HUMA Rapport du Comité
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CHAMBRES DES COMMUNES
Rapport provisoire du Comité permanent du développement des ressources humaines et de la condition des personnes handicapées PREMIER RAPPORT Rapport provisoire Contexte Observations Cadre d’action gouvernemental Framework Revenu et services Revenu Services Leadership fédéral Résultats et obligation redditionnelle Coopération fédérale-provinciale ANNEXE A Opinion dissidente Organisations et particuliers Bloc Québécois Homogénéisation Des canaux de financement existants et déficients Le transfert canadien en matière de santé et de programmes sociaux (TCSPS) L'assurance-emploi et les congés parentaux Le logement social Absence de flexibilité Une stratégie non chiffrée Caucus du Nouveau Parti démocratique Parti progressiste-conservateur du Canada Revenu Leadership fédéral PROCÈS-VERBAL Peter Adams, député Président John Godfrey, député Président Sous-comité des enfants et jeunes à risque Décembre 1999 COMITÉ PERMANENT DU DÉVELOPPEMENT DES RESSOURCES HUMAINES ET DE LA CONDITION DES PERSONNES HANDICAPÉES Président Peter Adams VICE-PRÉSIDENTS
MEMBRES
GREFFIÈRE DU COMITÉ Danielle Belisle DIRECTION DE LA RECHERCHE PARLEMENTAIRE Sandra Harder Kevin Kerr William Young
SOUS-COMITÉ DES ENFANTS ET JEUNES À RISQUE DU COMITÉ PERMANENT DU DÉVELOPPEMENT DES RESSOURCES HUMAINES ET DE LA CONDITION DES PERSONNES HANDICAPÉES PRÉSIDENT John Godfrey MEMBRES
GREFFIÈRE DU SOUS-COMITÉ Danielle Belisle DIRECTION DE LA RECHERCHE PARLEMENTAIRE Sandra Harder William Young Le Comité permanent du développement des ressources humaines et de la condition des personnes handicapées a l'honneur de présenter son Conformément au paragraphe 108 (1)(a)(b) du Règlement, votre Comité a mis sur pied un Sous-comité et lui a donné le mandat d'examiner les questions suivantes:
Le Sous-comité a présenté son premier rapport au Comité. Votre comité a adopté le rapport, dont voici le texte: Rapport provisoire du Sous-comité sur les enfants et jeunes à risque Le discours du Trône qui a inauguré la présente session de la législature contient dimportants passages sur les enfants. Le gouvernement fédéral sest engagé à élaborer « dici décembre 2000 un accord entre les gouvernements qui portera sur un plan daction national pour aider encore plus les parents et les familles ». Toujours selon le discours du Trône, le plan daction national établira « des principes, des objectifs et des paramètres financiers pour tous les gouvernements afin daccroître les ressources et de raffermir encore plus les mesures de soutien au développement des jeunes enfants ». Dans son rapport provisoire de juin 1999, le Sous-comité sur les enfants et les jeunes à risque a formulé 11 observations traduisant les messages unanimes que lui avaient transmis quelques-uns des principaux responsables de la recherche sur les politiques, représentants communautaires, porte-parole gouvernementaux et ministres qui ont cherché à délimiter les problèmes et à trouver des solutions. Le Sous-comité sur les enfants et les jeunes à risque a été rétabli en novembre 1999, et ses membres ont alors convenu dentreprendre une courte étude pour :
Le Sous-comité a entendu des témoins clés qui ont enrichi notre débat sur les priorités immédiates pour le budget de lan 2000 et sur les principes qui doivent régir lélaboration plus générale dune stratégie à long terme capable daider les familles canadiennes et leurs enfants. Étant donné les rigoureuses contraintes de temps et compte tenu de notre objectif à court terme, qui est dinfluer sur les décisions ayant trait au budget de lan 2000, nous formulons les avis suivants : Nous navons pas déclatantes réussites à signaler dans le dossier de lappui aux familles et à leurs enfants. Toutefois, le Canada peut senorgueillir de ses antécédents quant au niveau et à lenvergure de son soutien à légard des personnes âgées, et la communauté internationale loue notre pays pour la qualité des soins que dispense notre régime de santé à tous les Canadiens. Sur la scène internationale, le Canada se compare plutôt mal à de nombreux pays, notamment pour ce qui est de lappui à nos jeunes citoyens de 0 à 6 ans. À cet égard, le Canada se retrouve loin derrière. Pour rétablir la situation, les gouvernements doivent prendre un solide engagement financier quinquennal en vue délaborer un cadre daction intégrée pour les familles et les enfants. Spécialistes de la politique, chercheurs, fournisseurs de services de première ligne, organisations non