La Chambre reprend l'étude, interrompue le 14 novembre, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement et du sous-amendement.
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Monsieur le Président, si j'étais animateur de jeux-questionnaires à la télévision, je pense que j'aurais un choix multiple pour ceux qui suivent nos débats sur le projet de loi .
Je donne quelques chiffres et qu'on me dise à quel parti politique cela fait penser. Par exemple, si je parle d'un projet de loi comportant 146 articles; jusque-là, c'est assez commun. Un projet de loi qui vient modifier à lui seul 13 lois. On commence à avoir une meilleure orientation. Un projet de loi de 234 pages qu'il nous faut étudier en un temps record — encore une fois, il va sans dire —, et depuis quelques minutes à peine, un projet de loi soumis à une motion d'attribution de temps, communément appelée dans le langage populaire, un bâillon. Si la réponse donnée est le Parti conservateur, bien que ce ne soit pas la bonne réponse, je peux la comprendre. Ce que cela nous fait bien voir, c'est qu'avec le Parti libéral, le véritable changement ne semble pas être arrivé. Encore une fois, on utilise les mêmes vieilles stratégies pour passer à toute vapeur des projets de loi qui mériteraient d'être débattus plus longuement à la Chambre.
Voilà exactement la situation dans laquelle nous nous trouvons et, une fois de plus, quand vient le temps de débattre d'un projet de loi comme le projet de loi , nous avons encore trop peu de temps.
Alors pour les 10 minutes à peine que j'ai pour donner une opinion sur ce projet de loi, on comprendra bien que malgré les quelques éléments avec lesquels je pourrais être en accord, je vais mettre l'accent sur ce qui m'apparaît tout à fait incompréhensible, voire surprenant.
Je citerai comme premier exemple la banque de l'infrastructure. Voilà donc une chose dont on n'avait jamais entendu parler pendant la campagne électorale et qui arrive comme un cheveu sur la soupe, et Dieu sait qu'un cheveu sur la soupe, ce n'est pas très agréable. Nous allons devoir discuter de cela. Pour ceux qui suivent les débats, j'aimerais bien démontrer à quel point cette approche est pernicieuse.
Les contribuables comme moi, les députés et tous les citoyens, n'avons jamais entendu parler de cela. Ce que nous avons entendu pendant la campagne électorale, c'est un Parti libéral qui nous proposait de faire des investissements importants en infrastructure en empruntant de l'argent que nous n'avons pas, sous prétexte que les taux d'intérêt sont bas présentement. Jusque-là, cela a une certaine résonnance, à ce point que 39 % de la population canadienne s'est dite en accord avec cette proposition, ce qui fait en sorte que nous sommes maintenant dirigés par un gouvernement libéral. Or aussi bas que soient les taux d'intérêt pour emprunter ces milliards de dollars, il va bien falloir les rembourser un jour. Je ne connais pas d'autres façons que nos taxes et impôts pour rembourser ces emprunts, même avec des taux d'intérêt bas. Si, encore, nous avions un plan de remboursement, cela pourrait nous sécuriser un tantinet, mais il semble que cela, c'est pour plus tard. Le modeste déficit de 10 milliards de dollars frôle maintenant les 30 milliards de dollars.
Pire encore, maintenant, ce qui n'avait jamais été dit, c'est qu'on veut faire passer une large, mais vraiment très large portion de nos infrastructures publiques au privé. J'insiste sur le mot « publiques ». Pour ce faire, la stratégie libérale est de prendre 15 milliards de dollars de l'argent qui était prévu pour financer les infrastructures et les déposer comme mise de fonds dans une banque pour servir de levier afin d'attirer des investisseurs privés.
Le premier problème est que ces 15 milliards de dollars, qui est en fait la banque de l'infrastructure, sont réservés pour financer les projets d'infrastructure de 100 millions de dollars et plus. Cela fait en sorte qu'on vient d'amputer de 15 milliards de dollars le budget des infrastructures publiques pour des projets d'infrastructure qui sont sous les 100 millions de dollars. Une ville comme Trois-Rivières et une région comme la Mauricie ont beaucoup d'idées de projets d'infrastructure à mettre en place ou à mettre à jour, et ces projets sont rarement au-dessus de 100 millions de dollars. Or on vient de nous amputer de 15 milliards de dollars pour ce faire, dont il faudra rembourser les intérêts.
Une fois qu'on a placé ces 15 milliards de dollars dans une banque, on veut aller chercher des centaines de milliards de dollars supplémentaires en attirant des investisseurs privés: des fonds de pension, des régimes de retraite, des grandes sociétés, des investisseurs privés.
L'économie du gouvernement et l'économie personnelle sont assujetties aux mêmes grands principes de bonne gestion. Si j'investis 100 $, je vais espérer le meilleur rendement. Alors, j'imagine bien que ceux qui viendront investir des milliards de dollars dans une banque d'investissement publique auront aussi le souci d'un rendement très supérieur aux taux d'intérêt bas sur les emprunts que le gouvernement nous dit faire. On a même entendu Michael Sabia, de la Caisse de dépôt et placement du Québec, espérer un taux de rendement de 7 % à 9 % des investissements qui seraient consentis par cette banque de l'infrastructure.
Deuxièmement, qui va payer ces rendements? C'est simple, ce sont toujours les citoyens. Rappelons qu'ils ont déjà payé une fois en payant les taux d'intérêt sur les emprunts du gouvernement. Maintenant, ils vont payer une deuxième fois en offrant des rendements aux compagnies privées qui vont venir investir. Or s'il y a un principe sur lequel on s'entend, c'est le déficit d'infrastructure que nous connaissons tant au Québec qu'au Canada. Nos infrastructures sont en mauvais état et nécessitent des investissements majeurs. Plusieurs économistes s'entendent sur une somme d'environ 500 milliards de dollars. On pourrait discuter de ce chiffre, mais disons qu'il se trouve dans ces eaux-là. Or, entre 500 milliards et 15 milliards de dollars, la marge est trop grande. Il faut vraiment faire autre chose.
Ce qu'on oublie de dire trop souvent, c'est que les économistes estiment qu'au cours des 10 dernières années, alors qu'on a fait passer le taux d'imposition des grandes sociétés de 28 % à 15 %, le gouvernement s'est privé de 15 milliards à 20 milliards de dollars par année. Il n'a donc pas investi ces sommes dans la mise à jour de nos infrastructures. Le gouvernement disait avoir une approche économique révolutionnaire. Il disait que les grandes entreprises injecteraient cet argent qu'on leur a permis d'épargner dans l'économie, qu'elles créeraient des emplois, que tout allait tourner à 150 % et que cela serait absolument extraordinaire. La réalité, c'est ce que cela ne s'est pas passé.
L'autre réalité encore plus extraordinaire, c'est que ces sommes économisées par les grandes entreprises deviennent maintenant disponibles pour d'éventuels investissements dans la banque de l'infrastructure. Alors, non seulement, par nos taxes et nos impôts, on s'est privé d'une juste part du paiement des impôts de chacun des participants à cette société, mais en plus, si les grandes entreprises investissent dans cette banque l'argent qu'on leur a consenti en espérant qu'elles créent des emplois, on va payer pour leur offrir un rendement de leurs investissements privés, qu'elles souhaitent être de 7 % à 9 %, investissements qui seront constitués des économies réalisées à même le budget public.
Autrement dit, c'est la troisième fois que le contribuable, comme mes collègues et moi, sort de l'argent de ses poches pour payer exactement la même infrastructure publique, qui sera dorénavant privée. Si on met en parallèle la mise de fonds du gouvernement de 15 milliards de dollars et les centaines de milliards de dollars qu'on veut attirer, on constate très rapidement que le gouvernement va devenir minoritaire dans son propre régime et que nos infrastructures publiques seront de plus en plus privatisées. Or qui dit infrastructures privées dit taxes supplémentaires, frais d'utilisation, péages, etc. Imaginons tous les systèmes pour permettre un bon rendement.
Je voulais aborder plein d'autres sujets, dont l'assurance-emploi. À cet égard, on propose des idées intéressantes, comme celle de revenir à une meilleure définition de ce qu'est un emploi convenable, bien que ce ne soit pas clairement défini dans la loi. Par contre, on n'a encore rien fait concernant l'accessibilité.
On aurait également pu parler des PME. On attend toujours des mesures de soutien. Tout ce qu'on a vu, c'est le retrait de la baisse d'impôt promise de 11 % à 9 %. De plus, aucune mesure n'a été mise en place, par exemple, pour plafonner les taux et les frais de cartes de crédit facturés à nos PME.
Je profiterai des quelques minutes qu'il reste pour répondre aux questions.
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Madame la Présidente, c'est un véritable honneur et un privilège pour moi de participer à mon premier débat ici, à la Chambre des communes, sur ce territoire traditionnel des peuples algonquins.
Je tiens d'abord à remercier les gens de de m'avoir encore une fois accordé leur confiance. Je sers cette collectivité depuis 10 ans — depuis que j'ai été élu à titre de commissaire scolaire en 2006 — et l'aventure a été incroyable. C'est avec beaucoup d'humilité que je les représente maintenant à la Chambre, où je défendrai leurs intérêts sans relâche.
La circonscription de est une mosaïque culturelle où les minorités visibles forment la vaste majorité de la population. Plus de 90 % des résidents sont des gens de couleur, ce qui est le taux le plus élevé de toutes les circonscriptions du pays, et 70 % d'entre eux sont nés à l'étranger. Ces personnes sont venues des quatre coins du monde pour s'établir à .
C'est d'ailleurs le cas de mes parents, qui ont quitté l'Inde pour s'installer au Canada il y a 40 ans, en quête d'une vie meilleure non seulement pour eux, mais aussi pour leurs enfants. Je profite de l'occasion pour les remercier de leur amour et de leur soutien inconditionnels. Quand je parle des résidents de , cela me rappelle les espoirs et les rêves que mes parents ont amenés avec eux au Canada.
Les électeurs de ma circonscription sont des familles qui travaillent fort. Un grand nombre d’entre eux sont de nouveaux immigrants. Ils travaillent de longues heures pour payer leur loyer ou leur hypothèque, pour nourrir leur famille et pour assurer une bonne éducation à leurs enfants. Il y a aussi de jeunes Canadiens qui ont fait des études sérieuses, ont obtenu un diplôme et sont maintenant à la recherche d’un emploi. Il y a enfin des personnes âgées qui ont travaillé toute leur vie, qui ont contribué à la société et qui espèrent aujourd’hui pouvoir enfin jouir d’une retraite bien méritée.
Plus que jamais, les habitants de , et de partout ailleurs au Canada, ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts. C’est la raison pour laquelle notre gouvernement a décidé d’investir prioritairement dans les Canadiens, afin qu’ils puissent avoir une vie meilleure et construire un pays qui convient à tous.
C’est précisément la raison pour laquelle je plaide aujourd’hui en faveur de l’adoption du projet de loi , une loi portant exécution du budget déposé au Parlement en 2016 et de mesures qu’il contient. Ce projet de loi permettra de stimuler l’économie en améliorant la situation de la classe moyenne et de ceux qui travaillent fort pour en faire partie. Il permettra également aux familles canadiennes de disposer d’un peu plus d’argent, d’offrir davantage de possibilités aux jeunes, de donner aux personnes âgées un peu plus de sécurité et d’assurer une plus grande équité fiscale tout en renforçant le secteur financier.
C’est le moment idéal pour investir dans les Canadiens. Les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi bas, et le Canada affiche le plus faible ratio dette-PIB de tous les pays du G7.
La classe moyenne est le moteur de notre pays. Si elle a plus d’argent à sa disposition pour épargner, investir et stimuler l’économie, cela profite à tous les Canadiens.
L’une des principales mesures proposées par notre gouvernement pour aider la classe moyenne est l’Allocation canadienne pour enfants. Depuis juillet dernier, 9 familles canadiennes avec enfants sur 10 ont plus d’argent à leur disposition chaque mois pour acheter les choses dont elles ont besoin pour leurs enfants, comme les fournitures scolaires, la nourriture et les vêtements d’hiver. La beauté de cette nouvelle allocation, c’est que non seulement elle est plus généreuse que les programmes qui l’ont précédée, mais elle est aussi mieux ciblée afin d’aider les familles qui en ont le plus besoin. Cette nouvelle allocation non imposable permettra de sortir 300 000 enfants de la pauvreté cette année. En effet, cette prestation représentera chaque année jusqu’à concurrence de 6 400 $ par enfant de moins de 6 ans, et de 5 400 $ par enfant âgé de 6 à 17 ans. Autrement dit, les familles canadiennes toucheront cette année en moyenne environ 2 300 $ de plus en prestations pour leurs enfants.
