Monsieur le Président, je suis heureux de participer à ce débat. Je tiens à remercier mon bon ami ainsi que les autres membres du comité de leur travail acharné. Comme je l'ai mentionné plus tôt, je remercie aussi le président, le député d'Edmonton—Leduc. J'ai déjà travaillé avec lui par le passé, et je l'ai toujours considéré comme un homme honorable qui s'efforce de travailler de façon non partisane, surtout au comité. Je le remercie de son excellent travail.
Je tiens à remercier les députés de notre parti, les néo-démocrates, qui ont travaillé au sein du comité. Ces documents n'ont pas une fonction décorative; ce sont des documents qui ont été déposés et nous pouvons les utiliser. Voilà le genre de travail qu'exigent les consultations prébudgétaires menées par un comité composé de parlementaires. Les membres du comité vont rencontrer des gens partout au pays, et des personnes de tous les horizons viennent s'entretenir avec eux.
Les gens ne parlent pas seulement à des financiers. Les membres du comité tiennent absolument à s'assurer que des personnes de tous les horizons ont leur mot à dire parce que c'est à cela que sert cet endroit. Ce lieu appartient à ces personnes. C'est la Chambre du peuple. La Chambre des communes, c'est la Chambre du commun des mortels, d'où son nom. La pelouse devant le Parlement se nomme « les communes ». C'est le lieu commun où nous nous rassemblons tous. Voilà l'objectif visé par ce document.
Il est regrettable que, lorsque le peuple s'exprime par l'intermédiaire de ses représentants élus, le gouvernement ne l'entend pas. Il semble faire la sourde oreille quand des gens viennent lui dire ce qu'ils aimeraient que le gouvernement fasse pour eux. Par « eux », je ne veux pas dire les députés qui siègent à la Chambre, mais les Canadiens que nous représentons et qui nous parlent des mesures qu'ils aimeraient voir, des choses sur lesquelles ils veulent que nous travaillions et des initiatives qui, à leur avis, pourraient les aider. Cependant, nous avons constaté que la plupart des gens se font essentiellement ignorer.
C'est fascinant. J'ai jeté un coup d'oeil au rapport supplémentaire soumis par mes collègues. Le rapport porte entre autres sur l'assurance-emploi et l'incidence des mesures prises à cet égard sur les chômeurs. Monsieur le Président, votre circonscription est située dans le Sud-Ouest de l'Ontario et, tout comme la mienne, a vu son secteur manufacturier subir un réel bouleversement. Des dizaines de milliers de personnes sont sans emploi et font maintenant appel à l'assurance-emploi.
À mon arrivée à la Chambre de communes, j'ai entendu les conservateurs parler du fait que le gouvernement libéral précédent avait pillé la caisse de l'assurance-emploi. Ils ont affirmé — et j'étais tout à fait d'accord avec eux, au point de vouloir les applaudir à une occasion — qu'ils ne feraient jamais une telle chose. Comment s'y sont-ils pris pour équilibrer le budget? Ils ont pillé la caisse. Le taux de chômage parmi les jeunes atteint des sommets inégalés depuis dix ans et, au lieu de veiller à ce qu'il y ait suffisamment d'argent pour de la formation, du recyclage et des possibilités d'emploi pour les jeunes et les chômeurs, le gouvernement puise 2,1 milliards de dollars dans la caisse pour atteindre l'équilibre budgétaire.
Pourquoi les conservateurs ont-ils opté pour cette voie? C'est une année électorale. Ils ont promis qu'ils rétabliraient l'équilibre budgétaire, mais ils n'ont pas promis qu'ils le feraient sur le dos des chômeurs du pays. Ce n'est pas ce qu'ils ont dit qu'ils feraient. Ils ont affirmé qu'ils étaient des gestionnaires financiers prudents et qu'ils pourraient y arriver sans faire ce que le gouvernement libéral avait fait il y a des années. Eh bien, ils ont failli à la tâche. Ils ont raté leur coup. Ils se sont présentés à l'examen, et ils ont échoué.
On trouve quelques enseignants dans cette enceinte. Je les invite à donner un F aux conservateurs lors de la remise des bulletins, car c'est précisément ce qu'ils méritent.
Par ailleurs, nous avions dit que la caisse d'assurance-emploi appartient aux chômeurs. Elle appartient à tous ceux qui y cotisent, puisqu'il s'agit effectivement d'une caisse d'assurance. Je l'ai dit à de nombreuses reprises déjà. Si nous souscrivons une assurance automobile et que nous avons un accident, l'assurance servira à payer les frais de réparation. Donc, je ne comprends absolument pas pourquoi le gouvernement semble croire que nous devrions participer à la caisse d'assurance-emploi et payer les droits d'assurance, sans toutefois avoir droit aux prestations en cas de perte d'emploi.
Une chose est claire: la loi n'a pas changé depuis le milieu des années 1990. Les règles ont changé, mais les gens n'ont toujours pas droit aux prestations d'assurance-emploi lorsqu'ils quittent volontairement leur emploi. Ils doivent être mis à pied par leur employeur, c'est-à-dire perdre leur emploi pour des raisons indépendantes de leur volonté. On a apporté quelques modifications mineures aux règles pour tenir compte, par exemple, des cas de harcèlement ou d'autres motifs valables, ou encore d'autres types d'incidents.