gouvernementales, en fait, tous les défenseurs des droits des enfants estiment que les gouvernements ne peuvent plus se permettre de financer une série de programmes fragmentaires à lintention des enfants. Il serait injuste de prétendre que ces programmes nont pas, en gros, avantagé certains enfants et certaines familles, mais lapproche en mosaïque nest ni efficace pour ce qui est dappuyer les enfants et les familles, ni économique à long terme. On sentend en général pour dire qu'un cadre daction horizontal doit viser simultanément deux fronts : le soutien du revenu pour les familles et les services destinés aux familles et aux enfants. Pour ce qui est du soutien du revenu, beaucoup de spécialistes ont confirmé limportance de mesures fiscales spéciales pour les familles avec enfants et ont montré que les familles à revenu faible, modeste et moyen ont en grande partie fait les frais des changements apportés au régime fiscal au cours des dernières années. Nous prônons des modifications au régime fiscal qui apporteront des allégements aux familles avec enfants et qui tiendront compte des choix parentaux, particulièrement les familles à revenu faible, modeste et moyen. Nous sommes d'accord avec l'engagement pris par le gouvernement de modifier le régime de prestations de congé parental. Nous estimons que la hausse du niveau des prestations, leur durée accrue et l'assouplissement des conditions d'admissibilité constituent une partie intégrante du soutien du revenu des familles. Une troisième grande composante du soutien du revenu la Prestation nationale pour enfants (PNE) devrait faire lobjet dun troisième investissement dimportance dici le 1er juillet 2001. Nous admettons le principe qui sous-tend la PNE et avons appris que latteinte de lobjectif crucial de 2 500 $ par enfant sera un autre pas vers le remplacement complet des prestations pour enfants fournies par lassistance sociale. L'apport immédiat d'un montant de 1,5 milliard de dollars afin d'améliorer la PNE et de l'étendre à toutes les familles à faible revenu, y compris à celles qui bénéficient de l'aide sociale, est cruciale. Nous sommes pleinement en faveur de lengagement de ce montant dans le budget de février 2000. Lautre volet des programmes et de la politique, soit les services aux familles et aux enfants, ne doit pas être oublié. Nous savons que la prestation des services relève de la compétence provinciale et nous respectons la compétence des provinces dans ce domaine. Le gouvernement fédéral a cependant un rôle prépondérant à jouer. Nous nous réjouissons de ce que le gouvernement se soit engagé à guider un processus dentente fédérale-provinciale visant à renforcer les mesures de soutien communautaire qui, à notre avis, doivent comprendre la garde d'enfants, le logement, des programmes d'aide précoce à l'apprentissage et des cours sur l'art d'être parent. Ce type de services améliorera le développement des jeunes enfants. Un cadre financier quinquennal dinvestissement dans les services à lappui des familles et des enfants, dans le contexte dun cadre daction coordonné et cohérent, simpose si lon veut atteindre lhomogénéité, la prévisibilité et la stabilité. Cette approche, qui maximise l'accessibilité et respect le choix des parents, suscite lapprobation énergique des groupes de politique qui ont comparu devant le Sous-comité. Lexpression du leadership fédéral sur le front des services doit être, à notre avis, de nature financière. Nous considérons que le gouvernement fédéral doit engager, dans le budget de février 2000, un montant initial considérable (soit un demi-milliard de dollars), immédiatement, de façon à convaincre les provinces de sa volonté den arriver dici décembre 2000 à un accord fédéral-provincial concernant les services de la petite enfance au niveau communautaire. Par la suite, le gouvernement fédéral doit créer un fonds avec une mise initiale de 500 millions de dollars, à laquelle sajouteront chaque année 500 millions jusquà concurrence dun investissement total de 7,5 milliards au fonds quinquennal de développement des jeunes enfants. Résultats et obligation redditionnelle Le Comité tient à souligner limportance de la transparence et de la responsabilité gouvernementales. Le contexte dans lequel tous les ordres de gouvernement conçoivent et appliquent la politique sociale sest modifié. Les Canadiens doivent participer à lélaboration des priorités sociales et ils veulent la garantie que les résultats attendus des programmes sont effectivement atteints. Il est essentiel de rendre compte