Ce projet de loi d'exécution du budget prévoit également, dans l’intérêt de ces familles, que l’Allocation canadienne pour enfants sera indexée à l’inflation à partir de 2020. Je sais combien cela est important pour les familles canadiennes, car j’ai longtemps travaillé avec des parents, des enfants et des jeunes lorsque j’étais conseiller scolaire.
Notre gouvernement travaille également d’arrache-pied pour que les jeunes Canadiens aient les moyens de réussir. L’été dernier, j’ai pu constater personnellement comment le budget de 2016 permettait d’aider les jeunes à acquérir la précieuse expérience de travail dont ils ont besoin. Dans ma circonscription, , près de 80 organisations à but non lucratif, entreprises et groupes confessionnels ont reçu des fonds du programme Emplois d’été Canada pour recruter des jeunes. À l’échelle du Canada, deux fois plus de jeunes Canadiens ont trouvé un emploi cette année grâce à ce programme, qui leur a permis de gagner de l’argent et d’acquérir de l’expérience qui les aidera à trouver un emploi rémunérateur une fois qu’ils auront leur diplôme.
Les Canadiens sont des gens généreux et solidaires, qui estiment qu’il faut donner aux jeunes les moyens nécessaires pour réussir, tout en prenant soin des personnes âgées. C’est la raison pour laquelle je me réjouis que ce projet de loi d'exécution du budget propose d’aider les personnes âgées à jouir d’une retraite plus confortable. Nos parents ont travaillé fort toute leur vie, ils méritent d’être traités avec respect et dignité.
[Français]
Dans le budget de 2016, le gouvernement a rétabli l'âge d'admissibilité aux prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti de 67 à 65 ans, remettant ainsi des milliers de dollars dans les poches des aînés. Depuis juillet dernier, 900 000 aînés vivant seuls un peu partout au Canada profitent d'une meilleure sécurité financière grâce à une prestation complémentaire au Supplément de revenu garanti allant jusqu'à 947 $ par année.
[Traduction]
C’est notre devoir, d’autant plus que les personnes âgées seules sont particulièrement vulnérables et sont beaucoup plus susceptibles de vivre dans la pauvreté. Le projet de loi propose donc de rendre plus flexibles les prestations versées aux personnes âgées. Pour les couples vivant séparément en raison de circonstances particulières, chaque conjoint pourra toucher des prestations du Supplément de revenu garanti et des allocations au conjoint calculées en fonction de ses revenus individuels. Ajoutée aux changements apportés par notre gouvernement au Régime de pensions du Canada, cette mesure aidera les personnes âgées à mieux profiter de leur retraite, dans la dignité et le respect auxquels elles ont droit.
Le projet de loi propose d’investir dans les Canadiens non seulement pour aujourd’hui mais pour les années et les décennies à venir. À l'approche du 150e anniversaire de la Confédération, travaillons ensemble en vue de bâtir un Canada encore meilleur, où tous les Canadiens pourront prospérer et réussir.
L’espoir et le travail acharné n’étaient pas seulement notre slogan de campagne électorale. Ils représentent les valeurs sur lesquelles s'est construite cette grande nation, la terre de nos aïeux. Créons tous ensemble un climat d’espoir où chaque Canadien qui travaille fort peut espérer faire de ce pays un endroit où il fait bon vivre.
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Madame la Présidente, c’est un grand honneur pour moi de prendre la parole ici au nom des électeurs de ma circonscription.
Le weekend dernier, j’étais dans ma circonscription, Central Okanagan—Similkameen—Nicola, et j’ai eu la chance d’y rencontrer de nombreux citoyens qui m’ont fait part de leurs préoccupations. Pour être honnête, même si beaucoup sont contents du changement de ton à Ottawa, ils sont de plus en plus nombreux à perdre confiance dans l’orientation prise par le gouvernement. Je m'explique.
Tous les députés ici présents savent pertinemment que la croissance économique ne cesse d’être revue à la baisse, tout comme nous savons que les nouveaux emplois promis ne sont pas au rendez-vous. N'oublions pas que ces faits sont irréfutables.
Nous savons également que le gouvernement libéral, se prenant pour Evel Knievel, a fait un saut périlleux au-dessus de toutes ses promesses de modestes déficits budgétaires de 10 milliards de dollars par année. Ce même gouvernement libéral, se prenant pour l’un des quatre cavaliers, s’est livré à un tour de magie en transformant un modeste déficit budgétaire de 10 milliards de dollars en un budget déficitaire de 25 milliards de dollars, et on ne voit pas encore le jour où le pays pourra retrouver l'équilibre budgétaire. En effet, les libéraux ont également fait disparaître comme par magie leur promesse d’un retour à l’équilibre budgétaire pour l’exercice 2019-2020.
Comme me l’ont fait remarquer les citoyens la semaine dernière, ils ne se sont jamais sentis aussi trahis depuis les années 1990, à l'époque où les libéraux avaient promis que, s’ils étaient élus, ils élimineraient la TPS. Qu’est-il arrivé de cette promesse du livre rouge des libéraux? Nous le savons tous, mais pourquoi est-ce important de le rappeler?
Si nous examinons les chiffres de l’exercice 2013-2014, nous constatons que le gouvernement fédéral a consacré 28 milliards de dollars au service de la dette. Mettons en perspective ces 28 milliards de dollars. Ce montant est supérieur à celui qui a été dépensé pour la défense nationale pour la même période, soit 21,5 milliards de dollars. En fait, au cours du même exercice, le gouvernement fédéral a dépensé plus de 30 milliards de dollars pour les transferts en matière de santé aux provinces. Autrement dit, nous dépensons pour le service de la dette pratiquement autant d’argent que nous en transférons aux provinces pour leurs soins de santé.
Soyons clairs. Le budget libéral dont il est question dans le projet de loi établit une succession de budgets déficitaires qui s’élèveront à plus de 113 milliards de dollars d’ici 2021. Où est le chemin vers l’équilibre budgétaire que les libéraux ont promis durant la campagne électorale?
Le comité des finances a entendu de nombreux témoins durant la période de consultations prébudgétaires. À titre d’exemple, le représentant de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain a dit que le gouvernement et le mettaient leur crédibilité en jeu. Il a affirmé que le budget doit comprendre un plan de retour à l’équilibre budgétaire.
Quand et, plus précisément, comment le gouvernement libéral a-t-il l’intention de réconcilier ces contradictions évidentes? Comment se fera le retour à l’équilibre? Nous savons tous que les libéraux n’ont pas de réponse à cette question. Ce que nous savons, en revanche, c’est qu’ils aiment bien utiliser des mots à la mode. Le mot « dette » est maintenant remplacé par « investissement ». Curieusement, dans le jargon libéral, le mot « investissement » sert aussi à désigner les déficits. Si les libéraux offraient une carte VISA au lieu d’une limite de crédit, je pense que nous verrions apparaître une limite d’investissement sur nos factures de carte de crédit. Les Canadiens savent pertinemment qu’il faut payer des intérêts sur la dette et, à ce jour, nous n’avons pas encore entendu comment se traduisent les mots « intérêts sur la dette » dans le jargon libéral. On pourrait peut-être parler du « coût de l’investissement ».
Et voilà que nous aurons une banque de l’infrastructure. Quel est le rapport avec ce projet de loi? Nous n’en avons aucune idée. Le projet de loi donne des indices concernant un éventail de dépenses liées à l’infrastructure, mais on retranche de quelque part 35 milliards de dollars, à peu près le même montant que les transferts annuels aux provinces pour la santé, pour cette banque de l’infrastructure.
Avant, on entendait par partenariats public-privé le fait que le secteur privé empruntait pour financer des infrastructures publiques bâties en partenariat avec le gouvernement, le tout grâce à des capitaux privés. De nos jours, le gouvernement libéral cherche à emprunter de l’argent qu’il n’a pas afin de s’assurer que les intérêts privés bénéficient d’un taux de rendement important en vue de financer les infrastructures publiques. Comment appelle-t-on cela? On appelle cela emprunter à faible taux pour payer des intérêts élevés. Cette semaine, le gouvernement fait la promotion d’un plan qui, selon les libéraux, devrait attirer 4 $ en fonds privés pour chaque dollar emprunté et investi par l’État.
Réfléchissons à cela un instant. Où sur cette planète est-il possible d’emprunter 1 $ pour recevoir 4 $ de fonds privés en échange? Il semblerait que le gouvernement libéral ait emprunté une page aux « quatre cavaliers ». En effet, quelque chose cloche dans l’idée de transformer 1 $ en 4 $ d’investissement du secteur privé. L’investissement du secteur privé exige un retour sur l'investissement. Même les quatre cavaliers ne peuvent changer cela.
À combien s’élève exactement le rendement des investissements privés que les libéraux ont promis à leurs amis de Bay Street? Nul ne le sait. Jusqu’à présent, je n’ai toujours pas entendu parler de promesse d’un taux de retour sur l'investissement. Il ne faut toutefois pas se méprendre et croire que ce sera quelqu'un d’autre que le contribuable qui paiera. Quand? Nul ne le sait. La loi d’exécution du budget du gouvernement libéral fait planer une aura de mystère sur le retour à l’équilibre budgétaire. Tout ce que nous savons, c’est que des milliards — qui seront prochainement ajoutés à la dette — seront financés par les amis des libéraux et que ce sont les contribuables Canadiens qui paieront les intérêts.
Après un an, nous voyons déjà que le plan des libéraux est un échec. La croissance économique est plombée. On n'a qu’à demander au directeur parlementaire du budget ou au gouverneur de la Banque du Canada: aucun emploi n’a été créé. Pire encore, les changements que les libéraux ont apportés aux hypothèques sera dommageable pour le marché immobilier.
Nous avons appris grâce à des rapports internes du ministère des Finances que le Régime de pensions du Canada sera un poids pour l’économie canadienne et qu’il sera particulièrement dommageable pour les emplois, et ce, pour les 15 à 20 prochaines années.
Gardons en tête qu’il ne s’agit pas ici de spéculations de ma part; tout ceci peut être vérifié dans les faits. La solution des libéraux est d’emprunter plus d’argent et d’injecter plus d’argent dans ce plan voué à l’échec. Mon but n’est pas de faire de la partisanerie, mais c’est exactement ce qui est en train de se produire et c’est exactement pourquoi je m’oppose au projet de loi d’exécution du budget.
Je m’arrêterai un instant pour dire à quel point il est facile de critiquer, encore plus en ce moment, puisque le directeur parlementaire du budget, des économistes de grandes banques et Statistique Canada fournissent tous des données et des rapports qui montrent à l’évidence que le plan des libéraux est en train d’échouer lamentablement.
Que devrait faire le gouvernement? Premièrement, que les parlementaires qui croient qu’un député ou qui que ce soit gagnant jusqu’à 199 000 $ par année devrait avoir droit à une baisse d’impôt lèvent la main. Les libéraux ont tort de faire cela. Qu’auraient-ils dû faire à la place? Au lieu de pénaliser tous les acheteurs potentiels de maison au Canada à cause d’un problème exclusivement ressenti dans les châteaux forts libéraux de Vancouver et de Toronto — et il faut garder à l’esprit que les changements récents du gouvernement de la Colombie-Britannique en ce qui a trait aux acheteurs étrangers avaient déjà commencé à apaiser le marché immobilier de Vancouver —, le gouvernement libéral devrait mettre en œuvre des mesures pour augmenter l’offre de logement dans l’ensemble du pays.
Augmenter l’offre de logements fera baisser les prix. Cela donnera la possibilité à plus de Canadiens de devenir propriétaires, ce qui, du même coup, libérera plus de logements locatifs pour satisfaire à la demande dans ce secteur. Surtout, ce sera bon pour l’économie canadienne. Cela fera travailler plus de gens tout en donnant un coup de pouce au marché canadien du bois d’oeuvre. C’est d’autant plus important que les libéraux n’ont réalisé aucun progrès dans le dossier de l’accord sur le bois d’oeuvre avec les États-Unis.
Comment Ottawa peut-elle aider à dynamiser l’offre de logements? En augmentant le seuil à partir duquel on a droit au remboursement de la TPS sur les habitations neuves, évitant ainsi que le gouvernement ne pénalise les propriétaires de réaliser leur rêve de posséder une maison. Le gouvernement de la Colombie-Britannique est déjà en train de le faire avec sa taxe à l’achat de biens immobiliers, et cela fonctionne bien. Il est temps qu’Ottawa l’imite.
Non seulement cette politique aiderait notre économie à un moment où elle en a désespérément besoin, mais elle aiderait également les Canadiens de la classe moyenne, qui sont maintenant le deuxième sujet de discussion préféré du gouvernement libéral, immédiatement après la dette — désolé, je voulais dire l’investissement. Voilà ce que je proposerais au gouvernement libéral pour le projet de loi d’exécution du budget, question de l’aider.
