Monsieur le Président, je suis honoré d'intervenir sur ce sujet important, alors que nous sommes tous aux prises depuis des mois avec une pandémie mondiale et une crise économique. Il est primordial que le Parlement soit en mesure de se réunir pour discuter de projets de loi et les améliorer, et faire en sorte que l'aide prévue se rende à tous les Canadiens qui en ont besoin.
C'est indéniable: la pandémie de COVID-19 frappe durement tous les Canadiens. Les propriétaires d'entreprise ainsi que les organismes à but non lucratif et de bienfaisance ont du mal à se maintenir à flot, et beaucoup de Canadiens ont perdu leur emploi. De plus, l'avenir des étudiants canadiens s'annonce incertain. Les emplois d'été constituent pour eux de précieuses occasions d'acquérir de nouvelles compétences, de faire de nouvelles rencontres et de préparer leur carrière. Surtout, d'innombrables étudiants de niveau postsecondaire comptent sur les emplois d'été pour non seulement financer leurs études, mais aussi se payer l'essentiel.
J'ai moi-même vécu cette expérience récemment, peut-être plus récemment que n'importe lequel de mes collègues. J'ai passé mon dernier examen universitaire l'été dernier, avant de retourner directement chez moi pour y faire campagne en vue des élections de 2019. Je peux donc affirmer que je comprends tout à fait les difficultés que vivent les étudiants en situation normale, car je les ai moi-même vécues. Or, ces difficultés sont amplifiées par la crise que nous traversons à l'heure actuelle.
Les étudiants subissent énormément de pressions financières et de stress psychologique, et ils manquent de temps à consacrer à d'autres activités pendant l'année scolaire. Cela fait partie des raisons pour lesquelles nombre d'entre eux choisissent de quitter leur emploi d'été lors de la rentrée scolaire, en s'attendant à pouvoir obtenir un emploi à leur retour, tout comme n'importe quel employé saisonnier partout au Canada.
Beaucoup d'étudiants ne peuvent pas fréquenter un établissement d'enseignement dans leur région. C'est le cas notamment de bon nombre d'étudiants du Nord de l'Ontario, moi y compris. Par conséquent, nous n'avons pas eu d'autre choix que de quitter nos emplois et de déménager pour entamer notre année scolaire. Comme nous le savons, les étudiants, qui sont actuellement sur le point de terminer leur année scolaire, tentent d'entrer sur le marché du travail juste au moment où de nombreuses entreprises font des mises à pied ou cessent complètement leurs activités. Les élèves du secondaire qui obtiendront leur diplôme cette année et qui cherchent à entrer sur le marché du travail se trouvent dans la même situation que les nouveaux diplômés des établissements universitaires et collégiaux. Ils ont tous des factures à payer, comme tout le monde. Ils doivent payer le loyer, l'épicerie et les droits de scolarité. Maintenant, pour des raisons indépendantes de leur volonté, beaucoup d'entre eux pourraient ne pas être en mesure de trouver un emploi dans un avenir prévisible.
Dans ma circonscription, Kenora, les exploitants d'entreprises touristiques font partie des plus grands créateurs d'emplois, surtout pour les étudiants. Or, ils dépendent de visiteurs qui, cet été, ne seront probablement pas au rendez-vous. D'autres entreprises font tout ce qu'elles peuvent pour ne pas mettre à pied leur personnel et elles ne sont pas en mesure d'embaucher de nouveaux employés. Ce scénario se répète partout au pays en ce moment. Les détails peuvent différer, mais les résultats sont les mêmes: des milliers de personnes qui comptaient trouver un emploi cet été pourraient ne pas y arriver.
C'est pourquoi j'ai été très surpris que les étudiants soient laissés pour compte dans la réponse initiale du gouvernement à la COVID-19. C'est pourquoi, le 7 avril, j'ai cosigné une lettre avec trois collègues conservateurs, les députés de Central Okanagan—Similkameen—Nicola, de Kildonan—St. Paul et de Mission—Matsqui—Fraser Canyon. Nous y demandions si le gouvernement avait l'intention de corriger son erreur. Je suis ravi que, après avoir été soumis pendant des semaines aux pressions exercées par moi, mes collègues conservateurs et d'autres députés de l'opposition, le gouvernement présente enfin une mesure législative pour soutenir les étudiants qui ne peuvent pas trouver de travail à cause de la pandémie de COVID-19. Je suis heureux que le gouvernement ait travaillé avec l'opposition officielle pour améliorer la mesure législative dont nous sommes saisis aujourd'hui.
Les conservateurs savent qu'aucune prestation du gouvernement ne peut remplacer une expérience professionnelle. En clair, nous croyons que toute personne capable de travailler devrait le faire. Nous reconnaissons cependant que dans certains secteurs, il n'y a simplement pas d'emplois.