de ces résultats dune façon transparente. Et ces principes revêtent une importance toute particulière dans le cas du soutien aux familles et à leurs enfants, initiative qui touche simultanément plusieurs ordres de ministères. Les preuves scientifiques montrent clairement que de rehausser la qualité de vie de toutes les familles et des enfants contribue dune façon marquée à améliorer la situation des individus et à relever le degré de cohésion sociale dans la société canadienne. Coopération fédérale-provinciale On nous a dit plus dune fois lors des audiences que le Québec avait adopté un système de services intégrés en matière de revenu et de soutien pour les familles et les enfants. Par la suite, le Québec a radicalement renforcé ses services de garde denfants au moyen dune structure de financement qui impute 80 p. 100 des coûts à la province et 20 p. 100 aux parents. Ce niveau de service, en retour, a intensifié la demande de places en garderies réglementées, et la province a jugé nécessaire de faire dautres investissements substantiels en vue dy répondre. Pour ce qui est du pouvoir fédéral de dépenser et du lancement de nouvelles initiatives pancanadiennes à laide des transferts aux provinces et aux territoires, lentente-cadre sur lUnion sociale précise clairement quil faut travailler ensemble à identifier les priorités de la majorité des provinces avant de procéder. Si certaines provinces nont pas besoin du transfert total pour atteindre les objectifs des nouvelles initiatives, nous pouvons réinvestir les fonds dans un domaine prioritaire semblable ou apparenté. Nous estimons quil doit y avoir quelque moyen de compenser certaines provinces, comme le Québec, pour les coûts additionnels quelles ont déjà assumés en vue datteindre les priorités afférentes à la même enveloppe. Les négociations subséquentes avec les provinces et les territoires doivent tenir compte de ceux qui ont pris les devants dans le domaine ouvrant la voie vers le succès. LISTE DE TÉMOINS
Un exemplaire des Procès-verbaux et témoignages pertinents (réunions no 9 qui comprend le présent rapport) est déposé. Respectueusement soumis, PETER ADAMS, Le président Sous-comité sur les enfants et les jeunes à risque Lopposition officielle croit que la famille est lélément fondamental de la société et que la responsabilité délever les enfants lui appartient au premier chef. Le paragraphe 7 de lénoncé de principes du Parti réformiste dit : « Nous affirmons que la valeur et la dignité de lindividu et limportance daffermir et de protéger lunité familiale sont essentielles au bien-être des particuliers et de la société." Comme le précise le rapport provisoire, le Sous-comité a été rétabli en novembre 1999 et, en décembre 1999, il rédigeait un rapport provisoire. Il y a évidemment eu très peu de séances depuis le rétablissement du Sous-comité et donc très peu de points de vue exprimés. Par conséquent, il est difficile pour le Comité de formuler dans ce rapport de décembre 1999 une quelconque recommandation avisée. Dans le rapport provisoire du Sous-comité sur les enfants et les jeunes à risque, rédigé en juin 1999, lopposition officielle a publié une opinion dissidente affirmant ce qui suit : « Le rapport provisoire contient par ailleurs une omission importante : le Sous-comité, même sil est voué aux enfants et aux jeunes à risque, ne définit pas dans le rapport qui sont ces enfants et ces jeunes à risque. [ ] [I]l serait utile que le Sous-comité énonce son mandat avant de se lancer dans une étude sur les "enfants et jeunes à risque". Autrement, son rapport pourrait donner limpression que tout enfant qui ne fait pas lobjet dun programme gouvernemental est un "enfant à risque", ce qui semble aller à lencontre de lopinion des parents eux-mêmes. Comme lindique Statistique Canada, "la très grande majorité des enfants vivant au Canada sont en excellente ou en très bonne santé selon leurs parents" ». ."1" Malheureusement, le rapport provisoire de décembre 1999 na guère progressé sur ce plan. Lopinion dissidente de lopposition officielle déclarait, en juin 1999, que le Sous-comité « ne reconnaît pas suffisamment [ ] la façon dont les impôts élevés ont contribué aux difficultés accrues des familles canadiennes ». Le rapport provisoire de décembre 1999 contient la même lacune. Voici ce que dit le rapport provisoire de décembre 1999 : « beaucoup de spécialistes ont confirmé limportance de mesures fiscales spéciales pour les familles avec enfants et ont montré que les familles à revenu faible, modeste et moyen ont en