J’ai une dernière remarque. Si plus de Canadiens étaient propriétaires et jouissaient d’une valeur nette sur leur maison, les libéraux se rendraient peut-être compte qu’ils vont dans la mauvaise direction en compromettant des emplois et notre économie dans le but de parvenir à un RPC plus important. L’amélioration de l’accès à la propriété serait une autre voie qui aiderait tant le marché de l’emploi que notre économie.
J’ai d’autres propositions. Nous savons que les libéraux n’ont aucun intérêt à taxer le commerce intérieur entre les provinces canadiennes. Ils préféreraient de loin imposer une taxe sur le carbone. À ce sujet, j’aimerais simplement souligner qu’aucun de nos principaux partenaires commerciaux n’imposera une telle taxe. Ces mêmes partenaires ont leurs propres politiques en matière de commerce intérieur, qui sont supérieures aux nôtres. Ceci devrait nous faire réfléchir, si nous songeons sérieusement à stimuler notre économie.
Je suis reconnaissant de la possibilité qui m'a été offerte non seulement de m’opposer à ce projet de loi, mais également de faire quelques propositions sur la façon dont je crois que nous pouvons renforcer notre économie et améliorer l’unité de notre pays.
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Monsieur le Président, avant toute chose, je tiens à dire au député qui vient tout juste de prendre la parole qu’il devrait être heureux de voter en faveur de ce projet de loi, car en fait, nous le renvoyons au même comité dont il fait fièrement partie, le comité des finances. Il devrait donc être heureux d’avoir l’occasion d’examiner en détail le projet de loi et j’espère qu’il invitera ses électeurs à faire part de leur opinion sur les grands gestes que nous posons pour les Canadiens.
[Français]
Je vais maintenant parler de ce dont il est question aujourd'hui. Mes collègues ont beaucoup parlé de la banque de l'infrastructure du Canada, mais ce dont nous parlons est très simple: il s'agit de mettre en oeuvre le plan que nous avons mis en avant pour aider les Canadiens et les familles canadiennes. C'est le plan pour aider la classe moyenne, pour aider les familles et pour investir dans nos infrastructures.
C'est aussi un plan pour aider les jeunes Canadiens à réussir, ainsi que pour améliorer l'assurance-emploi et la qualité de vie de nos aînés. Ce plan soutient également nos anciens combattants et il va renforcer l'intégrité fiscale. J'espère que l'ensemble de mes collègues seront en mesure de voter en faveur de ce projet de loi et de le renvoyer en comité, parce que c'est un plan pour les Canadiens et les Canadiennes.
Je suis heureux d'avoir l'occasion de parler aujourd'hui de la Partie 2 de la Loi de mise en exécution du budget. Comme la Chambre le sait, le gouvernement a un plan ambitieux pour assurer la croissance de la classe moyenne, et avec elle, celle de toute la population du pays.
Le Canada a été le premier pays à mettre en action l'idée de miser sur la progression de la classe moyenne pour entraîner la croissance du pays en entier. Nous comprenons que lorsque la classe moyenne va bien, l'ensemble du pays va bien.
Nous avons reçu des soutiens importants de partout dans le monde au sujet des mesures que nous avons prises. Le Financial Times, The Wall Street Journal, l'Organisation pour la coopération et le développement économiques, et la directrice générale du FMI, Mme Lagarde, citent le Canada comme modèle à suivre pour sa capacité à se servir de tous les leviers possibles pour générer la croissance. Je suis convaincu que mes collègues qui sont à la Chambre aujourd'hui voudront appuyer un projet de loi qui engendre la croissance économique.
Le gouvernement du Canada est résolu à poursuivre son programme économique centré sur la classe moyenne, sur les familles canadiennes. Depuis novembre, notre gouvernement a pris des étapes concrètes pour appuyer la classe moyenne et ainsi faire croître notre économie.
C'est pourquoi nous avons pris des moyens pour soutenir la classe moyenne. La première chose que nous avons mise en avant, c'est une baisse d'impôt pour la classe moyenne. En effet, 9 millions de Canadiens et Canadiennes paient moins d'impôt aujourd'hui, grâce à ce gouvernement qui a adopté cette première mesure, une mesure phare.
Nous avons ensuite introduit l'Allocation canadienne pour enfants. Je dirais que c'est probablement une des mesures dont mes collègues et moi sommes le plus fiers. C'est probablement la mesure la plus innovatrice sur le plan social depuis l'universalité des soins de santé. C'est une mesure qui permet de réduire la pauvreté chez les jeunes. En effet, on parle de sortir 300 000 jeunes de la pauvreté.
Quand on visite les circonscriptions et qu'on parle aux gens, on se rend compte à quel point une telle mesure, qui aide nos jeunes à réussir et qui les sort de la pauvreté, engendre une transformation profonde dans notre société en ce qui a trait à la lutte contre la pauvreté.
De plus, nous avons augmenté le Supplément de revenu garanti pour près d'un million de personnes âgées vivant seules. Nos aînés qui vivent seuls sont souvent des femmes. Les gens m'ont parlé de cette situation.
Au moment du dernier cadre budgétaire, j'ai eu la chance d'aller de Moncton à Yellowknife et de consulter des Canadiens et des Canadiennes. Les gens m'ont justement parlé de ces mesures qui les aideraient. Les gens nous ont demandé deux choses très simples: de les aider et d'aider leur familles et de faire croître la classe moyenne. C'est exactement ce que ces mesures ont fait.
Nous avons par la suite réussi à conclure une entente historique avec les provinces canadiennes pour bonifier le Régime de pensions du Canada, parce que ce est l'homme du long terme. C'est l'homme qui voit en avant et qui sait que nous devons faire des changements maintenant pour aider les jeunes Canadiens et Canadiennes pour leur retraite. Nous savons qu'aujourd'hui, environ 2,3 millions de familles canadiennes n'épargnent pas assez pour la retraite et nous voulons leur donner les outils nécessaires pour qu'ils vivent une retraite dans la dignité. C'est important pour nous.
Je vais maintenant parler du plan concernant l'Allocation canadienne pour enfants.
Comme vous le savez, monsieur le Président, même dans votre circonscription, depuis le 1er juillet, les familles canadiennes reçoivent plus d'argent grâce à l'Allocation canadienne pour enfants. On leur offre jusqu'à 6 400 $ par année pour chaque enfant de moins de six ans et 5 400 $ pour chaque enfant de 6 à 17 ans. Neuf familles sur dix ont vu leurs prestations augmenter. C'est une mesure exceptionnelle pour réduire la pauvreté au pays.
La Loi no 2 d'exécution du budget de 2016 vient aussi renforcer l'Allocation canadienne pour enfants en l'indexant selon l'inflation. Ce gouvernement a une vision à long terme et s'assure que les familles peuvent compter sur une aide supplémentaire aujourd'hui et pendant plusieurs années.
Les Canadiens et Canadiennes ont aussi besoin de se sentir soutenus et protégés après avoir pris leur retraite. C'est exactement cela, le plan du gouvernement libéral. Ce plan aide les gens à toutes les étapes de leur vie. Nous avons parlé des mesures pour les jeunes, pour les familles et pour les retraités. Nous avons décidé de faire des investissements pour permettre aux gens qui prennent leur retraite d'avoir plus d'argent dans leurs poches.
En 2014, l'année la plus récente pour laquelle des données ont été recueillies, 3,9 % des aînés au pays vivaient sous le seuil de la pauvreté établi par Statistique Canada, ce qui représente environ 200 000 aînés. Près de 80 % de ces aînés à faible revenu, soit la grande majorité, sont célibataires, et la plupart d'entre eux sont des femmes. C'est pourquoi nous avons également augmenté de 947 $ par année le montant versé au titre du Supplément de revenu garanti pour les aînés célibataires à faible revenu. Cette mesure fait partie d'un ensemble de mesures visant à investir dans la classe moyenne, car c'est la bonne chose à faire.
Je voudrais revenir sur des commentaires formulés par certains de mes collègues. Ils ont beaucoup parlé de la banque de l'infrastructure du Canada. C'est une autre importante mesure qui va nous permettre d'en faire davantage et plus rapidement. Toutefois, ce n'est pas l'objet de la Loi no 2 d'exécution du budget de 2016. C'est une mesure que nous avons annoncée dans l'Énoncé économique de l'automne 2016, mais ce n'est pas ce dont nous parlons.
Puisque mes collègues ont dit qu'ils avaient besoin de s'exprimer, qu'ils s'expriment sur les mesures qui vont améliorer la vie des Canadiens et Canadiennes, comme les mesures législatives que nous venons de prendre en ce qui a trait à l'assurance-emploi. J'aimerais les entendre là-dessus. Pourquoi s'opposent-ils aux mesures qui feront en sorte que plus de gens auront accès à l'assurance-emploi?
J'aimerais aussi qu'ils parlent de l'augmentation des prestations offertes à nos aînés. Je suis convaincu que les aînés des circonscriptions de mes collègues leur parlent de cette mesure importante.
J'aimerais également les entendre parler des mesures contenues dans ce projet de loi visant à aider les anciens combattants. Nous avons tous le souci d'aider et de respecter les anciens combattants, et il y a des mesures précises à ce sujet dans la Loi no 2 d'exécution du budget de 2016.
J'aimerais aussi entendre mes collègues sur l'intégrité du régime fiscal. Mes collègues, à juste titre, se posent beaucoup de questions à ce sujet. Eh bien, la Loi no 2 d'exécution du budget de 2016 contient justement des mesures visant à renforcer l'intégrité du régime fiscal du pays.
Mes collègues doivent réaliser que ces mesures vont aider les familles de la classe moyenne au pays et permettre plus d'équité. Je suis convaincu que c'est exactement ce que mes collègues veulent, c'est-à-dire favoriser la prospérité chez nous, assurer une sécurité financière aux familles et permettre aux aînés, ainsi qu'aux jeunes, éventuellement, de prendre leur retraite dans la dignité.
Toutes ces mesures améliorent les conditions de vie des Canadiens et Canadiennes. Chacun d'entre nous est ici, à Ottawa, aujourd'hui, pour travailler pour eux. C'est exactement ce que fait le projet de loi de mise en oeuvre du budget. Il aide les familles et les gens de la classe moyenne et investit dans l'infrastructure.
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Monsieur le Président, je suis heureux de participer à ce débat sur ce qui est maintenant le sous-amendement au projet de loi. Nous en sommes malheureusement à la dernière journée, ce qui fait que j’ai de la chance de pouvoir prendre la parole devant cette Chambre. Je n’aurai probablement pas l’occasion de m’adresser au comité, même si les libéraux disent que ce sera pour nous tous une bonne occasion de participer. Or, je ne crois pas qu’ils s’attendent à ce que les 337 élus se présentent au comité et sollicitent tous la parole, discutent avec les témoins et aient la possibilité de débattre du contenu de ce projet de loi. Je doute que les libéraux s’attendent à nous voir tous là. J’aimerais bien que cela se produise, car il serait intéressant de voir présents à la réunion d’un comité tous les députés de la Chambre, qui sont plus de 300. Je crois que le meilleur endroit pour débattre du projet de loi, c'est ici même, à l'étape de la deuxième lecture, en présence de tous mes collègues des différents partis politiques; ce serait une occasion pour eux de faire entendre leur voix et celle des électeurs de leur circonscription.
J’aimerais remercier mon voisin de banquette, le député de , de me donner cette possibilité et d'avoir présenté un sous-amendement, soit l’ajout des mots « caractérisées par une économie stagnante » après le mot « gouvernement ». En ce qui a trait au concept d’économie stagnante, ce qui se produit en Alberta est le résultat direct des politiques économiques du gouvernement libéral fédéral actuel et du gouvernement néo-démocrate provincial Notley. Ce qui était au départ une baisse du cours d’un produit de base s’est transformé en une véritable récession. Même s’il y a des signes d’une reprise possible, je ne crois pas que le gouvernement a la défense des intérêts des Albertains en tête lorsqu’il prend des décisions politiques qui auront une influence dans ce domaine.
En fait, nous sommes ici en présence d’une économie stagnante attribuable entièrement aux libéraux. La mesure la plus avantageuse des libéraux jusqu’à maintenant aujourd’hui est la réduction d’impôt pour ce que l’on appelle la classe moyenne. Ils savent bien toutefois qu’elle profitera aux personnes qui gagnent plus de 100 000 $, parce que ce sont elles qui pourront pleinement s’en prévaloir. Les personnes qui gagnent un peu plus de 45 000 $ et jusqu’à 95 563 $ pourront tout au plus économiser quelques dollars grâce à cette mesure, tandis que ceux qui gagnent davantage, y compris les députés à la Chambre, pourront économiser le maximum.