De toute évidence, le gouvernement a échoué à cet égard, et il a laissé tombé les jeunes de notre pays. Nous reconnaissons tous que le taux de chômage chez les jeunes est élevé au Canada. C'est un problème visible ici, en Ontario, de même qu'au Québec et partout ailleurs au pays.
S'il y a une chose dont nous parlons dans cette enceinte, c'est le capital humain, le potentiel humain de notre grand pays, celui qu'incarnent les jeunes Canadiens. Nous répétons que nous vieillissons tous et qu'il faut donc faire en sorte que des gens puissent un jour s'occuper de nous. Une chose est sûre: aujourd'hui, je suis plus vieux qu'hier, mais plus jeune que demain. Bref, nous vieillissons tous, et viendra toujours un jour où nous aurons besoin que les jeunes s'occupent de nous. Certains d'entre nous sont plus âgés que d'autres. Je ne pointe personne du doigt. Remarquez, je pourrais me pointer du doigt, car je suis moi-même plus âgé que certains députés, mais je suis aussi plus jeune que d'autres.
Bref, à défaut d'investir dans les capacités humaines, dans le potentiel humain, comment les jeunes finiront-ils par avoir la possibilité d'en faire partie et de répondre à l'appel de ceux d'entre nous qui auront besoin de leur aide? Le gouvernement laisse filer une occasion en or.
Les néo-démocrates n'auraient pas laissé passer cette occasion. Ils l'auraient tout de suite saisie. Ils auraient fait en sorte que les jeunes puissent améliorer leur situation. Si les jeunes ne peuvent pas profiter des possibilités qui s'offrent à eux, ils sont coincés. Ils perdent alors espoir. Or, s'ils n'ont plus espoir, pourquoi voudraient-ils améliorer leur situation? À quoi bon? Le gouvernement n'a pas éliminé les obstacles qui leur nuisent, et c'est très dommage.
Tout cela m'amène à parler des infrastructures. Il faut améliorer la capacité du Canada, car l'économie en a besoin. Je ne suis pas économiste, mais je suis Écossais; je sais donc compter. Dieu sait que je compte mes sous. Au fond, pour que l'économie roule, il faut que les choses circulent. Il faut pouvoir aussi se déplacer physiquement. Il n'y a pas que les données électroniques. Il ne s'agit pas d'aller sur Internet, d'appuyer sur un bouton et d'envoyer les données dans le spectre sans fil. En fait, les biens, les services et les gens doivent circuler. Et pour qu'ils circulent, il faut des infrastructures. S'il n'y en a pas, les choses ne circulent pas.
Les investissements dans l'infrastructure proposés dans le budget sont décevants, c'est le moins qu'on puisse dire. En outre, il s'agit d'investissements à long terme et — j'ai horreur de parler de cela aux conservateurs — il y a là un écueil. En fait, il y en a plus d'un. Il sera assez difficile d'arriver à bon port si on ne corrige pas la situation. Je ne peux pas dire que tout le monde le sait, parce que les conservateurs ayant décidé de supprimer le formulaire détaillé du recensement, ils ne connaissent pas vraiment les besoins. En effet, s'ils ne disposent pas des renseignements voulus, ils ne peuvent pas prendre les décisions nécessaires.
Cela me rappelle l'époque où j'étais conseiller municipal. Je sais que nous sommes plusieurs à avoir oeuvré au palier municipal avant de venir ici. Les renseignements fournis par le formulaire détaillé aidaient grandement les élus municipaux à déterminer s'il fallait construire une résidence pour les personnes âgées ou un aréna pour les jeunes enfants. Sans les données démographiques pertinentes et si on ignore comment les choses évolueront, il est difficile de prendre la bonne décision. Que faire? Tirer à pile ou face, espérer que tout ira pour le mieux et dépenser des millions de dollars pour une installation qui demeurera inoccupée parce que le groupe pour lequel elle a été construite n'existe plus? C'est insensé.
Nous avons besoin d'information. Nous devons connaître les faits pour prendre des décisions sur les travaux qui seront faits. Quand nous avons en main les faits et les données concrètes, nous pouvons construire les infrastructures aux bons endroits au bon moment pour nous assurer d'en avoir pour notre argent, comme disent sans cesse les conservateurs. Toutefois, je les invite à lire le rapport du vérificateur général rendu public hier, qui est très gênant du fait qu'on y dit, au sujet de la résistance aux antimicrobiens, qu'il leur a fallu 18 ans pour réagir et qu'ils n'ont toujours rien fait, ce qui me surprend.
Il est dommage que les conservateurs n'aient pas écouté les témoins qui se sont présentés devant le comité, mais c'est dans l'ordre des choses puisqu'ils n'aiment pas nous écouter non plus. À maintes reprises, il y a eu attribution de temps à la Chambre. On nous a sans cesse imposé l'attribution de temps.
Monsieur le Président, je propose:
Que la Chambre s'ajourne maintenant.