grande partie fait les frais des changements apportés au régime fiscal au cours des dernières années. Nous prônons des modifications au régime fiscal qui apporteront des allégements aux familles avec enfants, particulièrement les familles à revenu faible, modeste et moyen ». opposition officielle estime que les familles canadiennes doivent avoir plus que de quelconques allégements fiscaux. Daprès Statistique Canada, « Limpôt sur le revenu des particuliers constitue toujours la grosse part des dépenses des ménages. En 1997, 21 cents de chaque dollar des dépense des ménages sont allés à limpôt sur le revenu des particuliers, 20 cents au logement, 12 cents au transport et 11 cents à lalimentation ».2" Lopposition officielle estime que limpôt ne devrait pas être larticle le plus important du budget familial et, par conséquent, les Canadiens ont besoin dun allégement fiscal substantiel généralisé. . Malheureusement, le principal obstacle à un programme utile dallégement de limpôt et de la dette est le plan gouvernemental prévoyant la dépense de la moitié des éventuels excédents. En effet, le gouvernement fédéral a annoncé son intention de consacrer la moitié de tout excédent prévu à de nouvelles dépenses et dappliquer le reste à un ensemble mal défini de réductions de la dette et de limpôt. Lopposition officielle est convaincue quil sagit là dune approche très imprévoyante et que les allégements dimpôt et de dette devraient avoir préséance sur tout projet de nouvelles dépenses. Le rapport provisoire établi par le Sous-comité en décembre 1999 prévoit une augmentation des dépenses dans un certain nombre de domaines, dont linvestissement de 7,5 milliards de dollars pour un fonds de développement des jeunes enfants. En plus de faire fi du besoin supérieur dun allégement fiscal substantiel, cette recommandation et dautres encore ne reconnaissent pas que, selon les comptes nationaux du Canada, les dépenses de programme gouvernementales par personne nont jamais été aussi élevées. Cependant, après avoir reçu le témoignage de cinq organisations seulement aux trois réunions qui ont eu lieu en novembre et décembre, le Sous-comité recommande dans son rapport de consacrer 7,5 milliards de dollars à un fonds de développement des jeunes enfants ainsi quà diverses autres propositions de dépense. Étant donné le petit nombre des points de vue entendus par le Sous-comité, il est difficile daccorder beaucoup de poids à ces recommandations ou à dautres déclarations du rapport provisoire comme celle-ci : « Spécialistes de la politique, chercheurs, fournisseurs de services de première ligne, organisations non gouvernementales, en fait, tous les défenseurs des droits des enfants estiment que » Comme le Sous-comité a entendu un nombre relativement petit de ces intervenants, il devrait le reconnaître sinon son rapport risque dêtre écarté pour cause de myopie, dirréalisme et de partialité. Enfin, lopposition officielle croit en légalité de toutes les provinces et reconnaît quelles ont la responsabilité première de la prestation des services sociaux. Le projet de rapport contient la phrase suivante : «Nous savons que la prestation des services relève de la compétence provinciale et nous respectons la compétence des provinces dans ce domaine. Le gouvernement fédéral a cependant un rôle prépondérant à jouer.». Cette affirmation est contestable, car si une question ne relève pas de la compétence du gouvernement fédéral, celui-ci ne peut manifestement pas jouer un rôle de chef de file en la matière. On dit aussi plus loin : «Nous estimons quil doit y avoir quelque moyen de compenser les provinces, comme le Québec, pour les coûts additionnels quelles ont déjà assumés en vue datteindre les priorités afférentes à la même enveloppe». Cette phrase pourrait donner à penser que le gouvernement fédéral doit quelque chose au Québec ou aux autres provinces pour avoir lancé des programmes qui ne sont même pas de compétence fédérale. Si lon veut être juste envers toutes les provinces, aucune ne doit être indemnisée avec effet rétroactif. Le critère de financement avec effet rétroactif est aussi injuste envers les autres provinces qui ont peut-être institué des programmes ponctuels pour lesquels elles méritent ou non un financement avec effet rétroactif. Enfin, cette recommandation établit un précédent dangereux et doit être rejetée. Les besoins des familles avec enfants à risque seront mieux satisfaits au niveau communautaire et administratif local. Une nouvelle bureaucratie fédérale pour les enfants, financée par un impôt imposé à leurs parents, nest pas dans lintérêt des enfants. 1. http://www.statcan.ca/Daily/Francais/981028/q981028.htm Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes, 2e cycle, 1996 2. Graphique: La répartition des dépenses est demeurée pratiquement la même en 1997... http//:www.statcan.ca/Daily/English/990211/d990211.htm#ART1 Bloc Québécois (BQ)