Les libéraux de l’autre côté de la Chambre ont supprimé le crédit d’impôt pour la condition physique des enfants; ils ont réduit de moitié le CELI; ils ont éliminé de nombreux autres crédits d’impôt dont profitaient la classe ouvrière et les travailleurs pauvres. À cause des libéraux, il sera beaucoup plus difficile pour ces personnes de gagner leur vie. Encore faut-il qu’elles aient un emploi. Elles pourraient trouver un emploi en travaillant pour quelqu’un d’autre, ou pour elles mêmes, comme propriétaires de petite entreprise. Les propriétaires de petite entreprise, quant à eux, souhaitent pouvoir réaliser des bénéfices et pourvoir aux besoins de leur famille, ainsi que verser un salaire à leurs employés.
Parlant de petites entreprises, j’aimerais mentionner les normes communes de déclaration figurant dans le budget, qui auront des répercussions graves sur les petites coopératives de crédit. Depuis de nombreuses générations, le secteur des coopératives de crédit est florissant en Alberta. Celles-ci ont contribué de façon particulière à l’économie de l’Alberta rurale, mais aussi à celles de Calgary et d’Edmonton. Pendant les périodes de ralentissement économique des années 1980, lorsque les grandes banques à charte refusaient des hypothèques et des augmentations de lignes de crédit aux Albertains, c'est le secteur des coopératives de crédit qui les a aidés à garder leurs fermes et leurs maisons. La norme commune de déclaration propose un modèle unique. Cela ne fonctionne tout simplement pas pour les petites coopératives de crédit, qui n’ont pas les moyens de se conformer. Mais le gouvernement actuel aime les formules uniques.
J’ai quelques exemples pour démontrer cela. Nous avons appris du gouvernement qu’il imposera une taxe sur le carbone uniforme dans toutes les provinces. Peu importe si une province aime cela ou non, elle devra vivre avec la taxe sur le carbone.
La Saskatchewan a à sa tête un grand premier ministre, Brad Wall, qui lutte pour s’assurer que sa population n’aura pas à payer cette taxe, parce qu’il a confirmé à maintes reprises pendant les élections qu’il n’emprunterait pas cette voie.
Ensuite, il y a les gouvernements comme celui de l'Alberta, qui percevait déjà une redevance sur le carbone et qui instaurera une taxe sur le carbone le 1er janvier prochain. La grande majorité des Albertains s'opposent à une telle chose, dont la grande majorité des entrepreneurs. Cependant, les libéraux ont dit que si les provinces n'instauraient pas de taxe, le gouvernement fédéral en imposerait une. Idéalement, les gouvernements provinciaux changeront en 2019. Souhaitons que se sera l'ancien député Jason Kenney qui mènera le parti à la victoire. Même si les gouvernements provinciaux disent qu'ils ne veulent pas de taxe sur le carbone à l'échelle provinciale, le gouvernement fédéral en imposera une selon son principe du modèle unique.
En ce qui concerne les négociations sur le Transfert canadien en matière de santé, le gouvernement applique une fois de plus son modèle unique en disant que les provinces obtiendront ce qu'elles obtiendront. Il n'y aura ni négociations ni compromis. Ce sera un modèle unique, un point, c'est tout.
À propos de la hausse des cotisations du Régime de pensions du Canada, qui sont en soi une charge sociale, le gouvernement applique encore le modèle unique. Peu importe le type d'aîné dont il s'agit. Peu importe la manière dont les gens s'efforcent d'épargner pour l'avenir. Peu importe les choix qu'ils font en matière de revenus, de carrière ou de déménagement au pays. Rien de tout cela importe au gouvernement. C'est le modèle unique pour tout le monde.
Le gouvernement soutient que son projet de loi aidera les aînés. La hausse des cotisations ne les aidera pas immédiatement parce que le RPC fonctionne d'une façon bien précise. Comme tout régime de retraite, il faut y investir de l'argent, y cotiser, et, 40 ans plus tard, l'investissement est remis sous forme de pension. Or, les aînés d'aujourd'hui ne gagneront aucune prestation additionnelle. Ils ne le pourront pas. Pourtant, ils doivent y cotiser.
À moins que le gouvernement n'amende ce projet de loi d’exécution du budget ou n’en présente un autre à un moment donné, ce que l’on dit, c'est qu'il augmentera simplement les prestations non payées pour des gens qui n'auront pas cotisé. Pour la jeune génération en particulier, ma génération, le Régime de pensions du Canada n'est pas un très bon retour sur l'investissement. Je peux décider d'investir dans l’immobilier; je peux utiliser mon CELI. Beaucoup de jeunes que je connais prennent ce genre de décisions et planifient leur propre retraite. Ils sont responsables de leurs propres économies. Cette mesure leur enlèvera la possibilité de choisir le genre d'économies qu'ils veulent réaliser et les investissements qu'ils veulent faire. Toutes les décisions reviendront au gouvernement.
Nous nous doutons un peu de la raison pour laquelle le gouvernement fait cela. C'est sans doute cette banque de l'infrastructure qu'il veut utiliser pour financer des grands projets d'infrastructure. Va-t-il se servir de l'argent du RPC pour le faire? Est-ce pour cette raison qu’il augmente toutes nos cotisations? C'est simplement une taxe supplémentaire que les entreprises devront payer, ce qu'elles ne peuvent pas se permettre en ce moment, surtout en Alberta.
Je vais citer le rapport trimestriel de l'institut des ressources humaines de l'Alberta, qui assure un suivi parmi les 6 000 professionnels des ressources humaines de l'Alberta. Il étudie comment les gens perdent leur emploi et pourquoi ils quittent leur travail.
Pendant très longtemps, jusqu'en 2013-2014, le principal motif de perte d'un emploi ou de départ vers un autre emploi était la démission pour quelque chose de mieux, ce qui témoigne simplement d’une économie qui avait un excédent de postes vacants et de gens qui en profitaient pour changer d’emploi, gagner un salaire plus élevé, peut-être obtenir de meilleurs avantages sociaux et peut-être des heures plus flexibles. Ils profitaient de l'occasion pour améliorer leur carrière et développer leur capital humain personnel.
Or, aujourd'hui, grâce aux décisions du gouvernement libéral fédéral et du gouvernement provincial néo-démocrate, nous avons des cessations d’emploi sans motif à tous les niveaux. Qu'il s'agisse d’employés, de cadres supérieurs, de professionnels, de personnel technique, de gens de métier ou de personnel de soutien administratif, la cessation de travail sans motif est la principale raison pour laquelle les gens quittent leur emploi.
Des députés ont parlé des dépenses d'infrastructures, ce sur quoi j'ai corrigé le lors d'un débat antérieur. Lorsque les libéraux étaient au pouvoir il y a de nombreuses années, pendant tout leur mandat, ils n'ont investi que 351 millions de dollars en Alberta. C'est une vraie misère. Il y a même eu une année où ils n’ont investi absolument aucun montant dans les infrastructures. En revanche, le dernier gouvernement conservateur a investi 3,4 milliards de dollars en Alberta, notamment dans les routes et les infrastructures économiques, tout ce qui peut améliorer l'économie, et pas seulement les infrastructures sociales, qui sont des dépenses qui seraient probablement gaspillées.
Comme le sous-amendement de mon collègue en fait mention, l'économie de l'Alberta stagne et à l'heure actuelle 122 000 travailleurs du secteur de l'énergie n'ont plus d'emploi. Le taux de chômage à Calgary est d'un peu plus de 10 %, 10,2 % pour être précis. Le taux d'inoccupation des locaux à louer au centre-ville de Calgary frise les 30 %. Ce chiffre ne donne même pas la vraie mesure de la situation parce que de nombreux baux n'offrent aucune possibilité de sous-location. Certains locataires paient le plein prix pour occuper des immeubles que personne ne veut occuper. La situation ne fait qu'empirer. Le taux de chômage dans la province a augmenté de 1,9 point de pourcentage au cours de la dernière année. Ce n'est pas que Calgary qui souffre, mais Edmonton et les régions rurales aussi. De plus en plus de personnes quittent la province. Auparavant, 30 000 personnes déménageaient en Alberta chaque année pour y travailler. Aujourd'hui, c'est la dégringolade. Les ventes au détail ont baissé de 3,9 %. Le prix du bétail a chuté de 25 %. La production d'électricité a diminué de 10 %, ce qui est un bon indicateur de la production manufacturière, de la consommation d'électricité et, partant, de l'activité économique.
Je voterai contre ce projet de loi avec la conscience tranquille. Il offre très peu d'avantages pour les Albertains. Aucun pipeline n'est approuvé dans ce budget. Il n'y est pas non plus question de l'oléoduc Trans Mountain. Par surcroît, le budget ne prévoit rien qui jette les bases d'une reprise économique en Alberta, ce dont les travailleurs de l'Alberta ont besoin, particulièrement ceux du secteur de l'énergie. Voilà le genre de mesures que j'attends du gouvernement.
Or, elles ne sont pas présentes dans le budget. Par conséquent, je voterai contre le projet de loi.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre la parole sur le projet de loi , le projet de loi d’exécution du budget.
Comme nous le savons tous, la Loi d’exécution du budget fixe le cadre législatif pour la réalisation des principales promesses électorales qui ont été réaffirmées dans le budget de 2016. Dans ce projet de loi, notre principal objectif est de faire croître l’économie en investissant dans les gens au moyen de réductions d’impôts, ainsi que dans l’environnement.
Depuis 10 ans, il n’y a pas eu de croissance. L’économie est stagnante, parce que le précédent gouvernement n’a rien fait pour investir dans celle-ci. Il a fait une foule d’annonces et dépensé des millions de dollars en publicité, mais rien pour les personnes. Notre gouvernement est plus axé sur l’investissement dans les personnes et sur la croissance de la classe moyenne.
Nous savons que les Canadiens de la classe moyenne travaillent plus fort que jamais, mais ils n’arrivent pas à améliorer leur sort. Nous savons qu’il y a un consensus croissant, à l’échelle mondiale, selon lequel les gouvernements doivent investir dans l’économie, et nous savons que les investissements doivent être à long terme plutôt qu’à court terme. La croissance économique demande donc un programme ambitieux, un programme innovateur, sur lequel se concentre notre gouvernement. Si nous voulons aller de l’avant, et non pas stagner, nous devons sortir des sentiers battus.
Une économie forte passe par une classe moyenne forte. Lorsque croît la classe moyenne, l’économie croît aussi, parce qu’il y a plus de pouvoir d’achat, et plus d’argent à épargner et à investir. Ainsi, dans ma circonscription, Don Valley-Est, le budget du gouvernement a eu un très grand impact sur les électeurs. La circonscription est principalement une circonscription de classe moyenne. Le chômage chez les jeunes dépasse la moyenne nationale. Les réductions d’impôt que notre gouvernement a annoncées ont aidé 90 % de mes électeurs, leur laissant plus d’argent dans leurs poches. Dans ma circonscription, j’ai observé un espoir renouvelé.
Les familles avec enfants ont aussi profité de notre Allocation canadienne pour enfants, qui a diminué le niveau de pauvreté de neuf familles sur dix dans la circonscription. Nous savons combien coûte l’éducation d’un enfant. Les familles travaillent fort pour pourvoir aux besoins de leurs enfants. Le programme de l’Allocation canadienne pour enfants que le gouvernement a mis en place a été une mesure de stimulation fort bien accueillie par ces familles.
De même, du côté du chômage des jeunes, nous avons doublé notre investissement dans le programme Emplois d’été Canada. Dans ma circonscription, Don Valley-Est, 66 entreprises ont employé plus de 234 étudiants. C’était très important pour ces étudiants, qui y ont trouvé les compétences et les ressources nécessaires pour la poursuite de leurs études universitaires.
Parlant d’emploi et de création d’emplois pour l’avenir, notre gouvernement a été audacieux, d’abord en prenant des mesures pour investir dans l’infrastructure, ensuite en aidant les provinces et les municipalités à résoudre les problèmes de ponts qui menacent de s’écrouler, de voies ferrées, de pistes cyclables, de sentiers pédestres, et cetera. Ce sont autant de choses qu’avait négligées l’ancien gouvernement, parce qu’il n’a jamais participé à quoi que ce soit ni parlé aux provinces ou aux municipalités.
Ce sont d’importants premiers pas. Dans ma circonscription, j’ai vu qu’il y a un investissement de plus de 125 000 $ en sentiers pédestres. Comment cela avantage-t-il les résidants? Cela avantage les citoyens, parce que cela les encourage à marcher et à acquérir un style de vie sain. Par la même occasion, nous aidons l’environnement.
Dans ma circonscription toujours, il y a des moteurs de croissance qui ont profité du programme d’innovation de notre gouvernement. Les entreprises de chez moi ont pu créer 100 emplois bien rémunérés pour les jeunes professionnels.
