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RNNR Rapport du Comité

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Opinion complémentaire du Nouveau Parti démocratique

La transition de notre réseau électrique vers un avenir à faibles émissions de carbone pose au Canada de nombreux défis toujours en évolution. Les néo-démocrates reconnaissent ces défis et ont travaillé fidèlement, au cours de cette étude, à assurer la durabilité à long terme du secteur de l’électricité et le bien-être des personnes qui y travaillent. Nous voulons remercier nos collègues libéraux et conservateurs du Comité des ressources naturelles, qui ont collaboré à cette étude de façon constructive et collégiale. Grâce à cette approche de travail, nous croyons que le présent rapport offre une bonne description de nos nombreuses préoccupations communes à l’égard de ce secteur clé de l’économie canadienne.

Cependant, nous estimons aussi que certaines questions demandent plus d’attention, ou une réponse plus vigoureuse. Les témoignages entendus pendant l’étude ont clairement fait ressortir que le gouvernement fédéral doit investir dans la mise à niveau, l’expansion et l’écologisation du réseau électrique du Canada. Par le passé, les gouvernements fédéraux tant libéraux que conservateurs ont appuyé, dans le secteur de l’électricité, de grands projets proposés par les provinces ou l’entreprise privée, et ce, sans empiéter sur les compétences provinciales. Le gouvernement actuel priorise l’investissement dans l’infrastructure, et nous croyons que, dans ce contexte, il serait très opportun que ces sommes soient consacrées au réseau électrique et aux interconnexions. En effet, ces installations qui ont un coût initial élevé pourraient aider le Canada à atteindre ses cibles de réduction des GES aux termes de l’Accord de Paris.

David Comrie, de Manitoba Hydro, a évoqué la construction d’interconnexions entre le Manitoba et la Saskatchewan, et précisé que :

« [c]'est le financement qui est le plus gros défi dans le cas du Manitoba et de la Saskatchewan. L'énergie distribuée sur le réseau manitobain est déjà 100 % renouvelable. Nous avons déjà une capacité d'interconnexion très considérable et tout à fait adéquate avec les États-Unis. Un investissement d'un demi-milliard de dollars ou même d'un milliard de dollars dans de nouvelles lignes de transport d'électricité pour établir la connexion avec la Saskatchewan ne procurerait aucune valeur ajoutée à notre province. Le projet serait beaucoup plus viable pour la Saskatchewan si le gouvernement fédéral pouvait financer la portion manitobaine de ces lignes de transport. »

C’est donc là un exemple de projet qui, puisqu’il permettrait à une province de s’approvisionner en énergie à faibles émissions de carbone, aiderait par le fait même le Canada à atteindre ses cibles de réduction des GES. Cependant, la seconde province n’en tirerait pas avantage, puisque 100 % de son électricité vient déjà de sources renouvelables. On  ne peut donc pas demander à la seconde province, ou à son service d’électricité, de payer une partie du projet; si on le faisait, c’est tout le projet, pourtant bénéfique à l’échelle nationale, qui risquerait de ne jamais aller de l’avant.

Nous croyons que le gouvernement fédéral peut intervenir et jouer un rôle dans les situations de ce genre. C’est pourquoi nous recommandons au gouvernement du Canada, en collaboration avec les gouvernements provinciaux, territoriaux et autochtones, d’envisager de financer les projets d’interconnexions interprovinciales qui, au terme d’un examen attentif, s’avèrent favorables à l’intérêt national et respectueux des intérêts provinciaux. Nous estimons que cette recommandation est conforme aux actions antérieures du gouvernement fédéral. Nous croyons aussi que, dans les cas où un projet potentiellement positif reste bloqué en raison de préoccupations raisonnables, comme celles soulevées par M. Comrie, le gouvernement fédéral peut jouer un rôle clé pour combler l’écart entre les deux parties. En effet, il incombe au gouvernement fédéral de rapprocher les provinces lorsque, comme dans le cas envisagé ici, le projet est à même de servir les intérêts de tous les Canadiens.