Opinion dissidente du Bloc Québécois le 14 décembre 1999
Rapport provisoire du Comité permanent du développement des ressources humaines
et de la condition des personnes handicapées December 14, 1999 Une première lecture du rapport nous donne limpression que le comité semble être déterminé à vouloir régler la situation désastreuse de six ans de déficit social des libéraux en matière de lutte à la pauvreté infantile. Toutefois, devant son absence de volonté réelle de reconnaître les compétences constitutionnelles des provinces en cette matière, les recommandations risquent de demeurer des vux pieux. Le fédéral veut sapproprier un leadership qui ne lui est pas attribué par la constitution. Il devrait plutôt éviter de répéter les mêmes erreurs quil a commises dans le passé en accompagnant et en offrant un support financier stable aux provinces qui en ont tant besoin. Le comité prend le problème à lenvers. Sil veut que le gouvernement fédéral investisse dans lenfance quil lui suggère de transférer les fonds au Québec et aux provinces en leur laissant une pleine maîtrise duvre dans ce domaine qui est de compétence exclusive aux provinces. Le rapport dans sa forme actuelle met lemphase sur le plan daction nationale ou sur la politique fédérale intégrée ce qui va à lencontre de toute forme de flexibilité. Par exemple dans le cas des services à la population, une approche intégrée ne peut être effectuée que par les provinces et le Québec, sur leur territoire respectif, étant donné la multitude de programmes déjà existant. Toute approche en provenance du fédéral savérerait nuisible en termes de synergie et dintégration logique de laction gouvernementale. Des canaux de financement existants et déficients Régler le sort des enfants pauvres, cest aussi régler le sort des millions de familles qui vivent dans des conditions inacceptables. Présentement le gouvernement fédéral a les moyens dagir mais son support dans certains dossiers narrivera quen lan 2001. Cette stratégie ressemble davantage à une tentative de récupération politique quà une volonté de livrer une véritable lutte à la pauvreté des enfants. Les besoins sont urgents, largent est disponible et les solutions sont connues. Cest pourquoi il est temps de passer de la parole aux actes en agissant immédiatement. Le transfert canadien en matière de santé et de programmes sociaux (TCSPS) Le gouvernement fédéral est responsable dune grande partie des maux dont souffrent les provinces et le Québec en ce qui concerne la diminution des services offerts à la population, notamment en raison des coupures importantes dans le transfert social canadien. La première action que le gouvernement fédéral devrait faire serait de rétablir les programmes dont il a amputé le financement, de façon particulière le transfert social canadien. Nous constatons que la très grande majorité des priorités sur lequel le gouvernement devrait investir sont de compétences des provinces : dans la santé, les services sociaux, léducation et la sécurité du revenu. Nous exigeons que le support à ces priorités soit fait par les canaux déjà existants pour que les provinces et le Québec puissent répondre au besoin de leur population. Une mise en garde doit être faite aussi concernant la mise en place de nouveaux programmes dont la facture pourrait par la suite être laissée aux provinces. Lassurance-emploi et les congés parentaux Nous déplorons le fait que le rapport ne soulève pas le problème de laccessibilité à lassurance-emploi, malgré le fait quun très grand nombre de familles en soient victimes. De plus, dans le dernier discours du Trône, le gouvernement a annoncé quil comptait prolonger le congé parental de six mois à un an. La prolongation du congé parental apparaît comme un gain pour les travailleurs et les travailleuses. Mais la réalité est tout autre. En refusant de revoir en profondeur les règles dadmissibilité à lassurance-emploi une question se pose : qui pourra en bénéficier. De plus, en maintenant le taux de prestation du congé parental à un niveau aussi bas que 55 % du salaire, une autre question surgit : qui aura les moyens de vivre une année entière avec la moitié de son