Les pays confiants et ambitieux investissent dans leur avenir. Ils investissent dans la croissance économique. Ils n’ont pas peur du progrès. Ce type de progrès n’est pas facile. Il faut des investissements judicieux dans l’infrastructure, dans la technologie et, surtout, dans les compétences et la créativité de la population.
Ce pas audacieux, notre gouvernement l’a fait. Nous avons travaillé avec les provinces. Nous avons travaillé avec les municipalités. Nous avons investi là où il y a des pelles dans le sol, lorsque les municipalités et les provinces se sont faites partenaires du gouvernement, et nous voulons élargir ce bassin également.
C’est ce que nous faisons par notre projet de loi d’exécution du budget, le projet de loi . Nous allons de l’avant. Nous faisons preuve d’imagination. J’invite les députés d’en face à participer à ce programme audacieux et innovateur.
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Monsieur le Président, peut-être que la mémoire de ma collègue lui fait défaut. Elle n'a certainement pas voulu induire les Canadiens en erreur, mais le gouvernement précédent a réduit la TPS, la ramenant de 7 % à 5 %. Le gouvernement conservateur a obtenu le meilleur bilan en matière de création d'emplois et de croissance économique des pays du G7 pendant la décennie où il a été au pouvoir.
Qui plus est, il a obtenu ce bilan alors que le monde traversait une des pires récessions depuis la Grande Dépression des années 1930. C'est le gouvernement conservateur qui a réussi cet exploit. Comment l'avons nous fait? Grâce à une solide gestion financière.
Le gouvernement continue de parler de solides investissements. J'ajouterais que les conservateurs ont retiré 380 000 aînés du rôle d'imposition. Pendant une décennie, le gouvernement conservateur a pris des mesures qui ont des incidences mesurables.
Le gouvernement actuel dépense des milliards de dollars. L'économie de ma circonscription, , repose sur les ressources. L'économie du Canada repose sur les ressources, mais le gouvernement n'a pas su renégocier l'accord sur le bois d'oeuvre. Des collectivités de ma région vivent des moments difficiles, et le budget, par l'entremise du projet de loi actuel, ne prévoit rien pour redonner du travail aux gens.
C'est merveilleux que le gouvernement investisse davantage dans l'assurance-emploi, mais les Canadiens ont besoin d'emplois. Ils ne veulent pas vivre aux crochets du gouvernement. Ils ont besoin d'emplois pour réussir.
Ma collègue pourrait-elle m'indiquer à quel endroit le budget ou le projet de loi permettront de créer des emplois dans ma circonscription, , dont l'économie est axée sur les ressources. Le transport en commun rapide, c'est inutile dans ma circonscription.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui au sujet d'un projet de loi centré sur la prospérité de la classe moyenne, qui fera progresser l'économie, la Loi n
o 2 d'exécution du budget de 2016.
Le budget de 2016 est un véritable plan pour accomplir les deux choses que les Canadiens nous ont demandées: les aider, eux et leur famille, et stimuler la croissance économique.
Je veux prendre le temps de complimenter le et son équipe pour le travail qu'ils font. Je remercie également son secrétaire parlementaire. Le député de est venu à Brampton la semaine dernière. Il est maintenant Bramptonien à titre honorifique. Nous avons consulté la Chambre de commerce de Brampton et plusieurs agents économiques sur des questions importantes en vue du budget de 2017.
Brampton a une foule de raisons de se réjouir. Il y a eu tellement de changements stimulants au cours des derniers mois: l'annonce de la venue d'un campus universitaire attendu depuis longtemps, de l'ouverture de l'hôpital Peel Memorial en février et de travaux d'infrastructure, comme le financement d'installations pour l'eau potable et les eaux usées, qui protégeront Brampton contre d'autres inondations, un investissement dans des établissements postsecondaires, comme le Collège Sheridan, dans ma circonscription, et le financement d'oeuvres d'art dans le cadre de Canada 150 pour que notre dynamique centre-ville demeure un centre névralgique pour les arts.
Lors de la consultation, nous avons entendu qu'il fallait aller plus loin, et je suis d'accord. Je resterai à l'écoute des besoins de Brampton tandis que nous abordons une intéressante période de croissance et de développement pour tous nos enfants.
J'ai été heureuse de constater, lors de l'événement de la semaine dernière, que bien des gens sont d'avis que l'avenir est rempli de promesses. J'ai hâte d'en discuter, en faisant fond sur le budget de 2016 et les mesures dont il est question aujourd'hui.
Les gens de ma circonscription ont noté que nous avons déjà accompli bien des choses pendant notre première année. Diverses listes en ligne énumèrent nos réalisations.
Il est important que les Canadiens comprennent que le plan du gouvernement fait fond sur des éléments qui renforcent l'infrastructure même de notre système.
Sans un RPC solide, sans des villes fortes, sans investissement dans l'enseignement postsecondaire, tout le reste s'en ressent. Pour bâtir le Canada de demain il faut investir aujourd'hui, maintenant. Le gouvernement comprend qu'il est important de s'appuyer sur des assises solides et de se concentrer d'abord sur les gens. Brampton comprend que ces projets majeurs rendront notre collectivité plus forte et amélioreront la vie de nos enfants.
Depuis un an, nous avons pris des mesures importantes pour aider les familles à regagner la confiance dont elles ont besoin et relancer l'économie. Nous avons réduit les impôts de près de neuf millions de Canadiens. La première chose que le gouvernement actuel a faite est d'alléger le fardeau fiscal de la classe moyenne. Nous avons augmenté les bourses d'études pour les étudiants issus des familles à revenu bas ou moyen et pour les étudiants à temps partiel. Nous avons haussé les paiements mensuels pour les personnes âgées les plus démunies. Nous avons signé un accord avec les provinces pour bonifier le Régime de pensions du Canada, de manière à ce que les jeunes et les générations futures de travailleurs puissent prendre leur retraite dans la stabilité et la dignité. Nous avons également commencé à faire des dépenses majeures qui aideront la classe moyenne à croître et à prospérer aujourd'hui, tout en accélérant la croissance économique pendant des années.
Ce deuxième projet de loi d'exécution du budget prévoit la mise en oeuvre des mesures restantes du premier budget du gouvernement actuel et vise une croissance profitable à la classe moyenne.
Nous devrions être fiers des mesures que la Chambre a adoptées. Le budget de 2016 fait passer les gens en premier, notamment les familles. Il prévoit des dépenses structurantes qui sont une étape essentielle pour la croissance de la classe moyenne. C'est la première étape d'un plan à long terme pour rétablir l'espoir et revitaliser l'économie dans l'intérêt de tous les Canadiens.
Le projet de loi que nous débattons aujourd'hui vise à doter le Canada d'une économie robuste. Il permettrait aux Canadiens de la classe moyenne et à ceux qui ne ménagent aucun effort pour en faire partie de conserver plus d'argent pour épargner, investir et participer à la croissance économique.
Le projet de loi inclut des mesures pour aider les familles, donner plus de marge de manoeuvre aux aînés, protéger les consommateurs et améliorer la qualité et l'intégrité du régime fiscal de notre pays.
Je crois que l'Allocation canadienne pour enfants fait partie des nouvelles mesures du budget de 2016 qui font une vraie différence dans Brampton-Sud. Elle est plus simple et plus généreuse que les prestations qu'elle remplace. C'est également une prestation non imposable mieux ciblée qui aide ceux qui en ont le plus besoin.
L'Allocation canadienne pour enfants sortira des centaines de milliers d'enfants de la pauvreté au Canada. La distribution des chèques a commencé en juillet, et neuf familles sur dix reçoivent maintenant plus d'argent que sous l'ancien régime. Des familles de ma circonscription, , peuvent se servir de cet argent pour choisir des aliments plus sains pour les lunchs des enfants, acheter un manteau chaud pour l'hiver ou payer des activités comme le soccer ou le basketball.
J'aimerais expliquer comment cette prestation aidera les familles canadiennes. Les parents avec des enfants de moins de 18 ans recevront une prestation annuelle maximale de 6 400 $ par enfant de moins de six ans, et de 5 400 $ par enfant âgé entre 6 et 17 ans. En appuyant ce projet de loi d'exécution du budget, on permettrait d'indexer l'Allocation canadienne pour enfants à l'inflation afin que les familles puissent compter sur cette aide supplémentaire dès aujourd'hui et pour les années à venir.
Le projet de loi d'exécution du budget aiderait également les aînés à vivre dans le confort et la dignité à leur retraite. Le régime de revenu de retraite du Canada a permis de réduire la pauvreté chez les aînés, mais, pour certains, le risque de vivre avec un revenu faible demeure élevé. Par exemple, les aînés vivant seuls sont presque trois fois plus susceptibles de vivre en situation de faible revenu que les autres personnes âgées.
Malheureusement, de nombreux aînés de ma circonscription vivent dans la pauvreté. Il y a encore beaucoup à faire pour améliorer leur situation et empêcher qu'une nouvelle vague de retraités connaissent le même sort. Le budget de 2016 vise à aider les aînés à prendre une retraite confortable, dans la dignité. C'est pourquoi il prévoit des investissements considérables qui les soutiendront pendant leur retraite. Dans le budget de 2016, nous avons supprimé la disposition de la Loi sur la sécurité de la vieillesse qui faisait passer l'âge d'admissibilité à la sécurité de la vieillesse et au supplément de revenu garanti de 65 à 67 ans, et l'âge d'admissibilité aux allocations de 60 à 62 ans pour la période de 2023 à 2029. Grâce au rétablissement de l'âge d'admissibilité aux prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti à 65 ans, des milliers de dollars retourneront dans les poches des Canadiens lorsqu'ils deviendront des aînés. C'est une bonne décision.
Le budget de 2016 accroît en outre d'un montant pouvant aller jusqu'à 947 $ par année la prestation complémentaire au Supplément de revenu garanti pour les aînés vivant seuls les plus démunis. Cette mesure, qui est entrée en vigueur en juillet 2016, soutient les personnes âgées qui dépendent presque exclusivement des prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti et qui, de ce fait, risquent de connaître des difficultés financières.
Il s'agit d'un investissement de plus de 670 millions de dollars par année qui améliore la sécurité financière d'environ 900 000 aînés vivant seuls partout au Canada.
Grâce à ce deuxième projet de loi d'exécution du budget, nous donnons suite à la promesse, énoncée dans le budget de 2016, de soutenir les couples d'aînés qui font face à un coût de la vie plus élevé et à un risque accru de pauvreté du fait qu'ils doivent vivre séparés. Ce deuxième projet de loi d'exécution du budget modifie la Loi sur la Sécurité de la vieillesse, afin d'accroître la souplesse du programme. Lorsqu'un couple est bénéficiaire de prestations du Supplément de revenu garanti et de l'allocation au conjoint, mais que les conjoints vivent séparés pour des raisons qui échappent à leur contrôle, chacun des membres du couple recevrait des prestations en fonction de son revenu individuel. En ce qui concerne le Supplément de revenu garanti et l'allocation aux conjoints, le gouvernement accroît l'équité envers les aînés et permet à ces derniers de vivre leur retraite avec toute la dignité à laquelle ils ont droit et dont ils ont besoin.
En conclusion, le budget de 2016 représente une étape très importante dans notre plan visant à accorder la priorité aux Canadiens et à leur fournir l'aide dont ils ont besoin maintenant, tout en faisant les investissements nécessaires pour les années et les décennies à venir.
Je suis si fière de ces mesures, qui sont axées sur les collectivités de la classe moyenne comme celle de , où ces mesures changent vraiment les choses.
Nous pouvons et nous devons faire davantage, et c'est ce que nous ferons. Nous allons construire ensemble le Canada de demain. Par conséquent, j'encourage tous les députés à appuyer le projet de loi, qui est bon pour le Canada, pour les familles, ainsi que pour la classe moyenne.
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Monsieur le Président, je suis heureux de participer à cet important débat sur la mise à jour financière du gouvernement et sur sa politique financière en général.
Pour être franc, les raisons pour s'opposer à l'orientation du gouvernement sont loin de manquer. Après avoir passé la semaine dernière à discuter avec les électeurs de ma circonscription, je peux affirmer que les gens de l'Alberta, comme ceux de tout le pays selon moi, sont sérieusement mis à mal par les politiques du gouvernement.
Plus j'étudie ce dossier et plus je parle à des dirigeants d'entreprise, plus je me rends compte que tous les impôts qu'ils paient sont en hausse. Les petites entreprises de ma circonscription sont maintenant assujetties à un taux d'imposition plus élevé en raison de la politique financière du gouvernement. Par surcroît, elles sont aux prises avec la taxe sur le carbone que le gouvernement provincial a introduite et que le gouvernement fédéral fera tout en son pouvoir pour empêcher un futur gouvernement provincial d'abroger.
