens. Le budget de 2017 prévoit un investissement de 11 milliards de dollars sur 10 ans pour l'amélioration des soins à domicile et des initiatives en santé mentale. De plus, le budget de 2017 propose de créer un centre d'excellence sur le trouble de stress post-traumatique et les états de santé mentale connexes. Le gouvernement s'est engagé à investir 17,5 millions de dollars sur quatre ans et 9,2 millions de dollars chaque année par la suite. Comme l'a dit la , la santé mentale est essentielle à une bonne santé. Il est temps que l'on se penche sur la nature unique des problèmes de santé mentale.
Le logement convenable et abordable est une préoccupation générale pour les Canadiens. C'est pourquoi nous consacrons 11 milliards de dollars à la stratégie nationale sur le logement. Nous voulons accroître le nombre de logements locatifs abordables et d'autres logements afin d'offrir une meilleure qualité de vie aux résidants. La SCHL offrira des contributions à des fins d'immobilisations à des fournisseurs de logements abordables.
Le budget de 2017 offre de véritables solutions innovatrices aux défis que doivent relever les Canadiens. Grâce aux investissements stratégiques dans l'économie, l'environnement et les programmes sociaux, le budget respecte le mandat ambitieux que les Canadiens ont confié au gouvernement en 2015.
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Madame la Présidente, les années passent, les budgets se succèdent, et les libéraux continuent de rompre leurs promesses, cette fois-ci par le biais du projet de loi , le projet de loi d'exécution du budget.
Je trouve un peu ironique qu'un gouvernement qui prétend s'opposer aux projets de loi omnibus nous présente ce projet de loi massif qui touche à tant de domaines plutôt que de présenter des mesures législatives distinctes pour ses nouveaux projets, comme la Banque de l'infrastructure. Le gouvernement espère qu'en enfouissant la législation dans ces centaines de pages, il parviendra à la soustraire à un examen minutieux.
Il faut reconnaître le mérite des libéraux à un égard: ils traitent tous les Canadiens de façon égale en augmentant les impôts de tout le monde. Cette hausse d'impôts n'a rien de surprenant compte tenu des dépenses inconsidérées du gouvernement. Lors de la campagne électorale de 2015, les libéraux avaient promis aux Canadiens de se limiter à un petit déficit, soit à un déficit modeste d'environ 10 milliards de dollars durant la première année, et d'équilibrer le budget à la fin de leur premier mandat. Nous savons maintenant que c'était des promesses en l'air. Je laisserai aux Canadiens le soin de décider si c'était des mensonges ou simplement de l'incompétence.
Encore une fois, le a déçu les Canadiens. Le déficit n'est pas petit ou modeste, au contraire. Le ministre n'a aucune intention de rétablir l'équilibre budgétaire avant la fin de la présente législature, ni jamais après, qui sait. Le budget de l'ancien gouvernement conservateur proposait une loi sur l'équilibre budgétaire selon laquelle des réductions de salaire seraient imposées aux ministres lorsque le gouvernement enregistre un déficit. Pour une raison ou une autre, je n'ai pas l'impression que le gouvernement actuel adoptera une telle position.
Les personnes qui ont déjà dirigé une entreprise savent très bien que les dettes doivent être remboursées. Le ministre des Finances enfonce le Canada de plus en plus loin dans les dettes, en laissant le soin aux générations futures de payer ses folles dépenses. Hypothéquer l'avenir du Canada de cette façon est une bien mauvaise idée. Les politiciens devraient montrer l'exemple au lieu d'agir comme si l'argent poussait dans les arbres.
Bien sûr, le gouvernement soutiendra qu'il accomplit de grandes choses avec ces dépenses. Les libéraux diront: « Regardez-nous! Ne sommes-nous pas formidables? Nous savons comment bien dépenser de l'argent! » Selon ce que le gouvernement montre jusqu'à présent, c'est ce qui fait sa fierté. Or, même les enfants peuvent se réjouir de dépenser de l'argent qui ne leur appartient pas. La gestion responsable des finances est une autre paire de manches, et le gouvernement ne semble pas vouloir effectuer le travail nécessaire à ce chapitre.
Quelles sont ces grandes choses que le gouvernement accomplit? Il y a la hausse du fardeau fiscal de 1,8 million d'usagers canadiens du transport en commun, mais aussi des amateurs de bière et de vin et des personnes qui font don de médicaments pour une bonne cause. Le fardeau fiscal s'alourdit également par rapport à la garde d'enfants, de même que pour les petits entrepreneurs — agriculteurs, pêcheurs, médecins, avocats, comptables, et cetera —, les sociétés pétrolières et gazières ainsi que l'industrie touristique. Les libéraux semblent s'être donné comme mot d'ordre d'imposer tout ce qui respire.
À l'opposé, là où des dépenses s'imposent, les libéraux passent plutôt en mode compression. Ainsi, le budget de la défense devrait être passablement réduit, malgré que les États-Unis ont réclamé des autres membres de l'OTAN qu'ils consacrent au moins 2 % de leur PIB afin d'assumer une part accrue du fardeau de leur sécurité collective. Après avoir reporté l'achat d'équipement pour les forces armées — 3,7 milliards de dollars — dans le dernier budget, voici qu'ils rappliquent, à raison de 8,5 milliards de dollars de plus. Les soldats canadiens ont beau être les mieux entraînés et les plus courageux du monde, ceux qui sont au front ne peuvent pas faire leur travail s'ils n'ont pas l'équipement nécessaire.