salaire ? Un enfant pauvre cest aussi un enfant qui vit dans une famille qui doit débourser de 30 % à 50 % de ses maigres revenus pour un loyer ou qui vit tout simplement dans un logement inadéquat. Il est urgent que le gouvernement fédéral investisse de nouvelles sommes dargent dans le logement social et que celles-ci soient retournées aux provinces et que le gouvernement fédéral tienne compte des besoins de celles-ci. Le comité justifie fréquemment lintervention du fédéral en se référant à lentente sur lUnion sociale. Il ne faut pas oublier que le Québec na pas signé cette entente. Si lon veut réellement respecter ce qui se fait au Québec, il faudra non seulement le souligner mais lui offrir une compensation financière lorsque le gouvernement fédéral voudra mettre en place des programmes qui existent déjà au Québec. Dans son essence, le rapport du comité semble vouloir imposer lentente sur lUnion sociale au Québec sans tenir compte de ce qui sy fait déjà. Des normes nationales supposent une vision centralisatrice qui ne respectent pas les besoins des provinces. Le gouvernement tente ainsi dinfantiliser les provinces plutôt que de favoriser une dynamique créative. Les différentes solutions mises de lavant dans le rapport souffrent dun manque de clarté sur les montants à accorder aux provinces sur les priorités que celles-ci auront identifiées. Pourtant les chiffres ont déjà été mis sur la table par plusieurs organismes qui se sont faits entendre sur la question des enfants et de la pauvreté. Si ce rapport a pour but dinfluencer le ministre des Finances quant aux sommes à accorder dans le dossier des enfants, le rapport du comité aurait dû être doté dun plan détaillé et chiffré, avec un échéancier plus précis pour sassurer que les dossiers progressent dans des domaines aussi cruciaux que :
Cette absence de volonté claire ressemble davantage à des vux pieux quà un exercice sérieux pour enrayer la pauvreté des enfants et de leurs familles. De plus lallégement fiscal suggéré ne dit pas la direction que devrait emprunter le gouvernement : crédit dimpôts remboursable et non remboursable ou indexation de la fiscalité. Ce volet aurait dû être clarifié. Dailleurs le Bloc Québécois a suggéré plusieurs avenues concernant la fiscalité. Christiane Gagnon Députée de Québec et porte-parole du Bloc Québécois en matière de Pauvreté, Petite enfance, Famille et Logement social RAPPORT MINORITAIRE DU NPD Libby Davies, députée Porte-parole du NPD concernant les enfants et les jeunes Des millions denfants au Canada se trouvent dans une situation périlleuse. Ils risque de se réveiller dans un centre dhébergement pour sans-abri ou dans un logement inadéquat. Ils risquent daller se coucher le ventre vide et davoir de mauvais résultats scolaires en raison dune nutrition inadéquate. Ils risquent de passer le reste de leur vie à compenser les lacunes du début de leur existence, entre lâge de 0 et 6 ans, lorsque les fondations de la capacité à apprendre, des aptitudes comportementales et de la bonne santé sont établies. Plus personne nose débattre de ce que les enfants ont besoin pour avoir un bon départ dans la vie. Et pourtant, même lorsque des excédents budgétaires importants sont prévus, le Canada est le seul pays du monde industrialisé sans aucun programme universel qui reconnaît la valeur et les coûts de léducation des enfants. Il y a 10 ans, lorsque la Chambre des communes a adopté à lunanimité une résolution en vue déliminer la pauvreté chez les enfants dici lan 2000, un enfant sur sept vivait dans la pauvreté. En 1999, cest maintenant un enfant sur cinq. Le gouvernement doit réaffirmer limportance des enfants et notre obligation de mettre fin à la pauvreté. Nous devons offrir à nos enfants un bon départ dans la vie. Établir des priorités budgétaires qui nous permettraient de relever ces défis constituait un défi essentiel du Sous-comité des enfants et des jeunes à risque. Bien que nous félicitions le Comité des efforts engagés, nous croyons que le rapport ne permettra pas datteindre certains repères clés qui sont essentiels pour renverser les torts des années passées et entamer les travaux afin dassurer un avenir plus prometteur à tous les enfants. Les Néo-Démocrates croient que le Budget de lan 2000 doit comprendre un engagement important et immédiat de la part du fédéral à lendroit des familles et des enfants canadiens, engagement qui constituera le lancement dun programme dinvestissement social de 5 ans. Les éléments suivants sont cruciaux et doivent mis en uvre immédiatement.