On constate la suppression du crédit pour l’embauche visant les petites entreprises. Le projet de loi augmenterait les charges sociales des employés et des petites entreprises. On défait par ailleurs les réformes de l’assurance-emploi, ce qui aura pour effet à long terme de faire augmenter les cotisations. Évidemment, les petites entreprises subissent généralement une augmentation de l’impôt provincial et du salaire minimum ainsi que d’autres changements, et l’on ne s'est pas encore occupé sérieusement de l’accès de nos ressources aux marchés.
Nous avons un gouvernement qui ne cesse de s’en prendre aux entreprises qui créent des emplois. Ce sont les responsables de ces entreprises dont les investissements et l’ingénuité créent des emplois et des débouchés. J’ai passé objectivement en revue la liste des choses qui sont survenues au sein des entreprises de la circonscription que je représente et je dois dire que je trouve vraiment inspirant l’optimisme dont font toujours preuve les leaders du monde des affaires et leur volonté d’avancer et de prospérer. Le gouvernement doit être là pour les aider à réussir et non pour leur rendre la tâche plus difficile au niveau de la création d’emplois et des débouchés.
J'aimerais mentionner un point particulier de la mise à jour économique et financière, à savoir la mise en oeuvre de certains règlements touchant les syndicats. Il y a en effet des syndicats dans la circonscription que je représente. L’application d’une réglementation uniforme, qui était peut-être conçue au départ pour les grandes banques, à toutes les petites coopératives de crédit entraîne un énorme fardeau bureaucratique. Encore une fois, nous avons un gouvernement qui n’écoute pas et ne prête pas attention aux petites entreprises. Si les coopératives de crédit ne représentent qu’un secteur particulier de l’économie, la façon dont elles sont traitées illustre encore une fois à quel point le gouvernement est déconnecté des besoins de ceux qui créent des emplois dans l’économie.
À part cela, j’allais parler de deux sujets de nature générale dont fait état la mise à jour économique et financière: les déficits du gouvernement et les changements apportés à l’assurance-emploi.
L'approche du gouvernement à l'égard des déficits se résume très certainement à enregistrer des déficits, mais ce n'est pas tout. C'est également adopter une politique de déficits structurels constants. Cela diffère grandement des arguments traditionnels avancés en faveur des déficits. Je pense qu'il y a de bons arguments qui peuvent justifier que l'on enregistre des déficits dans certaines situations, notamment les arguments qui se fondent dans le principe économique anticyclique keynésien voulant qu'un gouvernement réalise davantage d'investissements en période d'incertitude économique afin de compenser le recul de l'économie et qu'il se retire tout en réalisant des surplus en période de prospérité économique.
Ce que nous devons retenir est que selon cette théorie le gouvernement stimule l'activité économique en période relativement difficile, mais équilibre le budget à long terme. En gros, il cultive un état lui permettant d'équilibrer son budget à long terme. Je pense que nous devrions tous reconnaître qu'il est important que nous équilibrions le budget à long terme. Nous ne pouvons pas systématiquement nous rapporter à une sorte d'horizon infini et dépenser des sommes que nous n'avons pas. Tôt ou tard, nous ne pourrons plus emprunter. Il n'y a rien de mal à enregistrer des déficits dans certaines situations, tant et aussi longtemps que nous avons l'intention d'équilibrer le budget à long terme.
L'important, c'est de stimuler l'économie dans les périodes où celle-ci se porte relativement moins bien. Bien entendu, même en période de prospérité, il y a des gens qui éprouvent des difficultés, des gens sans emploi, des gens qui souhaiteraient peut-être augmenter la croissance. Toutefois, si le gouvernement dépense toujours au-dessus de ses moyens en période de prospérité comme en période difficile, alors, tôt ou tard, les fonds vont manquer.
Le gouvernement parle de stimulus, mais il abuse vraiment de ces arguments, car sa position n'est pas que le gouvernement peut effectuer des dépenses contracycliques à certains moments pour stimuler l'économie. Plutôt, sa position, telle qu'énoncée par le , est que nous pouvons tout simplement fonctionner en tout temps avec un budget déficitaire. Le ministre des Finances a répondu à une question que j'ai posée l'autre jour lorsque la Chambre était formée en comité plénier, à savoir si le gouvernement avait l'intention d'équilibrer le budget un jour. Il n'a pas osé répondre oui à cette question pourtant très simple.
Si l'on regarde ce qui se passe dans l'économie, on constate que le gouvernement construit des arguments qui sont totalement à l'épreuve des données probantes. Si les choses vont bien, les libéraux vont dire que c'est le signe qu'ils peuvent dépenser plus. Si les choses vont mal, ils disent qu'ils doivent dépenser plus. Toutes les situations, bonnes ou mauvaises, toutes les données sont, selon eux, la preuve qu'ils doivent constamment dépenser plus d'argent. Bien entendu, il y a des limites.
Le ratio de la dette fédérale au PIB est relativement bas, mais le ratio de la dette de tout le gouvernement au PIB, qui inclut ce que font les libéraux de Kathleen Wynne en Ontario et certains programmes d’investissement d’autres gouvernements provinciaux, est semblable à celui de pays comme les États-Unis et le Royaume-Uni. Il est important de tenir compte du ratio de la dette totale au PIB, parce qu’au Canada, un plus grand nombre de services publics sont fournis par les provinces. Le gouvernement fédéral a tort d’affirmer qu’il a assez de marge de manœuvre pour assumer des déficits, parce qu’il doit tenir compte du ratio de la dette totale au PIB.
Dans cette mise à jour économique et financière, le gouvernement fait des promesses, augmente les dépenses et annonce l’indexation de la nouvelle prestation pour enfants. Les libéraux ne gèrent pas d’argent réel, parce qu’ils font des promesses pour plus tard dont ils n’ont pas déterminé les coûts. Ils devraient savoir qu’ils seront incapables de tenir ces promesses à long terme. À mon avis, il n’est pas juste de promettre aux gens que le gouvernement va dépenser de l’argent qu'il sait très bien qu'il ne pourra pas se permettre de dépenser. En adoptant ce type de politique, en dépensant de manière à afficher continuellement des déficits, le gouvernement nous entraîne inévitablement vers des compressions importantes. L'avantage d'afficher des excédents pendant les périodes relativement prospères et d'accuser des déficits pour stimuler l’économie quand les choses vont moins bien, c'est que le gouvernement est en mesure d’investir pendant les périodes les plus difficiles. Toutefois, les pays qui dépensent continuellement plus qu’ils ne le devraient se trouvent forcés, pendant les périodes difficiles, de réduire les dépenses avant de tomber dans un gouffre budgétaire. Certains pays d’Europe se trouvent dans cette situation. Nous savons que ces choses arrivent. Nous ne voulons pas que le Canada suive cette voie.
Pour en terminer avec cet argument sur la stimulation de l’économie, si nous examinons les dépenses du gouvernement, elles ne sont pas ciblées et ne visent pas temporairement à stimuler l’économie. Les libéraux instaurent ce qu’ils nous proposent sous le nom de nouvelles dépenses sociales permanentes. Ils proposent des dépenses qui ne visent pas à stimuler l’économie. Ils nous promettent de nouvelles dépenses permanentes, et ils savent très bien, ou ils devraient savoir, qu’ils seront incapables de tenir cette promesse.
Je vais conclure en faisant quelques observations sur les réformes de l’assurance-emploi. Le gouvernement précédent avait proposé des réformes très sages de l’assurance-emploi. Les nouvelles règles que nous avons instaurées incitaient les prestataires à chercher activement de l’emploi. C’était une exigence raisonnable. Nous nous sommes efforcés de définir le terme « emploi convenable » de manière à ce que, même si les prestataires ne pouvaient pas trouver exactement le même emploi que celui qu’ils venaient de perdre, le gouvernement avait élargi la définition d’emploi convenable et leur fournissait une meilleure aide pour trouver de l’emploi. Nous avons créé un système plus apte à fournir des renseignements en matière d’emploi aux personnes qui cherchaient du travail.
Il est important que les prestataires d’assurance-emploi cherchent activement du travail et que le système d’assurance-emploi soit efficace et conçu de manière à aider les gens à retourner sur le marché du travail afin de ne pas retomber dans le système d’une année à l’autre. À mon avis, c’est une manière intelligente de structurer ce programme. En éliminant ces réformes de l’assurance-emploi, le gouvernement augmente les coûts qu’assument les petites entreprises et les prestataires, parce que tout le monde doit verser une contribution à la caisse d'assurance-emploi.
Par conséquent, si nous éliminons les réformes qui incitaient les prestataires à chercher activement du travail, nous devrons alourdir le fardeau de ceux qui paient ces prestations. Cela entrave la création d’emplois et coûte cher aux gens qui travaillent dans notre pays. Je préfère une politique qui aide les gens à trouver de l’emploi à une politique qui empêche de créer des emplois.
Le budget entraîne notre pays sur une mauvaise voie. Je vais voter contre.
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Monsieur le Président, j’ai l’honneur d’intervenir pour appuyer le projet de loi .
Les députés connaissent mieux que quiconque l’importance cruciale que revêt le budget fédéral. Je tiens à aborder non seulement la question de ce budget en particulier, mais aussi celle des budgets du gouvernement fédéral en général. Les choix en matière de dépenses que les gouvernements fédéraux ont faits depuis la Confédération ont, à vrai dire, façonné le pays dans lequel nous vivons aujourd’hui.
Nous savons qu’utilisés judicieusement, des investissements de plusieurs milliards de dollars peuvent transformer notre pays pour le mieux. D’ailleurs, un bon budget peut contribuer à ce que le Canada se rapproche de notre idéal commun, soit un pays où tous les Canadiens, en particulier ceux qui ont des difficultés ou qui ont été négligés par le passé, ont une chance de réussir et de trouver le bonheur, de se sentir protégés, inclus, bien traités et considérés par leur gouvernement.
J’estime que le budget qui fait l’objet de débat aujourd’hui est l’un de ces budgets, un très bon budget, un qui ne laisse aucun Canadien pour compte et un budget que je suis fier d’appuyer.
Je représente une circonscription très diversifiée dans la plus grande métropole du Canada atlantique. La circonscription d’Halifax accueille des personnes d'origines et de milieux variés. Ces facteurs contribuent à rendre ma ville extraordinaire. Cependant, comme dans tout noyau urbain diversifié, il existe un écart entre les personnes qui sont en mesure de prendre soin d'elles-mêmes et de leurs familles, soit celles qui sont à l'aise financièrement, et celles qui luttent chaque jour pour mettre du pain sur la table, payer le loyer et joindre les deux bouts.
Il s’agit d’une ville à la fine pointe dans certains domaines remarquables, qui est dotée d’une énergie débordante et intense, une ville en plein essor, qui se développe chaque jour à un rythme exceptionnel et qui ne cède le pas au Canada qu'à Vancouver. Maintenant plus que jamais, nul ne peut être laissé pour compte.
Or, la dure réalité, c’est que certaines de nos populations les plus vulnérables au Canada ont été oubliées depuis trop longtemps. Pendant 10 ans, leur potentiel n’a pas été exploité, leurs intérêts ont été mis en veilleuse, leurs besoins les plus élémentaires ont été bien souvent ignorés. Je tiens donc à me concentrer aujourd’hui sur certaines des dispositions importantes proposées dans le budget de 2016, en particulier sur les investissements qui permettront d’épauler les collectivités canadiennes vulnérables qui éprouvent des difficultés et qui sont, par ailleurs, négligées.
J’aimerais commencer par les investissements de notre gouvernement consacrés aux communautés autochtones, qui visent à soutenir une relation renouvelée de nation à nation avec les Autochtones. Comme le savent peut-être les députés, j’ai l’honneur d’assumer la présidence du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord de la Chambre des communes. Ce rôle m’a montré sans équivoque les défis de taille que les Autochtones doivent relever au Canada ainsi que le travail colossal qui attend le gouvernement pour remédier à la situation tragique causée par des années, voire des siècles, de négligence.
Le budget démontre l’engagement de notre gouvernement à amorcer la tâche importante qui consiste à éliminer les obstacles que doivent surmonter les Autochtones grâce à des investissements en matière d’éducation, de formation et d’infrastructure dans les réserves pour n’en nommer que trois.
En tout, le gouvernement vise à investir 8,4 milliards de dollars sur cinq ans « afin d'améliorer les conditions socioéconomiques des Autochtones et de leurs collectivités et d'apporter un changement transformateur ». Cette somme comprend un financement de 40 millions de dollars pour la tenue d’une enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées; un montant de 3,6 milliards de dollars pour veiller à ce que les enfants des Premières Nations bénéficient d’une éducation de qualité, ce qui comprend des travaux de construction et de réparation des écoles; un montant de 1,2 milliard de dollars sera consacré au logement, aux centres d’éducation préscolaire et de garde de jeunes enfants dans les réserves; un montant de 2,2 milliards de dollars servira à l'infrastructure d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées dans les réserves; une somme de 33 millions de dollars sera consacrée à appuyer les Premières Nations pour créer des entreprises de pêche durables.
