Madame la Présidente, je tiens d'abord à remercier mon bon ami, le député de Baie de Quinte, d'avoir présenté ce projet de loi d'initiative parlementaire qui aidera les Canadiens.
La ministre des Finances file à toute allure sur les routes albertaines, mais quand il s'agit de faire adopter des mesures législatives qui comptent vraiment, elle avance à pas de tortue. Je remercie mon bon ami de Baie de Quinte d'éveiller la conscience des libéraux et, je l'espère, de la ministre des Finances pour que l'on adopte ce projet de loi afin d'aider de nombreux Canadiens et, espérons-le, de relancer notre économie.
Le Canada a un problème. Notre pays s'appauvrit, tout comme sa population. Depuis septembre 2022, le PIB par habitant est en baisse. D'ailleurs, le PIB réel par habitant était plus bas au troisième trimestre de 2023 qu'au deuxième trimestre de 2018. Cela signifie que, pendant ces cinq années, la richesse des Canadiens s'est volatilisée et que l'économie est moins productive. Pourquoi est-ce important d'en parler dans le débat de ce soir? C'est parce que, pour remettre le PIB par habitant sur la bonne voie, il faut essentiellement éliminer les tracasseries administratives et réglementaires des libéraux et rendre l'économie plus concurrentielle.
Philip Cross, ancien analyste économique en chef de Statistique Canada, s'est dit préoccupé par le faible taux de croissance de la productivité au Canada, soulignant que le taux de croissance du PIB par habitant au Canada est le pire depuis la Grande Dépression. Au cours de la dernière décennie, la productivité n'a augmenté que de 4,3 %, alors qu'aux États-Unis, le taux de croissance a été de 47,4 %. D'ailleurs, selon l'OCDE, le Canada se classe au dernier rang des pays développés pour ce qui est de la croissance du PIB par habitant, statistique que le gouvernement libéral a même incluse dans le budget de 2022.
William Robson, PDG de l'Institut C.D. Howe, a déclaré en décembre dernier que les investissements des entreprises au Canada n'avaient pas été aussi mauvais depuis la Grande Dépression. Il a souligné que, depuis 2015, le capital par travailleur diminue alors que notre population continue de croître, ce qui mènera à une économie encore moins productive et moins riche.
L’Institut Fraser a constaté que, comparativement aux États-Unis, l’investissement des entreprises par travailleur au Canada a diminué de 20 % entre 2014 et 2021, alors qu'au cours de la même période, l’investissement étatsunien par travailleur a augmenté de près de 15 %. Ce contexte revêt une importance dans le cadre de ce débat, car il met encore une fois en évidence le besoin criant du Canada d'accroître la concurrence dans tous les secteurs de l'économie.
Selon le commissaire à la concurrence, les secteurs où il y a déjà une forte concentration au Canada, comme les secteurs des banques, du transport aérien, des télécommunications et de l'épicerie, ne font que se concentrer davantage. Il a souligné que les obstacles à l'entrée sont trop élevés et trop coûteux. Les tracasseries administratives, les empêcheurs de tourner en rond et les politiques des libéraux qui nuisent à la concurrence, à l'innovation et à la modernisation ont empêché des entreprises de toute la planète de venir au Canada et le secteur privé de relancer la croissance économique.
Les six plus grandes banques canadiennes — la Banque Royale, la Banque TD, la Banque de Montréal, la Banque Scotia, la CIBC, la Banque Nationale, en plus de la HSBC, que la Banque Royale s'apprête à acheter — contrôlent 93 % des actifs bancaires au Canada. Cela fait en sorte que des services selon une recette toute faite sont offerts par toutes les institutions financières à un prix à peu près uniforme. Les entreprises et les particuliers veulent des services adaptés à leurs besoins qui soient accessibles, faciles à utiliser et abordables.
Récemment, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a publié une étude qui indique que la satisfaction générale des entreprises envers les banques varie en fonction de la taille. Les entreprises plus petites ont tendance à faire confiance aux coopératives de crédit et aux institutions financières de petite taille, parce qu'elles y obtiennent un meilleur service à la clientèle et que ces établissements ont plus de racines dans leur collectivité, alors que les entreprises de taille moyenne ou grande se fient aux grandes institutions financières afin d'avoir accès à des montants de financement plus importants. Les choix qui s'offrent à ces entreprises pour trouver la bonne institution offrant les meilleurs services s'amenuisent.
Si on fait la comparaison avec nos voisins du Sud, il y a au Canada 34 banques canadiennes comparativement à environ 4 844 banques américaines aux États‑Unis. Cela signifie qu'il y a une banque pour environ 121 000 Canadiens, comparativement à une banque pour 66 000 Américains. Aux États‑Unis, on compte près de 4 800 coopératives de crédit, alors qu'au Canada, il n'y en a que 200.