Rapport dissident Parti progressiste-conservateur du Canada Le Parti progressiste-conservateur du Canada (le Parti PC) appuie lorientation globale du Rapport du Sous-comité des enfants et jeunes à risque du Comité permanent du développement des ressources humaines et de la condition des personnes handicapées. Cependant, le Parti PC estime devoir présenter un rapport dissident en raison de l'absence de points clefs essentiels. Nous approuvons la modification du régime de prestations de congé parental, en particulier laccroissement de sa durée ainsi que lassouplisssement des conditions dadmissibilité. Ce changement apportera un soutien utile et nécessaire au revenu des familles. Cependant, le Parti PC considère quil aurait été préférable de proposer à lintérieur du Rapport un moment précis pour lentrée en vigueur de la modification en question. Puisque laide fédéral aux parents mérite dêtre mise en place le plus rapidement possible, le Parti PC favorise lentrée en vigueur dès juillet 2000 de la modification du régime de prestations de congé parental Le gouvernement actuel prévoit que la Prestation nationale pour enfants (PNE) fera lobjet dun troisième investissement dimportance dici le 1er juillet 2001. Cela signifie en fait que les familles canadiennes pourraient attendre 18 mois avant de pouvoir toucher le montant promis. Le Parti PC est préoccupé par le fait que la valeur de la PNE, qui constitue une aide essentielle à un bon nombre de familles canadiennes à faible revenu, diminue sans cesse à chaque année en raison de linflation. Actuellement, un mécanisme dajustement est prévu dans le cadre de cette prestation, mais le taux dinflation doit atteindre 3 % avant que ce mécanisme ne soit activé. Or, selon Statistique Canada, linflation est demeurée depuis plusieurs années au-dessous de ce plancher. Les fluctuations furent toutefois suffisamment importantes pour affecter considérablement le pouvoir dachat des familles. Les coûts de la nourriture, des vêtements et du loyer augmentent sans cesse, mais les familles nont pas plus dargent pour les payer. Il faut fournir à ces familles le moyen de suivre le coût de la vie et dacquitter leurs obligations financières, en faisant en sorte quelles bénéficient de la valeur réelle du montant quelles reçoivent. Pour ces raisons, le Parti PC est en faveur de lindexation de la Prestation nationale des enfants. Le Parti propose également de hâter lentrée en vigueur du troisième investissement de la PNE, cest-à-dire pour le 1er juillet 2000 au lieu du 1er juillet 2001.. Le Rapport ne mentionne nullement le problème que subissent de nombreuses familles vis-à-vis leur gouvernement provincial. Pendant que lensemble des familles canadiennes sappauvrisse dannée en année en raison des effets pervers de linflation, plusieurs dentre elles bénéficiant de laide sociale sont encore plus affectées que les autres, du fait que le montant de la nouvelle prestation est entièrement déduit de leur prestation dassistance sociale. Les provinces réinvestissent, en effet, les fonds ainsi dégagés dans des services de soutien destinés aux enfants et aux familles à faible revenu (garderies, assurance-médicaments, assurance de soins dentaires). Pourtant, lors dune réunion fédérale-provinciale-territoriale des ministres responsables des Services sociaux, tenue en avril 1997, ces derniers affirmaient que la prestation nationale pour enfants ne devrait pas désavantager les familles avec enfants bénéficiant de laide sociale. Le Parti PC propose que le gouvernement central négocie avec ses partenaires provinciaux et territoriaux le retrait de toute mesure par ces derniers visant à récupérer les montants de la Prestation nationale des enfants accordés aux familles ("clawbacks"). expression du leadership fédéral sur le front des services doit être de nature financière. Cependant, bien que