De nombreux députés se souviendront que, à la suite de la publication du budget, le chef national de l'Assemblée des Premières Nations, Perry Bellegarde, a déclaré que l'investissement de 8,4 milliards de dollars était historique et qu'il marquait la fin du statu quo. Il ne s'agit toutefois que d'un début et il reste encore beaucoup de travail à faire dans ce dossier. C'est le début d'un changement transformationnel attendu depuis longtemps et c'est aussi l'une des sections du budget dont je suis le plus fier.
J'aimerais maintenant parler des investissements que fera le gouvernement pour appuyer les aînés canadiens. Le gouvernement est conscient que, au pays, de nombreux aînés se trouvent dans une situation financière difficile à la retraite, plus particulièrement les aînés vivant seuls, qui sont trois fois plus susceptibles d'avoir un faible revenu que la population de personnes âgées en général.
C'est pour cette raison que le gouvernement a proposé de bonifier les pensions des aînés, notamment en haussant d'une somme maximale de 947 $ par année le Supplément de revenu garanti destiné aux aînés vivant seuls, une mesure qui permettra d'améliorer la situation financière de 900 000 aînés au pays. En outre, comme nous l'avions promis, le budget fera passer de 67 à 65 ans l'âge de la retraite, ce qui permettra aux aînés de toucher des milliers de dollars supplémentaires lorsqu'ils quitteront la vie active.
Le budget prévoit également des investissements destinés à améliorer la qualité du logement pour les aînés. Au cours de la campagne électorale, j’ai eu l’occasion de parler à de nombreux aînés qui n’avaient pas un logement décent ou accessible ainsi qu’à des aînés pour qui le coût du logement représentait une part vraiment excessive des gains mensuels. Afin de les aider à affronter ce problème, le budget propose d’investir 200 millions de dollars dans la construction, la réparation et l’adaptation de logements abordables pour les aînés. Ces investissements allégeraient le fardeau des personnes âgées partout au Canada, leur permettant de vivre leurs années de retraite dans la sécurité et la dignité que nous souhaitons tous pour nos grands-parents, nos parents et nous-mêmes.
J’aimerais maintenant parler du soutien des étudiants.
Sept collèges et universités se trouvent dans ma circonscription, Halifax. Cet été, des représentants de la section de la Nouvelle-Écosse de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants m’ont appris qu’à Halifax, un habitant sur dix est étudiant. Comme je les représente à la Chambre, la question de la dette étudiante est très importante pour moi. Nous devons faire en sorte que les études postsecondaires soient à la portée de tout le monde et qu’elles n’imposent pas aux membres de notre population active future une énorme dette dès le jour où ils reçoivent leur diplôme. Voilà pourquoi je suis fier d’appuyer ce budget, qui augmente de 50 % le financement du Programme canadien de bourses aux étudiants pour les étudiants à faible et moyen revenu et qui relève le seuil de revenu à partir duquel les étudiants doivent commencer à rembourser leur prêt. En effet, le seuil du revenu annuel passera de 20 000 $ à 25 000 $.
Je suis heureux d’appuyer un budget qui vise à doubler le nombre d’emplois d’été qui seront offerts aux étudiants. Il s’agit là de montants qui profiteront directement aux étudiants canadiens tout en leur donnant la possibilité d’acquérir une précieuse expérience professionnelle. Dans ma circonscription, les étudiants ont considérablement tiré parti cette année du programme Emplois d’été Canada. Leurs employeurs en ont également profité car beaucoup d’entre eux n’auraient pas pu engager des étudiants sans l’aide fédérale. Cela a donc été vraiment avantageux tant pour nos étudiants que pour la collectivité à Halifax, et il en a été de même dans tout le pays.
Le dernier point que je voudrais aborder porte sur l’aide que le budget assure aux familles à faible revenu.
L’une des grandes initiatives du présent gouvernement dont j’ai été fier de parler aux électeurs de Halifax au cours de la campagne électorale est la nouvelle Allocation canadienne pour enfants. Il était vraiment aberrant, sous le gouvernement précédent, d’envoyer des chèques à des millionnaires pour couvrir leurs frais de garde d’enfants. Il était insensé d’offrir exactement le même montant aux très riches et aux très pauvres. C’était vraiment injuste, mais les conservateurs et les néo-démocrates jugeaient que c’était très bien. Les Canadiens se sont rendu compte du caractère absurde de ce programme et ont voté en faveur d’un plan comprenant de meilleures prestations pour les enfants, sous forme de l'Allocation canadienne pour enfants.
L’Allocation canadienne pour enfants est une prestation non imposable qui est simple et plus généreuse que la précédente, son montant étant lié au revenu familial, afin que ceux qui en ont le plus besoin reçoivent le plus et que les millionnaires ne reçoivent rien du tout. À l’heure actuelle, neuf familles sur dix reçoivent des prestations pour enfants plus importantes qu’auparavant, la famille moyenne profitant d’une augmentation de 2 300 $ par an. Ainsi, 300 000 enfants de moins vivent dans la pauvreté au Canada. Bref, l’Allocation canadienne pour enfants est un outil de transformation pour les familles à faible et moyen revenu. C’est un autre élément du budget qui fait que je suis fier de l’appuyer.
Il y a un autre élément qui améliorera les conditions de vie des familles à faible revenu: un logement abordable.
Toutes les familles canadiennes méritent d’avoir un logement sûr et abordable. À défaut d’un logement stable à un prix raisonnable, tout autre objectif poursuivi par les familles devient secondaire. Sans un abri convenable, les familles ont de la difficulté à élever leurs enfants, à s’instruire, à trouver un emploi et même à préserver leur santé. Par conséquent, je suis heureux, à titre de député et d’urbaniste professionnel, que le budget 2016 prévoie des investissements de 2,3 milliards de dollars sur les deux prochaines années pour des logements abordables qui aideront considérablement de nombreuses familles à faible revenu et jetteront les fondations d’une saine économie pour tous.
J’ai dit plus tôt que les budgets fédéraux ont modelé le Canada que nous connaissons aujourd’hui. Le budget 2016 remodellera encore le Canada pour le mieux afin d’en faire un pays pour tous, y compris nos citoyens les plus vulnérables, ceux qui se débattent pour joindre les deux bouts et ceux qui ont trop longtemps été négligés. J’appuie la vision mise de l’avant par ce budget. J’ai l’intention de voter en faveur de son adoption, et j’exhorte mes collègues à faire de même.
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Monsieur le Président, le NPD s'oppose au projet de loi d'exécution du budget pour plusieurs raisons; il comporte plusieurs lacunes. Les libéraux avaient dénoncé de façon très vive le fait que les conservateurs présentaient des projets de loi d'exécution du budget très volumineux, qu'on appelait des projets de loi omnibus.
Or, à leur tour, les libéraux proposent un projet de loi qui comporte 146 articles, modifie 13 lois et comporte 234 pages. De plus, il mêle beaucoup d'éléments. Ensuite, les libéraux nous imposent un bâillon vraiment antidémocratique, alors qu'ils dénonçaient eux-mêmes cette façon de faire à l'époque. Imposer des bâillons nous empêche de débattre en profondeur de nos arguments dans nos discussion. Les libéraux veulent précipiter les choses pour aller en comité, ce qui fait que nos propres concitoyens n'ont pas accès à toute l'information. Non seulement cela va trop vite, mais les libéraux ne respectent pas du tout leur engagement démocratique de transparence envers la population.
Durant toute la campagne, et encore aujourd'hui, depuis un an, on les entend dire qu'ils travaillent pour la classe moyenne et pour réduire les inégalités. Pourtant, et je vais le mentionner dans mon discours, plusieurs propositions faisant partie du projet de loi d'exécution du budget vont complètement à l'encontre de cette volonté de réduire les inégalités.
Commençons par parler des PME. Les libéraux ont fait campagne en répétant à qui mieux mieux qu'ils allaient diminuer le taux d'imposition des PME de 11 % à 9 %. Finalement, ils annulent cette proposition, qui ne se trouve pas dans le budget. On sait — et les libéraux le savent aussi, puisqu'ils le répètent — que c'est grâce aux PME qu'on crée de l'emploi dans les régions. Cela fait rouler l'économie parce 80 % des emplois sont créés par les PME. Pourquoi, alors, leur mettre des bâtons dans les roues?
Deux épiciers indépendants de ma circonscription sont venus me rencontrer personnellement pour me dire que cela n'avait aucun sens que notre pays n'ait toujours pas accepté de légiférer sur les frais exorbitants de cartes de crédit et de les plafonner. Un de ces épiciers m'a dit que, seulement pour pouvoir accepter les cartes de crédit, il lui en coûte 141 000 $ par année. Les épiciers font seulement, net, à peu près 1 % de profit par année. Or les taux d'imposition des cartes de crédit varient entre 1,5 % et 2,5 %.
Que doit-on faire pour que ces épiciers indépendants continuent de s'investir dans notre communauté? Chaque fois qu'il y a des projets d'écoles ou de groupes communautaires, on va cogner à la porte des épiciers indépendants pour leur demander de l'argent, et ils s'impliquent en acceptant d'être là et d'appuyer ces projets. Par contre, si on leur met constamment des bâtons dans les roues, comment vont-ils faire, d'abord pour créer de l'emploi et survivre, ensuite pour continuer à s'impliquer sur le plan communautaire dans notre société? C'est très difficile.
Par ailleurs, les libéraux avaient aussi promis aux entreprises un crédit d'impôt à l'embauche pour les jeunes. Toutefois, cela non plus n'apparaît pas dans le projet de loi . Les jeunes sont vraiment les grands oubliés de ce projet de loi. On n'a qu'à penser au manque de fonds pour les organismes jeunesse.
Dans ma circonscription, il y a trois tables de concertation jeunesse: la première se trouve dans Vaudreuil-Soulanges, la deuxième, dans Beauharnois-Salaberry, et la troisième, dans le Haut-Saint-Laurent. Au cours des trois rencontres que j'ai eues avec plus d'une centaines d'organismes jeunesse, il est ressorti qu'on ne voyait nulle part dans le budget des libéraux un investissement pour la prévention.
Sous les conservateurs, il y a eu des coupes. Les libéraux, qui sont revenus, disent vouloir mettre l'accent sur les jeunes et leur donner tous les outils nécessaires pour que la jeunesse se déploie. Or on ne trouve rien pour la prévention, ni pour la santé mentale ni pour réduire la criminalité et les problèmes de toxicomanie. Dans ma circonscription, Salaberry—Suroît, plusieurs problèmes sont liés à ces trois enjeux. Quand a-t-on entendu parler d'injections dans les programmes jeunesse et les programmes de prévention? Malheureusement jamais.
Il y a encore des problèmes liés au logement, à l'itinérance et au suicide chez les jeunes.
Dernièrement, le NPD a proposé une motion pour que le gouvernement réinvestisse dans les services à l'enfance pour les Premières Nations. Il manque 155 millions de dollars, seulement pour cette année. Les libéraux ont finalement voté en faveur de notre motion, après s'y être opposés au départ.
Pourtant, rien n'indique dans le budget qu'il y aura un réinvestissement. Aucune annonce n'a été faite au sujet du réinvestissement pour la jeunesse des Premières Nations. En janvier dernier, le Tribunal canadien des droits de la personne a conclu que le manque d'investissements récurrents, d'une année à l'autre, faisait en sorte que le gouvernement du Canada faisait preuve de discrimination et de racisme systémique envers les enfants des Premières Nations. Cela n'a aucun sens d'en être encore là en 2016. En effet, il y a des cas où 25 jeunes vivent entassés dans une maison insalubre où il y a des problèmes liés à l'eau potable, ainsi qu'à l'accès à l'éducation et aux soins de santé. On n'applique pas nécessairement le principe de Jordan. Pourtant, les libéraux se pètent les bretelles et imposent un bâillon. Selon eux, il n'y a pas de problème, et on doit vite aller en comité, à la vitesse grand V, pour parler du projet de loi. C'est inconcevable.
Un autre élément fait en sorte que les services aux jeunes sont touchés. Les jeunes auraient dû recevoir une somme de 105 millions de dollars, annoncée dans le budget de 2016, pour les aider à acquérir une expérience de travail et de vie en soutenant les collectivités. Toutefois, cette somme n'a pas encore été allouée, et elle n'est pas encore mentionnée dans ce projet de loi. Les jeunes sont importants, mais les actions concrètes du gouvernement fédéral ne le reflètent absolument pas.
