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SDIR Communiqué de presse de comité

Si vous avez des questions ou commentaires concernant l'accessibilité à cette publication, veuillez communiquer avec nous à accessible@parl.gc.ca.


Sous-comité des droits internationaux de la personne du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international
House of Commons / Chambre des communes
Subcommittee on International Human Rights of the Standing Committee on Foreign Affairs and International Development

Pour publication immédiate


COMMUNIQUÉ DE PRESSE


Déclaration sur la réaction à des manifestations pacifiques au Nigéria

Ottawa, 11 décembre 2020 -

Les 6 et 19 novembre 2020, le Sous-comité des droits internationaux de la personne a entendu que le Nigéria connaît de nombreuses difficultés internes qui menacent gravement les droits de la personne des Nigérians. Certaines difficultés ne peuvent être contrôlées par le gouvernement, mais d’autres sont le résultat direct de ses actes. Ces derniers mois, les agissements de la SARS – soit la brigade antivol spéciale du gouvernement – en sont devenus les tristes symboles.

Les témoins ont informé le Sous-comité que la SARS mène ses activités en toute impunité depuis des années. Désormais synonyme d’extorsion et de brutalité policière, la SARS est responsable de meurtres, de torture et d’autres actes cruels ou dégradants.

Le 3 octobre 2020, une vidéo s’est mise à circuler; on y voit des agents de la SARS qui assassinent brutalement un jeune homme, qu’ils laissent pour mort. Cette cruauté sans nom a choqué une population déjà échaudée par l’existence de cette brigade policière controversée.

Dans la foulée des événements, le mouvement #EndSARS s’est propagé dans les médias sociaux et est devenu le cri de ralliement des Nigérians. Selon des témoins, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues du pays pour manifester contre la brutalité policière et exiger des réformes. Il y a eu au moins une manifestation dans chaque État du pays, mais les plus importantes manifestations ont eu lieu à Lagos.

De façon malheureuse mais prévisible, les autorités militaires et policières du Nigéria ont riposté avec force. Le Sous-comité a appris que le 20 octobre 2020, leur brutalité a atteint un sommet : au péage de Lekki, à Lagos, elles ont fait feu sur des Nigérians qui participaient pacifiquement à une manifestation du mouvement #EndSARS. Il y a eu au moins un mort et des dizaines de blessés.

Cette journée, désormais baptisée « mardi noir », a montré au monde entier ce que de nombreux Nigérians savaient déjà, c’est à dire que la liberté d’association et d’expression au Nigéria peut s’avérer coûteuse.

Ces 20 dernières années, au fil de sa transition d’un régime militaire à une démocratie, le Nigéria a été un symbole d’espoir dans une région enlisée dans le conflit. Dans ce contexte, il est d’autant plus important de défendre et d’assurer la protection de la liberté d’association et d’expression.

Le Sous-comité rappelle au gouvernement du Nigéria que son pays a signé la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples ainsi que la Déclaration universelle des droits de l’homme, et qu’elle est aussi partie à tous les grands traités internationaux en matière de droits de la personne.

Après avoir entendu les témoignages de témoins, y compris celui d’un survivant du mardi noir, le Sous comité exhorte le gouvernement du Nigéria à respecter ses obligations régionales et internationales en matière de droits de la personne. À ce titre, le gouvernement du Nigéria devrait condamner toute forme de brutalité policière. Il devrait aussi veiller à ce que le personnel policier et militaire reçoive la formation voulue et qu’il ait les outils pour désamorcer les conflits, faire des arrestations et procéder à des détentions dans le respect des droits de la personne de tous les citoyens.

Le Sous-comité encourage également le gouvernement du Canada à travailler avec la communauté internationale pour aider le gouvernement du Nigéria à établir un processus d’enquête indépendant et crédible de toutes les formes de brutalité policière survenues au pays. Le gouvernement du Nigéria devrait aussi prévoir un mécanisme pour indemniser les Nigérians dont les droits de la personne ont été bafoués par des policiers.

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Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec :
Erica Pereira, greffière du Sous-comité des droits internationaux de la personne du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international
Téléphone: 613-992-9672
Courriel: SDIR@parl.gc.ca