le Parti PC favorise les efforts du gouvernement fédéral en vue den arriver dici décembre 2000 à un accord fédéral-provincial concernant les services de la petite enfance au niveau communautaire, il considère comme arbitraire et excessif le montant dun demi-milliard de dollars par an proposés par le Rapport du Sous-comité. Le présent surplus budgétaire au niveau fédéral est relativement modeste. Il résulte en partie du surplus engendré par les revenus excessifs du programme de lAssurance-emploi. En ce qui concerne les surplus prévus des prochains budgets fédéraux pour les cinq prochaines années, ils doivent être considérés avec précaution. Les données peuvent certainement changer. À remarquer également que les sommes proposées dans le Rapport ne mentionnent nullement la façon dont elles seront utilisées. Aucun détail nest fourni pour lutilisation de largent fédéral. Séance no 9 Le mardi 14 décembre 1999 Le Comité permanent du développement des ressources humaines et de la condition des personnes handicapées se réunit aujourd'hui à 11 h 48, dans la salle 308 de l'édifice de l'Ouest, sous la présidence de Peter Adams, président. Membres du Comité présents : Peter Adams, Paul Crête, Libby Davies, Jean Dubé, John Godfrey, Dale Johnston, Larry McCormick, Rey Pagtakhan, Andy Scott and Maurice Vellacott. Membres substituts présents: Carolyn Bennett for Bonnie Brown, Eric Lowther for Diane Ablonczy, Reg Belair for Raymonde Folco and Murray Calder for Karen Redman. Aussi présents : De la Bibliothèque du Parlement : Sandra Harder, Researcher; Kevin Kerr, Researcher; Bill Young, Researcher. Témoins: De la Fondation canadienne des bourses d'études du millénaire : Norman Riddell, directeur exécutif et chef de la direction; Jean Lapierre, directeur des Communications; Alex Usher, agent principal des politiques. Conformément à l'article 108(2) du Règlement, étude des questions relatives au mandat, à l'administration et au fonctionnement du ministère ou des ministères qui leur sont confiés de temps à autre par la Chambre Norman Riddell fait une déclaration et répond aux questions. 12 h 46, sur motion de Libby Davies, il est convenu,- Que la date limite de présentation des demandes pour la bourse de recherches de la flamme du centenaire pour l'an 2000 soit le 30 avril 2000 et que le montant de la bourse soit de 3000$. Que l'on fasse paraître un communiqué de presse pour solliciter des candidatures pour la Bourse de recherches de la flamme du centenaire pour l'an 2000, que le communiqué soit placé sur le site internet du Comité et qu'il soit également diffusé sur d'autres types de support. Que le dossier de la flamme du centenaire soit délégué au sous-comité sur la condition des personnes handicapées. À 12 h 47, le Comité déclare le huis clos pour examiner le rapport du Sous-comité sur les enfants et jeunes à risque. Il est proposé, - Que le Comité adopte le rapport intérimaire amendé du Sous-comité sur les enfants et jeunes à risque, en tant que premier rapport du Comité permanent du développement des ressources humaines et de la condition des personnes handicapées. Après débat, la question est mise aux voix sur la motion et est adoptée. Que la greffière soit autorisée à apporter au rapport les changements jugés nécessaires à la rédaction et à la typographie, sans en altérer le fond. Que le président soit autorisé à présenter le rapport à la Chambre. Que le Comité autorise l'impression des opinions dissidentes en annexe au présent rapport, immédiatement après la signature du président; que les opinions dissidentes ne dépassent pas 3 pages; et que les opinions dissidentes soient transmises à la greffière du comité au plus tard le mercredi 15 décembre 1999 à midi. À 13 h 15, le Comité s'ajourne jusqu'à nouvelle convocation de la présidence.
Danielle Belisle
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