En ce qui concerne la légalisation de la marijuana, aucun nouveau fonds n'a été annoncé pour la prévention. Dans ma circonscription, des organismes, comme Liberté de choisir, travaillent à prévenir la toxicomanie. Selon eux, chaque fois que le parle de la légalisation de la marijuana, les jeunes pensent que cela veut dire qu'ils peuvent en consommer, puisque le premier ministre a dit que c'était légal. Cela démontre un manque de sensibilisation et un manque de prévention. Rien n'a été annoncé par le gouvernement. C'est dangereux pour la jeunesse de dire de telles choses sans outiller les organismes et les groupes qui travaillent avec des jeunes qui consomment.
Dans un article intitulé « Légalisation du cannabis: les intervenants jeunesse aux aguets » et publié le 13 novembre dernier, soit il y a deux jours, Jean-Sébastien Fallu, professeur à l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal, a déclaré:
La prévention, malheureusement, c'est souvent très peu investi. En matière de drogues, près de 90 % des budgets est lié au système judiciaire ou des traitements.
Je pourrais continuer à parler longuement des jeunes, mais je vais passer à autre chose. Les libéraux se targuent de pouvoir diminuer le taux d'imposition de la classe moyenne. Pourtant, si on analyse ne serait-ce qu'un peu, on réalise qu'ils ont diminué les taux d'imposition de tous ceux qui gagnent 45 000 $ et plus. Plus de la moitié de la population gagne moins de 45 000 $, et ces gens n'ont pas droit à une diminution de leur taux d'imposition. C'est ça travailler pour la classe moyenne et diminuer les inégalités au pays? Personnellement, je ne suis pas d'accord avec cela.
On dit aussi qu'on aidera les aînés à sortir de la pauvreté. Toutefois, les libéraux ont seulement ciblé les aînés qui vivent seuls. Ces derniers auront droit à une augmentation du Supplément de revenu garanti. C'est un pas dans la bonne direction. Toutefois, qu'en est-il de ceux qui vivent à deux? N'ont-ils pas le droit de vivre hors de la pauvreté? Ne peut-on pas augmenter leurs prestations liées au Supplément de revenu garanti et faire en sorte que ce soit automatique?
Plusieurs personnes qui viennent à mon bureau ont entendu parler de la mesure, mais elles ne savent pas quoi faire. Elles n'ont pas d'outils pour les aider. Elles n'ont pas Internet. Pour la plupart de nos aînés, la situation est difficile.
Je terminerai en parlant de l'assurance-emploi. Il y a encore des problèmes à ce sujet. En effet, seulement 4 travailleurs sur 10 ont accès à l'assurance-emploi, alors que tous les travailleurs ont payé les cotisations. Pourtant, en cas de besoin, 6 travailleurs sur 10 se voient refuser les prestations, et ce, sans parler de ceux qui sont atteints d'une maladie grave. Des gens aident ces personnes, et ils ont le droit de recevoir des prestations de compassion de l'assurance-emploi pendant 26 semaines. En échange, les gens qui sont atteints d'une maladie grave n'ont droit qu'à 15 semaines de prestations. C'est complètement incohérent. Il y a encore des lacunes, et on a encore besoin d'en parler.
Cela n'a pas de sens de nous imposer un bâillon.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de me lever pour parler du projet de loi , qui met en place plusieurs éléments importants du budget de 2016. J'appuie avec fierté ce budget, car il représente le meilleur que ce pays peut offrir à sa population.
Je suis la politique fédérale canadienne de près depuis plus de 20 ans, et notamment pendant les plus de 7 ans que j'ai travaillées comme adjoint de circonscription, adjoint parlementaire et maintenant comme député. J'ai donc été témoin de nombreux budgets et changements, ainsi que de nombreuses mises à l'essai de nouvelles idées et de beaucoup d'erreurs.
Le projet de loi devant nous n'est pas seulement un budget annuel qui vise à poursuivre la route avec des politiques qui n'ont pas fonctionné auparavant, en espérant qu'elles fonctionneront cette fois. Au contraire, c'est un budget axé sur notre avenir. Il prépare le terrain pour des années de budgets, d'investissements et d'innovations encore meilleurs.
Lors de la mise à jour économique présentée il y a quelques semaines, on a appris que de nouveaux investissements seront faits. En tant que député d'une circonscription très rurale, je suis content de voir, comme premier pas, un nouvel investissement de 2 milliards de dollars pour les priorités en infrastructures rurales.
Nous devons corriger des décennies de négligence envers les régions. Cet argent, en plus des 180 milliards de dollars pour les infrastructures dans plusieurs catégories qui ne sont pas strictement liées aux régions, démontre un intérêt et annonce un projet pour y arriver.
Chez nous, l'accès à Internet haute vitesse est le plus grand enjeu. En ce qui nous concerne, toute question socioéconomique passe par l'accès à Internet haute vitesse. Le gouvernement a mis 500 millions de dollars à cet effet dans le budget. Ce montant ne peut pas être alloué assez vite pour nous. Toutefois, nous ne sommes pas assez naïfs pour croire que cette petite somme va régler le problème d'Internet en région après 20 ans d'échecs en communications numériques. Cet argent ne fait qu'ouvrir la porte. Je suis très fier, après 10 ans de mauvaise gestion, de voir enfin un budget tourné vers l'avenir et axé sur la planification à long terme.
Je sais que les conservateurs vont me demander comment il est possible de planifier avec des déficits aussi grands. Ce n'est pas surprenant qu'ils nous posent cette question si souvent, car pendant des années, ils ont examiné leurs propres déficits sans savoir quoi en faire ni ce qui les avait causés, tout en réduisant les taxes et les investissements dans notre économie. Ils ont effectivement augmenté la dette nationale de plus de 150 milliards de dollars. Les conservateurs ne se sont jamais demandés, année après année, comment les générations futures paieraient les dettes qu'ils avaient accumulées.
Les conservateurs éliminaient des sources de revenus pour le gouvernement et dépensaient sans avoir de plan de match. Ils n'avaient pas de plan pour l'infrastructure afin de bâtir un pays et de construire l'avenir. Ils réparaient des nids-de-poule et construisaient des pavillons de jardin. Ils dépensaient mais n'investissaient pas, sauf peut-être dans les affiches pour le Plan d'action économique, qui poussaient comme des champignons un peu partout au pays.
Dans le cadre de ce débat, nous avons entendu à plusieurs reprises des conservateurs émettre des doutes sur la pertinence de payer des taxes. Ils doutent que les taxes soient le bon moyen à utiliser en tant que société pour partager les coûts communs. Ils ne sont pas d'accord avec le fait qu'il est de la responsabilité du gouvernement de gérer ces revenus pour les dépenser dans le meilleur intérêt du pays.
De toute évidence, notre responsabilité est d'améliorer la vie de tous les Canadiens. Toutefois, je peux assurer la Chambre que ce n'est pas simplement en écoutant les propos des conservateurs que nous allons changer quelque chose. Il faut des actions concrètes de la part du gouvernement, et cela implique des dépenses dans presque tous les cas.
En ce qui me concerne, il est clair que le gouvernement a un rôle important à jouer dans l'économie. Comme je l'ai dit lors du débat hier, le rôle des taxes est de mettre en commun nos ressources pour les dépenses communes de notre société. Le rôle du gouvernement est d'améliorer la vie de ses citoyens et l'outil principal que nous avons pour y arriver est la gestion de ces ressources communes, en bref, les taxes.
Nous devons parler davantage de citoyens que de contribuables. Souvent, notre discours ne tient pas compte de l'objectif de l'institution pour laquelle nous travaillons et de la raison pour laquelle nous sommes ici. Quand les conservateurs laissent entendre que le gouvernement n'a aucune utilité, aucune fonction ou que les impôts et les taxes ne sont rien de plus qu'un fardeau pour les citoyens et les entreprises, ils passent complètement à côté de l'objectif.
Je trouvent carrément amusant que les conservateurs se plaignent du fait que le gouvernement va de l'avant avec des améliorations au Régime de pensions du Canada, alors qu'ils acceptent leur programme de pensions parlementaire. Ils se plaignent du fait que le gouvernement perçoive des taxes et décide comment les dépenser pour améliorer la vie des gens, mais ils ne rejettent ni leur salaire, ni leurs avantages sociaux, ni leur budget parlementaire.
Ils savent que nous avons, en tant que députés du gouvernement et du Parlement, le rôle essentiel de gérer les ressources et les dépenses communes et de débattre des meilleures façons d'améliorer la vie de nos concitoyens.
En ce sens, je crois que nous devrions considérer éventuellement la possibilité d'assurer un revenu minimum garanti à tous les citoyens. Cette idée a souvent été débattue dans plusieurs pays et par plusieurs générations, et elle est peut-être aussi vieille que celle d'annexer les îles Turques-et-Caïques, à laquelle je ne m'opposerais probablement pas non plus.
En raison de l'automatisation de tant d'aspects de notre société, il se peut qu'un jour, il n'y ait pas assez de travail pour tous nos concitoyens. Toutefois, ce jour est encore loin, et j'ai peut-être tort.
Un des mes films préférés est Les dieux sont tombés sur la tête. Au début de ce film sud-africain et botswanais de 1980, on explique comment la société se modernise. Nous avons créé des technologies pour simplifier notre vie, mais plus notre vie est simplifiée, plus la technologie devient complexe. Ainsi, on a besoin de plus d'éducation pour comprendre notre vie simplifiée au point d'être plus compliquée.
Pour revenir à ce que je disais, l'Allocation canadienne pour enfants, qui offre aux parents jusqu'à 6 400 $ par année par enfant, constitue une sorte de revenu minimum garanti. Celui-ci existe déjà pour les aînés, grâce au Supplément de revenu garanti, que nous avons bonifié de 10 %, dans le budget, pour ceux qui en ont le plus besoin. L'idée est déjà présente dans nos structures, précisément parce que l'un des devoirs communs que nous avons accepté, en tant que société, est celui de prendre soin de ceux qui n'ont pas les moyens ou la capacité de prendre soin d'eux-mêmes.
Notre budget comporte donc plusieurs volets qui se réunissent tous autour de l'idée d'améliorer notre avenir. Les investissements dans nos infrastructures sont essentiels, mais ils nous mettent en déficit budgétaire, puisque nos infrastructures sont déjà déficitaires.
Par exemple, l'accès à Internet dans les régions est souvent tellement épouvantable que cela nuit à notre économie de façon extrêmement importante. Quant à nos routes, elles ne sont souvent pas en bon état. On estime qu'il y a 1 million de kilomètres de routes au Canada, dont 400 000 sont pavés. Les besoins des communautés autochtones en matière d'investissement, eux, sont si grands que je ne pourrais en démontrer l'ampleur ici. Tous ces changements et tous ces reculs concernant les lacunes de longue date en matière d'investissement coûtent de l'argent. Toutefois, tous ces investissements améliorent la qualité de vie de nos concitoyens à court terme et la force de notre économie à long terme.
Oui, il faudra s'endetter pour y arriver, mais la dette existe déjà dans notre société, que ce soit par rapport à nos chemins, nos communautés ou nos infrastructures de base. En investissant, nous quantifions tout simplement ce déficit.
Avec une économie plus forte, une infrastructure améliorée et des investissements essentiels, les revenus gouvernementaux augmenteront sans nuire à l'économie, et les déficits commenceront à diminuer. C'est nous qui avons le bilan pour le prouver. Il n'existe pas un premier ministre libéral, depuis la Confédération, qui n'a pas réussi à équilibrer au moins un budget. La seule exception, c'était lorsqu'on n'avait déposé aucun budget. Quant au bilan des conservateurs, c'est l'inverse.
Les bonnes nouvelles qu'apporte ce budget au sujet des infrastructures ne s'arrêtent pas là. L'idée d'une banque de l'infrastructure à laquelle contribuerait le secteur privé me semblait inquiétante à première vue, puisque je me considère plutôt à gauche. Toutefois, j'ai compris les bénéfices que nous pourrions en tirer et je vois son potentiel énorme. Je ne suis pas du tout un expert dans ce domaine, mais si cela est fait correctement, les possibilités sont énormes.
Le cofinancement privé et public des infrastructures nous donne la chance de régler enfin la question de l'accès à Internet haute vitesse en région, d'aborder sérieusement la question du logement abordable et de construire d'autres infrastructures vertes, sociales et traditionnelles là où il y a traditionnellement un modèle utilisateur-payeur, sans abandonner l'idée selon laquelle l'infrastructure devrait appartenir au secteur public. C'est assez intéressant, et j'ai hâte de suivre ce projet.
Je suis donc fier de notre budget, du projet de loi et de la planification de notre gouvernement, et je ne suis pas gêné de le dire.