Les étudiants canadiens doivent payer leur loyer et leurs frais de scolarité, et ils tentent d'épargner pour l'avenir. Dans la mesure du possible, ils doivent pouvoir acquérir de nouvelles compétences et rencontrer des personnes dans le même domaine qu'eux. Je peux dire qu'aucun étudiant ou nouveau diplômé ne souhaite avoir un trou de plusieurs mois dans son curriculum vitæ alors qu'il pourrait acquérir une expérience de travail précieuse. Je sais que ce n'est pas ce que j'aurais voulu, et si cela s'était produit dans mon cas, je ne serais peut-être pas ici aujourd'hui.
À l'heure actuelle, les étudiants n'ont pas uniquement besoin d'aide. Ils ont aussi besoin de solutions créatives pour inciter un maximum d'entre eux à acquérir une précieuse expérience de travail. Les conservateurs ont veillé à ce que les nouvelles prestations gouvernementales ne découragent pas involontairement l'emploi. Nous avons réussi à convaincre le gouvernement d'autoriser les personnes gagnant jusqu'à 1 000 $ par mois à recevoir la Prestation canadienne d'urgence afin que les Canadiens aptes à travailler puissent le faire tout en continuant de bénéficier de mesures de soutien.
De même, nous luttons en vue d'assouplir les critères d'admissibilité à l'aide offerte pour les loyers commerciaux afin qu'un plus grand nombre d'entreprises puissent rester à flot. Nous savons que l'économie canadienne se redressera beaucoup plus rapidement si les entreprises peuvent garder leurs portes ouvertes et les travailleurs conservent leur emploi.
Nous savons également que, bien que de nombreuses entreprises procèdent à des mises à pied, beaucoup ont du mal à recruter, notamment dans les domaines de l'agriculture, de la restauration et de l'hébergement. J'ai parlé à des chambres de commerce, à des propriétaires d'entreprise et à des agences de développement économique. Ce n'est un secret pour personne que de nombreuses entreprises peinent à trouver de la main-d'œuvre. Chaque année, le Canada fait venir 60 000 travailleurs étrangers rien que pour le secteur agricole. Beaucoup d'entreprises essentielles toujours en exploitation voient leurs problèmes de dotation exacerbés pendant la pandémie.
Voilà pourquoi le Parti conservateur propose un programme visant à jumeler des étudiants et de jeunes travailleurs à des emplois dans le secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire. À l'heure actuelle, beaucoup de producteurs agricoles sont aux prises avec une pénurie de main-d'œuvre parce qu'ils ne peuvent pas embaucher de travailleurs étrangers temporaires. Selon nous, les étudiants qui éprouvent de la difficulté à trouver un emploi pourraient combler ce besoin. Ce serait une excellente occasion pour eux d'acquérir de l'expérience de travail et de gagner un revenu tout en stabilisant notre approvisionnement alimentaire et en contribuant aux efforts du Canada en réponse à la COVID-19. Nous espérons pouvoir collaborer avec le gouvernement pour faire de ce programme une réalité.
J'ai appris avec plaisir que le gouvernement a accepté la proposition des conservateurs visant à ce que les étudiants qui présentent une demande pour la prestation d'urgence soient directement inscrits au Guichet-Emplois. Ainsi, nous nous assurons en premier que les emplois disponibles sont pourvus et que les étudiants ne ratent aucune possibilité d'emploi. Tout le monde y gagne: les étudiants qui se cherchent du travail et les employeurs qui ont besoin de main-d'œuvre.
Le gouvernement a également accepté d'ajouter une disposition de caducité dans le projet de loi et de tenir un examen parlementaire des répercussions de ce dernier. Il ne s'agit là que des précautions de base pour veiller à ce que le projet de loi ait toujours sa raison d'être et qu'il soit réellement utile, plutôt que d'avoir des conséquences néfastes imprévues sur le marché du travail.
Somme toute, tant que nous ne serons pas revenus à la normale, il y aura toujours des étudiants qui ne pourront pas se trouver un emploi pour des raisons indépendantes de leur volonté. Nous en sommes conscients. C'est pourquoi nous sommes favorables au principe de la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants. Cette prestation, si l'on y ajoute les propositions raisonnables que nous avons faites, garantira que les étudiants obtiennent l'aide dont ils ont besoin et qu'ils ne ratent aucune possibilité d'emploi.
Nous vivons une crise économique sans précédent en raison de la pandémie, et de nombreux vaillants Canadiens de toutes les couches de la société ont soudainement eu besoin d'une aide d'urgence. L'économie canadienne a assurément subi un choc terrible et nous savons que la situation s'envenimera si, cet été, des centaines de milliers d'étudiants se retrouvent soudainement incapables de payer leur loyer. Les effets à long terme de l'obligation pour les étudiants de retarder leurs études ou de les arrêter seraient également considérables. Si les étudiants se retrouvaient sans aide pendant cette crise, l'effet de dominos serait dévastateur et c'est pourquoi nous comprenons l'importance de cette aide.
Je presse le Parlement de donner aux étudiants les meilleures chances de réussite, de soutenir l'économie canadienne et d'aider ceux qui en ont le plus besoin. Je presse aussi le gouvernement de continuer de collaborer avec l'opposition pour trouver des solutions qui permettront au plus grand nombre possible d'étudiants de continuer à travailler afin de soutenir les secteurs qui sont durement touchés pendant la pandémie.