La défense nationale n'est manifestement pas une priorité pour le gouvernement libéral. En cette ère de dépenses effrénées de la part des libéraux, je trouve scandaleux que les compressions les plus draconiennes se fassent systématiquement aux dépens des Forces armées canadiennes. Dans ce contexte, une question s'impose: les libéraux croient-ils vraiment que le Canada doit être en mesure de se défendre et de défendre ses alliés? Selon ce que l'on a pu voir dernièrement — pensons notamment à leur décision de retirer les CF-18 canadiens du combat contre le groupe armé État islamique, à leur préférence pour les avions de chasse de quatrième génération, à leur manque de soutien pour nos alliés ukrainiens et à leur inaction par rapport aux grands projets d'acquisition —, les libéraux semblent s'attendre à ce que d'autres pays s'acquittent des responsabilités du Canada.
Les libéraux affirment que le Canada est de retour, mais seulement à la condition qu'on ne lui demande rien de plus que de poser pour la galerie.
Les libéraux ont reporté à plusieurs reprises leur examen de la politique de défense. Au lieu d'offrir aux soldats canadiens ce qu'il y a de mieux comme équipement, comme entraînement et comme services, il semble de plus en plus probable qu'on leur impose des compressions supplémentaires et qu'on leur demande d'en faire plus avec moins.
Depuis l'arrivée des libéraux au pouvoir, la construction n'a toujours pas commencé pour 94 % des projets d'infrastructure annoncés. Le gouvernement ne fait rien d'autre que des beaux discours. Il n'y a donc pas de création d'emplois ni de relance économique. Au lieu de proposer un nouveau plan qui contribue réellement à construire des infrastructures et à créer des emplois, le gouvernement continue de miser sur un plan qui s'est déjà avéré inefficace. Voilà l'idée que les libéraux se font de l'innovation.
Nous savions déjà que le gouvernement libéral comptait priver les collectivités de milliards de dollars pour financer la Banque de l'infrastructure. Nous apprenons maintenant qu'il va également abolir le crédit d'impôt pour le transport en commun, ce qui forcera les Canadiens à payer plus cher pour utiliser le transport en commun. Les libéraux disent une chose, mais ils font le contraire.
En outre, en finançant le transport en commun en fonction de l'achalandage, le gouvernement libéral favorise les centres urbains déjà établis au détriment des municipalités canadiennes en croissance. Il semble qu'il n'y aura pas de nouveau financement en transport en commun pour 2017-2018. En fait, les libéraux ont ramené à 40 % la part fédérale du financement des projets de transport en commun et ils n'ont pas cru bon d'inclure d'exigences en matière de partage des coûts avec les provinces. Or, sans financement de contrepartie, les municipalités pourraient ne plus être en mesure d'achever certains projets importants. Les libéraux font fausse route en choisissant d'affecter les fonds pour le transport en commun principalement en fonction de l'achalandage. Cette formule avantage les grands centres urbains qui ont déjà un système de transport en commun développé et il désavantage les municipalités en croissance, celles qui en auraient le plus besoin.
Les municipalités ont besoin d'infrastructures solides, mais elles ont aussi besoin de programmes facilement accessibles qui offrent un financement prévisible et qui ne négligent pas les villages et les régions rurales. Elles ont aussi besoin d'argent maintenant, pas un jour dans un avenir lointain, pas en 2050 ou au XXIIe siècle.
Nous savons que des crédits d'infrastructure non utilisés en 2016, de l'ordre de 1 milliard de dollars, ne seront pas réaffectés avant 2022-2023 et que 15 milliards de dollars serviront à financer la nouvelle Banque de l'infrastructure des libéraux plutôt que des projets d'infrastructure communautaire. Cette somme comprend 5 milliards de dollars qui devaient servir à des projets de transport en commun, 5 milliards de dollars qui devaient servir à des projets concernant les corridors de commerce et de transport et encore 5 milliards de dollars qui étaient prévus pour des projets d'infrastructure verte. On utilise des fonds qui coûtaient moins cher pour emprunter de l'argent qui coûtera deux ou trois fois plus.
Le projet de loi porte notamment sur la Banque de l’infrastructure du Canada, mais certains des détails la concernant sont flous. On ne sait pas par exemple si les investisseurs étrangers décideront des projets à financer. Nous savons déjà que la Banque ne sera pas indépendante et qu'elle pourra ainsi faire l’objet d’ingérence de la part du gouvernement libéral.
Le dernier point que j’aimerais examiner a trait aux changements que le projet de loi apporte au fonctionnement du Bureau du directeur parlementaire du budget. Il est important de noter que le gouvernement n’a pas consulté le directeur parlementaire du budget à propos de ces changements, qu’il a adoptés unilatéralement. Le directeur parlementaire du budget s’est dit d’ailleurs inquiet de ce projet de loi et des conséquences qu'il aura sur sa capacité d’accomplir son travail. Il estime qu’il minera son indépendance et sa neutralité, ainsi que la capacité de son bureau d’appuyer le Parlement.
Cela devrait inquiéter tous les parlementaires, quelle que soit leur allégeance politique. Le projet de loi apporte des changements au contrôle que les Présidents du Sénat et de la Chambre des communes exercent sur les activités du directeur parlementaire du budget. Il limite la capacité de ce dernier de faire des rapports et la capacité des députés de demander une estimation des coûts de certains projets.
Le fait d’associer le directeur parlementaire du budget à l’établissement des coûts des programmes électoraux, comme le prévoit ce projet de loi, me semble mettre en danger la neutralité de son bureau. Quel que soit…