La concurrence est essentielle dans tous les secteurs pour abaisser le prix des biens que nous achetons et des services que nous utilisons en tant que consommateurs. Surtout, elle mène à l'innovation et à la modernisation qui permettent aux industries canadiennes de demeurer concurrentielles à l'échelle mondiale. Voilà pourquoi les services bancaires axés sur les clients sont la clé du succès de l'innovation dans le secteur financier canadien et la clé du succès pour instaurer des solutions bancaires abordables pour tous les Canadiens.
Des exemples dans le monde prouvent que cette modernisation fonctionne pour réduire les frais bancaires, améliorer les services et favoriser la croissance économique. C'est notamment le cas du modèle du Royaume‑Uni, où depuis 2017, les services bancaires axés sur les clients ont connu une expansion exceptionnelle et ont fait économiser plus de 18 milliards de livres aux entreprises et aux particuliers grâce à la réduction et à l'élimination de frais bancaires.
Le gouvernement britannique a instauré les services bancaires axés sur les clients à titre de solution reposant sur les forces du marché pour remédier au manque de concurrence dans le secteur financier. Résultat: entre 2018 et 2023, le nombre de sociétés de technologies financières, ou fintechs, dans le domaine des services bancaires axés sur les clients est passé de 4 à 295. Le Royaume‑Uni compte plus de 7 millions d'utilisateurs de services bancaires axés sur les clients et, en 2022, ces utilisateurs avaient effectué 68,2 millions de paiements au moyen de cette technologie. Ces utilisateurs ne paient ni frais bancaires ni frais de transaction. Cette modernisation a ajouté des milliards de livres à l'économie du Royaume‑Uni, créé des milliers d'emplois et donné lieu à une véritable concurrence dans le secteur financier.
À l’échelle mondiale, le marché bancaire axé sur les clients se chiffre désormais à 128 milliards de dollars depuis la mise en ligne d'un système bancaire axé sur les clients par le Royaume‑Uni, la plupart des pays de l’Union européenne, la Norvège, l’Inde, l’Australie, la Corée du Sud, les Philippines, le Brésil et le Mexique. Comme le Canada, les États‑Unis, la Turquie, Israël, l’Arabie saoudite, la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie, la Nouvelle‑Zélande, le Japon et Taïwan sont en train d'établir un système bancaire axé sur les clients ou d'étudier la possibilité de le faire. Le succès que cette modernisation a rencontré au Royaume‑Uni et le fait que les principales économies et les partenaires commerciaux du Canada mettent en ligne un système bancaire axé sur les clients sont une indication que le Canada doit s’y mettre.
Plus important encore, nous constatons les avantages qu’un tel système clients peut avoir pour les particuliers et les entreprises, qu'il s'agisse des économies, de l’accès aux services financiers ou de la liberté de choix. Les entreprises de technologie financière au Canada se constituent déjà une clientèle et elles se dotent des technologies et des services qui seront nécessaires au bon fonctionnement d’un système bancaire moderne. Questrade, Wealthsimple, Neo Financial, EQ Bank, Borrowell, Intuit et d’autres mettent déjà en place les éléments nécessaires pour offrir à tous les Canadiens la concurrence, le choix et des options bancaires sur mesure à frais modiques.
En fait, les coopératives de crédit souhaitent s'associer aux sociétés de technologie financière afin d'offrir de meilleurs produits et de meilleurs services à leurs clients, mais il faut que le gouvernement cesse de leur mettre des bâtons dans les roues pour qu'un système bancaire axé sur les clients puisse voir le jour. D'autres entreprises souhaitent s'implanter au Canada. Par exemple, KOHO vient de déposer une demande auprès du Bureau du surintendant des faillites afin d'être considérée comme une banque nationale de l'annexe I et d'avoir accès au marché canadien.
Après que le gouvernement néo‑démocrate—libéral ait accepté de manière précipitée la fusion de RBC et de la HSBC sans véritablement penser aux Canadiens qui en subiraient les conséquences, il est encourageant de constater qu'il existe encore des entreprises de technologie financière et des sociétés de services financiers qui veulent s'implanter au Canada. À l'heure où les conservateurs pleins de gros bon sens se projettent dans un avenir sans le gouvernement libéral et sans sa rapide et dangereuse ministre des Finances, nous collaborons avec les Canadiens et les entreprises pour concevoir de véritables solutions destinées à rétablir la concurrence et à favoriser la productivité.
Il faut privilégier des solutions qui relèvent du gros bon sens pour les Canadiens et les nouveaux arrivants. Cela bénéficiera non seulement aux Canadiens de longue date, mais également à ceux qui viennent au Canada à la recherche d'un avenir meilleur. À leur arrivée, ils sont confrontés à l'inflation, à la fiscalité et au coût de la vie élevé dont les néo‑démocrates—libéraux sont responsables. C'est la moindre des choses que nous puissions faire pour eux, afin qu'ils puissent bénéficier de la libre circulation de leurs données et d'une plus grande concurrence, ce qui se traduira par de meilleurs produits.
Une chose est claire: l'équipe conservatrice pleine de gros bon sens abolira la taxe, construira des logements, redressera le budget et fera échec au crime. Ramenons le gros bon sens chez nous.